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Les ANGES et les DEMONS

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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:36

Rappel du premier message :

Les ANGES et les DEMONS
Les ANGES et les DEMONS - Page 2 Tm45
Saint Michel terrassant le Dragon, 1483-1508. Josse Lifferin. Musée du Petit Palais, Avignon


LE BIEN ET LE MAL

Dualité et dualisme.

Le Bien et le Mal, ces forces antagonistes qui s’affrontent dans l’Univers, sont des contraires qui ne peuvent exister l’un sans l’autre, comme : la lumière et les ténèbres, la vérité et le mensonge, la vie et la mort, l’attraction et la répulsion, l’amour et la haine, le plaisir et la douleur, la joie et la tristesse, les rires et les pleurs, la beauté et la laideur, le positif et le négatif, le plus et le moins, le côté droit et le côté gauche (senestre # sinistre), la matière et l’antimatière, l’endroit et l’envers, le recto et le verso (les 2 pages d’un même feuillet), le oui et le non, le 1 et le 0 de la numération binaire, le + et le - du courant électrique, etc.

Sont-ce deux aspects contraires (le bon jumeau et le mauvais jumeau présents dans de nombreuses mythologies) d’une Force divine unique, le Verbe (ou la Parole ou le Logos) créateur, dont l’émanation bipolaire imprègne toute chose ? Cette Force aurait-elle un bon et un mauvais côté ? Doit-on maintenir l’équilibre entre ces contraires pour que notre monde matériel continue à exister ? Ou faut-il que le bien absolu l’emporte et que la Matière soit néantisée par l’Esprit ?

Selon Zoroastre (ou Zarathoustra), prophète du mazdéisme (ou parsisme ou zoroastrisme) et réformateur de la religion dualiste des anciens iraniens, tout le Bien procède des émanations d'Ahura Mazda (ou Ormuzd), qui lui donnent forme et existence : le bon jumeau, Spenta Mainyu (l'Esprit saint, la force créative) prend 6 aspects différents (3 masculins et 3 féminins).
Ces aspects deviennent 6 dieux différents (Bon Esprit, Vérité, Pouvoir, Dévotion, Santé et Vie), puis leur nombre s’accroît : par exemple avec Mithra, le dieu du Soleil.
Tout ce qui est Mauvais provient du mauvais jumeau de Spenta Mainyu, Angra Mainyu (Esprit Diabolique ; en persan Ahriman) et de ses assistants.
Les principes fondamentaux de la doctrine de Zarathoustra reposent sur le culte d'Ahura Mazda (le Seigneur de Sagesse ou le Maître du Savoir) et sur un dualisme éthique opposant Vérité (Asha) et Mensonge à travers tout l'Univers.

Les Gathas et quelques éléments tardifs de l’Avesta établissent le caractère monothéiste de la croyance prêchée par Zarathushtra.
La divinité suprême, Ahura Mazda, "désirant le bien, a créé à la fois le bonheur et le malheur" .
L’Esprit mauvais n’est pas l’adversaire du créateur unique, mais seulement de l’Esprit bienfaisant. D’ailleurs, la lutte aura un terme : la victoire ultime du Bien sur le Mal.
Les mithraïstes se représentaient la fin du monde comme une conflagration universelle, la victoire totale du Bien sur le Mal après un combat qui a fait la texture même de l'existence.

De nombreuses sectes gnostiques comme les messaliens et les manichéens prétendaient que Satan était le créateur du monde matériel.
Ce monde matériel était essentiellement mauvais puisque il avait été créé par le Mal.
L’Esprit du Bien finira par l’emporter sur la matière corrompue et corruptrice.

La doctrine fondamentale du manichéisme est sa division dualiste de l'Univers, divisé en royaumes du Bien et du Mal : le royaume de Lumière (esprit) où règne Dieu, et le royaume des Ténèbres (matière) où règne Satan.

À l'origine, les deux royaumes étaient complètement séparés, mais à la suite d'une catastrophe, le royaume des Ténèbres envahit le royaume de Lumière ; ils se mélangèrent et entamèrent une lutte perpétuelle.

La communauté essénienne de Qumrân considérait le monde comme un champ de bataille où luttaient l'Esprit de Vérité et l'Esprit du Mal, ce dernier étant une puissance angélique opposée à Dieu et appelé Bélial.

Les cathares, manichéens, croyaient que toute l'existence était déterminée par la lutte entre 2 dieux : le dieu de la Lumière, de la Bonté et de l'Esprit, généralement associé à Jésus-Christ et au Dieu du Nouveau Testament, et le dieu du Mal, de l'Obscurité et de la Matière, associé à Satan et au Dieu de l'Ancien Testament.

Pour le néo-platonicien Plotin, les deux principes antagonistes sont l'Etre et le non-Etre, le Tout et le Rien ; pour Empédocle, ce sont l'Amour et la Haine : "Entre les deux forces cosmiques, un combat gigantesque se livre. Les adversaires tantôt s'étreignent et tantôt s'écartent, afin de reprendre haleine." 6

Dans le symbolisme chrétien, le Bien et le Mal sont personnifiés respectivement par la sainte Trinité et par Satan le père de la tromperie ; des récompenses sont promises à ceux qui font le bien, alors que des tourments éternels attendent ceux qui font le mal.

Selon le principe oriental du karma (ou karman), chaque être vivant dispose d’un nombre illimité de chances (chaîne de vies : samsara) pour parvenir à sa libération. Voir Bouddhisme, Hindouisme.

Dans le symbole chinois du taiji, l’union du yang (clair, masculin, céleste) et du yin (sombre, féminin, terrestre) représente l’équilibre des contraires nécessaire pour qu’apparaisse le monde des formes. Chacun n’existe que par rapport à l’autre, dont il porte en lui l’embryon, et peut se transformer en son inverse. Voir Taoïsme.

Pour Confucius, "la conscience est la lumière de l'intelligence pour distinguer le bien du mal".

La plupart des traditions ésotériques rejettent l’idée d’un Mal et d’un Bien absolus et opposés, et enseignent que toute action est à la fois bonne et mauvaise.

Les philosophes et les théologiens placent généralement Dieu "au-delà du Bien et du Mal".

Génies et démons

A l'origine, le daimon grec est un génie (quand il est franchement mauvais, on le nomme cacodémon : mauvais démon), tel que le genius des latins, le Géant Vert des traditions celtes (dangereux mais positif quand on arrive à le maîtriser) ou le djinn (génie) islamique ; il désigna plus tard un dieu inférieur, puis un esprit malfaisant.
Pour beaucoup de populations primitives, les démons sont les âmes des défunts, génies tutélaires ou redoutables, intermédiaires entre les dieux immortels et les hommes vivants, mais mortels.
Un génie est attaché à chaque homme et joue le rôle de conseiller secret.
Il y a un démon intérieur qui joue parfois à l’ange gardien et la foule des démons, êtres innombrables, tourbillonnant partout pour le meilleur et pour le pire.

La révolte des anges.

Avant de créer l'Homme, "selon sa ressemblance" (Genèse 1 : 26) 20, et l'univers matériel, Dieu avait créé une multitude d'esprits purs, doués d'une intelligence incomparablement supérieure à la nôtre : les anges.
Mais cette perfection fut leur plus grande épreuve : elle fascina certains anges qui refusèrent alors d'adorer Dieu Tout Puissant et de se soumettre à lui.
Lucifer, nom ancien de la planète Vénus, signifie "porteur de lumière". Lucifer, le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou un chérubin, prit la tête de cette révolte : il voulait être heureux en lui-même par ses propres forces.
Lucifer, c’est Satan, le Diable, Azazel, Samaël, Bélial, Mastéma, etc.
Pour Zoroastre, c’est l’un des fils d’Ahura Mazda, Ahriman, le "mauvais jumeau", qui a opté pour le mal et choisi le "Mensonge" contre la "Vérité".
Pour Eliphas Lévi, le diable est "le magnétisme du mal, la force fatale que Dieu a voulue, quand il a voulu la liberté". 30

L'islam considère Iblis (Lucifer, Satan, le Diable) comme le chef des démons. Seul ange à avoir refusé de se prosterner devant Adam après que Dieu l’eut créé de l’argile, il fut maudit par Allah qui le laissa libre de tenter les faibles (à commencer par Eve).

Des théologiens chrétiens disent que les anges furent éprouvés par la révélation de l'Incarnation de la deuxième Personne de la Sainte Trinité : Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
En effet pour ces purs esprits, il était inconcevable de s'abaisser devant un homme, créature infirme et déb... en comparaison de leurs facultés angéliques prodigieuses.
De plus, ils allaient devoir reconnaître pour reine (Regina angelorum : Reine des anges) une femme, la Vierge Marie, qui ne pouvait comme Jésus-Christ se prévaloir de la nature divine.
Lucifer, "le porteur de lumière", se révolta et entraîna le tiers des anges à sa suite ; il devint Satan (l'adversaire) ou le Diable (le diviseur).

La guerre incessante

L’archange Michel alla au combat avec les milices célestes et, au cri de « Qui est comme Dieu ? » (MI-KA-EL), remporta la première bataille de la création. Depuis, le combat n'a cessé de faire rage entre les forces de l'enfer et les armées célestes, ayant pour enjeu la perte ou le salut des âmes.

« Le mal n’est pas une simple absence de bien, c’est une force qui asservit l’homme et corrompt l’univers. Dieu ne l’a pas créé, mais maintenant qu’il est apparu, il s’oppose à lui. Une guerre incessante commence, qui durera aussi longtemps que l’Histoire : pour sauver l’homme, le Dieu tout-puissant devra triompher du Mal et du Mauvais ». 3

Détruire le Mal c’est faire disparaître la Mort, la Maladie, le Malheur... Par la faute de l'homme, le Péché est entré dans le monde, et par le Péché, la Mort (Romains 5,12-17 ; I Corinthiens 15,21).

« Voici donc comment vous devez prier : Notre Père qui es aux cieux ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen ! » (Mathieu 6, 9-13, 7).

Tous des Anges ?

Il existe une théorie selon laquelle :
- une fraction des anges choisit de soutenir Lucifer
- une autre suivit Michel et resta fidèle à Dieu
- une autre n’osa pas prendre parti. Ces esprits lâches ou indécis furent emprisonnés par Dieu dans des corps humains, afin que, disposant de leur libre arbitre, ils pussent enfin choisir leur camp…

La règle d'or.

Qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui est mal ? Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fît et vous ne ferez pas de mal. Faites pour les autres ce que vous aimeriez qu'ils fissent pour vous et vous ferez le bien.

"Tout ce qui te répugne, ne le fais pas non plus aux autres" (Shayast-na-Shayast 13, 29 ; vers 1000 avant JC) ; 
"La nature (humaine) est bonne seulement lorsqu'elle ne fait pas à autrui ce qui n'est pas bon pour elle-même" (Dadistan-i Dinik, 94 : 5, vers 800 avant JC) : écrits mazdéens (Perse).

"Ne blesse pas les autres par des moyens que tu trouverais toi-même blessants". (Bouddha, 560-480 avant JC ; Udana-Varga, 5 : 18)

"Jugez des autres par vous-même et agissez envers eux comme vous aimeriez qu'ils agissent envers vous" ; "Ne faites pas à autrui ce que vous ne voulez pas qu'on vous fasse à vous-même" ; "N'inflige pas aux autres ce à quoi tu n'aspires pas toi-même". (Confucius, v. 551-479 av. J.-C. Livre des Sentences V 11 ; VI 28 ; Analectes, XV 23 ; (Enseignement de la Voie du Milieu 13, 3)

"L'homme devrait (...) traiter toutes les créatures de ce monde comme il aimerait être traité lui-même". (Sutrakritanga I.11.33, vers 500 avant JC ; voir jaïnisme)

"Ceci est la somme de toute véritable droiture : traite les autres comme tu voudrais toi-même être traité. Ne fais rien à ton voisin que tu ne voudrais pas le voir faire à ton égard par la suite" ; "On ne doit pas se comporter envers les autres d'une manière qui nous répugne nous-mêmes". (Mahâbhârata 5, 1517 ; 114, 8 ; vers 400 av. J.-C. ; voir hindouisme)

"Il faut se conduire avec ses amis comme on voudrait les voir se conduire avec soi." (Aristote, IV e siècle av. J.-C.)

"Ce que tu serais fâché qu'on te fît, aie soin de ne le faire jamais à un autre." (Tobie IV 16, premier ou deuxième siècle avant J.-C.)

Pour le docteur juif, Hillel l’Ancien (v. 70 av. J.-C. - v. 10 ap. J.-C.) : "Ce que tu ne voudrais pas que l'on te fît, ne l'inflige pas à autrui. C'est là toute la Torah, le reste n'est que commentaire. Maintenant, va et étudie" 8. Le même Hillel déclare : "Crois en Dieu et aime ton prochain comme toi-même (Lévitique 19,18, ndlr), le reste n’est que commentaire". Le Talmud reprend : "Ce qui t'est haïssable, ne le fais pas à ton prochain. C'est là la loi entière, tout le reste n'est que commentaire". (Shabbat, 31a)

Jésus rappelle la règle : "Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes" (Matthieu 7,12) ; "Et ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux" (Luc 6, 31) ; "Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés" (Jean 13,34) ; "A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples ; à cet amour que vous aurez les uns pour les autres" (Jean 13,35).

"Aucun d'entre vous n'est véritable croyant tant qu'il n'aimera pas pour son frère ce qu'il aime pour lui-même." (Mahomet, vers 570-632, 13e des 40 Hadiths de Nawawi, rapporté par al-Bukhari et Muslim) 23.

Citations

Écoutons la fin du discours : Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là ce que doit faire tout homme. Car Dieu amènera toute œuvre en jugement, au sujet de tout ce qui est caché, soit bien, soit mal (Ecclésiaste, 12,13 ou 12,15 ; 12,14 ou 12,16)

Le beau dans ses rapports avec le faux et le mal, le beau séparé de Dieu ou correspondant à l'individualité pure, a son type dans Satan, la plus parfaite des natures créées, mais la plus éloignée de Dieu, la plus perverse, la plus souffrante. La forme reste avec sa beauté essentielle, impérissable, et l'on frémit en la voyant. Le mal est là, l'idéal du mal incarné dans cette forme. Les ténèbres rayonnent de cette face ; la haine scintille dans ces yeux ; l'orgueil inflexible siège sur ce front. Cette forme ravissante, isolée du Créateur, isolée de la création, est suspendue dans le vide comme un météore effrayant. (Lamennais 1782-1854)

La science de Satan répond à sa puissance. La science de tous les hommes réunis n'approche pas de la sienne. L'homme en péchant n'a pas perdu l'exercice de ses facultés naturelles ; il a été seulement blessé, comme parle le concile de Trente, dans ses facultés et surtout dans sa volonté ; ainsi Satan, en se révoltant contre Dieu, n'a pas perdu entièrement cette intelligence élevée et subtile que son créateur lui avait donnée. Satan, par cette pénétration naturelle, connaît une foule de choses dont nous n'avons pas seulement l'idée. Il connaît les choses passées, les présentes et pronostique avec une certaine assurance l'avenir 9. (Abbé Pascal, 1859)

Quand on affirme que "Dieu est au-delà de l'opposition entre le bien et le mal", cela signifie, non que pour Dieu le mal n'existe pas en tant que tel, mais que Dieu voit les choses sous tous les rapports les concernant et que par conséquent le mal n'est pour Dieu qu'un aspect fragmentaire, provisoire et tout extrinsèque d'un bien qui le compense et finalement l'anéantit 10. (Frithjof Schuon 1907-1998)

La foi parle d'un double mystère, celui de la lumière et celui de l'obscurité, lequel est toutefois compris dans le premier. La foi dit qu'il n'y a pas deux principes, un bon et un mauvais, mais un seul qui est Dieu créateur, seulement bon et sans ombre de mal. C'est ce que la foi annonce, une unique source qui est bonne (...) Certes, il existe un mystère du mal mais il ne découle pas de l'être et il n'est pas original. Il vient de la liberté créée dont on abuse. (Benoît XVI, 3 décembre 2008)

Le relativisme relativise tout et à la fin, on n’arrive plus à distinguer le bien du mal. (Benoît XVI)

"Pur esprit" ne veut pas dire forcément "esprit pur". (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)

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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:47

Les anges dans les catéchismes catholiques


dans les catéchismes catholiques 

Dans la religion chrétienne, le catéchisme (du grec "katékhein" : faire résonner) désigne l'exposé officiel des articles de la foi. C'est un outil de base pour la "catéchèse" qui est l'ensemble des actions destinées à éduquer des enfants, des jeunes et des adultes à la doctrine chrétienne 2.

Catéchisme des Saints Anges 

1. Est-il nécessaire d'admettre qu'il y ait des Anges ?
R.- Oui ; ce serait en quelque sorte nécessaire, quand même la foi catholique ne nous obligerait pas à le croire.

2. Pourquoi la raison m'incline-t-elle, presque nécessairement, à admettre qu'il y a des Anges ?
R.- La fin que Dieu se propose dans la création, c'est de communiquer le bien ; d'être assimilées, en quelque manière, à Dieu, c'est le bien des créatures ; or, si les Anges n'existaient pas, il n'y aurait pas de créature qui fût vraiment semblable à Dieu.

3. Comment cela ?
R.- Les créatures inanimées ne sont pas à l'image de Dieu ; il y a seulement en elles comme les vestiges de sa main, qui les a faites : si elles lui ressemblent, c'est seulement parce qu'elles existent.
- Les créatures animées, mais dénuées de raison, ne sont pas non plus à l'image de Dieu ; si elles lui ressemblent, c'est qu'elles existent et qu'elles vivent.
- L'homme lui-même n'est pas image parfaite de Dieu : il est fait à l'image de Dieu. Par son corps, il se rattache aux créatures inférieures, qui ne portent que le cachet de la main de Dieu ; son intelligence seule est l'image de Dieu ; mais l'intelligence de l'homme n'est pas l'homme. La raison, pour être satisfaite, semble donc désirer une créature pur esprit, pure intelligence, comme Dieu est pur esprit, pur intelligence.
- Or l'Ange est cette créature.

4. L'Ange n'a donc pas de corps ?
R.- Non, l'Ange est esprit ; la foi nous l'enseigne. Nous lisons en effet au Psaume 103 : « O Dieu, vous avez créé vos Anges purs esprits (qui facis angelos tuos spiritus).

5. Est-on obligé, sous peine de péché, de croire qu'il y a des Anges, et qu'ils sont de purs esprits ?
R.- Oui, c'est de foi divine : c'est-à-dire que Dieu l'enseigne dans l'Ecriture sainte ; et c'est de foi catholique, c'est-à-dire que l'Eglise l'enseigne par ses Docteurs, par ses fêtes et par ses Conciles.

6. Quel est le Concile qui a défini qu'il y a des Anges, et qui enseigne qu'ils sont de purs esprits ?
R.- C'est le quatrième Concile de Latran.

7. Les Anges sont-ils nombreux ?
R.- Saint Thomas d'Aquin enseigne que le nombre des Anges excède de beaucoup le nombre des créatures matérielles.

8. Sur quels textes de l'Ecriture sainte est fondé ce sentiment ?
R.- Sur ce texte de la prophétie de Daniel (VII, 10) : « Un million d'Anges le servaient et mille millions se tenaient devant lui. »

9. Que disent les Pères de l'Eglise et tous les commentateurs de l'Ecriture, au sujet de ces paroles du prophète Daniel ?
R.- Ils enseignent qu'elles sont loin de révéler le nombre précis des Anges, et qu'on doit les entendre en ce sens que les Anges sont, en quelque sorte, innombrables.

10. Comment saint Denys l'Aréopagite exprime-t-il sa pensée à cet égard ?
R.- Il dit (Coelest. Hier. 13,14) : « Les armées des esprits célestes sont nombreuses : elles excèdent l'estimation étroite et infirme des nombres matériels… Leur nombre est incompréhensible, et Dieu seul le connaît. »

11. Quel est le sentiment particulier de saint Ambroise ?
R.- Expliquant la parabole de la brebis perdue, qui représente le genre humain, il donne à entendre que le nombre total des hommes ne serait que la centième partie du nombre des Anges.

12. Les Anges sont-ils tous d'une même espèce ?
R.- Plusieurs Pères de L'Eglise et Docteurs, tels que saint Basile et saint Grégoire de Nysse, enseignent que tous les Anges sont d'une même espèce, comme les hommes. D'autres, tels que saint Augustin, saint Bernard, saint Jean Damascène, sans trancher la question, doutent qu'il y ait entre les Anges une distinction spécifique. Le sentiment le plus commun et le plus probable est qu'il y a plusieurs espèces d'anges, comme il y a plusieurs espèces de fleurs.

13. Est-il certain que les Anges sont distribués en plusieurs ordres ou hiérarchies ?
R.- Oui.

14. En combien de hiérarchies sont distribués les Anges ?
R.- En neuf hiérarchies.

15. La raison persuade-t-elle qu'il doit exister un ordre hiérarchique entre les Anges ?
R.- Oui, surtout si l'on admet que les Anges diffèrent d'espèce entre eux. Mais cet ordre hiérarchique serait encore exigé par la raison, quand on admettrait, entre les Anges, qu'une distinction numérique : dans la multitude numérique, en effet, l'ordre, la subordination, la variété, est une condition de beauté.

16. L'Ecriture sainte persuade-t-elle la même chose ?
R.- Oui, car on y trouve mentionnés neuf ordres angéliques : Isaïe (chap. VI) parle des Séraphins ; la Genèse (chap. III) des Chérubins ; saint Paul (Colossiens I) des Trônes, des Dominations, des Puissances ; (I Corinthiens XV) des Vertus ; (Romains VIII) des Principautés, des Archanges et des Anges.

17. Les Pères de l'Eglise enseignent-ils la distribution des Anges en neuf hiérarchies ?
R.- Oui, ils l'enseignent, après saint Denys l'Aréopagite, qui déclare avoir appris cette doctrine de son maître, et il est permis de penser que le maître dont il parle n'est autre que saint Paul.

18. Qu'appelle-t-on proprement "hiérarchie" ?
R.- Un groupe de personnes saintes et consacrées, subordonnées entre elles et subordonnées à un chef unique, avec charge et pouvoir d'administrer les choses saintes.

19. Que faut-il entendre par choses saintes ?
R.- Les moyens qui conduisent à la sainteté.

20. Quels sont les moyens de la sainteté, desquels dispose la hiérarchie ecclésiastique ?
R.- La vraie doctrine, les sacrements et le Saint Sacrifice.

21. Quel est le moyen de sainteté administré par la hiérarchie céleste ?
R.- La lumière divine, transformant, de clarté en clarté, l'âme à la ressemblance surnaturelle de Dieu.

22. Y a-t-il, entre les Anges eux-mêmes, illumination des ordres inférieurs par les ordres supérieurs ?
R.- Oui : la première hiérarchie reçoit, immédiatement, l'action sanctifiante de la lumière de Dieu ; elle la communique à la hiérarchie inférieure, et celle-ci à une autre.

23. Tous les ordres angéliques auraient donc la même mesure de lumière divine ?
R.- Saint Denys répond : « Tout ce qui se rencontre dans les ordres inférieurs est dans les ordres supérieurs, mais avec excès (en grand). Tout ce que possèdent les ordres supérieurs est dans les inférieurs, mais avec une sorte de diminution (en petit).

24. Quel est le caractère propre et commun des Trônes, des Chérubins, des Séraphins ?
R.- Ils contemplent Dieu.

25. Quel est le caractère propre et spécial de chacun de ces trois ordres ?
R.- Les Trônes, en vertu de leur parfaite pureté, reçoivent Dieu, objet de la contemplation ; Dieu réside en eux, comme en un trône, en un siège spirituel. Les Chérubins, en vertu de leur parfaite science, connaissent Dieu, objet de la contemplation. Les Séraphins, en vertu de leur parfaite charité, aiment Dieu, objet de la contemplation. Posséder, connaître, aimer sont en effet les trois éléments nécessaires d'une contemplation parfaite.

26. Suit-il que les Trônes possèdent Dieu, sans le connaître ni l'aimer ; que les Chérubins le connaissent, mais ne le possèdent ni ne l'aiment ?
R.- Non ; pas plus qu'il n'en faut conclure que les Séraphins aiment Dieu sans le connaître. Excellant dans l'amour, les Séraphins excellent nécessairement dans la possession et dans la connaissance ; mais il ne suit pas de là que la possession ou la connaissance soient leur caractère distinctif. Possédant Dieu, connaissant Dieu, les Trônes et les Chérubins aiment Dieu, mais il ne suit pas de là que l'amour soit leur caractère distinctif.

27. Quel est le caractère propre et commun des Vertus, des Puissances et des Dominations ?
R.- Ces trois ordres gouvernent, sous la conduite de la Providence de Dieu.

28. Quel est le caractère propre et spécial de chacun de ces trois ordres ?
R.- Les Dominations commandent ce qu'il faut faire. Les Puissances prescrivent la manière de le faire et neutralisent l'opposition des démons. Les Vertus ont en main les moyens efficaces de le faire, et particulièrement les opérations miraculeuses.

29. Quel est le caractère propre et commun des Principautés, des Archanges et des Anges ?
R.- Ces trois ordres exécutent les desseins de la Providence de Dieu.

30. Quel est le caractère propre et spécial de chacun de ces trois ordres ?
R.- Les Principautés président aux destinées des nations ou des empires. Les Archanges, aux destinées des souverains, des princes. Les Anges, aux destinées des particuliers.

31. L'Ange a-t-il une puissance intellective ?
R.- Oui, certainement, puisqu'il est esprit, et que d'ailleurs l'Ecriture sainte nous apprend que les Anges voient Dieu, qu'ils le louent, lui obéissent et produisent d'autres actes nombreux, qui tous requièrent l'intelligence.

32. L'intelligence de l'Ange, dans son mode d'exercice et d'opération, diffère-t-elle spécifiquement de l'intelligence de l'homme ?
R.- Oui, car l'intelligence de l'Ange ne dépend en rien du concours des sens, et n'est pas astreinte non plus aux lenteurs du raisonnement.

33. L'Ange connaît-il les événements à venir ?
R.- Il connaît, avec certitude, ceux de ces événements qui naissent de causes nécessaires, comme les phénomènes célestes ou terrestres qui se produisent en vertu des lois de la nature.

34. L'Ange connaît-il les événements à venir qui naissent des déterminations libres de notre volonté ?
R.- Tous les théologiens s'accordent à dire que l'Ange, par lui-même, ne peut connaître avec certitude ces sortes d'événements. Il ne les peut connaître infailliblement que par révélation divine.

