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Message  Arlitto Mer 08 Juin 2016, 23:50

Rappel du premier message :

Forum - Religion et Sexe


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Taoïsme



Jouissance, volupté et longévité



La gestion de la sexualité dans le taoïsme passe par une régulation des forces yin et yang entre partenaires masculin et féminin. Son but : favoriser l’équilibre interne de chacun, afin de régénérer sa vitalité.


Depuis l’Antiquité, deux sources nourrissent la Chine sédentaire : le confucianisme et le taoïsme. Le premier considère la vie en société comme essentielle et place la vertu d’humanité au sommet de ses préoccupations ; le second, plus intime, se donne la joie de vivre le plus possible comme objectif primordial. À la base de ces deux enseignements, se trouve l’idée qu’à chaque être vivant est attribué à sa naissance un lot, une durée de vie. Cette sorte de capital « énergétique » se manifeste extérieurement par une place dans sa famille et dans la société ; et intérieurement par une incarnation physique, une santé spécifique.


Un exercice sérieux, total
Si le confucianisme va se porter sur la gestion sociale de ce capital de départ, le taoïsme lui va chercher à le développer au niveau personnel. C’est pourquoi tous les arts physiques chinois se sont épanouis sous son obédience. Tous, en effet, ont le même objectif : yang sheng ; littéralement, « nourrir le vivre », qui ne connaît ni début ni fin, un trésor dont chacun des 10 000 êtres vivants porte une parcelle en lui. Seul l’être humain, qu’aucune destinée religieuse ne différencie des autres créatures vivantes, a une particularité spécifique : la conscience qu’il a de cette réalité, et donc la possibilité d’agir sur ce capital reçu à la naissance, en le diminuant par une conduite dissolue ou en le renforçant par une conduite appropriée. C’est dans ce cadre que se construit la vision taoïste de la sexualité.

Tout ce qui existe résulte d’un entrecroisement du yin et du yang - ces composants déterminent pour chaque être des propensions spécifiques. L’éclair, par exemple, violent et intense, est bien plus chargé de yang que la montagne ; il lui manque la durable stabilité. La montagne, de son côté, a besoin de la pluie féconde que l’éclair déclenche pour se couvrir de verdure. Il en est de même pour les humains en général, et pour leur comportement sexuel en particulier. La manifestation masculine de la sexualité sera plus yang, extérieure, rapide, superficielle ; et sa forme féminine plus yin, intérieure, lente et profonde. Mais le yin et le yang ne sont pas l’homme et la femme, ce ne sont que des essences, des fluides dont chaque sexe est porteur. C’est pourquoi leur réunion est favorable à cet échange, mais à la double condition que cet échange se produise et qu’alors il soit régulé. La sexualité devient un exercice sérieux, total, mobilisant tout ce que nous sommes pour une régulation et une augmentation de la vitalité.

Pour cela, la jouissance de chacun des partenaires est essentielle. Mais pour qu’elle ait lieu, il faut que soit prise en compte la différence avec laquelle chacun y parvient. La jouissance masculine est yang, simple, directe, « mécanique » ; la jouissance féminine est yin, plus profonde, plus mystérieuse. Le premier enseignement de la sexualité taoïste est que l’homme doit provoquer la jouissance de sa partenaire s’il veut bénéficier des bienfaits du « Tao de l’art d’aimer » (lire plus loin).


Stratégies et bienfaits
On comprend mieux alors pourquoi les enseignements de la sexualité taoïste s’adressent majoritairement aux hommes : parce que la régulation de la sexualité est un domaine où les hommes ont beaucoup plus à apprendre que les femmes. Cela ne tient à aucun primat du yang, mais simplement à la conjonction de deux faits : tous les êtres vivants, qu’ils soient hommes ou femmes, parce qu’ils sont vivants, chauds, mobiles, sont naturellement du côté du yang et, pour des raisons bien plus culturelles que naturelles, les hommes sont plus réceptifs aux conduites yang et les femmes aux conduites yin. La sagesse chinoise en a tiré une conclusion efficace, trop souvent négligée tant par les Occidentaux que par les Chinois : la stratégie yang, naturelle chez tous les vivants, n’a pas besoin d’être cultivée. C’est la stratégie yin, moins « évidente » mais plus efficace, qui doit être mise en œuvre résolument, car elle est source de multiples bienfaits.


La « voie de la souplesse »
Cette prise de position, qui est également à la base du judo - dit la « voie de la souplesse » ou la « voie du yin » -, fonde la gestion taoïste de la sexualité, dans une optique de régénération de la vitalité. Celle-ci est exposée dans le Su Nu Jing, littéralement le Classique de la fille de candeur. Cet ouvrage fondateur se présente sous la forme d’un dialogue entre Huang Di, l’Empereur jaune - personnage mythologique à l’origine de la nation chinoise et au cœur de la tradition taoïste - avec Su Nu, littéralement la « fille de candeur », son instructrice dans l’art d’utiliser la sexualité bien tempérée pour atteindre la longévité. De ce vieux classique, Jolan Chang, un taoïste chinois, a tiré une adaptation moderne : Le Tao de l’art d’aimer (Calmann-Lévy, 1994), un ouvrage que tout homme découvre toujours trop tard et qui devrait être glissé sur la table de nuit des jeunes adolescents, afin de découvrir la sexualité sous un jour moins angoissant. Son idée de base est la dissociation entre jouissance et éjaculation : pour que l’échange des essences yin et yang se fasse, l’orgasme des deux partenaires est nécessaire ; mais pour qu’il soit énergétiquement vivifiant, il faut qu’ils y parviennent sans qu’il y ait éjaculation.


Une « habitude néfaste »
La femme doit pour cela développer en elle sa composante yang pour émettre son essence yin vers l’homme qui, de son côté, doit privilégier sa composante yin pour la recevoir. Chacun a besoin de la jouissance de l’autre pour augmenter son harmonie interne. Jolan Chang le spécifie bien : « C’est par habitude que nous qualifions l’éjaculation de point suprême du plaisir masculin, habitude néfaste, dans laquelle les puritanismes ont enraciné le sentiment tragique qui encombre la sexualité occidentale. à la “petite mort”, le taoïsme oppose la grande vie cosmique que la maîtrise de l’éjaculation permet à chacun d’approcher. On lit en effet dans le Su Nu Jing : “On croit en général que l’homme tire un grand plaisir de l’éjaculation. Mais lorsqu’il apprendra l’art taoïste d’aimer, il éjaculera de moins en moins. Son plaisir n’en diminuera-t-il pas ?” À quoi son interlocuteur répond : “Absolument pas. Après l’éjaculation, l’homme est fatigué, ses oreilles bourdonnent, ses yeux sont alourdis et il aspire au sommeil. Il a soif et ses membres sont inertes et ankylosés. Pendant l’éjaculation, il éprouve un bref instant de joie, mais il en résulte ensuite de longues heures de lassitude. Ce n’est pas vraiment de la volupté. Si au contraire, l’homme réduit et contrôle son éjaculation, son corps en sera fortifié, son esprit s’en trouvera ragaillardi, son ouïe plus fine et sa vue plus perçante. En maîtrisant la sensation que lui procure l’éjaculation, l’amour qu’il éprouve pour la femme grandit. C’est comme s’il ne pouvait la posséder en suffisance. Comment peut-on dire que ceci n’est pas une infinie volupté ?” »
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:01

La morale sexuelle des trois religions du Livre - le sexe est un organe tabou à dissimuler
 La morale sexuelle stricte des trois religions de la Bible ou du Livre, la juive, la chrétienne et l’islamique, elle est basée sur le récit de la Genèse qui fit du sexe, un organe tabou qu’il fallait dissimuler … Adam et Ève vivait nu au paradis terrestre, sans se faire « mutuellement honte » … Quand ils eurent croqué le fruit défendu, en devenant mortels ilsconstatèrent qu’ils étaient nus et se cachèrent …
Je vais m’autoriser à développer particulièrement ce passage de la Bible, en décrivant bien les circonstances qui ont amené les adeptes du « Livre » et les civilisations qui les sous-tendent, à accorder au sexe une importance démesurée en créant le sentiment propre et exacerbé de la pudeur.
Je citerai, pour ce faire, les passages de la TOB (traduction oecuménique de la Bible) ouvrage reconnu par les Chrétiens et les Juifs pour l'ancien testament ...
Si on se penche sur la place du couple dans les religions du Livre, fondement de la morale occidentale et méditerranéenne, il convient de relever le passage suivant de la Bible, qui relate la création de l’homme et de la femme, le sixième jour : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu, il le créa ; mâle et femelle il les créa … (TOB – Genèse 1. 27) » … La Bible dit que Dieu créa l’homme à son image en soulignant bien qu’il le créa à son image, celle de Dieu … D’autre part, en précisant « mâle et femelle, il les créa » la Bible se met en contradiction avec le chapitre suivant sur le paradis terrestre où Dieu voulut rompre la solitude de l’homme en « fabricant » la femme à partir d’une de ses côtes, qu’il lui tira de ses entrailles … Les deux chapitres ont dû être écrits par des auteurs différents à des époques différentes …
Quant au « croissez et multipliez-vous » des « Histoires Saintes » de notre jeunesse, il vient du même passage de la Bible : " Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-là " (TOB – Genèse 1.28) » …
En ce qui concerne la création de la femme, en contradiction avec le premier chapitre, le deuxième précisera que l’homme ne se suffisant pas des animaux que Dieu lui créait comme compagnons ou comme aides, l’endormit, lui prit une de ses côtes et après avoir remis les chairs à leur place (sic), il en fit une femme … et l’homme s’écria : « Voici cette fois l’os de mes os et la chair de ma chair … (TOB –Genèse 2.23) » …
Dans le paradis terrestre, la pudeur n’existait pas : « Tout deux étaient nus, l’homme et sa femme, sans se faire mutuellement honte … (TOB – Genèse 2.25)
On connait la suite …Dieu voulait leur bonheur au paradis terrestre, tout en leur donnant la liberté d’enfreindre sa loi de ne pas goûter au fruit défendu situé au centre du paradis … Le serpent, personnifiant le mal, parvint à convaincre Ève, la femme, d’en manger pour qu’elle soit comme les dieux « possédant la connaissance du bonheur et du malheur » … Ève se laissa tenter et mangea le fruit … ensuite, elle en donna à son mari, Adam, qui en mangea lui aussi … et alors : « Leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils surent qu’ils étaient nus,ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des pagnes » (TOB – Genèse 3.7) Naïvement, la Bible raconte que, très paternel, Dieu se chargea lui-même « … de confectionner des tuniques de peau dont il les revêtit » (TOB – Genèse 3.21)
Il faut s’arrêter particulièrement à ce passage des religions du Livre, car il est essentiel « Adam et Ève surent qu’ils étaient nus » … c’est l’origine du sentiment de pudeur , propre surtout aux mœurs occidentales et méditerranéennes …
Définition du Grand Robert de la Pudeur : Sentiment de honte, de gêne qu’une personne éprouve à faire, à envisager ou être témoin des choses de nature sexuelle ; disposition permanente à éprouver un tel sentiment.
Si je vais me permettre, ci-après, de développer dans les détails le processus qui a amené les êtres vivants aux mammifères, sommet de leur évolution, c’est que je tiens à mieux en analyser le mécanisme afin de le ramener à ses justes proportions de valeurs morales.
Par simplification, l’évolution a privilégié, chez les êtres vivants supérieurs, une organisation interne à sens unique avec, par l’entrée buccale, l’ingestion de matières solides et liquides et, par l’entrée nasale, l’absorption de matières gazeuses contenues dans l’air … Ces deux fonctions alimentent un système respiratoire et digestif dont le contenu se transforme par la voie intestinale en flux sanguin alimentaire destiné à entretenir les cellules, les développer si nécessaire et les maintenir en vie …
Dans un premier stade, surtout aquatique, la nature a progressivement sélectionné ce système à sens unique de fonctions d’absorption, de transformation des matières et d’élimination des déchets en utilisant la voie terminale anale, non seulement pour l’élimination des déchets, mais aussi pour la reproduction … Les femelles des poissons, de certains batraciens et animaux aquatiques utilisent cette voie anale pour pondre leurs œufs non fécondés dans l’élément liquide de leur habitat, le mâle se chargeant ensuite de la fécondation en projetant sa semence sur ceux-ci … Quant aux insectes et oiseaux, ce sont eux qui les premiers, dans une union intime, ont utilisé la voie anale ... une partie intérieure du cloaque du mâle qui transmet la semence, se prolongeant légèrement dans celui de la femelle …
Tandis que les mammifères ( les porteurs de mamelles), classe à laquelle nous appartenons, ils mettent au monde des petits immatures qu’ils nourrissent à la mamelle jusqu’au stade de leur autonomie … Leurs organes excréteurs sont séparés, l’un servant à l’élimination des déchets solides par l’anus … l’autre qui rejette les déchets liquides, étant associé, dans les deux sexes, à celui qui est conçu pour assurer les fonctions reproductrices … les deux organes étant formés de manière à ce que l'un pénètre dans l'autre pour accomplir son rôle fécondateur ...
Si je me suis permis de développer, dans les détails , ces processus que l’évolution a mis lentement au point, c’est que je tenais à insister sur la réelle valeur de fonction organiquedont les morales judéo-chrétiennes et islamiques ont faussé les manifestations en leur accordant une importance religieuse et morale exacerbée …
Comme je viens de le démontrer ce sont les religions du Livre qui ont inventé le sentiment de pudeur, consistant à ignorer le sexe et les seins féminins ainsi que toutes les manifestations qui se rapportent à ces organes, en dehors de la procréation… La morale des autres entités du monde qu’elle soit religieuse ou traditionnelle, ne s’est pas embarrassée de telles contraintes … le sexe n’étant couvert et dissimulé chez les plus évolués que par commodité et protection … Il suffit de se référer à leur littérature, leur sculpture, leurs arts graphiques et traditions pour se convaincre de leur grande liberté dans le domaine qui peut aller jusqu’aux extrêmes que peut se permet l'imagination, sans les classer dans la catégorie des vices, dépravations ou interdits moraux ...
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:02

Sexe contre religion, est-ce une fatalité ?

Cette semaine, la chronique sexualité de La Matinale du « Monde » tente de répondre à une question qui fâche : la scrutation divine influence-t-elle notre vie sexuelle ? 

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"L'Extase de Sainte Therese d'Avila (1515-1582)" dans la chapelle Cornaro de Santa Maria della Vittoria à Rome. Sculpture en marbre de Gian LorenzoBernini, dit Le Bernin . DE AGOSTINI / LEEMAGE
Vous voulez améliorer votre vie sexuelle ? Cessez cet obscène plan à trois avec votre partenaire et Dieu. Roulez-moi ce tapis de prière, balancez ce crucifix, revendez votre menora sur eBay. L’option semblera un peu brutale aux croyants, elle a pourtant été observée scientifiquement : la sexualité se porte mieux sans l’œil du Jugement dernier dans la chambre à coucher. Surtout quand le jugement est réprobateur, avec un potentiel aller simple pour l’enfer.

En ces temps de sextapes révélées et de fuite des données, l’idée d’un dieu voyeur hante nos cauchemars. Internet fête cette année les dix ans d’un de ses plus fameux phénomènes : le ceiling cat. Les spécificités de cet adorable matou du plafond ? 1) Il regarde quand nous nous masturbons, 2) justement parce qu’il regarde, il est considéré comme le dieu d’Internet (il possède sa propre Bible).
Alors posons la question qui fâche : la scrutation divine influence-t-elle notre vie sexuelle ? Pas au niveau des pratiques. Les enfants de chœur ne deviennent pas des oies blanches : qu’on parle de comportement sexuel, de fréquence des rapports ou de premières expériences, les plus pieux d’entre nous restent des créatures de chair. Ils regardent autant de pornographie que les autres, voire plus (les pays les plus restrictifs sont les plus pornovores). Ils sont aussi infidèles que le président de votre choix. Leur satisfaction sexuelle est bonne, d’autant que les mariages sont solides.

Plus on est religieux, plus les plaisirs sont coupables
Alors, rien à déclarer ? C’est plus compliqué que ça. Car quand on demande à ceux qui ont quitté leur religion (le plus souvent chrétienne) d’en expliquer les conséquences, 55 % des personnes interrogées rapportent une monumentale amélioration de leur vie sexuelle, contre 30 % qui n’ont pas observé de changement et 2 % qui ont noté une détérioration. Plus on a été religieux, plus la bonification est radicale. Vous m’objecterez que ces apostats peuvent avoir des griefs contre une foi qu’ils ont rejetée ? Je vous contre-objecterai que seuls des apostats, et de nouveaux convertis, peuvent comparer l’avant/après.
Comment expliquer une telle amélioration ? Trois raisons possibles. La première, c’est bien sûr la culpabilité associée à la sexualité dans les grands monothéismes. Plus on est religieux, plus les plaisirs sont coupables (les mormons et les Témoins de Jéhovah étant les pires options à cet égard). Mentionnons ensuite des carences en termes d’éducation sexuelle, avec 50 % de foyers très fervents interdisant toute conversation sur le miel et les abeilles. N’oublions pas enfin le poids de la communication sexuelle. Alors que les personnes sans religion ne sont que 4 % à penser que c’est mal de parler de ses fantasmes avec son/sa partenaire, on grimpe à 40 % pour les personnes religieuses.

Cette friction entre sexe et religion trouve son acmé dans la censure. Le simple fait de donner un coup de ciseaux dans un corps (prépuces et clitoris, espèces religieuses en danger) ou dans une œuvre d’art signifie qu’il faudrait choisir son camp : c’est soit Dieu, soit le sexe. Une lutte à mort dont l’Antichrist de Lars von Trier a été victime tout récemment, mais la liste est longue, qui va de Salman Rushdie à Paul McCarthy. Outre ces cas médiatisés, Dieu s’incruste dans nos débats, sur la pointe des pantoufles, en brouillant les définitions. Un exemple tout simple : qu’est-ce que la pornographie ? (Et par extension : que peut-on censurer ?) Selon une étude publiée dans la revue scientifique Journal of Sexual Research, la plupart d’entre nous sont d’accord pour y faire figurer la pénétration explicite, la représentation d’une masturbation, le plan à trois ou la zoophilie. Mais presque la moitié des répondants y ajoutent les modèles en maillot de bain, les personnes en sous-vêtements prenant une pose sexy, ou les séquences de nudité floutées filmées dans les clubs de strip-tease. A quoi sont dues ces différences de conception ? Principalement au statut marital… et à la religion. Plus on croit, plus on a tendance à voir du X partout – avec à la clef, la tentation de « protéger » une société qui n’a rien demandé.

