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Les Mythes et les Religions

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 12:57

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Les Mythes et les Religions

Les Mythes et les Religions Nqte

Une des figures la plus connue de la déesse de l’amour et de la guerre se retrouve chez l’Ishtar babylonienne.


 L’étude des textes anciens et les données archéologiques nous permettent sans aucun doute de l’assimiler à Inanna, une déesse sumérienne. Elle est connue pour ses nombreuses prouesses guerrières et son goût pour la violence. Elle contrebalance ce trait de caractère par un grand instinct maternel et un grand désir d’attraction. L’emprise qu’elle a sur les dieux, les hommes et les animaux est illustrée par son emblème qui est la chouette, oiseau nocturne de proie.

Isis. Quels noms pourrait-on donner à cette déesse guerrière dont le désir était sans fin ?

Mythologie perse : Anahita, Qadesh
Mythologie mésopotamienne : Ishtar et Inanna
Mythologie hourrite : Hébat, Shaushga
Mythologie hittite : Hannahanna
Mythologie phénicienne : Astarté, Qadesh, Ashtart, Anat, Atargatis, Shalim, Marie l’Egyptienne
Mythologie arabe : Allat
Mythologie égyptienne : Nephtys (Nebet-Hut), Anat, Qadesh, Marie l’Egyptienne
Mythologie grecque : Athéna, Aphrodite, Ariane, Erigoné
Mythologie nordique : Freya, Morrigane
Mythologie maya : Coyolxauhqui
Mythologie hindoue : Mahishâsuramardinî, Durga, Kali, , Saravastî
Mythologie juive : Oholiba
Mythologie chrétienne
 : Marie-Madeleine


Dans l’épopée de Gilgamesh, Ishtar est accusée de provoquer la mort journalière de son époux lion. L’emblème par excellence de cette déesse est le lion. La déesse en surmonte un dans de nombreuses représentations. Le lion est un symbole très régulièrement associé à Vénus. On qualifie Vénus dans de nombreux textes anciens, d’étoile du matin et d’étoile du soir.  Le soleil à son lever fait progressivement disparaître l’éclat de Vénus au matin, celle-ci ne réapparait qu’au soir sous le nom de l’étoile du soir. Ashtart est l’étoile du soir phénicienne, épouse d’Ashtar le dieu lion étoile du matin. Pour prouver que les 2 lions étoiles ne forment qu’un, en Egypte il existe le signe ‘kr qui est un hiéroglyphe où l’on voit les 2 lions soudés entre eux. Ces 2 lions sont le symbole par excellence du nouveau soleil Horus qui renaît en sortant de la colline primordiale. Ashtart est parfois représentée nue tenant des lotus qui sont ses attributs habituels. La déesse a un visage de lionne avec une coiffe hathorique. Dans les textes de Ras Shamra, Shalim est l’étoile du soir.  On raconte que Shahar et Shalim sont associées à la déesse solaire et l’aident à recueillir du venin de serpent pour dissiper les gros nuages qui planent sur Terre. Qadesh, déesse phénicienne, est représentée debout sur un lion dont l’emblème est une croix symbole de Vénus. La version arabe se retrouve chez Allat. Elle est laGrande déesse de la fécondité et la guerre. On la représente accompagnée d’un lion. On retrouve des vestiges liés à cette déesse à Palmyre. Elle apparaît sur des tessères, des stèles babyloniennes. On la représente souvent debout et armée, assise entre 2 lions ou parfois dressée sur un lion comme à Hatra. 


1) Qadesh au musée du Louvre, 2) double lion égyptien, 3) Durga grotte d'Ellora, 4) Allat temple de Baalshamin à Palmyre 5) Ishtar au British Museum 6) Mahishâsuramardinî grotte de Tamil Nad

Ces 2 lions sont assimilés parfois à des chats. En effet Freya, la déesse protectrice des passions de l’esprit et de la chair, conduit un char tiré par 2 chats. Seule Frigg la femme d’Odin la dépasse en beauté. Freya est une femme faucon (tout comme Horus) qui réside à Folkvang, le Champ-des-Armées. Elle parcourt les plaines où se sont entre-tués les guerriers. Elle peut emmener la moitié des morts aux combats, l’autre moitié est emmenée par Odin. Son mari l’a quitté pour voyager dans des pays lointains. Ainsi elle pleure sans cesse après lui. Nous voyons ici Freya comme une pleureuse divine, fonction qu’on retrouve également chez Nephtys (appelée aussi Nebet-Hut). C’est une déesse égyptienne qui aide Isis à reconstituer le corps d’Osiris et à l’embaumer. Les 2 déesses vont se transformer en êtres volants au-dessus de la dépouille pour la protéger jusqu’aux funérailles. Ce rôle funéraire est également associé à Hannahanna, la déesse hittite, reine des abeilles. Elle tente maladroitement de retrouver Telepinu en envoyant une abeille à sa recherche (son fils dieu de l’orage participe également). L’abeille doit piquer les pieds et les mains de Telepinu. Elle doit le mettre debout et le purifier avec de la cire et enfin le ramener auprès d’Hannahanna.

Les Mythes et les Religions K1yw

Nephtys dans la tombe Khabekhenit. Source : [url=http://jfbradu.free.fr/egypte/LES TOMBEAUX/LES HYPOGEES/VALLEE-DES-ARTISANS/tombe-khabekhenit.jpg]http://jfbradu.free.fr/egypte/LES%20TOM ... khenit.jpg[/url].

Marie-Madeleine est également une grande pleureuse. Un passage très intéressant d’elle se trouve en Luc 8:2 où on raconte que plusieurs femmes furent guéries d’esprits mauvais et de maladie : « Marie, appelée la Magdaléenne, de laquelle étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chouza, intendant d’Hérode, Suzanne et plusieurs autres, qui les assistaient de leurs biens ». Ce passage fait référence aux 7 portes des enfers que doit passer Ishtar/Inanna. En Luc 7:38, on apprend qu’une pécheresse a arrosé les pieds de Jésus avec ses larmes. Il s’agit de Marie-Madeleine la pleureuse. Tout comme Marie et Marie-Madeleine sont au pied de Jésus lorsqu’il est sur la croix, Isis et Nephtys sont les pleureuses d’Osiris. La punition d’Ereshkigal (la reine du Kigal) envers Ishtar/Inanna a été la mort rituelle pour avoir causé la mort de son époux. Marie-Madeleine est également connue sous son nom de Marie l’Egyptienne. Des textes complémentaires à la Bible nous racontent une histoire  qui semble avoir pris naissance chez les Palestiniens au VIème siècle. Marie l’Egyptienne raconte à un ascète de 54 ans appelé Zosime, qu’elle est tombée dans la débauche et qu’elle a un mal fou à combler ses désirs. Elle a eu une multitude d’amants. Pour vaincre ses désirs, elle a vécu 17 ans dans un désert, avec pour seule nourriture 3 pains. A la fin de sa vie, Zosime découvre son corps près d’une rivière et il demande à un lion de creuser de ses griffes une fosse pour pouvoir l’y enterrer et finalement lui permettre le voyage aux enfers.

Un texte fort connu nous parle la descente d’Ishtar aux enfers. Ce texte fut découvert dans le temple de Ninive. C’est une version écourtée du texte appelé « la descente aux enfers d’Inanna ». Cette déesse décide de se rendre aux enfers, dans le royaume d’Ereshkigal la reine des enfers, pour retrouver son époux Tammuz et le réssusciter. Ishtar descendra aux enfers en passant par 7 portes. Elle est obligée de se dévêtir progressivement en passant les différents niveaux. Il s’agit d’un rite visant à la déesse de s’absoudre de ses pêchés (les 7 péchés capitaux). Au terme de cette descente, Ishtar meurt ce qui provoque l’arrêt des accouplements des hommes et des animaux sur terre. Elle recherchait chaque année son époux aux enfers. On célébrait un mariage sacré entre ces 2 époux. Cette mort provoquée par une autre déesse est la même pour Ariane, fille de Minos le taureau roi des enfers. Ariane est tuée de manière violente par Artémis sous l’investigation de Dionysos. Celui-ci était en fait jaloux de Thésée car il a été l’amant d’Ariane. Elle est la déesse de la croissance printanière. Elle se pend au platane, arbre qu’il lui est consacré, tout comme Odin et également Erigoné qui se pend à un pin. Pour séduire Dionysos, Erigoné se transforme en grappe de raisin. Apprenant la mort de son père, elle se pend de désespoir. Le but est de redonner vie à la végétation. La mort de cette déesse pendue à l’arbre signifie qu’elle meurt et descend aux enfers avant de remonter au printemps.
Le désir charnel et les infidélités qui en découlent font partie intégrante de la déesse grecque Aphrodite. Elle est mariée à Héphaïstos, ce qui ne l’empêche pas de vivre de très nombreuses aventures avec d’autres dieux. L’adultère d’Aphrodite avec Arès (le dieu de la guerre grecque) est révélé par le dieu Hélios, qui sera maudit (ainsi que sa descendance) par la déesse. Héphaistos finira par pardonner les infidélités d’Aphrodite. Celle-ci est également la patronne de la prostitution sacrée. Comme les filles du roi de Chypre refusent de l’honorer, elle les pousse à la prostitution. On célébrait celle-ci notamment à Aphaca qui est l’un des sanctuaires les plus célèbres de Phénitie (à une journée de marche de Byblos). Ce site comprenait un temple renommé d’Aphrodite-Astarté en principe fondé par Kinyras, roi de Chypre. Le site était célèbre pour ses rites de prostitution sacrée. Astarté est la souverraine céleste en Phénicie qui se serait éprise de son gardien divin Kombabos.

Ishtar est également considérée notamment comme l’épouse d’An (la particule AN signifie ciel). On l’appelle justement « la Reine du ciel ». C’est probablement la raison pour laquelle beaucoup de noms de la déesse contiennent cette particule. La déesse reine du ciel et de la terre pour les Hourrites est Hébat (Hépat).Celle-ci est une déesse hourrite femme de Teshub. Ils ont pour fils Sarruma, dieu de l’orage. Hébat est appelée la déesse solaire de la cité d’Arinna. Dans le sanctuaire de Yazĭlĭkaya (à côté de Boǧazköi), on représente Hébat au côté de l’aigle bicéphale. Anat (Hanat), une déesse phénicienne porte aussi un nom similaire : « la maitresse des cieux élevés ». C’est une déesse guerrière qui est la maitresse des aigles parmi lesquels elle plane. Ce caractère la probablement suivie en Grèce où elle est devenue Athéna et cela explique pourquoi son attribut est la chouette, un autre rapace mais cette fois-ci nocturne. L’aigle tient souvent dans son bec un serpent. Ce serpent lui confère l’immortalité qu’il tient dans son bec ou dans ses serres. Le serpent est bien le symbole de l’immortalité qui permet de guérir et on le retrouve dans le caducée de la médecine. Le culte d’Anat était répandu en Syrie et en Palestine mais également en Egypte. Elle persiste jusqu’à l’époque hellénistique dans certains milieux phéniciens. Au début du VIIe siècle, elle n’est vénérée qu’avec certitude à Chypre. La rivalité d’Anat et du dieu Yam n’est qu’une autre version de la lutte entre Athéna et Poséïdon. Le texte bilingue de Lapéthos découvert sur un talon de lance dans un sanctuaire d’Athéna à Idalion prouve qu’Anat et Athéna étaient confondus.

Athéna est également une déesse de l’amour et de la guerre. Elle est représentée debout, le casque en tête, le bouclier dans la main gauche et le bras droit qui brandit une lance. Athéna est connue par sa naissance toute particulière. On raconte que Zeus après avoir avalé Métis sur le point d’accoucher, souffre d’une terrible mal de tête et qu’Héphaïstos lui fend le crâne avec une hache. Il en sort Athéna vêtue d’une armure, d’un casque et prête au combat. On la considère comme la déesse du tissage. Ce rôle est également attribué à la déesse aztèque Coyolxauhqui. Elle est la déesse guerrière sœur de Huitzilopochtli qui a poussé ses frères à décapiter sa mère. Huitzilopochtli sort armé du ventre de sa mère et tue ses frères, sa sœur et tout ceux qui avaient comploté contre sa mère. Cette naissance est céleste et identique pour la déesse guerrière hindoue appelée KaliCelle-cisort du front de Durga. Selon le texte Devi-Mahatmya, lors du combat contre Canda et Munda, la déesse Durga qui est assise sur un lion au sommet de l’Himâlaya est tellement en colère que sont teint devient noir et de son front jaillit Kâlî au visage terrible armé d’une épée et d’un lasso. Elle tient à la main un bâton multicolore, orné d’une multitude de crânes. Elle est vêtue d’une peau de lion. Elle est horrible à voir. Elle détruit énormément de démons, d’éléphants, et de chevaux qu’elle avale et déchire à belle dent. Tout comme Athéna, Saravastî sort du front de Bhrama. Elle est considérée comme l’épouse de Brahma. On la réprésente souvent avec le livre pustaka qui contient les formules du Sacrifice. Parmi ses attributs on retrouve notamment la fleur de lotus (padma). Les montures ou véhicules sont un lion, un oiseau l’anser qui est un oiseau aquatique et la monture de Brahma, le bélier ou le paon. Elle porte parfois une calotte crânienne appelée Kapäla. Certains textes remplacent Bhrama par Vishnou ou par Krishna.

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Athéna - Musée du Vatican. 