35. L'Ange connaît-il les secrets des cœurs ?
R.- Il est de foi que les Anges ne connaissent pas les secrets des cœurs, c'est-à-dire les actes de notre intelligence ou de notre volonté : l'Ecriture sainte proclame en effet, en cent endroits, que cette connaissance n'appartient qu'à Dieu seul.

36. L'Ange discerne-t-il, chez l'homme, les actes de l'imagination et de l'appétit sensitif ?
R.- Oui, et il en faut dire autant des actes mêmes de la volonté et de l'intelligence, lorsqu'ils se manifestent par quelque signe extérieur.

37. L'Ange a-t-il, naturellement, la vision immédiate et intuitive de Dieu ?
R.- Non ; et il ne peut pas exister de créature à qui une telle vision de Dieu soit connaturelle.

38. Quelle connaissance naturelle l'Ange a-t-il et peut-il avoir de Dieu ?
R.- Celle que nous avons nous-mêmes naturellement, c'est-à-dire une connaissance déduite de l'existence et de la connaissance des créatures ; mais ils ont de Dieu, par cette voie, une connaissance plus étendue que la nôtre, à cause de la perfection de leur intelligence.

39. L'Ange connaît-il, naturellement, la Trinité des Personnes divines ?
R.- Non ; car les créatures étant l'ouvrage, non des Personnes divines, en tant qu'elles sont distinctes, mais des Personnes, en tant qu'elles ont une commune essence divine et une commune toute-puissance, ces créatures ne sauraient manifester la Trinité des Personnes.

40. L'Ange a-t-il pu connaître, naturellement, avant qu'ils fussent accomplis ou qu'ils fussent révélés, les autres mystères de notre foi, comme l'Incarnation du Fils de Dieu, la prédestination de la bienheureuse Vierge, la Rédemption des hommes par la passion et la mort de Jésus-Christ, etc. ?
R.- Non, car ces mystères ne dépendent que de la libre volonté de Dieu ; et si un Ange ne peut connaître, naturellement, les pensées d'un autre Ange ou les pensées de l'homme, encore moins saurait-il pénétrer les pensées ou les volontés libres de Dieu.

41. Les Anges ont-ils connu le mystère de l'Incarnation, dès le commencement de leur béatitude ?
R.- Oui ; tel est le sentiment commun des Pères et des théologiens. Les ministères des Anges se rapportent en effet à l'Incarnation, selon cette parole de saint Paul (Hébreux I, 14) : « Tous les Anges ne sont-ils pas serviteurs de Jésus-Christ, ayant mission d'exercer un ministère de salut auprès de ceux qui doivent posséder l'héritage éternel ? »

42. Tous les Anges ont-ils reçu et reçoivent-ils de Dieu la connaissance des mystères, dans une égale mesure ?
R.- Non ; la vision qui leur fait connaître les mystères de la grâce, outre qu'elle ne les leur manifeste pas tous, ne les fait pas connaître à tous les Anges dans la même mesure. Les Anges supérieurs, pénétrant plus profondément dans les secrets de la sagesse de Dieu, connaissent un plus grand nombre de mystères et des mystères d'un ordre plus élevé ; et c'est par eux que les Anges inférieurs en sont instruits.

43. Les Anges supérieurs ont-ils reçu, dès le commencement, pleine connaissance des mystères ?
R.- Non ; dès le commencement des temps, ils ont connu quelques-uns de ces mystères ; puis Dieu leur en a manifesté d'autres, à mesure que, pour exécuter leur mission, ces connaissances leur devenaient nécessaires.

44. Mais les Anges ayant la vision de la sagesse de l'essence divine, n'ont-ils pas en elle la vision de tous les mystères ?
R.- Non ; la vision ou contemplation bienheureuse de la sagesse de Dieu n'en est pas la compréhension, et n'exige pas la connaissance de tous les secrets qu'elle renferme.

45. Les Anges ont-ils une volonté ?
R.- Oui, puisqu'ils ont une intelligence qui discerne le bien général et universel, et que de ce discernement résulte leur inclination vers le bien, ainsi connu dans sa nature ; la volonté n'étant autre chose que cette inclination.

46. Les Anges ont-ils le libre arbitre ?
R.- Oui, car partout où il y a une intelligence, il y a libre arbitre. Si d'ailleurs le libre arbitre est un des éléments essentiels de la dignité de l'homme, il doit appartenir, à plus forte raison, à l'Ange.

47. Y a-t-il dans les Anges un amour naturel ?
R.- Oui, car dans les Anges, il y a une connaissance naturelle, et l'amour suit la connaissance. La charité de l'Ange est le perfectionnement de son amour naturel, et ces deux amours diffèrent entre eux, comme une connaissance naturelle diffère d'une connaissance surnaturelle. La grâce présuppose toujours la nature, et ce qu'il y a de primitif dans une chose se retrouve toujours dans ce qu'il s'y surajoute.

48. L'amour des Anges est-il électif ?
R.- Oui, car sans cela, il ne serait pas méritoire.

49. L'élection ou préférence de l'Ange résulte-t-elle d'un travail d'examen ou de raisonnement ?
R.- Non, elle suit la perception pure et simple, ou la vue intime de la vérité.

50. L'Ange s'aime-t-il lui-même d'un amour naturel et d'un amour électif ?
R.- Oui, car s'il ne s'aimait ainsi lui-même, il n'aimerait pas ainsi d'autres objets, l'amour que l'on a pour les autres provenant de l'amour que l'on a pour soi.

51. Qu'est-ce à dire que l'Ange s'aime lui-même d'un amour naturel et d'un amour électif ?
R.- L'Ange recherche naturellement ce qui fait son bonheur et sa perfection ; il s'aime donc d'un amour naturel, puisqu'il recherche naturellement son bien propre. L'Ange choisit, pour atteindre son bonheur, tel moyen de préférence à tel autre, et c'est en ce sens qu'il s'aime d'un amour électif. L'amour naturel a pour objet la fin ; l'amour électif, les moyens qui y conduisent.

52. L'Ange aime-t-il un autre Ange comme lui-même d'un amour naturel ?
R.- Oui, dans la mesure de ce qu'il a naturellement de commun avec lui ; car l'Ange s'aime lui-même ; or, ce qu'un autre a de naturellement commun avec lui, le fait un avec lui.

53. L'Ange aime-t-il Dieu plus que lui-même d'un amour naturel ?
R.- Oui, car tout être provenant d'un autre quant à sa nature, a une inclination plus vive et plus directe pour l'être dont il vient que pour lui-même : ainsi la main de l'homme, naturellement, s'expose et se sacrifie pour protéger tout le corps. Or Dieu est le bien universel, de qui tout bien procède : donc, naturellement, l'Ange, et l'homme comme l'Ange, s'ils considèrent Dieu comme bien universel, l'aiment plus qu'ils ne s'aiment eux-mêmes. Si l'Ange s'aimait naturellement plus qu'il n'aime Dieu, son amour naturel serait vicieux, et la grâce n'aurait pas, chez lui, à perfectionner la nature, mais à la détruire ; or la grâce ne fait que perfectionner la nature et ne la détruit pas.

54. L'Ange a-t-il été créé ?
R.- Oui, car Dieu seul existe par lui-même.

55. Pourquoi la Genèse ne mentionne-t-elle pas la création des Anges ?
R.- Les Anges, dit saint Augustin, n'ont pas été omis dans le récit de la création ; ils sont désignés par le mot « ciel », ou par le mot « lumière ». Une mention plus expresse eût exposé les Juifs, si enclins à l'idolâtrie, à adorer les Anges.

56. L'Ange a-t-il été créé par Dieu de toute éternité ?
R.- Non : le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont seuls éternels ; tous les autres êtres ont été tirés du néant, c'est-à-dire qu'avant d'être créés, ils n'étaient pas. Toute proposition contraire doit être repoussée comme hérétique.

57. Les Anges on-ils été créés avant le monde corporel ?
R.- Le sentiment le plus probable est que la création des Anges se rattache, comme partie d'un tout, à la création de l'univers. Les relations des Anges avec nous, prouvent qu'ils ne constituent pas un monde à part ; il n'est donc guère probable que Dieu, dont les œuvres sont parfaites, ait créé l'Ange à part avant les autres créatures ; une partie étant imparfaite, quand on la sépare du tout auquel elle appartient.

58. Où les Anges ont-ils été créés ?
R.- Les corps et les esprits, dit saint Thomas, ne formant qu'un seul et même univers, et les esprits ayant été créés pour présider au monde des corps, il a été convenable que les Anges fussent créés dans le lieu corporel le plus élevé que ce lieu soit appelé ciel empyrée, ou qu'on lui donne d'autres noms.

59. Les Anges ont-ils été créés bienheureux ?
R.- Dieu a créé les Anges heureux d'un bonheur naturel, mais non du bonheur surnaturel, qui consiste dans la vision de son essence. Le bonheur naturel dans sa perfection, c'est-à-dire une parfaite connaissance naturelle de Dieu, l'Ange l'a possédé dès le premier instant de sa création, à cause de la perfection de son intelligence.

60. L'Ange a-t-il eu besoin de la grâce, pour tendre à la vision béatifique de Dieu ?
R.- Oui, car cette vision de l'essence divine excède la portée de toute intelligence créée.

61. Les Anges ont-ils été créés dans la grâce sanctifiante ?
R.- Le sentiment le plus commun est que les Anges n'ont pas existé, un seul moment, dans l'état de nature, mais qu'ils ont été élevés à l'état de grâce dans l'instant même de leur création.

62. L'Ange a-t-il mérité sa béatitude ou sa gloire, c'est-à-dire la jouissance qu'il a de la vision de Dieu ?
R.- Ou, l'Ange, avant d'être heureux, a eu la grâce, et il a mérité la béatitude en se portant librement vers Dieu, par un mouvement de charité.

63. L'Ange a-t-il obtenu la béatitude après le premier acte de charité qu'il a produit ?
R.- Oui ; l'Ange atteignant, dès le premier acte, sa perfection, dans l'ordre de la nature, il en doit être de même dans l'ordre de la grâce.

64. La grâce et la gloire des Anges ont-elles des mesures diverses, proportionnées aux mesures diverses de leurs donc naturels ?
R.- Oui ; les meilleurs et les plus excellents d'entre eux, selon la nature, sont ceux qui ont obtenu le plus de grâce et de gloire ; la sagesse de Dieu paraît le requérir, et d'ailleurs rien, chez l'Ange, n'empêchait qu'il ne se portât vers sa fin, selon toute l'énergie de sa nature ; de sorte que l'Ange doué d'une nature meilleure se porta vers Dieu avec plus de force et d'efficacité. Telle n'est pas la condition des hommes ; car ils ne diffèrent pas entre eux, spécifiquement, comme les Anges, et l'homme est d'ailleurs composé de deux natures d'inclination différentes, dont l'une, selon la variété des circonstances, retarde diversement l'élan de l'autre.

65. Les Anges, dans la gloire, conservent-ils leur connaissance et leur amour naturels ?
R.- Oui, car la béatitude ne détruit pas la nature, mais au contraire la perfectionne ; les actes naturels sont inclus dans les actes de gloire ou de béatitude, comme le nombre un est inclus dans le nombre deux ; L'imperfection de la nature n'est pas contraire à la perfection de la béatitude : elle lui sert de base ; et la connaissance et l'amour naturels de l'Ange se rapportant à sa connaissance et à son amour de béatitude, rien n'empêche que la connaissance et l'amour naturels existent en lui avec la connaissance et l'amour surnaturels.

66. L'Ange bienheureux peut-il pécher ?
R.- Non, car il voit et possède l'essence même de la bonté qui est Dieu : il est donc impossible qu'il en soit détourné par quelque autre objet inférieur, sous quelque aspect de bien qu'il se présente. La vue du souverain bien en lui-même donne à la liberté des Anges sa perfection, c'est-à-dire la rend incapable de faire un choix qui la détourne de sa fin.

67. L'Ange bienheureux progresse-t-il dans la béatitude ?
R.- Non ; les créatures raisonnables ont pour fin la vision de l'essence divine ; mais aucune de celles qui y parviennent ne peut avoir la vision la plus élevée ou la compréhension de cette divine essence : elles ont toutes des degrés divers de vision et de bonheur, selon qu'il plaît à Dieu de les élever dans cette connaissance de lui-même ; une fois ces degrés atteints, elles ne peuvent monter plus haut.

68. Mais la charité, qui est parfaite chez les Anges bienheureux, n'est-elle pas, au terme comme dans la voie, un principe de mérites croissants et par conséquent de béatitude croissante ?
R.- Non ; ce n'est pas la charité parfaite, mais la charité imparfaite qui produit des actes méritoires. L'acte de charité parfaite, telle qu'elle est dans sa gloire, est plutôt récompense que source de mérite ; c'est ainsi que les actes d'une bonne habitude, déjà contractée, sont accompagnés de jouissance.

69. N'y a-t-il pas, chez les Anges, d'accroissement accidentel de joie ?
R.- Oui ; ainsi la joie des Anges augmente à l'occasion du salut des âmes procuré par leur ministère ; mais il faut dire qu'ils acquièrent ces joies, plutôt qu'ils ne les méritent.

70. L'Ange, avant d'être glorifié, pouvait-il pécher ?
R.- Oui. Celui-là seul est, naturellement, impeccable, qui trouve dans sa propre volonté la règle de ses actes ; or, c'est la condition de Dieu seul. Les actes de l'Ange devant, pour être justes, se conformer à une règle qui ne procède pas de sa volonté, l'Ange, si l'on ne considère que sa condition naturelle, peut pécher : ainsi l'Ange pouvait pécher en inclinant vers son bien propre, sans se régler sur la volonté divine.

71. Toutes sortes de péchés peuvent-ils être péchés des Anges ?
R.- Non ; l'Ange ne saurait s'écarter de la règle de Dieu en convoitant des biens corporels.

72. Comment l'Ange peut-il pécher en convoitant des biens spirituels ?
R.- Il pèche, s'il les convoite ou les possède sans se conformer à la règle que la volonté de Dieu lui impose ; et le défaut de soumission au supérieur dans ce qui est obligatoire constituant précisément le péché d'orgueil, il faut dire que le premier péché de l'Ange n'a pu être qu'un péché d'orgueil.

73. L'envie n'est-elle pas aussi un péché des Anges ?
R.- Oui, mais il est une suite de son orgueil : l'envieux en effet est fâché du bien d'autrui, parce qu'il le considère comme un détriment de son bien propre ; or cela suppose une convoitise désordonnée.

74. L'orgueil des Anges rebelles leur fit-il concevoir le désir de s'égaler à Dieu ?
R.- Oui, et ce fut là, précisément, leur péché.

75. Les Anges rebelles ont-ils péché aussitôt après le premier instant de leur création ?
R.- Oui ; tel est du moins l'opinion commune des théologiens, après saint Thomas d'Aquin.

76. Les Anges rebelles appartiennent-ils aux ordres supérieurs ou aux ordres inférieurs de la hiérarchie angélique ?
R.- Saint Jean Damascène, et plusieurs docteurs avec lui, pensent que les Anges déchus appartenaient aux ordres inférieurs. Saint Grégoire le Grand et saint Thomas d'Aquin enseignent, comme plus probable, qu'un grand nombre appartenait aux ordres supérieurs, et que le chef des révoltés était l'Ange le plus élevé de toute la hiérarchie.

77. La révolte de cet Ange influa-t-elle sur la détermination criminelle des autres Anges révoltés ?
R.- Oui, et tel est, selon, saint Thomas, le sens de cette parole de l'Ecriture : « le dragon entraîna dans sa chute la troisième partie des étoiles ».

78. Il y eut donc plus d'Anges fidèles que d'Anges révoltés ?
R.- Oui. C'est le sentiment commun des théologiens, fondé sur l'Ecriture.

79. Y eut-il des rebelles dans tous les ordres de la hiérarchie angélique ?
R.- Oui, probablement, dit saint Thomas d'Aquin. Le Docteur angélique observe cependant que l'Ecriture sainte n'attribue jamais au démon les noms de certains ordres, tels que les noms de « Séraphin » et de « Trône »…, tandis qu'elle lui attribue les noms de « Chérubin, Puissance, Principauté, etc. ».

80. Les élus, selon les degrés divers de leur sainteté, seront-ils substitués, dans la gloire, aux Anges déchus des divers ordres ?
R.- Oui ; la multitude des théologiens l'affirme, avec saint Thomas.

81. L'intelligence des Anges déchus est-elle obscurcie depuis leur chute ?
R.- Leur pénétration naturelle n'a été diminuée en rien ; quant aux secrets, qui requièrent une révélation gratuite de Dieu, ils n'en connaissent que ce qui plaît à Dieu de leur en manifester, directement ou par le ministère des bons Anges, ou bien ce qu'ils en peuvent découvrir naturellement, par l'observation des actes extérieurs de la Providence et des créatures. Ils n'ont, en aucune manière, la connaissance affective, ou le goût de la vérité.

82. La volonté des mauvais Anges est-elle obstinée dans le mal ?
R.- Oui : c'est une vérité de foi.

83. Les mauvais Anges sont-ils dans de terribles peines ?
R.- Oui ; c'est une vérité de foi.

84. Les mauvais Anges subissent-ils leurs peines, et dans l'enfer et au milieu de nous ?
R.- Oui, car il entre dans les desseins de la Providence que notre liberté soit mise à l'épreuve, durant la vie présente, par les suggestions des démons, et que les damnés soient tourmentés par ces mauvais esprits ; or les démons qui nous poursuivent de leur tentation sur la terre ne pouvant être exempts de peines, il faut conclure qu'ils les subissent hors de l'enfer, tandis que les démons exécuteurs des sentences de la justice divine contre les réprouvés, subissent les leurs dans l'enfer même.

Les anges dans le Grand Catéchisme de Pie X 3

Quelles sont les créatures les plus nobles que Dieu ait créées ?
Les plus nobles créatures créées par Dieu sont les Anges.

Qu'est ce que les Anges ?
Les Anges sont des créatures intelligentes et purement spirituelles.

Dans quel but Dieu a-t-il créé les Anges ?
Dieu a créé les Anges pour être honoré et servi par eux, et pour les rendre éternellement heureux.

Quelle forme et quelle figure ont les Anges ?
Les Anges n'ont ni figure ni forme sensible parce qu'ils sont de purs esprits, créés par Dieu pour subsister sans devoir être unis à un corps.

Pourquoi donc représente-t-on les Anges sous des formes sensibles ?
On représente les Anges sous des formes sensibles :
1 pour aider notre imagination à les concevoir ;
2 parce que c'est ainsi qu'ils ont apparu souvent aux hommes, comme nous le lisons dans la Sainte Ecriture.

Les Anges furent-ils tous fidèles à Dieu ?
Non, les Anges ne furent pas tous fidèles à Dieu, mais beaucoup parmi eux prétendirent par orgueil lui être égaux et être indépendants de lui ; et, à cause de ce péché, ils furent exclus pour toujours du paradis et condamnés à l'enfer.

Comment s'appellent les Anges exclus pour toujours du paradis et condamnés à l'enfer ?
Les Anges exclus pour toujours du paradis et condamnés à l'enfer s'appellent démons et leur chef s'appelle Lucifer ou Satan.

Les démons peuvent-ils nous faire quelque mal ?
Oui, les démons, si Dieu leur en donne la permission, peuvent faire beaucoup de mal et à notre âme et à notre corps, surtout en nous portant au péché par la tentation.

Pourquoi nous tentent-ils ?
Les démons nous tentent à cause de l'envie qu’ils nous portent et qui leur fait désirer notre damnation éternelle, et à cause de leur haine contre Dieu dont l'image resplendit en nous. Et Dieu permet les tentations, afin que nous en triomphions avec le secours de la grâce, et qu'ainsi nous pratiquions les vertus et nous acquérions des mérites pour le paradis.

Comment pouvons-nous triompher des tentations ?
On triomphe des tentations par la vigilance, par la prière et par la mortification chrétienne.

Comment s'appellent les Anges qui sont restés fidèles à Dieu ?
Les Anges qui sont restés fidèles à Dieu s'appellent les bons Anges, les Esprits célestes ou simplement les Anges.

Que devinrent les Anges restés fidèles à Dieu ?
Les Anges restés fidèles à Dieu furent confirmés en grâce. Ils jouissent pour toujours de la vue de Dieu ; ils l'aiment, le bénissent et le louent éternellement.

Dieu se sert-il des Anges comme de ses ministres ?
Oui, Dieu se sert des Anges comme de ses ministres, et, en particulier, il confie à beaucoup d'entre eux la charge d'être nos gardiens et nos protecteurs.

Devons-nous avoir une dévotion particulière envers notre Ange gardien ?
Oui, nous devons avoir une dévotion particulière envers notre Ange gardien, l'honorer, invoquer son appui, suivre ses inspirations, et lui être reconnaissants pour l'assistance continuelle qu'il nous prête.

Les anges dans le Catéchisme de l’Eglise catholique (1992)

328 L’existence des êtres spirituels, non corporels, que l’Écriture Sainte nomme habituellement anges, est une vérité de foi. Le témoignage de l’Écriture est aussi net que l’unanimité de la Tradition.

329 S. Augustin dit à leur sujet : "Ange désigne la fonction, non pas la nature. Tu demandes comment s’appelle cette nature ? – Esprit. Tu demandes la fonction ? – Ange ; d’après ce qu’il est, c’est un esprit, d’après ce qu’il fait, c’est un ange" (Psal. 103, 1, 15). De tout leur être, les anges sont serviteurs et messagers de Dieu. Parce qu’ils contemplent "constamment la face de mon Père qui est aux cieux" (Mt 18, 10), ils sont "les ouvriers de sa parole, attentifs au son de sa parole" (Ps 103, 20).

330 En tant que créatures purement spirituelles, ils ont intelligence et volonté : ils sont des créatures personnelles (cf. Pie XII : DS 3801) et immortelles (cf. Lc 20, 36). Ils dépassent en perfection toutes les créatures visibles. L’éclat de leur gloire en témoigne (cf. Dn 10, 9-12).

331 Le Christ est le centre du monde angélique. Ce sont ses anges à Lui : "Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ses anges ..." (Mt 25, 31). Ils sont à Lui parce que créés par et pour lui : "Car c’est en lui qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles : trônes, seigneuries, principautés, puissances ; tout a été créé par lui et pour lui" (Col 1, 16). Ils sont à Lui plus encore parce qu’Il les a faits messagers de son dessein de salut : "Est-ce que tous ne sont pas des esprits chargés d’un ministère, envoyés en service pour ceux qui doivent hériter le salut ?" (He 1, 14).

332 Ils sont là, dès la création (cf. Jb 38, 7, où les anges sont appelés "fils de Dieu") et tout au long de l’histoire du salut, annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de sa réalisation : ils ferment le paradis terrestre (cf. Gn 3, 24), protègent Lot (cf. Gn 19), sauvent Agar et son enfant (cf. Gn 21, 17), arrêtent la main d’Abraham (cf. Gn 22, 11), la loi est communiquée par leur ministère (cf. Ac 7, 53), ils conduisent le Peuple de Dieu (cf. Ex 23, 20-23), ils annoncent naissances (cf. Jg 13) et vocations (cf. Jg 6, 11-24 ; Is 6, 6), ils assistent les prophètes (cf. 1 R 19, 5), pour ne citer que quelques exemples. Enfin, c’est l’ange Gabriel qui annonce la naissance du Précurseur et celle de Jésus lui-même.

333 De l’Incarnation à l’Ascension, la vie du Verbe incarné est entourée de l’adoration et du service des anges. Lorsque Dieu "introduit le Premier-né dans le monde, il dit : ‘Que tous les anges de Dieu l’adorent" (He 1, 6). Leur chant de louange à la naissance du Christ n’a cessé de résonner dans la louange de l’Église : "Gloire à Dieu ..." (Lc 2, 14). Ils protègent l’enfance de Jésus (cf. Mt 1, 20 ; 2, 13. 19), servent Jésus au désert (cf. Mc 1, 12 ; Mt 4, 11), le réconfortent dans l’agonie (cf. Lc 22, 43), alors qu’il aurait pu être sauvé par eux de la main des ennemis (cf. Mt 26, 53) comme jadis Israël (cf. 2 M 10, 29-30 ; 11, 8). Ce sont encore les anges qui "évangélisent" (Lc 2, 10) en annonçant la Bonne Nouvelle de l’Incarnation (cf. Lc 2, 8-14), et de la Résurrection (cf. Mc 16, 5-7) du Christ. Ils seront là au retour du Christ qu’ils annoncent (cf. Ac 1, 10-11), au service de son jugement (cf. Mt 13, 41 ; 24, 31 ; Lc 12, 8-9).

334 D’ici là toute la vie de l’Église bénéficie de l’aide mystérieuse et puissante des anges (cf. Ac 5, 18-20 ; 8, 26-29 ; 10, 3-8 ; 12, 6-11 ; 27, 23-25).

335 Dans sa liturgie, l’Église se joint aux anges pour adorer le Dieu trois fois saint ; elle invoque leur assistance (ainsi dans "In Paradisum deducant te angeli"... de la Liturgie des défunts [Ordo exsequiarum 50], ou encore dans l’Hymne chérubinique de la Liturgie byzantine [(Liturgie de S. Jean Chrysostome]), elle fête plus particulièrement la mémoire de certains anges (S. Michel, S. Gabriel, Raphaël, les anges gardiens).

336 Du début (de l’existence) (cf. Mt 18, 10) au trépas (cf. Lc 16, 22), la vie humaine est entourée de leur garde (cf. Ps 34, 8 ; 91, 10-13) et de leur intercession (cf. Jb 33, 23-24 ; Za 1, 12 ; Tb 12, 12). "Chaque fidèle a, à ses côtés, un ange comme protecteur et pasteur pour le conduire à la vie" (S. Basile, Eun. 3, 1 : PG 29, 656B). Dès ici-bas, la vie chrétienne participe, dans la foi, à la société bienheureuse des anges et des hommes, unis en Dieu.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:47

LE PARADIS


LE PARADIS 

"Paradis" signifie "jardin". Le terme provient du persan avestique "pairidaesa" (enclos), de l'akkadien "pardisu", de l'hébreu "pardès" (enclos, jardin), du grec "paradeisos" et du latin "paradisus" (parc). 
La Septante emploie ce terme tantôt au sens propre (Qohélet ou Ecclésiaste 2,5 ; Cantique des cantiques 4,12), tantôt au sens religieux.