Des règles à transgresser
Sexe contre religion, est-ce une fatalité ? Côté pile, on répondra que oui. Le pouvoir religieux s’appuie sur le contrôle de nos pratiques les plus intimes (de la nourriture au choix du partenaire) – on peut même avancer que la religion, pour survivre, a besoin d’envahir les chambres à coucher. Ainsi parmi les articles les plus consultés du site Fatwaislam.com, qui recense des fatwas, avis juridiques donnés dans la religion musulmane, un tiers concerne le couple ou la sexualité, avec des thématiques couvrant autant la masturbation que les rapports sexuels ou l’adultère. Même son de cloche chez les rabbins, avec pas moins de 2 000 questions posées sur la sexualité sur la plate-forme juiveCheela.org, et autant sur le couple ou la pudeur. Les fidèles seront cadrés jusque dans les moindres détails ! Quant au pape, il persisteà nous exhorter à l’abstinence pour lutter contre le sida – le sexe, tellement dangereux qu’il sort carrément de l’équation. Censuré de A à Z, comme Zika.
Cependant, côté face, la religion peut être instrumentalisée pour encanailler les relations. Elle donne des règles à transgresser : à ce titre, elle fait partie du socle de notre érotisme. On trouve en ligne quantité de fanfictions pornographiques et ironiques mettant en scène Jésus et Hitler, Jésus et Shrek, Jésus et Dieu (tadaam), Judas, Mahomet… Les costumes de bonne sœur font toujours recette pendant les orgies, on y utilise des croix (de Saint-André), le fantasme de la femme voilée se porte bien (deux millions et demi de résultats sur Google), les mormons sont désormais une niche pornographique (un million et demi de résultats). On se perdrait à énumérer les formes de spiritualité utilisant l’orgasme comme connexion avec le divin, du tantrisme à la méditation orgasmique, en passant par le Cantique des Cantiques ou certaines formes de mysticisme chrétien (salut Thérèse*). Les choses ne sont donc pas si noires ou blanches : nous irons tous au purgatoire.
Alors, concilier sexualité et religion ? C’est possible si la sexualité est l’objet et/ou le moyen de la religion en question. C’est possible si on accepte, en toute conscience, que la religion soit un perturbateur – Dieu dans nos draps, Dieu faufilé en sandwich entre les amants, et tant pis s’il faut sacrifier sa bonne conscience et ses noirs fantasmes au passage. C’est possible enfin si on transcende cette contrainte : instrumentaliser sa religion pour titiller ses zones interdites, en réveiller les potentiels érotiques, en jouer, en jouir. Les premiers seront les derniers, et les plus saints, les plus pervers…
–-------
* « Il me semblait l’enfoncer [une lame d’or] plusieurs fois dans mon cœur et atteindre mes entrailles : lorsqu’il la retirait, il me semblait les emporter avec lui, et me laissait toute embrasée d’un grand amour de Dieu. La douleur était si grande qu’elle m’arrachait des soupirs, et la suavité que me donnait cette très grande douleur, était si excessive qu’on ne pouvait que désirer qu’elle se poursuive… » - Thérèse d’Avila.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:03

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Le sexe, la Bible et la religion 4

20 juil, 2015  dans Réligionpar Gilbert LOWOSSOU 




Je sais que par les temps qui courent, aller à la messe le dimanche, c’est parfois la croix et la bannière aussi bien pour moi que pour vous. Alors je n’attendrai pas qu’on soit le jour du Seigneur, ni le temps de porter une soutane. L’espace de ce billet, permettez que je me meuve en pêcheur d’âmes ou plutôt en confesseur de vos péchés…
Bien aimés dans le seigneur « Schalom ! », que la paix soit avec vous.
De nos jours, la moralité et les valeurs sociales régressent malheureusement. Ce qui est mauvais aux yeux du Seigneur devient la mode. Demeurer vierge jusqu’au mariage est désormais plus honteux que glorieux, et se revêtir de tuniques impudiques procure plus de respect que le fait de s’habiller décemment. Il est désormais permis par endroits sur la terre aux personnes de même sexe de se marier et l’infidélité est plus facilement tolérée qu’auparavant ; je ne citerai que ces exemples.
Pourtant il est écrit dans Esaïe chapitre 5 versets 20, « malheur à ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal, qui changent les ténèbres en lumière et la lumière en ténèbres (…) ». Vous ne connaissiez sans doute pas ce passage de la Bible ? Maintenant, votre ignorance ne pourra plus être une excuse !
Bien aimés, il ne fait nul doute aujourd’hui que les jeunes ont de plus en plus de difficulté à concilier modernité et respect des principes bibliques et religieux. Je veux parler plus précisément d’amour, de pulsions corporelles, de relations charnelles.

  • L’amour quand il vous prend 



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Crédit: Google.com

Au tout début, vous vous quittez difficilement. Vous avez envie de vous voir tous les jours. Vous multipliez les rendez-vous nocturnes. Les ruelles mal éclairées deviennent le théâtre de vos scènes dignes de spectacles de contorsionnistes de haut niveau. Il arrive même qu’on voit  des gens nés de différentes mères se coller et avancer en rasant des murs comme s’ils étaient des frères et sœurs siamois, au nom de l’amour. Vous devenez sourds et aveugles, enfermés dans une bulle dont vos sentiments sont une serrure inviolable. Plus rien ne peut vous contrarier. Quiconque veut se mettre en travers de vos chemins déchaîne vos foudres. Vous avez l’impression d’être seuls et souverains sur la terre.
Il se passe deux, trois mois ou plus. Vous finissez de vous dire toutes les belles paroles du monde. « Jeux thèmes » ? Vous êtes devenus polyglottes rien que pour vous dire cette seule phrase dans toutes les langues. Les proses d’aucun poème d’amour ne vous sont désormais inconnues.

  • « Cette libido qui réduit l’amour au sexe »



Soudainement, sans rien voir venir, vous avez l’impression d’avoir fait le tour du pot. Vous commencez à vous ennuyer. Il faut qu’on « passe à la vitesse supérieure, qu’on pimente notre relation ». La fameuse phrase : « Si tu m’aimes, faisons l’amour » finit par sortir.
Voyez-vous, il est souvent difficile à concevoir pour les jeunes de rester chastes jusqu’au-delà d’une certaine limite de nos jours. Quand ils sont célibataires, le problème se pose peut être moins. Mais en couple ?
Tiens, tenez cet exemple : un jeune homme de vingt-quatre ans, une jeune dame de vingt-deux. Ils sont tous deux amoureux l’un de l’autre. Chrétiens, il leur est interdit de commettre la fornication avant de s’être mariés. L’Eglise catholique par exemple est officiellement contre l’usage du préservatif. Si un homme et une femme doivent se frotter les muqueuses, il faut qu’ils le fassent légalement et sans craindre de procréer  parce qu’ils seront mariés. En clair, ou vous vous mariez et le faites librement ou soit vous vous abstenez purement et simplement !
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Crédit : atasante.wordpress.com,

Pour revenir à notre exemple ; Nos jeunes en question ont certes atteint l’âge nubile. Mais ils ne peuvent se marier, du moins pas avant quelques années encore. Qui attend de finir ses études, qui de trouver un travail et d’avoir une bonne situation sociale et financière etc. Quel parent accepterait de donner sa fille à un jeune homme qui ne serait pas en mesure de subvenir à ses besoins ? Ne se marie pas qui veut, mais qui peut. D’ailleurs le mariage, c’est l’une des plus grandes décisions que l’on prend, c’est pour toute la vie. Alors mieux vaut ne pas trop se presser, se disent les jeunes.
Quand dans ce couple il y a obstruction de la part de la fille pour passer à l’acte par exemple, le jeune homme est censé faire comment pour vider ses bourses ? S’ils devaient finalement se marier à trente ans, ils passeraient encore six ou sept ans, à se voir et se renifler tout court ? Si le jeune homme jette l’éponge et s’en va tremper son biscuit ailleurs, vous direz qu’il a tort ? Bien sûr que non. Dans vos cœurs, vous direz honnêtement qu’il a raison, la fille là exagère ! L’amour platonique n’est plus possible ! L’abstinence est une prison. Mais pour faire bonne impression, vous me direz ouvertement que s’il aimait la fille, il l’attendrait n’est-ce pas ? On vous connait !
Mais même quand il y a promesse de mariage il semble difficile parfois, permettez la métaphore « d’acheter le produit sans l’avoir essayé ».Et si ça ne marchait pas bien, on fait comment ? Il n’y a pas de garantie.

  • Le monde ou le ciel, un choix des plus difficiles pour les jeunes



Jésus a dit : celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas digne de moi ;  il faut être chaud, ou froid ; que ton OUI soit OUI et que ton NON soit NON ; la branche qui ne produit pas de fruits sera coupée et brûlée au dernier jour. Etc… Elles sont nombreuses, ces paraboles qui vous invitent à rester fidèles à vos engagements.
Mais que pouvons-nous y faire ? Vous demandez-vous. De part et d’autre vous êtes tiraillés. Influencés par l’éducation reçue, les phénomènes de groupe et par le monde extérieur.
Pour ceux qui sont « nés dans une religion », baptisés depuis l’enfance avant même de connaître le sens du signe de la croix; ceux qui ont adopté une croyance et qui ont au fil des ans ont affermi leur foi, il est encore plus difficile de concilier le spirituel et le charnel, de vivre dans le monde et en même temps vivre pour le ciel.
Vous avez à la fois envie de respecter les paroles du Christ, vous aspirez à la sainteté, mais de l’autre côté vous avez bien envie de goûter aux délices de la chair.
Ceux-là qui n’ont de dette ou de devoir envers aucun principe ou dogme religieux, ont parfois tout l’air d’être bénis. Ils sont libres de leurs faits et gestes. Ils ne seront pas jugés par rapport à leurs croyances, mais plutôt à leurs actes. Mais à vous à qui il a été prescrit de ne pas faire le mal mais qui le faites quand même, on demandera plus de comptes qu’à ceux qui ne savent pas. Je parle comme si j’étais Dieu ou savais les critères sur lesquels il se basera pour juger quiconque.
Bon, en fin de compte pour vous autres catholiques, vous pourrez toujours « confesser » vos péchés charnels après. Le prêtre sera obligé de vous donner une pénitence à faire et voilà. Vous reviendrez le prochain mois pour dire la même chose, sans honte. Vous êtes même libres de changer de paroisse pour vous confesser, de peur de vous faire repérer par votre curé finalement. La confession est juste perçue comme une formalité d’absolution. Jésus a donné ce pouvoir à l’apôtre Pierre qui l’a transmis, « tous ceux à qui vous remettrez les péchés sur la terre, ils leurs seront remis dans les cieux » vous n’hésitez pas à en faire usage. D’ailleurs sa miséricorde est infinie, vous dites-vous.
La volonté manifeste de changer et de se débarrasser du péché disparaît. Vous ne vous confessez même plus avec la foi et la conviction que vos péchés seront vraiment pardonnés. Vous omettez même sciemment d’en citer quelques-uns.
Entre vivre sainement sa vie terrestre pour préparer celle céleste et la vivre sans penser à l’au-delà, le choix reste basé sur le principe de la foi. Laquelle beaucoup n’ont plus dans ce bas monde. Mais pour paraphraser cet auteur dont le nom m’échappe, « Il est préférable de faire du bien sur la terre et se rendre compte après la mort que Dieu n’existe pas, que de vivre sans bornes et de se retrouver en sa face pour le jugement dernier ». A chacun de choisir sa voie, même s’il est souhaitable qu’on se retrouve tous dans l’allégresse infinie du paradis.

  • La nécessité pour la jeunesse de revenir à de meilleures conceptions




  • La patience est un chemin d’or



J’ai dénoncé le fait de ne réduire l’amour qu’au sexe. Pour le besoin de revaloriser le mariage, il est nécessaire pour les uns et les autres de faire preuve de dignité. Les privilèges de la vie de couple sont à conserver pour le futur. Il y en a qui se livrent gratuitement à leurs partenaires tellement de fois pendant leur copinage que finalement l’homme se lasse et finit par ne plus trouver d’intérêt à se marier. Pourquoi se marier quand on a ce qu’on veut quand on en a envie ?
Je ne vous conseillerai pas simplement d’attendre de vous marier uniquement pour libérer votre libido. Autrement ce serait comparer la vocation au mariage à l’aspiration à un exutoire sexuel.

  • L’importance de la redéfinition de l’amourForum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Couple-300x157



L’amour ne doit pas être confondu à une simple quête du plaisir. On aime l’autre et on est prêt à tout faire pour qu’il ou elle soit heureux (se) .Le sexe ne doit être qu’une partie des agrégats de la relation amoureuse et non la finalité, le but recherché. Si votre volonté d’aimer une personne est simplement mue par le désir sexuel, autant vous rendre dans une maison close. Cela vous évitera de perdre trop de temps.
Aimer quelqu’un, doit aller de pair avec faire des projets d’avenir avec lui. Lutter ensemble pour bâtir un futur dans lequel vous pourrez tous les deux vous épanouir pleinement. Jeunes, même si l’abstinence n’est pas un long fleuve tranquille et qu’il arrive des fois naturellement à cause de la faiblesse de la chair de glisser, pensez à porter aussi les fruits de l’esprit plutôt que seulement ceux de la chair.
Pour faire court, je crois que ce n’est pas étonnant si beaucoup disent, et cela est peut-être vrai que le fruit que Dieu aurait défendu à Adam et Eve dans le jardin d’Eden ne serait rien d’autre que le sexe ; ce fruit qui est à la base de la naissance du péché et la condition humaine telle que nous la connaissons. A ce sujet, il y en a tellement à dire, mais pour l’heure autant vous dire ce peu.
Je sais bien qu’il écrit dans l’Evangile selon St Luc au chapitre 6 verset 41 : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois tu pas la poutre qui est dans ton œil ? ». Soyez sûrs que je n’en disconviens pas. Je ne vous ferai pas le coup du «  faites ce que je dis et pas ce que je fais ».Vous savez bien que quand je parle de vous, c’est de nous qu’il s’agit.
 Mais n’oubliez pas : il est écrit dans Lévitique  chapitre 26, verset 21 : « Si vous me résistez et ne voulez point m’écouter, je vous frapperai sept fois plus selon vos péchés » ! N’ayez crainte. Ce n’est pas moi qui parle. Rires…
Alors chantez le psaume 25, 7 : « Ne te souviens pas des fautes de ma jeunesse ni de mes transgressions ; souviens-toi de moi selon ta miséricorde, à cause de ta bonté, ô éternel ! »
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:03

Les Péchés du Sexe en Islam

Écrit par Sunnite
dans:JurisprudenceLes Péchés



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بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم
La louange est à Dieu le Créateur du monde Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre Maître MouHammad Al-’Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier MouHammad.
Parmi les péchés du sexe, il y a la fornication et la sodomie.
Allâh Ta`âlâ dit :
﴿ وَلاَ تَقْرَبُواْ الزِّنَى إِنَّهُ كَانَ فَاحِشَةً وَسَاء سَبِيلاً ﴾
Ce qui signifie : « Ne pratiquez pas la fornication car c’est une chose mauvaise et laide ».
La fornication : elle consiste dans l’absolu à faire entrer le gland, c’est-à-dire la tête du pénis – la partie cachée par le prépuce qui apparaît avec la circoncision – dans le vagin. Ainsi, faire entrer le gland est comme faire entrer tout le pénis. C’est cela la fornication qui compte parmi les plus graves des grands péchés.
Al-Boukhâriyy a rapporté que le Messager de Allâh Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a été interrogé sur le plus grave des péchés il a dit :
« أن تجعل لله ندا و هو خلقك »
Ce qui signifie : « que tu associes à Dieu alors que c’est Lui Qui t’a créé », il lui a été dit ensuite c’est quoi, il a dit :
« أن تقتل ولدك مخافة الفقر »
Ce qui signifie : « que tu tues ton enfant par crainte de la pauvreté », il lui a été dit ensuite c’est quoi, il a dit :
« أن تزاني حليلة جارك »
Ce qui signifie : « que tu fasses la fornication avec la femme de ton voisin » ; ainsi dans ce Hadîth le Prophète Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a indiqué que la mécréance est le plus grand péché (voir : Les Sortes de Mécréance et les Catégories de Mécréants. Blasphème, Apostasie), ensuite c’est l’homicide et il a mis la fornication dans la troisième position, donc le péché de la fornication est plus grand que le fait de délaisser la prière ; c’est aussi plus grand que le gain usuraire.
Quant à la sodomie, elle consiste à faire entrer le gland dans l’anus, c’est-à-dire dans l’anus d’une femme qui ne lui est pas licite ou dans l’anus d’un homme. Quant au fait de pénétrer le gland dans l’anus de son épouse c’est une chose interdite mais n’arrive pas à la gravité de faire cela avec une femme qui ne lui est pas licite.


Parmi les péchés du sexe, il y a avoir des pratiques sexuelles avec des animaux même s’ils sont à soi. Ceci rentre dans le cadre de Sa parole Ta`âlâ :
﴿ وَالَّذِينَ هُمْ لِفُرُوجِهِمْ حَافِظُونَ إِلاَّ عَلَى أَزْوَاجِهِمْ أَوْ مَا مَلَكَتْ أَيْمـنُهُمْ فَإِنَّهُمْ غَيْرُ مَلُومِينَ فَمَنِ ابْتَغَى وَرَآءَ ذَلِكَ فَأُوْلَـئِكَ هُمُ العَادُونَ ﴾
(wa l-ladhîna houm lifourôujihim HâfiDHôun ‘il-lâ `alâ ‘azwâjihim ‘aw mâ malakat ‘aymânouhoum fa’innahoum ghayrou malôumîn famani btaghâ warâ’a dhâlika fa‘oulâ’ika houmou l-`âdôun)
ce qui signifie : « Et ceux qui préservent leurs sexes hormis avec leurs épouses […], ils n’en seront pas blâmés. Mais ceux qui recherchent autre chose, ceux-là sont les injustes » [sôurat Al-Mou’minôun / 5-7].
De la parole de Allâh Ta`âlâ qui signifie « ceux-là sont les injustes » on tire l’interdiction des pratiques sexuelles avec les animaux.
Le Messager de Allâh Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :
« لعن الله من أتى بهيمة »
Ce qui signifie : « Allâh maudit celui qui a des pratiques sexuelles avec les animaux », [Hadîth SaHîH rapporté par At-Tirmîdhiyy ].
À le même jugement d’interdiction les pratiques sexuelles des femmes entre elles.


Parmi les péchés du sexe, il y a aussi le fait de faire sortir le maniyy (sperme) par la main (masturbation) ou ce qui est semblable dont l’interdiction fait l’objet de l’accord selon l’Unanimité. Cette ‘Ayah est suffisante pour l’interdiction de cela.  Il est permis de faire sortir le maniyy par la main de son épouse.


Parmi les péchés du sexe et qui est un grand péché, il y a aussi le rapport sexuel pendant la période des menstrues ou des lochies que cela soit avec contact direct ou sans contact direct ou bien après l’arrêt de l’écoulement du sang des menstrues ou des lochies mais avant que la femme n’ait fait le ghousl ou bien après qu’elle a fait un ghousl mais sans l’intention rituelle comme si elle n’a pas mis l’intention de faire la grande ablution obligatoire mais elle eut juste l’intention de se nettoyer ou encore si l’une des conditions du ghousl fait défaut. Il en est de même s’il s’agit de tayammoum avec ses conditions au lieu du ghousl.
Le rapport pendant la période des menstrues ou des lochies que ce soit avec ce qui empêche le contact direct ou sans ce qui empêche le contact direct est interdit. Les savants de jurisprudence ont dit : Devient mécréant celui qui se rend licite le rapport sexuel avec la femme quand elle a les menstrues car son interdiction est connue d’évidence dans la religion.
Par ailleurs le corps de la femme qui a les règles est pur, ainsi que sa transpiration et ses larmes et sa salive et il n’est pas déconseillé de côtoyer une femme qui a les règles [contrairement à ce que disent certains mécréants]. Ainsi il a été rapporté dans le Hadîth SaHîH que le Messager de Allâh Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam récitait le Qour’ân en ayant la tête appuyé sur le corps de `A’ichah alors qu’elle avait les menstrues, de même il a été rapporté dans le Hadîth SaHîH que `A’ichah lui peignait les cheveux alors qu’elle avait les menstrues et le Messager de Allâh Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam était dans la mosquée et lui penchait sa tête sans quitter la mosquée car la maison de `A’ichah est collée à la mosquée, elle est séparée de la mosquée par un mur fin ; les deux Hadîth ont été rapporté par Al-Boukhâriyy.
Quant au fait d’avoir du plaisir sans avoir de rapport, c’est permis s’il s’agit de ce qui est en dehors de la zone comprise entre le nombril et les genoux. Cela reste interdit pour ce qui est compris entre le nombril et les genoux s’il n’y a rien qui empêche le contact direct.


