Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
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Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
Mensonges, Mythes et falsifications
Le Voyage Nocturne, Sourate 17 = FAUX
SOURATE 17 AL-ISRA˓(LE VOYAGE NOCTURNE) 111 versets Pré-hég. nº 50 Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. 1.Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager Son serviteur [Muḥammad], de la Mosquée Al-Ḥarām à la Mosquée Al-Aqṣā dont Nous avons béni l’alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C’est Lui, vraiment, qui est l’Audient, le Clairvoyant. |
Le truc, c'est que cette mosquée n'existait pas du vivant de "Mahomet", ce qui veut dire que nous sommes face à un mensonge coranique de plus.
Mort de "Mahomet = 632 ap. J.-C.
Construction de la mosquée = "705" ap. J.C.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
Pourquoi et quand le mythe d'al-Aqsa a-t-il été créé?
Par le Dr. Moti Kedar, Université Bar-Ilan.
Muhammad, le Prophète, n'a guère innové quand il a fondé l'Islam. Il a utilisé les saints personnages, les légendes historiques et les lieux saints du Judaïsme, du Christianisme, y compris ceux du paganisme et les a islamisés.
C'est ainsi que, selon l'Islam, Abraham fut le premier Musulman, tandis que Jésus et Saint Jean (les fils de Myriam, la soeur de Moïse et d'Aaron) étaient prophètes et gardiens du deuxième ciel.
Maintes légendes (asatir al-awwalin), familières aux Arabes païens avant qu'apparaisse l'Islam, subirent une conversion islamique ; le Coran autant que le Hadith (tradition orale islamique) en est rempli.
Jérusalem a subi le même processus. Muhammad essaya d'abord de convaincre les Juifs des environs de Médine de se joindre à sa jeune communauté, et, pour les persuader, il décréta que l'on prierait en se tournant vers le nord, en direction de Jérusalem, comme les Juifs. Mais après l'échec de cette tentative, il combattit les Juifs, en tua un grand nombre, et fixa la kiblah (orientation de la prière), en direction de La Mecque, au sud.
Son abandon de Jérusalem explique le fait que cette ville n'est pas mentionnée une seule fois dans le Coran.
Après l'occupation de la Palestine par les Musulmans, comme cette ville n'avait plus pour eux de signification particulière, c'est Ramlah, à 30 miles à l'ouest de Jérusalem, qui fut choisie pour capitale.
L'Islam a redécouvert Jérusalem cinquante ans après la mort de Muhammad.
En 682 de notre ère, Abd allah ibn al-Zubayr se révolta contre les souverains islamiques de Damas, conquit La Mecque et empêcha les pèlerins de parvenir à La Mecque pour le Hajj (pèlerinage). Abd al-Malik, le Calife 'Umayyade, avait besoin d'un lieu saint alternatif pour le pèlerinage et décida que ce serait Jérusalem, qui était sous son contrôle.
Pour justifier son choix, il choisit un verset du Coran (surate 17, premier vers) qui affirme (trad. de Majid Fakhri) :
"Gloire à Celui qui a donné à son serviteur de voyager, de nuit, de la Mosquée Sainte à la Mosquée la plus Lointaine dont Nous avons béni l' emplacement pour lui montrer quelques-uns de Nos Signes ! Car Il est Celui Qui entend tout et Qui voit tout."
Le sens donné à ce vers est que "la Mosquée la plus lointaine (al masjid al-aqsa)" est à Jérusalem, et que Muhammad y aurait été transporté, une nuit (alors qu'en ce temps-là le voyage eût pris trois jours à dos de chameau), sur le dos d'al-Buraq, son cheval magique à tête de femme, aux ailes d'aigle et à la queue de paon, et dont les sabots atteignaient l'horizon. Il aurait attaché son cheval au Mur situé à l'ouest du Mont du Temple et, de là, serait monté au septième ciel avec l'ange Gabriel. En chemin, il aurait rencontré les prophètes d'autres religions, préposés à la garde du ciel : Adam, Jésus, Saint Jean, Joseph, Seth, Aaron, Moïse et Abraham, qui l'auraient accompagné dans son ascension au septième ciel jusqu 'à Allah, et l'auraient accepté comme leur maître (voir le commentaire d'Al-Jalalayn sur ce vers).
C'est ainsi que l'Islam s'efforce d'acquérir une légitimité supérieure aux autres religions plus anciennes, en créant une fiction où les anciens prophètes reconnaissent la maîtrise de Muhammad, faisant ainsi de lui le "Khatam al-Anbiya" (le Sceau des Prophètes).
Ce qui est étrange, en l'occurrence, c'est que cette histoire fantastique contredit plusieurs principes de l'Islam.
Comment un homme de chair et sang peut-il monter au ciel? Comment une créature mythique peut-elle emporter un mortel vers une destination réelle? Des questions de cette nature ont amené des penseurs musulmans orthodoxes à la conclusion que toute l'histoire du voyage nocturne fut un rêve de Muhammad.
On voit donc que l'Islam a tenté de "faire mieux" que la Bible : Moïse est "seulement" monté sur le Sinaï, à partir d'un lieu désert, et s'est approché du ciel, alors que Muhammad a parcouru tout le chemin jusqu'à Allah, et cela à partir de Jérusalem même.
Et pourquoi ne croyons-nous même pas que la Mosquée al-Aqsa est à Jérusalem? Il y a à cela une bonne raison : les gens de La Mecque, qui connaissaient bien Muhammad, ne crurent pas à cette histoire. Seul Abu Bakr, le premier Calife, le crut et fut appelé pour cela al-Siddiq " (le croyant).
La seconde raison est que la tradition islamique elle-même nous apprend que la Mosquée d'al-Aqsa est près de La Mecque, dans la péninsule arabique. C'est affirmé sans équivoque dans le "Kitab al-maghazi", ouvrage de l'historien musulman et géographe al- Waqidi. [2] D'après al-Waqidi, il y avait deux "masjeds" (lieux de prière) à al-gi'ranah, un village situé entre La Mecque et Ta'if. L'un était "la Mosquée la plus proche" (al masjid al-adana), et l'autre était "la Mosquée la plus éloignée" (al masjid al-aqsa), et Muhammad y priait lorsqu'il était hors de la ville.
Cette description de al-Waqidi n'était pas "opportune" pour la propagande islamique du VIIe siècle. Aussi, pour renforcer la conscience de la "sainteté" de Jérusalem dans l'Islam, les Califes de la dynastie 'Umayyade inventèrent de nombreuses "traditions" qui confirmaient l'importance de Jérusalem ("fadha'il bayt al-Maqdis"), de manière à justifier le pèlerinage à Jérusalem au yeux des fidèles Musulmans. C'est ainsi que al masjid al-aqsa [la Mosquée d'al-Aqsa] fut "transportée" à Jérusalem. Il faut noter que Saladin adopta lui aussi le mythe d'al-Aqsa et ces "traditions" dans le but de recruter et d'opposer les guerriers musulmans aux les Croisés, au XIIe siècle.
Un autre but de l'islamisation de Jérusalem fut d'ébranler la légitimité des religions plus anciennes : le Judaïsme et le Christianisme, qui considèrent Jérusalem comme une ville sainte. Aussi l'Islam est-il présenté comme la seule religion légitime, qui prend la place des deux autres parce que l'une comme l'autre ont changé et déformé la Parole de Dieu. [3]
Bien que le Judaïsme et Christianisme puissent co-exister à Jérusalem, l' Islam les considère comme une trahison d'Allah et de ses enseignements, et il a fait et fera tout ce qui est en son pouvoir pour expulser l'un et l' autre de la ville. Il est intéressant de noter que cette expulsion est rétroactive.
Les présentateurs islamiques des stations de radio palestiniennes continuent d'affirmer que les Juifs n'ont jamais eu de temple sur la montagne du Temple et certainement pas deux temples. Où, à les entendre, Jésus prêcha-t-il ?
Sans Blague
Arafat, qui n'est pas un observant (il suffit de demander au Hamas), fait aujourd'hui exactement ce qu'ont fait les Califes de la dynastie 'Umayyade : il mobilise la sainteté de Jérusalem au service de ses buts politiques. Il ne doit pas donner le contrôle de Jérusalem aux Juifs puisque, selon l' Islam, ils sont impurs et que pèse sur eux la colère d'Allah (al-maghdhoub ' alayhim, Coran, surate 1, 7ème vers). [4] Les Juifs sont les fils des singes et des cochons (sourate 5, v. 60). [5] Ce sont les Juifs qui ont déformé les Ecritures Saintes qui leur avaient été révélées (sourate 2, v. 73 ; sourate 3, v. 72) et ont nié les signes de Dieu (sourate 3, v. 63). Depuis qu'ils ont violé l'alliance avec leur Dieu (sourate 4, v. 154), Dieu les a maudits (sourate 5, v. 16) et ils hériteront de l'enfer pour l'éternité (sourate 3, v. 112).
Comment, dans ces conditions, Arafat pourrait-il abandonner Jérusalem aux Juifs? Les médias palestiniens de ces jours-ci sont remplis de messages de "Jihad" [guerre sainte], appelant à élargir la guerre nationale et politique entre Israël et les Palestiniens aux dimensions d'une guerre religieuse islamique entre les Juifs et les Musulmans.
CE QU'ILS NE DISENT PAS, c'est que, pour eux, le Christianisme ne vaut pas mieux que le Judaïsme, du fait que l'un comme l'autre ont perdu leur droit de gouverner Jérusalem. Seul l'Islam, "Din al-Haqq" (religion de la Vérité), a ce droit, et cela à jamais. [6]
Du fait que la sainteté de Jérusalem pour l'Islam n'a toujours été et n'est rien de plus qu'une sainteté à connotation politique, ce serait, pour Arafat, mettre sa tête politique sur le billot que de devoir y renoncer.
Le monde entier doit-il s'incliner devant les mythes inventés par Islam, longtemps après que Jérusalem soit et ait été le vrai centre du Judaïsme et du Christianisme?
Faudra-t-il envoyer des forces de l'ONU au Moyen Orient, uniquement parce qu'Arafat remet en course les problèmes politiques des 'Umayyades, voire les rêves de Muhammad au sujet de Jérusalem?
[1] Cette communication peut être désagréable à lire pour de pieux Musulmans. Si vous n'êtes pas intéressés à lire les faits suivants concernant l'Islam, vous n'avez qu'à effacer ce message. Si vous partagez mon point de vue, ayez l'obligeance de le faire connaître à quiconque peut s 'y intéresser. Sentez-vous libre de citer des extraits de ce message.
[2] Publié en 1966 par Oxford University Press. Cf. vol. 3, pp. 958-9.
[3] Sur les prétendues falsification des Saintes Ecritures Sacrés, perpétrées par les Juifs et les Chrétiens, voir le troisième chapitre de M. J. Kister, "HaddithU 'an banI isra'il wa-la haraja", IOS 2 (1972), pp. 215-239. Kister cite des douzaines de sources islamiques.
[4] Voir al-Jalalayn et d'autres commentaires. Notez que la numérotation des vers peut varier légèrement selon les différentes éditions du Coran.
[5] A propos de la conception selon laquelle les Juifs sont apparentés aux porcs et aux singes, voir, par exemple, Musnad al-Imam Ahmad ibn Hanbal, Beirouth, 1969, vol. 3, p. 241. Voir aussi les pages 348, 395, 397, 421, et vol. 6, p. 135.
[6] Selon le Cheikh 'Ikrima Sabri, mufti de Jérusalem, dans son homélie du vendredi, il y a 4 semaines, à Sawt falastin - la radio officielle de l' Autorité Palestinienne.
Traduction de l'hébreu par Menahem R. Macina
© Moti Kedar et CJE
Dépt. d'arabe,
Université de Bar-Ilan
52900 Ramat-Gan, Israël.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
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Re: Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
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Mahomet se serait rendu a la mosquée Al Aqsa sur son âne volant Alors même qu'Al aqsa n'était pas construite a l'époque !
Aucun récit historique ou coranique ne mentionne le voyage de Mahomet à Jérusalem.
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Mahomet ne s'est jamais rendu à Jérusalem ; les musulmans se base sur le fameux "voyage nocturne", qui en soit ne mentionne aucun lieu explicite.
Mahomet se serait rendu a la mosquée Al Aqsa sur son âne volant Alors même qu'Al aqsa n'était pas construite a l'époque !
Aucun récit historique ou coranique ne mentionne le voyage de Mahomet à Jérusalem.
La tradition musulmane, à partir du milieu du 8e siècle environ, associe Jérusalem et l'esplanade du Temple à la masjid al-Aqsa, que, lors du Isra et Miraj, Mahomet aurait atteint à la suite de son voyage nocturne depuis La Mecque, et depuis laquelle il aurait entrepris l'ascension jusqu'au septième ciel, comme l'indique le Coran (17, 1) : « Gloire et Pureté à Celui qui de nuit, fit voyager son serviteur (Mahomet), de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa dont Nous avons béni l'alentour, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C'est Lui, vraiment, qui est l'Audient, le Clairvoyant. »
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La falsification incroyable du Coran
Par un "savant" Chiite
La falsification incroyable du coran
https://youtu.be/PwP770lDsuQ
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
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Les versets sataniques
La plupart des gens associent les versets sataniques au célèbre roman de Salman Rushdie. En 1989, l'ayatollah Khomeiny, en Iran, a déclaré une fatwa, une directive religieuse, lançant un appel à tous les musulmans d'exécuter Rushdie, coupable d'avoir écrit cet ouvrage. Cette condamnation à mort a été de nouveau confirmée par les leaders iraniens.
