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Les conciles œcuméniques

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Les conciles œcuméniques Empty Les conciles œcuméniques

Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:45

Les conciles œcuméniques

Conciles et synodes


 Les conciles (du latin "concilium" = assemblée) œcuméniques (du grec "oikouménê" = univers, terre habitée) ou généraux réunissent les évêques du monde entier pour arbitrer des questions relatives à la doctrine ou à la discipline ; ils obéissent à un ordre du jour précis.
 Alors que l’Eglise catholique romaine se fonde sur les 21 conciles jalonnant l’histoire du christianisme, l’Eglise orthodoxe ne considère comme œcuméniques que les conciles généraux antérieurs à celui de Constantinople IV ; les anglicans et les protestants reconnaissent seulement les 4 premiers.


 On distingue les conciles œcuméniques et les conciles particuliers.
 Les conciles généraux ou œcuméniques sont les assemblées de tous les évêques appartenant à une même communion ecclésiale.
 Les conciles particuliers ne rassemblent qu'une partie des évêques ; on distingue :
 - les conciles nationaux ou pléniers, composés de tous les évêques d'un État ;
 - les conciles provinciaux, convoqués par un évêque métropolitain, où sont réunis les évêques d'une province ecclésiastique ;
 - les synodes (du grec "syn-odos" = chemin commun) diocésains, convoqués par l'évêque local.


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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:47

Concile de Nicée I

Le concile de Nicée I, convoqué et présidé par l’empereur Constantin, est le premier concile œcuménique. Il se déroule du 20 mai au 25 juillet 325.
Dans le débat dogmatique, le rôle le plus important est joué par l’évêque occidental Hosius de Cordoue.

Le concile condamne Arius et affirme que le Fils de Dieu est consubstantiel au Père, autrement dit de nature semblable. 
Athanase (v. 295-373) s’oppose à Arius par la doctrine homoousienne (de "homoousios" : consubstantiel) et précise : « Le Père étant la source, le Fils est appelé le fleuve, il est dit que nous buvons l’Esprit ».

Les 318 pères adoptent le fameux symbole : « Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur de toutes les choses visibles et invisibles, et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père, c’est-à-dire de la substance (ousia) du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non fait, consubstantiel (homoousios) à son Père, par qui tout a été fait, aussi bien ce qui est au ciel que ce qui est sur la terre ; qui est descendu du ciel pour l’amour de nous et pour notre salut ; qui s’est incarné ; qui s’est fait homme, a souffert et est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et viendra pour juger les vivants et les morts ; et en l’Esprit saint. » « Mais ceux qui disent qu’il y eut un temps où il (le Fils) n’était pas, qu’avant de naître, il n’était pas et qu’il a été créé du néant, ou qui disent qu’il est d’une autre substance (hypostasis) ou d’une autre essence (ousia), ou que le Fils de Dieu est soumis au changement ou à l’altération, l’Eglise catholique et apostolique les frappe d’anathème. »

Un symbole plus tardif, appelé couramment et de manière erronée "symbole de Nicée" ou "symbole de Nicée-Constantinople", s’appuie sur un symbole datant du IVe siècle, véritablecredo de Jérusalem, instauré sous l’influence de l’évêque de Jérusalem, saint Cyrille (+ 387), dans le même sens que celui de Nicée. Ce symbole est contenu dans l’Ancoratus de l’évêque de Salamine, Epiphane (+ 496), et est considéré comme œcuménique par les confessions orientales et latines ainsi que par la majorité des Eglises réformées.

Le concile proclame : « Entendons que sur l’autel se trouve l’agneau de Dieu qui efface les péchés du monde, et qui est immolé par les prêtres d’une manière non sanglante ; et, recevant son corps et son sang précieux, croyons que ce sont là les symboles de notre rédemption. »

Le concile reçoit les novatiens (8e canon).

"En ce qui concerne ceux qui se qualifient eux-mêmes de purs, si jamais ils veulent entrer dans l’Église catholique, ce saint et grand concile décide […] avant toute autre chose qu’ils doivent déclarer clairement, par écrit, qu’ils acceptent et suivent les enseignements de l’Église catholique : c’est-à-dire qu’ils devront entrer en communion avec ceux qui se sont mariés en secondes noces et avec ceux qui ont failli dans la persécution, pour lesquels un temps et des modalités de pénitence ont été établis, afin qu’ils puissent suivre en toutes choses les décisions de l’Église catholique et apostolique". (source : Chiesa)

Il décide de rebaptiser les paulianistes ou pauliniens, sectateurs de Paul de Samosate (11e canon).

Il condamne le schisme mélétien (du nom de Meletios, évêque de Lycopolis qui contestait le pouvoir de Pierre, l'évêque d'Alexandrie, sur l'ensemble de l'Egypte chrétienne).

Il condamne Elien qui dit que "le Verbe est entré par l’oreille de Marie".

L’accès du sacerdoce est interdit aux eunuques.
Après son ordination un prêtre ne peut plus se marier. Paphnuce (+360), évêque en Thébaïde (Egypte), très estimé de l'empereur Constantin, convainc les évêques à ne pas obliger les prêtres mariés à quitter leur épouse.

La date de Pâques est fixée au dimanche, à un jour distinct de la fête juive.

Les conciles œcuméniques ConcilNicee
Constantin au concile de Nicée
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:50

L’ARIANISME
Arius. Eunome. Macedonius.

Natif de Libye, Alexandre Arius (256-336) étudie à l’école théologique de Lucien d’Antioche avant d’être ordonné.

Prêtre à Alexandrie, il enseigne, vers 319-320, que Dieu n’a pas toujours été Père, et qu’il y eut un temps où le Fils, le Logos, n’était pas.
Ce Logos est seulement l’une des nombreuses puissances créées par Dieu, ainsi le Fils n’est pas véritablement Dieu et il est d'une substance différente de celle du Père dont il est la première des créatures.

L’unique vrai Dieu est le Père inengendré.
Les "ousiai" (substances) du Père, du Fils et du Saint-Esprit sont séparées et totalement dissemblables.

Dans son ouvrage intitulé Thalie, Arius écrit : « Dieu n'a pas toujours été Père ; il y eut un temps où il était Dieu seulement et n'était pas encore Père, quoiqu'il le soit devenu ensuite. Le Fils n'a pas toujours été, car toutes choses ayant été faites du néant, le Verbe divin, qui est du nombre des créatures et des ouvrages, a aussi été fait du néant. Il y eut un temps où il n'était pas encore, et il n'était pas avant que d'avoir été fait, et il a commencé, il a été créé comme les autres. Car il y eut un temps où Dieu était seul, où le Verbe, la Sagesse n'existait pas encore. Mais ayant dessein de nous produire, Dieu a fait un être auquel il a donné le nom de Verbe, de Fils et de Sagesse, afin de s'en servir pour notre production. »

Arius adresse sa profession de foi à Alexandre, évêque d'Alexandrie : « Nous reconnaissons un seul Dieu, seul non engendré, seul éternel, seul sans principe, seul véritable, seul immortel, seul sage, seul bon, seul puissant, seul juge de tous, qui conduit et gouverne tout ; le Dieu de la loi, des prophètes et du Nouveau Testament ; qui a engendré son Fils avant le temps et les siècles, par qui il a fait les siècles mêmes et toutes les autres créatures... Il lui a donné l'être par sa propre volonté... Ce Fils est la créature parfaite de Dieu, mais non comme une autre créature ; il est sa progéniture, mais non comme une autre progéniture. La progéniture du Père n'est point une émission ; elle n'est point une partie du Père ; elle n'est point une lumière tirée d'une lumière, de manière à faire deux lampes avec une seule... Le Fils a reçu du Père la vie et l'être, et le Père, en le créant, l'a associé à sa gloire... Le Fils, engendré hors du temps par son Père, créé et fondé avant les siècles, n'était pas avant d'être engendré ; mais il a été engendré hors du temps et avant toutes choses. Il n'a pas l'être en même temps que son Père, comme quelques-uns l'affirment, introduisant ainsi deux principes non engendrés... Si le Fils était une émission de la substance du Père, il s'ensuivrait que le Père est un être composé, divisible et muable. »

Arius et ses partisans sont excommuniés et exilés.

Arius reçoit alors l’appui des évêques de Palestine et se voit accueillir d’abord à Césarée puis à Nicomédie ; de là, sa doctrine se diffuse dans le milieu oriental partisan d’un monothéisme strict, pour lequel la doctrine de la Trinité peut paraître éloignée de l’idée d’un Dieu unique.

L’arianisme est condamné par le concile de Nicée en 325.

Arius, Second de Ptolémaïde et Théonas de Marmarique sont exilés.

L’empereur Constantin fait défense de lire les ouvrages d'Arius et ordonne de les détruire, par un édit : « Tous les livres écrits par Arius devront être brûlés partout où ils se trouveront, afin que non seulement son odieuse doctrine soit anéantie, mais que la mémoire n'en passe pas à la postérité. Si quelqu'un est surpris ayant caché un livre d'Arius et ne le brûle pas sur-le-champ, il subira la peine de mort. Le supplice capital suivra immédiatement la découverte de la faute. Que Dieu vous conserve ! »

Après quelques années passées en exil et suite à une lettre de rétractation ambiguë dans laquelle il jure avoir été condamné pour une doctrine qui n’est pas la sienne, Arius est autorisé à rentrer vers 334.

En 335, le concile de Jérusalem le réhabilite officiellement. Mais lorsqu’il cherche à retourner à Alexandrie pour la réhabilitation solennelle organisée en son honneur, le peuple d’Alexandrie se soulève. La réhabilitation doit donc avoir lieu à Constantinople.

De février à août336, se déroule le conciliabule de Constantinople. Ayant été condamné pour son attitude sans compromis envers les ariens et les mélétiens (de Mélitios, évêque de Lycopolis) qui revendiquent l'autonomie des Églises de Moyenne-Égypte et de Haute-Égypte par rapport à Alexandrie, Athanase en appelle à Constantin Ier ; mais l'évêque arien, Eusèbe de Nicomédie, persuade l'empereur d'exiler Athanase à Trèves en Gaule. Arius meurt subitement, la veille de la cérémonie de sa réhabilitation. Marcel d’Ancyre est déposé et excommunié par les ariens.