La fleur de Lotus semble être un symbole souvent associé à la déesse de l’amour et de la guerre. Lors de la rédaction de cet article, il me semblait que Lakshmi correspondait à l’archétype de la déesse de l’amour et de la guerre, néanmoins plusieurs raisons m’amènent à refuser aujourd’hui cette hypothèse. Je laisse l’ensemble des arguments qui m’avaient amené à tord à cette conclusion : « Lakshmi est une déesse hindoue, femme de Vishnu. D’après la Praçnottaramâlâ, ce sont des fleurs de lotus qui soutiennent Vishnu. Lorsque cette déesse a 2 bras, on la représente avec 2 lotus ou un lotus et un fruit. On a représenté cette déesse également entre 2 éléphants qui l’aspergent. Cette déesse est également vénérée en Indonésie. A Bali, un mythe raconte que Lakshmi à dû se soumettre à l’amour de Vishnou et elle en serait morte. Le riz est alors surgi de son nombril, après que son corps ait été enterré. Un autre partenaire sexuel de cette déesse est Agni Jatavedas (Agni est justement une image d’Horus, le fils d’Osiris). Cette déesse est également associée à Indra le roi des dieux, qui est le dieu responsable des orages et de la pluie. » 


En effet aujourd’hui, Lakshmi apparaît à mes yeux comme une divinité distincte. Le principal argument est qu’elle est plus considérée comme la mère de l’humanité et des dieux. Ce rôle ne semble pas être associé généralement à la déesse de l’amour et de la guerre.

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Lakshmi, la déesse hindoue au lotus. Source : http://users.skynet.be/lotus/lotus/lotus0-fr.htm

Qadesh également associée au lotus semble quant à elle davantage caractériser la déesse de l’amour. Elle est une déesse (d’origine perse introduite en Egypte) qui symbolise la volupté et le désir charnel. On la représente nue et souvent sur un lion. Elle tient dans ses mains à la fois des serpents et des lotus, attributs de l’érotisme. Le serpent qu’elle peut offrir symbolise l’immortalité confèrée au dieu qui partagera sa couche. Les serpents sont le symbole par excellence de l’immortalité par leur renouvellement de la peau. Les fleurs de lotus symbolisent la vie renouvelée.

La déesse de l’amour et de la guerre est célèbre par sa beauté légendaire qui rendit fou beaucoup d’hommes. L’Anat perse appelé Anahita est d’une envoutante beauté. Dans les textes, les adjectifs pour la qualifier sont les suivants : puissante, brillante, de taille élevée, majestueuse, jeune fille, belle, à la large ceinture, à la taille élancée, noble par son visage brillant, ornée d’un brillant diadème d’or, ornée d’un manteau du plus séduisant aspect couverts d’ornements d’or. On retrouve encore dans sa représentation une association au lion. Cette divinité fut propagée au Proche-Orient par les prêtres zoroastriens. Anahita est assimilée à Nana, unedéesse d’origine suméro-akkadienne, qui est également représente flanquée de son lion. Elle fut adoptée par les peuples de Sogdiane. Toutes les déesses abordées plus haut sont toutes d’une beauté prodigieuse.

Au terme de cette étude, nous pouvons retracer une histoire autour de la déesse de l’amour et de la guerre. Celle-ci naîtra sous la forme de l’Athéna guerrière et représentée par l’astre Vénus colérique. Pendant une bonne partie de sa vie, la déesse de l’amour et de la guerre vivra dans la douleur du désir inassouvi, et d’un besoin constant de reconnaissance envers ses pères (An et Seth). Cette soif l’amènera probablement à étendre son influence et entrera en guerre contre d’autres dieux. Ce besoin d’attention se répercutera dans les très nombreux temples construits en son honneur de par le monde. Elle s’éprendra du dieu de la sagesse, de l’agriculture, de l’eau. Ce dieu est alors intiment lié à la déesse des enfers Ereshkigal appelée également Isis, Artémis,…L’union qui en découlera provoquera la mort du dieu et Ishtar devra subir le rituel aux enfers afin de s’absoudre de ces pêchés. Isis et Nephtys (Marie et Marie-Madeleine) seront les 2 grandes pleureuses du dieu mort qui seront gardiennes du corps d’Osiris. Horus naîtra et Nephtys deviendra sa nourrice mais également sa maîtresse. La disparition du taureau soleil survenue au moment de l’apparition de la lionne vénusienne le soir sera une image de ce qu’aura été le couple Enki avec la déesse de l’amour et de la guerre : un instant éphémère.

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Psaumes 33:13 Du haut des cieux YHWH regarde, il voit tous les enfants des hommes ; 14 du lieu de sa demeure, il observe tous les habitants de la terre, 15 lui qui forme leur coeur à tous, qui est attentif à toutes leurs actions.


Ne devez rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres ; car celui qui aime son semblable a accompli [la] loi. Romains 13:8
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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 12:58

La fin de l’Empire néo-babylonien sous Nabonide

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Nabonide est le dernier des souverains de l’Empire néo-babylonien qui a succédé à l’Assyrie ; bien qu’ignoré dans la Bible, plusieurs documents nous confirment son existence. Son règne de 18 ans est atypique par rapport à ses prédécesseurs, notamment en ce qui concerne le culte des divinités majeures. Le règne de Nabonide sera le déclencheur d’une nouvelle réorganisation au Moyen-Orient et permettra l’émergence de l’Empire Perse. Cet article s’attachera à mettre en évidence les particularités de sa vie, au travers des traces écrites, et tentera d’éclaircir certains points de la situation politico-religieuse de cette époque.

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Empire néo-babylonien en vert ("le croissant fertile"). 

Nabonide est une des plus énigmatiques figures babyloniennes. Il a remagné d’anciennes traditions. On dit qu’il a usurpé le trône de LabašiMarduk, le petit fils de Nabuchodonosor II. (célèbre pour la déportation des Juifs de Jérusalem, celui-ci est un roi babylonien de l’Ancien Testament). Plusieurs textes précisent que Nabonide vénérait le dieu lune Nanna-Sîn (Su’en en Sumérien, Shahar en araméen), à l’instar de la plupart de ses prédécesseurs vouant un culte particulier à Mardouk. Les détails manquent pour retracer précisément sa vie, néanmoins les écrits découverts sont pour la plupart surprenants. Comme base de recherche, les documents principaux que j’ai identifiés sont les suivants :

1) Le cylindre de Naboni de : un cylindre découvert à Sippar précisant les travaux réalisés au temple de Nanna-Sîn à Ur par Nabonide. Le texte se termine par une dédicace à son fils Balthazar.

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Cylindre de Nabonide découvert à Sippar. 

2) L’autobiographie d’Adad-guppi (une prêtresse vénérant Ningal, Nusku, Sardannunna et tout particulièrement Nanna-Sîn): ce texte contient la plus explicite description concernant l’origine de la famille de Nabonide. Adad-guppi, la mère de Nabonide, aurait introduit son fils après de Nabuchodonosor II et auprès du roi de Babylone Nériglissar, suite à un appel lancé par le dieu Nanna-Sîn. Selon ce récit, Harran aurait été détruit suite à l’abandon de cette ville par Nanna-Sîn.


3) Le cylindre de Cyrus : un cylindre circulaire en limon conservé au British Museum. Ce texte critique violemment Nabonide. Marduk cherche un roi pour le remplacer. Il s’agira de Cyrus II.  L’entrée de Cyrus II dans la ville est décrite comme pacifique. L’auteur de ce document considère Cyrus II comme le roi légitime. Celui-ci est qualifié de bien-aimé de Marduk (l’Enlil des dieux) et le bien-aimé de Nabu, le dieu mésopotamien de l’écriture.

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Cylindre de Cyrus. 

4) La chronique de Nabonide : ce texte babylonien conservé au British Museum nous apprend que Nabonide a séjourné dans la cité de Tema (Taima, cf carte ci-dessus) et que son absence à Babylone empêchait la célébration d’un festival annuel appelé akītu. La prise pacifique de Babylone par Cyrus II est également mentionnée. Nabonide sera capturé et les dieux retourneront dans leurs lieux saints.

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Chronique de Nabonide. 

5) Verse Account of Nabonidus : cette tablette mal conservée du British Museum décrit les actions et les effets négatifs du règne de Nabonide. En effet, nous apprenons que le commerce a été interrompu car les routes sont bloquées, la joie du peuple a disparu, Nabonide s’est livré à l’impiété. Il a décidé de créer une statue non traditionnelle en l’honneur du dieu Nanna-Sîn à Harran. De plus, la reconstruction du temple Ehulhul (pour abriter cette statue) de Nanna-Sîn à Harran empêche la réalisation d’une fête sacrée : le festival akītu le jour du nouvel An mésopotamien. Nabonide a également placé un taureau sauvage devant ce temple tout comme l’Esagil, le célèbre temple babylonien, ce qui est considéré comme un sacrilège. Tout comme dans l’autobiographie d’Adad-guppi, Nabonide a été désigné par Nanna-Sîn pour exercer la royauté. Il confiera le pouvoir à son fils Balthazar en son absence en Arabie. Il y tuera le prince de la ville de Tema qu’il fortifiera ensuite. Il y construit un temple comparable à celui de Babylone en forçant les habitants à réaliser de grands travaux. Le texte se termine par l’intervention de Cyrus II qui détruit tout ce que Nabonide a construit par les flammes et les habitants de Babylone sont dès lors joyeux. Un passage étrange précise que le dieu Ilte’ri lui aurait montré une vision et lui aurait permis de tout connaître. Il faut peut-être voir cette divinité comme Nanna-Sîn et/ou le dieu lunaire araméen.


«  (L’image) est ornée de […] en lapis lazuli, couronné d’une tiare, son apparence est celle de la lune d’éclipse ( ?), le geste de sa main est celui du dieu lugal SHUDU, ses cheveux atteignent le piédestal et devant elle se trouve le Dragon Tempête et le Taureau sauvage ». (Source : LACKENBACHER S., 1992.)

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Verse Account of Nabonidus.

6) L’installation d’En-nigaldi-Nanna, fille de Nabonide, comme prêtresse de Nanna à Ur : Texte qui concerne la reconstruction de l’Egipar, le quartier résidentiel de Nanna-Sîn à Ur et l’installation de la fille de Nabonide comme prêtresse de Nanna-Sîn à Ur.

7) La prière de Nabonide : ce texte nous précise la véritable raison du séjour de Nabonide à Tema en Arabie. Celui-ci aurait été malade. Dan’el, un prophète au service de Yavhé lui apprend que sa maladie est une punition de Yavhé. Nabonide confesserait alors ses péchés mais son fils Balthazar serait finalement tué.

8.) Le livre de Daniel : ce texte de l’Ancien Testament est plus qu’énigmatique car il reprend des passages de la vie de Nabonide sans pour autant le citer. Il semblerait que les scribes glorifiant Yavhé auraient omis délibérément de mentionner Nabonide et l’aurait amalgamé dans la vie de Nabuchodonosor II. En effet,  nous retrouvons un passage concernant la construction d’une statue colossale de 60 coudées. De plus Balthazar serait le fils de Nabuchodonosor II et non plus de Nabonide. Le livre de Daniel préciserait la cause de la mort de Balthazar lors de la prise de Babylone : il aurait profané les vases sacrés provenant de Jérusalem.

La royauté de Nabonide est légitimisée par le dieu Nanna-Sîn, une série d’évènements obscurs concernant cette divinité va déclencher la montée au pouvoir de ce nouveau roi. Dans la 16ème année du règne de Nabopolossar (fondateur de l’Empire néo-babylonien), Nanna-Sîn en colère abandonne sa cité Harran et son temple. Il s’envole dès lors pour les cieux. La mère de Nabonide Adad-guppi qui était dévouée à ce roi (par la suite également à Nebuchodonosor II et Nériglissar) mentionne qu’elle a réalisé de maints efforts pour maintenir le culte de Nanna-Sîn et pour apaiser sa colère. Elle vénérait également les divinités suivantes Ningal, Nusku, Sardanunna, Shamash et Ishtar. Sa dévotion pour Nanna-Sîn était telle que ce dieu a entendu ses prières et sa rage était alors apaisée. Nabonide a été appelé par Nanna-Sîn afin qu’il devienne roi.

Bien que les premières années de son règne soient dans la lignée de ses prédécesseurs, Nabonide réalise de profondes réformes. Il rénove dans la 2ème année de son règne l’Egipar, le quartier résidentiel de Nanna à Ur et il installe sa fille En-nigaldi-Nanna comme prêtresse. Nanna-Sîn décide de retourner dans son temple Ehulhul à Harran (ville archéologique localisée dans le sud-est de la Turquie actuelle). Nabonide restaure cette ville. Il sollicite l’aide de Cyrus II, le roi d’Anshan, pour conquérir la ville. Le roi des Mèdes, Astyage, est au courant et tente de convoquer son petit-fils Cyrus II mais il refuse. Harran est finalement conquis. Le texte « Verse Account of Nabonidus » précise le changement de politique de Nabonide par rapport à ses prédécesseurs. Il déplace plusieurs divinités à Babylone, il bloque les routes commerciales ; à Harran, il fait bâtir une statue colossale dédiée à Nanna-Sîn, il force ses habitants à des travaux forcés et il réaménage les plans du temple de l’Ehulhul à sa convenance. Cet ensemble de réformes est très mal perçu car Nabonide modifie considérablement les traditions ancestrales.

Dans la 7ème année de son règne, Nabonide s’exile pour la cité de Tema, tandis que son fils Balthazar et son armée restaient dans le pays d’Akkad. C’est à cette époque que le festival akītu célébré le jour du nouvel An est interrompu par Nabonide. Au cours de cet évènement, Marduk et Nabu étaient célébrés. Le « cylindre de Nabonide » évoque un complot de Nabonide pour empêcher la vénération de Marduk. Malgré le peu de recoupements disponibles, cette idée est plausible. L’absence de célébration de l’akītu devait être vue comme un haut sacrilège par le clergé de Marduk.

L’Enlil des dieux, Marduk, est terriblement en colère en entendant les plaintes des habitants (cette colère est clairement décrite dans le « cylindre de Cyrus »). Les dieux ont quitté leurs lieux saints pour être emmenés à Babylone par Nabonide. Marduk cherche à travers tous les pays un roi. Il appelle Cyrus II, le roi d’Anshan, le fils de Cambyse, qui était alors nommé roi de l’univers. Le Pays de Guti et les Mèdes s’inclinent à ses pieds. Ce n’est que le début d’une lutte pour le pouvoir. En l’absence de Nabonide à Babylone, son fils Balthazar assure le maintient de l’ordre et de discipline à sa place.