Les versets : 18 ; 19 ; 20 de la sourate 53 /18 Ainsi a-t-il contemplé le plus grand des Signes de son Maître 19. Avez-vous vu al-Lât et al Uzza 20. et AL Manât, la troisième, l'autre ?
Al-Lât, Al-Uzza et Manât sont les filles d'Allah, les principales déesses de l'Arabie antéislamique; elles avaient leurs statues dans la Ka’bat et dans d'autres sanctuaires.
l'Ange Gabriel aurait révélé que les versets incriminés venaient non d'Allah, mais de Satan.
L'Islam orthodoxe ne nie aucune véracité à cette affaire, inspirée, à ses yeux, par Satan Sourate 22/52. Nous n'avons envoyé, avant toi, ni Messager ni prophète qui n'ait récité. (Ce qui lui a été révélé) sans que le Diable n'ait essayé d'intervenir [pour semer le doute dans le cœur des gens au sujet] de sa récitation. Allah abroge ce que le Diable suggère, et Allah renforce Ses versets. Allah est Omniscient et Sage.
L’affaire Salman Rushdie : fatwa de mort contre les trois déesses-mères pré-islamiques du Coran
Les filles d’Allah ?A l’origine, Mohammed, prophète de l’islam, aurait reconnu plusieurs déesses. Elles auraient un temps survécu dans l’Islam même, où on les aurait appelé dans le Coran les trois filles d’Allah, avant d’être effacées. Leurs noms sont cependant toujours là.
Les déesses arabes dont les noms sont bien dans le Coran sont : Al-Lat (la Déesse), Uzza (Pouvoir), et Manat (Destinée ou Fatalité). D’après le Coran, les Arabes païens ont adoré une triple déesse. Cette divine trinité féminine était adorée à la Mecque, dans la Kaaba.
Lors de la révélation de la sourate LIII Mahomet aurait, selon Tabari, dans une première version, recommandé qu’on leur rende un culte. Ces versets prononcés puis abrogés sont appelés les « Versets Sataniques », expression qui a servi de titre au roman controversé de Salman Rushdie.
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
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Un seul Coran unique et incréé ??? La fin d'un mensonge !
"Le calife Uthman" a brûlé 31 versions différentes des Corans qui tournés à l'époque !.
Sous le califat de `Uthman, troisième calife (644 - 656), le territoire musulman s'est considérablement agrandi et de nouveaux problèmes surgissent : quatre types de divergences apparaissent à propos du texte du Coran. Le calife Uthman décide alors d'officialiser un type unique d'écriture du texte coranique et d'établir une classification unique des sourates les unes par rapport aux autres.
C'est à cette fin qu'il charge une commission de préparer plusieurs copies (mus'haf) du Coran. Et cela se passait en l'an 25 de l'hégire, soit quinze ans après la mort du Prophète. Ces copies préparées, `Uthman les fait envoyer en différents points importants du territoire musulman.
Tous ces éléments sont rapportés par Al-Bukhârî, no 4 702. Les copies du Coran écrites de nos jours suivraient toujours mot pour mot et lettre pour lettre cette écriture des copies d'Uthman, écriture nommée « ar-rasm al-uthmanî ». Quelques-unes de ces copies existeraient encore aujourd'hui, l'une se trouverait à Istanbul (Turquie), l'autre à Tachkent (Ouzbékistan).
Après avoir envoyé ces copies dans chaque région, `Uthman fit détruire toutes les copies précédentes, dont celle d'Ali, gendre de Mahomet, celle d'Ubai b. Ka'b ainsi que celle d'Ibn Mas`ud. Bien que ce dernier ait refusé de détruire sa copie de son vivant, elle fut brûlée par la suite.
Le Kallif othman ibn afan a brûlé toutes les 31 versions du coran pour garder sa version qui circule aujourd'hui, c’est pourquoi il y a un seul coran.
Mais on trouve quelques versions qui circulent toujours comme :
1)Coran version Hafess en Égypte
2)Coran version Warche au Maroc
3)Coran version Kaloun en Tunisie
Ref:
Dairat el maaref el islamiya, livre 26 page 8177 à 8194
Al masahef de Iben Daoud al Cijistani page 21
Fehrest de Iben al nadim
Le plus grand auteur arabe Dr Taha Houssen dans son livre al fetna al koubra partie 1 page 160 a 183 a critiqué l'islam
Al Tabari
Le Coran d'Othman ou de Mohammed ?
Voici une liste de corans qui ont été brûlé par Othman.
Le Coran d'Abdullah Bin Amre Ibn Al-Ass
le Coran d'Abdullah Ibn Abbas
le Coran d'Abdullah Ibn Al Zoubir
le Coran d'Abe Baker Al Sedeek
le Coran d"Abe Mosa Al Asharee
le Coran de Abu Zaied
le Coran d' Aïcha,
le Coran d'Akrama
le Coran d'Al Asoad Ibn Yazid
le Coran d'Al Hajaj Ibn Yousef Al Thakafy
le Coran d'Anes Bin Malek
le Coran d'Ata' Abe Rabeh
le Coran d'Hafsa
le Coran de Moaaz Bin Gabel
le Coran de Moujahid
le Coran de Muhammad Bin Abe Mosa.
le Coran d'Obaid Bin Omeir Al-Laithy.
le Coran d'Othman Ibn Affan
le Coran de Qualown /Abu Mosa Ibn Mina
le Coran de Saeed Bin Gabber
le Coran de Salem Maola Abe Hozaifa
le Coran de Suleiman Ibn Mahran
le Coran de Talha
le Coran de Waresh
le Coran de Zaied Ibn Thabet
etc...
De toutes ces anciennes versions du Coran qui ont été détruites, seuls deux manuscripts ont survécu jusqu'à notre époque : le Codex de Samarcande (daté de 654) conservé au musée Doktary à Istamboul et le Codex de Londres (daté de 772) conservé au British Museum. Chacun contient environ 750 divergences par rapport au Coran actuel (on remarque que c'est souvent le Coran actuel qui semble avoir ajouté des mots ou des phrases au texte primitif).
Al Tabry, au 10ème siècle, l'avouait carément :
"Le texte du coran n’était pas fixé à mon époque."
Et l'Imam Ja'far, pour résumer la situation, allait plus loin encore :
"Le véritable Coran n'existe pas !"
Selon As-Suyuti (mort en 1505) Ibn ’Umar al Khattab aurait dit :
"Que personne d’entre vous ne dise qu’il a acquis le Coran entier, car qu’en sait-il ? Beaucoup du Coran a été perdu ! Alors qu’il dise : J’ai acquis ce qui était disponible. "
(As-Suyuti, Itqan, partie 3, page 72).
Jabir a rapporté que l'Imam Bar a dit :
"Personne ne peut affirmer avoir rassemblé tout le Coran tel qu'il a été révélé par Allah, si ce n'est un menteur ! Le Prophète dit alors : c'est ainsi que le démon m'a envoyé ses deux serviteurs à l'instant Abu Bakr et Omar". (Commentaire de bas de page de la traduction de Maqbool : Sourate "Hajj": 674)
Un grand nombre d'exemple de modification du Coran. En voici un
L’Imâm Al-Bukhârî et Ibn Jarîr disent que, selon Ubayy Ibn Ka`b et Anas b. Malik, ces paroles ont été révélées dans la Sourate 102 "At-Takâthur" (La course aux richesses) :
"Le Prophète (paix et bénédiction d’Allâh sur lui) a dit : 'Si le fils d’Adam avait deux vallées de richesses, il souhaiterait que lui en fût échue une troisième. Rien ne peut remplir le ventre du fils d'Adam sauf la terre (= la mort), mais Dieu revient vers celui qui revient à Lui' ...".
-----> Pourtant on ne retrouve plus ce passage dans la sourate 102 (qui ne contient que 8 versets) du coran actuel. Il a donc été enlevé.
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"Mohamed a t-il réellement vu Djibril ?
L'ange que Mohamed a prétendu avoir vu n'est pas Djibril ...
L'ange que Mohamed a prétendu avoir vu n'est pas Djibril ...Ce Tafsîr nous fait cette déclaration que ce démon est apparu sous la forme de Djibril. ..Al-Qurtubi (arabe) 37/18
Ce Tafsîr nous fait cette déclaration que ce démon (Al- Abyad - le blanc) est apparu sous la forme de Djibril. ..Al-Qurtubi (arabe) 37/18 / تفسير القرطبي فقال الأبيض ، و هو صاحب الأنبياء ، و هو الذي قصد النبي .. في صورة جبريل
Traduction: Al-Abyad (un démon) est l'ami des prophètes et c'est lui qui est apparu au Prophète (que la paix soit sur lui) sous la forme de (l'ange) Gabriel - Al-Qurtubi (arabe) 242/19 / تفسير القرطبي"
Jami’ al-Ahkam -Tafsir de l’Imam al-Qurtubi (m.671h)
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Le Coran confirme la Bible
Coran :
"Et ne discutez avec les Gens du Livre que de la meilleure façon. Sauf ceux d'entre eux qui sont injustes [avec qui il est inutile de discuter]. Et dites : nous croyons en ce qui a été descendu vers nous et descendu vers vous, Celui que nous adorons et Celui que vous adorez est Un, et nous, c'est à Lui que nous sommes soumis" (Coran 29/46).
"Il a fait descendre sur toi le livre avec la vérité, qui déclare véridique l'Écriture qui l'a précédé. Avant lui, Il a fait descendre la Torah et l'Évangile pour servir de direction aux hommes. Il a fait descendre le livre de la Distinction" (Coran 3/2).
Note. C'est ce qui s'appelle se tirer une balle dans le pied
La Bible contredit presque totalement le Coran, d'où l'ignorance des Écritures de la part de "Mahomet" et de son entourage !
S'il connaissait les Écritures "Bible", jamais il ne l'aurait confirmée et n'aurait pas affirmé une telle chose, car la Bible fait clairement de lui, non seulement un faux prophète, mais un antichrist à 100%.
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Re: Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
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Coran : aux origines d’un grand bricolage.
Par Mireille Vallette
Depuis quelques décennies, des chercheurs utilisent les méthodes modernes pour aborder scientifiquement les origines de l’islam. Epigraphes, philologues, linguistes, historiens ont déjà déblayé un riche terrain. Ils révèlent une réalité bien éloignée des récits religieux.
Encore une belle histoire qui s’effondre.
Celle de lettres descendues des nuées comme autant de petites étoiles tombant sur l’ange Gabriel et illuminant Mahomet dans sa grotte. Sans intervention humaine. En fait, seuls les tenants de la magie divine en seront étonnés: les humains ont tout fait. Le Coran n’est ni incréé, ni parfait. Et ses versions ont beaucoup évolué au fil du temps.
Sur ses origines, décrites par les chercheurs, je ne donnerai ici que quelques exemples destinés à ouvrir l’appétit des amis du savoir. Ils trouveront des liens susceptibles d’approfondir leurs connaissances en bas d’article. Dison d’emblée que le site capucins.net fait un remarquable résumé de l’avancée actuelle. Je lui ai beaucoup emprunté. Des divergences existent encore sur ces sujets, mais l’histoire, la vraie, est en marche.
Premiers textes, premiers corans
Selon la tradition, les révélations de Mahomet (censé être mort en 632, date à retenir pour ce qui va suivre) ont été notées sur des pierres plates, des omoplates de chameaux, des nervures de feuilles de palmier et... dans la mémoire de ses disciples. Etrange, alors que le parchemin existait depuis plusieurs centaines d’années. Et qu’à propos de La Mecque, «les spécialistes s’accordent sur le fait qu’en ce lieu, à cette époque, personne ne savait écrire». (capucins.net)Toujours selon les traditionnistes musulmans, le livre a d’abord été constitué de fragments, des codex (ensembles de feuilles cousues en cahier). La recherche et le recueil de ces textes auraient commencé vers 650. Les premières versions ne contiennent pas de voyelles courtes, ni de points diacritiques permettant de distinguer les consonnes. Dans cette écriture, un mot peut avoir jusqu’à 30 sens différents. Ces textes sont illisibles pour les non-spécialistes.
Une trouvaille extraordinaire a été faite à Sanaa (Yémen) en 1972 : des milliers de manuscrits coraniques qui datent des VIIe et VIIIe siècles et dont la majeure partie doit encore être étudiée. Ils confirment déjà que le Coran officiel, censé être intouchable et intouché, a subi bien des retouches.
Selon l’orthodoxie musulmane, c’est le calife Othman qui aurait fait une recension définitive en 656, avec quatre à sept copies envoyées dans les capitales de l’empire, puis aurait fait détruire le matériel. On n’a aucune trace de ce Coran. Les spécialistes historico-critiques estiment que sa formalisation s’est poursuivie environ 200 ans après Othman.
Les premières versions complètes apparaissent aux VIIIe et surtout IXe Abbassides.
Des points et des accents ont été ajoutés par des grammairiens perses afin d'éviter une fausse lecture. Ils ont aussi noté de nombreux commentaires qui expliquent les contenus incompréhensibles. C’est au terme de violentes disputes et de versions différentes que le sens final a été décidé.
La version finale, censée être celle d’Othman, a été fixée au Caire en 1923, 1300 ans après la mort de Mahomet. Mais même avec tous ces rajouts et explications, le saint livre ne se comprend pas aisément. Peut-être est-ce la raison de l’importance de l’apprendre par cœur. C’est tellement plus simple que se demander pourquoi Dieu a créé un livre aussi imparfait.