Parmi les péchés du sexe, il y a dévoiler sa zone de pudeur devant quelqu’un à qui il est interdit de la voir ou quand la personne est seule et sans raison. On a su à partir de ce qui précède qu’il est permis de dévoiler sa zone de pudeur c’est-à-dire de dévoiler ce qui est compris entre le nombril et les genoux lorsque la personne est seule, même les parties intimes si c’est pour une raison comme chercher à se rafraîchir ou autre.
Les Mâlikiyy ont permis de dévoiler sa zone de pudeur lorsque la personne est seule et sans raison mais avec un caractère déconseillé.
Les savants ont dit qu’il est obligatoire sur la femme de voiler ses cheveux en présence de l’enfant proche de la puberté c’est-à-dire ayant treize ou quatorze ans.
La fille qui a la distinction son tuteur lui ordonne de couvrir ses cuisses pour l’éduquer sans que ce soit obligatoire sur lui d’ordonner cela.
Certains Hanbaliyy ont permis de regarder sans désir les cuisses de la fille qui a atteint sept ans lunaires et d’autres parmi eux ont permis cela jusqu’à neuf ans. L’enfant qui a trois ans il n’y a pas de zone de pudeur le concernant et les parents peuvent dévoiler leurs zones de pudeur devant l’enfant qui n’a pas la distinction (il comprend la parole et sait formuler la réponse).
Remarques : Il n’est pas permis d’interdire à un homme de dévoiler une partie de son corps qui est en dehors de ses parties intimes, si lui-même n’a pas pour croyance que c’est interdit. Par contre, à celui qui croit que c’est interdit, on le lui interdit. En effet, parmi les conditions permettant de réprouver le mal, c’est que l’interdiction de ce mal fasse l’objet de l’Unanimité. Or ce qui est en dehors des deux parties intimes comme les cuisses ne fait pas partie des choses sur lesquelles il y a Unanimité, concernant l’obligation de les couvrir pour l’homme. Ainsi, l’Imâm, le Moujtahid, le successeur des compagnons, l’honorable `Atâ’ Ibnou Abî RabâH au sujet de qui Abôu Hanîfah a dit : « Je n’ai vu personne qui ait plus de science que lui » a dit que ce n’est pas obligatoire sur l’homme de couvrir ses cuisses. Et il a été confirmé que c’était l’un des deux avis de Mâlik et de l’Imam AHmad Ibnou Hanbal.


Parmi les péchés du sexe, il y a faire face ou tourner le dos à la Qiblah pour uriner ou déféquer sans qu’il y ait un obstacle entre la personne et la Qiblah haut de deux tiers de coudée au moins, ou en présence d’un tel objet s’il est éloigné de plus de trois coudées ou encore s’il est moins haut que deux tiers de coudée, sauf dans un lieu préparé à cet effet c’est-à-dire sauf si l’endroit où l’on fait ses besoins est préparé pour cela comme les toilettes car à l’intérieur, il est permis de faire face à la Qiblah ou de lui tourner le dos.
Il est suffisant que la largeur de cet obstacle soit de la moitié d’une coudée et il ne suffit pas de mettre un bâton.
Al-Boukhâriyy et Mouslim ont rapporté que le Messager de Allah Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :
« لا تستقبلوا القبلة ولا تستدبروها بغائط ولا بول ولكن شرقوا أو غربوا »
Ce qui signifie : « Ne faites pas face à la Qiblâh et ne lui tourner pas le dos pour uriner ou déféquer mais dirigez vous vers l’est ou l’ouest », c’est-à-dire dans la région du Hijâz, sinon on tient compte de la région où l’on se trouve.
Remarque : il n’est pas interdit d’étendre les pieds en direction de la Qiblah lorsqu’on est assis ou autre.


Parmi les péchés du sexe, il y a déféquer sur la tombe d’un musulman.
Le Prophète Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :
« لأن يجلس أحدكم على جمرة فَـتُحرقَ ثيابه وتخلُصَ إلى جلده خير له من أن يجلس على قبر »
(la ‘an yajliça ‘aHadoukoum `alâ jamratinfa touHriqa thiyâbahou wa takhlouSa ‘ilâ jildihi khayroun lahou min ‘an yajliça `alâ qabrin)
ce qui signifie : « Que l’un d’entre vous s’assoie sur une braise qui lui brûle les habits jusqu’à parvenir à la peau, cela vaut mieux pour lui que de s’asseoir sur la tombe d’un musulman pour uriner ou déféquer » [rapporté par Mouslim d’un Hadîth de Abôu Hourayrah].


Parmi les péchés du sexe, il y a uriner dans la mosquée c’est-à-dire l’endroit qui a été dédié pour la prière même si c’est dans un récipient.
Il y a également uriner sur quelque chose d’honoré c’est-à-dire d’honoré selon la Loi et ceci est de la mécréance. Voir : Comment le Musulman Préserve sa Foi. Éviter Apostasie, Mécréance, Blasphème.
Ce qui est impure, si on craint d’en souiller la mosquée il est interdit de la faire rentrer à la mosquée.
Il n’est pas déconseillé de marcher dans la mosquée les pieds chaussés avec quelque chose de pur, conformément à ce qui est parvenu que le Prophète Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a fait la prière en étant chaussé [rapporté par Abôu Dâwôud ]. Ibnou l-`Imâd a dit : « Personne ne dit qu’il est déconseillé de faire les tours rituels en étant chaussé à part un ignorant ».


Parmi les péchés du sexe, il y a ne pas se faire circoncire lorsqu’on est pubère. En effet, c’est un devoir pour celui qui est responsable de se faire circoncire à la puberté s’il peut le supporter. Ceci est réalisé en coupant le prépuce pour quelqu’un de sexe masculin et c’est un devoir selon l’Imam Ach-Châfi`iyy de couper, de sorte que cela s’appelle couper, quelque chose dépassant comme la crête du coq pour quelqu’un de sexe féminin. La voie de l’Imâm Mâlik est la voie de la plupart des Imams, c’est que ce n’est pas un devoir ni pour la personne de sexe masculin ni pour la personne de sexe féminin, mais que c’est recommandé.
L’excision qui consiste en ablation du clitoris (organe par lequel la femme ressent du plaisir) est interdite en islam.
الحمد لله رب العالمين
La louange est à Allâh, le Créateur du monde.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:04

Sexe et religion : « Le célibat, c’est le plaisir du calme érotique »

Quand Marie-Paul Ross parle de sexe, elle ne minaude pas. C’est normal, elle est sexologue. Elle est aussi religieuse, Sœur de l’immaculée conception.  La religieuse s’est lancée dans la mission de la promotion d’une sexualité saine....

Quand Marie-Paul Ross parle de sexe, elle ne minaude pas. C’est normal, elle est sexologue. Elle est aussi religieuse, Sœur de l’immaculée conception. 
La religieuse s’est lancée dans la mission de la promotion d’une sexualité saine. En Amérique latine d’abord, puis au Québec où elle a obtenu son diplôme en sexologie et a fondée un institut. Elle reçoit aujourd’hui des patients souffrant de déviance sexuelle, des partenaires trompés, et donne des formations pour atteindre «  le calme érotique  ».
Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Livre
« Je voudrais vous parler d’amour... et de sexe », Marie-Paul Ross (Michel Lafon)
Dans son dernier livre, « Je voudrais vous parler d’amour... et de sexe » (Michel Lafon, 2011), la religieuse n’hésitait pas à affirmer qu’environ 80% des religieux qu’elle avait croisé ont commis des écarts à leur vœu de célibat. Et se mettait du même coup le diocèse de Québec à dos.
Pour sa communauté, elle est devenue une «  religieuse délinquante  ». Peu importe, Marie-Paul Ross continue – « ce qui n’est pas su est dangereux », dit-elle – et suit le conseil que Jean Paul II lui avait donné :
« Va de l’avant ! Les difficultés ne manqueront pas, surtout de la part de l’Eglise ! »
Rue89. Comment a réagi l’Eglise lorsque vous êtes devenue sexologue  ?
Marie-Paul Ross. Parce que je parle de sexualité, le monde religieux pense que je les éloigne de leur vocation. Mais c’est le contraire. Tu es un être sexué, si tu ne connais pas ton système sexuel, tu ne pourras pas faire un choix de célibat ou de vie de couple en harmonie et en fidélité.
Ils m’ont ridiculisé, ils ont dit que j’avais des problèmes sexuels. C’est comme si j’étais devenue une religieuse prostituée. Pour eux, le concept de sexologue c’est quelqu’un qui pratique le «  full sex  » [sexe complet], ça a pris du temps pour qu’ils considèrent la sexologie comme une science.
Vous vous êtes inscrite en cours de sexologie à l’université.
Je recevais beaucoup de confidences et je voulais perfectionner mon programme d’éducation sexuelle. Je me trouvais limitée dans mes connaissances sexologiques. Je voulais comprendre davantage les fonctions sexuelles de l’homme et de la femme liées à l’aspect émotionnel, le fonctionnement du cerveau et les connections entre ses différentes parties.
Dans le cerveau, il y a le circuit de l’excitation, du plaisir, et le circuit de l’interdit  ; c’est-à-dire ce qui fait mal, qui va contre la vérité, le respect et la morale humaine. Dans une sexualité normative, il ne faut pas que les deux s’excitent en même temps. Dans une sexualité pathologique, c’est ce qui se passe et ça créé des sensations de plaisir extrêmes qui rendent la personne compulsive.
C’est donc la sexualité vue sous le prisme de la pathologie.
La science sexologique s’est développée à partir de la pathologie. S’il n’y a pas de pathologie, on ne développe pas la science, c’est aussi fou que ça.
Mais même si au début j’avais tendance à comprendre la sexualité à partir de son désordre, par la suite j’en suis arrivée à promouvoir une sexualité saine et à l’intégrer à l’amour. C’est-à-dire une sexualité qui fait la promotion des valeurs humaines  : le respect, la liberté, la fidélité à l’appel intérieur qu’une personne porte. Sinon ça devient des corps que l’on consomme, on enlève l’humain.
Comment étaient vos relations avec vos camarades, à l’université ?
Au début, dans les années 80, quand le directeur du programme a vu le chèque avec pour émetteur « missionnaire de l’immaculée conception  », il m’a demandé si une religieuse payait pour moi. A cette époque, religion et sexualité, c’était vraiment incompatible. Pourtant la religion a toujours mis le nez dans la sexualité.
Mes camarades me taquinaient, mais ça n’a pas duré longtemps. Ils m’ont beaucoup questionné sur le célibat, ils voulaient savoir ce que je faisais avec mes pulsions sexuelles.
Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Sexe.religion
Une chambre avec un crucifix au-dessus du lit - Vince42/Flickr/CC
Et donc, que faites-vous de vos pulsions sexuelles  ?
Quand tu te formes au célibat, l’excitation, les vibrations émotionnelles deviennent de moins en moins fortes.
On se calme avec des exercices, on créé un évènement affectif de bien être. Tout le monde a besoin d’avoir des plaisirs sains  : gustatifs, auditifs, visuels. Tout ça, c’est un bien-être érotique, le plaisir de l’intimité devient optionnel. C’est ce qui manque dans la vie religieuse  : pas de sport, pas d’activité, enfermé entre quatre murs, une vie dans l’austérité ; ça ne peut pas fonctionner, c’est impossible.
Choisir le célibat, ce n’est pas de choisir de punir son corps, c’est avant tout de le nourrir  ; ce n’est pas refréner les émotions, c’est de devenir libre devant elles. 
Peut-on être un bon sexologue lorsqu’on a fait vœu de chasteté ?
Le célibat est un choix. Mais ça ne m’empêche pas d’écouter, d’explorer, d’évaluer, d’analyser et de traiter des expériences sexuelles humaines tout comme un médecin qui doit traiter des situations physiques sans lui-même les vivre.
En choisissant le célibat, j’ai dû moi-même travailler sur la question de ce qu’on fait des pulsions sexuelles. Pourquoi si une personne engagée en couple s’amourache d’une autre personne, elle ne doit pas y aller  ? C’est le même travail qu’une personne qui s’engage dans le célibat. Il faut être capable d’orienter son amourachement, ses émotions, ses pulsions.
Connaissez-vous quand même le plaisir ?
Dans le célibat, c’est un autre plaisir  : le plaisir du calme érotique. Mon choix c’est le célibat et tout son enchantement  : celui d’être libre, d’être calme, ne pas être envahie par des émotions qui impliquent une autre personne.
Plus jeune, quand je me sentais envahie par des amourachements, j’avais l’impression de me perdre, d’être en dehors de moi, d’être envahie, dominée, j’étais toujours à l’affût du regard de cette autre personne et de sa parole. Je le vivais vraiment comme un emprisonnement, un envahissement, je n’ai jamais été bien dans ça. Je suis heureuse d’avoir pu développer cette méthode de libération.
Ça ne donne pas envie, quand on parle de sexe toute la journée  ?
Je reçois beaucoup de monde avec des blocages ou des compulsions incontrôlable. Les deux sont néfastes, ce n’est pas attirant du tout.
Les patients décrivent leur relation de couple, ce qui les excitent. Mais moi ça m’excite pas, ce n’est pas mon choix de vie.
Donnez-vous des conseils aux religieux pour mieux vivre leur célibat ? 
J’ai essayé d’enseigner aux religieux et religieuses le célibat, ça a été l’expérience la plus difficile. Ils ne veulent pas entendre la réalité, il ne veulent pas entendre quand je parle d’exemples de religieux pris dans des relations amoureuses et des aventures sexuelles. Comme ils sont religieux, il faudrait que je leur parle juste du bon Dieu.
J’ai vu l’ignorance et le tabou et j’ai compris pourquoi ça va tout croche [de travers, ndlr] dans l’Eglise et dans les communauté religieuse au plan sexuel. Ils ne savent rien, ils ont un concept erroné de la sexualité, comment voulez vous qu’ils vivent le célibat  ?
Pensez-vous que c’est pour ça qu’il y a tant de scandales de pédophilie au sein de l’Eglise ?
Les religieux ne sont pas formés à la santé sexuelle, ils ne sont pas bien évalués non plus. La répression peut conduire à des pratiques sexuelles compulsives avec des adultes, mais peut aussi facilement conduire à des actes de pédophilie.
Défendez-vous le célibat des religieux  ?
Il y a deux catégories : les prêtres diocésains, séculiers et les autres. Les diocésains sont des hommes qui choisissent une profession. Ils ne choisissent pas la vie religieuse, ils n’ont pas du tout la structure de vie communautaire de partage de biens. Ils ont leurs propres biens, leurs propres maisons. Ils sont laïques dans leur mode de fonctionnement. Ceux-là devraient pouvoir choisir entre vie de couple et célibat.
Mais quand on parle du monde religieux, ce qui fait le fondement de la vie religieuse, c’est le célibat. C’est une vie de partage communautaire, un style socialiste du partage des biens. Quand tu es en famille, ta première responsabilité ce n’est pas de donner aux pauvres, c’est ton conjoint et l’avenir économique de tes enfants.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:05

SEXE et RELIGION
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Des principes comportementaux ascétiques, incluant des interdits dans le domaine du sexe, sont très communs dans les grandes religions du monde, et vont souvent bien au-delà de ce que l’on pourrait attendre d’un point de vue purement éthique. Il vaut la peine d’examiner cela, et de voir pourquoi.
Dans le bouddhisme, atteindre l’état de l’illumination dépend essentiellement du fait d’être sevré de tout désir. Le désir sexuel est considéré comme le plus permanent et la plus puissante sollicitation par la plupart des êtres humains. Le célibat, comme il est pratiqué par des moines bouddhistes, est considéré comme la forme idéale de purification, la plus apte à conduire à l’illumination spirituelle.
Dans l’hindouisme, le fait de réorienter "l’énergie sexuelle", en particulier grâce au célibat, est prescrit par les gourous comme un moyen de développer des prouesses intellectuelles et même physiques. Le yogi hindou optant pour le célibat, ainsi libéré du "Kama" sexuel, est censé être dans un état optimum pour s’adresser à Dieu par la prière. Le fameux yogi Paranahansa Yogananda, dans son enseignement, recommandait la modération aux couples mariés et affirmait que l’abstinence totale est presque une condition sine qua non pour atteindre la connaissance idéale de l’amour divin dans une relation de pure amitié.
Mais l’hindouisme est une religion d’étranges contrastes. Cela apparaît, par exemple, dans le Kama Sutra, qui ressemble à un manuel de pratique sexuelle pornographique aux yeux de beaucoup d’Occidentaux, comme s’il s’agissait d’une incarnation antérieure de Hugh Hefner.
Le Mahatma Gandhi, qui fit publiquement voeu de célibat quand il avait la trentaine, était un exemple des extrêmes qui jaillissent ça et là dans l’hindouisme. Vers la fin de sa vie, il entreprit un rituel appelé "dernier yajna" pour atteindre la pureté sexuelle, "expérimentation" qui, reconnaissait-il, pouvait s’avérer "dangereuse". Il s’agissait de dormir nu avec plusieurs jeunes femmes, sans en être sexuellement excité... Gandhi prétendait que réussir cette épreuve permettrait de révéler de grands pouvoirs spirituels. Mais des sommités spirituelles ainsi que d’autres coreligionnaires le critiquèrent pour un tel "extrémisme spirituel".
Dans l’islam, les limites imposées en matière sexuelle paraîtraient sans doute acceptables à beaucoup d’hommes, avec un maximum de quatre épouses, mais avec la possibilité d’y ajouter des esclaves et, dans certaines juridictions, des "mariages temporaires". Dans le soufisme, branche de l’islam qui met l’accent sur la transcendance et la quête de mysticisme, le célibat est parfois recommandé. Mais les soufis sont considérés comme des hérétiques par de nombreux musulmans "classiques". Et Mahomet lui-même, quand on l’interrogeait sur le célibat, répondait : "il n’y a pas de "moinerie" dans l’islam.
Dans le catholicisme, saint Paul enseigne à ses compagnons que le célibat, partiellement pour des raisons pratiques, est recommandé à ceux qui proclament l’Evangile. "J’aimerais que vous soyez épargnés par cette distraction. Celui qui n’est pas marié a souci des affaires du Seigneur. Il cherche comment plaire au Seigneur. Mais celui qui est marié a souci des affaires du monde : il cherche comment plaire à sa femme, et il est partagé" (1 COR 7.32.33)
Il se compare à Pierre et aux autres apôtres, ainsi qu’aux "frères" de Jésus - Jacques, Joseph, Simon et Judas- qui étaient accompagnés de femmes ; peut-être étaient-ils mariés chrétiennement. (1 COR 9-5). Mais il affirme que lui-même et ses disciples évitent d’être gênés dans la proclamation de l’Evangile, en renonçant à s’accorder le même privilège qu’ eux.
Dans les premiers siècles de l’Eglise, on pouvait clairement percevoir quels genres de problèmes pourraient émerger de dynasties familiales créées par des prêtres, évêques et même papes. Par exemple, James Hitchcock raconte dans son Histoire de l’Eglise Catholique : "Le pape Silvenius était le fils du pape St Hormisdas (514-523) - engendré avant que Hormisdas fût ordonné - et Grégoire le Grand était le petit-fils du pape Félix III". Et ceci n’était que le "sommet de l’iceberg". Au IIème siècle, le célibat fut imposé d’une façon universelle dans l’Eglise catholique. Cependant, des exceptions furent concédées pour des Eglises de rites orientaux unies à Rome.
Mais l’accent mis sur le célibat n’avait pas qu’un fondement pratique. Plus important encore était - et cela peut être comparé au bouddhisme comme à l’hindouisme - le but inspiré par la foi était de faciliter le progrès spirituel. Ainsi St Paul écrit (1 Cor.7 ;34) que la personne non mariée est capable de se concentrer sur "les choses du Seigneur" et d’être " sainte à la fois dans son corps et dans son esprit", contrairement à la personne mariée, qui se doit à son conjoint et doit nécessairement se trouver préoccupée par des questions pratiques ou des problèmes familiaux. Mais il recommande à ceux qui sont mariés (1 Cor. 7 ;5) de s ’astreindre à des périodes d’abstinence sexuelle pour s’adonner à la prière.
Parmi de nombreux saints, le célibat est souvent considéré dans le contexte d’épousailles spirituelles, selon le modèle dicté par la poursuite permanente de l’Amant divin, tel que décrit dans le "Cantique des Cantiques". Sainte Thérèse d’Avila en donne un exemple frappant, ayant reçu la grâce de voir son âme "épousée" par le Christ dans un "mariage mystique". Et Sainte Catherine de Sienne, dans ses dialogues, dit l’assurance reçue de Dieu le Père selon laquelle il est possible à certaines âmes d’atteindre une telle communion avec le divin qu’elles ne perdent jamais le sens de la présence de Dieu.
Aujourd’hui, la perception du terme "sexualité" dans le catholicisme est, naturellement, considérablement alourdie par le facteur "contraception", pratique condamnée par la plupart des chrétiens jusqu’à la sinistre conférence de Lambeth, en 1930, quand les anglicans ouvrirent la voie à l’abolition de tout obstacle à la contraception, parmi presque toutes les Eglises protestantes. La réponse catholique, naturellement, est marquée au fer rouge dans l’encyclique "Humanae Vitae" du pape Paul VI.
Dans mon livre Ethics in Context, j’inclus un chapitre faisant la différence entre éthique et religion dans la façon de formuler ce qui est "bon". Je passe en revue des "ressemblances familiales" parmi les grandes religions et explique que, en général, la religion va bien plus loin que l’approche éthique, quand il s’agit de juger ce qui est bien ou mal. La religion est orientée d’une façon subjective vers l’intégration personnelle et l’harmonie avec le Bien suprême ; et d’une façon objective en ce qui concerne l’intégration et l’harmonie dans la relation à la collectivité ou la société.
Dans le christianisme, l’orientation "subjective" a pour objet la relation intime avec Dieu ; l’orientation "objective", pour l’Eglise, s’attache à construire sur cette terre les fondations du Royaume de Dieu. Il serait vain de le nier, pour chaque religion, le manque de contrôle de pulsions sexuelles est un obstacle majeur au développement de l’harmonie personnelle et réduit sensiblement la sensibilité spirituelle de l’individu. Et bien que le monde semble l’avoir oublié, selon ce que les informations nous apprennent tous les jours, les excès sexuels sont un obstacle aux relations harmonieuses dans les familles, les collectivités et la société, y compris au sein d’organisations religieuses.
Source : http://www.thecatholicthing.org/201...
Tableau : « Adam et Eve dans le jardin d’Eden » par Peter Wenzel, c. 1800 [Musée du Vatican]
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HOWARD KAINZ est professeur émérite de philosophie à la Marquette University.
Parmi ses publications les plus récentes :
Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Puce-32883 The Existence of God and the Faith Instinct (2010)
Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Puce-32883 The Philosophy of Human Nature (2008)
Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Puce-32883 Five Metaphysical Paradoxes (2006)
Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Puce-32883 Natual Law : an Introduction and Reexamination (2004)
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:05