Nabonide retourne à Babylone au cours de la 17 ème année de son règne. La raison de son départ est mentionnée dans l’écrit apocryphe appelé « la prière à Nabonide ». Il se serait exilé pendant 10 ans à Tema car il était souffrant. Sa raison de sa maladie est, selon ce texte, divine. Il s’agirait d’une punition de Yavhé, le dieu de l’ancien Testament. Dan’el, un prophète, lui explique cette sanction et Nabonide confesse ses pêchés. De retour à Babylone, la fête de l’akītu est à nouveau célébrée. Contrairement aux textes qui ne font que mentionner le retour de cette célébration, « la prière de Nabonide » le justifie. En effet, Nabonide s’est excusé pour son affront envers Yavhé et la fête de l’akītu peut à nouveau être réalisée. Il faut se rendre compte qu’à cette époque les Juifs vénérant Yavhé avaient subi de nombreux troubles. Ce peuple avait été disséminé dans tous le Moyen-Orient notamment à cause de Nabuchodonosor II. Le sort des Juifs était entre les mains de Yavhé qui avait provoqué la destruction de son berceau initial. L’Ancien Testament précise que la population s’était écartée des règles imposées par Yavhé. Le clergé de celui-ci ne voyait certainement pas d’un bon œil le blasphème de Nabonide à son encontre lorsqu’il considéra Nanna-Sîn comme le seul et unique Dieu, modifiant ainsi les traditions séculaires.

Cyrus II légitime aux yeux de Marduk, conquiert Sippar et Babylone de manière pacifique. Il capture Nabonide. La conquête pacifique de Babylone n’est qu’évoqué que dans 3 textes : « La Chronique de Nabonide », The Persian Verse Account » et le « Cylindre de Cyrus ». Ce dernier mentionne l’entrée de Cyrus II dans Babylone grâce à Marduk. Le sort du fils de Nabonide, Balthazar, est tout autre. Il sera tué car son affront envers Yavhé a été intolérable. En effet, le « Livre de Daniel » mentionne qu’il a profané les vases sacrés en provenance de Jérusalem. Les dieux (les statues des dieux) que Nabonide a emportés à Babylone sont replacés dans leurs lieux saints.

Nabonide, bien qu’éphémère à l’échelle de l’histoire du Moyen-Orient, a bouleversé les peuples de cette région. Sa vénération pour le dieu Nanna-Sîn lui a causé sa perte. C’est comme si une autorité suprême (Yavhé) détenait le monopole des décisions et avait décidé de changer la situation politique dans cette région. Le règne de Nabonide a marqué un revirement de la suprématie des villes mésopotamiennes sur cette région. Marduk a donné les règnes du pouvoir à Cyrus II et la Perse sera l’un des plus grands et des plus puissants Empires que le Moyen-Orient n’est jamais connu.

Bibliographie

CHAVALAS M. W., 2006. The Ancient Near East : historical sources in translation. Blackwell Publishing, USA. 445 p.

FERREIRA M., 2011. Le cylindre de Cyrus à Téhéran. http://www.teheran.ir/spip.php?article1325 Consulté le 22 janvier 2012.
LACKENBACHER S., 1992. Un pamphlet contre Nabonide, dernier roi de Babylone. Dialogues d’histoire ancienne. Volume 18, Numéro 18-1. pp 13-28.
PARROT A., 1960. GADD. C. J. The Harran Inscriptions of Nabonide. Extrait d’Anatolian Studies, VIII (1958), pp. 35-92. Syria, Volume 37, Numéro 37-1-2. pp. 194-196

POGNON H., 1907. Inscriptions sémitique de la Syrie, de la Mésopotamie, et de la région de Mossoul. Gabalda, Paris, 277 p.
SCHEIL V., 1895. Une nouvelle inscription de Nabonide. Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Volume 39, Numéro 3. pp. 220-230.

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 12:59

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Découverte du vieux-perse


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La célèbre Pierre de Rosette, découverte lors de la campagne militaire de Napoléon Bonaparte en Egypte en 1799, est le premier texte égyptien bilingue connu (grec et égyptien). Alors qu’on ne comprenait pas encore l’égyptien, cette découverte fut inespérée pour le déchiffrement des hiéroglyphes. Au XVIIIème siècle, il ne s’agissait pourtant pas d’un cas unique : le vieux-perse a été également déchiffré grâce à la découverte d’inscriptions trilingues.


La célèbre Pierre de Rosette, découverte lors de la campagne militaire de Napoléon Bonaparte en Egypte en 1799, est le premier texte égyptien bilingue connu (grec et égyptien). Alors qu’on ne comprenait pas encore l’égyptien, cette découverte fut inespérée pour le déchiffrement des hiéroglyphes. Au XVIIIème siècle, il ne s’agissait pourtant pas d’un cas unique : le vieux-perse a été également déchiffré grâce à la découverte d’inscriptions trilingues.

Les récits des historiens grecs tels qu’Hérodote, Xénophon et de Thucydide ont longtemps nourri des Européens, tentés de redécouvrir les vestiges de l’empire perse. Au XVIIIème siècle, un ensemble de voyageurs se rendent à Persépolis en Iran et réalisent des copies d’inscriptions, sans néanmoins réussir à les déchiffrer. Le savant danois Carsten Niebuhr relève des inscriptions de Darius et de Xerxès. Il est le premier à constater que ces écritures sont de trois types. Plus tard, ces écritures se révèleront être le vieux-perse, l’élamite et le babylonien (voir l’exemple ci-dessous pour mieux juger de l’aspect de ces 3 écritures).

 Le philologue allemand Georg Friedrich Grotefend étudie les inscriptions copiées par Carsten Niebuhr (l’inscription a de Darius à Persépolis et l’inscription e de Xersès à Persépolis). Il suppose que les inscriptions comprennent le nom des rois perses mentionnés par le grec Hérodote. Sur base de la longueur des mots et de la répétition de plusieurs mots, il parvient à identifier 3 noms - Darius, Xersès et Hystape – même s’il se trompe pour certaines lettres. Sous cette impulsion, d’autres chercheurs aident au déchiffrement du vieux-perse (Saint-Martin, Burnouf, Lassen, Beer, Jacquet, Westergaard,…).

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Reproduction d’une des 4 tablettes de fondation de Persépolis (elles sont toutes la version d’un même texte). La partie du haut est du vieux-perse, celle du milieu de l’élamite et celle du bas du babylonien. Ces tablettes soit en or soit en argent sont dédiées à Darius 1er, un grand roi de l’Empire perse. Elles précisent en trois langues l’étendue de son royaume et légitimisent son pouvoir délégué par le dieu Ahura mazda. Ce texte bien qu’appelé « tablette de fondation » ne mentionne pourtant pas de constructions.

Traduction de la tablette de fondation de Persépolis : « Darius le grand Roi, Rois des Rois, le Rois des pays, le fils de Vishtaspa l’Achéménide. Le roi Darius dit : ‘Ceci est le royaume que je possède depuis le pays des Cakas qui sont de ce côté de la Sogdiane jusqu’à Kush, depuis l’Inde jusqu’à Sardes. Voici ce qu’Ahura Mazda m’a accordé, lui qui est le plus grand des dieux’. Que Ahura me protège ainsi que ma Maison » (Source : GHIRSHMAN R., 1963).


Il faut attendre les recherches du militaire et diplomate britannique Henry Rawlinson pour faire davantage progresser le déchiffrement du vieux-perse. Il n’est que vaguement au courant des travaux en cours en Europe, mais il parvient à reconnaître le nom des souverains achéménides du mont Elvend, à proximité d’Hamadā (l’ancienne capitale de la Médie appelée également Ecbatane, dans l’actuel Iran). Il prend d’énormes risques pour recopier les inscriptions de la célèbre fresque de Béhistun dans la province de Kermanshah en Iran, étant donné l’accès très difficile de cette paroi rocheuse. Par l’étude du sanskrit, de l’avestique, du pehlvi et de la lecture des travaux sur ces langues (notamment ceux d’Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron qui a étudié l’avestique lors d’un voyage en Inde), il parvient à interpréter correctement 14 des 15 derniers signes restants du vieux-perse. Il étudie également l’inscription du 3ème type comprenant plus de 200 signes différents, apparentée à l’arabe, à l’hébreu et à l’araméen. L’écriture du second type ne comprend qu’une centaine de signes différents, mais elle est plus difficile à déchiffrer car elle ne présente apparemment pas de filiation avec d’autres langues. Alexander Sayce est le premier à identifier cette écriture comme celle de l’Elam (ancien pays occupant le sud-ouest de l’Iran) et il l’appelle tout naturellement l’élamite.

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Célèbre inscription de Béhistun en Iran, qui a permis notamment le déchiffrement du vieux-perse, la langue des souverains achéménides. Sur ce bas-relief, on aperçoit le roi Darius tenant un arc. Il fait un signe de la main droite à Ahura Mazda. Celui-ci lui répond en faisant aussi un signe de la main droite et il tient dans sa main gauche un anneau. On représente les rois capturés devant Darius (Gaumāta, Açina, Nadintabaira, Fravarti, Martiya, Čiçantaxma, Vahyazdāta, Araxa, Frāda, Skunxa). Les inscriptions trilingues sont disséminées un peu partout autour des ces représentations. Le dieu Ahura Mazda occupant la position centrale est surmonté d’une tiare. Son buste émerge d’un anneau d’où émerge une queue, 2 ailes et les 2 pattes d’un oiseau de proie. La version en vieux-perse comporte 76 paragraphes, et les versions élamites et babyloniennes 69 paragraphes. Les mots en vieux-perse retrouvés dans la version élamite suggère que ce soit la version en vieux-perse qui soit la première réalisée. 

L’ensemble des travaux d’Henri Rawlinson permettront alors un saut important dans la compréhension des écritures cunéiformes. Des synthèses de grammaires, glossaires, traductions d’inscriptions vont alors se développer et seront complétées par les nouvelles fouilles réalisées à Suse. Elles augmenteront nos connaissances sur le vieux-perse et sur l’Elamite. De prodigieuses découvertes telles que celle d’une statue de Darius recouverte d’une inscription quadrilingue (vieux perse, élamite, babylonien et égyptien hiéroglyphique) ou des milliers de tablettes à Persépolis complèteront encore nos connaissances sur les langues du Moyen-Orient et notamment le vieux-perse et l’élamite.

Suite à cette description historique concernant le déchiffrement du vieux-perse, la langue parlée par les souverains achéménides, je voudrais vous illustrer sa transcription. Ci-dessous vous pouvez observer le nom du dieu suprême de l’Empire perse Ahura Mazda, gravé tel quel sur de nombreuses inscriptions de divers souverains perses (Ariaramnès, Arsamès, Cyrus II, Darius 1er, Xersès, Artaxersès Ier, Darius II, Artaxersès II, Artaxersès III…). Le nom d’Ahura mazda en vieux-perse a été identifié pour la première fois de manière complète par le danois Christian Rask. On peut constater, dans l’exemple, que le h et deux a sont absents. Plusieurs mots présentent des variantes (absence de certaines lettres) qu’il n’est pas toujours aisé à comprendre. Ahuramazda est écrit en vieux-perse en un seul mot, tandis qu’il est divisé en 2 dans l’Avesta, le livre sacré de la religion mazdéenne. Contrairement au sumérien et l’akkadien, le vieux-perse est formé comme vous pouvez le voir par un ensemble de lettres et non par des syllabes. Le vieux-perse est composé de 3 voyelles, 33 consonnes (dont plusieurs consonnes identiques s’écrivent différemment en fonction de la voyelle qui suit), un séparateur de mot, 8 idéogrammes et 21 nombres. Il se lit de gauche à droite. Visuellement le vieux-perse semble apparenté au babylonien, néanmoins il n’a emprunté que le l, qui n’existait pas en vieux-perse. En effet pour écrire certains noms tels que le Liban, il a fallu recourir à une annotation étrangère. L’invention de cette écriture était inspirée des écritures mésopotamiennes et elle serait destinée à glorifier la  nouvelle royauté (Lecoq P.).

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Nom d’Ahura Mazda en vieux-perse.

On peut se demander pourquoi les inscriptions achéménides étaient souvent écrites en plusieurs langues. Ceci est lié au fait que les Achéménides conservaient les langues des peuples conquis. C’est le cas notamment pour l’élamite qui a été une langue du sud-ouest de l’Iran. Cette langue était celle d’un territoire appelé Elam dont les 2 capitales sont Suse et Anšan, l’actuel site Tall-e Malyān. L’Elamite est une langue d’honneur car presque toutes les inscriptions achéménides comportent une version de cette langue. Des milliers de tablettes administratives élamites ont été découvertes à Persépolis, par les fouilles réalisées par l’Oriental Insititute de Chicago de 1933 à 1934. L’écriture élamite a des liens avec les signes proto-élamites qui n’ont pas pu être déchiffrés jusqu’à présent, étant donné la trop faible quantité de tablettes découvertes. Cette écriture a évolué vers le paléo-élamite et finalement le néo-élamite. La langue élamite est proche de la langue akkadienne. Elle présente la particularité de présenter un grand nombre de suffixes. Il a été tenté de la rapprocher des langues dravidiennes du sud de l’Inde, mais sans grand succès.