Dans les religions du Moyen-Orient, la représentation de la vie des dieux emprunte ses images à la vie des puissants d'ici-bas : les dieux vivent avec délices dans des palais entourés de jardins, où coule "l'eau de la vie", où pousse, parmi d'autres arbres merveilleux, "l'arbre de vie" dont le fruit nourrit les immortels.
Ces images, purifiées de leur polythéisme, se sont acclimatées dans la Bible : on ne craint pas d'évoquer Dieu "se promenant à la brise du jour" dans son jardin (Genèse 3,8) ; le jardin et ses arbres sont même cités en proverbe (Gn 13,10 ; Ezéchiel 31,8-16).
Dieu a planté pour l’homme un jardin en "Eden" (mot hébreu) ; en akkadien, "edinu" signifie plaine, et, en sumérien, "edin" est un terrain fertile ou irrigable.
"Eden" désigne aussi, dans la Bible, la région qui était située sur les deux rives du moyen Euphrate ("Bit-adini" en assyrien) et qui fut dominée par les Assyriens (II Rois 19,12).

Explication théologique 

L’homme, qui doit cultiver et garder ce jardin (Genèse 2,8-15 ; Ezéchiel 28,13), vit un bonheur idéal : familiarité avec Dieu, libre usage des fruits du jardin, maîtrise des animaux (Genèse 2,19), harmonieuse unité du couple primitif (2,18-23), innocence morale qui ignore tout sentiment de honte (2,25), absence de la mort qui n'entrera ici-bas qu'à la suite du péché (3,19).

Cependant l'épreuve de l'homme occupe aussi une place essentielle dans ce paradis primitif : Dieu y a placé l'arbre de la connaissance du bonheur et du malheur et interdit à l’homme d’y toucher (Gn 2,16).
Le Serpent vient tenter Ève : Adam et Eve mangent le fruit de l’arbre de la connaissance et sont chassés du jardin d’Eden (Gn 3).

Le rêve de retrouver ce paradis perdu, rêve que l'homme porte en lui, demeurerait à jamais irréalisable si, par une disposition providentielle, toute l'histoire sainte n'avait pour fin et sens de réintégrer l'homme en son état primitif.

C'est pourquoi, de l’Ancien Testament au Nouveau Testament, le thème du paradis retrouvé, avec ses diverses résonances, traverse les oracles eschatologiques, recoupant ceux de la nouvelle Terre sainte et de la nouvelle création.
Les péchés du peuple de Dieu ont fait de son séjour ici-bas un lieu de désolation (Jérémie 4,23) ; mais aux derniers temps, Dieu le transformera en jardin d'Éden (Ez 36,35 ; Isaïe 51,3).
Dans ce nouveau paradis, les eaux vives jailliront du temple où Dieu résidera ; au bord, croîtront des arbres merveilleux, qui fourniront au peuple nouveau nourriture et guérison (Ez 47,12).
Ainsi, le chemin de l'arbre de vie sera rouvert aux hommes (Apocalypse 2,7 ; 22,2 ; Gn 3,24).
La vie paradisiaque restaurée au terme de l'histoire sainte présentera des caractères qui rejoindront ceux de l'Éden primitif, et même, sur plusieurs points les dépasseront : fécondité merveilleuse de la nature (Osée 2,23 ; Amos 9,13 ; Jérémie 31,23-26 ; Joël 4,18) ; paix universelle, non seulement des hommes entre eux (Isaïe 2,4), mais aussi avec la nature et les animaux (Os 2,20 ; Is 11,6-9 ; 65,25) ; joie sans mélange (Jr 31,13 ; Is 35,10 ; 65,18) ; suppression de toute souffrance et de la mort même (Is 35,5 ; 65,19 ; 25,7 ; Ap 20,14 ; 21,4) ; suppression de l'antique Serpent (Ap 20,2-10) ; entrée dans une vie éternelle (Daniel 12,2 ; Sagesse 5,15 ; Ap 2,11 ; 3,5).

Le paradis retrouvé est une réalité eschatologique.

Le peuple de Dieu n'en a connu, dans son expérience historique, que des ombres fugitives telles que, par exemple, la possession d'une terre "ruisselante de lait et de miel" (Exode 3,17 ; Deutéronome 6,3).

Mais Dieu lui a accordé sa Loi, source de toute sagesse (Dt 4,5) ; or "la sagesse est un arbre de vie" qui assure le bonheur (Proverbes 3,18 ; Siracide ou Ecclésiastique 24,12-21) ; la Loi, chez l'homme qui l'observe, fait abonder la sagesse "comme un fleuve de paradis" (Si 24,25 ; Gn 2,10) ; le sage qui l'enseigne aux autres est "comme un cours d'eau conduisant au paradis" (Si 24,30) ; la grâce et la crainte du Seigneur sont un paradis de bénédiction (Si 40,17-27).
Par la sagesse, Dieu restitue donc à l'homme un avant-goût de la joie paradisiaque.

Le Nouveau Testament fait connaître le dernier secret de ce dessein divin.

De la sagesse, le Christ est la source ; il est cette Sagesse même (I Corinthiens 1,30). Il est en même temps le nouvel Adam (Romains 5,14 ; I Co 15,45) par qui l'humanité accède à son état eschatologique.

Victorieux lui-même du Serpent antique, qui est le diable et Satan (Apocalypse 20,2), lors de sa tentation, il vit ensuite avec les bêtes sauvages dans une sorte de paradis retrouvé (Marc 1,13 ; Gn 1,26 ; 2,19).

Ses miracles montrent enfin que la maladie et la mort sont dès maintenant vaincues.
L'homme qui croit en lui a trouvé la "nourriture de vie" (Jean 6,35), "l'eau vive" (4,14), la "vie éternelle" (5,24), c'est-à-dire les dons du paradis eschatologique désormais inauguré.

Description

Dans les textes bibliques, la description du paradis eschatologique reste sobre et s'épure progressivement ; mais les apocryphes, tels que le Livre d'Enoch, l'amplifient considérablement, témoignant d'un certain développement dans les croyances juives.
Avant de revenir aux derniers temps dans la terre sainte, le paradis sert de séjour intermédiaire, où les justes sont recueillis par Dieu pour attendre le jour du Jugement, la résurrection et la vie du monde futur.
Tel est le séjour promis par Jésus au bon larron (Luc 23,43), mais déjà transformé par la présence de celui qui est la vie : « Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. »
Quant à l'état de béatitude, assuré au terme de l'histoire sainte, Jésus y entre le premier par-delà sa mort pour en rendre l'accès aux pécheurs rachetés.
Le langage biblique place aussi au ciel la demeure divine.
Aussi le paradis est-il parfois identifié avec "le plus haut des cieux", celui où Dieu réside : c'est là que Paul est ravi en esprit pour contempler des réalités ineffables (2 Co 12,4). C'est aussi le sens habituel du mot paradis dans le langage chrétien (Liturgie des funérailles) : "In paradisum deducant te angeli..." (Que les anges te conduisent au paradis).

L'Apocalypse de Pierre, apocryphe du IIe s, représente le paradis comme un lieu situé hors de ce monde, resplendissant de lumière : "L'air même y est illuminé des rayons du soleil, et la terre y abonde en épices et en plantes produisant de belles fleurs incorruptibles qui jamais ne se fanent et portent des fruits bénis... Les habitants de cette région sont vêtus des mêmes vêtements qui rendent les anges brillants, et leur pays ressemble à leurs vêtements."

Le paradis révélé par l'Apocalypse de Paul, apocryphe du IVe s, ressemble à la Jérusalem céleste.
La cité est d'or et 4 fleuves y coulent : de miel, de lait, de vin et d'huile. Sur leurs rives croissent des arbres à 10 000 branches portant 10 000 grappes de fruits, et la lumière baignant ce pays a un tel éclat qu'il brille 7 fois plus que l'argent.

Paul raconte : "Je connais un homme dans le Christ qui, il y a quatorze ans, fut ravi jusqu'au troisième ciel (si ce fut dans son corps, je ne sais ; si ce fut hors de son corps, je ne sais : Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps, je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu'il a entendu des paroles ineffables qu'il n'est pas permis à un homme de révéler". (2 Corinthiens 12, 2-4)

Aphraate, auteur syriaque du IVe siècle, dépeint la félicité des bienheureux, vêtus de lumière, qui, admis à la table divine, sont nourris d'aliments inépuisables :
"On trouve là un air agréable et serein, une clarté brillante y resplendit. Des arbres y sont plantés qui mûrissent perpétuellement, dont jamais les feuilles ne tombent et à l'ombre de leur ramure, respirant un parfum suave, les âmes consommeront de ces fruits sans jamais en éprouver la satiété."
La représentation du festin paradisiaque se retrouve dans les peintures des catacombes : le vin y est versé par la Paix (Eirènè) et la Charité (Agapè).

Irénée de Lyon (+ 202) admet des degrés dans le bonheur des élus :
"Le monde se compose de sept cieux. Y habitent les vertus, les anges et les archanges ; ils remplissent les fonctions du culte envers le Dieu bon et créateur de tout. C'est pourquoi est abondante l'habitation de l'esprit de Dieu. Le prophète Isaïe énumère (Isaïe 11,2) sept formes de son culte qui ont reposé sur le Fils de Dieu, le Verbe, au moment de son Incarnation. La première est la Sagesse : elle contient toutes les autres. Moïse en a donné le modèle dans son candélabre à sept branches". (Démonstration Apostolique 12, 761)

"Par sa nouveauté, la descente du Christ jette les anges dans la stupeur. Le Christ descend à travers les sept cieux en s'assimilant la forme des fils de ceux-ci". (Contre les hérésies I 30, 11-12)
Le Sauveur se manifestera réellement à tous, dans la mesure de leurs mérites.
Les Pères d'Alexandrie admettent aussi des degrés dans la félicité du paradis.

Origène enseigne que les bienheureux seront placés dans différentes demeures et obtiendront une gloire différente : les moins purs d'entre eux seront soumis à l'autorité des anges ; les plus saints seront placés immédiatement sous la dépendance du Christ. Mais toutes les âmes seront appelées à progresser et à s'élever sans cesse de vertu en vertu et de connaissance en connaissance.

Justin Martyr, Athênagoras, Théophile d'Antioche, Grégoire de Nazianze placent le bonheur suprême dans la parfaite connaissance de Dieu ; d'autres dans un rapport intime et éternel avec les saints et avec Jésus-Christ.

Augustin d'Hippone déclare que les saints contempleront la face de Dieu, et c'est en cela qu'il fait consister leur bonheur, bien que l'on ne puisse, d'après lui, déterminer exactement la nature de cette contemplation.

La contemplation de Dieu et la célébration de sa gloire sont les deux fonctions essentielles des anges (en plus, bien entendu, d'une obéissance aveugle à sa parole) et l'on peut supposer qu'elles préfigurent un peu le sort des élus, appelés eux aussi à contempler la splendeur divine, quand ils seront dans le royaume de Dieu.
De nombreux textes bibliques, canoniques et apocryphes ont essayé de décrire l'éblouissement et le vertige provoqués chez tout fidèle, prophète ou élu, à la seule approche de Dieu.
Approche insoutenable, voire douloureuse puisqu'il est feu ardent, dévorant, foudroyant : c'est pourquoi, dans ses manifestations visibles devant les hommes, Dieu s'entoure toujours d'une nuée destinée à atténuer son éclat terrifiant.

Mais au ciel, devant les anges, il apparaît dans sa splendeur terrible et nue.
Cette splendeur céleste, que les anges eux-mêmes ne peuvent regarder en face, donne une idée des merveilles, des délices et des félicités qui attendent le juste au paradis.

Mais il y a, dans ce royaume privilégié fait de béatitudes et d'éblouissements, un signe, un objet, une chose montrant qu'il s'agit bien du paradis de Dieu, qu'Hénoch est le seul à décrire : un arbre singulier, plein d'odeurs, un arbre dont les senteurs réjouiront précisément les élus appelés par Dieu à connaître sous ses ombrages une béatitude éternelle, l'arbre de Vie, dressé au cœur du paradis terrestre, gardé par les chérubins, apparaît à Hénoch, lorsque l'ange l'autorise à jeter un coup d’œil sur le grand jardin des délices :

"Et Michel me dit : "Cette haute montagne que tu as vue, dont le sommet ressemble au trône du Seigneur, c'est son trône sur lequel siégera le saint et le grand seigneur de gloire, le Roi éternel, lorsqu'il descendra visiter la terre. Cet arbre odoriférant que tu vois, aucun être de chair n'a le pouvoir d'y toucher jusqu'au grand Jugement lorsque Dieu tirera vengeance de tout et consommera tout pour l'éternité ; mais cet arbre sera donné aux justes et aux humbles. Par son fruit, la vie sera communiquée aux élus et il sera planté du côté du nord, dans un lieu saint, près de la demeure du Seigneur, Roi éternel. Alors les justes et les humbles se réjouiront dans l'allégresse et ils exulteront; ils entreront dans le sanctuaire, la bonne odeur de cet arbre pénètrera leurs os ; et ils vivront d'une longue vie sur la terre comme ont vécu leurs pères et, dans leurs jours, la tristesse, la souffrance, les tourments et les châtiments ne les atteindront pas..."

Jésus dit : « Voici que le royaume de Dieu est au dedans de vous. » (Luc 17, 21)

Au XVIIe siècle, Arminius affirme : « Bona conscientia paradisus » (Une bonne conscience, c'est le paradis).
Les théologiens protestants développent cette pensée : au lieu de regarder le paradis comme un lieu, ils le considèrent comme un état de l'âme. Le ciel, dès lors, est partout où se rencontrent des hommes de Dieu, des cœurs purs, des volontés droites. C'est la paix de l'âme, la tranquillité intérieure qui constitue le paradis.

Citations

Les femmes sont des démons qui nous font entrer en enfer par la porte du paradis. (Cyprien de Carthage + 258)

Ce n’est pas en paradis que se fabriquent les saints. C’est sur terre. (Paroles de sagesse de Joseph de Cupertino + 1663)

Le paradis terrestre est où je suis. (Voltaire, Satires, le Mondain, 1736)

Il est plus facile à l'imagination de se composer un enfer avec la douleur qu'un paradis avec le plaisir. (Rivarol 1753-1801, Discours sur l'homme intellectuel et moral)

Mieux vaudrait encore un enfer intelligent qu'un paradis bête. (Victor Hugo 1802-1885, Quatre-vingt-treize)

Le paradis n'est pas sur la terre, mais il y en a des morceaux. Il y a sur la terre un paradis brisé. (Jules Renard, Journal, 28 décembre 1896)

Quand l'homme essaie d'imaginer le Paradis sur terre, ça fait tout de suite un enfer très convenable. (Paul Claudel, Conversations dans le Loir-et-Cher, 1936)

Pour consoler un jeune garçon de la mort de son chien, Paul VI, pape de 1963 à 1978, l'assure "qu'un jour, nous reverrons nos animaux dans l'éternité du Christ. Le paradis est ouvert à toutes les créatures de Dieu".

Si les hommes vivaient en paix avec Dieu et entre eux, la Terre ressemblerait réellement à un paradis. Le péché, malheureusement, a abîmé ce dessein divin, en engendrant des divisions et en faisant entrer dans le monde, la mort. Il arrive ainsi que les hommes cèdent aux tentations du Malin et se font la guerre les uns les autres. La conséquence est que, dans ce superbe jardin qui est le monde, on ouvre les portes de l'enfer. (Benoît XVI, 22 juillet 2007)

L'enfer existe vraiment, le Paradis n'est pas automatique. (Benoît XVI, 10 février 2008)

Méfiez-vous de ceux qui vous promettent le paradis : beaucoup s’apprêtent à vous conduire en enfer. (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:48

LES ANGES DE L'ISLAM

L’islam, s’inspirant des traditions juives et chrétiennes, mentionne souvent les anges. Les anges sont des êtres créés à partir de la lumière. Il en existe une multitude. Ils sont infaillibles et ne peuvent tomber dans le péché. Ils sont asexués et supérieurs aux hommes et aux prophètes, sauf à Muhammad.

- Jibril ou Gibril (Gabriel), le "digne de confiance" (El Amine), est le porteur des ordres et des châtiments divins et de la révélation divine ; il donna la Maison Sacrée du Très-Haut (Kaaba) à Adam ; il confia sa reconstruction aux prophètes Abraham et Ismaël ; il apparut ensuite au prêtre et prophète Zacharie afin de lui annoncer la naissance miraculeuse de son fils Yahya (Jean Baptiste) ; il annonça à Maryam (Marie) la naissance d'Issa (Jésus) ; vers 610, Muhammad méditait dans une caverne du mont Hira quand, une nuit du mois de Ramadan, l'ange Gabriel (qui a 2 ailes vertes) lui annonça qu’il était l’Envoyé de Dieu et lui ordonna de transmettre la parole divine.

- Mikaïl (Michel) est le porteur de la miséricorde divine, chargé des forces de la nature, du tonnerre, de la pluie et de la pousse des plantes ; au commencement, Dieu chargea Mikaïl de lui ramener de la terre et de l'argile pour former Adam, mais il ne put en prendre car la terre refusa ; alors Dieu envoya Izraïl, l’ange de la mort, et la Terre ne put refuser.

- Israfil (Raphaël) sonnera de la trompe de vérité le jour du Jugement dernier et de la Résurrection.

- Malâk al-mawt (l’ange de la Mort) est appelé Azra'il (Azraël) dans la tradition. Lorsqu'une personne est à l'agonie et que Dieu a décidé qu'elle doit mourir, Il envoie Azra'il, son serviteur, afin de lui retirer l'âme. Lors du jugement dernier annoncé par l'archange Israfil, Azra'il sera le dernier survivant de toutes les créatures (anges, démons, humains…) après qu’il aura tué Jibril, Mikaïl et Israfil. Puis Dieu lui ordonnera de mourir...

- Malik commande la garde de l'Enfer ; « Et ils crieront : Ô Malik ! Que ton Seigneur nous achève ! Il dira : En vérité vous y êtes pour y demeurer éternellement. » (Coran, Sourate XLIII).

- Redhouane (ou Ridwan) est le gardien du Paradis.

- Munkar (ou Mounker) et Nakir sont les anges de l'interrogation au tombeau : ils interrogent dans leur tombe, la nuit de leur enterrement, les mécréants et les croyants ayant commis de graves péchés.

- Mubabashar et Bashîr interrogent les fidèles qui n'ont commis aucune faute.

- les 2 anges affectés par Allah à chaque individu, l'un à droite (pour les bonnes actions), Rabik, et l'autre à gauche (pour les mauvaises actions), Hatid, sont des hâfiz (ceux qui consignent ou qui retiennent) : « Lorsque les deux anges chargés de recueillir les paroles de l'homme se mettent à les recueillir, l'un s'assied à sa droite, et l'autre à sa gauche. Il ne profère pas une seule parole qu'il n'y ait un surveillant prompt à la noter exactement. » (Coran, Sourate L, 16-17).

- Sidjil "plie les feuillets écrits" (Coran XXI, 104) : l'ange Sidjil est chargé d'inscrire toutes les actions de l'homme sur un rouleau qu'il plie à sa mort.

- l’ange de l’utérus de la mère est envoyé par Allah pour insuffler l’âme dans l’embryon conformément à ce qui a été rapporté d’après Abd Allah ibn Massoud : « Le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) le très véridique nous a raconté que l’un de vous est constitué dans l’utérus de sa mère pendant 40 jours. Et puis, il se transforme en caillot de sang pendant le même laps de temps. Et puis il devient un foetus pendant le même laps de temps. Et puis on envoie l’ange pour lui insuffler une âme et l’on donne à l’ange l’ordre d’écrire quatre mots concernant sa subsistance, le terme de sa vie, son oeuvre et son sort : sera-t-il heureux ou malheureux ?" (Rapporté par Mouslim, 4781) 10.
Un Hadith authentique, rapporté par l'Imâm Mouslim, mentionne que l'embryon reçoit la visite d'un ange lorsque 42 nuits de grossesse sont passées (6 semaines) : celui-ci est notamment chargé de "modeler" (taswîr) l'embryon par la formation de certains organes sensoriels. 

- les 19 al-Zabâniya, de taille immense et d'une très grande force, sont les gardiens du Feu. "Des Anges gigantesques et puissants se tiendront autour de ce Feu " (Sourate LXVI, 6). "Ses surveillants sont au nombre de dix-neuf. Nous n'avons pris que des Anges comme gardiens du Feu" (LXXIV, 30, 31). Ils se tiennent en permanence devant ceux qui, à la suite de leurs mauvais actes terrestres, se sont condamnés à vivre dans la Géhenne.

- A la fin des temps, l’Antéchrist, Dajjal (l’imposteur), surgi entre l’Irak et la Syrie, sera vaincu par "Issa al-Masih" (Jésus le Messie) qui descendra du ciel soutenu par deux anges.

- Au Jugement dernier, 8 anges porteront le Trône de Dieu : « Les Anges se tiendront sur ses confins, tandis que ce Jour-là huit d'entre eux porteront le Trône de ton Seigneur ». (Coran LXIX, 17)

- A Jérusalem, la mosquée dite d’Omar ou Dôme du Rocher, a été construite vers 710 par le sultan Abd al-Malik sur l’emplacement du temple de Salomon, au sommet du mont Moriah, au-dessus d’un rocher sacré d’environ 9 m de diamètre, la Shetiyyah (la Pierre), la fondation du monde ; pour les musulmans, c’est là que venaient les anges avant la création d’Adam.
A La Mecque, est enchâssée dans la Kaaba la pierre noire donnée à Abraham par l’archange Jibril.

- La tradition rapporte un épisode miraculeux qui serait arrivé au jeune Muhammad âgé de 6 ans. Deux anges étaient venus, avaient ouvert sa poitrine, en avaient extirpé le cœur qu'ils avaient soigneusement nettoyé avant de le remettre à sa place, le lavant ainsi de toute souillure et l'emplissant de foi et de piété.

- On dit que, préoccupés par la désignation du successeur du Prophète défunt, les compagnons oublièrent ses funérailles qui eurent lieu 3 jours après sa mort. Les anges Jibril et Azraïl, qui avaient assisté Muhammad dans son agonie, pratiquèrent les soins mortuaires.

- Selon certains exégètes du Coran, Harout et Marout seraient deux anges qui enseignèrent la magie aux hommes, en les avertissant préalablement qu'ils n'étaient qu'une tentation pour eux et en leur montrant la différence entre les miracles fait par le seigneur et la magie que nombreux ont appris de la part des diables. Selon d'autres exégètes, il s'agirait de deux diables, ou encore de deux rois impies. 

"Et ils suivirent ce que les diables racontent contre le règne de Solayman. Alors que Solayman n'a jamais été mécréant mais bien les diables : ils enseignent aux gens la magie ainsi que ce qui est descendu aux deux anges Harout et Marout, à Babylone ; mais ceux-ci n'enseignaient rien à personne, qu'ils n'aient dit d'abord : ‹Nous ne sommes rien qu'une tentation : ne soit pas mécréant› ; ils apprennent auprès d'eux ce qui sème la désunion entre l'homme et son épouse. Or ils ne sont capables de nuire à personne qu'avec la permission d'Allah. Et les gens apprennent ce qui leur nuit et ne leur est pas profitable. Et ils savent, très certainement, que celui qui acquiert [ce pouvoir] n'aura aucune part dans l'au-delà. Certes, quelle détestable marchandise pour laquelle ils ont vendu leurs âmes ! Si seulement ils savaient !" (Coran II, 102 2).
"Ils ont suivi ce que les démons avaient imaginé contre le royaume de Salomon ; mais ce n'est pas Salomon qui fut infidèle, ce sont les démons. Ils enseignent aux hommes la magie et la science qui avait été donnée aux deux anges de Babylone, Harout et Marout. Ceux-ci n'instruisaient personne dans leur art sans dire : Nous sommes la tentation, prends garde de devenir infidèle ; les hommes apprenaient d'eux les moyens de semer la désunion entre l'homme et sa femme ; mais les anges n'attaquaient personne sans la permission de Dieu ; cependant les hommes apprenaient ce qui leur était nuisible, et non pas ce qui pouvait leur être avantageux, et ils savaient que celui qui avait acheté cet art était déshérité de toute part dans la vie future. Vil prix que celui pour lequel ils ont livré leur âme, s'ils l'eussent su !" (Coran II, 96 1).

Les anges et le turban

Après l'exil du Paradis, Jibril avait noué un turban (du persan "dulband" via le turc "tülbent") autour de la tête d’Adam, en souvenir de sa dignité perdue ; auparavant, Adam portait une couronne.
Dieu et les anges bénissent celui qui porte le turban le vendredi car il constitue une parure pour Dieu.
La couleur du turban la plus fréquente est le blanc.
On dit que les anges, qui aidèrent les musulmans à la bataille de Badr, portaient des turbans blancs, couleur sacrée. On dit aussi qu'ils portaient des turbans jaunes, parce que l'ange Jibril avait un turban "fait de lumière".
Le Prophète aurait aimé porter du bleu, mais il l’interdit parce que les incroyants en portaient. Selon le Coran, le bleu est négatif. Les chrétiens se virent assignés le bleu comme signe distinctif (le jaune étant réservé aux juifs).
Il est dit aussi qu'à Uhud et à Hunaïn, les anges portaient des turbans rouges, et que Jibril apparut une fois à Aïcha, l'épouse du Prophète, avec un turban rouge. La couleur rouge fut attribuée aux  zoroastriens, adorateurs du feu, pour les distinguer.
Le vert est la couleur du Paradis. C'était la couleur préférée, dit-on, de Muhammad bien qu’il ne portât pas de turban de cette couleur. Le port du turban vert est l’insigne de ses descendants. Autrefois, seuls les califes étaient autorisés à porter un turban vert. On dit aussi que les descendants du prophète portent un turban noir en signe de deuil. Le noir était la couleur dynastique des Abbassides.

Citations

Louange à Dieu, créateur des Cieux et de la Terre, celui qui emploie pour messagers les Anges à deux, trois ou quatre ailes.. (Coran, Sourate XXXV).

Quiconque est ennemi d'Allah, de Ses anges, de Ses messagers, de Jibril et de Mikaïl... (Allah sera son ennemi) car Allah est l'ennemi des infidèles (Sourate II, 98).