Les sourates (chapitres) sont classées non pas par ordre chronologique, mais par longueur, des versets en abrogent d’autres, sans mention, et de nombreux passages restent obscurs. On ne sait ni où, ni quand se déroulent de nombreux récits ou allusions, les personnages ne sont pas présentés.
Le texte comprend par ailleurs de très nombreuses fautes linguistiques et stylistiques, des expressions ambigües et des mots au sens multiple (voir cet entretien avec Sami Aldeeb maître incontesté du sujet). Les ambiguïtés représentent 20 à 25% de l’ensemble du texte. Certains passages restent incompréhensibles. D’autres font l’objet d’interprétations contredites par l’histoire. C’est le cas du «voyage nocturne» de Mahomet censé avoir été, en rêve, porté par une jument vers «la Mosquée sacrée» ou «Mosquée très éloignée», que les musulmans situent à Jérusalem. Or, il n’y avait pas de mosquée à Jérusalem à l’époque du prophète. La «mosquée al-Aqsa», dont le nom reprend la désignation coranique, a été construite plus tard.
L’origine religieuse
L’élaboration du Coran primitif s’est déroulée dans un contexte judéo-chrétien tourmenté comprenant une foule de sectes et de courants. Les recherches actuelles penchent pour une origine nazaréenne de l’islam, une tendance qui faisait une synthèse du judaïsme et du christianisme dans une optique messianique. Elle considère Jésus comme un prophète. Cette secte s’opposait vivement aux juifs traditionnels, ce qui explique la hargne antijuive du coran. Une hypothèse se précise: les premiers manuscrits coraniques seraient des brouillons de prédicateurs nazaréens qui voulaient convertir les Arabes.
De nombreux emprunts sont faits à des religions préislamiques, par exemple le manichéisme («Sceau des prophètes », Bible falsifiée, révélations d’un ange dans une grotte, jeûne type ramadan, etc.) ainsi qu’aux légendes et écrits chrétiens et juifs, la Bible en particulier. Ces récits sont souvent déformés.
Pas de Mahomet à La Mecque
De très nombreuses indications du Coran et des autres textes majeurs (sunna, sirah) rendent peu plausible, voire impossible, que Mahomet ait eu ses premières révélations à La Mecque. L’un des plus récents ouvrages, celui de Dan Gibson, est particulièrement convaincant. Alain Jean-Mairet a relaté ici ses découvertes majeures. Les descriptions climatiques, géologiques, géographiques et topographiques ne correspondent pas à La Mecque, mais parfaitement à Pétra en Jordanie. D’autres chercheurs estiment que c’est en Syrie que les événements décrits se sont déroulés et que les premières sourates ont été écrites.
La Mecque était au mieux un village.
Il ne se situait pas sur la route des caravanes, alors que cet élément joue un grand rôle dans les récits islamiques. Les premiers vestiges archéologiques et la mention de ce lieu sur une carte géographique datent de 900. On ne trouve pas non plus trace dans cette ville des trois déesses citées dans plusieurs versets, contrairement à leur présence attestée en Jordanie, en Syrie actuelle et dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.
Selon Patricia Crone, on ne trouve de La Mecque «aucune mention, que ce soit en grec, en latin, en syriaque, en araméen, en copte, ou en une autre littérature composée en dehors de l’Arabie avant l’époque des conquêtes ».
Autre bizarrerie: quelle idée d’interdire la consommation de porc au VIIe siècle dans les révélations mecquoises, alors que le porc n’existait pas dans la région ? Les chercheurs en déduisent que ces sourates ont été écrites plus au nord, en Palestine ou en Jordanie, où cette espèce était présente.
Enfin, La Mecque n’est mentionnée que deux fois dans le Coran.
Mahomet prophète post mortem
Le mot Mahomet n’apparaît que quatre fois dans le Coran, et ce n’est probablement pas un prénom, mais un titre. Et même ces quatre mentions auraient été des ajouts. Pour compenser ce manque, l’orthodoxie considère que les termes de « prophète, annonciateur, avertisseur, apôtre, etc. », présents 405 fois dans le Coran, sont des mentions indirectes de Mahomet. Selon certains spécialistes, ce serait plutôt à Moïse que ces termes s’appliquent, un nom mentionné 150 fois.
Le terme de musulman est apparu vers 720, près d’un siècle après la mort du prophète. Sur le plan numismatique, la croix figure sur les pièces de monnaie califales jusqu’en 696. C’est avec le calife Abd al-Malik vers 700 que commence le processus de disparition du symbole chrétien.
L’empreinte de l’araméen
L’écriture arabe a été créée par des moines chrétiens à partir du nabatéen, du syriaque et de l’araméen vers l’an 400, près de Bagdad. La langue était parlée par les tribus arabes. Les toutes premières et rares inscriptions en arabe dans le Hedjaz, région de La Mecque, datent de 652, soit 20 ans après la mort de Mahomet. Elles ne se multiplieront qu’un bon siècle plus tard. C’est une raison de plus pour exclure que le prophète ait vécu à La Mecque au temps de ses premières révélations.
L’influence de l’araméen éclaire beaucoup les premiers écrits coraniques, dont les manuscrits de Sanaa. Un grand nombre de termes sont issus de cette langue comme «islam», «musulman», «ramadan». Mais l’arabe est considéré dans la doxa musulmane comme la langue qu’Allah parle avec les anges depuis avant la fondation du monde. Et le Coran est censé être écrit en «arabe pur».
Un linguiste allemand, Christoph Luxenberg, a montré que de nombreuses obscurités et non-sens du Coran s’éclairent si l’on recherche le sens des mots et des tournures grammaticales non pas dans la langue arabe, mais dans l’araméen parlé en Syrie. Les fragments de Sana comportent des «aramaïsmes» en très grand nombre. Des mots et des formes ont été ôtés des versions ultérieures afin de garder l’idée de «l’arabe pur».
Le grand nombre de termes et de formes venus du syro-araméen présents dans le Coran indique que son origine se trouve plutôt à Médine ou plus au nord, dans le cœur du territoire syro-araméen. Mais pas à la Mecque qui se trouvait en dehors de cette aire linguistique.
Un exemple de ces recherches linguistiques: les versets sur les houris, ces jeunes vierges peuplant le paradis. Ils sont particulièrement difficiles à comprendre.
En fait, nous apprend Christoph Luxenberg, le mot houri du Coran dérive de la racine araméenne hur, qui signifie grappe de raisin. Par quelles contorsions sémantiques les auteurs du Coran l’ont-ils traduit par jeunes vierges et comment ont-ils bricolé les versets qui s’y rapportent? Je vous invite à lire le résumé de la brillante démonstration de Luxenberg, résumé qui se conclut ainsi: «Retenons que sa recherche dans la grammaire et le vocabulaire araméen résout tous les problèmes de ces versets de façon simple, sans avoir à imaginer des interprétations par des allégories, ou par des hypothèses ad hoc sur ce qu’aurait pu être le dialecte de La Mecque ou l’arabe du paradis, ou encore par des explications qui prétendent que blanc signifie noir, ou par des sous-entendus qui conduisent à dire que blanc signifie jeune fille et gonflée adolescente. (...) ce choix était probablement fondé (...) sur la volonté d’occulter la présence des nazaréens, de leur langue et de la valeur symbolique qu’ils attachaient au vin et à la vigne. »
http://www.islamisation.fr/archive/2014/08/19/les-3-visages-du-coran-origines-construction-
et-remaniements-5430770.html Une interview d’une heure de Leila Qadr, auteure de «Les 3 visages du Coran», à laquelle sont joints une douzaine d’exemples d’emprunts du Coran à des textes préexistants.
Lien : http://lesobservateurs.ch/2014/10/15/coran-aux-origines-dun-grand-bricolage/
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Coran : aux origines d’un grand bricolage.
Par Mireille Vallette
Depuis quelques décennies, des chercheurs utilisent les méthodes modernes pour aborder scientifiquement les origines de l’islam. Epigraphes, philologues, linguistes, historiens ont déjà déblayé un riche terrain. Ils révèlent une réalité bien éloignée des récits religieux.
Encore une belle histoire qui s’effondre.
Celle de lettres descendues des nuées comme autant de petites étoiles tombant sur l’ange Gabriel et illuminant Mahomet dans sa grotte. Sans intervention humaine. En fait, seuls les tenants de la magie divine en seront étonnés: les humains ont tout fait. Le Coran n’est ni incréé, ni parfait. Et ses versions ont beaucoup évolué au fil du temps.
Sur ses origines, décrites par les chercheurs, je ne donnerai ici que quelques exemples destinés à ouvrir l’appétit des amis du savoir. Ils trouveront des liens susceptibles d’approfondir leurs connaissances en bas d’article. Dison d’emblée que le site capucins.net fait un remarquable résumé de l’avancée actuelle. Je lui ai beaucoup emprunté. Des divergences existent encore sur ces sujets, mais l’histoire, la vraie, est en marche.
Premiers textes, premiers corans
Selon la tradition, les révélations de Mahomet (censé être mort en 632, date à retenir pour ce qui va suivre) ont été notées sur des pierres plates, des omoplates de chameaux, des nervures de feuilles de palmier et... dans la mémoire de ses disciples. Etrange, alors que le parchemin existait depuis plusieurs centaines d’années. Et qu’à propos de La Mecque, «les spécialistes s’accordent sur le fait qu’en ce lieu, à cette époque, personne ne savait écrire». (capucins.net)Toujours selon les traditionnistes musulmans, le livre a d’abord été constitué de fragments, des codex (ensembles de feuilles cousues en cahier). La recherche et le recueil de ces textes auraient commencé vers 650. Les premières versions ne contiennent pas de voyelles courtes, ni de points diacritiques permettant de distinguer les consonnes. Dans cette écriture, un mot peut avoir jusqu’à 30 sens différents. Ces textes sont illisibles pour les non-spécialistes.
Une trouvaille extraordinaire a été faite à Sanaa (Yémen) en 1972 : des milliers de manuscrits coraniques qui datent des VIIe et VIIIe siècles et dont la majeure partie doit encore être étudiée. Ils confirment déjà que le Coran officiel, censé être intouchable et intouché, a subi bien des retouches.
Selon l’orthodoxie musulmane, c’est le calife Othman qui aurait fait une recension définitive en 656, avec quatre à sept copies envoyées dans les capitales de l’empire, puis aurait fait détruire le matériel. On n’a aucune trace de ce Coran. Les spécialistes historico-critiques estiment que sa formalisation s’est poursuivie environ 200 ans après Othman.
Les premières versions complètes apparaissent aux VIIIe et surtout IXe Abbassides.
Des points et des accents ont été ajoutés par des grammairiens perses afin d'éviter une fausse lecture. Ils ont aussi noté de nombreux commentaires qui expliquent les contenus incompréhensibles. C’est au terme de violentes disputes et de versions différentes que le sens final a été décidé.
La version finale, censée être celle d’Othman, a été fixée au Caire en 1923, 1300 ans après la mort de Mahomet. Mais même avec tous ces rajouts et explications, le saint livre ne se comprend pas aisément. Peut-être est-ce la raison de l’importance de l’apprendre par cœur. C’est tellement plus simple que se demander pourquoi Dieu a créé un livre aussi imparfait.
Les sourates (chapitres) sont classées non pas par ordre chronologique, mais par longueur, des versets en abrogent d’autres, sans mention, et de nombreux passages restent obscurs. On ne sait ni où, ni quand se déroulent de nombreux récits ou allusions, les personnages ne sont pas présentés.
Le texte comprend par ailleurs de très nombreuses fautes linguistiques et stylistiques, des expressions ambigües et des mots au sens multiple (voir cet entretien avec Sami Aldeeb maître incontesté du sujet). Les ambiguïtés représentent 20 à 25% de l’ensemble du texte. Certains passages restent incompréhensibles. D’autres font l’objet d’interprétations contredites par l’histoire. C’est le cas du «voyage nocturne» de Mahomet censé avoir été, en rêve, porté par une jument vers «la Mosquée sacrée» ou «Mosquée très éloignée», que les musulmans situent à Jérusalem. Or, il n’y avait pas de mosquée à Jérusalem à l’époque du prophète. La «mosquée al-Aqsa», dont le nom reprend la désignation coranique, a été construite plus tard.
L’origine religieuse
L’élaboration du Coran primitif s’est déroulée dans un contexte judéo-chrétien tourmenté comprenant une foule de sectes et de courants. Les recherches actuelles penchent pour une origine nazaréenne de l’islam, une tendance qui faisait une synthèse du judaïsme et du christianisme dans une optique messianique. Elle considère Jésus comme un prophète. Cette secte s’opposait vivement aux juifs traditionnels, ce qui explique la hargne antijuive du coran. Une hypothèse se précise: les premiers manuscrits coraniques seraient des brouillons de prédicateurs nazaréens qui voulaient convertir les Arabes.
De nombreux emprunts sont faits à des religions préislamiques, par exemple le manichéisme («Sceau des prophètes », Bible falsifiée, révélations d’un ange dans une grotte, jeûne type ramadan, etc.) ainsi qu’aux légendes et écrits chrétiens et juifs, la Bible en particulier. Ces récits sont souvent déformés.
Pas de Mahomet à La Mecque
De très nombreuses indications du Coran et des autres textes majeurs (sunna, sirah) rendent peu plausible, voire impossible, que Mahomet ait eu ses premières révélations à La Mecque. L’un des plus récents ouvrages, celui de Dan Gibson, est particulièrement convaincant. Alain Jean-Mairet a relaté ici ses découvertes majeures. Les descriptions climatiques, géologiques, géographiques et topographiques ne correspondent pas à La Mecque, mais parfaitement à Pétra en Jordanie. D’autres chercheurs estiment que c’est en Syrie que les événements décrits se sont déroulés et que les premières sourates ont été écrites.