J’ai voulu dans cet article vous parler brièvement de quelques langues  perses. Il faut se rendre compte qu’il en existe toute une variété dont il n’est pas toujours évident de retrouver la filiation. On sait par exemple que le vieux-perse a découlé sur le moyen perse (ou pehlevi). Il désigne la langue parthe venue du Nord et parlée à l’époque sassanide (Empire sassanide comprenant l’Iran et postérieur à l’Empire perse). En effet, le moyen perse est connu grâce à des inscriptions sassanides. Cette langue est déjà fort proche dans sa structure du persan moderne (la langue iranienne actuelle). On remarque aussi que des déclinaisons ont complètement disparu, probablement par une intonation sur la syllabe qui précède la finale, ce qui a pour effet de la supprimer avec le temps. On peut également parler de la langue de l’Avesta, le zend ou l’avestique qui serait la langue des Mèdes, qui est apparentée au vieux-perse. L’étude des relations de parenté entre les langues nous permettent de mieux comprendre dans quelle mesure les croyances se sont transmises entre peuples à priori fort différents. Je pense notamment aux croyances communes entre l’Inde et l’Iran. Divers spécialistes tel que Pierre Lecoq, James Darmesteter, Pierre Briant attestent que les peuples iraniens et les peuples indiens possédaient à une certaine époque une langue et  des croyances en commun. La comparaison entre les textes sacrés d’Iran et d’Inde l’Avesta et le Rig-Véda nous amènent à identifier un ensemble de racines ou mots en communs et également un grand nombre d’analogies entre divinités variées. Toute la difficulté réside à savoir pourquoi et comment ces croyances ont évolué.

Sources bibliographiques


- DARMESTETER J., 2006. Ormazd et Ahrimanleurs origines et leur histoire. Elibron Classics, Paris. 360 p.
- FERREIRA M., 2011. Le cylindre de Cyrus à Téhéran. http://www.teheran.ir/spip.php?article1325 Consulté le 22 janvier 2012.
- GHAFFAR D., 2007. Au Journal de Téhéran. Quelle langue parlons-nous ? http://www.teheran.ir/spip.php?article211 Consulté le 7 janvier 2012.
- GHIRSHMAN R., 1963. Perse. Proto-iraniens. Mèdes. Achéménides. Editions Gailimard. 453 p.
- GREGOIRE M., 2001. Arts & civilisations. La Perse. Des origines à l’Islam. Editions Artis-Historia, Bruxelles. 136 p.
- HICKS J., 1977. Les Origines de l’Homme. Les Perses. Editions Time-Life. 157 p.
- LECOQ P., 1997. Les inscriptions de la Perse achéménide. Traduit du vieux perse, de l’élamite, du babylonien et de l’araméen.Editions Gallimard. 327 p.
- PEKARY T., 1961. Le tribut aux Perses et les finances de Philippe l’Arabe. Syria. Volume 38, numéro 38-3-4. pp. 275-283
- RACHET G. Avesta. Le livre sacré des anciens perses. Tome premier. http://misraim3.free.fr/religions_diverses/AVESTA.PDF Consulté le 27 décembre 2011. 255 p.

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:00

Enki et ses nombreux noms dans les mythes et religions

Les Mythes et les Religions Fk3a

Enki est un des dieux les plus connus des mythes et religions du monde au travers de ses nombreux noms (Osiris, Ptah, Azaziel, Odin, Aurvandil, Prométhée, Chronos, Tammuz,…). Dans cet article, nous aborderons ses principales fonctions et son importance dans les croyances du monde…

Un peu partout sur Terre, un dieu était aux centres des croyances anciennes. On le retrouve dans quasi tous les mythes et religions du monde. Ce dieu est polyculturel, il présente un certain nombre d’aspects universels et des caractéristiques particulières qui le distingue très clairement d’autres divinités. Ses noms sont aussi nombreux que les facettes d’un diamant. Il a considérablement influencé nos croyances actuelles. Toutes les divinités qui l’ont côtoyé sur des panthéons divins vont dans le sens d’un être unique. Nous appellerons ce dieu Sa’am (signifiant « beau de visage » avec le syllabaire suméro-akkadien). Cet être porte notamment les noms suivants : Enki, Dumuzi, Tammuz, Osiris, Sokar, Ptah, Amon, Khnum, Min, Taténen, Apis, Pan, Nommo, Odin, Aurvandil, Chronos,  Prométhée, Hadès, Azazel. Il existe encore toute une multitude de dieux non considérées dans cet article, tellement le sujet est vaste…

Pour tous ces noms, il existe de grands signes distinctifs communs. Certains sont moins évidents que d’autres et sont parfois très spécifiques mais uniques. Au premier abord, on a l’impression de rencontrer des êtres bien distincts. Il existe en effet une grande variété de différences mais un ensemble de caractéristiques communes très spécifiques, qui combinées entre elles ne laissent pas de doute sur la filiation entre tous ces personnages. L’être universel dont nous allons entrevoir le rôle comporte les particularités suivantes :

1) Une association à la mort :

- dieu des enfers
- vivant dans un royaume souterrain
- être qui meurt et qui ressuscite dans la plupart des cas

2) Créateur/Père divin
- créateur des hommes, de la faune et de la flore

3) D’une grande Sagesse


4) Un ensemble de fonctions associées
- l’agriculture et la nature
- la fertilité
- l’eau de manière générale, ou un cours d’eau
- la médecine
- être de lumière
- l’art, l’artisanat
- créateur de l’écriture
- un être maîtrisant le feu, la métallurgie et qui transmet ses connaissances à l’homme

5) Des traits physiques ou des caractères associés
- barbu
- beau de visage
- les cornes de bélier ou de bouc
- le taureau sacré
- une couleur de peau verte ou bleue
- le serpent
- assis ou couché

6) Une association avec des entités particulières
- un ou plusieurs grand(s) rival(aux)
- un fils solaire et/ou lunaire
- un parèdre principal voire plusieurs entités féminines sacrées
- le chien/loup issu d’un monde souterrain
- 7 sages

7) De grands symboles
- la croix
- un sceptre de pouvoir
- un arbre/pilier
- une barque ou un char solaire
- le soleil

Les dieux égyptiens Ptah, Amon, Khnum, Min sont très souvent assimilés comme étant une seule divinité. Ils sont tous créateur du monde et des hommes. Ils sont des êtres de lumière. Tous ont un trait divin très spécifique : les cornes de bélier/bouc (voir image ci-dessous). Le dieu grec Pan présente aussi cette caractéristique dans sa représentation. Le sukhurmashu est l’attribut d’Enki/Éa combinant à la fois la chèvre et le poisson, devenant par la suite le signe zodiacal du capricorne. Les cornes de bélier/bouc est une particularité peu commune pour signaler le caractère divin d’un être céleste. Par conséquent, cette caractéristique semble être un critère efficace pour considérer un lien entre ces divinités.

Les Mythes et les Religions 6nfp
1) Ptah,

Les Mythes et les Religions 0u5b
2) Amon, 

Les Mythes et les Religions Ri0f
3) Khnum, 

Les Mythes et les Religions Pb19
4) Pan

Sources :
Dans le monde, il existe une autre grande caractéristique unique qui se rencontre notamment chez les dieux suivants : Enki (dieu sumérien), Éa (dieu assyro-babylonien), Dumuzi (dieu sumérien), Tammuz (dieu akkadien), Osiris (dieu égyptien), Sokar (dieu égyptien), Hadès (dieu grec), Pluton (dieu romain), Odin (dieu nordique), Aurvandil (dieu nordique), Izanagi (dieu nippon), Yama (dieu indien). En effet, toutes ces divinités ont un rapport évident avec les enfers ou du moins le royaume des morts. Ce royaume souterrain est l’Abzu pour Enki, l’Hadès dans la version grecque, la Duat pour Osiris ou  le Yomi pour Izanagi. Le chien/loup gardien des enfers est Cerbère dans la mythologie grecque. Dans les croyances nordique ou indienne, on retrouve 2 chiens/loups. Pour Enki, certains textes le concernant nous parle d’un « loup dévorant qui écumait comme l’eau à l’avant de son bateau ». En Egypte, Anubis est le chien qui accompagne les dieux dans l’autre monde et qui se trouve à l’avant de la barque solaire. Un mythe aux multiples variantes raconte l’histoire d’une divinité, liée à certains dieux cités ci-dessus, qui descend aux enfers. Il s’agit d’Isthar (akkadienne), d’Inanna (sumérienne), de Perspéphone (grecque), d’Izanami (nipponne), de Yami (indienne),… Toutes ces déesses meurent aux enfers. Une autre constatation intéressante concerne la représentation du diable avec ses cornes, qui découle directement d’autres divinités telles qu’Apis, le taureau égyptien sacrifié qui ressuscite, de Yama le dieu indien des morts, ou de Pan, dieu grec à cornes de bouc. (Voir la représentation ci-dessous). Ces quelques éléments permettent de comprendre que la version chrétienne bien connue de l’enfer n’est pas neuve et n’est finalement qu’un concept emprunté à des croyances beaucoup plus anciennes.

Une symbolique particulière mérite un peu d’attention : l’arbre de vie. On retrouve cet arbre dans la 12ème tablette de l’Epopée de Gilgamesh appelée généralement « Enki aux pays des morts » ou « Inanna et l’arbre Huluppu ». Dans ce texte, l’arbre Huluppu est finalement l’arbre sacré d’Enki, qui est déraciné par Inanna pour être replanté à Uruk. Cet arbre mourant va finalement revivre à Uruk et il se voit infesté par divers animaux. Cet arbre en plus d’être associé à Enki, représente également le pouvoir que Ninanna aura à Uruk. La symbolique de l’arbre est très importante et elle est très souvent associée au féminin. Justement au centre de l’arbre Huluppu, on retrouve la déesse Lílitu. Le corps d’Osiris est souvent entouré de 4 arbres de vie (les 4 grandes déesses sacrées Serkit, Nephtys, Hathor et Neith). Pluton possède également son arbre sacré le Cyprès. Ptah est parfois représenté par deux piliers/arbre appelé Djed. L’un est tenu dans sa main et symbolise son pouvoir, l’autre est situé derrière lui et il le symbolise lui-même. Cet arbre est également un symbole évident de la nature et son étude approfondie permettrait de révéler de très nombreuses nouvelles analogies entre dieux au premier abord distincts.

Les Mythes et les Religions Ri0fLes Mythes et les Religions JdkbLes Mythes et les Religions Tt20
Apis, Pan, Yama

Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Louvre_032008_10.jpg
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Pan_satyre_della_Valle.jpg
http://www.mongolianculture.com/Yama.html

Un animal sacré et très ancien se retrouve associé pour pas mal de dieux étudiés ici. Combiné à l’ensemble des autres caractéristiques communes que l’on peut découvrir, cet animal met en avant le caractère reptilien divin. En effet, nous pouvons remarquer que le serpent est un attribut pour beaucoup de divinités citées plus haut. De nombreux dieux égyptiens présentent une coiffe surmontée d’un serpent (voir l’exemple ci-dessous d’Apis).  Amon est considéré dans les textes égyptiens comme le serpent qui féconde l’œuf primordial. Azazel le bouc émissaire de la Bible qui apporte le métal aux hommes est considéré dans un texte apocryphe (l’Apocalypse d’Abraham) comme un serpent ailé. Ce personnage est étonnamment proche de la version que l’on a du serpent biblique qui a corrompu Adam et Eve. Dans les tablettes de Kharsağ découvertes à Nippur en Irak au 19ème siècle, Enki est qualifié de « splendide serpent aux yeux brillants ». Enki est le seigneur de l’entendement ce qui est conforme à la vision que l’on a du serpent biblique en Genèse 3.1 : « Le serpent est le plus rusé de tous les animaux des champs que Yahvé Dieu avait faits ». On raconte dans la mythologie nordique qu’Odin va se changer en serpent pour atteindre une caverne où était gardé un nectar sacré. En Grèce le célèbre héro Héraclès veut rencontrer aux enfers Déjanine qui est courtisée par un dieu fleuve Achéloos (une divinité qui peut se transformer en taureau et en serpent). Le serpent est un symbole utilisé pour présenter la filiation divine des dieux. Dans le papyrus Heruben, on voit le corps d’Osiris qui est déposé sur l’abysse primordial figuré par le serpent Apophis. Ce serpent primordial est le serpent Leviathan de la Bible. Chez les Mayas et également chez les Egyptiens le serpent est le siège sur lequel repose divers personnages divins. En plus de considérer Sa’am comme un serpent, on peut constater que la naissance de son fils utilise également ce symbole. Le Nommo des Dogons du Mali est un dieu qui va cracher un serpent dans une coupe-bouclier. Cette naissance est équivalente au mythe de la naissance de Quetzalcoatl, le serpent à plumes, qui naît de l’ouverture de la gueule du serpent igné. Amon va ouvrir l’arbre sacré et libérer le roi vieillissant qui se transforme en serpent ou en faucon. Le symbole du serpent est universel et il n’est pas seulement synonyme d’une peur ancestrale ; en effet, bons nombres de dieux bienfaisants présentent cet attribut.

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Khnum, Faucon solaire, Osiris

Nous pouvons dresser le portrait d’un dieu créateur du monde et des hommes. Il semble avoir 2 parèdres principaux : une déesse-mère qui enfantera un être solaire (Horus notamment) et une autre plus axée sur un mélange entre l’amour et la guerre telle que l’on peut la retrouver sous les traits de l’Ishtar babylonienne. Dans certains mythes, il présente des caractéristiques bienfaisantes mais certains semblent avoir dévié vers un rôle beaucoup plus négatif. Ce dieu aura créé les hommes mais il leurs aura également transmis des connaissances non voulues par d’autres dieux (notamment son principal rival Seth, Zeus, Fenrir, etc… qui sera responsable de sa mort), tels que le feu et la maitrise des métaux. Pour préserver le souvenir de cet être céleste décédé, de nombreux textes de par le monde ont conservé une trame sacrée unique qui peut dans certains cas avoir complètement dévié au profit de ses principaux adversaires. Comme vous avez pu le constater cet article est loin d’être exhaustif sur ce dieu universel. De nombreux autres noms et particularités n’ont pas été abordés ici et ils feront probablement l’objet d’articles ultérieurement.

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:01

Les Géants dans les mythes et les religions

Les Mythes et les Religions 76kn

Les géants (les Nephelim, Réphaïm,…) sont des demi-dieux d’une grande importance dans les mythologies du monde et sont liés à un dieu d’une très grande importance : Horus…


Une rac. de Géants légendaires a longtemps été une source d’inspiration pour bon nombre de mythes à travers le monde. Le terme géant vient du grec « Gigas » ou « Gigantes » au pluriel. Ce mot est formé des 2 termes gê et de gaô, ce qui signifie « fils de la Terre (Gaia, déesse grecque) ». Ainsi les géants font référence en mythologie à des êtres nés d’une déesse de la Terre et l’éthymologie du mot géant est à lier au caractère divin de cet être.