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Sexe oral

Question : Certains disent que le sexe oral est permis [en Islam]. Parce qu’il n’y a pas de versets du Coran et des hadiths qui l’interdisent. Voire dans la sourate Al Bakara (la Vache) on dit : (Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez.) En plus le sperme est propre selon les hadiths. Il n’y a pas du mal à ce que la femme avale le sperme de son mari. Ces actions sont-elles permises en Islam ?
REPONSE
Pour qu’une chose soit interdite, illicite il faut qu’il y ait une preuve dans les 4 sources de la religion pour celle-là. Mais pour les choses célèbres, très répandues, ce jugement n’est pas le même. Par exemple dans le Coran on ne dit pas : (ne mangez pas les saletés aux toilettes, ne buvez pas l’urine). On dit (Mangez et buvez ce qui est propre, ce qui est licite, ce qui est halal). [Sourate Bakara (la Vache), 168]

Dans le Coran on ne dit pas non plus (ne frappez pas vos parents !), on dit (ne leur dites même pas ouf) [Sourate Isra 23]

S’il est interdit de soupirer, évidemment il est strictement interdit de les frapper.

Notre Prophète (alaihisselam=paix et bénédiction soient sur lui) déclare :
(Ne regardez pas l’organe sexuel de votre femme pendant la relation sexuelle, cela causera la cécité, l’aveuglement.) [Deylemi] [Pourtant il est permis de regarder l’organe sexuel de son épouse pendant la relation sexuelle et aux autres moments. (Birgivi Vasiyetnamési Cherhi, Séadet-i Ebediyyé). Ce n’est pas une interdiction mais c’est déconseillé de faire ce geste.]

Même regarder c’est déconseillé alors comment dire que lécher et avaler le sperme est permis ?

Toute sorte de relation sexuelle n’est pas permise. Dans le Coran, il est dit littéralement :
(Vos épouses sont pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez.) [Sourate Bakara -La Vache-, 223]

Il y a des pervers qui disent en prenant source ce verset : “Toute sorte de relation sexuelle est permise.” Mais le verset précédent explique ce verset :
(Et ils t'interrogent sur la menstruation des femmes. - Dis : "C'est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, alors cohabitez avec [ayez la relation sexuelle avec] elles suivant les prescriptions d’Allah car Allah aime ceux qui se repentent, et Il aime ceux qui se purifient".) [Sourate Bakara (La Vache), 222]

Cohabitez [avoir des relation sexuelles] avec elles suivant les prescriptions d’Allah Le Très-Haut veut dire ne pas les cohabiter par leurs fesses. Faire cette action est un grand péché, c’est strictement interdit. Ce geste s’appelle Livata. Les savants islamiques déclarent :
(Livata [avoir des relations sexuelles avec sa femme par ses fesses=la sodomiser, la cohabiter] est un péché plus grand que l’adultère, la fornication.) [Redd-ul Muhtar, Bahr-ur raïk]

Dans les hadiths, il est dit :
(Celui qui a des relations conjugales avec sa femme par ses fesses, qui la sodomise est un démon.) [Chir’a]

(Celui qui sodomise ses femmes sera échappé, sera chassé de la pitié d’Allah.) [Sunen]

(Allah n’a pas pitié de celui qui sodomise sa femme.) [Tirmizi]

Les savants islamiques déclarent que celui qui dit des grossièretés pour la bouche d’un musulman il deviendra incrédule, cela entraînera le blasphème. Car la bouche est la route pour lire le Coran. Dans un hadith, il est dit :
(Nettoyez vos bouches, car votre bouche est le chemin du Coran [c’est à dire grâce à elle on peut réciter le Coran.].) [Ebu Nuaym]

Si c’est un péché de dire des mots grossiers, d’injurier, pour la bouche d’un musulman, et si c’est un blasphème de dire (je salirai ta bouche), serait-il permis de couler du sperme dans la bouche d’un musulman, d’y mettre l’organe sexuel d’où sort de l’urine ? Il n’est jamais permis pour l’homme de prendre dans sa bouche l’organe sexuel d’une femme d’où sort de l’urine et du sang. Il faut se méfier du sexe oral qui est une mauvaise habitude des non musulmans.

Selon l’école Hanéfite, le sperme est sale. Donc il est automatiquement interdit de l’avaler car il est défendu de manger les choses sales. Selon l’école Chafiite, le sperme est propre mais ce n’est pas pour ça qu’il faut l’avaler. Cela signifie qu’il n’est pas un obstacle à la prière.

Deuxièmement l’homme ne peut pas mettre la bouche à un endroit d’où il sort de l’urine et du sang.

Selon la médecine aussi, c’est interdit de faire ces gestes et ceux qui les font, ont un grand risque d’être cancéreux.

Question :
 Dans la traduction en turc du livre intitulé Fétéva-yi Hindiyyé [qui est un livre précieux], on déclare, à la 177ème page du 12ème volume, que le sexe oral est permis. Malgré cette sentence juridique [consultation religieuse], comment dire qu’il n’est pas permis ?
REPONSE
Ni dans ce livre, ni dans un autre livre on déclare que le sexe oral est permis. D’abord qu’est-ce que le sexe oral ? Premièrement c’est que l’homme coule le sperme dans la bouche de sa femme et en deuxième lieu c’est que l’homme lèche l’organe sexuel de sa femme et ainsi atteint l’orgasme. Dans aucun livre, on ne permet ce genre de relations sexuelles. Le musulman qui lit le Coran, peut-il prendre du sperme sale dans sa bouche ? Injurier pour la bouche d’un musulman est un blasphème. Alors comment serait-il permis de faire couler de la saleté [le sperme] dans sa bouche ?

Dans le livre intitulé Fétéva-yi Hindiyyé, on dit : (Dans le livre intitulé Névazil, il est déclaré : Si un homme met son organe sexuel dans la bouche de sa femme, cela sera makrouh [interdit] ; il y a eu [des savants] qui ont dit le contraire de cela. Dans le livre intitulé Zahiré, c’est écrit comme ça.) [v.12, p.177, la traduction en turc]
[Makrouh : l’interdiction de notre Prophète, petit péché.]

Ici on ne parle pas du tout du sexe oral. En plus on dit même que mettre l’organe sexuel dans la bouche est makrouh [interdit]. Quand on dit makrouh seul, il faut comprendre tahrimen makrouh qui est un acte proche d’haram [=action strictement interdite.] Ceci est déclaré uniquement pour le fait de prendre l’organe sexuel dans la bouche, sinon le sexe oral n’est jamais permis.
 
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:06

La Kabbale – Comment le Sexe est devenu notre Religion
Publié par henrymakow  dans Franc-maçonnerieKabbaleSatanismeSociété

Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Freud12
(Shlomo Freud, un agent Illuminati)
La société a subi un lavage de cerveau pour lui faire croire que les rapports sexuels sont un moyen de se reconnecter à Dieu. De cette façon, l’humanité a été initiée à un culte sexuel satanique.
Tout comme les homosexuels font usage de l’excès sexuel afin de compenser le manque de saine intimité entre un homme et une femme, les Illuminati veulent que les hétérosexuels s’y adonnent aussi pour compenser la perte du lien avec Dieu.
Le sexe, l’amour et les « relations » sont devenus l’ersatz religieux de la société moderne.
Le message implicite que le Sexe est le chemin vers Dieu se trouve au cœur de notre culture depuis au moins les années 60.
Les films dépeignent les relations sexuelles en termes mystiques, des corps parfaits s’accouplant sous les chants des anges.
L’industrie Illuminati de la musique met en avant le thème induisant que l’amour romantique et le sexe permettent de nous relier à Dieu. Prenez Kathy’s Song (1965) de Paul Simon :
“So you see I have come to doubt / All that I once held as true / I stand alone without beliefs / The only truth I know is you.”
“Ainsi vois-tu j’en suis venu à douter / De tout ce que je tenais pour vrai / Je me retrouve seul et sans croyance / Tu es la seule vérité que je connaisse.”
Ceci fut suivit de cette exégèse universitaire : l’homme est « aliéné » et seul dans l’univers. La vie n’a aucune valeur intrinsèque alors nous devons lui en trouver une. L’homme surmonte sa séparation avec Dieu à travers les relations sexuelles, qui sont de nature mystique. En d’autre termes, l’homme parvient à ne faire qu’un avec Dieu en copulant.
Nous étions loin de nous douter que la mystification du sexe est de la pure Kabbale. La Kabbale, la religion des Illuminati, est du Satanisme.
POURQUOI SATANIQUE?
Pour commencer, seul le juif kabbaliste et ses disciples sont séparés de Dieu. Ils en sont séparés en vertu de leur rébellion luciférienne reposant sur leur désir d’être Dieu. Ils ont convaincu l’humanité de rejoindre leur rébellion et de se sentir « aliénée ». Je soupçonne que la plupart des dysfonctionnements trouvent leur origine dans cette raison fondamentale qui constitue l’essence de la « modernité ». Au lieu et place de la réalité, nous vivons dans un solipsisme Juif Maçonnique (c’est-à-dire une réalité auto engendrée). Remarquez que Dieu n’en fait pas partie. Dieu est un vilain mot.
Grâce à leur contrôle des médias, les Illuminati ont convaincu l’humanité que l’union sexuelle restaurait l’unité avec le Divin. Cela est de la Kabbale.
Dans son ouvrage, « Sigmund Freud & the Jewish Mystical Tradition », (1958) le professeur de psychologie juif David Bakan, écrit :
« L’âme, d’après le Zohar (c’est-à-dire la Kabbale) a une soif inextinguible d’être unie avec sa source en Dieu. Cette union est décrite de manière caractéristique dans la métaphore sexuelle. D’une manière générale, l’union de l’homme et de la femme est considérée comme la forme d’existence idéale. Ainsi, les relations sexuelles humaines deviennent les véhicules symboliques des actes divins, et la créativité divine est interprétée elle-même comme ayant un caractère profondément érotique. » (p. 273)
D’après la Kabbale, Dieu a un côté femelle, appelé la Shekinah.
Tout comme l’homme cherche l’unité avec Dieu à travers le sexe, Dieu est supposé chercher de son côté l’union avec sa nature féminine. En d’autres termes, l’homme imite et aide Dieu en ayant des rapports sexuels.
Tout cela n’est que non-sens. Même les sources juives démontrent que la Kabbale est un canular.
Néanmoins, ce canular, est ce qui avec le Talmud, définit le Judaïsme.Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Duchovny
(David Duchovny, star de la série Californication, au sujet d’un accro au sexe)
Voici quelques raisons pour lesquelles la Kabbale est de nature satanique.
Premièrement, elle nie notre connexion avec Dieu et la manière dont Il nous parle à travers notre esprit Divin (l’âme).
La Kabbale prêche que Dieu est sans forme et inconnaissable. Le but de la religion est de vénérer Dieu (de lui obéir). Comment pouvez-vous obéir à quelque chose qui est « sans forme » et « inconnaissable » ? Naturellement les Satanistes convaincront les ignorants que Dieu est inconnaissable.
Deuxièmement, en faisant du sexe un moyen d’atteindre Dieu, les kabbalistes mettent en place un faux Dieu. D’après les kabbalistes, la relation sexuelle est l’équivalent de l’union mystique. L’orgasme est la révélation.
En fait, l’union avec Dieu est atteinte par la grâce, l’adoration, la dévotion, le désintéressement et la discipline spirituelle, non pas en forniquant. Mais tout comme les homosexuels font usage d’excès sexuels pour compenser l’absence de saine intimité entre un homme et une femme, les hétérosexuels l’utilisent pour compenser la perte de Dieu. Évidemment, les Illuminati veulent que nous imitions les homosexuels.
Troisièmement, le « Dieu » de la Kabbale combine le bien et le mal. Quelque part, le bien émane du mal. Une fois encore, tout cela n’a aucun sens. Dieu est moral. Il est la perfection. “Soyez donc parfait comme votre Père céleste est parfait.” (Matthieu 5:48) Dieu parle à l’homme à travers ses idéaux spirituels comme la Vérité, la Beauté, la Justice et l’Amour.
Ainsi la Kabbale est typiquement Satanique : faisant passer le mal pour le bien, le mensonge pour la vérité, ce qui est malsain pour quelque chose de normal, et vice-versa.
Finalement, Bakan écrit : « l’ascétisme sexuel n’a jamais fait partie des valeurs religieuses de la tradition Juive. » Rien que cela disqualifie le Judaïsme en tant que religion. Toutes les véritables religions prônent le renoncement au désir charnel.
Loin de tout ascétisme, le Talmud et la Kabbale font l’apologie de tout ce qui est dégénéré, ouvrant la voie à la pédérastie et à l’inceste. La Kabbale prétend aussi que l’homme est bisexuel, ce qui explique la promotion Illuminati de l’homosexualité et de l’androgénie. Tout ce qui renverse l’ordre naturel et qui crache à la face de Dieu.
Les Illuminati ont utilisé Sigmund Freud, un kabbaliste, afin de convaincre le monde que la continence sexuelle conduisait à la névrose et à la maladie.
Dans un discours devant le B’nai Brith lors de son 70ème anniversaire, Freud souligna sa judéité. Il déclara qu’il avait rejoint cette loge maçonnique juive à cause de « nombreuses forces émotionnelles ténébreuses » qui rendaient « les Juifs et le Judaïsme irrésistibles ». Il avouait avoir été amené à « la prise de conscience de notre propre identité intérieure et de l’intimité émanant de la même structure psychique. » (Bakan, p.305)
La plupart des Juifs n’ont jamais entendu parler du Talmud ou de la Kabbale, peu d’entre eux les ont lu ou compris. Ils ne savent pas que le Judaïsme est un culte satanique qui se fait passer pour une religion. On pourrait dire la même chose des dupes se faisant appeler les Chrétiens Sionistes.
LES DÉESSES
Ainsi, la Kabbale est la raison pour laquelle le vagin est le Saint Graal et les jeunes femmes sont idéalisées comme des déesses.
Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Ee44ec74Ce culte sexuel païen est colporté par les médias contrôlés par les Illuminati. Voici quelques gros titres récents du Huffington Post, qui se considèrent lui-même comme une source journalistique sérieuse :
28 janvier : « Oups, Amanda Seyfried a perdu sa culotte »
« La robe de Jennifer Lawrence s’est-elle déchirée au SAG Awards ? »
31 janvier : « Chloé Kardashian : Mon vagin sent la rose »
1er février : « Jennifer Lawrence décrit ses seins »
3 février : « La robe de star des filles laisse voir leurs nichons »
3 février : « Miss France fait un appel de phare » (montre ses seins)
Sommes-nous des adultes ? Apparemment non. De nos jours, “adulte” est devenu synonyme de pornographie, de violence et de développement arrêté. Après tout, nous sommes leur goyim (bétail).
L’élévation des jeunes femmes au statut de déesse est bien plus que sexuel. Hollywood les dépeint aussi comme des guerrières et des génies. Dans « Zero Dark Thirty », une Jessica Chastain pesant 60 kilos a l’insigne honneur de traquer et de tuer Oussama Ben Laden. Même les lesbiennes ont trouvé que le film était de la « propagande ». Mais les réalisateurs de films Illuminati pensent que de dépeindre le mensonge en le faisant passer pour vrai est suffisant pour qu’il le devienne. Comme l’a fait observer George Orwell, lorsque tout le monde est dysfonctionnel (malade), la déviation devint la nouvelle norme.
La concentration sur les femmes se reflète aussi à travers l’obsession pour les « relations », encourageant ainsi un peu plus la vénération à leur égard et la dépendance envers elles. Les « relations » sont une préoccupation féminine. Rien de tout cela ne signifie que les Illuminati se soucient des femmes. Ils en font la promotion afin de féminiser la société pour mieux la déstabiliser, et parce qu’ils peuvent les contrôler plus facilement que les hommes.
CONCLUSION
Les êtres humains sont des animaux étranges. S’ils sont hypnotisés pour leur faire croire que les relations sexuelles sont mystiques, ils vont vouloir en faire l’expérience. Mais finalement, ils réaliseront qu’il ne s’agissait de rien d’autre que de l’infatuation et de l’effet de mode. Le sexe, selon les propres termes d’Andy Warhol, pourtant un autre pion Illuminati, est : le « plus gros néant au monde ».
Néanmoins, la société a été complètement sexualisée. Trente pour cent de tout le trafic internet est de la pornographie. Malgré 50 ans de féminisme, ou à cause de lui, les femmes définissent leur valeur en termes de sex-appeal, tout comme les homosexuels.
La société est saturée de sexe dégradant toutes les relations humaines, y compris avec les enfants, les réduisant au dénominateur commun le plus bas.
La culture populaire est de plus en plus imprégnée par la mort, la destruction, la pornographie et l’occulte. Nous voyons rarement une vision positive et réjouissante. A cause de la haine juive kabbalistique (maçonnique) multiséculaire pour les autres Juifs, Dieu et l’humanité, la dépravation et les divagations occultes passeront toujours pour de la culture. Le « progrès » et le « changement social » feront toujours la promotion de la désintégration sociale.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:06

L'islam et le sexe 


Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 Deux-amants-peint-par-riza-abbasi-1565-1635-datee-de-1629-1630_5568883



Depuis "l'affaire de Cologne", la question est posée: la place du désir et du plaisir sexuels dans l'islam est-elle à l'origine d'une vision dégradée de la femme?
Depuis le Nouvel An 2016, Cologne n'est plus seulement une ville allemande. Elle est devenue une cité symbole, le condensé géographique, pour les hérauts du "clash des civilisations", de l'incompatibilité entre un monde musulman sexuellement bridé et un Occident aux moeurs libérées. En cette funeste nuit de la Saint-Sylvestre, des bandes de jeunes Maghrébins ont agressé sexuellement des centaines de femmes.  
Et sur ces braises, la tribune de Kamel Daoud dénonçant crûment "la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir" (Le Monde, 31 janvier dernier) a déclenché un incendie.  