La Mecque était au mieux un village.
Il ne se situait pas sur la route des caravanes, alors que cet élément joue un grand rôle dans les récits islamiques. Les premiers vestiges archéologiques et la mention de ce lieu sur une carte géographique datent de 900. On ne trouve pas non plus trace dans cette ville des trois déesses citées dans plusieurs versets, contrairement à leur présence attestée en Jordanie, en Syrie actuelle et dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.
Selon Patricia Crone, on ne trouve de La Mecque «aucune mention, que ce soit en grec, en latin, en syriaque, en araméen, en copte, ou en une autre littérature composée en dehors de l’Arabie avant l’époque des conquêtes ».
Autre bizarrerie: quelle idée d’interdire la consommation de porc au VIIe siècle dans les révélations mecquoises, alors que le porc n’existait pas dans la région ? Les chercheurs en déduisent que ces sourates ont été écrites plus au nord, en Palestine ou en Jordanie, où cette espèce était présente.
Enfin, La Mecque n’est mentionnée que deux fois dans le Coran.
Mahomet prophète post mortem
Le mot Mahomet n’apparaît que quatre fois dans le Coran, et ce n’est probablement pas un prénom, mais un titre. Et même ces quatre mentions auraient été des ajouts. Pour compenser ce manque, l’orthodoxie considère que les termes de « prophète, annonciateur, avertisseur, apôtre, etc. », présents 405 fois dans le Coran, sont des mentions indirectes de Mahomet. Selon certains spécialistes, ce serait plutôt à Moïse que ces termes s’appliquent, un nom mentionné 150 fois.
Le terme de musulman est apparu vers 720, près d’un siècle après la mort du prophète. Sur le plan numismatique, la croix figure sur les pièces de monnaie califales jusqu’en 696. C’est avec le calife Abd al-Malik vers 700 que commence le processus de disparition du symbole chrétien.
L’empreinte de l’araméen
L’écriture arabe a été créée par des moines chrétiens à partir du nabatéen, du syriaque et de l’araméen vers l’an 400, près de Bagdad. La langue était parlée par les tribus arabes. Les toutes premières et rares inscriptions en arabe dans le Hedjaz, région de La Mecque, datent de 652, soit 20 ans après la mort de Mahomet. Elles ne se multiplieront qu’un bon siècle plus tard. C’est une raison de plus pour exclure que le prophète ait vécu à La Mecque au temps de ses premières révélations.
L’influence de l’araméen éclaire beaucoup les premiers écrits coraniques, dont les manuscrits de Sanaa. Un grand nombre de termes sont issus de cette langue comme «islam», «musulman», «ramadan». Mais l’arabe est considéré dans la doxa musulmane comme la langue qu’Allah parle avec les anges depuis avant la fondation du monde. Et le Coran est censé être écrit en «arabe pur».
Un linguiste allemand, Christoph Luxenberg, a montré que de nombreuses obscurités et non-sens du Coran s’éclairent si l’on recherche le sens des mots et des tournures grammaticales non pas dans la langue arabe, mais dans l’araméen parlé en Syrie. Les fragments de Sana comportent des «aramaïsmes» en très grand nombre. Des mots et des formes ont été ôtés des versions ultérieures afin de garder l’idée de «l’arabe pur».
Le grand nombre de termes et de formes venus du syro-araméen présents dans le Coran indique que son origine se trouve plutôt à Médine ou plus au nord, dans le cœur du territoire syro-araméen. Mais pas à la Mecque qui se trouvait en dehors de cette aire linguistique.
Un exemple de ces recherches linguistiques: les versets sur les houris, ces jeunes vierges peuplant le paradis. Ils sont particulièrement difficiles à comprendre.
En fait, nous apprend Christoph Luxenberg, le mot houri du Coran dérive de la racine araméenne hur, qui signifie grappe de raisin. Par quelles contorsions sémantiques les auteurs du Coran l’ont-ils traduit par jeunes vierges et comment ont-ils bricolé les versets qui s’y rapportent? Je vous invite à lire le résumé de la brillante démonstration de Luxenberg, résumé qui se conclut ainsi: «Retenons que sa recherche dans la grammaire et le vocabulaire araméen résout tous les problèmes de ces versets de façon simple, sans avoir à imaginer des interprétations par des allégories, ou par des hypothèses ad hoc sur ce qu’aurait pu être le dialecte de La Mecque ou l’arabe du paradis, ou encore par des explications qui prétendent que blanc signifie noir, ou par des sous-entendus qui conduisent à dire que blanc signifie jeune fille et gonflée adolescente. (...) ce choix était probablement fondé (...) sur la volonté d’occulter la présence des nazaréens, de leur langue et de la valeur symbolique qu’ils attachaient au vin et à la vigne. »
http://www.islamisation.fr/archive/2014/08/19/les-3-visages-du-coran-origines-construction-
et-remaniements-5430770.html Une interview d’une heure de Leila Qadr, auteure de «Les 3 visages du Coran», à laquelle sont joints une douzaine d’exemples d’emprunts du Coran à des textes préexistants.
Lien : http://lesobservateurs.ch/2014/10/15/coran-aux-origines-dun-grand-bricolage/
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
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Note. Vous trouverez toujours des apologistes inconditionnels du Coran qui sont prêts à mentir sur la réalité et la conformité de la mise en place du Coran, voulait faire croire, à celui qui veut l'entendre, que le c'est "Mahomet" qui l'a mis en pages à son époque dans l'ordre des sourates, que rien n'a jamais été changé dans le Coran, que 'Mahomet" connaissait tous les Hadiths et les aurait aussi approuvés.
Tout cela n'est que mensonge et aujourd'hui cela n'est plus à prouver ni à démontrer pour celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre !
"Histoire de la compilation et de la diffusion du Coran"
Arefeh Hedjazi
La « compilation » du Coran ne signifie pas son écriture ; puisque le Coran est la Parole de Dieu révélée au Prophète Mohammad, messager dont le devoir était de transmettre cette Parole à l’Humanité. D’après le Coran lui-même, ce Livre est une représentation physique d’un autre Coran, incréé et préservé dans "La Tablette gardée" [1] : [2]
"Ce Qoran glorieux
Est écrit sur une table gardée avec soin" [3]
Le Coran a été révélé au prophète Mohammad par l’intermédiaire de l’archange Gabriel durant 23 années. Le Prophète a récité au fur et à mesure ce qui lui était révélé du Livre aux hommes.
Ainsi la compilation du Coran ne signifie pas sa "rédaction" mais sa transcription et son rassemblement dans un volume unique. Cette compilation s’est faite en trois temps : du vivant du Prophète, où ce dernier s’est assuré de la mise en écrit de toute la Parole qui lui avait été révélée ; après son décès et à l’époque du premier calife, où la validité de tous les versets a été vérifiée et le Coran rassemblé dans des volumes uniques ; et enfin le califat de ’Othmân, où les diverses compilations ont été unifiées en une seule, qui est la version originelle de tous les Corans existants et publiés aujourd’hui.
Manuscrit en script hijazi remontant à la première moitié du Ier siècle de l’hégire
La première étape de la préservation du Coran
Elle a commencé dès la Révélation, avec le travail du Prophète lui-même et son acharnement à préserver le verset exactement, dans les moindres détails, même phonétiques. Dès les premières conversions - qui étaient d’ailleurs souvent provoquées par l’écoute du Coran -, les nouveaux musulmans apprenaient les versets par cœur et le Prophète vérifiait l’exactitude de ce qu’ils avaient appris. Les nouveaux musulmans appréciaient tant le Coran qu’ils rivalisaient dans sa connaissance, à tel point que le Prophète devait parfois calmer les ardeurs des nouveaux convertis. [4] Le Prophète écoutait lui-même les musulmans réciter pour vérifier leur prononciation et la correction de ce qu’ils avaient retenu. Il faut préciser que la culture arabe était essentiellement une culture orale, où la mémoire jouait un rôle fondamental. Les Arabes de la péninsule arabique des débuts de l’islam disposaient pour la plupart d’une capacité de mémorisation exacte et extraordinaire qui les rendait capables de retenir des livres entiers par cœur. Il était courant pour beaucoup d’Arabes de cette période de connaitre plusieurs dizaines de milliers de chants ou de poèmes. Ainsi, la première « compilation » du Coran fut orale et se fit au fur et à mesure de la Révélation des versets divins au Prophète, qui les transmettait immédiatement.
Combien de personnes ont été les premières à connaître l’intégralité du Coran ? C’est une question polémique qui a posé beaucoup de problèmes. Le Français Blachère cite sept noms, se basant sur un hadith de Bokhâri [5], alors qu’un autre hadith cite uniquement quatre noms et que les historiens estiment aujourd’hui que leur nombre dépassait les dizaines.
La compilation écrite des versets
Considérant que la tradition arabe était une tradition orale, il faut insister sur le fait que le Coran s’est diffusé de façon orale sous la supervision du Prophète, mais ce dernier s’est également chargé immédiatement de transcrire par écrit les versets. Le mot "Coran" est dérivé de la racine arabe relative à "lecture" et le premier verset de la Révélation musulmane a été un ordre de lecture :
1. Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,
2. qui a créé l’homme d’une adhérence.
3. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble,
4. qui a enseigné par la plume [le calame],
5. a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. [6]
C’est donc normal que la compilation écrite du Coran ait également été immédiatement poursuivie par le Prophète. Dès le départ, rassemblant les rares lettrés, le Prophète a procédé à la mise en écrit du Coran, parallèlement à sa diffusion orale. [7] Le Coran lui-même est la meilleure preuve de cette compilation écrite. Dans la sourate 98 Al-Bayyinah (La preuve), versets 1 à 3, il est insisté sur le caractère "écrit" du Coran :
1. Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs, ne cesseront pas de mécroire jusqu’à ce que leur vienne la Preuve évidente :
2. un Messager, de la part d’Allah, qui leur récite des feuilles purifiées,
3. dans lesquelles se trouvent des prescriptions d’une rectitude parfaite.
Les scribes du Coran étaient tous des Compagnons du Prophète et des musulmans dignes de confiance. Hakim dit dans le Mostadrak que "Le Coran fut compilé trois fois : la première fois durant la vie du Prophète, la deuxième et la troisième fois sous la supervision des deux califes" et il cite Zeyd "Nous étions auprès du Prophète et rassemblions le Coran qui était écrit sur les feuilles fraîches." Le théologien chiite du Xe siècle, Seyyed Râzi, estime également que le Coran a été compilé intégralement sous sa forme actuelle à l’époque du Prophète, suivant le raisonnement suivant : les premiers Compagnons du Prophète ont plusieurs fois récité l’intégralité du Coran suivant l’ordre actuel du Coran – la version actuellement existante du Coran datant d’après le décès du Prophète -, pour que le Prophète vérifie la justesse de leur récitation, il y avait donc déjà à l’époque une compilation "intégrale".
Coran en style kufi datant du VIIe siècle
Les « scribes » de la Révélation
L’histoire raconte que durant les débuts de la Révélation, dans tout le clan des Quraysh, seuls dix-sept personnes savaient lire et écrire et à Médine, région plus rurale, leur nombre était encore plus réduit.
Mais dès l’apparition de l’islam, l’alphabétisation commença sous l’impulsion du Prophète et finalement, durant les dernières années de sa vie, une quarantaine de scribes étaient chargés de transcrire le Coran. C’est un chiffre également très polémique. Certains de ces scribes, comme Zeyd et Ubbay, qui maîtrisaient tous deux le syriaque et l’hébreu, ont uniquement travaillé à cette transcription, alors que d’autres étaient également chargés de la correspondance officielle de la nouvelle communauté musulmane. Parmi ces derniers, le calife ’Othmân et l’Imâm ’Ali étaient particulièrement actifs.
Les versets étaient inscrits sur des feuilles de qualité diverse : feuilles de palmier, peaux de gazelle, cuir, soie, pierres ou os blancs et plats, ou même des tablettes en bois. Il y avait aussi du papier et de l’encre disponibles, puisque la ville de La Mecque était située sur une route de commerce et que les riches Mecquois avaient donc besoin de tenir une comptabilité.
Les compilations écrites du Coran
A la mort du Prophète, l’ensemble du Coran avait été compilé et le Prophète avait vérifié la conformité des versets et l’ordonnance des sourates. Tous les hadiths et souvenirs recueillis de cette époque confirment effectivement que le Prophète lui-même avait indiqué l’ordre des versets dans les sourates et l’ordonnance des sourates dans le Livre. Ainsi, la sourate qui ouvre le Coran, « Al-Fatiha » (L’ouverture ou Le prologue) avait le même nom du vivant du Prophète.