Si tu voyais les injustes lorsqu'ils seront dans les affres de la mort, et que les anges leur tendront leurs mains disant : Laissez sortir vos âmes... (Sourate VI)

Si tu voyais, lorsque les anges arrachaient les âmes aux mécréants ! Ils les frappaient sur leurs visages et leurs derrières, en disant : Goûtez au châtiment du Feu. (Sourate VIII, 50)

Nous avons orné le ciel le plus proche de la terre d'un ornement brillant, d'étoiles, Qui gardent le ciel contre tout démon rebelle, Afin qu'ils ne viennent pas écouter ce qui se passe dans l'assemblée sublime (car ils sont assaillis de tous côtés), Repoussés et livrés à un supplice permanent. Celui qui se serait approché jusqu'à saisir à la dérobée quelques paroles est atteint d'un dard flamboyant. (Sourate XXXVII, 6 à 10)



LES DEMONS DE L'ISLAM

- Iblis ou Azazil (Azazel) ou encore Shaytân (Satan, le Diable) est le chef des démons (shayâtîn). Seul ange à refuser de se prosterner devant Adam après que Dieu l’a créé de l’argile, il est maudit par Allah qui le laisse libre de tenter les faibles. Maître des anges déchus, il enseigna aux hommes l'art de fabriquer des armes, de fondre les métaux pour créer de la monnaie. C'est lui qui montra aux femmes l'art d'employer des fards et autres ornements. Il apprit également aux géants à utiliser leur force et à remuer leurs passions. Il enseigna la vertu des simples (herbes) et la force des poisons, des enchantements, des fascinations. Il enseigna enfin l'astronomie, la divination par les signes de l'air, de la terre et de la lune.

- Les shayâtîn (satans) se reproduisent rapidement, comme le feu qui est le fond de leur nature. Ils circulent dans chacun de nous comme le sang dans nos veines. Ils posent leur tête semblable à celle du serpent sur le cœur de l’homme. L’action du shaytân (singulier de shayâtîn) est permanente. Il séduit, trompe, égare, fait des promesses fallacieuses. Son but est de détourner l’homme de Dieu. Il prend l’apparence d’animaux, le cheval, le chameau, voire de monstres. Les shayâtîn sont souvent confondus avec les djinns.

- Les djinns (génies), tour à tour bénéfiques ou néfastes, furent créés par Allah à partir du feu, deux mille ans avant l’apparition d’Adam. Ces djinns sont des êtres invisibles, doués d’intelligence. Il y a des djinns de la terre, de l'air et de l'eau ; ils sont divisés en quarante troupes de six cent mille. Les lieux que les djinns affectionnent et qu'ils hantent de préférence sont les bains, les puits, les latrines, les carrefours, les ruines, les lieux déserts, les rivières, la mer, etc. Aussi les Arabes superstitieux, lorsqu'ils entrent dans un de ces endroits, ont-ils toujours la précaution de crier préalablement : « Destour ! Destour ! Ia moubarakin ! » (Permettez ! Permettez ! Bienheureux !).
Les djinns vivent, comme les hommes, en tribus, se marient et font des enfants, contractent des alliances et se déclarent la guerre. Pourtant, ils ne sont pas limités par un corps, ont le don de se déplacer très rapidement et même d’être partout. Ils errent la nuit et prennent tantôt les apparences de monstres laids, tantôt celles d’animaux familiers comme le cheval ou le chien. Mais leur attachement à la terre leur fait préférer la forme des animaux rampants. Leurs relations avec les hommes sont étroites. Ils sont capables d’amitié et savent être reconnaissants envers ceux qui leur font du bien. Ils peuvent s’accoupler avec des humaines qui risquent d’engendrer des êtres extraordinaires ou diaboliques (marids et ifrits). On leur attribue les faits inexplicables et ils inspirent les artistes et les devins. Ils sont capables d’œuvres considérables. Mais ils ignorent les ghayb ou mystères de l’avenir (Coran, XXXIV, 14). Ils sont croyants ou incroyants, car le Prophète a été envoyé aussi pour eux. Des auteurs prétendent qu'au moyen de certains talismans ou de certaines invocations on peut forcer un djinn à servir comme un esclave. Nul homme n’a jamais exercé sur les djinns un pouvoir plus absolu que Salomon. Son talisman était le célèbre anneau sur lequel est gravé le nom du Dieu très-haut. Cet anneau était composé moitié de cuivre, moitié de fer : le cuivre soumettait à Salomon les djinns musulmans, et le fer les djinns rebelles. Ils ont été enrégimentés dans les troupes du roi (Coran, XXVII, 17) et ils ont travaillé à la construction du Temple (ibid., XXXIV, 12) 24. Lorsqu'un croyant se voit menacé par l'apparition d'un djinn malfaisant, il doit crier : « Hadid ! Hadid ! Ia machoum ! » (Du fer ! Du fer ! Misérable !) parce que le démon est censé avoir peur de ce métal.

La croyance aux djinns vient de l’antéislam. Ils font partie d’un ensemble de génies plus ou moins redoutables et sont à rapprocher des ghouls et des ifrits. Ils ont dû être les objets d’un culte et traités comme des dieux. Le Coran en est témoin (ibid., XXXIV, 41) ; quand Dieu demande aux anges si les hommes les ont adorés, ils répondent : « Non ! Ils adoraient les djinns en qui la plupart d’entre eux croyaient. » Iblis (Satan) est appelé djinn dans un verset (ibid., XVIII, 50), mais il est compté parmi les anges (ibid., II, 34). La question des rapports entre djinns et satans (shayâtîn) est obscure. La tendance à considérer les djinns comme plutôt malfaisants est celle de beaucoup de commentateurs : à propos de l’installation de l’homme sur la Terre comme vicaire de Dieu, ils expliquent qu’il aurait été précédé en cela par les djinns, qui, à cause de leurs crimes, auraient été destitués de cette fonction.
Les musulmans, qui croient que personne ne peut prédire l'avenir hormis Dieu, pensent qu'une personne pactisant avec un djinn pourrait savoir énormément de choses essentiellement sur le passé des gens et parfois sur leur présent.

- Le ghoul est un démon, fils de Shaytân, qui a pour principale occupation de dévorer les hommes. Les ghouls peuvent aussi bien avoir la forme humaine que la forme animale ; ils séjournent de préférence dans les cimetières ou dans les lieux désertiques. Le ghoul est un véritable loup-garou. Il y a aussi des ghouls femelles qui jouent à peu près le même rôle que nos succubes.

- L'ifrit est une énorme créature de feu ailée, féminine ou masculine, qui vit sous terre et fréquente les ruines.

- Le saalah est un esprit malfaisant qui se tient ordinairement dans les forêts. Lorsqu'il s'est emparé d'un homme, il s'amuse avec lui comme le chat fait de la souris. Pour attirer les voyageurs qui passent, il feint d'être attaqué par un loup et d'appeler au secours, en promettant une forte récompense à son libérateur.

- Le ghaddar est un monstre analogue, qui abonderait principalement au Yémen et en Haute Egypte.

- Le delhan est un démon qui habite les îles voisines de la côte et attaque les vaisseaux en pleine mer.

- Les marada sont des démons audacieux et insolents qui répandent la corruption.

Selon la Sunna, il est fortement conseillé d'apprendre le verset du Trône :

"Allah ! Point de divinité à part Lui, le Vivant, Celui qui subsiste par lui-même ‹al-Qayyum›. Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. A lui appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre. Qui peut intercéder auprès de Lui sans Sa permission ? Il connaît leur passé et leur futur. Et, de Sa science, ils n'embrassent que ce qu'Il veut. Son Trône ‹Kursiy› déborde les cieux et la terre, dont la garde ne Lui coûte aucune peine. Et Il est le Très Haut, le Très Grand." (Coran II, 255)
ainsi que les deux dernières sourates du Qoran :

- "Dis : ‹Je cherche protection auprès du Seigneur de l'aube naissante,
contre le mal des êtres qu'Il a créés,
contre le mal de l'obscurité quand elle s'approfondit,
contre le mal de celles qui soufflent (les sorcières) sur les noeuds
et contre le mal de l'envieux quand il envie›." (CXIII)
- Dis : ‹Je cherche protection auprès du Seigneur des hommes.
Le Souverain des hommes,
Dieu des hommes,
contre le mal du mauvais conseiller, furtif,
qui souffle le mal dans les poitrines des hommes,
qu'il (le conseiller) soit un djinn, ou un être humain›. (CXIV)
Ces paroles de Dieu sont un remède contre les assauts ou les mauvaises pensées des Démons. 



DIVISIONS DE LA RELIGION MUSULMANE

Selon Britannica Book of the year 2001, il y avait dans le monde 1 207 148 000 musulmans (dont 83% de sunnites et 16% de chiites). Selon le Pew Research Center, en 2010, le nombre de musulmans dans le monde est estimé à 1,6 milliard, soit 23,4 % de la population mondiale.

LE KHARIDJISME 

Les kharidjites (les "sortants" ; de kharadja : sortir), puritains de l'islam connus pour leur rigorisme, se séparèrent de la communauté majoritaire après être entrés en dissidence avec Ali à qui ils reprochaient sa compromission avec Muawiya lors de l'arbitrage de Siffîn (657).

En 661, les Kharidjites assassinèrent le khalife Ali, blessèrent Muâwîya et échouèrent dans leur attentat contre Amr, l'arbitre du conflit.
En 680, Hossein (ou Hussein), l'un des fils d'Ali, fut tué en 680 à Kerbela où son tombeau est un lieu de pèlerinage pour les chiites. De ce meurtre provient le grand schisme de l'islam.
La communauté kharidjite, qui récuse aussi bien les chiites que les sunnites, s’est perpétuée dans la secte ibadite (remontant à Abdallâh, fils d'Ibâd, VIIe s.).
Les ibadites fondèrent en 761 à Tahert la Purifiée (à 9 km de Tiaret, Algérie), une communauté prospère, la seigneurie rostémide (détruite en 909) dont les continuateurs sont les actuels Mzabites. Survivances à Mascate, Zanzibar, Djerba (Tunisie), Mzab (Algérie), sultanat d'Oman (d'où leur nom, parfois, d'ibadites). 1 million de membres.

LE CHIISME 

"Chiisme" (de l'arabe "shià" : parti) est le nom donné à l'une des deux grandes divisions de la religion musulmane, l'autre étant le sunnisme.
Le chiisme désigne les partisans (alides) qui se groupèrent autour d'Ali, gendre de Mahomet, jugeant que les trois califes qui l'avaient précédé étaient des usurpateurs.
Après l'assassinat du troisième khalife, Osman, Ali fut choisi comme successeur du Prophète mais son règne fut troublé par une guerre civile dont il triompha (Aïcha, fille d’Abou Bakr et veuve du prophète, se révolta contre lui et s'avança à la tête d'une armée pour le combattre ; elle fut vaincue et tomba au pouvoir d'Ali, qui la respecta et la fit reconduire à la Mecque).

Les chiites d'Iran ne reconnaissent que l'hérédité annoncée par Mahomet et considèrent légitimes ses descendants jusqu'au douzième imam, Al Mahdi qui, disparu en 873, reviendra au jugement dernier en tant que Messie, selon la prophétie de Mahomet (alors que pour les ismaéliens al Mahdi est le septième imam).
Depuis le IXe siècle, les chiites assurent que des imams cachés existent, qu'ils sont les véritables détenteurs de la connaissance et qu'ils réapparaitront à la fin des temps.

À l'inverse du sunnisme, le chiisme est ouvert au mysticisme (soufisme et derviches) et tolère les représentations d'animaux, d'hommes et d'êtres imaginaires et fantastiques.

Le chiisme regroupe 10 à 13 % des musulmans du monde.

De nos jours, les sectes chiites les plus importantes sont les ismaïliens (septimains), les imamis (duodécimains), les zaydites (Yémen), les druzes (Liban, Syrie), les azéris (Turquie) et les alaouites ou nusayrîs (Syrie).

LES CHIITES ISMAELIENS (SEPTIMAINS, SEPTIMANIENS). LES NIZARITES.

Les chiites ismaéliens sont connus sous le nom de septimains ou septimaniens, parce qu'ils ont accepté à l'origine l'autorité de 7 imams, dont Ismaël, fils de Jafar al Sadiq (mort en 765), est le dernier. Mais Ismaël est mort avant son père. La succession de Jafar aboutit à la séparation en deux branches de l'imamat chiite en 765.
Les partisans d'Ismaël restent fidèles au dogme, en maintenant la primauté de la généalogie sur toute autre considération.
Ceux qui reconnaissent l'autre fils, Musa, comme héritier naturel, sont supposés être les précurseurs des Imamis (ou duodécimains). 
Certains ismaéliens refusent de reconnaître la mort d'Ismaël, prétendant qu'il est passé en « occultation » (ou Rhayba) et qu'il reviendra à la fin des temps en qualité de "mahdi" (le Bien Dirigé, l’Attendu).

Quant aux autres chiites ismaéliens, ils pensent qu'Ismaël avait lui-même désigné son fils Muhammad en tant que successeur (avant son décès prématuré).

Les ismaïliens établissent une nette distinction entre le "zahir", extérieur et exotérique de la religion, et le "basin", intérieur et ésotérique. Le zahir concerne tout ce qui est parlant et signifiant, évident et transmis par les textes du Livre et qui peut être transformé. Le basin est symbolique et concerne essentiellement les vérités éternelles transmises par la Tradition et la symbolique, que seule l'analyse et l'exégèse peuvent amener à la conscience, à la manière dont la gnose transmet la connaissance.

Les ismaéliens ont de l'histoire une conception cyclique qui la répartit en 7 âges différents dont le premier temps est toujours marqué par la Révélation faite à un prophète. C'est ainsi que se succédèrent Adam, Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Mahomet.
Le septième imam de cette révélation est Muhammad ibn Ismail, qui sera le mahdi venu abolir l'actuel islam et faire cesser la dichotomie entre zahir et basin.
A la suite de chacun de ces personnages, un imam vient annoncer qu'un cycle se termine et qu'un autre commence : c'est ainsi qu'Ali apparut après Mahomet pour révéler le sens intime du Coran.

La communauté ismaélienne a développé un ensemble complexe de systèmes et de croyances spirituelles et théologiques et s'est séparée en plusieurs groupes, dont certains, comme les Qarmates (Qaramita), continuent à penser que le dernier imam est en occultation, tandis que d'autres, tels que les Fatimides, ont abandonné les principes originaux du mouvement.

Les ismaéliens sont souvent considérés par les autres musulmans comme des marginaux, sinon comme des rebelles et, sentence plus définitive, comme des apostats.

Ils ont été durement persécutés par les sunnites et regardés avec suspicion par les chiites imamis.

Leurs imams, comme les soufis et les chiites imamis, peuvent accéder aux significations cachées (batin) du Coran au moyen d’interprétations ésotériques (tawil).

Bien que divisé en plusieurs sectes, l'ismaélisme a d'abord adopté dans sa doctrine des éléments du gnosticisme puis, ultérieurement, du néoplatonisme, puis s'est orienté vers un système émanationniste, qui considère que le monde est une émanation de la divinité, système également adopté par certains sunnites proches de la démarche philosophique des soufis, à l'instar du penseur andalou Ibn Arabi.

À la fin du IXe siècle, un État ismaélien est instauré par les Qarmates à Bahreïn et à Oman, et un autre au Xe siècle par les imams fatimides d'Afrique du Nord. Ces derniers se proclament eux-mêmes califes, et donc rivaux du grand califat abbasside sunnite.

Les Fatimides conquièrent l'Égypte en 969, fondent Le Caire et la mosquée al-Azhar, et développent un État fort à la culture brillante, prospère jusqu'au XIIe siècle. De nos jours, les deux principales branches des ismaéliens sont issues des Fatimides.

Un groupe séparé d'ismaéliens fatimides, les Nizârites, établit en 868 une forteresse dans les montagnes du nord de l'Iran, à Alamut, et au Liban au XIIe siècle. 
En 1090, Hassan ibn al-Sâbbâh fonde une société secrète dont les membres sont qualifiés par les sunnites de Hachichiyin (consommateurs de hachisch), terme transformé en "Assissini" par les Croisés et qui donnera en italien "assassino" puis en français "assassin". Amin Maalouf donne, dans son roman Samarcande, une étymologie différente ; le mot proviendrait de "asâs" (base, fondement) : « D'après les textes qui nous sont parvenus d'Alamout, Hassan aimait appeler ses adeptes Assassiyoun, ceux qui sont fidèles au Assas, au Fondement de la foi (Assas veut également dire gardien en arabe), et c'est ce mot, mal compris des voyageurs étrangers, qui a semblé avoir des relents de haschich. » (Wikipedia)
Pour combattre les Turcs seldjoukides, la secte emploie le meurtre politique comme mode d'action et infiltre ses membres au plus haut niveau de l’entourage des émirs, des vizirs, et même des califes.

Elle conquiert de nombreuses places fortes en Perse et constitue une dynastie. Elle est détruite en 1256 après la prise d'Alamut par les Mongols.
Cependant, des membres de la secte se réfugient en Syrie sous la direction spirituelle du "Vieux de la Montagne", détenteur de la doctrine secrète du Coran et de la coupe dans laquelle boivent les chevaliers de l’islam lors de leur adoubement.

Les membres de la secte, appelés "fidâiyyûn" (ceux qui se sacrifient), accomplissent leur mission jusqu'au sacrifice de leur vie.
Les historiens ont signalé à plusieurs reprises les analogies de doctrines reliant les ismaéliens aux Templiers. Les deux ordres étaient à la fois initiatiques et militaires et portaient le titre de Gardien de la Terre sainte.

Dans les rites d'Alamut, le grade de chevalier était conféré non par des princes, mais par les sheiks "maîtres spirituels".
Les chroniques musulmanes de Syrie mentionnent plusieurs élévations au grade de chevalier, conférées parmi les ismaéliens, dont la première eut lieu en 578 de l'hégire soit en 1182.
Au début de la conquête de la Palestine, les Templiers entrèrent en contact avec les ismaéliens du Vieux de la Montagne, Hasan ibn al-Sâbbâh.
Les rencontres avaient lieu dans la forteresse musulmane d'Alamut, dans les montagnes de Syrie.
Al-Sâbbâh régnait sur ce nid d'aigle, avec ses "fidâiyyûn ou fedaïn", véritable confrérie de moines guerriers.
Sur cette citadelle flottaient quatre drapeaux : un blanc pour la pureté, un jaune pour la dévotion, un rouge pour la guerre et un vert pour la Connaissance secrète d'Allah.
Les relations de l'ordre du Temple avec l'islam étaient avant tout d'ordre initiatique.
Les Templiers allaient jusqu'à armer chevaliers des catholiques grecs hostiles à la papauté, ainsi que des ismaéliens initiés comme ils l'étaient eux-mêmes.
Retranchés dans leurs châteaux d'Irak et de Syrie, les membres de l'ordre ismaélien avaient un vêtement voisin de celui des Templiers, portant sur une robe blanche une ceinture rouge.
Dans la constitution des deux ordres, la hiérarchie était identique, les degrés étaient les mêmes, ce qui tend à montrer qu'une relation secrète, ésotérique, existait bien entre les Templiers d'Orient et l'ordre des ismaéliens.

Les relations entre les Templiers et les Ismaéliens d'Alamut sont attestées dans la chronique de Jean de Joinville, biographe de saint Louis, qui rapporte la visite du Vieux de la Montagne à Acre où il est reçu par le roi Louis IX et où les deux souverains échangent des cadeaux. Le Vieux de la Montagne sollicite l'aide du roi de France contre les Mongols qui envahissent la Perse.

Depuis le XVe siècle, les Indiens khodjas (du persan "khwadja" : seigneur) forment la plus importante des confréries ismaéliennes.
Ils sont les descendants spirituels des Nizârites (Assassins) d'Iran et du Liban et leur lignée d'imams se perpétue de nos jours, l'actuel imam étant appelé Aga Khan (titre honorifique à la cour de la dynastie kadjare de Perse - 1779-1924 - devenu depuis 1881 celui de chef spirituel).

Les bohras, dont le siège se trouve à Bombay, croient leur dernier imam en occultation et acceptent l'autorité du dai absolu en qualité de délégué.

Les ismaéliens se trouvent au Pakistan, en Inde, en Syrie et au Soudan. Autre branche : celle des nusayrîs ou alaouites de Syrie (voir plus loin).

LES CHIITES DUODECIMAINS OU IMAMITES

Les chiites duodécimains ou imâmites reconnaissent 12 imams d'où leur nom : imâmiya (ceux qui croient en 12 imams).

Le onzième imam, al-Hasan al-Askari, descendant direct d’Ali II (quatrième imam, fils du troisième), épousa une princesse chrétienne convertie, Nargis Khatum, fille de l'empereur de Constantinople.
Son fils, le douzième imam, Muhammad al-Mahdi, ou Imam al-Mahdi, décida de "s'occulter" (petite occultation) en 874, dès la mort de son père. En 939, l'Imam fit annoncer la mort prochaine du dernier représentant et l'entrée dans la grande occultation. D'après la prophétie, il doit être le Mahdi, le calife bien guidé, dont le retour (ayant lieu en même temps que celui du prophète Jésus) inaugurera une ère de justice et de bonheur. La plupart des chiites croient qu'il n'est pas mort et qu'il reviendra lui-même quand les Temps seront accomplis.

Les imamis forment de loin la plus importante des sectes chiites, même si leurs imams n'ont jamais atteint la puissance politique des imams ismaïliens et zaydites.
L'imâmisme est la religion majoritaire officielle de l'Iran depuis le début du XVIe siècle ; elle est également représentée en Irak, au Sud Liban, en Inde, au Pakistan, en Afghanistan et en Russie.

Le hojjatieh est une société chiite iranienne dont l’apparition remonte aux années 1950. Pour les adeptes, le Mahdi, à son retour, devra juger et "exterminer tous les mécréants jusqu’à ce qu’une mer de sang lui atteigne les genoux". Le Mahdi sera accompagné de Jésus en personne ; convaincu par l’enseignement du Mahdi, Jésus invitera l’ensemble des chrétiens à se convertir à l’Islam et remplacera les Evangiles par le Coran...

LES ZAYDITES

Les imams zaydites, ainsi nommés d'après Zayd ibn Ali (+ 740), n'ont pas adopté la principale doctrine chiite de l'imamat.
Zayd, le fondateur éponyme du zaydisme, combattit activement son frère quiétiste, Mohammed al-Baqir. 
Les zaydites reconnaissent Zayd comme cinquième et dernier imam.
Une dynastie d'imams zaydites s'implanta au Tabaristan, une autre au Yémen et une autre au Maroc.
En 898, se constitua, au Yémen, la dynastie chiite zaydite qui allait se maintenir jusqu'en 1962. Aujourd'hui, un tiers des Yéménites sont zaydites, la majorité se trouvant dans le Nord.

LES DRUZES

Abu Ali al-Mansur, dit al-Hakîm, le calife le plus controversé de l’Egypte fatimide, extravagant au point qu’on l’a dit fou, déchaîna le fanatisme musulman, fit détruire l’église du Saint-Sépulcre en 1009, persécuta les chrétiens et les juifs en 1012, puis permit aux convertis à l’islam de revenir à leur foi première.
En 1013, il protégea les églises de Jérusalem et fit restituer les biens confisqués.
Autoproclamé "incarnation divine" en 1017, il disparut le 13-2-1021 au cours d’une promenade nocturne sur le mont Mukattam, probablement assassiné.
Un de ses fidèles, Muhammad al-Darazi répandit sa doctrine en Syrie où il fonda la secte des druzes.
Les druzes sont convaincus que le calife n’est pas mort et qu’il réapparaîtra un jour. Ils croient en la métempsycose.

Les Druzes auraient transmis aux Templiers des enseignements ésotériques.

LES AZERIS

Les Azéris sont un groupe ethnique qui vit principalement dans le nord-ouest de l'Iran et en Azerbaïdjan et dont le patrimoine culturel est composé d'éléments turcs, iraniens et caucasiens. Les Azéris parlent une langue turque et sont en majorité musulmans chiites. Les musulmans sunnites, les juifs, les zoroastriens, les chrétiens et les bahaïs forment les minorités religieuses.

LES ALAOUITES OU NUSAYRI, LES ALEVIS

Les alaouites (ou alawites) ou nusayrî (nosaïri) vivent en Syrie et dans le sud de la Turquie, près de la frontière syrienne.
Bachar el-Assad, président de la République arabe syrienne, est un alaouite comme son feu père Hafez el-Assad.

Le fondateur du noséirisme est Mohamed Ibn Nusayr al-Namîry, mort en 884, qui se déclara, en 859, "bâb" (émanation, manifestation) du dixième imam, Ali al-Hadi al-Naqî. Il considérait celui-ci comme une incarnation de l'Esprit Saint et se voyait lui-même comme un prophète.
D'après la tradition, le onzième imam al-Hasan al-Askari (mort en 874) lui confia une révélation nouvelle, qui est le noyau de la doctrine alaouite.

La doctrine alaouite est un mélange de chiisme, de christianisme et d’anciens cultes païens. Les alaouites croient en la réincarnation et en la métempsycose.

Les alévis-nosaïri (dits alaouites dans les pays arabes), sont une des branches alévies importantes implantés surtout dans le sud-est de la Turquie (région d’Antioche, Adana, Tarse, Mardin, Alexandrette).
L'alévisme se rattache au chiisme duodécimain à travers le cinquième imam (Dja'far al-Sadiq) et à Haci Bektas Veli (1209-1271), fondateur de l'ordre des bektachi. Il se classe dans les traditions soufies et ses croyances sont assimilables au panenthéisme.
Les alévis bektachi sont musulmans mais n’ont pas l’obligation des cinq prières quotidiennes ni du hajj à La Mecque soutenant le véritable pèlerinage autour de la Véritable Kaaba : le Cœur de l'Homme. L'alévisme constitue la seconde religion en Turquie après le sunnisme 25.

LE SUNNISME 

Les sunnites, qui constituent près de 90% des musulmans, mettent l’accent sur la fidélité à la tradition (sunna) et se considèrent comme orthodoxes par rapport aux chiites.
Ils reconnaissant les 4 premiers califes comme légitimes et, partisans de l’élection, désignent le successeur du prophète (le calife).

La théorie des sources de la loi sunnite, sans laquelle il n'était pas possible de produire des recueils de hadiths, fut élaborée vers la fin du IIe siècle de l'Hégire par Mohammad al-Chafii. Avant lui, les juristes musulmans n'étaient pas très rigoureux dans le choix des sources et bon nombre d'entre eux s'en tenaient à leur propre jugement. Cet état de choses permettait d'apporter une multitude de réponses à un seul problème et menaçait de devenir un facteur de division au sein de la communauté.
Al-Chafii posa le principe selon lequel, lorsqu'il existait un verset coranique ou un hadith relatif à la question posée, il fallait le considérer comme l'autorité en la matière aux dépens de toutes les autres sources. Ce fut l'acceptation générale de la théorie d'al-Chafii qui marqua réellement l'émergence de l'islam sunnite.