Le texte qui relate le mieux leur existence se trouve dans le Livre d’Enoch. Ce livre fait partie des célèbres manuscrits de la mer Morte écrits en araméen découverts à Qumrân en 1976. Ce récit a été considéré comme apocryphe (adjectif qui caractérise un texte qui n’est pas authentique) selon les institutions ecclésiastiques, probablement car il contenait des révélations dérangeantes pour l’Eglise. Bien que ce texte soit délibérément écarté de la Bible, il existe quand-même plusieurs références dans l’ancien Testament à des êtres de grandes tailles (ex la Genèse 6:4, les Nombres 13:33, le Deutéronome 3:3 à 11. Esaïe 14 :9,…).  D’autres récits bien connus nous parlent de géants des glaces vivant à Jötunheim et opposés aux dieux nordiques, des Titans qui affrontèrent les dieux de l’Olympe et encore bien d’autres.

Le Livre I d’Enoch appelé « Le livre de la chute des anges et de l’assomption d’Hénoch  (chapitres 6 à 36) » nous parle très précisément d’anges, d’enfants célestes qui tombèrent amoureux de femmes humaines. Celles-ci enfantèrent les Nephelim, des géants qu’il fut très difficile de rassasier. Le Seigneur (Dieu correspondant à Yavhé) considère ces êtres comme très néfastes. Parallèlement à l’existence de ces demi-dieux, Azazel est jugé coupable d’avoir transmis à l’homme des connaissances divines qui le corrompirent. Le Seigneur demande à l’ange Gabriel d’exterminer ces Nephelim et à Michaël d’annoncer le châtiment des criminels qui se sont unis à des femmes humaines. Pour purifier la Terre de la tyrannie, de l’injustice et du crime, le déluge doit s’abattre sur Terre. Le Seigneur prévoit le retour d’une période prospère où tous les hommes devront l’adorer et lui rendre les honneurs qui lui sont dus. Cette image d’un dieu tyrannique et se considérant comme le seul dieu se rencontre notamment dans la figure de Yavhé de l’ancien Testament ou d’Akhénaton qui se considère comme un dieu vivant qui soit le seul qu’on peut idolâtrer.

En Genèse 6, on retrouve un récit similaire où les fils de Dieu trouvèrent que les filles des hommes les convenaient et ils les prirent pour femmes. Ils étaient appelés les Néphilim. De leurs unions avec les femmes humaines sont nés « des héros de jadis de grande renommée ». Ce récit est suivi de peu par la décision de Yavhé d’éradiquer de la surface de la Terre les hommes à l’exception de Noé qui « marchait avec Dieu ».

Un autre récit des manuscrits de la mer Morte appelé «  Le Livre des Géants » nous parle de géants. Ce récit corroboré par d’autres textes similaires (notamment perses) complète l’idée d’un jugement divin envers ces géants. Hahya et Ohya (fils de Šemhazaï, chef des géants veilleurs) ont des visions en rapport avec le déluge, la destruction d’un jardin planté d’arbres (excepté un arbre composé de 3 branches) dont s’occupent plusieurs veilleurs, et le jugement écrit du souverain des cieux. Le géant Mahawaï est le messager qui est chargé de transmettre ces songes à Enoch, le scribe du discernement pour qu’il se charge d’en trouver les significations.

Dans les textes anciens de Ras Shamra (Ugarit), les Rephaim sont un groupe d’êtres au service de Baal et le chef s’appelle Rapha-Baal, terme qu’il faut rapprocher de Raphaël l’un des 7 anges qui se tient près du Seigneur (Ra’af est d’ailleurs un des noms égyptiens d’Horus). Les Rephaïm sont lié à la résurrection d’Aqhat, fils de Dan’el (le dieu du ciel An mésopotamien). Le poème d’Aqhat nous apprend qu’Aqhat a été tué à l’instigation d’Anat lors d’une chasse de la déesse et lors d’un vol d’oiseaux (les oiseaux accompagnent très souvent la résurrection d’Osiris en Horus). Autour de la mort d’Aqhat, les Rephaïm participent à un banquet rituel qui dure 7 jours. Ce texte nous parle de la guérison du dieu Aqhat. Chez les anciens Sémites, la guérison possède un sens beaucoup plus large que celui que nous lui donnons actuellement. Il s’agit d’un dieu qui revient lui-même de la mort à la vie et qui par sa résurrection redonne vie à toute la nature.

La mort d’un dieu et son séjour dans les enfers en compagnie d’êtres divins de grande taille se rencontre également en Isaïe 14:9. On parle de rois de nations qui ont été précipités avec l’étoile du matin, fils de l’aurore dans le Séhol (les profondeurs de l’abîme). Cette étoile du matin est Horus. Ce royaume souterrain fait référence aux enfers. Pour plus d’informations concernant ce royaume, voir l’article « Enki et ses nombreux autres noms dans le monde ».

Après le déluge et la sentence divine, le nombre de géants a fortement diminué et il reste quelques survivants. Dans les Nombres 3:25, Moïse envoie des hommes dans le Pays de Canaan (sous l’ordre de Yavhé). Les hommes reviennent apeurés car ils ont découvert dans cette région un peuple puissant qui vit dans des villes fortifiées, très grandes. Selon eux, ce pays est « un pays qui dévore ses habitants. Toux ceux qu’ils ont vus sont des hommes de grande taille. Ils ont vu aussi des géants (les fils d’Anaq, descendance des Géants). Ils leurs donnaient l’impression d’être des sauterelles.

Dans le Deutéronome 3:3 à 11, on apprend qu’Og est le roi de Bashân et dernier survivant des Rephaim. Son cerceuil est long de 9 coudées (soit environ 4 mètres de longueur). Les Rephaim se retrouvent une douzaine de fois dans l’ancien Testament et ils font référence notamment à une ancienne population de Palestine qui n’a laissé que peu de traces dans la tradition israélite.

De nombreux autres récits mythologiques attestent de l’existence de géants qui furent condamnés par une entité suprême. Ces géants sont étroitement liés à un être solaire, un ange (Horus, Raphaël,…). Ces êtres auraient vécu dans des endroits reculés et bien protégés à l’abri des regards notamment dans les montagnes, forêts,… Afin de détruire l’humanité corrompue par le bouc émissaire Azazel ou le serpent biblique, Yavhé anéantira les hommes et les géants par le déluge. Les mythes nous parlent d’une époque antédiluvienne où les géants étaient encore nombreux, mais également d’une époque plus récente où subsistent encore quelques géants que les dieux combattront et vaincront avec le temps…

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:02

La mythologie hourrite

Les Mythes et les Religions 8bu0

La mythologie hourrite est encore peu connue car nous n’avons pas encore trouvé les vestiges de la capitale hourrite. Ce peuple s’est installé dans le Sud de l’Anatolie (un autre nom est l’Asie mineure correspondant approximativement au Territoire de la Turquie actuelle). Un très grand nombre de leurs mythes furent repris par les Hittites (peuple qui s’est également développé en Anatolie). Comme nous n’avons pas retrouvé de textes religieux hourrites, la majorité des mythes proviennent des versions mésopotamiennes ou hittites. L’étude des textes anciens vont dans le sens d’un mélange à la fois des mythes hittites, hourrites et mésopotamiens. L’ensemble des textes de la mythologie hourrite sont repris sous l’appellation suivante « Le cycle de Kumarbi ». Ce recueil de textes est composé de 5 grands récits : le chant de Kumarbi, le chant de l’argent personnifié, le chant de Lamma, le chant d’Hedammu et le chant d’Ullikummi.

Les Mythes et les Religions Zb2d
Localisation de la civilisation hourrite. 

Nous pouvons tenter de résumer les textes de la mythologie hourrite en une histoire continue qui est malheureusement incomplète car des fragments de textes sont détruits. Au commencement le dieu Alalu est sur le trône divin. Anu (le dieu du ciel) se tient devant lui. Après neuf années, Anu détrône Alalu qui s’enfuit vers les terres sombres, dans le monde souterrain. Neuf ans plus tard, le dieu Anu ne supporte plus l’éclat du dieu Kumarbi, qui lui est dévoué. Anu s’enfuit comme un oiseau dans le ciel, mais Kumarbi l’en empêche. Il acquière la virilité d’Anu en l’empoignant par les pieds et en lui mordant les testicules. Anu le met en garde car il possède désormais un lourd fardeau, celui d’être imprégné des trois grands dieux suivants Teshub (le dieu de l’orage), Aranzah (le dieu fleuve Tigre) et du grand dieu Tashmishu. Kumarbi veut dévorer Teshub mais celui-ci se change en pierre de basalte et Kumarbi se blesse la bouche et les dents. Fou de colère, il se rend à Nippur. A l’issue d’une bataille (partie du récit manquante) Teshub devient le roi des dieux. Il a été aidé par le dieu du fleuve Tigre et le dieu Tashimushu enfantés par Anu et la Terre.

La suite du récit se retrouve en grande partie dans le chant d’Ullikummi. Kamurbi veut récupérer la royauté divine. Il songe à créer un rival pour contrer Teshub. A cette fin il répand sa semence sur un large rocher qui donne naissance à un monstre de pierre nommé Ullikummi. Celui-ci est chargé de briser Teshub et Tashimushu. Les déesses Irshirra sont chargées de transporter Ullikummi sur les genoux d’Enlil et ensuite sur l’épaule droite d’Upelluri (un analogue hourrite du géant grec Atlas). Le dieu-Soleil découvre le Monstre et informe Teshub, qui part aussitôt l’observer en compagnie d’autres divinités. Ištar tente de séduire Ullikummi mais en vain. Kumarbi fait réunir les dieux lors d’une assemblée car il est inquiet, mais il est déjà trop tard car le géant a atteint une telle taille qu’il est devenu invincible. On le qualifie alors de diorite de neuf mille lieues qui fait trembler la terre et le ciel. Teshub l’affronte mais il échoue. Ullikummi se charge d’abattre le dieu de l’orage mais également l’humanité toute entière (déluge). Ea se voit le défenseur de l’humanité lors de l’assemblée des dieux. Il emprunte aux dieux de la création le couteau qui a permis de séparer les Cieux de la Terre. Il parvient à séparer Ullikummi de l’épaule du géant Upelluri ce qui permet de réduire considérablement sa puissance. La fin de ce récit est indéchiffrable.

Les Mythes et les Religions TzxmLes Mythes et les Religions Iohm
dieu Teshub, de la déesse Hepatu et de leur fils Sharruma.

Ces récits sont très étranges et présentent d’étonnantes analogies avec d’autres mythes. Citons par exemple un mythe analogue en Phyrgie à la naissance d’Ullikummi : Papas (Zeus) fertilise une pierre nommée Agdos et celui-ci engendre un monstre hermaphrodite appelé Agditis. Mais le dieu le châtre en le faisant devenir Cybèle. On voit ici l’histoire d’une lutte entre 2 dieux primordiaux et on reconnaît l’intervention d’un être céleste Ullikummi qui causera le déluge. Sa taille est colossale, l’endroit de sa croissance est le ciel. Ea intervient de manière très symbolique en utilisant le couteau qui a permis de séparer le ciel de la terre (geste faisant référence à la stabilisation du parcours d’un astre dans le ciel). Il existe de nombreux mythes dans le monde qui attestent de la naissance d’astre/dieu colérique qui causera destruction et déluge. Zeus est également le père de cet astre car il l’a engendré. Le mythe de la création d’Athéna a exactement la même signification que celui de la naissance d’Ullikummi. En effet, Zeus avale la déesse qui porte Athéna. Par la suite Zeus souffle d’un terrible mal de crâne qui se fend et donne naissance à Athéna armée et prête au combat. Un autre mythe également grec nous parle d’Héraclès qui sauve Hésioné, la fille de Laomédon. Héraclès s’attaque au serpent des mers envoyés par Poséidon et se retrouve dans son estomac pendant 3 jours, au bout desquels il réussit à en sortir en découpant le monstre de l’intérieur. Il s’agit en fin de compte d’une renaissance attestée dans d’autres croyances telle que la Bible. Jésus dit en Matthieu 12:40 : « De même, en effet, que Jonas fut dans le ventre du monstre marin durant 3 jours et 3 nuits, de même le Fils de l’homme sera dans le sein de la Terre durant 3 jours et 3 nuits ». Un autre récit grec nous parle de la naissance de Dionysos. Sa mère Sémélé est morte d’un coup de foudre. Zeus extrait l’enfant des entrailles de Sémélé et le place dans sa cuisse avant qu’il ne naisse une 2ème fois (d’où l’expression « né de la cuisse de Jupiter »). Dionysos aura une course folle et il parcourra le monde et enseignera l’agriculture à l’humanité.

Cette symbolique de l’expulsion d’un corps ou d’une tête est très clairement synonyme de la création d’un être dément, colérique qui parcourt le monde et qui provoque le déluge. Ce mythe est universel. De nombreux dieux présentent l’aspect d’un astre solaire (exemple l’oeil d’Horus) dément, colérique causant de nombreuses destructions et mort sur Terre. Ce thème mérite une très grande attention car il est à la base d’un fait mondialement attesté par les mythologies et pouvant expliquer l’origine du déluge et notamment la destruction de certaines grandes civilisations anciennes. Cet astre perturbateur est Vénus, l’étoile du matin mais également l’étoile du soir. Je ne le prouverais pas dans cet article mais probablement dans une recherche beaucoup plus approfondie. Je terminerai sur ce fait : Vénus est une planète très particulière. C’est le seul astre qui tourne dans un sens inverse à toutes les autres planètes du système solaire. De plus, la durée du jour est plus longue que son année (243 jours terrestres de rotation contre 224 jours terrestres  pour la période de révolution).