Verset 17 de la sourate al-Isra’, Coran datant du IXe siècle, calligraphe anonyme, Library of Congress
Les compilations du Coran après le décès du Prophète
La guerre du Yamâmah
Un an après le décès du Prophète, la guerre du Yamâmah causa la mort de centaines de récitants du Coran, les chiffres variant de 70 à 450. Cet événement poussa le calife Abou-Bakr à rassembler l’ensemble du Coran en un livre unique, sous l’instigation du futur calife ’Omar, dit-on. [8] Ce fut la deuxième compilation. Ainsi, ’Omar ordonna que tous ceux qui possédaient un manuscrit de versets l’apportent pour que les versets soient ajoutés à l’ensemble et aucun verset n’était accepté, pas même s’il était apporté par un des scribes du Prophète, sans qu’au moins deux personnes témoignent de la validité du verset, c’est-à-dire qu’ils témoignent que ce verset avait été transcrit directement sous la supervision du Prophète. L’histoire et les commentaires du Coran sont en soi des preuves de l’extrême méticulosité qui fut portée au rassemblement du Coran à cette occasion. Le scribe Zeyd, secondé par ’Omar Ibn al-Khattâb, fut choisi par le calife pour mener à bien cette compilation. Ce travail commença en l’an 13 de l’hégire (633) et dura quatorze mois. Cette compilation est le Coran tel qu’il est connu aujourd’hui. Une unique version fut donc préparée, et conservée par Abou-Bakr jusqu’à son décès. Puis ce fut le second calife ’Omar, qui le conserva, et finalement Hafsa, sa fille et épouse du Prophète. Le calife ’Othmân copia ce Coran en deux exemplaires et il fut finalement détruit – certains disent brulé, d’autres disent lavé, d’autres disent déchiré, par Marvan, le calife omeyyade - [9], mais il avait déjà été copié et distribué dès l’an 30, après la troisième compilation (qui a conduit à l’unification de tous les exemplaires) ; et c’est le Coran aujourd’hui existant dans la communauté musulmane qui veille sur son intégrité.
Les Corans personnels
Avant l’ordre de rassemblement des versets et sourates épars, il était courant, surtout pour les premiers musulmans et les Compagnons du prophète, d’avoir des Corans propres, c’est-à-dire des Corans comportant uniquement quelques versets ou sourates, qui n’étaient pas intégraux et dont l’ordonnance était également variable d’un exemplaire à l’autre. Ces Corans étaient des quasi-titres de noblesse et donnaient un prestige immense à leurs propriétaires. On cite 23 de ces exemplaires dont les noms des propriétaires soient parvenus jusqu’à nous. Aucune de ces compilations n’a été découverte à ce jour et les plus anciennes pages des Corans trouvées datent d’après l’unification. Durant ces années, les musulmans utilisèrent ces compilations souvent incomplètes éparses et certaines d’entre elles avaient également des spécificités graphiques basées sur les différences de récitations ou d’accents. Le Coran qui existe aujourd’hui est entendu dans l’accent mecquois des Quraysh et au moment de son rassemblement par Zeyd, un groupe de lettrés et de poètes qurayshites fut chargé de s’assurer de la justesse de la prononciation. Ces diverses compilations, surtout celles qui étaient intégrales, avaient chacune leurs défenseurs.
Versets 85-88 de la sourate Al-Anaam, IXe siècle, calligraphe anonyme, écriture koufique, Library of Congress
L’unification des compilations à l’époque du calife ’Othmân
Avec le développement et la diffusion de l’islam dans des pays non-arabophones et les difficultés de prononciation de ces peuples, ainsi que les particularités des différents accents arabes de la péninsule elle-même, une demande en traduction se montra très tôt, ainsi qu’une pression pour l’acception de toutes les prononciations existantes. D’un autre côté, les récitants avaient chacun leur propre manière de lire et chacun était libre de suivre l’une de ces récitations. Ainsi, des problèmes sérieux avaient surgi en matière de lecture coranique et de prononciation phonétique à l’époque du calife ’Othmân. Une organisation, un groupe fut mis en place, encore une fois sous la direction de Zeyd, pour unifier toutes les compilations existantes. Durant cette unification, toutes les compilations différentes, y compris la compilation d’Abou-Bakr, furent comparées ensemble.
Cette comparaison des différentes compilations fut le secret du succès de cette unification car à cette époque, chacune des compilations avait ses défenseurs qui s’accusaient mutuellement d’hérésie. De plus, parallèlement à la comparaison, la même méthode utilisée pour compiler le Coran à l’époque d’Abou-Bakr fut utilisée pour vérifier la validité des versets et sourates de chaque compilation. Ainsi, un nouveau Coran fut transcrit avec une grande attention, non seulement dans la vérification de l’authenticité des versets et des sourates et de leur ordonnance, mais aussi du choix de leur graphie. A l’époque, l’écriture arabe était encore en formation et chaque mot pouvait être orthographié de plusieurs manières. Les scribes se montrèrent très attentifs à utiliser exactement la même graphie pour chaque mot et ses dérivés et ainsi ce Coran fut aussi parfaitement homogène graphiquement. Quand il y avait des différences d’avis sur la phonétique d’un mot selon les différences de récitations, on transcrivait le mot avec une autre orthographe dans un autre manuscrit, pour ne pas mélanger les graphies. C’est-à-dire qu’on conserva les différentes récitations à l’écrit de façon indépendante les unes des autres. [10] Quant aux récitations, on n’accepta que celles qui étaient le plus en accord avec la récitation du Prophète lui-même. Malik Ibn Amir, qui était membre du groupe de vérification raconte : "Quand il existait une divergence d’opinion sur un verset, et si par exemple, ce verset avait été récité par le Prophète à une personne, on le transcrivait en laissant un espace blanc, puis on allait chercher la personne à qui le Prophète l’avait récité et ce dernier témoignait de la prononciation du Prophète. Son témoignage était vérifié et s’il était validé, le verset était définitivement transcrit." [11]
Ainsi, l’immense œuvre de transcription définitive du Coran à l’époque du calife ’Othmân se fit sans heurts et sans dissensions. Après la compilation définitive, le calife ’Othmân ordonna le rassemblement de toutes les compilations personnelles et de tous les manuscrits coraniques existants, puis il en ordonna la destruction totale. On sait qu’effectivement la plupart des manuscrits furent détruits à ce moment, mais certains ont refusé de rendre le leur et au fil de l’Histoire, certains de ces manuscrits ont parfois réapparus. [12] Pourtant, les deux seules compilations intégrales dont on sait qu’elles n’ont pas été détruites à l’époque sont celle de l’Imâm ’Ali (quatrième calife), qui demeura dans sa famille et celle de ’Abdollâh. Deux siècles plus tard, le grand libraire et collectionneur persan Ibn Nadim, auteur de la plus ancienne bibliographie du monde musulman, dit avoir vu ce Coran chez Abou Yalâ, un des descendants du Prophète. [13] Quant à la date exacte de cette compilation, les avis des historiens divergent, mais au vu des documents existants, cette compilation a probablement commencé vers la fin de l’an 24 de l’hégire ou au début de l’an 25 et s’est terminée avant l’an 30, soit sur une durée d’environ cinq années.
Cette œuvre du calife ’Othmân est sans conteste l’une des grandes victoires de l’islam. Au fil des siècles, d’incessants débats ont eu lieu autour du Coran et sur son contenu, mais les millions de musulmans, même aujourd’hui, n’ont jamais eu affaire à des versions différentes et il n’existe définitivement qu’un seul Coran.
Versets 35-36 de la sourate al-Ghafir, XIe-XIIe siècles, calligraphe anonyme, Library of Congress
Les copies du Coran et sa diffusion
Après que la compilation définitive du Livre saint prit fin, des copies en furent faites et envoyées aux quatre coins des territoires islamiques. [14] Cet événement n’a jamais subi le moindre démenti et pendant des siècles, ces copies étaient si prestigieuses qu’elles étaient conservées avec le plus grand soin dans la grande mosquée de la région où elles avaient été envoyées. [15] Mais il existe des dissensions quant au nombre de ces premières copies. Finalement, les historiens, au vu des études faites, sont d’accord sur le fait que ce nombre premier de copies correspond au nombre des "provinces" stratégiques du territoire islamique, c’est-à-dire un total de cinq copies, qui furent chacune envoyées aux gouverneurs de ces provinces : la région de La Mecque, la région de Médine, Koufa, Bassora et la Syrie (Damas).
Très vite, ces cinq copies furent de nouveau copiées et mises à la disposition de tous. Aujourd’hui, il existe une dizaine de très anciennes copies, certaines même datant des deux premiers siècles de l’Hégire, conservées un peu partout dans le monde. [16] Pour conclure, il faut préciser que les millions de copies existantes du Coran aujourd’hui sont toutes basées sur cette compilation finale conduite à l’époque de ’Othmân.
Bibliographie :
Râmyâr, Mahmoud, Târikh-e Qor’ân (Histoire du Coran), Téhéran, éd. Amir Kabir, 1983.
Notes
[1] Al-Lawh al-Mahfoûdh ou Tablette préservée est le Livre divin où Dieu a inscrit la destinée de toutes les créatures avant même leur création.
[2] "La nuit d’al-Qadr, le Coran était révélé en une seule fois depuis la Table conservée aux cieux (Al-Lawh al-Mahfoûdh) vers les cieux inférieurs (littéralement le ciel terrestre). Al-Lawh al-Mahfoûdh est évoqué par ailleurs dans le Coran (Sourate al-Bûrûj, les Constellations) et interprété comme l’exemplaire original du Coran, c’est-à-dire celui qui ne peut subir aucune altération." Faher, Mourad, Approche critique des représentations de l’Islam contemporain, Collection Histoire et perspectives méditerranéennes, Editions L’Harmattan, 2003, p. 30.
[3] Le Koran, traduction de Kazimirski.
[4] Râmyâr, Mahmoud, Târikh-e Qor’ân (Histoire du Coran), Téhéran, éd. Amir Kabir, 1983. Cite Ibn Sa’ad, Kitâb al-Tabaghât-el Kabir, Beyrout 1968, 13 vol.
[5] Ibid. p.248, Blachère, Régis, Introduction au Coran, Paris, 1943, note 26.
[6] Sourate Al-’Alaq (L’adhérence) ; 96 : 1-5.
[7] Râmyâr, M., op.cit., p. 257.
[8] Ibid., p. 306.
[9] Ibid., cite Abou-Shâmeh, p. 326.
[10] Ibid., p. 425.
[11] Ibid., p. 426, cite Abou-Shâmeh, Masâhef,60,65, Mughana’, 7.
[12] Ibid., p. 431, cite Noldeke, Theodor, Die Sammlung des Qurans, Leipzig, 1919, p. 122.
[13] Ibid.
[14] Ibid.p. 460.
[15] Ibid.
[16] On peut notamment citer la copie conservée au Conseil musulman Académie culturelle ouzbek depuis 1923, qui est si ancienne qu’on pensait qu’elle était l’une des copies originales faites à l’époque du calife ’Othmân, ou la copie offerte par le sultan ottoman à l’empereur Guillaume II à la veille de la Grande Guerre. Il y a également un manuscrit, le codex Parisino-petropolitanus, comportant une soixantaine de feuillets figurant à la Bibliothèque Nationale de France, qui daterait de l’an 34 de l’Hégire. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coran
Lien : http://www.teheran.ir/spip.php?article1620#gsc.tab=0
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Note. Vous trouverez toujours des apologistes inconditionnels du Coran qui sont prêts à mentir sur la réalité et la conformité de la mise en place du Coran, voulait faire croire, à celui qui veut l'entendre, que le c'est "Mahomet" qui l'a mis en pages à son époque dans l'ordre des sourates, que rien n'a jamais été changé dans le Coran, que 'Mahomet" connaissait tous les Hadiths et les aurait aussi approuvés.
Tout cela n'est que mensonge et aujourd'hui cela n'est plus à prouver ni à démontrer pour celui qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre !
Un grand mensonge Islamique
"Histoire de la compilation et de la diffusion du Coran"
Arefeh Hedjazi
La « compilation » du Coran ne signifie pas son écriture ; puisque le Coran est la Parole de Dieu révélée au Prophète Mohammad, messager dont le devoir était de transmettre cette Parole à l’Humanité. D’après le Coran lui-même, ce Livre est une représentation physique d’un autre Coran, incréé et préservé dans "La Tablette gardée" [1] : [2]
"Ce Qoran glorieux
Est écrit sur une table gardée avec soin" [3]
Le Coran a été révélé au prophète Mohammad par l’intermédiaire de l’archange Gabriel durant 23 années. Le Prophète a récité au fur et à mesure ce qui lui était révélé du Livre aux hommes.
Ainsi la compilation du Coran ne signifie pas sa "rédaction" mais sa transcription et son rassemblement dans un volume unique. Cette compilation s’est faite en trois temps : du vivant du Prophète, où ce dernier s’est assuré de la mise en écrit de toute la Parole qui lui avait été révélée ; après son décès et à l’époque du premier calife, où la validité de tous les versets a été vérifiée et le Coran rassemblé dans des volumes uniques ; et enfin le califat de ’Othmân, où les diverses compilations ont été unifiées en une seule, qui est la version originelle de tous les Corans existants et publiés aujourd’hui.
Manuscrit en script hijazi remontant à la première moitié du Ier siècle de l’hégire
La première étape de la préservation du Coran
Elle a commencé dès la Révélation, avec le travail du Prophète lui-même et son acharnement à préserver le verset exactement, dans les moindres détails, même phonétiques. Dès les premières conversions - qui étaient d’ailleurs souvent provoquées par l’écoute du Coran -, les nouveaux musulmans apprenaient les versets par cœur et le Prophète vérifiait l’exactitude de ce qu’ils avaient appris. Les nouveaux musulmans appréciaient tant le Coran qu’ils rivalisaient dans sa connaissance, à tel point que le Prophète devait parfois calmer les ardeurs des nouveaux convertis. [4] Le Prophète écoutait lui-même les musulmans réciter pour vérifier leur prononciation et la correction de ce qu’ils avaient retenu. Il faut préciser que la culture arabe était essentiellement une culture orale, où la mémoire jouait un rôle fondamental. Les Arabes de la péninsule arabique des débuts de l’islam disposaient pour la plupart d’une capacité de mémorisation exacte et extraordinaire qui les rendait capables de retenir des livres entiers par cœur. Il était courant pour beaucoup d’Arabes de cette période de connaitre plusieurs dizaines de milliers de chants ou de poèmes. Ainsi, la première « compilation » du Coran fut orale et se fit au fur et à mesure de la Révélation des versets divins au Prophète, qui les transmettait immédiatement.