NOTRE DOSSIER >> Islam de France 
Plutôt que de compter les points entre "pro" et "anti"-Daoud, tâchons aujourd'hui de comprendre. Nier que la sexualité, et à travers elle la condition des femmes, constitue la ligne de fracture la plus manifeste entre l'islam et l'Occident relèverait de la pure cécité idéologique. Tout comme réduire les pays musulmans à un monolithe inaccessible à toute forme de modernité - les islamistes dressés contre l'évolution des moeurs depuis quarante ans savent bien qu'il n'en est rien.  

En Tunisie, la polygamie est interdite depuis 1957; au Maroc, la femme peut demander le divorce depuis le début des années 2000, pour ne citer que deux exemples de ce que l'Histoire, les changements sociologiques et économiques et l'impact des nationalismes prooccidentaux ont suscité comme inflexions d'un pays à l'autre. 
Nouvelles aspirations
Les contrastes se vivent à l'intérieur même des Etats. "Dans le nord-est de la Tunisie, d'où je suis originaire, on accepte tout à fait que les filles et les garçons aient une intimité sexuelle avant le mariage, raconte Abdou, 25 ans, issu d'une famille bourgeoise proche de Tunis. Au nord-ouest, en revanche, on pratique toujours la coutume du linge ensanglanté après la nuit de noces pour prouver la virginité de la jeune mariée." 
Il faut lire La Révolution du plaisir, de l'immunologiste et journaliste égyptienne Shereen el-Feki (Autrement), pour mesurer l'intensité du conflit existant aujourd'hui dans les sociétés arabo-musulmanes entre la religion, la tradition patriarcale - il est souvent impossible de démêler l'une de l'autre - et les aspirations des individus à vivre librement leur sexualité. La lecture de cette foisonnante enquête de terrain suscite chez le lecteur européen une curieuse impression: celle d'être revenu à l'époque d'"avant" la révolution sexuelle en Occident, lorsque les filles dociles se devaient d'arriver chastes dans le lit de leur époux choisi par leur famille afin de garantir la lignée et l'honneur du "clan".  
LIRE AUSSI >> Quand une sexologue musulmane raconte  
Un temps pas si lointain, où la sexualité était considérée comme trop sulfureuse pour être évoquée en public et même au sein du couple; où "divorcée" rimait avec "dépravée". "Dans le monde arabe, le sexe est le contraire du sport, s'amuse un gynécologue cité dans l'ouvrage. Tout le monde parle de football, mais presque personne n'y joue. Le sexe, tout le monde le pratique, mais personne ne veut en parler." 
Orthodoxie et pudeur "officielles"
Partout, garçons et filles s'arrangent pour contourner ce qui demeure le grand tabou de ces sociétés puritaines et conservatrices: l'amour physique avant ou hors du cadre du mariage. Dans la rue, c'est à peine si l'on ose se prendre par le cou - la police veille. Mais dans l'intimité d'un coin de parc ou sur les sièges d'une voiture, le "frotti-frotta" se pratique couramment. Mains audacieuses, fellation, cunnilingus... 
La sodomie et l'éjaculation aux abords du sexe féminin - laquelle provoque parfois des grossesses totalement imprévues - constituent des dérivatifs à la pénétration vaginale. Pour celles qui franchissent malgré tout la ligne rouge, il reste la reconstruction de l'hymen, très répandue dans le monde arabo-musulman. 
Comme ailleurs sur la planète, la technologie a considérablement élargi le champ des possibles. Le flirt par téléphone portable à la mode Tinder, en effet, n'est pas une spécificité occidentale. "Dans les pays les plus ségrégationnistes entre hommes et femmes, le Bluetooth est une bénédiction pour ceux qui cherchent un peu d'aventure, note Shereen el-Feki. 
Il suffit de se rendre au centre commercial, de placer son téléphone en mode "visible", et d'attendre les messages." Ces dernières années, une foule de sites Internet ont émergé, à l'exemple d'Imarabic.com, décliné sur YouTube, Twitter et Facebook, où les internautes peuvent évoquer sans fard leurs peurs, leurs désirs, mais aussi leur culpabilité de devoir mentir à leur famille. Cet accès massif à la Toile - et à ses contenus pornographiques - a néanmoins "considérablement accru" les frustrations des garçons "en leur ouvrant une fenêtre sur des possibles qu'ils ignoraient jusque-là, sans offrir pour autant de moyens pour satisfaire ces nouveaux désirs", relève le psychanalyste Aït Sidhoum à propos de l'Algérie (1). 
Avec le recul de l'âge du mariage, dû aux difficultés économiques, de plus en plus de jeunes sont amenés à user de ces stratagèmes. "Le problème est que ces changements ne sont ni relayés ni expliqués par des canaux comme l'éducation, la culture ou les médias, analyse l'islamologue Rachid Benzine (2). Ces derniers restent la plupart du temps dans l'orthodoxie et la pudeur. Or cet écart entre la réalité et sa perception officielle est extrêmement dangereux, parce qu'il crée de fausses représentations que l'on se répète comme des vérités. Il faut que ces évolutions soient dites pour briser les tabous." 
Contrôler le corps des femmes
Ce n'est évidemment pas un hasard si les femmes sont les premières à monter à l'assaut: Heba Kotb, en Egypte, une sexologue très suivie à la télévision; Joumana Haddad, écrivaine et fondatrice du magazine Jasad (Le Corps), au Liban; Aïcha Ech-Chenna, à la tête d'une association pour mères célibataires au Maroc...  
Les tests de virginité réalisés sur des manifestantes égyptiennes après les événements de la place Tahrir ont montré combien le contrôle du corps des femmes était au centre de la question de la sexualité dans le monde arabo-musulman. Un contrôle obsessionnel motivé chez les fondamentalistes par la haine du genre féminin, affirme la militante Mona Elthahawy dans son livre Foulards et hymens. Pourquoi le Moyen-Orient doit faire sa révolution sexuelle (Belfond).  
En posant nues sur les réseaux sociaux, les jeunes Aliaa Magda Elmahdy et Amina Sboui ont, elles aussi, bravé avec éclat la fureur misogyne des islamistes, qui n'en finit plus de se déchaîner. L'an dernier, Loubna Abidar, l'actrice principale du filmMuch Loved, qui traite de la prostitution au Maroc, a dû se réfugier en France après avoir été passée à tabac à Casablanca... 
Si les mentalités patriarcales ont leur part dans ce musellement sexuel, le Coran pèse également de tout son poids lorsqu'il est brandi au sens littéral, sans contextualisation historique. Selon la loi coranique (charia), le sexe hors mariage vaut châtiment pour les deux "coupables"; la sourate IV dite "des femmes" insiste cependant sur l'infidélité supposée de l'épouse, engageant le mari à sévir en cas de doute sur la vertu de la sienne (verset 34). Sexe et statut de la femme sont ainsi explicitement liés. En conséquence de quoi, toute évolution en matière de sexualité modifie la condition des femmes.  
La sexualité, lieu de pouvoir
On touche là au coeur du débat. Car c'est bien sur ce point précis que se rejoignent religieux et conservateurs à la tête des régimes musulmans: ni les uns ni les autres n'ont intérêt à une véritable remise en question de l'ordre social susceptible de saper leur autorité. Comme le soulignait Michel Foucault, la sexualité est "un point de passage particulièrement dense pour les relations de pouvoir: entre hommes et femmes [...], entre parents et progéniture, entre éducateurs et élèves, entre prêtres et laïques, entre une administration et une population (3)". 
Rappelons-nous, enfin, que la révolution des corps en Occident n'aurait jamais eu lieu sans le desserrement de l'étau religieux sur la société. En islam, ce processus de sécularisation est freiné par le Coran lui-même, dans lequel se mêlent étroitement le spirituel et le politique. Quant aux droits sexuels - liberté de choisir son partenaire, d'avoir des enfants ou non, etc. -, ils restent associés à des valeurs étrangères.  
"Pour beaucoup de gens, note Shereen el-Feki, ils dissimulent un programme occidental où l'homosexualité, l'amour libre, la prostitution ou la pornographie mèneraient sur une pente qui viserait à saper l'islam et les valeurs traditionnelles." De l'avis de cette Egyptienne démocrate, le changement ne viendra pas d'une révolution: "Trop brutal." Il naîtra d'une "évolution concertée" entre tous les acteurs de la société - hommes et femmes - impatients de concilier enfin leur foi et leurs désirs. 
(1) Dans "Sexe, jeunes et politiques en Algérie", par Pierre Daum, in Le Monde diplomatique, août 2014. 
(2) La République, l'Eglise et l'Islam, avec Christian Delorme (Bayard). 


(3) Dans Histoire de la sexualité, tome I (Gallimard). 
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:07

Soeur sexe se confesse
Une religieuse de 64 ans parle de sexe sur toutes les tribunes. On sourit, on frémit ou on rugit? Dans tous les cas, on réagit. Qui est donc Marie-Paul Ross?

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Maude Chauvin
Doux Jésus, elle est partout! De Tout le monde en parle aux Lionnes, du Devoir au Journal de Mont­réal, en tête-à-tête avec Anne-Marie Losique (L’autre midi à la table d’à côté, Radio-Canada) ou coude à coude avec Louise Deschâtelets (Le confident, VOX). Sa récente tournée de promotion en France a sûrement fait verdir de jalousie bien des auteurs établis : invitée aux émissions de télé les mieux cotées, interviewée ici, recensée là. Il ne manque que Paris Match, mais ça viendra.
Sexagénaire, sœur missionnaire de l’Immaculée-Conception, Marie-Paul Ross est aujourd’hui une bien impro­bable star des médias. Qui déplace du monde, même à Rosemont, un soir de janvier froid en diable. Au sous-sol de la librairie Paulines s’entassaient des gens de tout âge venus entendre la sulfu­reuse « sœur qui parle de sexe » fustiger d’une voix rauque la pornographie (qui est « contre les valeurs humaines ») et déplorer que la société « manque d’érotisme » (mot qui revient souvent et qu’elle prononce érotisse). Elle n’a mentionné Dieu qu’une seule fois : « Avant, on disait : “Plus je souffre, plus Dieu m’aime.” C’est pas vrai, ces affaires-là! » Dans un Québec anticlérical qui panse encore ses plaies après des décennies vécues sous le joug de l’Église et de ses serviteurs, l’idée qu’une religieuse prodigue avec autorité des conseils sexuels fait grincer des dents.
Par exemple, ces commentaires d’auditeurs rédigés après son passage en 2009 à l’émission radiophonique de Christiane Charette : « Je ne comprends pas qu’on donne une tribune à cette bonne sœur qui semble vivre dans le passé… », et aussi : « Si ma mémoire est bonne, les sœurs n’ont pas d’expérience pratique en matière sexuelle. Si tel est le cas de la sœur Ross, d’où lui viennent ses certitudes? »
Quand je les lui ai fait lire, « la sœur sexe » a haussé les épaules. « Moi aussi, j’ai de mauvais souvenirs de religieuses méchantes. Leurs pulsions sexuelles, réprimées, n’avaient pas été réorientées. Et dans ce temps-là, il n’y avait pas de formation à l’état de célibat. On disait aux novices : “Fais attention et retiens-toi.” Mais ça ne fonctionne pas : rien de pire qu’un érotisse réprimé. »
Vierge avec expérience
Soit, mais comment peut-elle parler de ce qu’elle ne connaît pas? À moins que… « Ma sœur, êtes-vous vierge? »
« Ça s’adonne que oui, qu’est-ce que tu veux que je fasse? La personne vierge ne s’est pas donnée à la relation “coïtale”, ni anale, ni vaginale, ni rien. L’intimité sensorielle est vitale pour un enfant, mais pas pour un adulte. Moi, je me donne du plaisir en accord avec mon célibat. J’aime la musique, le sport et la forêt, qui est comme une drogue. »
Donc, elle ne « l’a » jamais fait, mais « l’a » étudié sous toutes ses coutures pendant des années – elle a un doctorat en sexologie. « Ce n’est pas parce que tu vis du sexe que tu as les compétences pour en parler, dit-elle. Une personne ne connaît que sa propre expérience. La connaissance du fonctionnement sexuel de l’humain permet à une professionnelle comme moi d’intervenir dans ce domaine. »
L’unique religieuse sexologue au monde vit (seule) dans l’arrondissement de Charlesbourg, à 25 minutes en auto du Château Frontenac. Son modeste meublé est collé sur l’Institut de développement intégral (IDI), qu’elle a fondé en 2003. À l’IDI, Marie-Paul, également psychothérapeute et naturothérapeute, soigne la masturbation compulsive, le deuil, la frigidité, les traumatismes. Elle reçoit les agresseurs et leurs victimes. Entre autres. À tous ces problèmes différents, elle applique une méthode qu’elle a mise au point, le Modèle d’intervention globale en sexologie (MIGS), dont l’un des objectifs est de «promouvoir l’autonomie thérapeutique». Dans Pour une sexualité épanouie, la sœur Ross explique le MIGS en long, en large et en tableaux. Ce texte plutôt aride « s’est très bien vendu », m’a-t-on dit chez l’éditeur, Fides. Car la dame de foi a signé quatre livres, dont Je voudrais vous parler d’amour… et de sexe, publié en France chez Michel Lafon, cocktail Molotov lancé l’automne dernier.
La nonne y narre son passé digne d’un film d’aventures : missionnaire en Amazonie, elle a voyagé dans des coucous pilotés par des narcotrafiquants. Elle y décrit la misère des bidonvilles péruviens et la richesse du Vatican, expose les dessous troublants du milieu clérical, raconte ses rencontres avec Jean-Paul II, « qui m’a encouragée dans ma voie ».
« Appelez-moi Marie-Paul », m’a-t-elle dit d’emblée avant de me faire visiter son IDI au pas de course et avec une certaine fierté. « C’était une caisse populaire abandonnée, il a fallu tout refaire. » Facile de l’imaginer mettre la main à la pâte, abattre un mur, par exemple. Manteau sport sur chemisier, jean, cheveux en bataille et regard amusé, cette ceinture noire en karaté affiche des manières brusques et fait preuve d’un franc-parler qui, dans la bouche d’une religieuse, surprend. « J’ai cassé des bras pour qu’il fasse tout ce que je voulais », dira-t-elle d’un entrepreneur qui a travaillé pour elle. Puis, cinq minutes plus tard : « Les hommes sont programmés : “Faut que je la fasse jouir, faut que je la fasse jouir.” Je leur dis : “Arrêtez la job, bonyousse! Vous vous maganez.” »
Aider plutôt que convertir
Qu’elle dérange parce qu’elle est religieuse et parle de sexe, « ça me surprend un peu », dit l’auteure et historienne Hélène-Andrée Bizier. « Quand je vois mon gynécologue, je pourrais penser qu’il ne sait pas ce que c’est qu’être une femme, qu’il ne peut pas comprendre. Marie-Paul parle du rapport entre la sexualité et la personnalité. »
Elles se sont connues en 1994. Hélène-Andrée préparait une biographie du missionnaire québécois Gustave Prévost (L’évêque aux cheveux rouges, Libre Expression) et ses recherches l’avaient menée au Pérou. « Marie-Paul s’occupait des enfants de la rue. Elle sait s’approcher d’eux pour qu’ils expriment leurs souffrances. » Elles se sont perdues de vue. Un jour, l’historienne l’a entendue à la radio. « Elle parlait de la difficulté des prêtres à vivre leur célibat. Je l’ai amenée chez mon éditeur, Fides. Elle apporte un éclairage nouveau sur la sexualité sans être imprégnée de religiosité. Sa religion, c’est son affaire. Elle ne veut pas convertir, mais aider. »
« J’ai l’impression que son jupon dépasse, que, sous ses airs de sœur cool, elle charrie des valeurs religieuses, dit Jocelyne Robert, sexologue bien connue. Elle en a le droit, mais qu’elle le dise clairement. » Sur le fond, l’auteure de Full sexuel – La vie amoureuse des adolescents se dit d’accord avec Marie-Paul Ross, « quand elle parle, dit-elle, de revenir à l’affectivité, de déconstruire le modèle consumériste qui ne rend pas heureux. Elle a un côté candide, on sent son humanité. » Jocelyne Robert n’a pas lu les livres de la sœur, mais a eu vent de ses propos. Et a remarqué la similitude entre deux titres: le sien (Parlez-leur d’amour… et de sexualité, publié en 1999 et réédité en 2006) et celui de la sœur, Je voudrais vous parler d’amour… et de sexe, sorti en 2011. « Nous jouons dans les mêmes platebandes », dit-elle avec diplomatie.
Au couvent à 17 ans
À la ferme familiale à Sainte-Luce-sur-Mer, dans le Bas-Saint-Laurent, Marie-Paul a été une enfant normale, puis une adolescente comme les autres. En apparence. Elle savait que son destin était ailleurs, même si « quand je voyais des couples s’embrasser à la télé en noir et blanc, j’avais des frissons. J’allais danser le rock. Un gars avait attiré mon attention. » Dans son livre, elle parle de « béguins qui m’ont enflammée comme une torche ». Le feu s’est vite éteint. À 17 ans, elle entrait au couvent et faisait vœu de chasteté, pauvreté et obéissance.
Pour ses premiers séjours à l’étranger, la sœur missionnaire de l’Immaculée-Conception, qui est aussi infirmière diplômée, est envoyée en Bolivie et au Pérou. Là-bas elle assiste, impuissante, aux drames de ces trop nombreuses gamines enceintes d’un adulte, souvent un membre de leur famille, et qu’on oblige à avorter en cachette. Ce qui lui inspire l’idée de donner aux adolescents des cours d’éducation sexuelle. «Sauver des âmes, c’est bien, mais il faut aussi sauver des vies», se dit-elle alors naïvement. «Promouvoir une sexualité responsable et saine allait devenir ma priorité», écrit-elle dans Je voudrais vous parler…  
La rumeur qu’une religieuse parle de sexe se répand et atteint vite l’ouïe de ses supérieures, qui lèvent les yeux au ciel : « Marie-Paul, voyons donc, ça ne se fait pas! » Malgré les remontrances, les changements de mission et le rapatriement à Montréal, sœur Ross tiendra tête. Elle finira même par faire accepter l’inconcevable : s’inscrire à l’Université Laval en sexologie. À une condition, lui intime-
t-on : ne pas ébruiter la chose…
Licence de sexologie en poche, Marie-Paul en veut plus. Le doctorat en sexologie n’existe pas? Elle s’en tricote un « sur mesure », supervisé par la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval. Qu’une religieuse atteigne un tel degré de spécialisation a créé des remous dans la profession. Jocelyne Robert s’interroge sur la légitimité de ce diplôme, ce qui fait bondir la sœur, toutes griffes dehors : « Un doctorat sur mesure est beaucoup plus difficile. J’ai soutenu ma thèse devant un jury de cinq personnes, dont un théologien, un psychologue, un anthropologue, et chacun exigeait des preuves dans son domaine. J’ai travaillé comme une folle. » L’an dernier, l’Association des diplômés de l’Université Laval lui a remis la médaille Gloire de l’Escolle, décernée aux diplômés qui font honneur à l’établissement.