En 359, aux conciles de Rimini et de Séleucie, l’arianisme devient l’orthodoxie de l’Empire.

Homoousiens, homéens et anoméens

Les ariens se disputent et se séparent en deux groupes :

- Les plus modérés (homoousiens) sont composés principalement des évêques conservateurs d’Orient, qui sont, sur le fond, d’accord avec le Symbole de Nicée mais hésitent sur le terme non scripturaire "homoousios" (consubstantiel) utilisé dans le Credo.

- Les plus radicaux (homéens et anoméens) prétendent que le Fils est d’une essence différente (en grec "heteroousios") du Père, ou fondamentalement dissemblable (en grec"anomoios").
Eunome (+ 393), disciple du diacre-philosophe Aetius d’Antioche (+ 366), considère que l'essence de Dieu, c'est-à-dire le fait d'être inengendré, est incommunicable par définition, mais que le Père a communiqué à son Fils sa puissance créatrice, faisant ainsi de Lui l’intermédiaire entre Dieu et le monde créé.
En 380, au concile d’Antioche, les ariens écrivent à Eunome pour lui demander de faire cause commune avec eux ; Eunome consent à cette fusion.

Pneumatomaques ou macédoniens

En 360, le concile de Constantinople dépose Macedonius (Makedonios + v. 370), patriarche de Constantinople et partisan de l’arianisme.
Celui-ci fonde la secte des pneumatomaques (ou macédoniens) qui nient la divinité du Saint Esprit.

Déclin et disparition de l’arianisme

Avec le décès de Constance II en 361, et le règne de Valens, lequel persécute les ariens, l’orthodoxie de Nicée ne peut que vaincre.

En 379, la doctrine est définitivement condamnée dans tout l’Empire romain par l’empereur Théodose Ier. Mais elle survivra pendant plus de deux siècles au sein des tribus barbares converties au christianisme par des évêques ariens.

En 381, le concile de Constantinople réitère la condamnation de l’arianisme.

L’arianisme disparaît d’Espagne après la conversion du roi wisigoth Récarède (587).

Les conciles œcuméniques Arius
Arius

Citations 

Fuit tempus cum et delictum et filius non fuit, quod judicem et qui patrem Dominum faceret : Il y eut un temps où n'existaient ni le péché, ni le Fils, de sorte qu'alors Dieu n'était ni juge, ni Père. (Tertullien +230/240)

Le Verbe très saint du Père, tout-puissant et absolument parfait, se répand en toutes choses. Il déploie partout sa puissance. Il éclaire toutes choses, visibles et invisibles. Il les contient en lui et les rassemble en lui. Il n’en laisse aucune en dehors de sa puissance, mais il donne vie et protection à toutes choses, en tout lieu, à chacune en particulier et à toutes ensemble. (Athanase, vers 318)

L'Afrique eut beaucoup plus à souffrir du zèle des Vandales pour l'arianisme, que de leur avarice et de leur cruauté naturelles. (Machiavel 1469-1527)

L'arianisme s'est éclipsé devant la triple auréole d'un Dieu unique. (Frayssinous 1765-1841)




Note
1 http://www.catholica.com.au/ianstake/036_it_050507.php
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:50

NOVATIEN, antipape
Le novatianisme.

Après quinze mois de vacance du Saint-Siège (suite au martyre de [ltr]Fabien[/ltr] le 20 janvier 250), Corneille est élu évêque de Rome, en mars 251.
Novatien (v. 200 -v. 258), prêtre influent de Rome et théologien, qui fut philosophe avant de se convertir, s’oppose violemment à Corneille parce que celui-ci admet à la pénitence ceux qui, par crainte des supplices, ont abjuré pendant la persécution de Decius (Dèce).
Novatien (peut-être sous l’influence de Novat de Carthage, l’adversaire de Cyprien) refuse absolument l’absolution de ces lapsi (tombés) 1.
Il s'appuie sur ces paroles de l'Épître aux Hébreux (VI, 4-6) : « Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. »

Les novatiens soutiennent donc que l'on doit refuser l'absolution aux apostats, et même à ceux qui, après leur baptême, sont tombés dans quelque péché grave, tel que le meurtre ou l'adultère.
Ils finirent par être amenés, en suivant les déductions logiques de leur doctrine, à affirmer que l'Eglise n'a pas le droit de donner l'absolution aux criminels.

Novat, prêtre de Carthage, chassé d'Afrique par son évêque, Cyprien, soutient les idées de Novatien et les fait partager à plusieurs de ses anciens fidèles d'Afrique.

Le rigorisme de Novatien trouve de nombreux adhérents qui se qualifient de "cathares" (purs), se vêtent de blanc, se séparent de la communion du pontife et reconnaissent Novatien pour leur évêque.
Celui-ci déclare alors la nomination de Corneille irrégulière et se fait consacrer évêque de Rome par trois évêques de village qu’il a fait boire (dit-on).

Corneille convoque un concile de 60 évêques, qui se réunit à Rome en 251. Novatien est excommunié, les évêques qui l'ont ordonné sont déposés et on confirme les anciens canons touchant les "lapsi" (tombés). On continue à recevoir à la pénitence publique ceux qui sont tombés et qui témoignent du repentir, et à réduire au rang de laïcs les évêques ou prêtres apostats.

Novatien organise son Église, avec sa hiérarchie.
Il ajoute à sa doctrine que les prêtres ne peuvent remettre les péchés mortels et condamne les secondes noces.
Il adopte la doctrine du [ltr]montanisme[/ltr]. Les 2 sectes, qui fusionnent, compteront des partisans jusqu'au VIIe siècle.

Novatien est le premier théologien romain à écrire en latin.

On lui doit : De Trinitate sur la Trinité, De cibis iudaïcis dans lesquelles il montre que les chrétiens ne sont pas tenus par les observances juives qui doivent être interprétées allégoriquement, De bono pudicitiae sur la chasteté, De spectaculis et quantité d’autres ouvrages...

Novatien quitte Rome en 253 lors de la persécution de Trébonien Galle. On ne sait rien des circonstances de sa mort vers 258 : connaît-il le martyre pendant les persécutions sous l’empereur Valérien ou meurt-il en Afrique comme certains le croient ?

L’Eglise novatienne perdure jusqu’à sa fusion formelle avec l’Eglise catholique au concile œcuménique de Nicée en 325 qui reçoit les novatiens (8e canon).
Toutefois, durant ce concile, un évêque novatien, Arcesius, argumente pour prouver que l'on ne doit point admettre les grands pécheurs à la communion. L'empereur Constantin s'écrie alors : « Dresse une échelle, Arcesius, et monte au ciel tout seul ! »

Le novatianisme a des communautés florissantes aux IVe et Ve siècles : en Occident, où Ambroise et Augustin ont affaire à lui, et en Orient (Constantinople, Alexandrie).

Citations

Nous refusons la communion aux grands pécheurs, laissant à Dieu seul le pouvoir de leur pardonner. (Asclépiade, évêque novatien)

Ils (les novatiens, ndlr) furent assez puissants en Occident pour que l’évêque Réticius d’Autun rédigeât contre eux un grand volume (315), pour que le pape [ltr]Innocent Ier[/ltr] (401 à 417, ndlr) écrivît à leur sujet à l’évêque Victrice de Rouen, pour que l’évêque Pacien de Barcelone dût s’en défendre, pour que saint Ambroise consacrât son traité De pænitentiæ à réfuter leurs doctrines. Constantin offrit aux Novatiens des conditions faciles de réconciliation puis tenta d’exterminer ceux qui restaient, mais, à la faveur des persécutions de Julien l’Apostat, ils purent se reconstituer. Il fallut attendre le Ve siècle pour les voir disparaître d’Occident et le VIIIe siècle pour n’en plus entendre parler en Orient.(http://missel.free.fr/Sanctoral/09/16.php)




Note

1 Au cours des premiers siècles du christianisme, un "lapsi" (tombé) est un Chrétien qui a renié sa foi par peur des persécutions. Il existe trois types de "lapsi", chacun d'eux correspondant à une action que leurs persécuteurs leur demandaient d'effectuer pour renoncer à leurs croyances. Ils sont "thurificati" quand ils ont brûlé de l'encens pour honorer des dieux païens, "sacrificati" quand ils leur ont fait un sacrifice, et "libellatici" en tant qu'ils ont reçu un billet (libellus) des autorités impériales attestant qu'ils ont satisfait à cette obligation (certains l'obtenaient moyennant un paiement). L'Église considère tout d'abord cela comme un péché majeur. Cependant, grâce notamment à Cyprien, les Chrétiens lapsis repentis peuvent être réintégrés après une sérieuse pénitence. Par la suite, une partie intransigeante de l'Église qui refuse leur retour au sein de la communauté, provoquera le schisme de Novatien. ([ltr]http://fr.wikipedia.org/wiki/Lapsi[/ltr])
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:51

Les adoptianistes, pauliniens ou paulianistes

Les adoptianistes pensent que Jésus n'était pas d'origine divine et qu'il n'était qu'un homme simplement adopté par Dieu lors de son baptême.

Cette doctrine est soutenue par Paul de Samosate (évêque d'Antioche vers 260) et ses disciples, les pauliniens ou paulianistes.
Contré par le prêtre Malchion, il est condamné et déposé par deux synodes successifs (264-265 et 268-269).
Le Liber Pontificalis nous rappelle que Félix I (pape de 269 à 274) arbitre les querelles théologiques avec l'Orient syrien.
Le concile de Nicée (325) décide de rebaptiser les paulianistes (11e canon).
L'hérésie adoptianiste est reprise, au VIIIe siècle, par quelques évêques d’Espagne qui ont pour chefs Elipandus (+ 799), l'archevêque de Tolède, et Félix, l'évêque d’Urgel (+818). Charlemagne les fait condamner dans des synodes tenus à Ratisbonne (792) et à Francfort (794). Félix se soumet aux décisions des conciles et du pape Adrien Ier, mais Elipand persiste dans son erreur, écrit contre son ancien ami, et se montre même insensible à une lettre que Charlemagne lui adresse pour l’amener à résipiscence ; l’hérésie tombera dans l’oubli après la mort d’Elipandus (799). Félix mourra en prison à Lyon en 818.