Combien de personnes ont été les premières à connaître l’intégralité du Coran ? C’est une question polémique qui a posé beaucoup de problèmes. Le Français Blachère cite sept noms, se basant sur un hadith de Bokhâri [5], alors qu’un autre hadith cite uniquement quatre noms et que les historiens estiment aujourd’hui que leur nombre dépassait les dizaines.
La compilation écrite des versets
Considérant que la tradition arabe était une tradition orale, il faut insister sur le fait que le Coran s’est diffusé de façon orale sous la supervision du Prophète, mais ce dernier s’est également chargé immédiatement de transcrire par écrit les versets. Le mot "Coran" est dérivé de la racine arabe relative à "lecture" et le premier verset de la Révélation musulmane a été un ordre de lecture :
1. Lis, au nom de ton Seigneur qui a créé,
2. qui a créé l’homme d’une adhérence.
3. Lis ! Ton Seigneur est le Très Noble,
4. qui a enseigné par la plume [le calame],
5. a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. [6]
C’est donc normal que la compilation écrite du Coran ait également été immédiatement poursuivie par le Prophète. Dès le départ, rassemblant les rares lettrés, le Prophète a procédé à la mise en écrit du Coran, parallèlement à sa diffusion orale. [7] Le Coran lui-même est la meilleure preuve de cette compilation écrite. Dans la sourate 98 Al-Bayyinah (La preuve), versets 1 à 3, il est insisté sur le caractère "écrit" du Coran :
1. Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs, ne cesseront pas de mécroire jusqu’à ce que leur vienne la Preuve évidente :
2. un Messager, de la part d’Allah, qui leur récite des feuilles purifiées,
3. dans lesquelles se trouvent des prescriptions d’une rectitude parfaite.
Les scribes du Coran étaient tous des Compagnons du Prophète et des musulmans dignes de confiance. Hakim dit dans le Mostadrak que "Le Coran fut compilé trois fois : la première fois durant la vie du Prophète, la deuxième et la troisième fois sous la supervision des deux califes" et il cite Zeyd "Nous étions auprès du Prophète et rassemblions le Coran qui était écrit sur les feuilles fraîches." Le théologien chiite du Xe siècle, Seyyed Râzi, estime également que le Coran a été compilé intégralement sous sa forme actuelle à l’époque du Prophète, suivant le raisonnement suivant : les premiers Compagnons du Prophète ont plusieurs fois récité l’intégralité du Coran suivant l’ordre actuel du Coran – la version actuellement existante du Coran datant d’après le décès du Prophète -, pour que le Prophète vérifie la justesse de leur récitation, il y avait donc déjà à l’époque une compilation "intégrale".
Coran en style kufi datant du VIIe siècle
Les « scribes » de la Révélation
L’histoire raconte que durant les débuts de la Révélation, dans tout le clan des Quraysh, seuls dix-sept personnes savaient lire et écrire et à Médine, région plus rurale, leur nombre était encore plus réduit.
Mais dès l’apparition de l’islam, l’alphabétisation commença sous l’impulsion du Prophète et finalement, durant les dernières années de sa vie, une quarantaine de scribes étaient chargés de transcrire le Coran. C’est un chiffre également très polémique. Certains de ces scribes, comme Zeyd et Ubbay, qui maîtrisaient tous deux le syriaque et l’hébreu, ont uniquement travaillé à cette transcription, alors que d’autres étaient également chargés de la correspondance officielle de la nouvelle communauté musulmane. Parmi ces derniers, le calife ’Othmân et l’Imâm ’Ali étaient particulièrement actifs.
Les versets étaient inscrits sur des feuilles de qualité diverse : feuilles de palmier, peaux de gazelle, cuir, soie, pierres ou os blancs et plats, ou même des tablettes en bois. Il y avait aussi du papier et de l’encre disponibles, puisque la ville de La Mecque était située sur une route de commerce et que les riches Mecquois avaient donc besoin de tenir une comptabilité.
Les compilations écrites du Coran
A la mort du Prophète, l’ensemble du Coran avait été compilé et le Prophète avait vérifié la conformité des versets et l’ordonnance des sourates. Tous les hadiths et souvenirs recueillis de cette époque confirment effectivement que le Prophète lui-même avait indiqué l’ordre des versets dans les sourates et l’ordonnance des sourates dans le Livre. Ainsi, la sourate qui ouvre le Coran, « Al-Fatiha » (L’ouverture ou Le prologue) avait le même nom du vivant du Prophète.
Verset 17 de la sourate al-Isra’, Coran datant du IXe siècle, calligraphe anonyme, Library of Congress
Les compilations du Coran après le décès du Prophète
La guerre du Yamâmah
Un an après le décès du Prophète, la guerre du Yamâmah causa la mort de centaines de récitants du Coran, les chiffres variant de 70 à 450. Cet événement poussa le calife Abou-Bakr à rassembler l’ensemble du Coran en un livre unique, sous l’instigation du futur calife ’Omar, dit-on. [8] Ce fut la deuxième compilation. Ainsi, ’Omar ordonna que tous ceux qui possédaient un manuscrit de versets l’apportent pour que les versets soient ajoutés à l’ensemble et aucun verset n’était accepté, pas même s’il était apporté par un des scribes du Prophète, sans qu’au moins deux personnes témoignent de la validité du verset, c’est-à-dire qu’ils témoignent que ce verset avait été transcrit directement sous la supervision du Prophète. L’histoire et les commentaires du Coran sont en soi des preuves de l’extrême méticulosité qui fut portée au rassemblement du Coran à cette occasion. Le scribe Zeyd, secondé par ’Omar Ibn al-Khattâb, fut choisi par le calife pour mener à bien cette compilation. Ce travail commença en l’an 13 de l’hégire (633) et dura quatorze mois. Cette compilation est le Coran tel qu’il est connu aujourd’hui. Une unique version fut donc préparée, et conservée par Abou-Bakr jusqu’à son décès. Puis ce fut le second calife ’Omar, qui le conserva, et finalement Hafsa, sa fille et épouse du Prophète. Le calife ’Othmân copia ce Coran en deux exemplaires et il fut finalement détruit – certains disent brulé, d’autres disent lavé, d’autres disent déchiré, par Marvan, le calife omeyyade - [9], mais il avait déjà été copié et distribué dès l’an 30, après la troisième compilation (qui a conduit à l’unification de tous les exemplaires) ; et c’est le Coran aujourd’hui existant dans la communauté musulmane qui veille sur son intégrité.
Les Corans personnels
Avant l’ordre de rassemblement des versets et sourates épars, il était courant, surtout pour les premiers musulmans et les Compagnons du prophète, d’avoir des Corans propres, c’est-à-dire des Corans comportant uniquement quelques versets ou sourates, qui n’étaient pas intégraux et dont l’ordonnance était également variable d’un exemplaire à l’autre. Ces Corans étaient des quasi-titres de noblesse et donnaient un prestige immense à leurs propriétaires. On cite 23 de ces exemplaires dont les noms des propriétaires soient parvenus jusqu’à nous. Aucune de ces compilations n’a été découverte à ce jour et les plus anciennes pages des Corans trouvées datent d’après l’unification. Durant ces années, les musulmans utilisèrent ces compilations souvent incomplètes éparses et certaines d’entre elles avaient également des spécificités graphiques basées sur les différences de récitations ou d’accents. Le Coran qui existe aujourd’hui est entendu dans l’accent mecquois des Quraysh et au moment de son rassemblement par Zeyd, un groupe de lettrés et de poètes qurayshites fut chargé de s’assurer de la justesse de la prononciation. Ces diverses compilations, surtout celles qui étaient intégrales, avaient chacune leurs défenseurs.
Versets 85-88 de la sourate Al-Anaam, IXe siècle, calligraphe anonyme, écriture koufique, Library of Congress
L’unification des compilations à l’époque du calife ’Othmân
Avec le développement et la diffusion de l’islam dans des pays non-arabophones et les difficultés de prononciation de ces peuples, ainsi que les particularités des différents accents arabes de la péninsule elle-même, une demande en traduction se montra très tôt, ainsi qu’une pression pour l’acception de toutes les prononciations existantes. D’un autre côté, les récitants avaient chacun leur propre manière de lire et chacun était libre de suivre l’une de ces récitations. Ainsi, des problèmes sérieux avaient surgi en matière de lecture coranique et de prononciation phonétique à l’époque du calife ’Othmân. Une organisation, un groupe fut mis en place, encore une fois sous la direction de Zeyd, pour unifier toutes les compilations existantes. Durant cette unification, toutes les compilations différentes, y compris la compilation d’Abou-Bakr, furent comparées ensemble.
Cette comparaison des différentes compilations fut le secret du succès de cette unification car à cette époque, chacune des compilations avait ses défenseurs qui s’accusaient mutuellement d’hérésie. De plus, parallèlement à la comparaison, la même méthode utilisée pour compiler le Coran à l’époque d’Abou-Bakr fut utilisée pour vérifier la validité des versets et sourates de chaque compilation. Ainsi, un nouveau Coran fut transcrit avec une grande attention, non seulement dans la vérification de l’authenticité des versets et des sourates et de leur ordonnance, mais aussi du choix de leur graphie. A l’époque, l’écriture arabe était encore en formation et chaque mot pouvait être orthographié de plusieurs manières. Les scribes se montrèrent très attentifs à utiliser exactement la même graphie pour chaque mot et ses dérivés et ainsi ce Coran fut aussi parfaitement homogène graphiquement. Quand il y avait des différences d’avis sur la phonétique d’un mot selon les différences de récitations, on transcrivait le mot avec une autre orthographe dans un autre manuscrit, pour ne pas mélanger les graphies. C’est-à-dire qu’on conserva les différentes récitations à l’écrit de façon indépendante les unes des autres. [10] Quant aux récitations, on n’accepta que celles qui étaient le plus en accord avec la récitation du Prophète lui-même. Malik Ibn Amir, qui était membre du groupe de vérification raconte : "Quand il existait une divergence d’opinion sur un verset, et si par exemple, ce verset avait été récité par le Prophète à une personne, on le transcrivait en laissant un espace blanc, puis on allait chercher la personne à qui le Prophète l’avait récité et ce dernier témoignait de la prononciation du Prophète. Son témoignage était vérifié et s’il était validé, le verset était définitivement transcrit." [11]
Ainsi, l’immense œuvre de transcription définitive du Coran à l’époque du calife ’Othmân se fit sans heurts et sans dissensions. Après la compilation définitive, le calife ’Othmân ordonna le rassemblement de toutes les compilations personnelles et de tous les manuscrits coraniques existants, puis il en ordonna la destruction totale. On sait qu’effectivement la plupart des manuscrits furent détruits à ce moment, mais certains ont refusé de rendre le leur et au fil de l’Histoire, certains de ces manuscrits ont parfois réapparus. [12] Pourtant, les deux seules compilations intégrales dont on sait qu’elles n’ont pas été détruites à l’époque sont celle de l’Imâm ’Ali (quatrième calife), qui demeura dans sa famille et celle de ’Abdollâh. Deux siècles plus tard, le grand libraire et collectionneur persan Ibn Nadim, auteur de la plus ancienne bibliographie du monde musulman, dit avoir vu ce Coran chez Abou Yalâ, un des descendants du Prophète. [13] Quant à la date exacte de cette compilation, les avis des historiens divergent, mais au vu des documents existants, cette compilation a probablement commencé vers la fin de l’an 24 de l’hégire ou au début de l’an 25 et s’est terminée avant l’an 30, soit sur une durée d’environ cinq années.
Cette œuvre du calife ’Othmân est sans conteste l’une des grandes victoires de l’islam. Au fil des siècles, d’incessants débats ont eu lieu autour du Coran et sur son contenu, mais les millions de musulmans, même aujourd’hui, n’ont jamais eu affaire à des versions différentes et il n’existe définitivement qu’un seul Coran.
Versets 35-36 de la sourate al-Ghafir, XIe-XIIe siècles, calligraphe anonyme, Library of Congress
Les copies du Coran et sa diffusion
Après que la compilation définitive du Livre saint prit fin, des copies en furent faites et envoyées aux quatre coins des territoires islamiques. [14] Cet événement n’a jamais subi le moindre démenti et pendant des siècles, ces copies étaient si prestigieuses qu’elles étaient conservées avec le plus grand soin dans la grande mosquée de la région où elles avaient été envoyées. [15] Mais il existe des dissensions quant au nombre de ces premières copies. Finalement, les historiens, au vu des études faites, sont d’accord sur le fait que ce nombre premier de copies correspond au nombre des "provinces" stratégiques du territoire islamique, c’est-à-dire un total de cinq copies, qui furent chacune envoyées aux gouverneurs de ces provinces : la région de La Mecque, la région de Médine, Koufa, Bassora et la Syrie (Damas).
Très vite, ces cinq copies furent de nouveau copiées et mises à la disposition de tous. Aujourd’hui, il existe une dizaine de très anciennes copies, certaines même datant des deux premiers siècles de l’Hégire, conservées un peu partout dans le monde. [16] Pour conclure, il faut préciser que les millions de copies existantes du Coran aujourd’hui sont toutes basées sur cette compilation finale conduite à l’époque de ’Othmân.