En dehors du Coran et de la Sunna, il existe une troisième source théorique importante de la loi sunnite, qui est constituée par le consensus de l'ensemble des musulmans : l'ijmaa.
Si la communauté accepte une pratique ou une doctrine, celle-ci devient légitime, même si elle n'est pas justifiée par un verset ou un hadith. Ce principe trouve en fait sa justification dans un hadith qui rapporte que le Prophète aurait dit : « Ma communauté ne peut tomber d'accord sur une erreur. »

Bien qu'ils eussent fini par admettre les principes généraux posés par al-Chafii, les théologiens continuaient à diverger sur certains points essentiels.
Ces différends entraînèrent la formation, parmi les sunnites, de plusieurs écoles de pensée (mazhabs), dont les quatre plus importantes survécurent jusqu'à nos jours : les hanafites (d'après Abou Hanifa), les malikites (d'après Malik ibn Anas), les chafiites (d'après al-Chafii) et les hanbalites (d'après Ahmad ibn Hanbal).
Ces quatre écoles rivales se combattirent jusqu'à ce qu'elles en viennent progressivement à se reconnaître mutuellement comme autant d'expressions légitimes de l'islam sunnite.
Chacune d'elles fut prédominante dans une région précise du monde musulman : les malikites en Afrique du Nord (Maghreb) et de l'Ouest, les chafiites en Asie du Sud-Est et en Afrique orientale, les hanafites dans les régions qui allaient tomber plus tard sous la domination de l'Empire ottoman (Égypte, Grande Syrie et Turquie) et en Asie du Sud et les hanbalites en Arabie saoudite.

L'islam sunnite devint la forme dominante de l'islam en raison des vicissitudes de l'histoire.
Son centre originel était en Irak, qui devait devenir, à partir de 750, également le centre du califat.
A l’origine, les califes se considéraient comme les seuls détenteurs de l'autorité religieuse, mais ils avaient besoin pour cela de l'appui des théologiens qui élaboraient le concept de la Sunna.
Au début du IXe siècle, les théologiens s'affirmèrent détenteurs de l'autorité religieuse à la place des califes. Il s'ensuivit une crise (mihna). La mihna fut abandonnée vers 850 et il fut proclamé que les théologiens seraient désormais les détenteurs de l'autorité religieuse de l'islam sunnite. Bien que les califes aient continué d'être considérés symboliquement comme les chefs de l'islam sunnite, ils n'essayèrent plus jamais de se mêler des questions de théologie ou de pratique religieuse.

LE SOUFISME

Le soufisme, de l'arabe "souf" (vêtement de laine que portaient les premiers soufis), est la doctrine mystique de l'islam, née en Perse, qui s'opposa au formalisme juridique de certains docteurs rationalistes.
Le soufisme fut influencé par les philosophies et religions ayant précédé l'islam, telles que le néoplatonisme, le bouddhisme, le zoroastrisme, le christianisme et le manichéisme.
Le soufisme recherche l'amour de Dieu et, par l'initiation spirituelle, l'extase par la contemplation et la pratique de la méditation et de la pureté de vie (l'ascèse).
Le "taçawwuf", généralement traduit par "soufisme", désigne le mysticisme de l'islam avec ses aspects spirituels et ésotériques.
Il se fonde essentiellement sur le Coran et la sunna (tradition).
Le soufisme a essentiellement ses racines dans l'orthodoxie sunnite.
Ses manifestations, distinctes de la piété ordinaire, datent du 1er siècle de l'hégire.
Pratiquement tous les saints dont on respecte la mémoire et dont on visite les tombeaux furent des soufis.
En conflit avec les autorités religieuses, notamment à Bagdad sous les Abbassides (Halladj fut jugé hétérodoxe et mis à mort), le soufisme se réconcilia avec elles surtout depuis Ghazali (1058-1111), et se développa.
Parfois dégénéré pour n'être plus que maraboutisme ou fakirisme, il a aussi été mêlé, parfois, à des mouvements politiques.

Confréries les plus importantes : Qâdiriya issue d'Abdal-Qadîr al-Djîlâni (XIIe s.), le saint de Bagdad ; Châdhiliya fondée par Abou'l-Hasan ach-Châdhilî (XIIIe s.) : nombreux adhérents en Afrique du Nord et au Proche-Orient ; Mawlawiya remontant à Djalal ad-Dîn Rûmi (1207-73), célèbre par la danse cosmique des derviches tourneurs.

Pratique la plus caractéristique des confréries : le "dhikr" (ou souvenir de Dieu) sous forme d'invocations, de litanies ou de danses sacrées.

La Sanusiya, confrérie soufie, est fondée en 1837 à Mazouna (Algérie) par Muhammad Ibn-Ali as-Sanûsi (1787-1859) qui émigre à Koufra (Libye). Marquée par le wahhabisme (voir ci-après), elle lutte pour le retour aux sources de la foi, et combat contre la pénétration italienne en Libye, où se trouve le centre de l'ordre des Sénoussis, dont le chef est à la tête d'un empire qui s'étend jusqu'en Afrique centrale.
Les Senoussis combattirent aux côtés des Turcs contre les Italiens pendant la guerre de 1911 puis contre les alliés durant la Première Guerre mondiale. Le chérif Idris (petit-fils du fondateur), défait par les Italiens en 1931, roi de Libye à son indépendance (1951), fut renversé en 1969 par Kadhafi.

Au Sénégal, vers 1890, le cheikh Ahmadou Bamba (1852-1927) fonde le mouridisme (contesté par certaines confréries du soufisme).
Les mourides considèrent le travail comme un moyen de sanctification aussi important que la prière.
Ils ont créé des villages communautaires (pratiquant les techniques agricoles modernes) dont l'un est leur ville sainte : Touba.
Pour eux, le djihâd n'est pas violent et la femme joue un rôle capital dans la société.
Pour la prière et la méditation, les femmes font cercle autour de la maîtresse, les hommes autour du maître.
3.000.000 d’adhérents, surtout au Sénégal.

LE COURANT REFORMISTE 

Le succès des doctrines fondamentalistes vient du fait que le modernisme et les idéologies nationaliste, libérale, socialiste importées ont échoué.
Pour les peuples du tiers-monde qui estiment perdre leur âme par une modernisation excessive, l'islam apparaît comme faisant cause commune avec la leur.

- Le wahhabisme

En 1770, Muhammad ibn Abd al-Wahhab (1703-1791) fonda, en Arabie, un mouvement religieux sunnite réformiste qui sera appelé "wahhabisme".
Abd al-Wahhab s'éleva contre les pratiques jugées incompatibles avec la pureté de la religion et considérées comme des innovations (bid'a) blâmables, telles que le culte des saints et la visite de leurs tombeaux.
Il s'attaqua aussi aux philosophes, aux soufis et aux chiites, accusés d'avoir introduit des innovations dans l'islam, et prêcha une foi rigoriste et une interprétation littérale de la Charia.
Au XIXe siècle, l'émir Muhammad ibn Saoud, gagné à la cause wahhabite et désireux de la répandre dans le monde musulman, entraîna ses guerriers à la conquête de l'Arabie alors sous domination ottomane.
II réussit à la soumettre presque entièrement, puis il parvint à Bagdad et à Damas, mais fut vaincu par le calife.
Le wahhabisme restait toutefois vivace et c'est en son nom qu'Ibn Saoud fonda le royaume d'Arabie saoudite en 1932. 
Le Qatar est le second régime wahhabite.

- Ahmadiya 

Le 23 mars 1889, Hazrat Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908) de Qadian, Inde, qui se présente comme le Mujaddid (réformateur) du XIVe siècle de l’hégire, l'Imam Mahdi ou Messie promis, fonde Ahmadiya. 
Ce mouvement est considéré aujourd'hui comme hérétique, notamment par les wahhabites d'Arabie saoudite et du Pakistan.
Adhérents : environ 30 millions dans plus de 142 pays (Allemagne plus de 37.000 ; Grande-Bretagne: plus de 10.000). Missions : dans 142 pays.

- La Salafiya 

La "Salafiya" (salafisme) est un courant réformiste né au XIXe siècle, se réclamant des pieux "ancêtres" ("salaf" = ancêtre) et d'un certain modernisme pour revivifier un islam en "stagnation" face à un Occident dynamique et puissant. Le mot arabe salafi (salafistes) fait référence aux pieux "prédécesseurs" des premières générations qui suivaient le Coran à la lettre ainsi que la tradition de Muhammad.

Après l'Iranien Djamal al-Din al-Afghânî, partisan du panislamisme, l'Égyptien Muhammad Abduh (1848-1905), son disciple, élabora un réformisme théologique et culturel.
Il épura l'islam, combattant les superstitions et le culte des saints en prêchant le retour à la foi originelle.
II chercha à développer l'enseignement des Sciences occidentales et de l'Histoire.
Son œuvre fut poursuivie dans un sens plus nationaliste arabe par Rachid Rida (+ 1935) qui, avec la revue Al-Manâr (le Phare), propagea les idées de la Salafiya : Maghreb, mouvement réformiste des oulémas algériens ; Inde,  Ahl-il-Hadith combattant les superstitions ; Indonésie, Mohammadiya œuvrant à approfondir l'islamisation du pays. Il en résulta la création d'universités modernes.

- Les Frères musulmans

Le 11 avril 1928, en Egypte, à Ismaïlia, la Société (confrérie) des Frères musulmans (Jamiiyat Al-Ikhwân al-muslimûn) est fondée par l'instituteur Hassan al-Banna (1906/2-2-1949, assassiné).
Inspirée par la Salafiya, elle veut aussi mettre en pratique ses idées et s'adresse à toutes les catégories sociales, gagnant à sa cause une bonne partie de la jeunesse ; elle vise à lutter contre toute emprise étrangère dans les pays musulmans, et à retourner aux sources de la religion du Prophète, rejette toute imitation du modèle occidental, origine de la corruption et de la déchéance du monde musulman, veut édifier une société islamique idéale ("pas de Constitution si ce n'est le Coran" ; la "choura", conseil, dont les membres représentent la communauté et élisent le chef de l'État, contrôle ses actes et légifère avec lui), abolir la prostitution, interdire les écoles mixtes, organiser la "zakat" (aumône publique) et la propriété privée, interdire l'usure, lutter contre les fausses confréries, limiter la polygamie.
1932 : l'organisation se politise et grâce à ses multiples cellules implantées notamment en Égypte, devient une force importante menaçant le régime.
1948 : dissous par le gouvernement égyptien, les Frères répliquent par l'assassinat du Premier ministre Nokrachi Pacha (28-12).
1949, 12 février : al-Banna est tué, mais la confrérie continue une vie clandestine.
1951 : la confrérie reprend ses activités au grand jour.
1952 : les Officiers libres de Néguib et Nasser, en contact avec les Frères, prennent le pouvoir et cherchent leur collaboration.
Octobre 1954 : déçus dans leurs espoirs de voir s'instaurer un régime islamique, les Frères attaquent le gouvernement et fomentent un attentat contre Nasser ; la confrérie est dissoute, les Frères arrêtés et des exécutions spectaculaires ont lieu.
Malgré tout, l’organisation continue de se manifester, souvent avec violence (on lui impute l’assassinat du président Sadate).
Elle donnera naissance à des groupuscules plus extrémistes : Takfir wa Hidjra, etc.
La Jamaa Islamiya est un groupe politique de la mouvance des Frères musulmans installé au Liban.

- Le Tabligh

Le Tabligh est un mouvement missionnaire qui fait de nombreux adeptes dans le monde. Tablighi djama'at ou Djama'at al-tabligh (Association pour la prédication) est un mouvement religieux musulman de nature apolitique, fondé par Muhammad Ilyas al-Kandhlawi, à la fin des années 1920, dans la province indienne de Mewat.
Les Tablighis ont une interprétation littéraliste des principaux préceptes de l'islam.
Leur pratique est basée sur six qualités (Sita Sifâtes) parmi les nombreuses qualités possédées par les compagnons de Mahomet :
- La certitude sur Dieu (al yaqine) et le chemin du prophète de l'islam Mahomet (sunna) ;
- La prière avec concentration et dévotion (salat dat al khouchou'oua al khoudou') ;
- La science et le rappel perpétuel de Dieu (al Ilm wa al Zikhr) ;
- La Générosité envers les musulmans (Ikram al Muslimine) ;
- La correction de l'intention et la sincérité (Tashih al niya oua ikhlasouha) ;
- Le prêche vers Allah avec la sortie sur le sentier d'Allah (Da'wa ila Allah bil Khourouj fi sabililah) 21

LES KURDES ET LES KURDOPHONES

Les Kurdes, probablement des Indo-européens dont les origines demeurent mal connues, apparaissent dans l’histoire entre le Xe et le XIe siècle.
Généralement musulmans, ils adhèrent pour la majorité au sunnisme chafiite. Des minorités se réclament cependant du chiisme, des mouvements sectaires alevi (confession hétérodoxe issue du chiisme, tolérante et très attachée à la laïcité) ou yezidi et du christianisme (Assyro-chaldéens).
Le Kurdistan, préconisé dans le traité de Sèvres (10 août 1920), ne regroupe pas toutes les régions habitées par les Kurdes de l’Empire ottoman et ignore ceux de Perse ; mais le redressement de la Turquie et les convoitises des puissances étrangères (France et Grande-Bretagne notamment) sur le pétrole du Kurdistan méridional sont des obstacles majeurs à la création d’un État kurde. Les Kurdes se retrouvent dispersés principalement entre trois États : Turquie, Irak et Iran, avec une petite minorité en Syrie et quelques éléments en Transcaucasie soviétique.
Le 22 janvier 1946, la république kurde de Mahabad déclare son indépendance vis-à-vis de l'Iran ; vaincue par les troupes iraniennes, elle sera dissoute le 15 décembre ; le président de la république, Qazi Muhammad, sera pendu le 31 mars 1947.

Les Shabaks, groupe ethnolinguistique minoritaire d'Irak, demeurent principalement au sein de 35 villages dans la province de Ninawa. Parlant le shabaki, idiome nord-iranien de la sous-famille kurde Zaza-Gorani, ils sont au nombre de 60.000 et pratiquent le chiisme, l'alévisme et le yârsânisme ou yaresanisme (du kurde : yâresân), mouvement religieux fondé par Sultan Sahâk à la fin du XIVe siècle en Iran occidental (Kurdistan iranien). 27

Les Yezidis ou Yazidis (ils s'appellent eux-mêmes Dasni), de langue kurde, qui vivent au nord de Mossoul en Irak, à Alep en Syrie, en Turquie, en Iran, en Arménie, en Géorgie et au Sud de la Russie, ont conservé une religion syncrétiste, appelée yézidisme, qui intègre des éléments du paganisme chamanique, du mazdéisme, du zoroastrisme, du manichéisme, du judaïsme, du  nestorianisme et de l'islam.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:48

L’ange des Mormons

Le 6 avril 1830, aux Etats-Unis, à Kirtland Hills (Ohio), Joseph Smith fonda l'Eglise de Jésus Christ des saints des derniers jours.
Fondateur de la communauté des Mormons, Joseph Smith aurait reçu l'inspiration de sa mission de l’ange Moroni ou Néphi, apparu dans sa chambre le 21 septembre 1823, qui lui indiqua l'endroit où était caché un livre aux feuilles d'or accompagné de deux pierres contenues dans des arcs d’argent.

Ces pierres, pouvant être fixées à un pectoral, constituaient l’urim et le thummim.

Les prophètes hébreux se transmettaient les pierres urim et thummim que Moïse utilisa pour juger justement : « Tu joindras au pectoral du jugement l'urim et le thummim ». (Exode 28,30)
L’ange déclara à Smith que Dieu avait préparé les pierres afin qu’il puisse traduire le livre. Il cita plusieurs versets bibliques puis disparut pour réapparaître à deux reprises dans la même nuit en délivrant à chaque fois un message identique.

Les quatre années suivantes, le jour même de l’anniversaire de cette visite angélique, Moroni se présenta à Joseph sur la colline de Cumorah où les plaques d’or étaient ensevelies.
Le 22 septembre 1827, Joseph prit les plaques et commença à traduire le livre en utilisant l’urim et le thummim.

Le texte gravé sur des plaques d'or par le prophète Mormon raconte l'histoire des premiers Américains. Il parle de deux grandes civilisations. L'une vint de Jérusalem en 600 av. J.-C. et se sépara plus tard en deux nations, appelées Néphites et Lamanites. L'autre, arrivée beaucoup plus tôt, quand le Seigneur confondit les langues à la tour de Babel, portait le nom de Jarédites. Tous furent détruits à l'exception des Lamanites, qui sont les principaux ancêtres des Indiens américains. Jésus-Christ vint sur le continent américain après sa crucifixion et apporta ses enseignements au peuple amérindien.

Ce livre fantastique, appelé Livre de Mormon, est considéré par les adeptes comme étant la parole de Dieu.

Le 27 juin 1844, Joseph Smith et son frère Hyrum, détenus dans la prison de Carthage (Illinois) pour délit d’entrave à la liberté de la presse (Smith avait fait fermer le Nauvoo Expositor, un journal qui s’opposait à ses théories sur la polygamie et fait détruire sa presse), furent abattus par la population qui leur reprochait de prôner la polygamie et de vouloir instaurer une théocratie.
Le successeur de Smith, Brigham Young, conduisit les Mormons jusqu'en Utah où ils édifièrent en 1847 la ville de Salt Lake City sur la rive du Grand Lac salé.
Aujourd’hui (31 décembre 2010), l’Église revendique 14 131 467 fidèles.

Selon la théologie mormone, Moroni est "l’autre ange" que Jean, l'auteur de l'Apocalypse, vit "voler par le milieu du ciel, ayant un Évangile éternel, pour l'annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple". (Ap 14,6)

Pour l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours, le jardin d'Éden se trouve dans l'enceinte de la ville d'Independence dans l'État du Missouri, et elle est toujours gardée par un archange.

Citations

Chaque ange est l'image la plus vivante, la plus achevée de la beauté divine, le miroir le plus clair où se reflètent, dans le plus vif éclat, les rayons de la lumière éternelle. (Denis l'Aréopagite + 95)

Les Anges remplissent le ciel, la terre, l'univers entier (Ambroise de Milan + 397).

Dieu, qui appelle tous les astres par leur nom, connaît seul celui de toutes les sublimes intelligences qui l'entourent. (Jérôme de Stridon + 420)

Aucun (ange) ne jouit seul du bonheur, mais tous participent au bonheur de chacun, afin que, unis par une charité parfaite, le plus grand goûte les joies du plus petit et celui-ci, les joies du plus grand. (Catherine de Sienne + 1380)

L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête. (Blaise Pascal 1623-1662)

Tout mortel a le sien : cet ange protecteur,
Cet invisible ami veille autour de son cœur,
L'inspire, le conduit, le relève s'il tombe,
Le reçoit au berceau, l'accompagne à la tombe,
Et portant dans les cieux son âme entre ses mains,
La présente en tremblant au juge des humains. (Lamartine 1790-1869)

Si les démons nous menacent,
Les anges sont nos boucliers. (Victor Hugo 1802-1885)

La terre est au soleil ce que l’homme est à l’ange. (Victor Hugo)

Chaque pays a son ange gardien. C'est lui qui préside au climat, au paysage, au tempérament des habitants, à leur santé, à leur beauté, à leurs bonnes mœurs, à leur bonne administration. C'est l'ange géographique. (Valery Larbaud, Jaune, bleu, blanc, 1927)

Les hommes lèvent les yeux et disent : « Le ciel est pur », alors qu'ils regardent sans le voir un grand peuple d'anges bleus. (Fernand Crommelynck, Une femme qui a le cœur trop petit, 1934)

Les anges volent parce qu’ils se prennent à la légère. (Gilbert Keith Chesterton 1874-1936)

Les petites choses n’ont l’air de rien, mais elles donnent la paix (…) Dans chaque petite chose, il y un Ange.» (Georges Bernanos 1888-1948)

Qui a rejeté son démon nous importune avec ses anges. (Henri Michaux, Tranches de savoir, 1950)

Nous abritons un ange que nous choquons sans cesse. Nous devons être les gardiens de cet ange. (Jean Cocteau 1889-1963)

Le riche a son garde du corps ; le pauvre son ange gardien. (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:48

LES DEMONS


Définition

Les démons et esprits maléfiques des mythes et folklores du monde entier reflètent toutes les peurs et les angoisses des hommes.

D’une variété considérable, monstres, dragons, hybrides semi-humains, géants, nains, diables et démons livrent un combat perpétuel contre les dieux.

Certains sont même sans forme, comme les "oni" du Japon qui servent des divinités chthoniennes et passent pour être responsables des tempêtes.

En Ecosse, les légendaires "kelpies" hantent les étangs, prêts à attirer au fond de l’eau les voyageurs imprudents.

Dans le christianisme, le démon devient un ange déchu, capable de dévoyer les hommes pour les mettre au service de son maître : Satan. Appelé aussi "Lucifer" (Porteur de lumière en latin), du nom qu’il portait avant sa déchéance, il est très puissant, intelligent, beau, orgueilleux, séducteur, rusé, rebelle à toute loi, fourbe et pervers. C’est le « Prince de ce monde ».

L’idée d’un salut final de Satan remonte à Origène ; mais elle est tenue pour hérétique et condamnée par le concile de Constantinople II, car Satan n’a pas été rejeté par Dieu : il s’est au contraire séparé de lui. Dieu ne peut pardonner à qui ne demande pas le pardon. Le premier engagement libre de la volonté de Satan est définitif, son péché est irréversible ; il « est irrémédiable parce qu’il l’a commis sans que personne le lui eût suggéré, sans qu’il eût non plus quelque penchant au mal lui venant d’une suggestion antérieure : d’aucun péché de l’homme on ne peut en dire autant ». (Thomas d’Aquin)

Les Yezidi, Kurdes du djebel Sindjar (Irak), qui pratiquent une religion curieusement syncrétiste associant des éléments juifs, chrétiens, musulmans et païens, sont appelés par les musulmans « Adorateurs d’Iblis (le diable) » car ils croient à sa réhabilitation : repentant, ce dernier a éteint l’enfer avec ses larmes.

Au XIXe siècle, Satan est présenté comme le symbole de la révolte et de la liberté, la liberté absolue ne pouvant être qu’une revendication de soi contre Dieu.
De manière symétrique, certains chrétiens condamnent toute revendication de liberté comme satanique, et même, à la fin du siècle, une hostilité vis-à-vis de la franc-maçonnerie leur fait assimiler cette dernière à une contre-Église satanique.

Selon Freud, "le diable n’est pas autre chose que l’incarnation des pulsions anales érotiques refoulées".

Les démons sont innombrables et invisibles : chaque humain en 1.000 à sa droite et 10.000 à sa gauche (Talmud de Babylone, traité Berakoth 6a).

Ils habitent de préférence les lieux isolés et impurs, le désert, les ruines.

Ils sont à redouter, surtout la nuit.

Ils s’attaquent aux bêtes comme aux hommes.

Ils sont cause des maladies physiques et des troubles psychiques, ils font naître des passions désordonnées, ils provoquent la colère et attisent la jalousie.

Les démons sont tentateurs.

Dès l’origine, sous la forme du serpent, Satan séduit Eve. Il lui dit : « Est-il vrai que Dieu vous a dit « Vous ne mangerez d’aucun des arbres du jardin ». Le serpent ajouta : « Il est faux que vous mourrez. Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme des dieux ». (Genèse 3, 1 5)

La tentation est grande pour les hommes d’utiliser la puissance des démons : Merlin l’Enchanteur, Robert le Diable, Tannhäuser et Faust nouent des alliances avec eux et tirent de ces contrats des pouvoirs merveilleux (Goethe utilise dans "Faust" le démon médiéval "Méphistophélès", "celui qui hait la lumière").

Toutes les pratiques magiques sont illicites, funestes et vaines.

Celui qui prétend faire appel à des puissances supérieures, toujours démoniaques, pour utiliser leurs pouvoirs prend un grand risque.
En effet il n'est pas au pouvoir de l'homme de commander aux démons. Seul Dieu (et celui qui est mandaté par Lui) le peut. Par conséquent, celui qui s'imagine se servir d'eux est dans l'illusion ; les démons ne lui obéissent pas, ils y condescendent momentanément. Et il y a un prix à payer pour la prestation de services…

Lorsque le sorcier fait explicitement appel aux démons, ceux-ci peuvent donner à son action une efficacité particulière, dite praeter-naturelle, à cause de leur puissance angélique toujours intacte. D'où les prodiges subjectifs (hallucinations) ou sensoriels (bruits, apparitions diverses) qui accompagnent certains sortilèges.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:49

Le dragon

Symbolisme et mythes

Vivant dans les entrailles de la Terre, doté d’un corps de lézard, d’une queue de serpent, d'ailes d'aigle, de griffes de lion et de poumons crachant le feu, le dragon (du grec "dracôn" : serpent géant) symbolise à lui seul les 4 éléments de la tradition occidentale, ainsi réunis en une seule créature capable d'inspirer les plus épouvantables cauchemars.
Il offre des significations contradictoires et exprime le paradoxe qui réside au cœur même de la vie l'interdépendance de la lumière et des ténèbres, de la création et de la destruction, du masculin et du féminin.