Les modalistes

De leur côté, les modalistes font du Fils et du Saint-Esprit des "modes" (manifestations successives) du Père. Ils considèrent notamment que Jésus ne peut être qu'une modalité de la divinité du Père. Il n'y a donc qu'une personne en Dieu et on retire ainsi au Christ toute consistance propre.

Il existe 3 formes de modalisme :

- celui des patripassiens (ou patropassiens) ou praxéens

Le patripassianisme professe que c'est le Père qui a souffert en Jésus d'où son nom issu du latin "pater, patris" (père) et "passus" (souffrir).
A Rome, Praxéas (qui a d'abord adopté l'hérésie de Montanus puis fait sa soumission au pape ]Victor Ier enseigne que le même Dieu est à la fois le Père et le Fils, c'est-à-dire le Dieu caché et le Dieu manifesté dans le monde. Praxéas est martyrisé sous Marc-Aurèle (161-180)].
En Afrique, Tertullien combat les praxéens en 213 (Contre Praxéas)

- celui des noétiens 

Noetus (ou Noët) de Smyrne, chassé de l'Eglise d'Ephèse parce qu'il professe la même doctrine, trouve, à Rome, dans le pape [ltr]Calixte I[/ltr] un zélé sectateur de son opinion (à en croire l'antipape Hippolyte qui combat Noët et les noétiens : "Contre Noët").
Noët prétend être Moïse et il nomme un de ses frères Aaron.

- celui des sabelliens 

Le sabellianisme est le nom donné au modalisme, enseigné à Rome, au début du IIIe siècle, par Sabellius, évêque de Ptolémaïs de 250 à 260, qui considère que le Père, le Fils et l'Esprit constituent autant de manifestations successives d'une réalité divine unique (une seule hypostase) révélée sous diverses formes suivant les époques.
Dieu agit sous trois "prosôpa" (masques ou visages) successifs : il est Père, comme créateur et législateur, il est Fils, de sa naissance à sa mort sur la croix ; il est enfin l'Esprit qui sanctifie l'Eglise.
Sabellius est excommunié par [ltr]Calixte I[/ltr]er (217-222).
Le sabellianisme est combattu par Denys d'Alexandrie en 257 et condamné par le concile de Rome en 261.
En 272, le synode d'Antioche déclare hérétique la formule de Sabellius : « Le fils est de même hypostase que le père ».
Le sabellianisme se perpétua sous divers noms jusqu'à nos jours.

Citations

Jésus-Christ est en son humanité descendant de David, qui-lirait son origine d'Adam, fils de Dieu et père commun de tous les hommes. Or il est impossible qu'un homme ait deux pères selon la nature ; l'un est donc naturel et l'autre adoptif ; l'adoption n'est autre chose que l'élection, la grâce, l'application par choix et par volonté, et l'Ecriture attribue tous ces caractères à Jésus-Christ. Suivant le témoignage de Jésus-Christ même, l'Ecriture nomme dieux ceux à qui la parole de Dieu est adressée ; donc, comme Jésus-Christ participe à la nature humaine, il participe aussi à cette dénomination de la divinité. Le Christ est un médiateur, un avocat auprès du Père pour les pécheurs, ce qu'on ne doit point entendre du vrai Dieu, mais de l'homme dont il a emprunté la forme. (Elipandus, cité par le Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle. Pierre Larousse. 1863-1890)

Les noétiens et les sabelliens voulaient croire que Dieu agissait par son Verbe, comme un architecte agit par son art : mais comme l'art dans un architecte n'est pas une personne subsistante, et n'est qu'un mode, ou un accident, ou une annexe de l'âme, comme on voudra l'appeler, ces hérétiques croyaient que le Verbe était la sagesse, ou l'idée et l'art de Dieu, de la même sorte, sans être une personne distinguée. (Bossuet 1627-1704, Avertissements aux Protestants)
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:51

Concile de Constantinople I

Le concile de Constantinople I, deuxième concile œcuménique (bien qu’aucun évêque latin n’y soit convoqué ni présent) qui se déroule de mai au 30 juillet 381, confirme celui de Nicée et définit la divinité de l’Esprit-Saint qui, avec le Père et le Fils, forment la Trinité : « Nous croyons en un Dieu, Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles ; et en un Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel [homoousios] au Père, par qui tout a été fait ; qui pour nous, les hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux, par le Saint Esprit s’est incarné de la Vierge Marie, et s’est fait homme ; il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate ; a souffert ; a été enseveli, est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, est monté aux cieux ; il siège à la droite du Père et il reviendra en gloire juger les vivants et les morts ; son règne n’aura pas de fin ; et en l’Esprit Saint, le Seigneur, qui vivifie, qui procède du Père et qui avec le Père et le Fils est conjointement adoré et glorifié. Et en une seule Eglise sainte, catholique et apostolique. Nous confessons un baptême pour la rémission des péchés. Nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. »

Une lettre dogmatique, contenant une exposition de la foi sur la Trinité et sur l’Incarnation, est envoyée aux Occidentaux qui tiennent concile à Rome, par les Pères conciliaires.

Le 3e canon donne à l’Église de Constantinople le premier rang d’honneur après celle de Rome, parce que Constantinople est la nouvelle Rome.

Les macédoniens (ou pneumatomaques) que l’empereur Théodose a fait venir à Constantinople, dans l’espoir de les faire rentrer dans le giron de l’Église, déclarent qu’ils préfèrent confesser la doctrine des ariens que d’embrasser la consubstantialité et quittent le concile qui les anathémise comme hérétiques.

Le concile condamne aussi les hérésies des eunoméens ou anoméens, des sabelliens, des marcelliens (la formule "et son règne n’aura pas de fin" est incluse dans le Credo en opposition à la doctrine de Marcel d’Ancyre [+ vers 374] selon laquelle le Fils de Dieu avait commencé d’exister à partir de sa naissance humaine et que son règne cesserait avec la fin du monde), des photiniens (Photin, ancien évêque de Sirmium (Illyrie), disciple de Marcel, nie la Trinité et prétend que Jésus-Christ était simplement un homme) et des apollinaristes.

Le 4e canon porte que Maxime le Cynique (de Constantinople) n’a jamais été et n’est point évêque ; que ceux qu’il a ordonnés, en quelque rang du clergé que ce soit, n’y doivent point être comptés ; et que tout ce qui a été fait ou pour lui ou par lui est sans effet.

7e canon : « Les [ltr]ariens[/ltr], les macédoniens, les novatiens qui se nomment eux-mêmes cathares ou aristhères, les sabbatiens (novatiens du prêtre Sabbace qui célèbrent la Pâque selon les Juifs), les quartodécimans (parce qu’ils observent la Pâque, comme les Juifs, le quatorzième jour de la lune) et les apollinaristes, sont reçus en donnant un acte d’abjuration, et en renonçant à toute hérésie. On leur donne premièrement le sceau ou l’onction du saint chrême au front, aux yeux, aux narines, à la bouche et aux oreilles ; et en faisant cette onction, on dit : « Le sceau du don du Saint-Esprit ». Mais pour les eunoméens, qui sont baptisés par une seule immersion, les montanistes ou phrygiens, les sabelliens et les autres hérétiques, principalement ceux qui viennent de Galatie, nous les recevons comme des païens. Le premier jour nous les faisons chrétiens, le second catéchumènes ; le troisième nous les exorcisons, après leur avoir soufflé trois fois sur le visage et sur les oreilles. Ainsi nous les instruisons, nous les tenons longtemps dans l’Église à écouter les Écritures ; et enfin nous les baptisons. »

Cyrille est finalement reconnu comme évêque légitime de Jérusalem par le concile.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:53

Apollinaire le Jeune.
L’apollinarisme.

L’apollinarisme est la doctrine hérétique enseignée par Apollinaire le Jeune (v. 310-390), évêque de Laodicée (Syrie) en 362.

Les conciles œcuméniques ApollinaireleJeune
Apollinaire de Laodicée (wdict.net)


Apollinaire, ardent ennemi des ariens, soutient que le "Logos" (la Parole, le Verbe divin) a pris la place de l'esprit humain rationnel du Christ. Le corps du Christ est régi immédiatement et directement par le Logos lui-même. Il n’y a, dans le composé divino-humain qu’est le Christ, qu’une seule source vitale, un seul principe dynamique, même au niveau purement biologique : le Verbe. Seule l’union directe du Verbe et de la chair permet de concevoir le Christ comme impassible et invincible dans la tentation. Supposer une humanité complète (âme rationnelle et corps) ouvre la porte à la menace constante d’une division.
Jésus-Christ, lorsqu'il se fit homme, ne prit que l'âme sensitive (la psyché) et non l'âme intellectuelle (noos). L'apollinarisme nie l'existence d'une âme humaine chez le Christ.

Apollinaire rédige un Nouveau Testament en dialogues platoniciens.

Il établit Vitalis comme évêque de ses partisans .

A partir de 374, la doctrine d'Apollinaire est condamnée comme hérétique par 3 synodes romains tenus sous le pape 
[ltr]Damase Ier[/ltr]
 :
- en 374, le synode est tenu contre Apollinaire et Timothée qui prétendent que Jésus-Christ n’avait point une âme humaine, mais que le Verbe de Dieu animait son corps ;
- en 377, le synode condamne les apollinaristes et les marcellianistes, une branche des gnostiques
- en 378, le synode renouvelle les condamnations d'Arius, de Sabellius, d'Apollinaire, d'Eunomius et de Photin.