Bibliographie :
Râmyâr, Mahmoud, Târikh-e Qor’ân (Histoire du Coran), Téhéran, éd. Amir Kabir, 1983.
Notes
[1] Al-Lawh al-Mahfoûdh ou Tablette préservée est le Livre divin où Dieu a inscrit la destinée de toutes les créatures avant même leur création.
[2] "La nuit d’al-Qadr, le Coran était révélé en une seule fois depuis la Table conservée aux cieux (Al-Lawh al-Mahfoûdh) vers les cieux inférieurs (littéralement le ciel terrestre). Al-Lawh al-Mahfoûdh est évoqué par ailleurs dans le Coran (Sourate al-Bûrûj, les Constellations) et interprété comme l’exemplaire original du Coran, c’est-à-dire celui qui ne peut subir aucune altération." Faher, Mourad, Approche critique des représentations de l’Islam contemporain, Collection Histoire et perspectives méditerranéennes, Editions L’Harmattan, 2003, p. 30.
[3] Le Koran, traduction de Kazimirski.
[4] Râmyâr, Mahmoud, Târikh-e Qor’ân (Histoire du Coran), Téhéran, éd. Amir Kabir, 1983. Cite Ibn Sa’ad, Kitâb al-Tabaghât-el Kabir, Beyrout 1968, 13 vol.
[5] Ibid. p.248, Blachère, Régis, Introduction au Coran, Paris, 1943, note 26.
[6] Sourate Al-’Alaq (L’adhérence) ; 96 : 1-5.
[7] Râmyâr, M., op.cit., p. 257.
[8] Ibid., p. 306.
[9] Ibid., cite Abou-Shâmeh, p. 326.
[10] Ibid., p. 425.
[11] Ibid., p. 426, cite Abou-Shâmeh, Masâhef,60,65, Mughana’, 7.
[12] Ibid., p. 431, cite Noldeke, Theodor, Die Sammlung des Qurans, Leipzig, 1919, p. 122.
[13] Ibid.
[14] Ibid.p. 460.
[15] Ibid.
[16] On peut notamment citer la copie conservée au Conseil musulman Académie culturelle ouzbek depuis 1923, qui est si ancienne qu’on pensait qu’elle était l’une des copies originales faites à l’époque du calife ’Othmân, ou la copie offerte par le sultan ottoman à l’empereur Guillaume II à la veille de la Grande Guerre. Il y a également un manuscrit, le codex Parisino-petropolitanus, comportant une soixantaine de feuillets figurant à la Bibliothèque Nationale de France, qui daterait de l’an 34 de l’Hégire. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Coran
Lien : http://www.teheran.ir/spip.php?article1620#gsc.tab=0
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
ANALYSE D'UNE SOURATE VIOLENTE ET SON CONTEXTE : [CORAN 9 -30].
Coran 9:29 : « Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après s'être humilies ».
[Coran 9] : « Les Juifs disent : + Uzayr est fils d'Allah + et les Chrétiens disent : + Le Christ est fils d'Allah +. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse ! Comment s'écartent-ils (de la vérité) ».
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Coran 9:29 : « Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après s'être humilies ».
[Coran 9] : « Les Juifs disent : + Uzayr est fils d'Allah + et les Chrétiens disent : + Le Christ est fils d'Allah +. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse ! Comment s'écartent-ils (de la vérité) ».
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
Re: Mensonges, Mythes et falsifications - (Annonce)
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Sanaa ou la fin du mythe d'un Coran unique
Histoire de la Fabrication-Falsification du Coran par les Califes : la preuve par les manuscrits de Sanaa.
Comment est né le texte sacré de l'islam
Jusqu'aux alentours de l'An Mil, les commentaires autour du Coran furent innombrables, en liaison avec une grande effervescence intellectuelle. Une école réformiste proposa en particulier de distinguer le Coran incréé, parole de Dieu, restée près de Dieu, dénuée de toute équivoque, et le Coran créé, celui-là même qui est sorti de la bouche de Mahomet et se doit d'être analysé et interprété.
En l'an 1019, le calife Al Qadir, craignant que la libre discussion ne mène à de nouvelles scissions, fit lire au palais et dans les mosquées une épître dite «épître de Qadir» (Risala al-qâdiriya) par laquelle il interdit toute exégèse nouvelle et ferma la porte à l'effort de recherche personnel des musulmans (l'ijithad).
Aujourd'hui, à la lumière des travaux accomplis sur les textes chrétiens, des chercheurs abordent l'étude du Coran avec un regard historique, archéologique et philologique. Le magazine Le Monde de la Bible fait le point sur ces travaux d'une grande portée scientifique et nous offre ci-après un entretien passionnant et lumineux avec l'islamologue Claude Gilliot.
Comment et dans quelles circonstances le Coran fut-il mis par écrit? C’est à cette question que répond Claude Gilliot, professeur émérite à l’université de Provence, a bien voulu répondre en sa qualité de spécialiste d’études arabes et d’islamologie.
Il nous précise, entre tradition musulmane et recherche historique, le long processus de la canonisation des textes coraniques aux premiers siècles de l’Hégire. Nous l’avons également interrogé sur les questions linguistiques que posent les plus anciens documents connus du Livre saint des musulmans
Entretien de Claude Gilliot avec Le Monde de la Bible
Le Monde de la Bible: Existe-il un Coran originel contemporain du Prophète?
Claude Gilliot: Selon la tradition musulmane, à la mort de Muhammad [Mahomet] en 632 de notre ère, il n’existait pas d’édition complète et définitive des révélations que le Prophète avait livrées. Des sources arabo-musulmanes nombreuses l’attestent.
Il est dit que ses Compagnons les avaient mémorisées, en les apprenant et en les récitant par cœur. Certaines, toutefois, avaient été transcrites sur divers matériaux, telles des feuilles de palme ou des omoplates de chameaux. Une première mise par écrit «complète» aurait été faite à l’instigation d’Omar qui craignait que le Coran ne disparût parce que ses mémorisateurs mouraient au combat. Il convainquit le calife Abû Bakr (632-634) de faire consigner par écrit ce que les gens en savaient et ce qui en avait été écrit sur divers matériaux. Ce travail de collecte fut dirigé par l’un des scribes de Muhammad, ?le Médinois Zaïd b. Thâbit. À la mort d’Abû Bakr, ces premiers feuillets du Coran furent transmis à Omar, devenu calife (634-644), puis à sa fille Hafsa, l’une des veuves de Muhammad.
MdB : Et c’est ce recueil des versets coraniques qui s’imposa d’emblée?
C. G.: Non, on ne peut pas dire cela. D’abord parce que nous n’avons pas de traces matérielles de cette collecte. Ensuite parce que l’objectif d’Omar était probablement de disposer d’un corpus et non de faire une «édition» définitive. C’est sous le califat suivant, celui d’Othman (644-656), qu’on prit conscience de divergences dans la façon de réciter le Coran. Othman reprit le corpus détenu par Hafsa et le fit compléter par d’autres personnages, toujours sous la direction de Zaïd b. Thâbit. Il fit ensuite détruire tous les matériaux originels, imposa une première version «canonique» du Coran en l’adressant aux métropoles les plus importantes du jeune Empire. Mais s’imposa-t-il à tous? La tradition musulmane affirme que oui, mais nous observons que l’idée même de collecte avait rencontré des oppositions dont celle d’Ibn Mas’ûd, compagnon du Prophète (m. 633), et que, d’autre part, les récits sur la collecte du Coran comportent de nombreuses contradictions qui contestent cette affirmation.
MdB : Cela signifie-t-il que d’autres variantes du Coran aient pu subsister et êtres récitées à cette époque?
C. G.: La tradition musulmane reconnaît une quinzaine de textes pré-othmaniens principaux et une douzaine de textes secondaires. Nous ne possédons aujourd’hui aucune de ces variantes de la «vulgate» othmanienne. Mais nous savons par ailleurs qu’en 934 et en 935, les exégètes Ibn Miqsam et Ibn Shannabûdh furent condamnés pour avoir récité des variantes non approuvées.
Ce qui montre que celles-ci ont circulé longtemps.
Il convient également de remarquer que le texte diffusé par Othman pouvait lui-même susciter différentes lectures et interprétations. Et cela pour deux raisons. La première est que le texte ne comportait pas de voyelles brèves et pas toujours les longues, ce qui induit des choix dans l’interprétation des mots. Deuxièmement, l’écriture arabe primitive n’était pas dotée des points diacritiques qui fixent la valeur exacte des signes et qui distinguent une consonne d’une autre.
Des vingt-huit lettres de l’alphabet arabe, seules sept ne sont pas ambiguës et dans les plus anciens fragments du Coran, les lettres ambiguës constituent plus de la moitié du texte.
C’est sous la période omeyyade, et le règne d’Abd al-Malik (685-705) plus précisément, que l’on peut placer la troisième phase de l’histoire du Coran. Certains attribuent au redoutable gouverneur de l’Irak, al-Hajjâj b. Yûsûf (714), plusieurs modifications apportées au texte coranique, mais à ce propos, les sources sont contradictoires. Pour les uns, il aurait seulement remis en ordre les versets et des sourates et rectifié des lectures déficientes; pour les autres, il aurait précisé l’orthographe en introduisant des points. En dépit des contradictions, le califat d’Abd al-Malik constitua un moment déterminant pour la constitution des textes qui nous sont parvenus
MdB: Sur quels points portaient principalement les oppositions musulmanes à la version othmanienne que vous évoquiez précédemment?
C. G.: Ces critiques viennent de savants musulmans qui soulevèrent des objections durant les trois premiers siècles de l’islam. Cela commença avec des compagnons du ?Prophète qui avaient leur propre texte, nous dit-on. D’autres sont allés jusqu’à considérer certains textes comme inauthentiques pour des raisons théologiques et éthiques. Ils visaient notamment les versets 111,1-3 contre Abu Lahab, l’un des grands adversaires de Muhammad; et 74,11-26. Des théologiens de Bassora mirent en doute l’authenticité de ces passages, tout comme certains kharijites pensaient que la sourate 12 (sourate de Joseph) ne faisait pas partie du Coran, car, selon eux, ce conte profane ne pouvait avoir sa place dans le Coran.
On trouve les accusations les plus vigoureuses de falsification du Coran dans les sources chiites avant le milieu du Xe?siècle.
Pour ces derniers, seul Ali, successeur légitime de Muhammad, détenait les authentiques révélations faites au Prophète. Cette version avait été rejetée par les ennemis d’Ali, Abû Bakr et Omar notamment, parce qu’elle contenait des hommages explicites à Ali et à ses partisans et des attaques contre leurs adversaires.
MdB: De quels textes anciens disposons-nous aujourd’hui?
C. G.: Nous ne possédons aucun autographe du Prophète ni de ses scribes.
Les plus anciennes versions complètes du Coran dateraient du IXe siècle. Des fragments, très rares, pourraient remonter à la fin VIIe siècle ou du début du VIIIe. L’un des plus anciens, daté du VIIe?siècle, est conservé à la Bibliothèque nationale de France (voir p. 32). Mais, en l’absence d’autres manuscrits antérieurs au IXe siècle, la datation de ce recueil d’une soixantaine de feuillets ne peut être estimée que par des critères paléographiques.
MdB: Il existe une forte controverse sur la langue originelle du Coran. En quoi consiste-t-elle?
C. G.: Selon la tradition musulmane, le Coran a été écrit dans la langue de Dieu, autrement dit dans l’arabe le plus clair.
Hors pour les chercheurs occidentaux, y compris pour ceux qui reprennent la thèse théologique musulmane, les particularités linguistiques du texte coranique font problème et entrent mal dans le système de la langue arabe. Afin de surmonter cette difficulté, plusieurs hypothèses furent proposées, selon lesquelles l’origine de la langue coranique se trouverait dans un dialecte – disons plutôt une «koinè(langue commune) vernaculaire» – de l’Arabie occidentale marqué par l’influence du syriaque, et donc de l’araméen. Le Coran est une production de l’Antiquité tardive. Qui dit Antiquité tardive, dit époque de syncrétisme. La péninsule Arabique, où le Coran est censé être né, n’était pas fermée aux idées véhiculées dans la région. Les historiographes arabes musulmans les plus anciens, soit de la première ou de la deuxième génération de l’islam, disent que La Mecque avait des relations en particulier avec la ville d’al-Hira, capitale de la tribu arabe des Lakhmides, où vivaient des païens, des chrétiens monophysites et des manichéens. Elle aurait été un des lieux de passage pour l’apprentissage de l’écriture de l’arabe primitif. Quand Muhammad livrait ses premières prédications, un de ses premiers opposants objectait qu’il avait déjà entendu cela à al-Hira. Dans un autre passage du Coran, il est reproché à Muhammad de se faire enseigner par un étranger qui parlait soit un mauvais arabe soit une autre langue.
Il est vrai qu’un grand nombre d’expressions réputées obscures du Coran s’éclairent si l’on retraduit certains mots apparemment arabes à partir du syro-araméen, la langue de culture dominante au temps du Prophète.
MdB: Vous rejoignez ainsi les thèses de Christoph Luxenberg qui, par ailleurs, ne fait pas l’unanimité chez nombre d’islamologues?
C. G.: Christoph Luxenberg considère en effet que des pans entiers du Coran mecquois seraient un palimpseste d’hymnes chrétiennes.