Sources principales :
- BAILEY G., CARDEN M., CLARKE P. & al., 2006. Mythologie : mythes et légendes du monde entier. Ed. de Lodi, Paris.
- LAROCHE E., 1963. Le dieu anatolien Sarrumma. Syria. Volume 40. Numéro 40-3-4. pp. 277-302.

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:02

Persépolis, ville antique d’Iran

Les Mythes et les Religions 4oj0


Les Perses furent un des premiers peuples du monde à conquérir un si grand territoire. L’Empire formé comprenait une partie de la Mésopotamie et s’étendait de la mer Egée à l’Inde. Pendant plus de 2 siècles, ils vont permettre d’unir des peuples déjà fort différents culturellement notamment en leur laissant la liberté de conserver leurs croyances religieuses.

Le dieu principal des Perses était Ahura Mazda. Son fils d’une grande importance également est Mythra. Celui-ci est un personnage ancien à Jésus et qui pourtant a tant de points communs avec lui. La mythologie perse fera l’objet d’un article ultérieurement.

Les Perses et les peuples qui se trouvaient en Mésopotamie ou autour ont été les bases de nos civilisations et ils ont considérablement influencé notre histoire.

On peut se demander comment un si petit peuple a pu conquérir une région si vaste et permettre aux peuples en conflits pendant des millénaires de finalement être en paix. Il est étonnant de constater que les Etats-Unis ont un grand intérêt pour le Moyen-Orient, région qui fut des millénaires plus tôt le cœur de conflits colossaux.

La Mésopotamie est notre berceau mais également un centre d’intenses conflits tout au long de sa très longue histoire.

Ci-dessous vous pouvez visionner un magnifique reportage sur Persépolis, la capitale de cet immense Empire. Les vestiges actuels sont encore si imposants…

Vidéo :

Persepolis l’empire perse revele (1 sur 3)


Persepolis l’empire perse revele (2 sur 3)


Persepolis l’empire perse revele (3 sur 3)


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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:09

Introduction aux liens entre les mythes et les religions




Introduction links between myths and religions




La vidéo ci-dessus vous montre que, dans le monde, des croyances à priori si différentes ont quand-même d’étonnants points communs. 

Cette vidéo ne résume pas les principes à considérer en priorité car il y a en tant d’autres, mais elle donne une des nombreuses manières de procéder pour mieux comprendre d’où nous venons. Le fil conducteur aurait pu s’orienter différemment et de nombreux autres concepts et symboles importants n’ont pas été abordés.

Une vidéo permet de visualiser très rapidement des concepts alors qu’une démarche basée sur les textes peut sembler moins attrayante. Mais les textes donnent de biens meilleurs résultats pour juger du lien entre les mythes et les religions du monde…Cette autre démarche est utilisée dans les articles.

Les mythologies sont universelles, elles ont beaucoup plus en commun qu’on a voulu nous le faire croire dans les cours d’histoire. 

Les points communs des mythes anciens ont été utilisés politiquement pour réunir des peuples forts différents au cours de l’histoire humaine. Aujourd’hui, les religions divisent plutôt les peuples. On a souvent utilisé les grandes différences et les erreurs d’interprétations des textes pour justifier des guerres, ou pour justifier de se mêler de la politique d’un autre pays…

Découvrir des liens entre toutes les mythologies et croyances du monde implique une critique continue et un recoupement d’informations. 

Les liens sont souvent très subtiles, cachés. De nombreuses erreurs d’interprétations, confusions, voire « manipulations de l’histoire » compliquent les recherches et ne nous permettent pas d’encore de tout comprendre. Mais chacun peut contribuer à la réécriture de l’histoire de l’humanité !

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:50

Le dernier déluge et l’île de Madré de Dios

Il existe un très grand nombre de faits inexpliqués par la Science. Le suivant concerne un expédition menée en Patagonie chilienne par un chercheur du FNRS et une équipe  de spéléologues.

Sur l’île de Madré de Dios (de 20 sur 40 km) vierge de tout tourisme , ils ont notamment découvert un ensemble de squelettes de baleines sur des sites haut de 6 m par rapport au niveau de la mer.

Les Mythes et les Religions Ghch

Des baleines découverte.

Cette île est la cible de scientifiques depuis pas mal d’années car elle présente d’intéressantes caractéristiques géologiques, spéléologiques et elle est riche en biodiversité. 

 Ajoutons à celà le fait qu’il n’existe plus que 18 descendants d’une ancienne ethnie ayant habité l’île auparavant et contaminée par des maladies importées par les Européens.

Etant convaincu que l’île s’est soulevée suite à la fonte des glaces il y a environ 10000 ans, ils s’interrogent sur ce mystère car les ossements ne sont vieux que de quelques millénaires seulement.

Les chercheurs pourraient s’orienter vers une explication relative à la toute dernière grande montée des eaux survenue probablement  il y a environ 3000 av JC.

Pour plus de compléments, vous pouvez visiter le site sur lequel j’ai trouvé cette information : http://www2.cnrs.fr/presse/journal/3780.htm

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:51

Les langues du monde ont toutes une seule origine : le sumérien et l’akkadien

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L’utilisation du syllabaire suméro-akkadien (composé des particules du sumérien et de l’akkadien) est un outil puissant qui nous permettra de confirmer très clairement que les langues du monde en sont directement dérivées…


Notre histoire est commune mais également l’origine de nos langues. En Mésopotamie, la région située entre le Tigre et l’Euphrate a été le centre du développement de nos civilisations. C’est dans cette région qu’on voit apparaître l’écriture la plus vieille du monde, à savoir l’écriture cunéiforme (nom dérivé du latin cuneus qui signifie « coins », voir ci-dessous). Cette écriture est la retranscription de 2 langues très anciennes : le sumérien et l’akkadien. Elle a évolué au départ de pictogrammes (dessins) et a finalement abouti à une structure qui peut faire penser à des clous.

Les Mythes et les Religions Ghzt
Tablette du Louvre AO3760, 

La caractéristique principale de l’écriture cunéiforme est d’être composée d’un ensemble de syllabes (environ 30000). Cet ensemble comprend des particules akkadiennes et sumériennes qu’on peut regrouper dans le « syllabaire suméro-akkadien ». En associant entre elles ces syllabes on forme de nouveaux mots. Voici quelques exemples : Enki (dieu mésopotamien créateur des humains) : EN + KI = « Seigneur de la Terre », Enlil : (dieu principal de Sumer) : EN + LIL = « Seigneur du souffle », Elohim (un des noms de dieu dans l’ancien Testament de la Bible) : EL-U-HIM = « Les puissants élevés qui ont mélangé l’argile ». Dans ce dernier exemple, on voit que le O est remplacé par un U, en effet le O n’existe pas encore à l’époque et on peut considérer qu’il dérive du u.

Contrairement aux apparences, l’écriture cunéiforme n’est pas complexe dans sa construction mais uniquement par le très grand nombre de syllabes et d’écritures spécifiques à chaque syllabe. En effet il existe un très grand nombre de particules qui se prononcent de la même manière mais qui ont des significations différentes. Comme je vous l’ai dit dit plus haut, les langues de bases ont été le sumérien et l’akkadien (les plus vieilles langues de l’humanité). Toutes les langues originaires du Moyen-Orient (les langues sémitiques, cf le schéma ci-dessous) dérivent d’elles. Elles furent retranscrites en écriture cunéiforme ou dans des alphabets qui dérivent de cette écriture. Les langues sémitiques sont toutes apparentées entre elles.

Les Mythes et les Religions Ympn

De nombreux peuples ou cités du Moyent-Orient vont utiliser l’écriture cunéiforme : les Hittites vont l’adopter pour leur langue (ayant habité la Turquie actuelle), les Urartéens également (Asie mineure orientale et sud du Caucase). Ugarit est une cité en actuelle Syrie. Les archéologues vont y retrouver de très nombreuses tablettes en terre cuite écrites en cunéiforme. On rencontre cette écriture également chez les Elamites, chez les anciens Perses et finalement dans tout le Moyen-orient…

Un des derniers peuples à avoir utilisé l’écriture cunéiforme fut les Perses.  Cette écriture va tomber dans l’oubli avec le développement de l’alphabet et de la langue araméenne, langue administrative de l’Empire perse. Le peuple à l’origine de cette langue (les Araméens) s’est installé en Phénitie (Syrie actuelle) après l’effondrement des Hittites. Bien qu’ils n’ont jamais eu d’Empire unifié, leur langue va être une référence pour l’Empire perse. Elle deviendra la langue officielle des Juifs. Ceux-ci vont d’ailleurs parler hébreux mais écrire en araméen. Par la suite, cette écriture va être supplantée par le grec (conquête d’Alexandre le Grand) et par l’Arabe (au 7ème siècle par les conquêtes arabes).

Les Mythes et les Religions Ysjd
Fragment d'un des Manuscrits de la mer Morte écrit en araméen et découvert en Cisjordanie près du site de Qurman entre 1946 et 1956. 

Une très grande partie des écritures a été adaptée à partir de l’écriture phénitienne, elle-même dérivée de l’alphabet ougaritique et de l’alphabet proto-sinaïtique (découverte dans la région du Sinaï). L’alphabet phénicien est l’ancêtre de quasi tous les systèmes alphabétiques du monde. Il est à l’origine du l’alphabet grec tout comme l’alphabet araméen. La majorité des lettres grecques transcrivaient approximativement les mêmes sons que les lettres phéniciennes. Cet alphabet grec est le premier a avoir inventé les voyelles et il se répandra grâce aux conquêtes d’Alexandre le Grand. L’alphabet latin est adapté de l’alphabet étrusque qui dérive lui-même de l’alphabet grec.

Les langues et écritures égyptienne, maya, chinoise (et encore beaucoup d’autres) donnent l’impression d’être complètement différentes par rapport aux autres langues du monde, pourtant elles présentent la même grande caractéristique que le sumérien et l’akkadien : chaque mot est composé d’une association de syllabes entre elles. Les écritures associées à ces langues présentent ce grand principe et elles vont innover par les très nombreux pictogrammes qui seront inventés et qui permettront à ces langues de devenir une référence pour leur civilisation. En ce qui concerne l’égyptien, de nombreux mots hébreux rencontrés dans la Bible en sont directement dérivés. Ceci n’est finalement pas étonnant quand on sait que les hébreux étaient à la base des Egyptiens. En étudiant l’origine des langues du monde, on ne peut pas nier que toutes les langues proviennent d’une seule région du monde : le Moyen-Orient.

Les croyances du monde sont liées entre elles et elles se sont propagées dans le monde d’une manière étroitement liée avec le développement des langues et des écritures. La Moyen-Orient a vu naître l’akkadien et le sumérien et également les tous premiers alphabets du monde. La connaissance du syllabaire suméro-akkadien et des écritures anciennes a tout son intérêt dans la traduction des plus vieux mythes fondateurs du monde. Une très grande partie des plus anciennes langues du monde peuvent être décomposées à l’aide de ce syllabaire. Il permet de retrouver toute une série de sens cachés à des mots et des noms propres. Les scribes de la Bible ont été de grands stratèges pour l’élaboration de nouveaux prénoms à partir notamment de personnages originaires d’Egypte. L’étude de la construction des langues et de leur évolution peut nous donner de riches informations quant à notre histoire commune…

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:52

Ebla, ville antique de Syrie

Les Mythes et les Religions Phvg

Tell-Mardikh (Ebla) est la meilleure source de renseignements pour étudier la civilisation ancienne de la Syrie du nord. Dans cet article, nous aborderons les découvertes archéologiques de cette cité antique et nous insisterons sur l’importance de cette ville pour mieux comprendre les mythologies du monde…


Tell-Mardikh (Ebla) est la meilleure source de renseignements pour étudier la civilisation ancienne de la Syrie du nord. Cette ville a permis de réveler la preuve de l’unité de la civilisation à l’ouest de la Mésopotamie, que l’on peut appeler « civilisation amorrhéenne ». Les découvertes les plus étonnantes en Syrie ont également eu lieu à Tell Hariri (l’ancienne Mari) dans la partie la plus orientale de la Syrie  et à Ras Shamra (Ugarit) sur la côté méditérannéenne.

Les fouilles archélologiques de la cité d’Ebla ont été spectaculaires. On y a découvert des constructions d’un haut niveau architectural, une bibliothèque composée de plus  de 17000 tablettes d’argiles dans « le Palais royal G » (voir ci-dessous). Les tablettes sont une source colossale d’informations qui permet de donner un autre regard sur la partie occidentale du Proche Orient. Dans le palais royal, on a découvert une extraordinaire quantité de lapis-lazuli bruts provenant du lointain Badakhshan en Afghanistan, preuve de relations avec des contrées lointaines. Le palais royal, les tombes royales et l’enceinte fortifiée sont tant d’éléments qui attestent de la puissance de cette cité.

Les Mythes et les Religions M1gj
Palais royal G d'Ebla. 

Concernant la composition des tablettes des archives d’Ebla, la grosse majorité des écrits est un ensemble d’enregistrements d’opérations administratives (mouvements d’entrées et de sortie de denrées et de biens, inventaire des magasins). Environ 4 % sont des textes relatifs à l’apprentissage et à l’exercice de l’écriture. On y retrouve notamment d’étonnantes tablettes qui sont des répertoires dans lesquels on dresse du vocabulaire sumérien à côté du vocabulaire éblaïte. Une centaine de lettres sont des lettres de caractères administratifs tels que des décrets, des sentences, des accords économiques entre les états. Le nombre de textes mythologiques et magiques est malheureusement très réduit (quelques dizaines).

A Ebla, le système d’écriture cunéiforme fut importé de Mésopotamie et il fut codifié par des scribes qui ont sélectionné une série de graphèmes capables de transcrire leur langue sémitique. Des lettres et des accords diplomatiques retrouvés dans les archives royales d’Ebla prouvent que ce système fut transmis à d’autres centres syriens occidentaux. L’étude de la phonétique éblaïte montre que cette langue a fortement conservé la structure d’un système commun auquel se réfèrent toutes les langues de la famille sémitique.