En 381, le concile de Constantinople condamne les hérésies des eunoméens ou anoméens, des sabelliens, des marcelliens et des apollinaristes et fixe les formalités de la réception des hérétiques repentis : « Les ariens, les macédoniens, les Pâque selon les Juifs), les quartodécimans (parce qu’ils observent la Pâque, comme les Juifs, le quatorzième jour de la lune) et les apollinaristes, sont reçus en donnant un acte d’abjuration, et en renonçant à toute hérésie. On leur donne premièrement le sceau ou l’onction du saint chrême au front, aux yeux, aux narines, à la bouche et aux oreilles ; et en faisant cette onction, on dit : « Le sceau du don du Saint-Esprit ». Mais pour les eunoméens, qui sont baptisés par une seule immersion, les montanistes ou phrygiens, les sabelliens et les autres hérétiques, principalement ceux qui viennent de Galatie, nous les recevons comme des païens. Le premier jour nous les faisons chrétiens, le second catéchumènes ; le troisième nous les exorcisons, après leur avoir soufflé trois fois sur le visage et sur les oreilles. Ainsi nous les instruisons, nous les tenons longtemps dans l’Église à écouter les Écritures ; et enfin nous les baptisons. » (7e canon)

Grégoire de Nazianze (v. 330-390) intervient dans le conflit christologique suscité par Apollinaire de Laodicée, dans deux lettres adressées à Clédonius : "Les réalités qui composent le Sauveur sont différentes, mais il ne s’ensuit pas qu’il y ait deux Sauveurs différents ; car les deux choses sont unes par le mélange qui les unit, Dieu s’humanifiant, l’Homme se divinisant [.] Deux natures : le Dieu et l’Homme, mais pas deux Fils."

Après la mort de leur chef, en 390, les apollinaristes se divisent en deux partis :
- les valentiniens qui restent fidèles à l'enseignement d'Apollinaire ;
- les polémiens (d'un certain Polemius) qui émettent l'opinion que Dieu et le corps de Jésus-Christ étaient une seule substance et qu'il faut donc adorer la chair ; de là, ils reçoivent les noms de "sarcolâtres, anthropolâtres et sinusiastes". 

L'apollinarisme subsiste jusqu'au Ve siècle. À cette époque, ses adeptes s'associent aux monophysites (ou eutychéens) qui considèrent que le Christ a une volonté divine et non humaine.




Notes
1  http://fr.wikipedia.org/wiki/Apollinair ... dic%C3%A9e

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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:54

Concile d’Ephèse

7 juin 431 : jour de la Pentecôte, ouverture théorique du concile d’Ephèse, troisième concile œcuménique, convoqué le 19 novembre 430 par Théodose II pour résoudre la controverse suscitée par la doctrine hérétique du nestorianisme.

Lundi 22 juin : ouverture réelle du concile, première session. Avant même que les évêques retardataires de Syrie, d’Italie et de Sicile n’arrivent, le concile, dirigé par Cyrille, excommunie Nestorius (qui a refusé de comparaître) : « Le saint concile assemblé par la grâce de Dieu et l’ordonnance de nos très pieux empereurs, à Nestorius, nouveau Judas : Sache que pour tes dogmes impies et ta désobéissance aux canons, tu as été déposé par le saint concile, suivant les lois de l’Église, et déclaré exclu de tous degrés ecclésiastiques, le vingt-deuxième jour du présent mois de juin. »

Le concile condamne la deuxième lettre de Nestorius à Cyrille. Il approuve la 2e Lettre de Cyrille à Nestorius, dans laquelle il est écrit : "Voici ce qu’enseigne la doctrine de la foi plus sûre, ce qu’avaient retenu les saints Pères : en effet ils n’ont pas craint d’appeler la sainte Vierge "Theotokos" (Mère de Dieu), non pas en ce sens que la nature du Verbe et sa divinité ait eu de la sainte Vierge le début de son origine, mais qu’en ayant tiré d’elle ce corps sacré perfectionné par l’âme intelligente à qui il était uni selon l’hypostase, se déclare né selon la chair." 

Les 12 anathèmes, avec leur lettre d'explication écrits par Cyrille lors d'un concile à Alexandrie le 3 novembre 430 et envoyés à Nestorius, pour lui déclarer que « si, dans le terme fixé par le pape, c’est-à-dire dans les dix jours après la réception de cette lettre, il ne renonce à ses erreurs, ils ne voudront plus avoir de communion avec lui et ne le tiendront plus pour évêque » (la lettre a été remise à Nestorius le 30 novembre), sont lus et inclus dans les actes :

« 1. Si quelqu’un ne confesse pas que l’Emmanuel est véritablement Dieu, et la sainte Vierge mère de Dieu par cela même, puisqu’elle a engendré selon la chair le Verbe de Dieu fait chair ; qu’il soit anathème.
2. Si quelqu’un ne confesse pas que le Verbe, qui procède de Dieu le Père, est hypostatiquement uni à la chair, et ne fait qu’un Christ avec sa propre chair, Dieu et homme tout à la fois ; qu’il soit anathème.
3. Si quelqu’un divise les hypostases du Christ après l’union des deux natures, ne les supposant unies l’une à l’autre qu’en dignité, c’est-à-dire en autorité et en puissance, et non par une union physique ; qu’il soit anathème.
4. Si quelqu’un rapporte à deux personnes ou à deux hypostases distinctes, ce que les évangélistes et les apôtres rapportent avoir été dit de Jésus-Christ, soit par les saints, soit par lui-même, et en applique une partie à l’homme considéré séparément d’avec le Verbe de Dieu, et l’autre partie au Verbe de Dieu séparé de l’homme ; qu’il soit anathème.
5. Si quelqu’un dit que Jésus-Christ est un homme qui porte Dieu, et non pas plutôt un Dieu véritable, Fils unique de Dieu par sa nature, le Verbe fait chair, devenu semblable à nous par la chair et par le sang ; qu’il soit anathème.
6. Si quelqu’un ose dire que le Verbe procédant de Dieu le Père est le Dieu ou le maître du Christ au lieu de le reconnaître Dieu et homme tout à la fois, puisque le Verbe s’est fait chair selon les Écritures ; qu’il soit anathème.
7. Si quelqu’un dit que Jésus, en tant qu’homme, a été conduit par le Verbe de Dieu, et revêtu de la gloire qui convient au Fils unique, comme s’il était lui-même une personne différente ; qu’il soit anathème.
8. Si quelqu’un ose dire que l’homme que le Verbe a élevé à lui doit être adoré, glorifié et appelé Dieu avec lui, comme avec une personne autre que lui-même ; car en disant avec, on donne à penser cette dualité ; au lieu d’honorer l’Emmanuel par une seule adoration, et de lui rendre un seul hommage, comme au Verbe fait chair ; qu’il soit anathème.
9. Si quelqu’un dit que notre unique Seigneur Jésus-Christ a été glorifié par l’Esprit-Saint, comme ayant reçu de lui une vertu qu’il n’avait pas de lui-même, pour chasser les esprits impurs et opérer des miracles sur les hommes, au lieu de dire que l’esprit par lequel il accomplissait ces prodiges était le sien propre ; qu’il soit anathème.
10. La divine Écriture enseigne que le Christ est devenu le pontife et l’apôtre de notre foi, et qu’il s’est offert pour nous à Dieu le Père en odeur de suavité. Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas le Verbe de Dieu lui-même qui est devenu notre pontife et notre apôtre, quand il s’est fait chair et qu’il a pris notre ressemblance, mais un homme né de la femme et autre que le Verbe ; ou si quelqu’un dit qu’il a offert pour lui-même son sacrifice, au lieu de l’offrir pour nous seuls, puisque, ne connaissant pas le péché, il n’avait pas besoin de sacrifice ; qu’il soit anathème.
11. Si quelqu’un refuse de confesser que la chair de notre Seigneur est vivifiante, comme étant la chair du Verbe lui-même Fils de Dieu, mais la considère comme la chair d’une personne autre que le Verbe, unie seulement au Verbe par l’excellence de son mérite, ou comme un temple dans lequel le Verbe divin a daigné habiter, au lieu de la considérer comme la chair du Verbe qui a la vertu de tout vivifier, et vivifiante, ainsi que nous l’avons dit, par cela même ; qu’il soit anathème.
12. Si quelqu’un ne confesse pas que le Verbe de Dieu a souffert selon la chair, a été crucifié selon la chair, a enduré la mort selon la chair, et est devenu le premier-né d’entre les morts, en tant qu’il est la vie et qu’il la donne comme Dieu ; qu’il soit anathème. »

Samedi 27 juin : dès leur arrivée, Jean d’Antioche et les évêques syriens s’élèvent contre la décision irrégulière prise en leur absence le 22. Finalement, le concile déclare Cyrille et Memnon déposés de leur dignité, comme auteurs du trouble et à cause du sens hérétique des anathématismes de Cyrille, et excommunient les évêques du même parti qui sont roués de coups.

29 juin : Théodose écrit au concile pour témoigner son mécontentement ; il déclare qu’il "ne veut pas qu’on ait aucun égard à ce qui s’est fait jusqu’alors et ordonne qu’aucun évêque ne sorte d’Éphèse jusqu’à ce que les dogmes de la religion soient examinés par tout le concile".

10 juillet : quand arrivent les légats du pape, Arcadius, Projectus et Philippe, que les tempêtes et divers autres accidents ont retardés, le concile se réunit de nouveau, les légats prennent connaissance des procès-verbaux de la séance du 22 juin et donne lecture d’une lettre du pape Célestin Ier qui écrit avoir envoyé ses trois légats "pour faire exécuter ce qu’il a ordonné l’année précédente dans le concile de Rome".

11 juillet : les légats demandent lecture des actes du 22 juin, le concile confirme la condamnation et la déposition de Nestorius.