Mais, plus que ces opposés, le dragon personnifie la source unique dont ils tirent leur origine. II n'est ni bon ni mauvais en lui-même : il symbolise l'énergie primordiale du monde matériel (le chaos des origines) qui peut être indifféremment utilisée pour le Bien ou pour le Mal (le bon ou le mauvais côté de la Force).
Le dieu babylonien Mardouk attaque Tiamat, la Mer salée qui, sous la forme d'un dragon-serpent, symbolise le chaos primordial qu'il doit vaincre avant d'ordonner l'univers. Les armes de Mardouk sont la foudre, la massue et le filet (Texte Enuma Elisha, v. 2000 av. J.-C.).
Avant même la grande lutte qui opposa Mardouk à Tiamat, le dieu sumérien Enki, dieu de la mer, avait dû livrer un assaut redoutable contre un monstre du nom de Kur qui avait enlevé une déesse du nom d'Ereshkigal. Le dieu Enki arma un bateau et livra combat au monstre sur les eaux. Kur jeta pierre sur pierre contre la barque divine, déchaîna contre l'esquif les eaux de la mer primordiale mais en vain : Enki finit par arrêter ces assauts et par délivrer la déesse. (Récit du IIIe millénaire avant J.-C.).
Le dieu-solaire égyptien Rê mène un combat quotidien contre le dragon des ténèbres Apophis. Cette lutte est relatée dans un livre étrange, le Livre de l'Am Douat (ou Livre du monde inférieur), qui décrit le parcours souterrain du soleil pendant les heures de la nuit.
Selon un mythe hittite, Teshub, le dieu de l'Orage et un compagnon (peut-être son fils) attaquent le dragon Illuyanka et déversent sur lui des torrents de grêle. D'abord vaincu par le monstre, le dieu finira cependant par triompher.
On peut rattacher l'image biblique de la baleine rejetant Jonas à la symbolique du dragon, monstre qui avale et recrache sa proie, après l'avoir transfigurée. Cette image d'origine mythique solaire représente le héros englouti dans le dragon obscur. Le monstre vaincu, le héros conquiert une éternelle jeunesse. Son voyage aux enfers accompli, il remonte du pays des morts et de la prison nocturne de la mer vers la lumière.
Dans tous les textes hébraïques, le dragon est assimilé au mal ou à la mort (le prophète Daniel tue le dragon qui protège le dieu Mardouk des Babyloniens (Daniel 14,23-32) ; le christianisme héritera de cette symbolique.

Les dragons de l’Occident

En Occident, le dragon représente la nature primitive sauvage, de l'homme, qui doit être dominée par la force et l'autodiscipline dans le christianisme, il personnifie la puissance de Satan et du monde souterrain, vaincue par l'archange Michel.
Avec l'association du serpent à Satan, le Tentateur, le christianisme a fait du dragon un symbole effrayant du chaos, de la force destructrice aveugle, du Mal intrinsèquement lié au monde de la matière.

Le Christ lui-même est parfois représenté foulant aux pieds les dragons qui représentent l'armée de Lucifer opposée à l'armée des anges de Dieu.
Georges triomphant du dragon, symbolise la victoire de l'esprit sur la matière, du Bien sur le Mal, de la lumière divine (figurée par la lance) sur les ténèbres infernales.
Marguerite (ou Marina) s’échappe d’un dragon qui l’a avalée (elle perce le dos du monstre avec une croix) et Marthe en soumet un autre : Jacques de Voragine affirme dans La Légende dorée que c’est à Marthe, venue des Saintes-Maries-de-la-Mer, et patronne de Tarascon, qu’il faut attribuer le mérite d’avoir débarrassé la région de la monstrueuse Tarasque ; elle la neutralisa en lui présentant la croix et en l’aspergeant d’eau bénite, avant de la livrer à la fureur de la foule qui la lapida.
Au Moyen Age, le dragon est le gardien jaloux d'un trésor (la sagesse spirituelle) ou le geôlier impitoyable d'une jeune vierge (la pureté) prisonnière dans son antre souterrain.
Par extension, le dragon en est venu logiquement à symboliser, dans la civilisation occidentale, le monde des émotions et les profondeurs insondables de l'inconscient.
Il figure l'animal tapi à l'intérieur de nous, les énergies primitives qui, si nous les libérions, nous ramèneraient immanquablement au niveau des bêtes.
Pour les Grecs et les Romains, les dragons possèdent la faculté de comprendre les secrets de la terre et de les transmettre aux mortels, et l'animal figure fréquemment sur les étendards romains.

Un féroce dragon sévit dans le poème épique anglo-saxon "Beowulf" (VIIIe siècle). Le dragon crache du feu et possède des ailes lui permettant de voler dans la nuit. La mort du roi danois Beowulf, empoisonné par le souffle venimeux, fait écho à celle de Thor qui, à la dernière bataille du Ragnarok, tue le Serpent du Monde mais succombe ensuite à son venin.
Les guerriers celtes qui envahissent l'Angleterre choisissent, pour leur part, le dragon comme emblème héraldique, symbole de souveraineté. Le dragon figure sur les boucliers des tribus teutoniques qui envahissent tour à tour l'Angleterre et, jusqu'au XVIe siècle, sur les pavillons de guerre des rois d'Angleterre ainsi que sur les armoiries traditionnellement portées par le prince de Galles.

Le dragon rouge est l'emblème du Pays de Galles. Le Mabinogi de Lludd et Llewelys raconte la lutte du dragon rouge et du dragon blanc, ce dernier symbolisant les Saxons envahisseurs.
Finalement les deux dragons, ivres d'hydromel, sont enterrés au centre de l'île de Bretagne, à Oxford, dans un coffre de pierre. L'île ne devrait subir aucune invasion tant qu'ils n'auront pas été découverts. Le dragon enfermé est le symbole des forces cachées et contenues : les deux faces d'un être voilé. Le dragon blanc porte les couleurs livides de la mort, le dragon rouge celles de la colère et de la violence. Les deux dragons enterrés ensemble signifient la fusion de leur destin. La colère est tombée, mais les dragons pourraient resurgir ensemble. Ils demeurent comme une menace, une puissance virtuelle, prompte à se lancer contre tout nouvel envahisseur.

Les Scandinaves ornaient la proue de leurs "drakkars" (nom dérivé de « dragon ») de sculptures reproduisant les traits du monstre.
Un récit scandinave raconte que le dragon Fafnir est tué par le jeune héros Sigurdr le Vôlsungr. Sigmundr, père de Sigurdr, est l'un des plus valeureux héros d'Odin (en fait, il pourrait bien être le tueur du dragon, le nom de Sigurdr n'étant pas mentionné dans les sources anciennes). Ce même récit réapparaît plus tard dans la tradition germanique avec Siegfried pour héros.
La geste de Sigurd est le plus ancien texte épique de la poésie nordique. Ses racines historiques sont établies : le prototype de Sigurd est le roi mérovingien Sigebert qui avait pour épouse Brunehaut, modèle probable de la Brunehilde de l'épopée. L’œuvre sous sa forme la plus ancienne fut écrite au Xème siècle et reprise par la suite, à partir du XIIème, en Scandinavie et en Germanie.

Dans les contes serbes et russes, le dragon est « le Serpent flamboyant ». II a des liens avec le feu, l'eau et les montagnes, c'est-à-dire avec les frontières de l'Autre Monde.
En Russie préchrétienne, on croit que les éclairs sont des dragons et on les associe au dieu du tonnerre Perun.
L'Epopée de Dobrynia, vainqueur du dragon, exprime sous une forme allégorique la conversion de la Russie (à la fin du Xe siècle).
Le dragon slave apparaît habituellement comme un ravisseur de femmes, soit une femme proche du héros, qui est transportée dans l'Autre Monde, soit des jeunes filles qu'il terrorise. Il joue également le rôle de gardien du pont en bois de tremble qui enjambe une rivière tumultueuse et mène à l'Autre Monde. Dans un cas comme dans l'autre, le héros doit vaincre le monstre et, au moment opportun, délivrer la prisonnière. Avant d'essayer de décapiter le dragon, il doit ignorer les railleries et lutter contre une irrésistible envie de dormir.
Les chansons serbes et bosniaques sur "Zmaj Ognjeni Vuk" (le dragon-loup de feu) font le lien entre un loup-garou et un roi du XVe siècle : Vuk le Tyran. Les chansons rapportent qu'il est né avec une tache de vin (une marque rouge en forme de sabre sur son épaule droite) et des touffes de poils de loup, et qu'il crache le feu. Grandissant à une vitesse prodigieuse, il devient un guerrier, et il est seul capable de vaincre le dragon (peut-être parce que dragon lui-même).

Le dragon nous apparaît essentiellement comme un gardien sévère ou comme un symbole du mal et des tendances démoniaques.
Il est en effet le gardien des trésors cachés, et comme tel l'adversaire qui doit être vaincu pour y avoir accès. C'est en Occident le gardien de la Toison d'or et du Jardin des Hespérides ; en Chine, dans un conte des T'ang, celui de la Perle.
La légende de Siegfried confirme que le trésor gardé par le dragon n'est autre que l'Immortalité. Mais ces aspects négatifs ne sont pas les seuls, ni les plus importants.
Le symbolisme du dragon est ambivalent, ce qu'exprime d'ailleurs l'imagerie extrême-orientale des deux dragons affrontés, qu'on retrouve dans l'art médiéval, et plus particulièrement dans l'hermétisme européen et musulman, où cet affrontement prend une forme analogue à celle du caducée. 
C'est l'alliance des contraires, la neutralisation des tendances adverses, du soufre et du mercure alchimiques (alors que la nature latente, non développée, est figurée par "l'ouroboros", le dragon qui se mord la queue).

En alchimie, le dragon est le symbole du mercure philosophal.
Deux dragons qui se combattent désignent les deux matières du Grand Œuvre, l'un est ailé et l'autre pas, pour signifier la fixité de l'une, la volatilité de l'autre. Lorsque le soufre, fixe, a changé en sa propre nature le mercure, les deux dragons font place à la porte du jardin des Hespérides, où l'on peut cueillir sans crainte les pommes d'or...

Les dragons de l’Orient

En Orient, où l'accent est toujours été mis sur les aspects positifs de cette énergie, le dragon est traditionnellement appréhendé comme la synthèse des caractères bénéfiques des éléments.
Unissant l'eau (écailles, forme reptilienne), la terre (caverne) et l'air (ailes, souffle), il représente l'union de la matière et de l'esprit.
Le dragon comporte des aspects divers en ce qu'il est animal aquatique, terrestre (voire souterrain), et céleste à la fois ; ce en quoi on a pu le rapprocher de "Quetzalcoatl", le serpent à plumes des Aztèques.

En réalité, il ne s'agit que d'aspects distincts d'un symbole unique, qui est celui du principe actif et démiurgique : puissance divine, élan spirituel.
Symbole céleste en tout cas, puissance de vie et de manifestation, il crache les eaux primordiales ou l’œuf du monde, ce qui en fait une image du Verbe créateur.
Principe K'ien, origine du Ciel et producteur de la pluie, il est la nuée qui se déploie au-dessus de nos têtes et va déverser ses flots fertilisants.
Si le symbolisme aquatique demeure évidemment capital, si les dragons vivent dans l'eau, font naître des sources, si le Roi Dragon est un roi des nâga (mais il s'identifie, ici encore, au serpent), le dragon est surtout lié à la production de la pluie et du tonnerre, manifestation de l'activité céleste.
Unissant la terre et l'eau, il est le symbole de la pluie céleste fécondant la terre.

Les danses du dragon, l'exposition de dragons de couleur appropriée permettent d'obtenir la pluie, bénédiction du ciel.
En conséquence le dragon est signe de bon augure, son apparition est la consécration des règnes heureux. Il arrive que, de sa gueule ouverte, sortent des feuillages : symbole de germination.
La montée du tonnerre, qui est celle du yang, de la vie, de la végétation, du renouvellement cyclique, est figurée par l'apparition du dragon, qui correspond au printemps, à l'Est, à la couleur verte.

Le dragon s'élève dans le ciel à l'équinoxe de printemps et s'enfonce dans l'abîme à l'équinoxe d'automne ; ce que traduisent les positions des étoiles kio, et takio, Epi de la Vierge et Arcturus, les cornes du dragon.

Astronomiquement, la tête et la queue du Dragon sont les nœuds de la lune, les points où ont lieu les éclipses : d'où le symbolisme chinois du dragon dévorant la lune et celui, arabe, de la queue du Dragon comme région ténébreuse.
Mais l'ambivalence est constante : le dragon est yang comme signe du tonnerre, du printemps, de l'activité céleste ; il est yin comme souverain des régions aquatiques. Yang en ce qu'il s'identifie au cheval, au lion (animaux solaires), aux épées ; yin en ce qu'il est métamorphose d'un poisson ou s'identifie au serpent. Yang comme principe géomantique ; yin comme principe alchimique (mercure).

L'axe des dragons, dans le thème astrologique, est aussi nommé axe de destinée.
La tête du dragon, qui indique le lieu du thème où doit se construire le foyer de l'existence consciente, est opposée à la queue du dragon, qui brasse toutes les influences venues du passé, le karma dont il faut triompher. Ces deux parties du dragon sont également appelées nœuds lunaires, nord et sud ; il s'agit des points ou la trajectoire de la lune croise celle du soleil.
En Inde, il est principe primordial et s'identifie à Agni ou à Prajapâti. Le Tueur de Dragon est le sacrificateur qui apaise la puissance divine et s'identifie à elle. Le dragon produit le soma, qui est breuvage d'immortalité. Indra, roi des Cieux, tue Vitra, le dragon des eaux, pour libérer la pluie.

En Chine, Tchouang-Tseu enseigne que la puissance du dragon est chose mystérieuse : elle est la résolution des contraires. C’est pourquoi Confucius vit, selon lui, en Lao-Tseu la personnification même du dragon. Par ailleurs, si le dragon-soma procure l'immortalité, le dragon chinois y conduit également : les dragons volants sont les montures des Immortels. Houang Ti, qui avait utilisé le dragon pour vaincre les tendances mauvaises, monta au Ciel sur le dos d'un dragon. Mais il était lui-même dragon, de même que Fou-hi ou Fuxi, le souverain primordial (2852-2737 av. J.-C.), qui avait torse humain et corps de poisson.

Dans cette Chine, où il draina la Terre au début des temps, le dragon accompagne les saisons. Il est le principe K’ien, origine du Ciel et producteur de la pluie et l'on croyait autrefois que les images de dragons portant des perles (le tonnerre) pouvaient amener la pluie. Son sang est noir et jaune, couleurs primordiales du Ciel et de la Terre. Les 6 traits de l'hexagramme k'ien, qui figurent traditionnellement les 6 six étapes de sa manifestation, sont 6 dragons attelés.
La semence du dragon, déposée dans les entrailles de la terre, est devenue jade.

Les 5 griffes de Lung, le dragon impérial chinois, représentent les 5 éléments de la tradition extrême-orientale (eau, feu, bois, métal, terre). Elles rappellent l'autorité que l'empereur, représentant du Ciel, était supposé exercer sur la totalité du monde. Puissance céleste, créatrice, ordonnatrice, le dragon était le symbole de l'empereur. Yu le Grand (2205-2197 av. J.-C.), fondateur mythique de la dynastie des Xia, aurait été à l'origine un dragon (ou fut conseillé par un dragon), et chaque empereur était considéré comme l'incarnation de cet animal.
Il est remarquable que ce symbole du pouvoir s'applique non seulement en Chine, mais aussi chez les Celtes (le légendaire Roi Arthur était le fils d’Uter Pendragon = Uter à tête de Dragon), et qu'un texte hébreu parle du Dragon céleste comme d'un roi sur son trône. Il est associé à la foudre (il crache du feu) et à la fertilité (il amène la pluie). Il symbolise ainsi les fonctions royales et les rythmes de la vie, qui garantissent l'ordre et la prospérité.

En Orient, le dragon sortant de la mer ou du fleuve est associé à l'acquisition de la connaissance et à l'esprit créateur alors qu'en Occident, on y voit le symbole du surgissement brutal des énergies maléfiques de l'inconscient.

Au XIIIe siècle, Phajo Drugom Shigpo fait de l'école Drug-pa Kagyu-pa du bouddhisme Mahayana, l'école dominante. La lignée Drug-pa Kagyu-pa, qui appartient au véhicule de Diamant, signifie « lignée du dragon Kagyu-pa » ; ses enseignements sont magnifiquement exposés dans Vie et Chants de Drug-pa Kun-Legs le Yogin qui vécut au XVe siècle, et dont le nom signifie « Beau Dragon ». Il est vénéré au Bhoutan, près du Tibet (le Bhoutan étant "Druk Yul" : Pays du Dragon). Le Bhoutan est un royaume dont le souverain est "druk gyalpo" (roi-dragon). Le dragon en est le symbole national.

Le patriarche zen Houei Nêng fait des dragons et des serpents les symboles de la haine et du mal.
Le terrible Fudo Myô-o nippon, le plus important des « rois de sagesse », dominant le dragon, vainc par là même l'ignorance et l'obscurité.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:49

Les démons babyloniens

Certaines civilisations anciennes, notamment celles d’Egypte et de Babylone, pensent que certains démons sont responsables du fonctionnement des organes et qu’ils provoquent certaines maladies.

La religion babylonienne a une démonologie compliquée, et l’on y pratique des exorcismes nombreux pour délivrer les personnes, les choses, les lieux ensorcelés ; ces rites essentiellement magiques constituent une part importante de la médecine.

Les démons babyloniens sont les enfants de la Terre et du Ciel. Ils ne peuvent être reconnus ni par les dieux ni par les hommes, car ils sont entourés d’un halo qui les rend invisibles. Ils sont brillants comme des étoiles, mais sales et puants. Ils détruisent la force sexuelle de l’homme. Ils pénètrent partout subrepticement, comme des serpents, enlèvent l’épouse à son mari, séparent le fils du père. Ils se nourrissent de sang et sécrètent un venin redoutable.

Le démon Alû n'a pas de bouche, pas de membres, pas d'oreilles, pas de visage. Il tombe sur l'humain comme un mur, de préférence la nuit, et lui lie bras et jambes, langue et âme. Il est à l'origine de la maladie, appelée « main du démon Alû », caractérisée par une somnolence avec bourdonnements d'oreille. Démon de l'ouragan, il peut se présenter sous la forme d'un taureau écumant. Sorti de l'enfer (arallû) comme Gallû, il est, comme lui, assimilé aux spectres qui sortent des tombeaux.

Mutu, démon de la mort et de la maladie, est combattu avec des simulacres de cire et de faïence.

Idpa est le démon de la fièvre.

Namtar « saisit l’homme par les cheveux ». Serviteur d’Allat, la déesse des Enfers, il est le démon de la peste.

La démone Lamashtu ou Labartu (akkadien), ou encore Dimme (sumérien), fille du dieu An, est également considérée comme une déesse. Stérile, elle provoque des fausses couches et kidnappe les nourrissons pendant l'allaitement ainsi que les jeunes enfants. Elle boit le sang des hommes et consomme leur chair. Elle donne des cauchemars, empoisonne les eaux et apporte la maladie. Elle est représentée, juchée sur un âne, avec une tête de lionne, des serres en guise de pieds, un serpent (parfois à 2 têtes) dans chaque main, allaitant un cochon à son sein droit et un chien à son sein gauche. On utilise, pour la tenir éloignée des malades, des femmes enceintes et de leur nourrisson, des représentations du démon Pazuzu, son époux, sous forme d'amulettes, de plaques de bronze ou de statuettes. De nombreuses incantations et prières servent à la chasser ou à attirer ces faveurs. Lamashtu sera confondue avec Lilith, autre démon femelle, avec lequel elle partage de nombreux points communs.

Pazuzu, fils du dieu Hanpa (ou Hanbi) et époux de Lamashtu, est le roi des démons du vent (pour les Sumériens, il commande particulièrement le vent du sud-ouest qui apporte la malaria, la sécheresse et la famine pendant la saison sèche et des inondations pendant la saison humide). Il est souvent représenté avec le corps d'un homme mais avec la tête d'un lion ou d'un chien, avec des griffes à la place des pieds, 2 paires d'ailes, une queue de scorpion et un pénis en forme de serpent. Il a la main droite levée, et la main gauche baissée, ce qui symbolise la vie et la mort, la création et la destruction. Il protège les humains contre la peste et les forces mauvaises.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:49

Les raksasas de l’Inde

Ce sont des dieux déchus ou des hommes « grands pécheurs » condamnés à assumer pour un temps la fonction démonielle : le raksasa s’acharne à découvrir celui qui doit le remplacer et, pour cela, à détourner les hommes du droit chemin.

Ils ont tantôt des allures séduisantes, tantôt des formes horribles : chevaux, tigres, lions, buffles, monstres à cent têtes et à de nombreux bras.
Les sacrifices sont troublés par leur présence ; on leur jette une portion de riz pour les apaiser et ils viennent la chercher sous la forme d'oiseaux.
Ils pénètrent les cadavres abandonnés, en mangent la chair, et les animent ensuite pour répandre le mal autour d’eux.
Le chef des raksasas est Ravana, un énorme géant avec dix têtes et vingt bras ; il sera tué par le dieu Rama.
Les Indiens ont nommé "raksasas" des races de peuples voleurs, et entre autres ceux de l'île de Ceylan et de la partie méridionale de la presqu'île.

Les esprits et les êtres démoniaques constituent un élément important de l’hindouisme.
Les textes sacrés hindous, appelés Veda, composés vers 1000 av. J.-C., décrivent divers êtres démoniaques, notamment les asuras et les pani, qui tourmentent les gens et œuvrent contre les dieux hindous.

En sanscrit, le mot "asura" signifie littéralement « vivant ».

Primitivement, le nom d'Asura était donné à l'Etre suprême, à l'intelligence supérieure, qui est la cause et l'origine de tout ; on l'appliqua ensuite au dieu Mithra.
Bizarrement, les Aryas attachèrent peu à peu à ce nom un sens tout aussi défavorable que celui que prit insensiblement le daimôn des Grecs, devenu notre démon ; et les asuras ne furent plus, dans la mythologie hindoue, que de mauvais esprits contre lesquels ont à lutter les hommes et les dieux.
De même, les Iraniens donnèrent au mot "deva" (qui signifie « dieu » chez les Aryas de l'Inde), l'acception de démon, diable, qui s'est conservée intacte dans le persan moderne "div".
Le Sittim, démon de forme humaine, vit dans les bois.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:50

Les kouei chinois

Les "kouei" sont des êtres répugnants, de grande dimension, au visage noir ou vert, portant de grandes dents longues et aiguisées, couverts de poils très longs sur toute la figure.
Ils errent dans les lieux corrompus et les ordures, se changent en démons de l’eau et entrent dans la respiration des hommes pour introduire en eux des matières nuisibles et mortelles.

Les maladies, les accidents et les catastrophes sont leurs œuvres. Il convient de les apaiser par des exorcismes et des sacrifices. Rarement, cependant, ils deviennent favorables aux humains.
Ils sont l’incarnation des "p’o", esprits mauvais qui investissent les cadavres quand ces derniers sont libérés de leurs âmes supérieures.
On les confond souvent avec les esprits des morts, surtout de ceux qui sont décédés par accident, suicide ou meurtre.

Tch’e-yeou est un démon célèbre. Il a un corps d’homme, des pieds de taureau, quatre yeux et six mains. Sa tête est faite de cuivre et son front de fer. Il a inventé les armes et se plaît à la guerre. Dans la légende, il combattit longtemps Houang-ti, l’empereur jaune, mais fut vaincu par lui. On en a fait une image pour inspirer la terreur.

Tch'eng-Houang est l’un des plus puissants démons chinois. Il oblige les hommes à lui rendre un culte sous menace de représailles.

Yen-Vang est le roi de l'enfer. Il exerce des châtiments horribles sur ceux qui n'ont rien à lui offrir.

A Taiwan, les Yeou-Ying-Kong sont les protecteurs des prostituées.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:50

Les tengu japonais

Etroitement liés aux montagnes, les "tengu" surgissent subitement. Ils ensorcellent les êtres humains et possèdent des pouvoirs magiques : ils changent d’apparence, se téléportent, peuvent se rendre invisibles, parlent sans ouvrir la bouche et s’introduisent dans les rêves. Ils enlèvent les enfants, sèment la discorde, font s’écrouler les bâtiments, troublent les cérémonies religieuses et même incendient les temples.

Ils sont habituellement représentés sous forme de corbeaux ou d’oiseaux aux griffes puissantes mais aussi sous forme de lutins aux longs nez ou à becs de rapaces.
A la période d’Edo (à partir de 1603), on leur attribue un rôle complètement opposé à celui d’origine : aider à retrouver les enfants disparus et garder les temples (leurs effigies sculptés sont placées autour des lieux sacrés).

Dans la mythologie japonaise, Bakou est un démon mangeur de songes.

Goguis, démon sous forme humaine, accompagne les pèlerins dans leurs voyages.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:50

Les démons dans le judaïsme et le christianisme

L’ancien Orient donne un visage personnel aux mille forces obscures dont la présence est soupçonnée derrière les maux qui assaillent l’homme.
C’est pour les païens une tentation constante de chercher à se concilier les esprits mauvais en leur rendant un culte sacrificiel, en un mot, d’en faire des dieux.

Israël n’est pas à l’abri de la tentation. Abandonnant son créateur, il se tourne aussi vers les « autres dieux » (Deutéronome 13,3-7-14), autrement dit vers des démons (32,17), allant jusqu’à leur offrir des sacrifices humains (Psaumes 106,37). Il se prostitue aux satyres (Lévitique 17,7 ; Isaïe 13,21 et 34,13) qui hantent ses hauts lieux illégaux (2 Chroniques 11,15).
Les traducteurs grecs de la Bible systématisent cette interprétation démoniaque de l’idolâtrie, identifiant formellement aux démons les dieux païens (Ps 96,5 ; Baruch 4,7), les introduisant même dans des contextes où l’original hébreu ne parle pas d’eux (Ps 91,6 ; Isaïe 13,21 ; 65,3). Ainsi le monde des démons devient un univers rival de Dieu.

L’Ancien Testament leur voue des lieux maudits comme Babylone (Is 13) ou le pays d’Edom (Is 34).
Le rituel de l’Expiation ordonne de livrer au démon Azazel le bouc chargé des péchés d’Israël (Lévitique 16,10).

Autour de l’homme malade, on pressent des forces mauvaises qui le tourmentent. Primitivement des maux tels que la peste (Psaumes 91,6 ; Habaquq 3,5), la fièvre (Deutéronome 32,24 ; Ha 3,5) sont regardés comme des fléaux de Dieu. Il les envoie sur les hommes coupables, comme il envoie son esprit mauvais sur Saül (I Samuel 16,14-23 ; 18,10 ; 19,9) et l’Ange exterminateur sur l’Egypte, sur Jérusalem ou sur l’année assyrienne (Exode 12,23 ; 2 S 24,16 ; 2 Rois 19,35).

Le Livre de Tobie sait que ce sont les démons qui tourmentent l’homme (Tb 6,8) et que les anges ont mission de les combattre (Tb 8,3). Cependant, pour présenter le pire d’entre eux, celui qui tue, l’auteur ne craint pas de faire encore appel au folklore perse en lui donnant le nom d'Asmodée (Tb 3,8 ; 6,14). 

La Bible parle de démons ou génies, comme d’esprits impurs, malfaisants et tentateurs.
Personnalisation de toutes les puissances maléfiques, ils revêtent souvent les visages des dieux étrangers : Bêelzéboul, l’ancien dieu-guérisseur d’Ekrôn (II Rois 1,2), Lilith (Isaïe 34,14), Asmodée (Tobie 3,8), Dagon, dieu phénicien de la fertilité (Juges 16,23 ; I Samuel 5,7), Nergal, dieu babylonien dont le culte s’établit en Samarie (D2 Rois 17,30), Adramélech et Anamélech dieux de Sépharvaïm (2 Rois 17,31).