À bas la porno!

La religieuse a un ennemi juré : la porno. « Elle la voit partout », dit une de ses amies, qui ne veut pas être identifiée pour ne pas « blesser Marie-Paul ». À l’émission française On n’est pas couché, version glamour et mordante de Tout le monde en parle, l’animateur, Laurent Ruquier, lui a montré des photos du fameux calendrier des Dieux du stade, ces footballeurs qui se déshabillent chaque année pour une bonne cause. Devant chaque sportif en tenue d’Adam, Marie-Paul donnait son verdict immédiat : «Érotique. Porno. Érotique. Érotique. Porno. » Ruquier ne voyait pas la différence, moi non plus. « C’est dans le regard », m’a expliqué la sœur, qui a d’ailleurs mis sur pied à l’IDI un programme de «dépornographisation» du cerveau.
Son ton catégorique et ses affirmations à l’emporte-pièce sur tous les sujets font sourciller. Ainsi, dans Je voudrais vous parler... : « On voit très souvent des jeunes filles de 11 ou 12 ans qui, dès qu’elles ont leurs menstruations, se font prescrire la pilule. » Qu’entend-elle par “très” souvent?, lui ai-je demandé. A-t-elle des chiffres? « Le mot très n’est peut-être pas le bon ; ce serait plutôt “trop souvent”. » Elle déclare ne pas avoir eu le temps de corriger le livre, écrit par deux journalistes français qui l’ont suivie pendant quelques semaines, enregistrant ses propos et régurgitant le tout de retour à Paris. « C’est l’éditeur qui a exigé d’ajouter “sœur” devant mon nom », dit-elle.
Néanmoins, son expertise est reconnue. Elle a témoigné à titre d’experte dans le cadre de quelques procès de pédophiles, après avoir établi un rapport d’évaluation de l’accusé. La pédophilie fait d’ailleurs l’objet d’un chapitre dans son dernier livre. « Quand je vivais en Amérique latine et que je rencontrais des familles, je voyais et j’entendais des choses bizarres au sujet des curés. C’est tellement secret chez les religieux et les victimes ont honte de parler. La pédophilie est une patho­logie majeure chez les religieux, mais aussi chez les laïcs. Et depuis que je suis sexologue, j’entends des confidences de gens partout dans le monde et même de proches du village où j’ai grandi : “Tel prêtre m’a fait ceci, avec tel autre j’ai fait cela.” La vérité n’est pas encore sortie, on ne voit que la pointe de l’iceberg. »
Et si elle était pape? Que ferait-elle? « J’espère bien devenir papesse  », répond-elle, sérieuse comme… un pape.  Eh bien, elle donnerait aux prêtres une formation pointue sur la santé et la pathologie sexuelles, pour qu’ils soient capables de vivre leur célibat. Elle recommanderait de soumettre tout agresseur confirmé à une thérapie intensive pour déterminer la catégorie à laquelle il appartient. « Un pédophile circonstantiel peut être traité s’il comprend la gravité de ses actes et les regrette. Un pédophile structurel constitue un danger pour les enfants, il doit être constamment encadré et surveillé. »
 
L’électron libre
Plantée sur les flancs du mont Royal, la maison-mère des Sœurs missionnaires de l’Immaculée-Conception (« les MIC », dit Marie-Paul) domine Outremont. C’est ici qu’on grondait la sœur Ross et c’est encore ici qu’elle couche quand elle vient dans la métropole. À l’intérieur, l’endroit a des airs de centre pour aînés, ce qu’il est devenu avec le tarissement des vocations : la moyenne d’âge de la soixantaine de femmes qui vivent en ces lieux frôle les 70 ans. « Nous sommes la première congrégation missionnaire féminine en Amérique », dit l’une d’elles, la sœur Mireille, qui m’accueille à la cafétéria avec du jus d’orange et des biscuits secs.
Les MIC ont été fondées en 1902 par Délia Tétreault, née dans une ferme à Marieville, en Montérégie, morte en 1941 et déclarée « vénérable », première étape vers la canonisation, en 1997. La sœur Mireille, qui a 10 ans de plus que sœur Ross, connaît cette dernière depuis son entrée en religion et l’a accompagnée dans sa thèse et « ses péripéties ». « Je l’ai toujours défendue auprès des supérieures majeures. J’étais à ses côtés quand elle allait les voir. Il y a une telle sincérité chez cette femme-là. Elle a reçu beaucoup plus de coups que de félicitations. »
Depuis la parution de Je voudrais vous parler…, « des sœurs de ma communauté ne me parlent plus », dit Marie-Paul. Car les médias se sont emparés des déclarations-chocs que le livre contient sur la vie amoureuse du clergé, notamment le fait que « 80 % des prêtres et des religieuses ont eu des écarts ». Elle tient à préciser : « Je ne parlais pas nécessairement de sexe, mais de petits mots doux, de regards tendres, qui sont des écarts de conduite. Car dès que tu alimentes une relation fondée sur l’intérêt érotique, tu n’es plus dans le célibat, mais dans la vie de couple ».
Bernard Keating n’est pas satisfait de la réponse. Spécialiste de l’éthique professionnelle et scientifique, professeur à la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, là même où a étudié Marie-Paul Ross, il doute de la validité des assertions lancées par la sœur. « Il y a des exigences de rigueur qui viennent avec les diplômes et l’appartenance aux ordres professionnels – entre autres l’Ordre des infirmières, dans son cas. Quand, comme elle, on arrive à des conclusions précises – comme le chiffre de 80 % qui a tant fait jaser –, il faut que quelqu’un puisse refaire la même démarche et vérifier la validité des affirmations. Dans son cas, ses données seraient tirées de sa pratique clinique. Sauf que les gens qui consultent un thérapeute ont nécessairement un problème. En science, cela s’appelle un biais de sélection. »
Le livre s’est bien vendu. Résultat : Marie-Paul vient de  lancer un quatrième bouquin, La sexualité des jeunes – Petit manuel pour les parents. « J’ai rencontré environ 4 000 ados, en séances indivi­duelles et en groupes, et j’ai pu faire une ob­­servation de leur problématique sexuelle et de leurs besoins. Savent-ils que je suis une sœur? Ce n’est pas important. Une religieuse, ils ne savent plus ce que c’est. » Autre succès en vue? « Les gens sont tellement en quête d’une recette », dit Jocelyne Robert. Ou d’un miracle. Sœur Ross, la sœur Angèle du sexe? 
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:08

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Sexe, sermons et exempla. Jacques de la Marche (1394-1476) contre les sodomites
Jacques Berlioz
p. 291-295

 
Texte intégral
http://books.openedition.org/pur/19822http://books.openedition.org/pur/19822http://books.openedition.org/pur/19822http://books.openedition.org/pur/19822

  • 1 Bracci S. (éd.), San Giacomo della Marca nell’Europa del ‘400. Atti del convegno internazionale di (...)


1Jacques de la Marche naquit à peu près sûrement en 1394 à Monteprandone (à une centaine de kilomètres au sud d’Ancône). Après des études à Ascoli et à Pérouse, il fit profession religieuse chez les Franciscains en août 1416 à Assise. Il prêcha jusqu’en 1475 à travers l’Italie, l’Europe centrale et orientale, et dans ses dernières années particulièrement à Naples et aux environs. Fervent partisan d’une réforme nécessaire à son ordre et à l’Église, à la manière d’un Bernardin de Sienne (mort en 1444) et d’un Jean de Capistrano (mort en 1456), il s’attacha avec vigueur dans ses sermons à celle des mœurs. Il favorisa les efforts de pacification dans les cités italiennes et contribua à organiser les œuvres de charité par les monts de piété. Il mourut à Naples en 14761.

  • 2 Sur la richesse des sermons comme source en matière de l’histoire des représentations, cf. en dern (...)

  • 3 Iacobus de Marchia S., Sermones dominicales, Lioi R. et Falconara M. (éd.), Biblioteca francescana(...)

  • 4 Goodich M., The Unmentionable Vice : Homosexuality in the Later Medieval Period, Santa Barbara, Ca (...)

  • 5 Martin H., Mentalités médiévales…op. cit., p. 430.


2Si les quelque quatre-vingt-dix-neuf sermons du dimanche et du carême qu’il a laissés (en latin) n’offrent pas l’expression d’une pensée originale, ils apportent une foule de renseignements à l’historien : les exempla notamment, issus pour l’essentiel de son expérience pastorale, sont employés d’extrême abondance2. Profusion qui montre qu’à la fin du Moyen Âge en Occident, et particulièrement en Italie, la matière exemplaire originale ne se tarit aucunement. Pour l’illustrer, voici la traduction partielle (faute de place) du vingt-neuvième sermon (2e dimanche de carême), dirigé contre le péché de sodomie3. L’on sait qu’après une relative indulgence à l’égard de l’homosexualité – même si ce dernier terme ne recouvre qu’une partie de ce que le franciscain place sous le mot de sodomie –, l’intolérance l’emporta de nouveau, à partir du xiiie siècle, dans un contexte de répression de toutes les formes de déviance, qui frappa aussi les juifs et les hérétiques, voire les femmes et les pauvres. Vers 1400, la chasse aux homosexuels s’intensifie4. Comme l’écrit Hervé Martin : « À la fin du Moyen Âge, le caractère dramatique du dépeuplement a contribué à renforcer, en dehors des effets rhétoriques, la condamnation de l’homosexualité. » Et il ajoute, attirant ainsi à juste titre l’attention sur le rôle des sermons dans la lutte contre les homosexuels : « Les prédicateurs se sont chargés du réquisitoire, surtout en Italie, avec le soutien empressé des autorités communales5. »

  • 6 Lioi R., « Tecnica e contenuto dei Sermoni di S. Giacomo della Marca », Picenum Seraphicum, 10, 19 (...)


3L’incipit scripturaire est suivi d’un court prologue où l’auteur annonce d’emblée le sujet qu’il va traiter. Jacques de la Marche divise sa matière en quatre sections. Les sous-parties sont nombreuses. Il les énumère au début, pour les reprendre et les commenter une à une6. Il cite d’abondance l’Écriture et précise soigneusement ses sources canoniques. Des nombreux exempla, il ne donne qu’un résumé, parfois si succinct et allusif que leur sens tend à nous échapper. Il les tient de personnes qui lui sont proches, les tire de sa propre expérience, ou les emprunte à des sources écrites (Thomas de Cantimpré notamment).
Deuxième dimanche de carême : de la sodomie

  • 7 Sur la confusion entre les termes désignant l’hermaphrodisme et l’homosexualité, cf. Boswell J., (...)


« Et voici quelle est la volonté de Dieu : c’est notre sanctification ; c’est que vous vous absteniez d’impudicité », 1 Thessaloniciens [4, 3]. Nous tiendrons aujourd’hui un sermon sur cet innommable vice, et des plus abominables, de l’hermaphrodite7, qui plus que les autres vices provoque la colère de Dieu.
4Jacques de la Marche annonce ensuite le plan de son sermon. Il se divisera suivant quatre abominations : les diverses sortes de sodomie ; ses causes générales ; sa punition ; ses conséquences ruineuses.

  • Première abomination : quant à ses division



  • 8 Pour les identifications de citation, le lecteur consultera l’édition citée. L’identification des (...)
  • 9 L’éditeur donne : Alter faciebat adversus filiam, ut ipse cognosceret illum. J’ai lu en toute hypo (...)


Je dirai selon ce qui est écrit dans la Summa Astensis, livre 2, titre 46, art. 78 et selon Thomas[d’Aquin], 2a, 2e, quest. 144, art. 2, qu’il y a quatre degrés dans ce vice digne des bêtes : 1. la masturbation ; 2. les relations contre nature ; 3. la bestialité ; 4. la sodomie.
Tout d’abord la masturbation qui intervient quand quelqu’un a l’esprit si corrompu, si éloigné de la raison et de Dieu, qu’il se corrompt lui-même de ses mains incestueuses […].
Deuxièmement, les relations contre nature (immodalitas) quand l’honnêteté due dans le mariage n’est pas respectée. Que de puanteurs et d’abominations surviennent dans ce mariage des plus honteux ! Quelle perversion (deformitas) quand la femme prend le rôle de l’homme et inversement. […] Si un tel vice est insupportable et abominable chez la prostituée, o combien plus le sera l’incontinence conjugale ! Et vous êtes pires que les prostituées ! D’où il est dit, 32, quest. 7, « De l’adultère » : « Celui qui agit contre nature le fait assurément de manière exécrable envers une prostituée, et de manière plus exécrable encore envers son épouse. »
Troisièmement, la bestialité. [Citation des Décrétales]. Car quand quelqu’un se marie, tous les parents de sa femme deviennent ses propres parents et inversement. O extraordinaire folie, o cécité diabolique que l’union entre la créature humaine et la bête ! Celui-ci avec un âne ou une ânesse ; un autre avec un chien ; un autre avec un porc et un bœuf. Célébrez donc, vous qui êtes apparentés aux animaux, vos noces et invitez toute la parentèle de vos épouses les bêtes. D’où Lévitique 30 [20, 15] : « L’homme qui donne sa couche à une bête : il devra mourir et vous tuerez la bête. » Ce crime déplait tant à Dieu notre Seigneur qu’il veut qu’une créature innocente meure et disparaisse de la terre. Ainsi le Prophète [Ps 31, 9] : « Ne sois pas comme le cheval, le mulet privés de sens. » Ainsi Jérôme dans le Passage de la mort dit que « la luxure met l’homme au rang de la bête », et en fait pour ainsi dire une bête encore bien pire. [citation de Virgile, Én. 6, 24-26]. Lévitique 18 [23] : « Une femme ne s’offrira pas à un animal pour s’accoupler à lui. Ce serait un crime. » Et c’est ainsi qu’il est dit que Joseph, Genèse 37 [2], « accusa ses frères du pire crime, et avec les bêtes ». Selon Thomas [d’Aquin], 2e, 2e, quest. 155, art. 2, à la fin. Exemplum : un de mes compagnons m’a dit qu’il avait vu [quelqu’un] moitié porc, moitié homme, né d’une truie, qui pendait dans la région de Salerne. Item, à Visso, la tête d’un mouton, le reste d’un homme. Item, en Sclavonie, [quelqu’un né] d’une vache, moitié homme et moitié bœuf. Item, quelqu’un m’a dit avoir vu à Camerino, dans le comté d’Ancône, un nouveau-né ayant la gueule et les dents d’un chien, le reste d’un homme, et les oreilles tout comme celles d’un âne, [et qui était] montré sur un chariot en place publique, devant le peuple tout entier. Item, un autre m’a dit qu’il avait vu à Naples qu’une femme avait enfanté un enfant comme un chat. Et comme le mari était au lit, le chat s’approcha croyant que la femme voulait comme d’habitude s’accoupler avec lui. Et c’est ainsi que l’homme apprit le péché de son épouse. Que vous en semble-t-il, o âmes des plus scélérates ?
Quatrièmement, la sodomie. Demande à ta fille qui elle fréquente, et toi interroge ton fils, et vous découvrirez leur abominable turpitude. […] Un de mes amis m’a dit qu’il avait rencontré un jeune homme qui avait gagné huit cents ducats à faire cet acte honteux, et un autre mille. Cet argent diabolique, ils sont tenus de le donner pour l’amour du Christ. Item, un ribaud faisait d’un jeune homme son épouse et ce dernier s’unissait charnellement avec lui. Un autre le faisait envers son fils pour que lui-même le connût9.

  • Deuxième abomination : quant à ses causes générales

Deuxième partie : d’où provient-il ? Je dis que cet abominable péché provient de cinq sources puantes, suivant Ézéchiel [16, 49] : « Voici quel fut le crime de Sodome ta sœur : orgueil, voracité, abondance et oisiveté ; telles furent les fautes de Sodome et de ses filles ; elles n’ont pas secouru le pauvre et le malheureux. »
La première, l’orgueil, hommes et femmes vains et raffinés. La deuxième, la voracité, à savoir du pain d’autrui, comme les usuriers, les régisseurs et les joueurs ; 1 Corinthiens 6 [13] : « Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments, et Dieu détruira ceux-ci comme celui-là. » La troisième, l’abondance. O vous qui habitez dans les maisons des richesses, prenez garde à ne pas vous briser les épaules ! [Ps 143, 12-15]. La quatrième, l’oisiveté, à la manière de ces jeunes gens sans métier, oisifs et traînant tous les jours sur les places ; tout comme les jeunes filles. La cinquième, l’avarice, à la manière des usuriers.

  • Troisième abomination : quant à sa punition

Nous en venons à la troisième partie qui traite de sa punition. Ce forfait est puni sévèrement par six lois : 1°, par la loi divine ; 2°, par la loi de la nature ; 3°, par la loi de l’Écriture ; 4°, par la loi civile ; 5°, par la loi canonique ; 6°, par la loi apostolique.

  • 10 Purg. 26, 79-83, 133-135. Jacques de la Marche avait à sa disposition dans sa bibliothèque deux ex (...)


5Cette troisième partie ne comporte pas d’exempla mais des citations bibliques et patristiques ainsi que de nombreux renvois à des sources juridiques. On notera qu’à propos de la loi divine Jacques de la Marche cite neuf vers de La Divine Comédie de Dante, extraits du 26e livre du Purgatoire10.

  • Quatrième abomination : quant aux conséquences ruineuses



  • 11 En fait Thomas de Cantimpré (mort vers 1270), Bonum universale de apibus, II, 30, 3 (éd. Douai, 16 (...)
  • 12 Jacques de la Marche fait sans doute allusion au récit suivant. Un vieillard cheminait dans son er (...)
  • 13 Ce récit (avec des variantes) a connu un grand succès : l’emploient notamment Eudes de Cheriton ((...)
  • 14 Thomas de Cantimpré, Bonum universale…, op. cit., II, 30, 12 (éd. citée, p. 325). Thomas évoque le (...)
  • 15 Geste obscène fait en tendant le medius, les autres doigts de la main restant repliés. Ce geste pe (...)
  • 16 Gregoire de Tours, Liber de miraculis b. Andreae apostoli, 28 (MGH, SS rer. merov., I/2, 1885, p. (...)