Dans les tablettes d’argile d’Ebla, on répertorie une centaine de divinités. La plupart des informations proviennent de textes d’offrandes sacrificielles ou à but rituel et de documents administratifs ou judiciaires. Tout comme les grandes religions de Mésopotamie, la religion d’Ebla se présente généralement comme un polythéisme structuré. Dans les textes qui montrent l’intervention directe, actuelle ou mythique des divinités, on a des documents dans lesquels on demande ou on loue les dieux pour surveiller activement les accords établis. On retrouve notamment l’intervention du dieu Utu (dieu solaire) et d’Ada (plus tard Haddu/Hadad). La figure principale du panthéon éblaïte est Dagan (un dieu agricole). La liste est longue et bons nombre de noms peuvent être des épithètes d’autres dieux. On retrouve dans ces tablettes la présence d’Enlil, Tiamat, Enki, Ninki, des divinités primordiales dans la mythologie sumérienne. En comparant la liste de divinités de la ville d’Ebla avec Ugarit, on atteste de l’importance des divinités suivantes : El, Baal, Ada, Dagan, Ashtar et Ashtart, Malik et Ilam. Toutes les divinités citées ici sont des divinités d’une importance capitale dans la compréhension des mythes de cette région du monde et il feront l’objet d’ articles ultérieurement.

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Tablettes d'Ebla découvertes dans la partie administrative du palais royal G. Source : Histoire et archéologie : Ebla la retrouvée.

A Ebla, il est fort probable qu’un puissant royaume s’est développé et qu’une forte influence mésopotamienne s’est excercée sur lui.  Le développement d’Ebla doit être probablement la conséquence d’un essor économique important suite à son rôle dans la circulation des biens dans le monde oriental. Celà est profitable à la Mésopotamie qui eut un grand besoin en bois et en métaux (ceux-ci en provenance d’Anatolie). Ebla fut une cité riche en denrées et en biens. Elle fut le centre d’un monopole sur le bois, le cuivre et l’argent mais également une source importante pour la production de laine et de lin. Cette région était agricole. On cultivait des céréales dans la plaine centrale, la vigne et l’olivier dans les collines de l’ouest. Les vastes pâturages saisonniers des steppes nourrissaient d’immenses troupes de bobins. Tous ces biens sont attestés dans les tablettes de la bibliothèque du palais royal d’Ebla. Il se peut que le monopole d’Ebla sur un grand nombre de biens ait eu pour conséquence sa destruction. Des textes attribuent notamment cette cité à Sargon d’Akkad ou alors à son petit fils Naram-Sin qui s’est autoproclamé vainqueur d’Armanu et d’Ebla, et « roi des 4 Régions de la Terre ».

Les relations qu’entretenaient Ebla avec les régions aux alentours sont notamment confirmées par un ensemble de textes d’origines variées. On mentionne Ebla dans les textes d’Alalakh (ville syrienne au nord-ouest d’Ebla), attestant explicitement un mariage dynastique entre la famille royale d’Alalakh et celle d’Ebla. Ebla entretenait aussi des relations avec Mari et avec d’autres cités. On a notamment retrouvé une lettre de compliments et de recommandations d’Enna-Dagan, le roi de Mari, adressée au roi d’Ebla. D’autres textes mettent en évidence des grandes quantités d’or et d’argent échangées entre ces deux cités. Un autre texte signale un traité entre Ebla et la ville d’Assur (attesté comme étant Abarsal, une région qui doit se situer près de l’Euphrate entre Mari et Ebla). Le rôle commercial d’Ebla est également confirmé dans les archives d’Ebla par des échanges avec des cités relativement éloignées pour des produits tels que les céréales, huiles et vins.

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Carte de la Syrie et localisation des cités antiques Ebla, Ugarit et Mari. 

Pour ce qui est de relations avec les égyptiens, les découvertes d’objets égyptiens sont très nombreuses à Ebla : armes, bijoux, vases,… Les découvertes de hiéroglyphes égyptiens sur des objets des fouilles d’Ebla ont fait sensation.  Certains vases portent parfois des cartouches avec les noms des pharaons égyptiens Khéfren et Pepi 1er. Notez que des textes du Moyen-Empire égyptien nous apprennent que l’Egypte recevait des pierres de la Syrie.

Concernant l’art d’Ebla, il est particulier car bien qu’il ait eu des influences clairement mésopotamiennes, il présente également des caractéristiques uniques. En effet, on a retrouvé bon nombres d’objets constitués d’un ensemble variés de matériaux tels que l’or, le lapis-lazuli, l’argent, la pierre (stéatite, calcaire), le bois. Ce mélange entre divers matériaux fut une technique appréciée en Mésopotamie mais cet art n’a pas persisté.

En conclusion, l’étude archéologique d’Ebla  et des sites archéologiques est d’une grande importance pour aboutir à une meilleure compréhension de l’histoire de l’humanité. Les échanges d’Ebla avec les régions voisines telle que l’Egypte, l’Anatolie, la Mésopotamie, l’Afghanistan, et tant d’autres sont tant de raisons qui attestent des relations complexes et variées dans cette région. Contrairement aux idées reçues sur le retard de la civilisation amorrhéenne par rapport à la Mésopotamie, les fouilles archéologiques d’Ebla ont permis de mettre en évidence les connaissances avancées de cette région du monde.

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Message  Arlitto Lun 09 Sep 2019, 13:53

La symbolique de l’arbre dans les mythes et les religions

Cet article résume la symbolique de l’arbre dans les mythes et religions du monde. Ce thème nous permettra découvrir de grands mystères universels notamment celui de la résurrection…


En débutant cette recherche sur la symbolique de l’arbre dans les mythologies, je ne m’attendais pas à rencontrer ce végétal d’une manière si soutenue dans tous les mythes du monde. Il existe en effet une multitude de récits très anciens ou non qui nous parlent d’arbres très nettement liées à des divinités. En se lançant dans ce thème, on en ressort convaincu qu’il existe encore ici une preuve que toutes les croyances du monde son liées entre elles. Outre cette constatation, il ne fait pas de doute que thème nous permettra de comprendre quelques grands mystères sacrés universels.

Pour commencer, abordons la symbolique de l’arbre dans la mythologie nordique. Ce mythe peut ne pas vous dire grand-chose à la base, mais vous verrez très vite que le thème présente certaines grandes caractéristiques à travers le monde. L’arbre sacré nordique par excellence est l’Ygdrasil, un arbre de vie. Ses racines croissent à travers tous les mondes. Il présente 3 grandes racines :

1)      La plus grosse racine s’étend vers Asaheim, le séjour des dieux. On y retrouve la fontaine Urdar. Autour de cette fontaine, il y a 3 déesses appelées les Nornes Urd, Vervandi et Skuld.
2)      La plus noueuse racine s’étend vers Jotunheim, le pays des Géants. La fontaine qui jaillit sous le monde des Géants est Mimir. Elle donne l’intelligence et la sagesse à celui qui s’y abreuve avec la corne Gjallar.
3)      La plus puissante racine subit la morsure du gigantesque dragon Nidhug mais cette racine gorgée de sève résiste aux crocs et au venin. Elle abrite la fontaine Hvergelmir.

Cet arbre doit lutter pour étendre ses racines vers le ciel. Des poulains, ou des cerfs sauvages mangent ses bourgeons et des serpents attaquent ses racines. Les Nornes, déesses sacrées puisent l’eau de la fontaine Urdar, et en le mélangeant à la terre elles forment une boue qu’elles répandent sur l’arbre Ygdrasil. Cet arbre reste donc toujours vert et étend son feuillage sur les Neuf mondes. La rosée tombe sur la terre à chaque aurore. Cette rosée est en fait du miel dont se nourrissent cent abeilles. Cet arbre est le symbole de la belle saison, en d’autres mots le symbole de la renaissance par la présence de l’eau et du miel. L’aigle se trouve dans la branche la plus élevée. Entre les yeux de cet aigle se trouve le faucon Vedfolnir. Il existe une lutte entre l’aigle et le serpent, une lutte éternelle entre ces deux êtres. De manière très imagée, le sang versé par l’aigle et le serpent est aussi sacré que l’eau et le miel.

Par cette description, nous pouvons lier ce mythe à la mythologie mésopotamienne. Notez qu’à la base, nous avons l’impression que ces mythologies sont si différentes, et pourtant… Dans l’épopée de Gilgamesh (12ème tablette). Il existe un récit analogue qui nous parle de l’arbre Huluppu déraciné par Ninanna et replanté à Uruk. La déesse s’y prend mal. Elle le plante seulement avec son pied sans l’arroser. Quelques années plus tard, un serpent avait fait son nid dans les racines. Dans ses branches, c’est l’oiseau tempête qui a fait son nid. Le parallèle des animaux est si clair avec la mythologie nordique qu’il n’y a aucun doute sur la filiation entre ces 2 mythes. Au milieu de l’arbre Huluppu, se trouve la démone Lílitu (Lilith) qui s’était bâti une demeure. Cette déesse au milieu de l’arbre nous indique un fait que l’on peut prouver facilement : la symbolique de l’arbre est à lier sans aucun doute au caractère sacré de la femme mais également à un dieu d’une très grande importance. Pour l’illustrer, il existe plusieurs textes anciens nous parlant du Kiškanû noir dans la mythologie mésopotamienne, et dont les racines s’étendent vers l’Abzu primordial, l’abysse du monde. Cet arbre, brillant d’un éclat de lapis-lazuli, est localisé à Eridu, ville qui est la demeure sacrée d’Enki. Sous ses nombreux autres noms (voir l’article « Enki et ses nombreux autres noms dans le monde »), ce dieu sera un des principaux acteurs dans le domaine de la symbolique de l’arbre avec les déesses qui lui sont associées. Lorsqu’on parle que le ciel et la terre sont uni on fait référence à cet arbre cosmique. Divers mythes nous racontent que les cieux ont été séparés de la terre ; peut-être devons-nous y voir une image de la mort de cet arbre cosmique et finalement la fin d’un être céleste qui est le trait d’union entre les cieux et terre.

Dans la mythologie chinoise, il est également fait mention de lien d’un arbre sacré « avec neuf mondes ». Cet arbre s’appelle le Kien-mou et il relie les neuf sources (séjour des morts) aux neuf cieux. Par lui, montent et descendent les souverains qui sont les médiateurs du ciel et de la terre. Kien-mou est l’arbre de vie qui nait et meurt de nombreuses fois. Cet arbre est entouré de 2 arbres : un pêcher Pa’n-mou dont les fruits confèrent l’immortalité et un autre arbre appelé Jo dont les fleurs rouges lumineuses éclairent le ciel lorsque le soleil n’est pas encore levé. Le Kien-mou associé à 2 autres arbres est une très belle image que l’on a pu donner à Enki, à Nammu et à Ninmah. La figure ci-dessous est la copie de l’empreinte d’un sceau-cylindre découvert à Mari (sud-est de la Syrie). On comprend très clairement que les déesses associées à Enki sont des arbres sacrés. Ces 2 arbres sont connus dans de très nombreux mythes bien connus de tous.

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Empreinte d'un sceau sumérien. 

L’histoire la plus connue concerne l’Eden biblique. En genèse 2:4, Dieu place dans le jardin d’Eden l’arbre de la Connaissance du Bien et du mal et l’arbre de la Vie au milieu. L’homme peut manger les fruits des arbres de l’Eden sauf celui de ces 2 arbres. Le serpent incite la femme à goûter le fruit de l’arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Dieu a interdit aux hommes d’y gouter pour empêcher qu’ils deviennent leur égal par le discernement du bien et du mal. Ce récit biblique prend sa source en Mésopotamie. A Nippur en Irak ont été découvertes des tablettes d’un étonnant contenu : les tablettes de Kharsağ. Ces tablettes d’argile nous révèlent l’existence d’un Eden construit dans le mont Taurus (nord de la plaine mésopotamienne). La déesse Ninkharsağ (Ninmah) décide qu’on construira pour elle, notamment, un jardin planté d’arbres fruitiers. On décrit dans ces tablettes également la naissance de l’être humain : « Les humains n’avaient pas encore appris à comment manger et comment dormir, ils n’avaient pas appris à faire des vêtements ou des demeures permanantes. L’humanité rampait dans ses demeures à quatre pattes ».

Ce jardin est référencé également dans la mythologie grecque. Il est demandé à Héraclès, le célèbre héro grec d’aller cueillir les pommes dans le jardin des Hespérides, un jardin inconnu de tous. Ces Hespérides sont Aeglé, Erythie et Hespéra. Athéna lui conseille d’aller voir les 3 anciennes divinités créatrices des hommes appelées les Moires. Celles-ci le conseillent d’aller voir Nérée, le dieu de la mer. Après plusieurs péripéties, Héraclès voyage avec la coupe solaire du dieu Hélios (à la manière d’Horus) jusqu’à l’île des Hespérides où pousse l’arbre aux pommes d’or gardées par des serpents. Héraclès demande de l’aide au géant Atlas. Celui-ci a été puni par Zeus pour avoir soutenu les rebelles qui s’opposaient à son trône et il doit soutenir les cieux en punition. Il veut bien  le remplacer un moment. En échange, il doit voler les pommes du jardin des Hespérides. Dans un autre mythe toujours grec, on raconte que les 3 Hespérides sont changées en arbres : Aeglé en saule, Hespéra en peuplier et Erythie en ormeau. Dans les îles Gilbert en Océanie, il existe un mythe appelé «  la malédiction de Nakka ». Nakka, qui est l’ainé des dieux, crée les premiers habitants et ceux-ci vivent sur des îles séparées. L’homme et la femme sont séparés mais sont immortels. Nakka part en voyage et les hommes et les femmes ne comprennent pas pourquoi ils ne peuvent pas se voir. Le vent apporte l’odeur des fleurs de l’arbre unique de l’île des femmes vers l’île des hommes.  Et ils se retrouvent. Nakka est de retour et les femmes et les hommes nient qu’ils se sont rencontrés en son absence. Nakka leur hôte leur immortalité pour lui avoir désobéi. Il leurs donne malgré tout la possibilité d’emmener avec eux un arbre et ils choisissent l’arbre de l’île des femmes qui leurs sera malgré tout très utile pour se soigner. Le jugement de cette histoire est analogue à celle qu’on rencontre dans la Bible. Yahvé décide d’expulser Adam et Eve de l’Eden et ils seront mortels. Le mythe biblique nous raconte donc l’histoire très ancienne de la création de l’homme et de l’intervention de divinités féminines qui permettent à la fois de discerner le bien et le mal mais également de vivre éternellement.