Avant lui, Günter Lüling avait tenté d’établir qu’une partie du Coran provenait d’hymnes chrétiennes répondant à une christologie angélique. Cela me paraît trop automatique et trop rapide. En revanche, Christoph Luxenberg m’a convaincu sur l’influence syriaque dans plusieurs passages du Coran, notamment dans la sourate 100 dans laquelle il voit une réécriture de la première épître de saint Pierre (5,8-9).
On reconnaît dans le Coran des traces évidentes de syriaque. À commencer par le mot Qur’an qui, en syriaque, signifie «recueil» ou «lectionnaire».
Cette influence me semble fondamentale. D’autre part, Angelika Neuwirth [NDLR spécialiste du Coran, université de Berlin] a bien souligné la forme liturgique du Coran. Et des chercheurs allemands juifs ont noté une ressemblance forte entre le Coran mecquois et les psaumes bibliques. Serait-il un lectionnaire, ou contiendrait-il les éléments d’un lectionnaire? Je suis enclin à le penser.
Sans l’influence syriaque comment comprendre que le Coran ait pu reprendre le thème des sept dormants d’Éphèse qui sont d’origine chrétienne? De plus, la christologie du Coran est influencée par le Diatessaron de Tatien et par certains évangiles apocryphes. On peut penser que le groupe dans lequel le Coran primitif a vu le jour était l’un des rejetons de groupes judéo-chrétiens attachés à une christologie pré-nicéenne, avec aussi quelques accents manichéens. l
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Sanaa ou la fin du mythe d'un Coran unique
Histoire de la Fabrication-Falsification du Coran par les Califes : la preuve par les manuscrits de Sanaa.
Aux origines du Coran
Comment est né le texte sacré de l'islam
Jusqu'aux alentours de l'An Mil, les commentaires autour du Coran furent innombrables, en liaison avec une grande effervescence intellectuelle. Une école réformiste proposa en particulier de distinguer le Coran incréé, parole de Dieu, restée près de Dieu, dénuée de toute équivoque, et le Coran créé, celui-là même qui est sorti de la bouche de Mahomet et se doit d'être analysé et interprété.
En l'an 1019, le calife Al Qadir, craignant que la libre discussion ne mène à de nouvelles scissions, fit lire au palais et dans les mosquées une épître dite «épître de Qadir» (Risala al-qâdiriya) par laquelle il interdit toute exégèse nouvelle et ferma la porte à l'effort de recherche personnel des musulmans (l'ijithad).
Aujourd'hui, à la lumière des travaux accomplis sur les textes chrétiens, des chercheurs abordent l'étude du Coran avec un regard historique, archéologique et philologique. Le magazine Le Monde de la Bible fait le point sur ces travaux d'une grande portée scientifique et nous offre ci-après un entretien passionnant et lumineux avec l'islamologue Claude Gilliot.
Aux origines du Coran»
Le Monde de la Bible (juin-juillet-août 2012) Est-il possible d'appliquer au Coran les méthodes d'analyse critique déjà utilisées sur la Bible et les textes chrétiens depuis plus d'un siècle?
Que sait-on de l’Arabie préislamique et de Mahomet lui-même ? Que peut-on dire du processus de mise par écrit du Coran et des plus anciens textes connus ?
Quels rôles ont pu jouer des juifs et des chrétiens dans ce processus ? Existe-il un Coran des origines différent de celui que nous connaissons aujourd’hui ? Que dit le Coran des pierres, ces graffiti laissés par les pèlerins vers La Mecque, dès les premiers temps de l’islam?
C’est à toutes ces questions que répond ce numéro du Monde de la Bible (été 2012), en bousculant un certain nombre d’idées.
Comment et dans quelles circonstances le Coran fut-il mis par écrit? C’est à cette question que répond Claude Gilliot, professeur émérite à l’université de Provence, a bien voulu répondre en sa qualité de spécialiste d’études arabes et d’islamologie.
Il nous précise, entre tradition musulmane et recherche historique, le long processus de la canonisation des textes coraniques aux premiers siècles de l’Hégire. Nous l’avons également interrogé sur les questions linguistiques que posent les plus anciens documents connus du Livre saint des musulmans
Entretien de Claude Gilliot avec Le Monde de la Bible
Le Monde de la Bible: Existe-il un Coran originel contemporain du Prophète?
Claude Gilliot: Selon la tradition musulmane, à la mort de Muhammad [Mahomet] en 632 de notre ère, il n’existait pas d’édition complète et définitive des révélations que le Prophète avait livrées. Des sources arabo-musulmanes nombreuses l’attestent.
Il est dit que ses Compagnons les avaient mémorisées, en les apprenant et en les récitant par cœur. Certaines, toutefois, avaient été transcrites sur divers matériaux, telles des feuilles de palme ou des omoplates de chameaux. Une première mise par écrit «complète» aurait été faite à l’instigation d’Omar qui craignait que le Coran ne disparût parce que ses mémorisateurs mouraient au combat. Il convainquit le calife Abû Bakr (632-634) de faire consigner par écrit ce que les gens en savaient et ce qui en avait été écrit sur divers matériaux. Ce travail de collecte fut dirigé par l’un des scribes de Muhammad, ?le Médinois Zaïd b. Thâbit. À la mort d’Abû Bakr, ces premiers feuillets du Coran furent transmis à Omar, devenu calife (634-644), puis à sa fille Hafsa, l’une des veuves de Muhammad.
MdB : Et c’est ce recueil des versets coraniques qui s’imposa d’emblée?
C. G.: Non, on ne peut pas dire cela. D’abord parce que nous n’avons pas de traces matérielles de cette collecte. Ensuite parce que l’objectif d’Omar était probablement de disposer d’un corpus et non de faire une «édition» définitive. C’est sous le califat suivant, celui d’Othman (644-656), qu’on prit conscience de divergences dans la façon de réciter le Coran. Othman reprit le corpus détenu par Hafsa et le fit compléter par d’autres personnages, toujours sous la direction de Zaïd b. Thâbit. Il fit ensuite détruire tous les matériaux originels, imposa une première version «canonique» du Coran en l’adressant aux métropoles les plus importantes du jeune Empire. Mais s’imposa-t-il à tous? La tradition musulmane affirme que oui, mais nous observons que l’idée même de collecte avait rencontré des oppositions dont celle d’Ibn Mas’ûd, compagnon du Prophète (m. 633), et que, d’autre part, les récits sur la collecte du Coran comportent de nombreuses contradictions qui contestent cette affirmation.
MdB : Cela signifie-t-il que d’autres variantes du Coran aient pu subsister et êtres récitées à cette époque?
C. G.: La tradition musulmane reconnaît une quinzaine de textes pré-othmaniens principaux et une douzaine de textes secondaires. Nous ne possédons aujourd’hui aucune de ces variantes de la «vulgate» othmanienne. Mais nous savons par ailleurs qu’en 934 et en 935, les exégètes Ibn Miqsam et Ibn Shannabûdh furent condamnés pour avoir récité des variantes non approuvées.
Ce qui montre que celles-ci ont circulé longtemps.
Il convient également de remarquer que le texte diffusé par Othman pouvait lui-même susciter différentes lectures et interprétations. Et cela pour deux raisons. La première est que le texte ne comportait pas de voyelles brèves et pas toujours les longues, ce qui induit des choix dans l’interprétation des mots. Deuxièmement, l’écriture arabe primitive n’était pas dotée des points diacritiques qui fixent la valeur exacte des signes et qui distinguent une consonne d’une autre.
Des vingt-huit lettres de l’alphabet arabe, seules sept ne sont pas ambiguës et dans les plus anciens fragments du Coran, les lettres ambiguës constituent plus de la moitié du texte.
C’est sous la période omeyyade, et le règne d’Abd al-Malik (685-705) plus précisément, que l’on peut placer la troisième phase de l’histoire du Coran. Certains attribuent au redoutable gouverneur de l’Irak, al-Hajjâj b. Yûsûf (714), plusieurs modifications apportées au texte coranique, mais à ce propos, les sources sont contradictoires. Pour les uns, il aurait seulement remis en ordre les versets et des sourates et rectifié des lectures déficientes; pour les autres, il aurait précisé l’orthographe en introduisant des points. En dépit des contradictions, le califat d’Abd al-Malik constitua un moment déterminant pour la constitution des textes qui nous sont parvenus
MdB: Sur quels points portaient principalement les oppositions musulmanes à la version othmanienne que vous évoquiez précédemment?
C. G.: Ces critiques viennent de savants musulmans qui soulevèrent des objections durant les trois premiers siècles de l’islam. Cela commença avec des compagnons du ?Prophète qui avaient leur propre texte, nous dit-on. D’autres sont allés jusqu’à considérer certains textes comme inauthentiques pour des raisons théologiques et éthiques. Ils visaient notamment les versets 111,1-3 contre Abu Lahab, l’un des grands adversaires de Muhammad; et 74,11-26. Des théologiens de Bassora mirent en doute l’authenticité de ces passages, tout comme certains kharijites pensaient que la sourate 12 (sourate de Joseph) ne faisait pas partie du Coran, car, selon eux, ce conte profane ne pouvait avoir sa place dans le Coran.
On trouve les accusations les plus vigoureuses de falsification du Coran dans les sources chiites avant le milieu du Xe?siècle.
Pour ces derniers, seul Ali, successeur légitime de Muhammad, détenait les authentiques révélations faites au Prophète. Cette version avait été rejetée par les ennemis d’Ali, Abû Bakr et Omar notamment, parce qu’elle contenait des hommages explicites à Ali et à ses partisans et des attaques contre leurs adversaires.
MdB: De quels textes anciens disposons-nous aujourd’hui?
C. G.: Nous ne possédons aucun autographe du Prophète ni de ses scribes.
Les plus anciennes versions complètes du Coran dateraient du IXe siècle. Des fragments, très rares, pourraient remonter à la fin VIIe siècle ou du début du VIIIe. L’un des plus anciens, daté du VIIe?siècle, est conservé à la Bibliothèque nationale de France (voir p. 32). Mais, en l’absence d’autres manuscrits antérieurs au IXe siècle, la datation de ce recueil d’une soixantaine de feuillets ne peut être estimée que par des critères paléographiques.
MdB: Il existe une forte controverse sur la langue originelle du Coran. En quoi consiste-t-elle?
C. G.: Selon la tradition musulmane, le Coran a été écrit dans la langue de Dieu, autrement dit dans l’arabe le plus clair.
Hors pour les chercheurs occidentaux, y compris pour ceux qui reprennent la thèse théologique musulmane, les particularités linguistiques du texte coranique font problème et entrent mal dans le système de la langue arabe. Afin de surmonter cette difficulté, plusieurs hypothèses furent proposées, selon lesquelles l’origine de la langue coranique se trouverait dans un dialecte – disons plutôt une «koinè(langue commune) vernaculaire» – de l’Arabie occidentale marqué par l’influence du syriaque, et donc de l’araméen. Le Coran est une production de l’Antiquité tardive. Qui dit Antiquité tardive, dit époque de syncrétisme. La péninsule Arabique, où le Coran est censé être né, n’était pas fermée aux idées véhiculées dans la région. Les historiographes arabes musulmans les plus anciens, soit de la première ou de la deuxième génération de l’islam, disent que La Mecque avait des relations en particulier avec la ville d’al-Hira, capitale de la tribu arabe des Lakhmides, où vivaient des païens, des chrétiens monophysites et des manichéens. Elle aurait été un des lieux de passage pour l’apprentissage de l’écriture de l’arabe primitif. Quand Muhammad livrait ses premières prédications, un de ses premiers opposants objectait qu’il avait déjà entendu cela à al-Hira. Dans un autre passage du Coran, il est reproché à Muhammad de se faire enseigner par un étranger qui parlait soit un mauvais arabe soit une autre langue.
Il est vrai qu’un grand nombre d’expressions réputées obscures du Coran s’éclairent si l’on retraduit certains mots apparemment arabes à partir du syro-araméen, la langue de culture dominante au temps du Prophète.
MdB: Vous rejoignez ainsi les thèses de Christoph Luxenberg qui, par ailleurs, ne fait pas l’unanimité chez nombre d’islamologues?
C. G.: Christoph Luxenberg considère en effet que des pans entiers du Coran mecquois seraient un palimpseste d’hymnes chrétiennes.
Avant lui, Günter Lüling avait tenté d’établir qu’une partie du Coran provenait d’hymnes chrétiennes répondant à une christologie angélique. Cela me paraît trop automatique et trop rapide. En revanche, Christoph Luxenberg m’a convaincu sur l’influence syriaque dans plusieurs passages du Coran, notamment dans la sourate 100 dans laquelle il voit une réécriture de la première épître de saint Pierre (5,8-9).
On reconnaît dans le Coran des traces évidentes de syriaque. À commencer par le mot Qur’an qui, en syriaque, signifie «recueil» ou «lectionnaire».
Cette influence me semble fondamentale. D’autre part, Angelika Neuwirth [NDLR spécialiste du Coran, université de Berlin] a bien souligné la forme liturgique du Coran. Et des chercheurs allemands juifs ont noté une ressemblance forte entre le Coran mecquois et les psaumes bibliques. Serait-il un lectionnaire, ou contiendrait-il les éléments d’un lectionnaire? Je suis enclin à le penser.
Sans l’influence syriaque comment comprendre que le Coran ait pu reprendre le thème des sept dormants d’Éphèse qui sont d’origine chrétienne? De plus, la christologie du Coran est influencée par le Diatessaron de Tatien et par certains évangiles apocryphes. On peut penser que le groupe dans lequel le Coran primitif a vu le jour était l’un des rejetons de groupes judéo-chrétiens attachés à une christologie pré-nicéenne, avec aussi quelques accents manichéens. l
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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.
Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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