17 juillet : excommunication de Jean d’Antioche et de ses partisans. Une lettre encyclique du Concile, concernant la condamnation de Jean d'Antioche, est envoyée à tous les évêques, prêtres et laïcs.

22 juillet : le concile anathématise " tous ceux qui diraient qu’il y a eu un temps où le Fils de Dieu n’était point, et qu’il est fait de rien ou de quelque substance créée".

31 juillet : dernière session.

Début août, arrive à Éphèse, envoyé par Théodose, le comte Jean, porteur d’une lettre de l’empereur qui dépose Nestorius, Cyrille et Memnon (lesquels sont mis en état d’arrestation), dissout le concile et renvoie les évêques chez eux. Cyrille et Memnon restent déchus de l’épiscopat (Cyrille cependant est rentré à Alexandrie). Nestorius, remplacé sur le siège de Constantinople par Maximien (25 octobre 431) et relégué dans son monastère d’Antioche, est finalement envoyé en exil, d’abord en Arabie, puis en Egypte, dans la grande oasis d'Al-Kharga, où il meurt en 451.
Le 23 avril 433, la Formule doctrinale d'union marque la réconciliation entre Cyrille et Jean d'Antioche.

Canons du concile :
« Le métropolitain qui abandonne ce saint et œcuménique concile, pour entrer dans l’assemblée des apostats ou qui y entrera à l’avenir ; ou celui qui a partagé les opinions de Célestius ou les partagera à l’avenir, celui-là perd toute juridiction sur les évêques de la province, et est déjà exclu de toute communion et déclaré suspens par le concile ». (1er canon)
« Si certains clercs apostasient et osent prendre parti, secrètement ou publiquement, pour Nestorius, ils sont eux aussi déposés par ce saint concile ». (4e canon)
« Le saint concile a décidé qu’il ne sera pas permis de produire en public, d’écrire ou de composer un symbole de foi autre que celui défini par les saints pères réunis à Nicée sous la conduite du saint Esprit. Ceux qui oseront composer un autre symbole, le répandre, ou le présenter à ceux qui veulent se convertir et reconnaître la vérité, venant du paganisme, du judaïsme ou de n’importe quelle hérésie, ceux-là, s’ils sont évêques ou clercs, seront dépouillés, les évêques de l’épiscopat et les clercs de la cléricature ; s’il sont laïcs, ils seront anathématisés. De même, si des évêques, des clercs ou des laïcs étaient convaincus d’admettre ou d’enseigner la doctrine contenue dans l’exposé du prêtre Charisius, au sujet de l’incarnation du Fils unique de Dieu, ou bien encore les enseignements impurs et pervers de Nestorius qui y sont adjoints, qu’ils tombent sous le coup de la sentence de ce saint et œcuménique concile, c. à d. que le évêque soit dépouillé de son épiscopat et soit déposé, et le clerc pareillement soit déchu de la cléricature, et si c’est un laïc, qu’il soit anathématisé, comme il a été dit plus haut ». (7e canon)
Le concile dit qu’il est hérétique de croire qu’il y aura sur terre un millenium, une période heureuse de 1000 ans ; désormais l’Église insistera sur la parousie, le Jugement dernier, le millenium céleste.
Le concile adopte une définition contre les messaliens.
Un décret accorde l'autocéphalie à l'Eglise de Chypre : fondée par saint Paul, elle a d'abord dépendu du siège d´Antioche.

Rusticus, l'évêque de Narbonne, est cité parmi les Pères du concile.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:54

NESTORIUS
Le nestorianisme.

Consacré patriarche de Constantinople par l’empereur Théodose II en 428, Nestorius ou Nestorios (né à Antioche de Syrie vers 381) se montre d’abord d’une grande rigueur contre les ariens qu’il fait expulser de la ville et renouvelle les anathèmes contre les hérésies ariennes et pélagiennes.

Puis il adopte les principes de Théodore (350-428), évêque de Mopsueste (Cilicie), accusé de "diviser le Christ" en parlant de "deux fils", le fils de Marie et le fils de Dieu, et de refuser de donner à Marie le titre de "Mère de Dieu" parce qu'elle n’est pour lui que la mère de l’homme Jésus assumé par le Verbe.
Prêchant contre le titre de "Theotokos" (mère de Dieu) accordé par la dévotion chrétienne à la Vierge Marie, Nestorius ne lui reconnaît que celui de "Christotokos" (mère du Christ) : « Marie est-elle une déesse ? Dieu a-t-il une mère ? La créature pourrait-elle enfanter le créateur ? »
Il insiste sur la séparation de la nature humaine et de la nature divine dans le Christ. Il considère le Christ comme deux personnes séparées : l'une divine et l'autre humaine, qui agissent en accord. Marie est mère de l'homme Jésus et non du Jésus divin.

Cyrille, patriarche d’Alexandrie, est l’adversaire le plus virulent de Nestorius.

Condamné le 11 août 430 par un synode romain présidé par le pape Célestin Ier, Nestorius refuse de se rétracter.

Les conciles œcuméniques Nestorius
Nestorius


Chronologie historique

Le 7 juin 431, Théodose II convoque à Éphèse un concile dirigé par Cyrille et à l’issue duquel le titre de "Theotokos" est reconnu à Marie.
Le 22 juin, avant même que les évêques de Syrie n’arrivent, le [ltr]concile d'Ephèse[/ltr]excommunie Nestorius (qui a refusé de comparaître) et condamne sa doctrine en déclarant Jésus-Christ "vrai Dieu et vrai homme", les deux natures (l'une humaine et l'autre divine) étant réunies en une seule personne.
Théodote d’Ancyre (+ 446), théologien byzantin, écrivain et évêque d’Ancyre (aujourd’hui Ankara), est l’un des principaux défenseurs de l’orthodoxie en matière christologique au concile d’Éphèse au cours duquel il s’oppose très fermement à l’enseignement de Nestorius qu’il avait auparavant soutenu.
Nestorius est condamné pour sa théorie selon laquelle l’humanité du Christ, étant autonome, était unie à sa divinité, non de façon essentielle, mais seulement par un lien moral.
Soutenant la position orthodoxe de Cyrille d’Alexandrie, Théodote affirme l’union de la double nature du Christ dans sa personne divine. Il fait partie de la délégation envoyée par le concile auprès de Théodose II, qui manifeste des tendances hérétiques, pour lui expliquer les décrets pris à l’encontre du patriarche byzantin.
Dès leur arrivée, le 26 juin, Jean d’Antioche et les évêques syriens réunissent un contre-concile, déposent Cyrille et Memnon d’Éphèse et excommunient les autres évêques.
Le 10 juillet, quand arrivent les représentants du pape Célestin Ier, le concile se réunit de nouveau.
Les légats prennent connaissance des procès-verbaux de la séance du 22 juin et, le lendemain, 11 juillet, ils confirment, avec l’autorité du Siège apostolique, la condamnation et la déposition de Nestorius.
Le 16 et le 17 se tiennent de nouvelles séances où l’on excommunie Jean d’Antioche et ses partisans ; on condamne aussi les erreurs du [ltr]pélagien[/ltr] Célestius.
Au début d’août, arrive à Éphèse, envoyé par Théodose, le comte Jean, porteur d’une lettre de l’empereur qui dépose Nestorius, Cyrille et Memnon, lesquels sont mis en état d’arrestation.
Cyrille fait agir les puissants protecteurs qu’il a à Constantinople et auxquels il fait envoyer de riches cadeaux et d’énormes sommes d’or ; les Antiochiens acceptent de professer "l’union sans confusion des deux natures" et de confesser que Marie est "Theotokos" (mère de Dieu) : mais Théodose dissout le concile et renvoie les évêques chez eux.

Cyrille et Memnon restent déchus de l’épiscopat (Cyrille cependant est rentré à Alexandrie).

Nestorius, remplacé sur le siège de Constantinople par Maximien et relégué dans son monastère d’Antioche, est finalement envoyé en exil, d’abord en Arabie, puis en Egypte, dans la grande oasis d'Al-Kharga, où il meurt en 451.
Ses ouvrages sont brûlés par ordre de Théodose.
Il ne reste de lui que quelques homélies et quelques lettres.

Dans son Explication du credo de Nicée, Théodote d’Ancyre (+ v. 446) montre que les théories nestoriennes avaient déjà été condamnées par le premier concile de Nicée de 325. Il écrit un ouvrage dans lequel il réfute Nestorius, ouvrage qui sera mentionné au second concile de Nicée (787).

Le 8 août 449, un nouveau concile est réuni à Ephèse.
Dioscore fait condamner les "deux natures" et déposer Flavien de Constantinople et Eusèbe de Dorylée, qui avait dénoncé Eutychès.
L’intervention de la police impériale ajoute encore au trouble. Flavien est brutalisé. Envoyé en exil, il mourra en cours de route.
Sous la menace, les évêques présents souscrivent à la déposition de Flavien et d’Eusèbe.
Le 22 août, une seconde séance dépose encore Théodoret de CyrIbas d’Édesse et d’autres, qui sont suspects de nestorianisme.
Le pape Léon Ier qualifiera de "latrocinium" (brigandage) ce scandaleux concile.

En 451, le [ltr]concile de Chalcédoine[/ltr] renouvelle la condamnation du nestorianisme.

Donus Ier (pape de 676 à 678) disperse les moines orientaux nestoriens installés dans un monastère syrien à Rome (Boetianum Monasterium) en les répartissant dans plusieurs maisons religieuses de la ville et place dans leur monastère des moines romains.

Traqués en occident, les nestoriens fuient en Perse d’où ils porteront l'Evangile jusqu'au fond de l'Asie : Inde, Mongolie, Chine.

Les nestoriens n’ont point d'images.
Ils admettent trois sacrements : le baptême, la sainte cène et l'ordination.
Ils reconnaissent dans le Christ deux natures réunies et deux personnes.