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Hespérides.

On peut davantage comprendre le rôle de l’arbre de vie et de l’arbre de la connaissance dans d’autres mythologies du monde. Attachons-nous maintenant à la mythologie indienne pour nous en rendre compte. L’arbre sacré indien s’appelle l’Açvattha, un figuier sacré. Le nom scientifique de cet arbre est le Ficus religiosa. Cet arbre est particulier car il étend ses racines vers le ciel et ses branches vers la terre entière. Il est tout comme l’Ygdrasil et l’arbre Huluppu le lien entre le ciel et la terre. L’Açvattha repésente le mâle et le Cami représente la femelle. On mélangeant ces 2 plantes, on obtient le feu. On a ici l’image de la création d’un être sacré de feu que l’ont peut appeler en Inde Agni. On attribue à cet Açvattha dans le texte appelé « l’Atharvaveda » des propriétés médicales merveilleuses. Le soma, la boisson des dieux, devait être reçue dans une coupe faite du bois de l’Açvattha. Les Védas sont les branches de cet arbre cosmique. De cet arbre naquit une tige prodigieuse appelée « l’arbre de lait ». Dans le Rigveda (I, 154), il est dit : « deux oiseaux, amis et compagnons, tiennent embrassé un même arbre ; l’un… mange la figue succulente, l’autre ne mange pas et regarde,… ». Dans l’Atharvaveda (X, 4, 3). L’arbre Açvattha produit l’Ambroisie sous le nom de Kustha, ou « fleur de l’Amrita ». Celui qui mange de l’ambroisie devient sage. Cet arbre est l’arbre sous lequel le bouddha va se réfugier et acquière la sagesse.

Il est n’est pas étonnant de retrouver la symbolique de cet arbre également dans le bouddhisme. Cet arbre est alors appelé le Bodhi qui est aussi consacré à Vishnu ‘encore un autre nom pour enki). Dans les traditions des pélerins bouddhistes de la Chine, on raconte que les dieux ont construit un chemin céleste entre l’arbre Sal et l’arbre Bo. Ce chemin va être parcouru par le Bouddha pendant la nuit avec les Dévâs, les Nagâs et par d’autres êtres divins. Bouddha va également rencontrer d’autres d’arbres tels que Pei-to et l’arbre Midella. Les récits font état d’un lien très étroit entre l’arbre et la vie de Bouddha. Ainsi quand la reine décida d’abattre le Pei-to, Bouddha tombe à terre évanoui. Bouddha va permettre de refaire renaître cet arbre en répandant sur ses racines 100 cruches de lait. Ces mythes ont encore des répercussions récentes dans les croyances de l’Inde où l’on vénérait l’arbre Bodhi. Remarque amusante : ne faut-il pas voir l’origine de mot anglais body dans cet arbre Bodhi intiment lié à bouddha et finalement une image du corps humain ? Cette vision de l’homme arbre est également probablement rencontrée dans la bible lorsque Jean Le Baptiste déclare aux Pharisiens en Matthieu 3:10-11 : « Engeance de vipères, qui vous as suggéré d’échapper à la colère prochaine ? Produisez donc un fruit digne de repentir et ne vous avisez pas  de dire en vous-mêmes : ‘ Nous avons pour père Abraham’. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres ; tout arbre qui ne produit pas de bon fruit (le fait que fruit soit au singulier a son importance) va être coupé et jeté au feu ».

Le Ficus religiosa (l’Açvattha) a souvent été confondu dans la mythologie avec le Ficus indica (Vata ou Nyagrodha). Dans la légende de Krishna, on apprend que la déesse Devakî enceinte de Krishna va se réfugier sous l’arbre Vata. Cette déesse craignait que le terrible Kansa mette à mort son enfant. Nous découvrons ici un autre récit pour l’histoire bien connue de la naissance d’Horus et le fait que cette grossesse fut cachée par Isis. Tout comme les oiseaux qui mangent les figues de l’Açvattha, on retrouve des perroquets qui peuplent le Vata. Dans le mythe, il est dit que des gens simples peuvent confondre ces oiseaux avec des perles. Dans la tradition védique, on confond les 2 grandes perles du ciel (le soleil et la lune) avec l’arbre céleste Pippala. La symbolique de l’oiseau est intiment liée à celle de l’arbre.  Un oiseau de la mythologie iranienne présente d’étonnants points communs avec le phénix égyptien. Il vit dans l’arbre de vie Gaokerena et il séjourne dans la terre de la plante Hoama. Les graines de cet arbre permettent de guérir de tout mal. On considère également le Hoama comme une boisson divine tout comme la  boisson indienne (le soma) dont on a parlé plus haut. Dans ce mythe, tout comme dans la mythologie nordique, plusieurs bovidés ou capridés se nourrissent des feuilles d’un arbre sacré. Cet arbre est notamment pour les Iraniens la vigne. On connaît quelques représentations du Dieu Mythra en présence d’une grappe de raisin (parfois apportées par un autre personnage). En Iran, la vigne est considérée dans les mythes comme une plante née du sang du taureau primitif (Il n’est pas nécessaire de démontrer ici que la figure d’Enki/Osiris est sans aucun doute liée au taureau sacré). En occident la vigne a aussi son importance. En effet le vin est primordial dans le symbole de la mort de Jésus. Cette boisson est remplacée par la Haoma en Inde. La vigne est également liée à Pan, le dieu bouc grec qui tient une grappe de raisin dans une main. Ce n’est probablement pas pour rien que le vin est interdit dans la religion musulmane, à cause des pratiques rituelles de ce vin. La mort d’un être divin a également une énorme place dans bons nombre de mythes du monde.


Sceau akkadien et représentation d'un arbre de vie soigné par 2 carpes divines. Au dessus de cet arbre on y voit une sorte de vaisseau en forme d'oiseau. Cette représentation est très courante en Perse notamment. 

Dans la mythologie celtique, Ésus est un dieu que l’on peut identifier sur 2 représentations : autel gallo-romain de Paris et sur une stèle de Trèves. Ésus semble abattre un arbre avec un outil de nature rectiligne. Cet arbre cache un taureau et 3 grues à travers ses branches (grues sont sur le bovidé). Ce taureau est appelé Taruos Trigaranus. Les grues sont des animaux échassiers. Le parallèle du vol de ces bovins est un parallèle que l’on peut faire avec Hercule, le héro grec qui vole le troupeau bovin appartenant à Gyréon. Dans une autre légende, Hercule s’attaque à Achéloüs (sous la forme d’un taureau ou d’une anguille avec des cornes bovine), et lui vole la corne d’abondance pour l’offrir à Copia. Dans un mythe gallo-romain, on a le dieu Lug qui vole une corne au serpent Balar. La mort d’un arbre et d’un taureau divin est également attestée dans la mythologie irlandaise. Le héro irlandais Cuchulainn recherche 24 vaches de COOLEY et poursuit le conducteur le taureau divin Donn après avoir abattu un chêne. Dans ce mythe la gent corvidée intervient (et non des grues) et avertit le taureau Bonn de l’intention de Cuchulainn. Celui-ci est le fils de Lug dieu de la lumière sublimé en lui. Noter qu’à sa mort Cuchulainn s’attache à un pilier en pierre et meurt debout tout comme Jésus. Plus tard 3 corneilles se percheront sur sa tête. Morrigan, la déesse de la guerre viendra le chercher (déesse assimilable à Ninanna ou Perséphonne). A la mort sacrée du taureau divin qui est si répandue sur Terre, s’ensuit toujours une renaissance d’un être céleste. Cette renaissance est souvent représentée sous la forme d’un arbre d’où émerge un nouveau soleil. Les représentations égyptiennes, syriennes, mésopotamiennes présentant ce mythe sont si nombreuses qu’il serait impossible ici d’en synthétiser tous les aspects.

La renaissance divine et solaire est intiment liée à la symbolique de l’arbre dans le monde. Comme il a été indiqué timidement plus haut, ce thème de mort et de renaissance est à relier à la mort d’Osiris. Celui-ci aurait été attaché à un arbre (sycomore ou tamaris) et aurait fusionné à un arbre sacré lors de sa mort selon « Les Textes des Pyramides, des Sarcophages, papyrus Louvre N 3129 ». Cette naissance se retrouve par exemple dans un mythe grec : Thiéas roi d’Assyrie avait une fille Smyrna. Aphrodite lui inspira un amour passionné pour son père. Smyrna parvient à coucher avec son père et les dieux la transformèrent pour la punir en un arbre appelé Smyrna (arbre à myrrhe). Neuf mois plus tard, l’écorce se fendit et il en sortit Adonis. Un autre mythe, cette fois-ci océanique, existant sous plusieurs versions, raconte l’histoire d’une déesse vierge appelée Hina vivant aux Samoa. Elle s’éprend du dieu Tina, un être anguille qualifié de brillant et clairement associée aux eaux éternelles (similitudes avec le dieu Enki). Cet être va être tué et découpé en morceaux. Hina va faire en sorte d’enterrer la tête de Tina. Au bout de cinq nuits, un arbre va éclore : le cocotier qui produira un fruit qui servira d’abri à l’enfant d’Hina. Les Tahitiens et les Tuamotau incluent cette histoire au cycle de Maui. La renaissance d’un arbre à partir du corps d’un dieu se rencontre aussi dans la mythologie maya. Dans le complexe architectural de Tepantitla, on voit des oiseaux émergeant des branches d’un arbre ou d’une liane tordue qui pousse sur la tête d’une divinité centrale. Dans le temple des inscriptions de Palenque, l’arbre cosmique de la vie a été représenté comme un arbre qui surgit du roi Pascal couronné de l’oiseau mythique. Dans le codex Borgia, il existe une représentation du dieu Mixcoatl d’où surgit un arbre sur lequel est perché un oiseau.



En résumé, un grand principe universel associe l’arbre au féminin. Il n’est pas étonnant de retrouver la femme sous la forme imagée d’un arbre. Cet arbre est la source d’une boisson qui permettrait de vivre éternellement pour ceux qui s’en abreuveraient. Cette boisson est formée du fruit de l’arbre, fruit qui permet à la vie de renaître. Il s’agit donc d’une très belle métaphore associée au sexe féminin et aux menstrues. Le fait de se nourrir de menstrues est un grand principe qui nous a longtemps été caché notamment par l’interdit propagé par la figure bien connue de Yavhé. Le sang est un liquide très souvent associé à la mort rituelle, divine et à la renaissance du taureau sacré Osiris que l’on peut retrouver justement dans certains mythes sous un arbre sacré. L’arbre est à la fois le symbole de la renaissance par ses fleurs et ses nouveaux fruits et donc initiée par le féminin, mais de plus un grand symbole de fertilité masculin et très clairement associé au phallus. Voilà pourquoi il si intiment lié à l’image du dieu Enki/Osiris/Ptah et ses nombreux autres noms. Voyez tous les rites que l’on peut retrouver autour d’êtres divins morts sur un arbre ou donnant naissance à un nouvel arbre divin. La renaissance de ce taureau sacrifié est confirmée par la présence d’être célestes tels que les oiseaux et de manière unanime par le phénix. Un oiseau de feu sortirait d’un arbre sacré tant féminin que masculin et se verrait en quête d’une boisson capable de le faire revivre éternellement. L’arbre de vie fournirait ainsi la coupe de sang sacrée et la quête du graal si matérialisée ne serait en fin de compte qu’un leurre pour nous écarter de la véritable source de l’immortalité. Celle-ci ne pourrait être complète qu’en gouttant également à l’arbre du fruit de la connaissance du bien et du mal apportant la sagesse. Ce fruit se trouverait uniquement à l’intérieur de soi-même. Il faut sûrement y voir aussi une quête spirituelle initiée par le Bouddha qui se libère de la condition matérielle sous l’arbre sacré. L’immortalité ne serait pas uniquement biologique mais également psychique et dépendante de l’acquisition d’une grande sagesse…

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Bas-relief d'un des temples d'Angkor. Danse d'un bouddha sur un arbre de vie. La croix sur le torse est la même que celle qu'on retrouve sur certaines représentations du dieu égyptien Ptah.

Sources Bibliographiques :


AUERBACH L & al., 2004. Encyclopédie de la Mythologie. Parragon Books Ltd, Royaume-Uni.
- BAILEY G., CARDEN M., CLARKE P. & al., 2006. Mythologie : mythes et légendes du monde entier. Ed. de Lodi, Paris.
- BRAGA C., 2004. Les premières tentatives du retour au paradis interdit. Le paradis interdit au Moyen Age : la quête manquée de l’Eden oriental. L’Harmattan, Paris. pp. 98-110.
- CHARIERRE G., 1966. Le taureau aux trois grues et le bestiaire du héros celtique. Revue de l’histoire des religions. Volume 169. Numéro 169-2. pp. 155 à 192.
- CHIFFLOT T-G., 1955. La Bible de Jérusalem. L’Ecole biblique de Jérusalem
- DE GUBERNATIS A., 1879. La mythologie des plantes ou les légendes du règne végétal. C. Reinwald, Paris.
- DUSSAUD R., 1949. Anciens bronzes du Louristan et cultes iraniens. Syria. Volume 26. Numéro 26-3-4. pp. 196-229.
- HEMOND A. et RAGON P., 2001. L’image au Mexique. Usages, appropriations et transgressions. CEMCA-L’Harmattan, Paris. 273 p.
- MABIRE J., 1999. La légende de la mythologie nordique. Ancre de Marine.
- PARKS A., 2007. Les chroniques du Gírkù. Ádam Genesis. Editions Nouvelle Terre.

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