Les démons ont un nom collectif (les Seirim) ou personnel (Lilith, Azazel, Abaddon, Asmodée, Beelzebul ou Belzébuth, etc.)


Lilith

Parfois donnée pour une fille maléfique d’Adam, premier homme de la tradition hébraïque, la démone Lilith semble dériver d’un esprit mésopotamien hantant le désert, de nature similaire et portant un nom de même consonance.

Lilith, également connue sous les noms de "Lilitu", "Lillake", "Belet-ili", "Belili", "Baalat", "Ardat-Lilli", est présente dans les mythes juifs, babyloniens, sumériens, arabes et même teutons.
Lorsque Dieu créa le monde et son jardin d'Eden, il décida de façonner l'Homme : il prit un peu de glaise afin de modeler le corps d'Adam, le fit cuire et lui insuffla le souffle de la vie. Adam vécut ainsi seul dans le Jardin d'Eden pendant un certain temps et observa les animaux tout autour de lui, constatant que chaque espèce était composée de mâles et de femelles, alors que lui était le seul être de son espèce. Ne comprenant pas pourquoi, il posa la question à Dieu, lui manifestant le souhait d'avoir une autre créature de son espèce. Dieu, reconnaissant la justesse de la demande de l'Homme décida de lui attribuer une compagne : il prit un peu de terre du Jardin et façonna la première femme : Lilith. Mais la terre était impure.

Lorsque se posa la question de l'autorité dans le couple, Adam voulut s'imposer comme chef de la famille mais Lilith refusa, arguant qu'elle avait été créée égale à lui. Ce conflit, auquel s'ajouta le courroux de Dieu devant la désobéissance de Lilith encouragea cette dernière à s'enfuir de l'Eden : elle invoqua le nom de l'Ineffable et reçut une paire d'aile qui lui permit de s'envoler hors du Jardin. Elle s'installa sur le bord de la mer Rouge où elle passa ses journées à s'accoupler aux démons.

Adam, le cœur brisé, prévint Dieu et lui demanda de lui ramener sa compagne. Dieu envoya 3 Anges pour convaincre Lilith de retourner auprès d'Adam mais elle refusa.
Les Anges décidèrent donc, pour la punir, de tuer 100 de ses fils (des démons) par jour. Désespérée par un châtiment si cruel, elle tenta de se suicider en se jetant dans la Mer Rouge. Mus par le remords, les 3 Anges décidèrent de lui accorder, en compensation, tout pouvoir sur les enfants nouveau-nés, pendant 8 jours pour les garçons et 20 pour les filles et un pouvoir illimité sur les enfants nés hors mariage. Cependant, elle devait s'engager à perdre ses prérogatives sur les enfants portant une amulette présentant l'image de ces anges, ce qu'elle accepta.
Dieu, n'ayant pu ramener Lilith, donna à Adam une nouvelle femme, Eve, qu'il créa à partir de la chair de l'homme afin qu'elle lui obéisse.

Mais Lilith vouait à cette nouvelle femme une jalousie haineuse et tenace. Elle épousa Samaël [l'Ange de la Mort, le Serpent de la tentation (Genèse 3, 1-5), condamné à ramper, fuyant et sournois, dont le venin est particulièrement redouté] à qui elle demanda de corrompre Adam et Eve afin qu'ils soient, eux aussi, chassés du Jardin d'Eden.
Ainsi, Adam goûta le fruit défendu et subit le même préjudice que Lilith qui se considéra vengée.

Une autre version fait d'elle le Serpent tentateur et non son époux, et une autre la présente comme la séductrice d'Adam après sa chute (de cette union seraient nés les mauvais esprits).
Lilith est la princesse des démones succubes (lilims) qui tentent les hommes et les enfants mâles dans leur sommeil. Jalouses, luxurieuses, impudiques et sanguinaires, elles tuent en grand nombre leur progéniture. Des théologiens ont distingué les succubes (tentatrices venant, la nuit, rejoindre les hommes) et les incubes (tentateurs rejoignant les femmes).
Lilith possède 180.000 servantes, toujours prêtes à envahir notre univers ; elles sortent la nuit et se nourrissent de pus et de vermine.
Les histoires démoniaques babyloniennes expliquent que Lilith n’était pas un démon à part entière mais simplement une humaine possédant un grand savoir et quelques pouvoirs spéciaux. Repoussé par les démons qui ne voulaient pas d'elle, elle profita de connaître leur nom pour les invoquer, signant ainsi quelques pactes qui lui permirent d'accroître ses pouvoirs. Ce n'est que plus tard qu'elle devint un démon à part entière, elle hantera les légendes et superstitions juives durant le Moyen Age.

Lilith est également connue sous le nom de "Déesse Noire", apparenté à "Empousa", fille d'Hécate, séduisant les hommes dans leur sommeil pour leur sucer le sang et dévorer leur chair. Dans l'astrologie, Lilith est associée à la Lune noire. Dans la nuit noire, gare à celui qui désire Lilith car elle s'emparera de lui, lui permettant de remplir le monde de sa descendance de démons. Son véritable domicile se trouverait dans les profondeurs de la mer, ce qui l’apparente aux sirènes.

Satan, Lucifer, le Diable, le Démon, le Malin, le Serpent, le Dragon, Léonard

En face des anges fidèles, la Bible présente les anges rebelles ayant à leur tête Satan (de l’expression hébraïque "ha-satan" : le satan ; dans Zacharie et dans le Livre de Job, il s’agit d’un nom commun, « le satan » (d'un verbe hébreu signifiant : "accuser, s'opposer"), qui désigne un des anges serviteurs de Dieu, l’accusateur de l’homme, un espion rassemblant des renseignements sur les êtres humains lors de ses voyages terrestres ; ce n’est que dans les Chroniques qu’il devient un nom propre, celui de l'adversaire de Dieu) 16 ou Lucifer [celui qui « porte la lumière », c’est également le nom de Vénus (astre ou étoile du matin) et celui du roi de Babylone dans Isaïe (14,12)] ou le Diable (en grec "diabolos" : celui qui désunit) ou le Serpent ou le Dragon (Léviathan, Béhémoth) ou la Bête ou Bélial ou le Prince des ténèbres ou le Malin ou Moloch (auquel Moïse fait allusion) qui, depuis Adam, attire l’homme vers le mal, ou encore Azazel et Samaël.

Pour certains démonologues, Satan est un prince révolutionnaire dans l'empire de Belzébuth.

Dans la tradition juive tardive et donc dans la pensée chrétienne primitive, on commence à considérer Satan comme un adversaire non seulement des hommes mais aussi et surtout de Dieu. Ce développement est probablement le résultat de l’influence de la religion zoroastrienne, avec ses pouvoirs opposés du bien (Ahura Mazda) et du mal (Ahriman). Mais dans le judaïsme et dans le christianisme, le dualisme est toujours provisoire ou temporaire, le diable étant finalement soumis par Dieu. En France, au XIe siècle, le diable est appelé "Aversier" (Adversaire).
Dans les écrits de la secte de Qumran conservés dans les Manuscrits de la mer Morte, le diable est personnifié par Bélial, l’esprit de la méchanceté.
Le plus beau de tous les esprits purs, un séraphin ou un chérubin, prend la tête des anges rebelles : il veut être heureux en lui-même par ses propres forces. Tout au moins, il veut mériter strictement cette béatitude que Dieu lui donnerait alors comme un salaire. Il veut ne rien tenir du Créateur et, tout en étant maître des autres créatures, se soustraire à la règle imposée par le Supérieur de toutes choses : « C'est vouloir commander et ne pas obéir, et en cela consiste le péché d'orgueil ; aussi a-t-on raison de dire que le premier péché du démon fut l'orgueil » (Thomas d'Aquin).

Jésus déclare : « Il (le Diable, ndlr) a été homicide dès le commencement, et n'est point demeuré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et père du mensonge » (Jean 8,44)

C'est au Moyen Âge que le diable connaît sa gloire, dans la tradition occidentale. On le représente sous les traits d'un serpent, mais aussi d'un crapaud, d'une chauve-souris, d'un léopard, d'un chat noir, d'un bouc ou d'un singe... Il est dragon, créature hybride, corps velu à tête de bouc, mais peut aussi se révéler, surtout auprès des dames, un homme très séduisant. On prétendait, au Moyen Âge, que les coquettes qui passaient trop de temps devant leur miroir finiraient par y voir le diable, et que leur visage deviendrait aussi laid que l'arrière-train qu'il leur montrait. Héritage celtique ? Comme le dieu gaulois Cernunnos qui porte sur son front de splendides cornes de cerf, le diable a des cornes. C'est aussi en se référant au dieu Moloch que l'on a façonné l'image du diable, empruntant à la cruelle idole ses cornes, sa fourche (sur certaines statues, le bras se terminait par un gril sur lequel était exposée la victime jusqu'à ce que son corps bascule dans un bassin d'airain disposé aux pieds de Baal-Moloch) et l’allusion au feu « infernal ». La figure médiévale traditionnelle de personnage cornu et barbu aux pieds de bouc est également due à l’influence du dieu Pan et des satyres antiques qui, au moment où l’empire romain se convertit au christianisme, devinrent les démons et les mauvais esprits de la nouvelle religion. Pan, fils de Zeus et de la nymphe Callisto, principalement adoré en Arcadie, présidait aux troupeaux et passait pour l'inventeur d'un instrument de musique qualifié de chalumeau. Muni de cornes, de pieds de chèvres et d'une petite queue, on lui donnait pour compagnons les égipans, les faunes et les satyres, et il passait pour un grand amateur de filles vierges et de jeunes éphèbes. Certaines nymphes, telles que Syrinx et Echo, avaient cependant repoussé ses avances. Est-ce de là que provenaient ses accès de méchanceté, la terreur que son apparition soudaine provoquait parmi les voyageurs et les populations superstitieuses des montagnes de la Grèce ? Considéré à la fin du monde antique comme le Grand Tout, la vie universelle, il fut rapidement assimilé à un démon, puis au Prince des incubes ayant Lilith pour parèdre. Pour les psychanalystes, Pan représente la libido. Il est le symbole de l'élan vital, de toutes les forces de la nature débordante.

Sous son apparence caprine, le diable prend le nom de "Léonard", le grand Bouc noir qui préside au sabbat des sorcières. Démon des premiers ordres, grand maître des sabbats, Léonard est le chef des démons subalternes et inspecteur général de la sorcellerie, de la magie noire et des sorciers. On l'appelle souvent "le Grand Nègre". Il préside au sabbat sous la figure d'un bouc de haute taille. Il a trois cornes sur la tête, deux oreilles de renard, les cheveux hérissés, les yeux ronds, enflammés et fort ouverts, une barbe de chèvre et un visage au derrière, des pieds en pattes d’oie. Les sorciers l'adorent en baisant son visage inférieur, une chandelle verte à la main. Quelquefois, il ressemble à un lévrier ou à un bœuf ou encore à un grand oiseau noir ou un tronc d'arbre surmonté d'un visage ténébreux. Léonard est taciturne et mélancolique, mais dans toutes les assemblées de sorciers et de diables où il est obligé de figurer, il se montre avantageux et déploie une gravité superbe.

Le Dragon, incarnation de Satan, donne sa puissance à la Bête (Apocalypse 13,1). L’ange qui tient la clef de l’abîme "se saisit du Dragon, l’antique Serpent, qui est le Diable et Satan" et l’enchaîne pour mille ans (Ap 20, 1-2).

Les aspects du démon sont incroyablement variés et c’est pourquoi la subtilité des théologiens prêta au diable une ambivalence seule capable d’expliquer qu’il puisse être à la fois terrifiant et séducteur. Car ce sont là, on le comprend fort aisément, des apparences inconciliables : comment séduire, tenter l’âme du pécheur si on commence par le terrifier ? Et comment le terrifier si on commence par le séduire ?

Le "Prince de ce siècle", comme l’appelle saint Paul, dispose donc d’un grand nombre de moyens d’action pour gagner à sa cause l’âme des hommes faibles ou luxurieux.
Tour à tour dragon horrible ou jeune fille séduisante, il attaquera l’homme selon des voies multiples, adaptées à chaque cas. C’est pourquoi on le voit apparaître, dans l’immensité des déserts d’Egypte, par exemple, où il va tenter des ascètes comme saint Antoine, sous les traits d’un serpent ou d’un monstre hideux, propre à glacer le sang de tout homme aux nerfs un peu fragiles ou sous ceux d’une très belle femme, propre à enflammer le plus aguerri des ermites. Ces manœuvres échouent pour la plupart mais les Vies des Pères du désert regorgent d’exemples analogues et révèlent déjà, chez le diable, une personnalité bien affirmée.

"Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera." (1 Pierre 5.8)
"(...) Satan lui-même se déguise en ange de lumière." (2 Corinthiens 11,14)
Satan, Lucifer, Samaël, Azazel, Bélial, Mastéma, Léviathan, Serpent, Dragon (terrassé par saint Michel et saint Georges), Léonard, tels sont donc quelques-uns des noms et aussi des aspects du Diable.

Cette fusion en un seul être, le Diable chrétien, chef de l'Enfer, de personnages autrefois distincts (serpent biblique séducteur d’Eve, astre du matin du nom de Lucifer, adversaire de Yahvé sous le nom de Satan) est sans doute à l’origine de ce pouvoir de métamorphose qu’on lui prête volontiers.

Les anges déchus

Le livre de l’Apocalypse évoque la lutte des anges rebelles contre les anges fidèles, et leur défaite face à l’archange Michel qui les chasse du ciel.

L’Eglise croit à leur influence mauvaise, et même à des cas de possession contre lesquels elle agit par exorcisme ; mais elle refuse le dualisme manichéen (2 principes égaux du Bien et du Mal) et affirme que, créés bons, les démons sont devenus mauvais par leur faute et que, s’ils peuvent tenter l’homme, ils restent soumis à la toute-puissance de Dieu.

Selon le Pseudo Denys l’Aréopagite, les démons sont des anges révoltés contre Dieu ; ils ont trahi leur nature, mais ne sont mauvais ni par leur origine, ni par leur nature. S’ils étaient naturellement mauvais, ils ne procéderaient pas du Bien, ils ne compteraient pas au rang des êtres, et d’ailleurs comment se seraient-ils séparés des bons anges si leur nature avait été mauvaise de toute éternité ? « La race des démons n’est donc pas mauvaise en tant qu’elle se conforme à sa nature mais bien en tant qu’elle ne s’y conforme pas ».
Honorius d’Autun, probablement moine irlandais auteur de l’Elucidarium (vers 1150) déformé plus tard en Lucidaire, ajoute aux données bibliques des éléments des légendes irlandaises de la Vision de Tungdal (diables hideux et cruels résidant en Enfer). Le Lucidaire inspira la Divine Comédie de Dante.

Au XVe siècle, Denys le Chartreux (Denys Leeuwis ou Van Leeuven, né à Ryckel dans le Limbourg belge, 1402 1471), répand les concepts de la Vision de Tungdal, ajoutant la notion biblique de "tentateur" (le Diable, cherchant à avoir de nombreuses victimes à tourmenter pour l’éternité, s’efforce de les faire tomber en enfer). Du XVe s. date l’expression de "Malin", signifiant "cruel et rusé".

Les démons, au sens chrétien du terme, c’est-à-dire les esprits mauvais composant la suite de Satan, sont tous des anges déchus, qui ont perdu leur habitat céleste, mais dont la nature est identique à celle des anges et qui furent, au même titre qu’eux, créés par Dieu.

Ceci les distingue radicalement des démons manichéens, par exemple, qui sont des créations de l’esprit des Ténèbres et foncièrement distincts des anges ou créatures célestes composant le cortège du dieu bon.

Cette différence est importante car elle implique que le Mal et ses prosélytes et instruments que sont les démons n’est pas pour le dogme chrétien une entité distincte du Bien, mais une perversion, une déchéance de ce dernier.

Pourquoi certains sont-ils devenus des démons et furent-ils chassés du ciel ?

Il existe deux réponses traditionnelles différentes :

- La première, d’origine évangélique, indique que certains anges, sous la conduite de Lucifer, se seraient révoltés lors de la création de l’homme et auraient voulu faire obstacle au plan divin.
- La seconde, d’origine biblique, indique que certains anges, ayant trouvé fort belles les filles des hommes, descendirent sur terre pour s’unir à elles, perdant ainsi leurs privilèges angéliques.
La première de ces traditions figure notamment dans l’Epître aux Ephésiens de Paul. Lucifer s’est révolté contre Dieu au moment où celui-ci créa Adam. L’archange saint Michel le chassa alors du ciel et le précipita dans l’abîme. D’autres anges (un tiers des anges selon la tradition), qui, prirent fait et cause pour Lucifer, furent précipités avec lui et relégués dans cet espace intermédiaire qui sépare la terre du ciel (le Graal aurait été taillé par les anges dans l’émeraude tombée du front de Lucifer pendant sa chute). Toujours présents, volant dans les airs, ils ne cessent de harceler les hommes qui doivent, dit saint Paul, « revêtir l’armure de Dieu pour pouvoir résister aux manœuvres du diable ». Et il ajoute : « Car ce n’est pas contre des adversaires de chair et de sang que nous avons à lutter mais contre les Puissances, contre les Principautés, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du Mal qui habitent les espaces célestes. »

L’autre tradition est mentionnée dans la Genèse (6,1-4) en des termes qui déjouent depuis longtemps la sagacité des exégètes et des théologiens : « Alors que les hommes avaient commencé à se multiplier sur la surface du sol et que des filles leur étaient nées, les "elohim" (fils de Dieu) virent que les filles d’homme étaient belles et ils prirent pour femmes celles de leur choix. Le Seigneur dit : « Mon esprit ne dirigera pas toujours l’homme, étant donné ses erreurs ; il n’est que chair et ses jours seront de cent vingt ans. » En ces jours, les "Néphilim" (géants) étaient sur la terre et ils y étaient encore lorsque les fils de Dieu vinrent trouver des filles d’homme et eurent d’elles des enfants. Ce sont les héros d’autrefois, ces hommes de renom. » 
Hennins suppose que le terme hébreu "Néphilim", traduit ordinairement par "géants", signifie "nécromanciens", de "nephi" (cadavre) ; le plus souvent, en effet, il fallait un cadavre pour évoquer l'âme des morts.

La majorité des versions anciennes de la Bible, incluant la Septante, Théodotion, la Vulgate, les traductions de la Bible Samaritaine, le Targum Onkeloset le Targum Neofiti, interprètent le mot comme signifiant "géants". Symmaque l'Ébionite, au IIe siècle, le traduit par "les violents" et la traduction d'Aquila de Sinope, datant de la même période, signifie, soit "ceux qui sont tombés", soit "ceux qui tombent" (sous-entendu: "sur leurs ennemis"). Le dictionnaire Brown-Driver-Briggs définit les "nephilim" comme étant des "géants". Bon nombre d'interprétations parmi celles suggérées sont basées sur l'hypothèse que le mot est dérivé de la racine hébraïque "n-ph-l", signifiant "tomber". Selon Robert Baker Girdlestone, les "nephilim" seraient plutôt ceux qui "font tomber". Adam Clarke comprend le mot comme un passé : "tombés", "apostats". Ronald Hendel défend également l'idée qu'il s'agit d'une forme passive, "ceux qui sont tombés". 

Ces géants eurent des descendants fameux : voir Nombres (13, 32-33), Deutéronome (1, 20-21 ; 3, 11 ; 9, 12), 1er livre de Samuel (17, 4-7), IIe livre de Samuel (21, 15-22), Livre de Baruch (3, 26-28). Selon l’Ancien Testament, Goliath mesurait environ 3 mètres, mais les manuscrits de Qumran, antérieurs, indiquent qu’il atteignait près de 2 mètres (ce qui en faisait un être très grand par rapport à la moyenne de l’époque qui était de 1 m 58). La découverte de squelettes de haute stature dans la région de Bashan prouve l’existence des Rephaïm (géants descendants de Rapha).

Les Pères de l'Eglise, Jean Chrysostome, Cyrille, Théodoret et Augustin, enseignent que les fils de Dieu sont les pieux descendants de Seth et que les filles des hommes appartiennent à la race perverse de Caïn.

Le Livre d’Enoch (patriarche enlevé vivant au ciel par Yahvé et censé avoir eu communication des mystères de la vie et de la mort), livre apocryphe de l’Ancien Testament, cité par saint Jude, raconte qu’au début de la lutte contre le créateur, le chef des esprits rebelles est Samiaxas (ou Semiazas). Il veut se faire homme pour s'unir aux filles des hommes ; 20 autres anges partagent sa résolution. Finalement, ils sont 200 en tout. Ils descendent sur Ardis, le sommet du mont Hermon. Tous ces anges ont quitté le ciel pour regarder les femmes afin de les choisir. Tous s'assemblent sur la montagne du serment et jurent de devenir des hommes, par amour pour les filles de la terre. Samiaxas et ses anges s'unissent aux femmes et engendrent les géants. Ces géants, issus du commerce des anges et des filles des hommes, sont les premiers anthropophages.

Dans la chute des anges, racontée au Livre d’Enoch, il n'est pas question d'une lutte contre Dieu. Hénoch attribue aux anges faits hommes la découverte de la magie et l'enseignement de la divination. Ils façonnent les joyaux et les pierreries. Les femmes sont initiées aux grands mystères, initiation regardée comme une profanation par les anciens cabalistes. Emus des douleurs de la terre, les quatre anges de l'harmonie demandent à Dieu la fin de ses maux. Dieu trouve le déluge nécessaire ; la famille de Noé mérite seule d'être sauvée. Azazel, le dernier des anges déchus, après s'être révolté contre Samiaxas, s'était élevé au rang de chef des rebelles. Dieu ordonne à Raphaël, l'ange de la vraie science, de jeter Azazel dans une caverne, au désert de Dodoel. Raphaël reçoit ensuite du Seigneur la mission de retourner du côté de la vérité les révélations magiques faites aux hommes par Azazel. Ainsi, d'après Hénoch, pour réparer le mal fait à l'humanité par les enseignements du diable ou de la fausse science, de la magie noire, un ange lui apprit à se servir des connaissances acquises pour arriver à la vraie lumière, à la pure magie. Le génie de la fausse science est enfermé, pour qu'il ne puisse plus nuire aux hommes. L'auteur du livre d’Enoch dit que les âmes hybrides des géants flottent dans l'atmosphère et forment des courants mauvais. « Certains anges virent que les filles des hommes étaient belles et ils s’unirent à elles. Leurs descendants furent ces Néphilim ou géants des premiers temps. Le chef des mauvais anges s’appelait Azazel et il apprit aux hommes à fabriquer des épées et des glaives, des boucliers et des cuirasses pour se protéger la poitrine et il leur montra les métaux et l’art de les travailler, l’art de peindre le tour des yeux à l’antimoine et d’embellir les paupières et l’art de travailler les pierres précieuses... » (Livre d’Enoch). Il semble donc que ces « fils de Dieu » sont des anges qui quittèrent leur habitat céleste et « churent » sur la terre.

Ce sont ces anges déchus que Dieu « a enchaînés dans les ténèbres pour se les réserver en vue du Jugement », dit la seconde Epître de Paul. L’Apocalypse en parle en des termes identiques.
Il existerait pour les démons chrétiens deux habitats distincts : l’air entourant la terre (tout particulièrement la zone d’ombre que projette la terre dans l’espace à l’opposé du soleil) et les ténèbres, c’est-à-dire les abîmes souterrains de la terre. Cette dernière conception devait, en tout cas, devenir plus populaire que la première car c’est elle qui prévalut, en fait, dans les visions ultérieures du monde démoniaque.

Au temps même de Paul les textes évangéliques laissent entendre que le Christ lui-même, pendant les 3 jours de sa mort, descend dans l’Hadès (Paul emploie ce mot grec pour désigner l’enfer) pour y « prêcher aux esprits en prison ».
Ces « esprits en prison » ont donné lieu à bien des commentaires et des interprétations : on les identifie tour à tour avec les anges déchus cités plus haut et enchaînés par Dieu dans les ténèbres, ou avec les esprits des défunts noyés au moment du Déluge, interprétation que donne Paul lui-même.

L'orphisme 

L'orphisme, courant religieux de la Grèce antique, rattaché à Orphée, le maître des incantations et lié au culte de Zagréos (Dionysos), enseigne que les hommes sont nés des cendres des Titans, ces géants fils de la Terre, qui voulurent détrôner Chronos/Saturne et furent foudroyés par Zeus/Jupiter.

L'âme, enfermée dans le corps comme dans une prison, porte le fardeau du crime originel commis par les Titans ; elle ne s'évadera de cette prison, qu’après de nombreux cycles d'existences (transmigrations), lorsqu'elle sera purifiée par les jeûnes, l'ascétisme et l'initiation qui est essentielle pour suivre l'itinéraire spirituel.
L'orphisme donne naissance à une abondante littérature (poèmes orphiques) qui se développe du VIe s. av. J. -C. jusqu'à la fin du paganisme.
Zagréos se confond avec Orphée auquel on donne le nom de "Orpheus Bakkikos" (Orphée bacchant).

Vers le IIIème siècle, Orphée orne des sépultures chrétiennes ; sur une amulette, il est même représenté crucifié, avec au-dessus de lui un croissant de lune et 7 étoiles en forme de cercle. 2 

La kabbale

La kabbale accorde une grande importance aux anges et à leurs légions, lesquels sont souvent sollicités dans les opérations de magie.
Les innombrables démons mentionnés dans la Kabbale, ont des origines diverses mais certains d’entre eux, ont été engendrés par Adam et Eve dans des circonstances singulières : ces derniers auraient eu des relations nocturnes avec des succubes et des incubes.

Succubes et incubes

Les succubes (du latin "subcubare" : coucher sous) sont des démons femelles venant tenter et séduire les hommes (notamment les moines) pendant leur sommeil pour s’unir à eux et les incubes (du latin "incubare" : coucher dans) des démons mâles agissant de même avec les femmes.
L'homme médiéval pensait que le diable avait le pouvoir, sous sa forme incube, de prélever le sperme d'un homme endormi, puis qu'il en fécondait une femme, toujours pendant son sommeil. 

Selon le Traité de démonologie de 1575, l'incube peut faire un enfant à une vierge sans la déflorer, par le biais d'un sexe fin et double, qui lui permet de s'introduire dans les deux « vases » de ses victimes. On peut identifier les succubes à leur vagin « glacial ».