Pour cette quatrième partie, qui a trait à sa conséquence ruineuse, je dis que ce détestable crime entraîne dix conséquences abominables.
La première est l’extermination du genre humain […].
La deuxième est le viol de la société divine et humaine […]
La troisième est l’infection de l’air. C’est ainsi qu’en Italie la peste s’installe souvent à cause de ce vice. […] Il est terrifiant que là où cet acte affreux est commis, comme on le dit, et le jour même, la terre ne germe pas et la rosée ne descend pas du ciel. Bien plus, ce péché est si atroce qu’il y a même des démons qui le détestent et le fuient, comme il est dit dans le deuxième livre du Compendium theologie, au chapitre 27, « sur la malignité du diable ». Et Jean de Cambrai, frère prêcheur de la Province de France, dit même dans son livre « Des oiseaux » qu’il y a quelques démons nobles qui détestent ce vice. Une petite vieille lui dit en confession que la nuit le démon se tenait au pied du lit de ceux qui commettaient un tel péché, en disant : « Puanteur ! » Et, ajoutait-elle, après il subira le tourment11. Il répugne au ciel car le Christ renonça presque à s’incarner. Il répugne aux anges : note dans les Vies des Pères ce qui est dit du sodomite et des deux anges qui fuyaient12. Il répugne à la créature humaine, comme à la femme de Loth. Il répugne au diable, comme il est dit plus haut. Il répugne à l’air car il ne pleut pas. Il répugne à la terre car elle ne germe pas ce jour-là, si l’on excepte la grosse mouche et le cafard sodomite. Note ce qui est dit à propos de celui qui avait pour tâche de nettoyer les égouts de Venise ; il faillit mourir alors qu’il passait là où l’on vendait des épices13.
La quatrième est l’endurcissement du cœur. Selon ce que dit le maître susdit dans le même livre14, le pécheur qui aura pratiqué ce vice pendant trente ans ne s’en séparera jamais car sa volonté est si opprimée dans ce crime que jamais il ne tend vers Dieu. Exemplum : alors que je prêchais en Nursie, je dis tout à coup : « O [pécheur] invétéré,fais-moi la figue15 sous ton manteau si tu veux t’abstenir à l’avenir de ce péché. » Ce qu’il fit. Et après quarante jours il retomba dans sa faute. Et c’est en pleurant qu’il avoua son péché dont il n’avait pu s’abstenir. Item, alors que je prêchais à Ascoli. Quelqu’un avait épousé un enfant avec un anneau devant l’autel. Je le fis limer car la chair du doigt avait grandi. Et je le projetai en l’air, devant la multitude du peuple, en me lamentant de l’outrage fait à Dieu. Personne ne le vit tomber à terre : le diable l’avait-il sans doute attrapé dans l’air. Cet homme se montra converti avec des flagellants. Mais de retour dans la ville susdite après un grand nombre d’années, je le rencontrai et vis que jamais il 
n’avait été pire. Item, note dans la Légende de saint André ce qui est dit du vieillard Nicolas qui resta soixante ans dans le péché de luxure, et note comment saint André priait pour lui16.
6Jacques de la Marche évoque ensuite : 5. la fin du monde ; 6. l’appel à la vengeance de Dieu ; 7. la corruption de la jeunesse ; 8. l’abrègement du temps.

  • 17 Dans un autre manuscrit, Jacques de la Marche situe l’action en Hongrie (Suppl., n. 45, p. 43).
  • 18 L’éditeur donne : Et de matre ligante puerum usque ad cingulum infirmo ( ?). Je propose la correct (...)


La neuvième, la haine du mariage. […] Car ils sont comme les porcs haïssant les roses et les violettes et [recherchant] les excréments des vaches et des enfants. Comme dit le Prophète [Ps 68, 31] : « Menace la bête des roseaux, la bande de taureaux avec les veaux des peuples. » Note à propos de l’enfant allemand ce qu’il disait de maître Albert, médecin italien : « Il a corrompu ma virginité17 ». Et à propos de la mère liant l’enfant jusqu’à la ceinture dans le fumier18 […].
La dixième est la fin de l’existence dans les excréments. Tels sont les taons qui vivent sous la queue des bœufs. Joël 1, 17 : « Les bêtes de somme se sont décomposées dans leurs excréments. » Grégoire [le Grand] : « Les bêtes de somme qui se décomposent dans l’excrément, ce sont les hommes qui finissent leur vie dans l’excrément de la luxure. » Que de cette odeur nous libère la majesté suprême dont [voici] la volonté [1 Thess. 4, 4] : « Que chacun de nous sache user du corps (vas) qui nous est donné avec sainteté et respect. » Lui qui est béni dans les siècles des siècles. Amen.
Notes
1 Bracci S. (éd.), San Giacomo della Marca nell’Europa del ‘400. Atti del convegno internazionale di studi : Monte - prandone, 7-10 settembre 1994, Padoue, Centro Studi antoniani, 1997 (Centro studi antoniani, 28) ; Casa - Grande C., « Giacomo della Marca », Dizionario biografico degli Italiani, Rome, 2000, p. 214-220.
2 Sur la richesse des sermons comme source en matière de l’histoire des représentations, cf. en dernier lieu. Martin Hervé, Mentalités médiévales II. Représentations collectives du xie au xve siècle, Paris, 2001, p. 219-226.
3 Iacobus de Marchia S., Sermones dominicales, Lioi R. et Falconara M. (éd.), Biblioteca francescana, 1, 1978, p. 449-469. On trouvera des exempla sur le même sujet tirés d’autres manuscrits dans le Supplemento, Falconaram., 1982, p. 41-48.
4 Goodich M., The Unmentionable Vice : Homosexuality in the Later Medieval Period, Santa Barbara, Calif., 1979 ; Boswell John, Christianity, Social Tolerance and Homosexuality. Gay People in Western Europe from the Beginning of the Christian Era to the Fourteenth Century, Chicago, Londres, 1980 Christianisme, tolérance sociale et homosexualité : les homosexuels en Europe occidentale des débuts de l’ère chrétienne au xive siècle, traduit de l’anglais et du latin par Alain Tachet, Paris, 1985] ; Martin H., Mentalités médiévales, xie-xve siècle, Paris, 1996, p. 229-330 ; Keiser E. B., Courtly Desire and Medieval Homophobia. The Legitimation of Sexual Pleasure in Cleanness and its Contexts, New Haven, Londres, 1997 ; Blackmore J. et Hutcheson Gr. S. (éd.), Queer Iberia : Sexualities, Cultures, and Crossings from the Middle Ages to the Renaissance, Durham, NC, 1999 ; Stuart Sturges R., Chaucer’s Pardoner and Gender Theory : Bodies of Discourse, New York, 2000 ; Burger G. et Kruger S. F. (éd.), Queering the Middle Ages, Minneapolis, 2001.
5 Martin H., Mentalités médiévales…op. cit., p. 430.
6 Lioi R., « Tecnica e contenuto dei Sermoni di S. Giacomo della Marca », Picenum Seraphicum, 10, 1973, p. 99-138.
7 Sur la confusion entre les termes désignant l’hermaphrodisme et l’homosexualité, cf. Boswell J., Christianity…op. cit., n. 50, p. 375-376. Chez Dante, le péché « hermaphrodite » (nostro peccato fu ermafroditoPurg. 26, 82) s’oppose à l’homosexualité, en ce sens qu’il est commis entre personnes de sexe différent.
8 Pour les identifications de citation, le lecteur consultera l’édition citée. L’identification des citations bibliques est donnée entre crochets carrés.
9 L’éditeur donne : Alter faciebat adversus filiam, ut ipse cognosceret illum. J’ai lu en toute hypothèse filium au lieu de filiam. On lit dans un autre manuscrit, cette note : « Un médecin m’a dit qu’il avait, une nuit, sodomisé (devastaverit) son fils » (Suppl., n. 45, p. 42). Du même ordre : « Item, dans la ville d’Ascoli, un fils capturé par des sodomites criait : O père, aide-moi ! Et le père de répondre : Fils, fais-toi des amis pendant que tu es jeune » (id., n. 44, p. 42).
10 Purg. 26, 79-83, 133-135. Jacques de la Marche avait à sa disposition dans sa bibliothèque deux exemplaires de la Commedia. Dante eut en effet beaucoup de succès auprès des Franciscains et des prédicateurs en général. Cf. Lioi R., « S. Giacomo studioso di Dante », Studi francescani, 61, 1964, p. 26-69.
11 En fait Thomas de Cantimpré (mort vers 1270), Bonum universale de apibus, II, 30, 3 (éd. Douai, 1627, p. 321). Ce recueil d’exempla est fondé sur les propriétés des abeilles, et non des oiseaux – il y a ici confusion entre De apibus et De avibus. Sur ce recueil, cf. Thomas de Cantimpré, Les exemples du « Livre des abeilles ». Une vision médiévale. Présentation, traduction et commentaire par Platelle H., Turnhout, 1997 (recension critique par Berlioz J., Collomb P. et Polo de Beaulieu M. A., « La face cachée de Thomas de Cantimpré. Compléments à une traduction française récente du Bonum universale de apibus », Archives d’histoire doctrinale et littéraire du Moyen Âge, 68, 2001, p. 73-94) ; Pollini N., « Les propriétés des abeilles dans le Bonum universale de apibus de Thomas de Cantimpré (1200-1270) », Micrologus. Nature, Sciences and Medieval Societies, 8/1, 2000, p. 261-296. Thomas de Cantimpré consacre un long chapitre, intitulé « la fuite du péché contre nature », et comportant vingt-cinq anecdotes (II, 30 ; éd. citée, p. 320-360 ; trad. partielle [huit récits] par Platelle H., op. cit., p. 167-174).
12 Jacques de la Marche fait sans doute allusion au récit suivant. Un vieillard cheminait dans son ermitage accompagné de deux anges. Ils trouvèrent un cadavre. L’ermite se boucha les narines imité par les anges. Il s’étonna. Les anges répondirent qu’ils ne sentaient pas la puanteur de ce monde mais l’odeur nauséabonde des péchés. Il n’est pas question dans le texte premier des Vies des Pères en latin (PL 73, 1014 B-C) du péché de sodomie.
13 Ce récit (avec des variantes) a connu un grand succès : l’emploient notamment Eudes de Cheriton (Parabolae, 47 ; Hervieux P. (éd.), Les Fabulistes latins…, Paris, 4, 1896, p. 283), Jacques de Vitry (Greven J. [éd.], Die Exempla aus den Sermones feriales et communes des Jakob von Vitry, Heidelberg, 1914, n° 97, p. 57), Étienne de Bourbon Tractatus de diversis materiis predicabilibus (ms. Paris, BNF, lat. 15970, f° 194a). Cf. Tubach Fr. C., Index exemplorum. A Handbook of medieval religious tales, Helsinki, 1969 (Fellow Folklore Communications, 204), n° 3645.
14 Thomas de Cantimpré, Bonum universale…, op. cit., II, 30, 12 (éd. citée, p. 325). Thomas évoque le chiffre de trente-trois ans (durée de la vie du Christ).
15 Geste obscène fait en tendant le medius, les autres doigts de la main restant repliés. Ce geste peut être interprété comme une substitution symbolique à la sodomie, le medius prenant la place du pénis, pour être dirigé vers le prédicateur, source de l’interdiction de l’acte.
16 Gregoire de Tours, Liber de miraculis b. Andreae apostoli, 28 (MGH, SS rer. merov., I/2, 1885, p. 842-843) ; Jean Demailly, Abbreviatio in gestis et miraculis sanctorum (Paris, Bibl. Maz., 1731, f° 9 v° ; trad. fr. Dondaine A., Paris, 1947, p. 29-30) ; cf. Tubach Fr. C., Index exemplorum…, op. cit., n° 212.
17 Dans un autre manuscrit, Jacques de la Marche situe l’action en Hongrie (Suppl., n. 45, p. 43).
18 L’éditeur donne : Et de matre ligante puerum usque ad cingulum infirmo ( ?). Je propose la correction d’infirmo en in fimo.

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Jacques Berlioz
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 00:09