Les pratiques et les disciplines liturgiques adoptées par l’ancienne Église nestorienne de Chaldée, née du schisme de 431, se maintiennent aujourd’hui dans les communautés chaldéennes catholiques du patriarcat de Babylone (Église assyrienne) où elles portent le nom de rite syrien oriental.
Ce rite est en usage principalement en Irak, en Iran, en Syrie, au Liban, ainsi qu’en Inde, où il a été apporté dès le VIe siècle par des missionnaires nestoriens et où il est encore celui des "chrétiens de saint Thomas" : les syro-malabars.

Le terme de nestorien est utilisé pour la première fois en 1445 par le pape Eugène IVpour distinguer les nestoriens de Chypre, récemment revenus à l’Église romaine, des nestoriens schismatiques, appelés depuis cette époque : "assyriens".

En 1551, Jean Sulaka fait acte de fidélité à Rome et est nommé, par le pape Jules III, patriarche des "nestoriens catholiques". Ses successeurs prennent le nom de Simon et le titre de "patriarche catholicos de Babylone pour les chaldéens".

En 1681, une partie des nestoriens du Kurdistan rentre dans l'Eglise romaine et se soumet au pape Innocent XI.

Au commencement du XIXe siècle, d’autres chaldéens, sous l'influence de missionnaires américains, passent au protestantisme.

Jean-Paul II et Mar Dinkha IV, patriarche de l’Eglise assyrienne d’Orient, signent, le 10 novembre 1994, une déclaration mettant un terme aux controverses liées à l’hérésie de Nestorius.

Citations

Pour moi, je ne saurais dire qu’un enfant de deux ou trois mois soit Dieu, ni me résoudre à adorer un enfant nourri de lait, ni à donner le nom de Dieu à celui qui s’est enfui en Égypte. (Nestorius)

La culture hellénique se répandit en Syrie avec le nestorianisme. (Ernest Renan 1823-1892)
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:54

LE PELAGIANISME.
Pélage.


Dans la théologie chrétienne, le pélagianisme est la doctrine hérétique qui considère le libre arbitre de l'Homme comme l'élément déterminant de ses possibilités de perfectionnement et minimise ou nie la nécessité de la grâce et de la rédemption divines.
Pélage ou Pelagius (v. 360-422), moine originaire d’Irlande, doté d'un grand savoir mais d'un caractère austère, est l'initiateur de cette doctrine.

Les conciles œcuméniques Pelagius


Chronologie historique

Vers 390, Pélage va à Rome où, scandalisé par les mœurs relâchées des Romains, il prêche l'ascétisme chrétien et fait de nombreux adeptes.
Son enseignement moral strict connaît un écho très favorable dans le sud de l'Italie et en Sicile où il est ouvertement prêché jusqu'à la mort (v. 455) de son principal disciple, Juliend'Eclanum.

Pélage nie l'existence du péché originel et la nécessité du baptême des enfants en bas âge.

Il soutient que la chute d'Adam n'a pas corrompu les facultés naturelles de l'humanité ; les êtres humains peuvent mener une vie vertueuse et mériter le [ltr]paradis[/ltr] par leurs propres efforts :
« Ces choses se suivent et se tiennent : si l'homme a le devoir d'éviter le péché, c'est qu'il le peut ; il serait injuste et absurde de lui attribuer à crime ce qu'il ne dépend pas de lui d'éviter. S'il ne le peut pas, il n'a aucune obligation. »
« Si le péché d'Adam doit retomber sur ceux qui ne pèchent pas, la justice de Jésus-Christ doit suffire également à ceux qui ne croient pas ; c'est-à-dire si nous participons au mal sans notre faute, nous devons aussi pouvoir participer au bien sans notre mérite. »
Pélage affirme que la grâce réside dans les dons naturels de l'Homme, notamment le libre arbitre, la raison et la conscience.
Il reconnaît aussi ce qu'il appelle les "grâces extérieures", notamment la loi mosaïque, l'enseignement et l'exemple du Christ, qui stimulent la volonté mais n'ont pas de pouvoir divin inhérent.
Pour Pélage, la foi et le dogme ont peu d'importance car l'essence de la religion est l'action morale.
Sa croyance dans la possibilité de perfectionnement de l'humanité dérive manifestement du stoïcisme.

Pélage s'établit en Palestine vers 412 et bénéficie du soutien de Jean, évêque de Jérusalem.
Ses idées ont beaucoup de succès, notamment parmi les disciples d'Origène.
Ses disciples, l’Ecossais Célestius et Julien, sont accueillis à Constantinople par le patriarche Nestorius qui adhère à leur doctrine fondée sur l'intégrité et l'indépendance de la volonté.

À partir de 412, Augustin d'Hippone écrit une série d'ouvrages dans lesquels il attaque violemment les préceptes que formule Pélage sur l'autonomie morale de l'Homme et élabore sa propre formulation subtile du rapport entre la liberté humaine et la grâce divine.
Les critiques d'Augustin sont à l'origine des accusations d'hérésie prononcées à l'encontre de Pélage.
En 415, Pélage est dénoncé comme responsable de l’hérésie qu’entre-temps son disciple, Célestius, a divulguée en Afrique et qu’un concile, réuni à Carthage en 411, a solennellement condamnée.
Le concile ayant rejeté sa demande d’ordination, Céleste se rend à Ephèse où il exerce néanmoins publiquement le sacerdoce. Il enseigne "que le péché ne naît pas avec l'homme, qu'il est un acte de sa volonté auquel son imperfection individuelle peut le solliciter plus ou moins, mais non un effet nécessaire de l’imperfection essentielle de l'humanité. Par conséquent, il ne voulait pas que l'on conférât le baptême aux enfants pour la rémission de leurs fautes, de peur que l'administration de ce sacrement ne fit naître cette idée si fausse et tout à la fois si injurieuse au Créateur, savoir, que l'homme est méchant par sa nature, même avant d'avoir commis aucun mal". 
Se désolidarisant d’avec son disciple, Pélage est absout par les synodes de Jérusalem (juillet 415) et de Diospolis (415)
Mais l’épiscopat africain, animé par Augustin, refuse d’admettre la décision des Orientaux et obtient du pape Innocent er une double condamnation de Pélage et de Célestius, le 27 janvier 417.
Pélage fait agir ses amis romains et, en septembre, le successeur d'Innocent, Zosime, le réhabilite.
Le 30 avril 418, l’empereur Honorius frappe de proscription Pélage et Célestius.

Le 1er mai, le concile de Carthage, réunissant 214 évêques de toute l’Afrique (Proconsulaire et Numidie), maintient la condamnation de Célestius, renouvelle l’excommunication de Pélage et fixe la doctrine catholique sur le péché originel, le baptême des enfants et la nécessité de la grâce.
Dans le courant de l’été, le pape Zosime, qui a d’abord réhabilité Pélage, approuve par une lettre (Tractoria) les huit canons du concile.
On ignore ce que devient Pélage (+ vers 422) après son expulsion de Constantinople, où il s’est réfugié auprès de Nestorius, par la police impériale...

Sous la conduite de Julien, évêque d’Eclane, en Campanie, des évêques italiens, partisans de Pélage, protestent contre sa condamnation de 418.
Julien, qui accuse l’épiscopat africain d’avoir acheté par de somptueux cadeaux la décision de l’empereur, est banni à son tour et se réfugie en Orient où il rédige de violents réquisitoires contre la doctrine augustinienne de la grâce. Comme Célestius, il tente d’intéresser Nestorius au sort des pélagiens.
En 431, le [ltr]concile d’Ephèse[/ltr] condamne les erreurs des nestoriens et des pélagiens (peut-être que Célestius est déjà mort).
Malgré une tentative en 439, Julien (+ vers 445) ne pourra jamais réintégrer son diocèse.

Pour lutter contre le pélagianisme, le pape [ltr]Célestin I[/ltr]er (422-432) envoie des missionnaires en Grande-Bretagne (notamment saint Germain d'Auxerre et saint Leu ou Loup, l’évêque de Troyes) et en Gaule.
Les papes Léon Ier et Gélase Ier luttent également contre l’hérésie pélagienne.

Le milieu monastique provençal est composé d’ascètes pour qui les outrances de l’augustinisme semblent encourager le relâchement des efforts humains pour parvenir à la sainteté.
Jean Cassien de Marseille (+ vers 435) est leur porte-parole. Formé à l’école du monachisme oriental, il affirme que Dieu et l’homme, la grâce et le libre arbitre coopèrent pour sauver l’homme pécheur. À ses yeux, le problème important est de savoir quand, et sous quelle impulsion, commence la bonne volonté, "initium bonae voluntatis" : ce premier pas, est-il imputé à l’action de Dieu ou à la volonté de l’homme ? Dans ce dernier cas, tout le mérite revient à la créature, et la grâce de Dieu devient, sinon inutile, du moins simple récompense : l’homme est l’unique auteur de son salut.
Les disciples d’Augustin voient là un retour des pires thèses pélagiennes : Prosper d’Aquitaine part en guerre contre ce semi-pélagianisme, lutte contre ces "ingrati", ces négateurs de la grâce et les dénonce à Rome.
Le pape [ltr]Célestin[/ltr] proclame Augustin l’un des plus grands docteurs et blâme "ceux qui innovent en matière de foi".
Les moines de Lérins comme Vincent de Lérins et les évêques issus de ce milieu monastique luttent sans répit contre un prédestinatianisme qui prétend que ceux qui n’ont pas été, de toute éternité, mis au nombre des élus ne peuvent qu’en vain s’efforcer de multiplier les efforts et les bonnes œuvres.
Les sentences rendues, en 529, au deuxième concile d’Orange et au concile de Valence, en 530, tout en condamnant le semi-pélagianisme, anathématisent en même temps la doctrine de la prédestination au mal, et se taisent sur les questions de l'universalité de la grâce et de son irrésistibilité comme sur le sort des enfants morts sans baptême.
Ces décisions sont confirmées par les papes Félix IV et Boniface II (530-532). Ce dernier met fin au semi-pélagianisme et définit comme la doctrine orthodoxe de l’Église les thèses d’un augustinisme modéré, à savoir la faculté pleine et entière pour tous les baptisés de se sauver s’ils le veulent.
Jean IV (640-642) écrit au clergé du Nord de l'Irlande pour l'exhorter à se méfier de l'hérésie pélagienne.