Les succubes peuvent se glisser dans le corps d'une femme décédée, et, sous ses traits, se livrer à une nuit d'orgie avant d'abandonner le cadavre aux côtés du partenaire endormi d'épuisement.

Le démon incube n'ayant pas de semence, il se transforme en démon succube pour voler celle de jouvenceaux naïfs. Redevenu incube, il peut mettre des mortelles enceintes.
Les enfants nés de ces étreintes sont maigres, malgré les nourrices qu'ils épuisent, pleurent quand on les cajole, et rient du malheur des autres. Preuve de leur caractère démoniaque, ils ne survivent pas au-delà de sept ans, l'âge de raison.

De doctes théologiens considèrent néanmoins comme enfants d'incubes : Caïn, Alexandre le Grand, Merlin l'enchanteur, les Huns, Luther et l'Antéchrist.

Clément d’Alexandrie, Cyprien et Augustin croient aux succubes et incubes, et avec eux l'Eglise jusqu’au XVIIe siècle.
La kabbale fournit des chiffres extrêmement précis quant aux relations d'Adam avec Lilith, la reine des succubes.
D’après la Bible, Adam, après son départ d’Eden, engendre d’abord Abel et Caïn.

Au bout de 138 ans il engendre Seth « à son image ». La Kabbale avance que pendant ces 138 ans, Adam engendre des êtres qui ne sont pas à son image, étant les fruits de ses relations nocturnes avec Lilith, autrement dit des démons.
Pour certains exégètes, Adam a pour première femme Lilith qui, obéissant à Satan, refuse de se soumettre à lui, l’abandonne et s’en va occuper la région de l’air. Eve est leur fille puisque elle est « tirée d’Adam » et « chair de sa chair ».

Les spéculations rabbiniques quant au nombre exact des démons appartiennent à l’arithmologie sacrée.
Chaque être humain est entouré de vingt mille démons disposés comme suit : 10.000 à sa gauche, 10.000 à sa droite. Lilith, à elle seule, possède 180.000 suivantes. Tous ces démons ne proviennent évidemment pas des rapports nocturnes d’Adam et d’Eve. Certains sont nés, dit la Kabbale, à partir des mues successives des vipères ; ce qui explique leur anatomie entièrement ou partiellement reptilienne. Bien entendu, ils sont impondérables, se déplacent librement à travers l’espace et peuvent, à l’occasion, s’incarner dans les formes ou les personnifications les plus hétéroclites. Ils peuvent devenir maladies. Ils gouvernent les nombres pairs. « Ne buvez donc jamais, conseille sérieusement la Kabbale, deux ou quatre coupes de vin, mais trois ou cinq, sinon vous donnerez prise aux démons de l’ivresse ».

La démonologie kabbalistique évolue vite vers les formes les plus dégradées de sorcellerie et alimente tous les textes, toutes les « formules », tous les « secrets » des sorciers et tenants du Sabbat. Il est vrai que ces démons n’ont pas tous un pouvoir ni une apparence terrifiants et que certains exercent même une séduction indiscutable, une sorte de fascination morbide sur les esprits faibles ou portés au surnaturel.
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Message  Arlitto Ven 04 Mar 2016, 21:52

Liste alphabétique des principaux démons 10

Abaddon (de l'hébreu "abad" : faire périr) ou Apollyon (du grec : exterminateur), souverain du puits sans fond, est l'ange de l'abîme (Ange exterminateur) dans l'Apocalypse. Les démonologues le considèrent comme le chef des démons de la 7e hiérarchie et le roi des démons-sauterelles.

Abalam ou Abalim, de la suite de [ltr]Paymon[/ltr], est couronné d'un diadème étincelant de pierreries. Il a un visage de femme et commande 200 légions.

Abigor, Eligor, Eligos : duc, c'est un beau cavalier appartenant aux sphères supérieures du monde démoniaque, portant lance et sceptre (serpent) et chevauchant un monstre ailé. Sa cuirasse rutile sous les feux de l’enfer qu’il parcourt à la tête de ses 60 légions infernales. Il connaît l'avenir et les secrets de la guerre ; il enseigne aux chefs les moyens de se faire aimer des soldats.

Abrahel : [ltr]succube[/ltr] apparu en 1581 dans le duché du Limbourg, décrit par Nicolas Rémy (Démonolâtrie, 1581).

Abrasax, Abracax, Abraxas, Carabia, Decarabia, du nom duquel on a tiré la célèbre formule « abracadabra », est mentionné dans la liste des principaux démons établie par l'Église lors du concile de Braga (561-563).
Les [ltr]basilidiens[/ltr] voyaient en lui leur divinité suprême "IAO", écrit "IAW" (iota, alpha, omega), qui, selon certains, est une déformation du nom de Yahvé, le dieu de l’Ancien testament.
Abrasax, roi d'une partie de l'enfer et marquis, commande 30 légions. Il est représenté par une étoile à 5 branches. Il apparaît avec une tête de coq, des pieds de dragon et un fouet à la main. Il porte de courts cheveux bruns bouclés et a la peau claire ; ses ailes noires sont rayées de rouge. Il apparaît aussi en roi (il porte une couronne) [ltr]anguipède[/ltr]. Il connaît les propriétés des plantes et des pierres précieuses et donne des familiers sous forme d'oiseaux.
La formule "abracadabra" viendrait de l’hébreu "abreg ad hâbra" (Envoie ta foudre jusqu’à la mort).
Selon Serenus Samonicus, médecin du IIe siècle, elle était disposée en triangle renversé, le nom s’écrivant en diminuant d’une lettre à chaque ligne.
Au Moyen Age, ce pantacle, porté autour du cou, était censé guérir les maladies, notamment la fièvre, protéger des sorts et éloigner le mauvais oeil. La formule aurait aussi servi de mot de passe pour rencontrer le diable….

Acham est conjuré le jeudi.

Adès voir [ltr]Pluton[/ltr].

Adonis, démon brûlé, agit dans les incendies.

Adramalech ou Adramélech, démon sumérien, vient tout droit des rivages du Tigre. Son torse humain, sa tête de mulet, sa queue de paon indiquent qu’il occupe de hautes fonctions dans la hiérarchie de l’enfer : Grand chancelier des enfers, président du haut conseil des diables et intendant de la garde-robe de Satan. Il préside la grande assemblée des "schedîn"(terme désignant les démons ou esprits en hébreu). Les habitants de Sépharvaïm, ville de la Samarie, faisaient, en son honneur, passer leurs enfants par le feu.
Adramélech et [ltr]Anamélech[/ltr] et étaient les principales divinités des Sépharvaïtes qui les imploraient pour la conservation de leurs troupeaux. Anamélech (peut-être un autre nom de [ltr]Moloch[/ltr]), est parfois représenté par une caille ou un faisan. Son nom signifierait "bon Roi". Il serait la lune, Adramélech étant le soleil.

Aghation est un démon familier qui ne se montre qu'à midi. Il parait en forme d'homme ou de bête. Il se laisse parfois enfermer dans un talisman, dans une bouteille ou dans un anneau magique.

Agathodemon est un bon génie, adoré par les Egyptiens sous la figure d'un serpent à tête humaine. Les [ltr]Dragons[/ltr] ou les Serpents ailés, vénérés par les anciens, étaient appelés"Aghatodemones" (Bons Génies).

Agaliarept : [ltr]voir[/ltr].

Agnan tourmente les deux Amériques, surtout le Brésil.

Aguarès, vêtu d’une tunique à la romaine, chevauche un crocodile, épervier au poing. Grand-duc de la partie orientale des enfers, c’est un démon originaire d’Egypte. Chef des démons de l'ordre des vertus, il commande 31 légions. Il accorde des dignités, enseigne toutes les langues et fait danser les esprits de la terre. Il fait revenir à la charge les fuyards et met l'ennemi en déroute.

Ahriman ([ltr]voir[/ltr]) divinité du mal chez les anciens Perses.

Aim voir Aym.

Alastor, Alaster, Alastair, que l'on dit le plus cruel des démons, est l’exécuteur des hautes œuvres. Il exécutait les sentences divines ; mais, après sa rébellion (car il n'acceptait plus de recevoir des ordres) il fut réincarné dans le corps d'un mortel. Bourreau infernal, il exécute ses victimes grâce à des sons démoniaques qu'il produit avec sa guitare nommée Heghbas. Il utilise aussi l'épée et le fouet.

Allatou épouse de [ltr]Nergal[/ltr].

Alocer, Allocer, Alloces, Aloger, duc de l’enfer, commande 36 légions. Il a une tête de lion, porte un habit de chevalier et monte un cheval gigantesque aux pattes de dragon. Il enseigne les secrets de l’astronomie et des arts libéraux. On assure qu'il rend ceux qu'il protège heureux dans leur famille. Amduscias est placé sous ses ordres.

Alouqua est un démon femelle à la fois [ltr]succube[/ltr] et [ltr]vampire[/ltr] qui épuise les hommes et les conduit au suicide.

Alpiel a l'intendance des arbres fruitiers.

Alricaus ou Aalrihaus, est un démon que l'on conjure le samedi. Fauteur de trouble à la cour infernale, il commande 22 légions. Il enseigne la logique et la psychologie.

Alrinach, démon de l'occident, président des tempêtes, tremblements de terre et des pluies, paraît sous les traits et les habits d'une femme.

Les Alrunes sont des [ltr]succubes[/ltr] d'où serait issue la nation des Huns ; elles prennent toutes sortes de formes, mais ne peuvent changer de sexe.

Amduscias ou Amdusias, placé sous les ordres de Alocer, est grand-duc lui aussi, mais il ne commande que 29 légions. Amduscias peut prendre forme humaine ou l’apparence d’une licorne. Il possède une voix si suave que les arbres s’inclinent sur terre chaque fois qu’il chante. Lorsqu’on le lui commande, Amduscias donne des concerts et, on entend, sans rien voir, le son des trompettes et des autres instruments de musique.

Amon ou Aamon, marquis, dieu suprême de l'ancienne Egypte, commande 40 légions. Tête de loup vomissant des flammes, queue de serpent ou tête de hibou et corps humain, il se repaît du corps des damnés. Il connaît le passé et l'avenir et peut réconcilier les amis brouillés.

Amoymon ou Amaimon est l'un des 4 rois de l'enfer gouvernant la partie orientale. On l'évoque le matin de neuf heures à midi et le soir de trois à six heures. Son lieutenant, [ltr]Asmodée[/ltr], est le premier prince de ses Etats.

Amy, Avnas, Asin, Hanar, Hanni, président, règne sur 36 légions de démons. Il apparaît d'abord comme une flamme avant de passer à une forme humaine. Il incite des réactions positives des dirigeants. Il enseigne les secrets de l’astronomie et des arts libéraux. Il permet de trouver les trésors gardés par les démons. Il donne de bons domestiques. Selon Johann Weyer, cet ancien ange de l'ordre des [ltr]Puissances[/ltr] espère retourner au septième ciel après douze siècles. Selon Rudd, Amy est opposé à l'archange Ieialel.

Anamélech et [ltr]Adramélech[/ltr] étaient les principales divinités des Sépharvaïtes qui les imploraient pour la conservation de leurs troupeaux. Anamélech (peut-être un autre nom de [ltr]Moloch[/ltr]), est parfois représenté par une caille ou un faisan. Son nom signifierait "bon Roi". Il serait la lune, Adramélech étant le soleil.

Anarazel est un démon chargé de la garde des trésors souterrains qu'ils transportent d'un lieu à un autre pour les dérober aux recherches des hommes. Avec ses compagnons Gaziel et Fecor, il ébranle les fondements des maisons, excite les tempêtes, sonne les cloches à minuit, fait paraître les spectres et inspire les terreurs nocturnes.

Andras suscite querelles et discordes. Il apprend à tuer maîtres et serviteurs. Grand marquis aux enfers, il est représenté avec le corps d'un ange, la tête d'un chat huant, à cheval sur un loup noir et tenant un sabre. Il commande 30 légions.

Andrealphus ou Androalphus, marquis, est à la tête de 30 légions. Il donne des leçons de géométrie et est astronome. Il enseigne aussi à ergoter habilement : il permet à ceux qui commercent avec lui d’éviter la griffe des juges. Il se montre sous forme humaine ou sous la figure d'un paon à la voix grave. Il est capable de transformer un homme en oiseau.

Andromalius est un grand-duc de l'Enfer. Il apparaît comme un homme ayant un grand serpent en main. Il est capable de ramener les objets dérobés et de punir les voleurs comme les pécheurs. Il gouverne 36 légions infernales.

Angat est le nom du diable à Madagascar ; il a la figure d'un serpent.

Anneberg, rancunier et terrible, démon des mines, se montre surtout en Allemagne : il a la figure d'un cheval, avec un cou immense et des yeux effroyables.

Antéchrist est un démon escamoteur et [ltr]nécromancien[/ltr] ; à ne pas confondre avec l'[ltr]Antéchrist[/ltr]de l'Apocalypse.

Apollyon voir [ltr]Abaddon[/ltr].

Aquiel est un démon que l'on conjure le dimanche.

Arias, démon des astrologues, connaît l’astronomie et enseigne l’astrologie. Il peut métamorphoser les hommes à sa volonté et leur faire obtenir dignités et titres.

Arioch est le démon de la vengeance.

Ascaroth dépend de [ltr]Nergal[/ltr] ; il protège les espions et les délateurs.

Ascik-Pacha : démon turc favorisant les intrigues, facilitant les accouchements et rompant les charmes.

Asin voir Amy

Asmodée, Asmoday, Chammadaï, Sydonaï, est un démon du cercle supérieur, parfois assimilé à[ltr]Belzébuth[/ltr], prince des Enfers. Certains ont vue en lui le Serpent qui séduisit Eve. Asmodée apparaît, dans la tradition postérieure hébraïque, en particulier dans le Livre de Tobie de l’Ancien Testament, comme un esprit du mal lubrique (le récit le présente sous les traits de l’amant de Sarah dont il a assassiné les 7 premiers maris). Tobie, désirant épouser Sarah, parvient à chasser le démon avec l’aide de l’archange Raphaël qui poursuit Asmodée jusqu’en Haute Égypte et l’enchaîne : le démon "s'enfuit par les airs. Raphaël l'entrava et l'enchaîna" (Tobie 8, 2-3). Asmodée apprend aux hommes à se rendre invisibles, leur enseigne la géométrie, l’arithmétique, l’astronomie et les arts mécaniques. Il connaît les trésors cachés. Dans la tradition talmudique, Asmodée est associé à [ltr]Salomon[/ltr], auquel il apporte son aide lors de la construction du Temple de Jérusalem. On le considère également comme étant la cause des excès attribués à Salomon. Il personnifiait la colère pour les Perses. Surintendant des Enfers, maître des Maisons de jeu, Asmodée sème dissipation et erreur. Prince, il est soumis à la hiérarchie du Roi [ltr]Amoymon[/ltr] et commande 72 légions. On le représente souvent avec trois têtes : une de buffle, une d'homme et une de bélier, avec une queue de serpent, des pieds d'oie, une haleine enflammée portant à la main une lance et chevauchant un dragon. Sainte Françoise Romaine (1384-1440) relate, dans le chapitre VI de son Traité sur l'enfer, qu'Asmodée était un [ltr]chérubin[/ltr] avant sa révolte contre Dieu. A l’entrée de l’église de Rennes-le-Château restaurée par l'[ltr]abbé Saunière[/ltr], Asmodée présente le bénitier.

Asmoug : démon perse causant discordes, querelles et procès.

Astaroth, avec le titre de grand-duc, règne à l’ouest de l’enfer. Il commande 40 légions. On le représente généralement comme un ange anthropomorphe, laid et nu, tenant une vipère dans la main gauche et chevauchant un dragon. Il assume les fonctions de trésorier infernal et joue un rôle assez équivoque car il lui arrive de protéger les hommes et de leur dévoiler l’avenir. Il donne de très bons conseils quand on établit des lois nouvelles. Il procure l'amitié des grands seigneurs. Il enseigne les arts libéraux et permet de connaître le présent et l'avenir. On ne peut l'évoquer que le mercredi. Il connaît toute l’histoire de la Création, les fautes et les chutes des Anges. Il est cité comme l’un des sept Princes de l’Enfer qui visitèrent Faust. On ne peut se prémunir de son insupportable puanteur qu'en se bouchant le nez avec un anneau magique. Sa femme est [ltr]Astarté[/ltr] (la grande déesse phénicienne, elle-même déformation d’Ishtar), reine de l'élégance dans le sombre royaume.

Astarté ou Ashtart. Salomon, pourtant "le plus sage des hommes" (I Rois 5,11), rétablit en Israël le culte des divinités étrangères et notamment celui d'Astarté ou Ashtart, déesse sidonienne de la fertilité et de la guerre et Reine du ciel (Ishtar chez les Sumériens). Le culte d’Ashtart (déesse arboricole figurée par un bosquet) fut pratiqué en Israël, notamment sous les règnes d’Achaz et de Manassé, qui osèrent placer le bosquet dans le Saint des Saints (II Rois 16, 3-4 ; 17, 16 ; 21,3-7). Astarté est l'épouse d'[ltr]Astaroth[/ltr].

Attuku est un démon auquel les magiciens babyloniens attribuaient le pouvoir de déchaîner les tempêtes et les ouragans.

Ausitif, Béhémoth, Bélaam, Issacarum et Zabulon sont des démons cités lors de l’affaire des[ltr]Ursulines de Loudun[/ltr].

Aversier (Adversaire) est le nom donné au [ltr]Diable[/ltr] au XIe siècle dans les campagnes de France.

Avnas voir Amy

Axaphat est invoqué dans les litanies du [ltr]sabbat[/ltr].

Aym, Aim, Haborym est le démon des incendies. Aym, ancienne divinité chthonienne des Moabites, est représenté avec 3 têtes (l'une de serpent, l'autre d'homme, la troisième de chat) chevauchant une vipère et tenant une torche.
Grand-duc des Enfers, il est environné de flammes et commande 26 légions. Il met le feu aux villes, châteaux et places-fortes.

Aypéros voir [ltr]Ipes[/ltr].

Azael est l'un des anges rebelles. Selon les rabbins, il est enchaîné sur des pierres pointues, dans un désert, en attendant le jugement dernier.

Azazel
Azazel, appelé également [ltr]Samaël[/ltr] (ou Shammaël), est surtout connu par le Livre d’Enoch, qui le désigne comme le chef des anges déchus, le [ltr]Lucifer[/ltr] de la bible. 
Nous voyons également dans [ltr]Origène[/ltr] que les anciens chrétiens donnaient le nom d'Azazel à Satan. 15
Ce chef des démons est aussi nommé : [ltr]Bélial[/ltr] et Mastéma.
Azazel n’est que le premier porte-enseigne des armées infernales dans le Paradis Perdu de Milton.
A la fête de l'Expiation (Jour du Grand Pardon), que les juifs célébraient le dixième jour du septième mois, on amenait au grand prêtre 2 boucs qu'il tirait au sort : l'un pour le Seigneur, l'autre pour Azazel, le démon du désert. Celui sur qui tombait le sort du Seigneur était immolé, et son sang servait pour l'Expiation. Le grand prêtre mettait ensuite ses deux mains sur la tête de l'autre bouc (le bouc émissaire), confessait ses péchés et ceux du peuple, en chargeait cet animal, qui était alors conduit dans le désert et mis en liberté. « Le bouc emportera sur lui toutes les iniquités dans une terre désolée ; il sera chassé dans le désert. » (Lévitique XVI, 22)
Quant à la cité d'Athènes, elle sacrifiait des humains quand les tensions sociales renaissaient, par exemple lors d’une calamité collective (épidémie, famine, invasion) ; ce rite de purification était appelé Pharmakos qui signifie à la fois "poison" et "remède". Jusqu'au Ve siècle avant J.-C., en Grèce, notamment à Athènes et dans les ports ioniens, les citoyens lapidaient le Pharmakos, bouc émissaire humain, souvent un condamné ou un déb... mental, pour guérir la cité d'une épidémie ou de tout autre fléau 8. La pratique du Pharmacos passa à Marseille, colonie grecque.
Dans l'Apocalypse d'Abraham, Azazel est tour à tour identifié au Serpent tentateur et au grand dragon chargé de dévorer les réprouvés en enfer.
Certains textes (notamment Isaïe XIII, 21 et XXXIV, 14) en font le prince des animaux maléfiques vivant dans le désert et notamment le souverain des boucs.
D'autres prétendent qu'Azazel volent sans cesse autour de nous dans les airs.
Le Livre d'Enoch évoque la condamnation d'Azazel par l'Eternel qui, cette fois, l'exile totalement de notre univers.
Raphaël reçut l'ordre de mettre aux fers l'ange déchu Azazel, de le jeter dans une fosse remplie de pierres pointues dans le désert de Dudael et de le recouvrir d'obscurité. Ainsi doit-il rester jusqu'au grand jour du jugement, où il sera jeté dans le feu de l'enfer et la terre sera guérie de la corruption qu'il y a introduite.
Voici comment s'est produite la chute d'Azazel.
Lorsque la génération du déluge commença à se livrer à l'idolâtrie, Dieu fut profondément attristé.
Les deux anges Shemhazai et Azazel se levèrent et dirent « Seigneur de l'univers ! Voici que s'est réalisé ce que nous avons prédit lors de la création du monde et de l'homme, en te disant : Qu'est l'homme, que Tu te souviennes de lui ? » Et Dieu dit : « Et qu'adviendra-t-il du monde maintenant, sans l'homme ? » Les anges répliquèrent : « Nous nous en occuperons. » Alors Dieu dit : « Je le sais bien, si vous habitez la terre, le mauvais penchant vous subjuguera et vous serez encore plus iniques que l'homme n'a jamais été. » Les anges insistèrent : « Donne nous l'autorisation d'habiter parmi les hommes et Tu verras que nous sanctifierons Ton Nom. » Dieu céda à leur désir, et leur dit : « Descendez et séjournez parmi les hommes ! »
Lorsque les anges arrivèrent sur terre et virent les filles des hommes dans toute leur grâce et beauté, ils ne purent maîtriser leur passion. Shemhazai vit une jeune fille appelée Istehar et il fut pris de passion pour elle. Elle promit de se soumettre à lui si d'abord il lui apprenait le Nom Ineffable grâce auquel il s'était élevé jusqu'au ciel. Il accepta cette condition. Mais aussitôt qu'elle l'eut appris, elle prononça le Nom et monta au ciel elle-même, sans accomplir sa promesse faite à l'ange. Dieu dit : « Parce qu'elle s'est tenue à l'écart du péché, nous la placerons parmi les sept étoiles, pour que jamais les hommes ne l'oublient », et elle fut placée dans la constellation des Pléiades.
Toutefois, Shemhazai et Azazel, ne furent pas découragés de conclure des alliances avec les filles des hommes et deux fils naquirent au premier.
Azazel se mit à inventer les parures et les ornements qui permettent aux femmes de séduire les hommes. Dieu envoya alors Metatron auprès de Shemhazai pour lui dire qu'Il avait décidé de détruire le monde et d'amener le déluge. L'ange déchu se mit à pleurer et à s'affliger sur le sort du monde et de ses deux fils. Si le monde disparaissait, que mangeraient-ils, eux qui avaient besoin quotidiennement de 1.000 chameaux, de 1.000 chevaux et de 1.000 bouvillons ? Les deux fils de Shemhazai, Hiwwa et Hiyya, firent des songes. Le premier vit une grande pierre qui recouvrait la terre et la pierre était marquée partout de lignes d'écriture. Un ange vint et avec un grattoir effaça toutes les lignes, ne laissant que 4 lettres sur la pierre. Le deuxième fils vit un grand bocage planté de toutes sortes d'arbres. Des anges portant des haches s'en approchèrent, abattirent les arbres, n'en laissant qu'un seul avec 3 de ses branches. En s'éveillant, Hiwwa et Hiyya rapportèrent leurs songes à leur père qui les interpréta en disant : « Dieu amènera le déluge et personne ne sera sauvé à l'exception de Noé et ses trois fils. » Entendant cela, ils se mirent à pleurer et à sangloter, mais leur père les consola : « Doucement, ne soyez pas affligés ! Chaque fois que les hommes tailleront ou hisseront une pierre, ou lanceront un vaisseau, ils invoqueront vos noms, Hiwwa ! Hiyya ! » Cette prophétie les apaisa.
Alors Shemhazai se repentit. Il se suspendit entre ciel et terre et il se trouve jusqu'à ce jour dans cette position de pécheur pénitent.
Mais Azazel persista dans son péché, égarant l'humanité par des parures sensuelles.
Pour cette raison le Jour de l'Expiation, 2 boucs furent sacrifiés au Temple, l'un à Dieu, pour qu'Il pardonne les péchés d'Israël, l'autre à Azazel, pour qu'il porte les péchés d'Israël.
D’après l’[ltr]islam[/ltr], Azazil, maître des anges déchus, enseigna aux hommes l'art de fabriquer des armes, de fondre les métaux pour créer de la monnaie. C'est lui qui montra aux femmes l'art d'employer des fards et autres ornements. Il apprit également aux géants à utiliser leur force et à remuer leurs passions. Il enseigna la vertu des simples (herbes) et la force des poisons, des enchantements, des fascinations. Il enseigna enfin l'astronomie, la divination par les signes de l'air, de la terre et de la lune.
Azazel est mentionné dans la liste des principaux démons établie par le concile de Braga (561-563) soutenu par le pape [ltr]Jean III[/ltr].

Baal, Bael, Bel dont le nom signifie "Seigneur, Maître" dans les langues sémitiques, est le plus ancien démon de l’enfer. Duc (général en chef des armées infernales pour certains), il est représenté avec 3 têtes : une tête de chat, une tête d’homme couronnée et une tête de crapaud, et ses jambes se terminent en pattes d’araignée. Il rend invisibles et rusés ceux qui l'invoquent. Il commande 70 légions et règne dans toute la partie orientale.
Considéré comme la figure principale du Panthéon cananéen ou il était adoré comme Dieu dispensateur de richesses, adoré en Phénicie où il était considéré comme étant le mari d'Astarté et à Carthage où on lui offrait des sacrifices humains (en particulier des enfants pour obtenir de belles récoltes ou la déroute des ennemis), il a été assimilé par les Grecs à Apollon et par les Romains à Saturne. L'historien grec, Diodore de Sicile (v. 90 av. J.-C.-21 av. J.-C.), affirme que l'on sacrifiait des humains à ce dieu.
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