Société, religion et sexualité
 Robert Paris
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Beaucoup plus tard, déesses et dieux expriment la place de l’homme et de la femme dans la société civile et notamment leur vie sexuelle
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Et l’esclavage sexuel moderne prend des formes nouvelles... Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 -25-192d1 qui cachent d’antiques oppressions... Forum - Religion et Sexe - forum religion et sexe - Page 2 -26-1f62d
Société, religion et sexualité
La sexualité est un thème qui sent toujours autant le souffre dans nos sociétés modernes. Et peut-être plus même qu’à d’autres époques du moyen-âge ou de l’antiquité. Il suffit d’aborder le thème dans une conversation pour entendre des fous rires qui montrent la gêne des gens. Le mot suffit à lui seul pour déchaîner des réactions, aussi bien de la part d’un individu que d’un groupe. C’est un tabou qui date de loin et qui n’est pas sans conséquences. Des jeunes adolescents ou adultes vont se retrouver ignorants face à des situations où ils devront se demander comment réagir et certains vont profondément voir définitivement en souffrir. D’autres vont ignorer qu’il y a une réussite humaine à vouloir atteindre le plaisir sexuel, tout autant qu’une réussite humaine à avoir trouvé le compagnon ou la compagne que l’on souhaitait trouver pour jouir ensemble ou pour vivre ensemble. Le plaisir lui-même n’est pas un thème de conversation entre individus du monde moderne. Sommes-nous là pour avoir du plaisir ? On préfèrera parler de distractions, de jeux, de vacances, d’activités culturelles ou récréatives. La recherche du plaisir physique gêne autant que l’évocation de la sexualité. La prétendue libération des mœurs du monde moderne occidental se mesure déjà à cette situation. La sexualité fait toujours honte, est toujours objet de cachoteries, d’ignorances, de mensonges, de peurs, de répulsions, d’agressions, de dénonciations, de violences multiples…
Le fait que n’importe qui puisse aujourd’hui accéder facilement à des films pornographiques montrant l’acte sexuel ne signifie pas que celui-ci soit dédramatisé, déculpabilisé, que chacun puisse en savoir plus qu’autrefois sur la sexualité. Connaître la sexualité, ce n’est pas connaître « l’acte » car le véritable acte sexuel se déroule autant dans la tête, dans les sentiments, dans le fait de faire plaisir aussi à la personne aimée que dans l’acte physique. La sexualité est psycho-physiologique et la pornographie, loin de permettre de comprendre la sexualité, en cache le vrai caractère, le détourne, le salit, le culpabilise même à sa manière, en fait un acte dégoûtant, sans amour, sans sentiments, sans véritable relation entre deux êtres qui se respectent. L’érotisme n’est pas la pornographie ! La sexualité, c’est certes se donner du plaisir mais en donnant aussi du plaisir : c’est aimer et pas seulement éjaculer ! L’adolescent d’aujourd’hui n’est pas davantage préparé face aux choix sexuels et amoureux. L’adulte non plus.
Les films montrant ouvertement, sans censure, l’acte sexuel, même quand ils ne sont pas pornographiques, témoignent surtout d’une grande difficulté d’exprimer les sentiments liés à la sexualité, et en particulier de le faire au travers du langage. Dans l’ouvrage collectif « La sexualité a-t-elle un avenir ? », Dana Rudelic-Fernandez écrit ainsi :
« Les scénaristes témoignent d’une véritable difficulté à aborder verbalement les questions liées à la sexualité. Cette difficulté de verbalisation est souvent signalée par les auteurs eux-mêmes au travers d’un changement de mode d’expres​sion(introduction d’éléments iconographiques, sonores ou sensoriels ou encore par la mention de « silence » - utilisation des points de suspension ou « trou » dans l’action). Comme s’ils ne disposaient pas d’un langage adéquat pour parler de la sexualité, les jeunes auteurs font appel à des formes d’expression elliptique, médiatisée, indirecte, transposée… Pour les scénaristes, la sexualité n’est pas une activité séparée des autres sphères de l’existence et ne se réduit pas aux seules pratiques sexuelles… Particulièrement difficiles à rendre par des mots, les émotions font souvent l’objet de la communication non verbale… Des études menées auprès des adolescents âgés de 15à 20 ans attestent de données similaires. Les jeunes sont très nombreux à éprouver, à des degrés variables, des difficultés à s’exprimer sur les questions liées à la sexualité et au sida… La capacité de parler de la sexualité varie également en fonction du genre, de l’âge, de la situation et du partenaire… Cela montre la force des rituels de non-communication associés aux pratiques sexuelles. »
La libération de la pornographie ou de l’érotisme dans le monde moderne ne signifie pas que les hommes parlent plus librement de leur sexualité ni qu’ils la pensent ou la vivent plus librement ou plus harmonieusement. Les moralistes continuent de peser sur les comportements sociaux. Il est toujours aussi difficile de parler à quelqu’un de ses difficultés sexuelles. Quant à la vieille morale hypocrite de la religion ou sans religion, elle continue à dominer la société. Elle continue à juger des comportements des hommes, à les condamner, à refuser de les entendre. Pour ces juges moralisateurs, la défense de la famille sert de prétexte. L’intérêt des enfants à bon dos alors qu’il s’agit en fait de la défense de l’ordre social et de l’intérêt des classes dirigeantes ! La morale n’étouffe pas ces classes dirigeantes, elles qui font des guerres tous azimuts, y massacrent hommes, femmes et enfants, tuent et torturent massivement et sans état d’âme… La vieille morale catholique, protestante et juive continue de dominer le monde occidental tout autant que les vieilles idéologies bouddhistes ou islamiques dominent le reste du monde. Et aucune de ces idéologies ne cherche réellement l’intérêt de l’homme. Aucune ne veut donner la possibilité à chacun de trouver sa voie, d’interroger ses propres aspirations, de trouver son plaisir. Cette morale n’a que le mot devoir à la bouche, jamais le mot plaisir.
Cette société bourgeoise n’a que le mot de l’individu à la bouche mais elle ne se préoccupe pas du tout de la réalité du bien-être de l’homme, pas plus dans le domaine des relations sexuelles que dans d’autres. Cette société qui ne parle que de liberté individuelle n’a nullement l’intention de laisser l’individu librement choisir du type de relations inter-personnelles qu’il souhaite établir et est très préoccupé, au contraire, d’encadrer la vie personnelle, et même la vie privée et intime. Car cette manière de tenir les gens est un moyen de gouvernement social et politique et la société actuelle en crise a moins que jamais l’intention d’abandonner ce type de moyens. Opposer hommes et femmes, opposer homos et hétéros, opposer les familles et les individus, opposer les sexes, les genres c’est comme opposer les races, les régions, les peuples, c’est un moyen de casser la force de classe du prolétariat. Même si certains croient que le monde moderne occidental laisse moins de place au poids des traditions et davantage aux libertés individuelles, ce n’est qu’une illusion. La sexualité choisie aurait nécessité que les hommes soient mieux préparés à se connaître, à comprendre leur propre psychologie, dont la sexualité fait partie. Les guerres menées actuellement de manière violente pour remettre en cause Freud nous montrent qu’on va tout à fait en sens inverse.
Loin d’avoir fait école, Sigmund Freud est violemment combattu et d’abord parce que, pour libérer une aspiration cachée à la sexualité, pour faire sortir le rôle d’une sexualité inhibée, refusée, bloquée comme cause cachée de nombreuses névroses, il lui a fallu combattre l’influence pernicieuse de la morale bourgeoise et des dogmes religieux, deux crimes que la société bourgeoise n’est pas prête de lui pardonner… Ce n’est pas que les classes dirigeantes soient aussi pudiques, aussi réellement moralisatrices : il suffit de voir combien de crimes ne la gênent nullement. Mais c’est parce que l’ordre social a besoin de mettre sous sa coupe les individus en contrôlant leurs sentiments, leurs relations personnelles, la vie sociale y compris jusque dans les mœurs les plus intimes. La sexualité libre a en effet un adversaire reconnu : c’est la religion, derrière laquelle se cache la défense de l’ordre social. Et la religion, comme toute morale qui rejette l’évocation de l’acte sexuel comme impropre, est une cause fondamentale dans les angoisses liées à la sexualité, des sentiments de peur, de honte, de rejet, de péché, de culpabilité et, finalement, de névrose.
Si on examine les religions dominantes actuelles, du judaïsme à l’hindouisme en passant par le christianisme ou l’islam, on pourrait penser que les religions ont toujours été contre la sexualité, quels que soient les types de société et cela est faux. C’est le changement social qui a entraîné le changement d’attitude des religions et non l’inverse. Ce n’est pas l’opinion qui fait le monde mais le monde qui fait l’opinion. Les premières religions, loin de présenter la femme comme un objet de méfiance et d’opprobre et la sexualité de même, ont mis en avant les femmes, comme déesses et leurs statuettes présentaient aux yeux de tous les organes sexuels de la femme comme objets d’adoration ! Loin d’être seconde par rapport à l’homme, la femme, notamment parce qu’elle enfantait sans qu’on sache que l’homme y participait, a été considérée d’abord comme la première détentrice du mystère de la vie, la première puissance magique et religieuse, en liaison avec le même mystère de la vie dans la végétation ou chez les animaux. La division du travail entre hommes et femmes n’a pas suffi à amener la domination des hommes. Elle n’a pas cours chez les premiers chasseurs-cueilleurs ni chez les premiers agriculteurs, l’agriculture ayant sans doute été découverte par les femmes. C’est l’accumulation de richesses, liée au progrès de l’agriculture et à sa généralisation, qui a amené la production d’un surplus, l’invention de l’exploitation, des classes sociales et l’apparition d’un Etat pour défendre la classe dirigeante. C’est seulement alors que les guerriers-chasseurs ont pu prendre le dessus sur les femmes-cueilleuses-cultivatrices. C’est à ce moment que la religion a changé de caractère en même temps que toute la société subissait une révolution enlevant le pouvoir social et politique aux femmes.
L’un des grands buts des religions est d’armer l’homme face à ses angoisses, à ses passions, à ses désirs et à ses souffrances et la sexualité est une cause importante de désirs, de passions, d’angoisses et même de souffrances. La sexualité est un besoin humain naturel, mais il n’en est pas moins à la fois attirance et répulsion chez l’homme. L’âge de la maturité sexuelle est celui où l’être humain s’interroge avec inquiétude (et angoisse parfois) sur lui-même et sur les transformations physiologiques et psychologiques qui s’emparent de lui, sans lui demander son avis, le transformant parfois considérablement et même contre son gré. Contrairement aux préceptes moraux imposés par les croyances religieuses, les aspirations sexuelles humaines spontanées ne sont que très rarement nuisibles à l’individu et ce sont les morales religieuses qui ont le caractère le plus nuisible. Ce n’est pas seulement par moralisme, par obscurantisme, par traditionalisme que les religions ont cherché à imposer des pratiques sexuelles aux hommes et à en interdire d’autres. C’est dans le but d’offrir aux classes dirigeantes un cadre dominateur qui pénètre la vie privée, qui s’impose à tous, qui encadre les êtres humains pour les contraindre à l’obéissance et assurer l’ordre social.
Il importe tout d’abord de se rappeler que la sexualité, pour naturelle et spontanée qu’elle soit, n’est pas un simple produit biologique, physiologique et psychologique de l’homme mais c’est aussi un produit social et, comme tel, il dépend de manière historique du type de société, du mode de production, de l’état de la société, des contradictions de celle-ci, des politiques de ses classes dirigeantes et de leur Etat. Même si chaque individu peut croire avoir la sexualité qu’il a librement choisie, il est conduit, dans ses actes comme dans ses pensées, par la société vers des modèles de comportement qu’il n’a pas du tout inventé lui-même. Dans la sexualité, les modes de relations, les coutumes, les préjugés, les comportements, les mots, les actes, les premières relations, les relations entre adultes, tout est du domaine social et pas seulement du domaine du choix individuel. Comme toute la société est conduite d’abord et avant tout par la lutte des classes, il en va de même de la sexualité. C’est la classe dominante qui choisit quel type de famille favoriser, quel type de relations sexuelles, quel type de sexualité, quel type de relations entre hommes et femmes, quelle image de chaque sexe, et quel rôle de chacun d’eux : à quel âge commencent les relations sexuelles, de quelle manière, dans quel but, avec quels résultats, pour quelle relation durable ou fixe. C’est la classe dominante qui décide comment encadrer cette liberté individuelle, entre quels individus, de quel sexe, dans un but de pure procréation ou non, avec égalité ou non entre hommes et femmes, dans quel cadre de droits et de devoirs, de respect mutuel ou non. Nous n’en avons généralement pas conscience et aimerions bien croire avoir agi entièrement librement, par simple choix personnel, par conception culturelle, sexuelle ou religieuse, éventuellement du fait d’antécédents familiaux mais cela est faux. C’est bel et bien la société qui impose les modèles de relations sexuelles. Et ce n’est pas les préjugés et les croyances qui déterminent les règles de la société mais la classe qui domine la société qui impose en même temps les règles et les croyances qui lui conviennent. La lutte des classes, qui détermine le fonctionnement économique et social, est également déterminante dans les relations sociales, y compris celles entre hommes et femmes et jusque dans la sexualité. Les gens croient obéir à l’opinion, aux croyances, éventuellement aux préjugés ou aux idées de leur entourage, notamment de leur famille mais ils ont rarement conscience d’obéir aux intérêts de la classe dominante. Pourtant, ce sont les classes dirigeantes qui imposent ainsi leurs règles de vie d’une société donnée à une époque donnée, règle qui vont évoluer au cours de l’Histoire.
Les prétendues morales éternelles n’ont pas plus d’éternité que les intérêts des classes dirigeantes. C’est le mode de production qui détermine les relations sociales et, par conséquent, déterminent aussi la sexualité reconnue par une société. Avec la généralisation de l’agriculture, les hommes propriétaires agricoles vont ainsi renverses les vieilles croyances issues du matriarcat, déposer les déesses, détrôner la femme de sa place dans la société, imposer un mode de mariage qui permet d’assurer la continuité des héritages par lignée masculine et le maintien des terres entre les mêmes mains, assurant que leur descendance soit bien la leur en imposant l’enfermement des femmes. C’est ainsi qu’une époque de la vieille société grecque choisissait de dévaloriser les femmes en présentant l’homosexualité masculine comme un modèle de relations sexuelles reconnues, un citoyen grec devant à la foi savoir femme et enfants et aussi des amoureux hommes. L’amour ne devait alors qu’être entre hommes, les femmes étant véritablement cantonnées à la procréation et à la domesticité à la maison. Il est remarquable qu’à cette époque les classes dirigeantes grecques aient craint une révolution des femmes, leur enlevant le pouvoir politique. L’un des reproches politiques les plus sévères contre Socrate, accusation lancée publiquement par le théâtre d’Aristophane, ne consistait-il pas à affirmer que Socrate prônait un pouvoir des femmes !
Tout au long de l’Histoire, l’évolution de la sexualité se fait en parallèle avec l’évolution de la société humaine. Ce sont des critères sociaux qui déterminent des changements dans la sexualité, imposant par exemple des mariages croisés entre des tribus, interdisant l’inceste, mettant en place des règles de passage à l’adolescence, des règles de rencontres entre jeunes de deux sexes, des règles de mariage, des règles de mise en scène des accouchements, des interdits sexuels, etc… La plupart des gens ignorent que la société a fait pression sur eux pour leur imposer une certaine image de la sexualité, des règles, des conceptions, des pratiques, des mots même qui dirigent complètement les individus dans leurs relations sexuelles. A la limite, ils admettent que l’on peut diffuser des modes, des préjugés, influencer l’opinion publique, dans le domaine de la sexualité aussi bien que dans celle des modes de vêtements, de coiffure, de comportement. Mais bien des gens, qui sont irréligieux ou très peu religieux, ignorent que la religion a joué un rôle considérable dans leur sexualité. En effet, sous prétexte de « défense de règles morales », de « défense de la famille », de « défense de l’enfance », de « défense de l’identité culturelle et religieuse d’une communauté », les appareils religieux interfèrent, directement ou indirectement, sur la sexualité, que ce soit en éduquant les enfants, en leur introduisant subrepticement des préjugés qu’ils n’auront même pas conscience d’avoir intégré à un âge où ils ne peuvent s’en défendre, ou en influençant les personnels des professions médicales, longtemps liées à la religion (les « bonnes sœurs » des hospices et hôpitaux dans le temps, les infirmières et médecins ensuite). La religion influence ensuite directement les pouvoirs publics en relationnant avec les dirigeants politiques qu’ils peuvent appuyer ou combattre. Ainsi, une question qui pourrait sembler entièrement privée, concernant seulement deux individus, va devenir non seulement mise sur la place publique de la famille mais même dépendre de critères sociaux de toute la société, critères qui n’ont plus rien à voir avec les désirs, les volontés, les plaisirs, le bien-être des deux personnes concernées par la sexualité en question. La société, la religion, l’environnement social s’érige en juge de ce que ces deux individus font entre eux et ce n’est pas pour protéger les enfants, ce n’est pas pour protéger la société d’éventuelles dérives violentes ou nuisibles sur le plan de la santé physique ou morale, ce n’est pas pour protéger ces individus de dérives de toutes sortes. Non, c’est pour utiliser les relations individuelles comme point d’appui de l’ordre social existant, du pouvoir religieux et du pouvoir d’Etat, les deux servant à étayer le pouvoir des classes dirigeantes aussi bien en érigeant en règle morale, s’imposant à tous, ce qui doit se faire en termes de mariage, d’enfantement, de sexualité.
Pourtant, les tendances spontanées de l’individu vers la sexualité, hétérosexuelle, homosexuelle, ou de simple plaisir masturbatoire, n’ont nullement besoin d’un tel encadrement social, religieux et politique. Elles ont encore moins besoin d’être désignées du doigt comme des désirs et des pratiques sales, comme impures, comme porteuses d’opprobre, comme dégradantes, comme sataniques, comme contre-nature (la nature a bon dos !), comme péchés, comme non voulue par dieu, par la médecine ou par la société des hommes. La sexualité, qui est déjà une petite épreuve pour le jeune adolescent ou la jeune adolescente, qui voit déjà avec inquiétude son corps changer, ses préoccupations se modifier, des attirances nouvelles se produire, un nouvel individu apparaître, sans avoir besoin que sa recherche de cette identité nouvelle ne soit perturbée par des prêches affolants dirigés par des prétraillons, des hommes auxquels leur religion interdit parfois ou encadre sévèrement toute relation sexuelle avec des femmes sans parler d’autres relations sexuelles. C’est ceux qui ne peuvent pratiquer librement des relations sexuelles quelconques qui se mettent à interférer sur ce que devraient ou ne devraient pas être des relations sexuelles dites « normales », « saines », « reconnues », « moralement non réprouvables », etc. C’est eux qui vont semer, des fois pour toujours, des peurs, des réticences, des dégoûts, au nom de la morale et de préceptes soi-disant supérieurs.
Si certains auteurs admettent que la sexualité a un rapport avec les idéologies, les préjugés ou les croyances d’une société donnée ou d’une époque donnée, ils acceptent bien plus rarement et plus difficilement qu’elle ait un rapport direct avec le mode de production d’une époque, avec les intérêts des classes dirigeantes. Pourtant, c’est ce que montre l’étude de l’Histoire. Pour ne prendre qu’un seul exemple dans le monde moderne, rappelons que la situation des femmes a complètement changé par la nécessité pour les classes dirigeantes, qui refusaient les femmes dans les armées, de les accepter dans la production, dès lors qu’une trop grande fraction des hommes n’y étaient plus et mouraient sur les fronts de guerre. Il y a donc un lien entre la situation des femmes et les événements historiques.
Le passé beaucoup plus ancien nous démontre un lien encore plus profond que les aléas des événements historiques, un lien entre la position des femmes et le mode de production. Ainsi, il est évident que les sociétés qui ont précédé l’agriculture développaient des relations plus égalitaires entre hommes et femmes, donnant même à ces dernières une importance considérable avec notamment de nombreuses déesses, la fécondité étant considérée comme féminine aussi bien pour la naissance des enfants, humains ou animaux, que pour la renaissance printanière des plantes. Les activités féminines, enfantement, éducation et nourriture des petits, conservation des objets durables dans la maison, cueillette n’étaient nullement dévalorisées devant les activités masculines (chasse puis guerre). La découverte de la culture, probablement le fait des femmes, a changé profondément cette situation. En sortant du mode de vie chasseurs-cueilleurs qui équilibrait le rôle des hommes et celui des femmes, la société agraire a créé la première accumulation de richesses, développé la propriété privée des moyens de production, construit des familles riches et pauvres puis de vraies classes sociales, des ordres chargés de protéger la classe dirigeante puis un Etat, changé les religions dans le sens de la défense de l’ordre établi et des classes dirigeantes. Le développement de la propriété privée a envahi le domaine des relations humaines, les propriétaires de richesses cherchant à assurer la pérennité de ces biens par l’héritage, à devenir propriétaires de leur famille, donc de leur femme et de leurs enfants. Cette notion de propriété des femmes par leur mari n’existait absolument pas auparavant et elle allait profondément bouleverser la sexualité, imposant au plaisir physique de devenir second dans l’acte sexuel, l’enfantement et la garantie de l’héritage devenant le but premier. On a assisté à de tels changements brutaux dans des populations anciennes. L’exemple des Tahitiens est instructif. L’arrivée des explorateurs occidentaux bouleverse brutalement leurs anciens modes de vie et leur sexualité. Brutalement, les femmes qui relationnaient librement avec des conjoints masculins en étant respectées et appréciées, deviennent des sujets obéissants aux désirs du maître masculin (et souvent blanc). L’esclave du peuple dominé par les esclavagistes se reproduit dans l’esclavage de la femme par l’homme. C’est l’agriculture qui a rendu possible l’exploitation de l’homme par l’homme et qui a amené l’oppression de la femme par l’homme. En s’enfermant dans une relation sexuelle imposée, l’homme a cru devenir puissant face à la femme. Il n’a fait qu’enfermer sa propre liberté sexuelle tout en écrasant la sexualité féminine. Ainsi, il a produit ensuite les moyens artificiels de sortir momentanément de cet enfermement : divorce, prostitution, coucheries avec les domestiques, harcèlement sexuel des enfants et des employés, tromperies diverses, etc…
Bien des moralistes, des historiens et des philosophes ont prétendu fonder des règles de « sexualité normale » sur des règles de morale abstraite et éternelle, niant l’existence de facteurs historiques et sociaux et niant tout particulièrement le lien entre sexualité et modes de production.
Pourtant, il est évident que des sociétés diverses ont connu un stade de type matriarcal avant l’apparition de l’agriculture, que celle-ci a profondément modifié l’importance et la signification même de la fécondité féminine, en même temps qu’elle modifiait l’importance de la fécondité des plantes et des animaux. Toutes les sociétés agraires sont caractérisées par la pression sociale contre les risques sociaux causés par l’infertilité, celle des femmes comme celle des terres.
Si la fertilité féminine semblait, pour les premières sociétés de chasseurs-cueilleurs, un secret purement féminin, les hommes ayant même longtemps ignoré leur rôle dans la formation des enfants et étant longtemps tenus à l’écart des femmes en train d’enfanter, et même vivant souvent à l’écart des sociétés de femmes, les sociétés agraires ont estimé comme un facteur fondamental de prospérité et d’ordre social de mettre la main sur les femmes et sur la formation des générations futures en retirant leur indépendance aux femmes.
La sexualité ne pouvait pas être la même dans des sociétés où chaque village avait un caractère double, un village d’hommes et un village de femmes comme la société découverte par Gerasimov à Mal’ta, en Sibérie, ou encore les sociétés matrilocales où l’homme, qui se mariait, quittait sa propre famille pour rejoindre celles de sa femme, et plus encore les sociétés matriarcales où les femmes pouvaient jouer un rôle plus important que les hommes dans la direction de la société comme dans les relations individuelles et sexuelles. Ces sociétés choisissaient plus favorablement des déesses que des dieux, sculptaient plus couramment des corps féminins que masculins, adoraient la fécondité féminine mais sans tendance à mettre sous leur coupe ce secret des femmes…
« Dans les sociétés celtiques, la femme jouit d’une liberté et d’un prestige religieux et social considérables. Le rituel de la « couvade », attesté en Europe seulement chez les Celtes et chez les Basques, fait ressortir l’importance magico-religieuse de la femme… Quant aux déesses, leurs fonctions multiples de divinités gouvernant la fécondité, la guerre, la destinée et la fortune, sont attestées également chez les déesses des Germains, ce qui indique, au moins en partie, un héritage indo-européen. » expose Mircea Eliade dans son « Histoire des croyances et des idées religieuses » (chapitre « Celtes, Germains, Thraces et Gètes »).
Chez les Celtes, on retrouve de nombreux points communs avec les pratiques, la culture et les croyances des autres Indo-européens. Un parallèle s’impose, de l’Irlande à l’Inde et à la Turquie, des celtes aux régions du sanskrit et à celle des Hittites. Ces différentes civilisations ont en commun des traités juridiques, des pratiques de type druidique (le druide est à la fois prêtre, sacrificateur, porteur de textes secrets purement oraux, et chargé de régler les différends entre les particuliers), l’importance des bardes aux côtés du souverain, la littérature épique, le jeûne comme moyen d’accéder à la vérité, etc. On retrouve chez les Celtes, comme chez les autres Indo-européens, une base divine fait de déesses de la fertilité, de la maternité, les Matres et matronae. La mère des dieux est une déesse : Danu en Irlande, Dön en Gaule. Ne peut devenir roi d’Irlande que celui qui épouse une des trois femmes Macha, déesses tutélaires. Ces femmes suivent la même légende indo-européenne de la vieille sorcière épousée par le jeune prince pour devenir roi et qui découvre que la vieille cachait sous son masque une très jeune et très belle princesse. On retrouve cette légende des romans bretons du Graal aux écrits des Brahmanes.
Comment est-on passé d’une société primitive où les femmes étaient respectées à d’autres sociétés où elles ne le sont nullement, y compris la société capitaliste ?
C’est l’histoire qui nous rapporte ce passage sanglant du matriarcat au patriarcat.
Avec le passage des chasseurs-cueilleurs à l’agriculture, à eu lieu l’un des plus grands changements sociaux brutaux de l’histoire qui a entraîné de multiples changements politiques, sociaux, culturels et dans les mœurs. Les anciens liens familiaux, les anciennes idéologies, les anciennes mœurs ont été détruits. Les femmes ont d’abord été promues au sein de l’édifice social avant de chuter violemment…
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