Les réformateurs Luther, Calvin, Zwingli interprètent l’enseignement de l’apôtre Paul à la lumière des théories augustiniennes.

Ils insistent sur le péché originel, et, par suite, sur l’impuissance de l’homme à assumer seul son propre salut : ils dénoncent, en l’homme, une concupiscence blâmable et professent que le salut vient de Dieu seul, par le canal d’une foi justifiante.
Tous se réclament d’Augustin dont ils admirent la sensibilité au péril pélagien.
Le concile de Trente (1545-1563) affirme, contre Luther, que, dans Adam, le libre arbitre n’a pas été "éteint, mais seulement diminué et incliné au mal" et que la concupiscence n’est pas elle-même un péché, mais "un effet du péché".
Il décrète que la justification n'est pas exclusivement l’œuvre de la grâce ; l’homme n’est pas agi par Dieu, qui serait alors responsable du mal comme du bien :
« Si quelqu’un dit que le libre arbitre de l’homme, mû et excité par Dieu, ne coopère aucunement en donnant son assentiment à Dieu qui l’excite et l’appelle [...] qu’il soit anathème ! »
« Si quelqu’un dit qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de rendre ses voies mauvaises, mais que c’est Dieu qui opère (par lui) le mal comme le bien [...] qu’il soit anathème ! ».
Le concile refuse la théologie d’une double prédestination développée par Seripando, le grand théologien des Augustins.

Au XVIIe siècle, la querelle janséniste renouvellera le vieux débat sur le prédestinatianisme, parce qu’en définitive le concile de Trente n’a pu résoudre le problème épineux de la grâce et du salut.
Les jansénistes ne cesseront de proclamer "que la cause efficiente du libre arbitre n’est pas une faculté naturelle de la libre volonté, mais la grâce... et que celle-ci doit libérer la volonté pour que l’homme puisse accomplir des actions non pas seulement surnaturelles mais tout simplement moralement bonnes".
La volonté a perdu toute liberté à la suite du péché originel ; elle subit donc l’attrait du bien qui produit le mérite, ou du mal qui produit le péché.
La grâce, qui seule peut permettre de faire le bien, n’est pas donnée à tous.

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Le pélagianisme marche toujours sur les talons du rationalisme. (Edmond Scherer 1815-1889)
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Les conciles œcuméniques Empty Re: Les conciles œcuméniques

Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:55

LE JANSENISME. 
Grâce divine, prédestination et libre arbitre.

Le jansénisme est la doctrine de Jansenius (1585-1638) et de ses disciples.

Cornelius Jansen, dit Jansenius, théologien hollandais, évêque d'Ypres, entre en 1602 à l'Université de Louvain qui est alors le théâtre d'une lutte violente entre jésuites et augustiniens pour lesquels il prend parti. Puis il étudie à Paris où il rencontre en 1609 le théologien français Jean Duvergier de Hauranne (futur abbé de Saint-Cyran et chapelain du couvent de Port-Royal-des-Champs près de Versailles) qui lui fait connaître les thèses du maître de l’université de Louvain, Michel de Bay dit Baïus (1513-1589).

Les conciles œcuméniques Jansen
Cornelius Jansen


En 1628, Jansénius travaille à son principal ouvrage, l'Augustinus, publié à titre posthume en 1640.

S’appuyant sur une interprétation rigoureuse de la philosophie d']Augustin d'Hippone, Jansenius défend la doctrine de la prédestination absolue. Il estime que tout individu peut pratiquer le bien sans la grâce de Dieu, mais que son salut ou sa damnation ne dépend que de Dieu. En outre, Jansenius affirme que seuls quelques élus seront sauvés. À cet égard, sa doctrine s’apparente au calvinisme, de sorte que Jansenius et ses disciples sont très vite accusés d’être des protestants déguisés. Cependant, les jansénistes ont toujours proclamé leur adhésion au catholicisme romain et soutenu qu’aucun salut n’est possible hors de l’Église catholique.

Le jansénisme reprend et développe, contre les molinistes (partisans du jésuite espagnol Luis Molina), le point de vue des augustiniens selon lesquels la grâce est un pur don divin, qui descend sur un individu "indépendamment de toute participation de la liberté humaine" .

Augustin d'Hippone est le père de l’Eglise d'Occident autour duquel se développent le plus de discussions théologiques : catholiques et protestants, jansénistes et jésuites revendiquent son autorité. Parce qu'elle est élaborée au cours de controverses, sa pensée se prête à de multiples interprétations. C'est en particulier sa doctrine de la grâce et de la prédestination qui fait l'objet de conflits. Luther et Calvin s'appuient sur Augustin pour soutenir la prédestination.

Toutes les théories chrétiennes de la prédestination sacrifient la liberté à la Providence. Fatalisme ou liberté ? Dans la philosophie scolastique, le fatalisme est tenu pour un "argument paresseux". Parce que l'homme ne peut rien faire pour son salut, les œuvres perdent toute valeur.
A travers Molina , l’Eglise catholique cherche à concilier le libre arbitre et la grâce, alors que Jansenius veut revenir à une stricte interprétation d'Augustin : « Le libre arbitre ne peut vouloir que le mal. La grâce doit être constante et irrésistible et nous déterminer de l'intérieur à vouloir le bien ».

Lorsque le jansénisme pénètre en France, en particulier grâce à Jean Duvergier de Hauranne (1581-1643), abbé de Saint-Cyran, il impose d’abord une forme de piété austère et une stricte moralité. Il se situe par là à l’opposé d’une morale plus tolérante et d’un cérémonial religieux surchargé, qui ont souvent les faveurs de l’Eglise de France, en particulier dans l’ordre des jésuites.

Considéré comme dangereux par Richelieu, combattu par Mazarin, toléré puis poursuivi par Louis XIV, le jansénisme est un foyer d'opposition à l'absolutisme de la monarchie et le levain du gallicanisme parlementaire.

Chronologie historique

Vers 390, Pélage, moine catholique anglais, se rend à Rome où, scandalisé par les mœurs relâchées des Romains, il prêche l'ascétisme et fait de nombreux adeptes. Il soutient que la chute d'Adam n'a pas corrompu les facultés naturelles de l'humanité : les êtres humains peuvent mener une vie vertueuse et mériter le paradis par leurs propres efforts.

Pélage affirme que la grâce réside dans les dons naturels de l'Homme : notamment le libre arbitre, la raison et la conscience. Il reconnaît aussi ce qu'il appelle les grâces extérieures : la loi mosaïque, l'enseignement et l'exemple du Christ, qui stimulent la volonté mais n'ont pas de pouvoir divin inhérent. Pélage s'établit en Palestine vers 412 et bénéficie du soutien de Jean, évêque de Jérusalem. Ses idées ont beaucoup de succès, notamment parmi les disciples d'Origène. Plus tard, ses disciples Célestius et Julien sont accueillis à Constantinople par le patriarche Nestorius qui adhère à leur doctrine fondée sur l'intégrité et l'indépendance de la volonté.

À partir de 412, Augustin d'Hippone écrit une série d'ouvrages dans lesquels il attaque violemment les préceptes que formule Pélage sur l'autonomie morale de l'Homme et élabore sa propre formulation subtile du rapport entre la liberté humaine et la grâce divine. 

En 475, le concile d'Arles, convoqué par le métropolitain d'Arles, Léonce, et regroupant vingt-neuf évêques, condamne la doctrine de la prédestination, enseignée par Lucidus, qui a jeté le trouble dans les églises de la Provence ; participent au concile : Patient de Lyon, Mamert de Vienne, Euphrone d'Autun, Eutrope d'Orange ; le fautif, présent, se rétracte .

Isidore de Séville (+ 636) écrit (Livre des sentences) : "Sans le secours de la grâce, l’enseignement a beau entrer dans les oreilles, il ne descend jamais jusqu’au cœur. La parole de Dieu, entrée par les oreilles, parvient au fond du cœur lorsque la grâce de Dieu touche intérieurement l’esprit pour qu’il comprenne."

En 848, le synode de Mayence condamne le moine saxonGottschalk (ou Godescalc ou Gotescalc) d’Orbais, appelé aussi Fulgence, théologien allemand, et le fait emprisonné pour ses thèses, jugées hérétiques, sur la prédestination : l’homme est prédestiné avant sa naissance au salut ou à la damnation, sans liberté de choix. Gottschalk avait élaboré une théorie de la double prédestination, celle des élus et celle des réprouvés. En vrai prédestinatianiste, il affirmait que Dieu, sachant les bonnes actions des justes, les avait prédestinés à la vie éternelle, tandis qu’il envoyait les méchants à la mort éternelle, sachant bien leurs fautes, et l’abus qu’ils feraient de grâces tout autant reçues que méprisées. Ses théories sont réfutées par Jean Scot Érigène mais reprises par certains théologiens de Lyon.

Jean Scot Erigène, penseur et théologien chrétien, enseigne à l'école palatine de Charles le Chauve puis en Angleterre dans la première université d'Oxford. Disciple de Platon et des néoplatoniciens aussi bien que d'Augustin, de Boèce et de Denys l'Aréopagite, Erigène écrit notamment le Traité sur l'EucharistieDe divisione naturaDe predestinatione (851) et De visione Dei, ouvrages dans lesquels il soutient que tout provient de Dieu, et que, par étapes, tout y retourne. Son œuvre est condamnée par 2 conciles.

1524 : désaccord entre Erasme qui publie son essai sur le libre arbitre et Luther qui défend la notion de prédestination et de salut par la foi. Les réformateurs Luther, Calvin, Zwingli interprètent l’enseignement de l’apôtre Paul à la lumière des théories augustiniennes. Ils insistent sur le péché originel, et, par suite, sur l’impuissance de l’homme à assumer seul son propre salut : ils dénoncent, en l’homme, une concupiscence blâmable et professent que le salut vient de Dieu seul, par le canal d’une foi justifiante. Tous se réclament d'Augustin dont ils admirent la sensibilité au péril pélagien.

1545-1563 : le concile de Trente affirme contre Luther que, dans Adam, le libre arbitre n’avait pas été "éteint, mais seulement diminué et incliné au mal" et que la concupiscence n’est pas elle-même un péché, mais "un effet du péché".
Il décrète que la justification n'est pas exclusivement l’œuvre de la grâce. « Si quelqu’un dit que le libre arbitre de l’homme, mû et excité par Dieu, ne coopère aucunement en donnant son assentiment à Dieu qui l’excite et l’appelle [...] qu’il soit anathème (.) L’homme n’est donc pas agi par Dieu, qui serait alors responsable du mal comme du bien : « Si quelqu’un dit qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de rendre ses voies mauvaises, mais que c’est Dieu qui opère (par lui) le mal comme le bien [...] qu’il soit anathème. »).
Le concile refuse la théologie d’une double prédestination développée par Seripando, le grand théologien des Augustins.
Au XVIIe siècle, la querelle janséniste renouvellera le vieux débat sur le prédestinatianisme, parce que, en définitive, le concile de Trente n’a pu résoudre le problème épineux de la grâce et du salut.

En 1552, Michel De Bay dit Baïus, de l’Université de Louvain, publie son ouvrage sur la grâce et la prédestination.
Soixante-seize des propositions extraites des ouvrages de ce théologien sont déférées par les cordeliers au pape Pie V qui les condamne par la bulle Ex omnibus afflictionibus en 1567. Cette condamnation est renouvelée par Grégoire XIII en 1579.
Pour Baïus, Dieu a créé librement l’homme et il l’a créé libre. Adam a péché librement. La nature humaine n’est pas mauvaise, mais elle est corruptible. La volonté de perfection fait donc partie de la nature humaine sans qu’il soit nécessaire de la confondre avec la grâce. Bien que l’homme soit enclin à pécher, en raison de la faute originelle, le libre arbitre lui permet de se justifier devant Dieu de la compassion que celui-ci lui accorde, mais non pas de prétendre au rachat par la pénitence et les bonnes œuvres. Le mystère de la grâce, accordée ou non, seul décide du salut.

1587-1588 : À Cuenca, le jésuite espagnol Luis Molina publie ses cours de théologie où il s’efforce de concilier avec la liberté humaine la prescience de Dieu et la nécessité de la grâce. 
Sans nier le caractère surnaturel de la grâce et la toute-puissance divine, Molina insiste sur l’effort humain.
Son livre, Concordia liberi arbitrii cum gratiae donis (1588), est mis en cause en juin 1597 par le dominicain D. Báñez.
Les dominicains espagnols et les jansénistes s’opposent aux molinistes.
Les papes Clément VIII et Paul V organiseront des congrégations pour juger le molinisme : elles aboutiront à un non-lieu.

1599 : Pedro da Fonseca, jésuite, auteur des Commentaires d’Aristote, qui chercha à concilier le libre arbitre et la prédestination, meurt à Lisbonne.

En 1602, Jacqueline Marie Angélique Arnauld, Mère Angélique, est abbesse de Port-Royal, alors qu'elle n’a que 11 ans. Sœur du théologien Antoine Arnauld, elle est vouée, dès sa naissance, à la vie religieuse. Elle vit au milieu de religieuses qui s’habillent avec élégance, qui reçoivent, qui vont et viennent. Elle éprouve, lors d’une maladie, une crise mystique. Les sermons qu’elle entend pendant le carême de 1608 finissent de la convaincre du nécessaire rétablissement de l’observance la plus stricte de la règle de saint Benoît. Sa conviction est si forte qu’aucune religieuse ne s’oppose à elle et que ses 5 sœurs ainsi que sa mère entrent à Port-Royal.
De 1618 à 1623, elle réforme l’abbaye de Maubuisson, malgré la résistance de l’abbesse. La vie cloîtrée est régie selon la règle, sans dérogation. Les religieuses sont habillées du même scapulaire blanc marqué d’une croix rouge. Port-Royal, fondé pour 12 religieuses, en réunit bientôt 80. C’est dans le faubourg Saint-Jacques que la communauté prend place. Les solitaires de Port-Royal s’installent dans les bâtiments conventuels que les sœurs viennent d’abandonner. La communauté respecte scrupuleusement le guide qu’elle s’est donnée, l’abbé de Saint-Cyran, et son enseignement profondément marqué par Augustin et par les écrits de Jansénius.

1611 : le pape Paul V ordonne que cesse la discussion sur la grâce qui oppose jésuites et dominicains. L’efficacité de cette grâce est-elle due à la prédétermination divine sur la volonté humaine (thèse des dominicains) ou à la conformité du décret divin à la prescience que Dieu a des libres décisions humaines (thèse des jésuites) ? Dans leur majorité, les congrégations penchent en faveur des dominicains, mais Paul V juge plus sage de ne pas prendre de définition doctrinale sur ces questions ; il rappelle seulement la doctrine tridentine selon laquelle une motion divine est nécessaire au libre arbitre, sans préciser davantage la nature de cette motion. Il interdit aux adversaires d’évoquer jamais ces questions disputées ; la défense pontificale devra être rappelée à plusieurs reprises aux théologiens : en vain, d’ailleurs, car la querelle allait recommencer autour de l’Augustinus de Jansénius.

Le 14 mai 1638, le janséniste Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, qui s’oppose dans un violent pamphlet à la politique étrangère et religieuse de Richelieu, est enfermé au donjon de Vincennes sur ordre de Richelieu (où il restera jusqu’à la mort de ce dernier en 1642).
Dès son apparition, le jansénisme a suscité l’hostilité, non seulement des jésuites, mais aussi du pouvoir royal, qui l’associe aux divers mouvements politiques d’opposition.

À partir de 1640, le centre spirituel du jansénisme se transporte au couvent de Port-Royal-des-Champs, près de Paris, où de nombreux nobles, magistrats, écrivains et savants, qui sympathisent avec le mouvement, viennent effectuer des retraites et débattre de questions philosophiques et religieuses.
Mme de Sévigné qualifie Port-Royal de "vallon affreux, tout propre à inspirer le goût de faire son salut".

Septembre 1640 : publication posthume de l’Augustinus de Jansenius.
L’œuvre est combattue par les jésuites qui privilégient le libre arbitre à la prédestination soutenue par les gens de Port-Royal.
Les jansénistes ne cesseront de proclamer "que la cause efficiente du libre arbitre n’est pas une faculté naturelle de la libre volonté, mais la grâce... et que celle-ci doit libérer la volonté pour que l’homme puisse accomplir des actions non pas seulement surnaturelles mais tout simplement moralement bonnes".
La volonté a perdu toute liberté à la suite du péché originel ; elle subit donc l’attrait du bien qui produit le mérite, ou du mal qui produit le péché. La grâce, qui seule peut permettre de faire le bien, n’est pas donnée à tous.

En 1641, à la demande de Richelieu, François de La Mothe Le Vayer attaque le jansénisme dans la Vertu des païens.

6 mars 1642 : Urbain VIII condamne et met à l'index l’Augustinus de Jansénius par la bulle In eminenti.

En 1650, le théologien Louis-Isaac Lemaistre de Sacy (+ 4/1/1684) publie les Heures de Port-Royal, un recueil d'hymnes liturgiques. Emprisonné pour jansénisme de 1666 à 1668, il commencera la traduction de la Bible en français, ce qui constituera l'oeuvre de sa vie ; surnommée Bible de Port-Royal, elle connaîtra un vif succès au XVIIIe siècle.

31 mai 1653 : par la bulle Cum Occasione, Innocent X, sollicité par le gouvernement français, condamne les 5 propositions attribuées à Jansénius par la Sorbonne :
1° Il y a des commandements que l'homme juste ne peut observer, Dieu ne lui accordant pas une grâce suffisante ;
2° Dans l'état de nature et de péché, la grâce est irrésistible ;
3° Pour acquérir quelque mérite devant Dieu, il n'est pas besoin que l'homme soit affranchi de la nécessité d'agir ; il suffit qu'il ne soit pas contraint d'agir ;
4° Dire que l'homme dans l'état de nature peut résister à la grâce prévenante ou y céder est semi-pélagien ; 
5° Dire que le Christ est mort pour tous est semi-pélagien.
Antoine Arnauld soutient que les cinq propositions condamnées dans le livre de Jansénius se trouvent dans saint Augustin.
Les évêques de France dressent un formulaire qui se termine ainsi : « Je condamne de cœur et de bouche la doctrine des cinq propositions contenues dans le livre de Cornélius Jansénius, laquelle doctrine n'est point celle de saint Augustin, que Jansénius a mal expliquée. »
Les religieuses de Port-Royal de Paris et de Port-Royal-des-Champs refusent de signer ce formulaire.

1656
- De janvier 1656 à mai 1657, Blaise Pascal publie, sous le pseudonyme de Louis de Montalte, un ensemble de dix-huit lettres : Les Provinciales, ou Lettres escrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères. Pascal défend la cause janséniste et attaque les jésuites, en particulier la morale laxiste dont ils font preuve dans leur casuistique (lettres V à XVI). Son ouvrage, Les Provinciales, est mis à l'Index par le pape.
- 16 octobre 1656 : la bulle Ad sacram d’Alexandre VII renouvelle la condamnation des 5 propositions de Jansénius. Les jansénistes, avec Antoine Arnauld et Blaise Pascal, réagissent vigoureusement et affirment que les 5 propositions ne se trouvent pas dans les traités de Jansenius ; simultanément, ils lancent la controverse contre les jésuites.

1662 : Antoine Arnauld et Pierre Nicole publient la Logique de Port Royal.

1664 : les religieuses de Port-Royal refusent de signer le formulaire royal imposé à tous les ordres religieux (le formulaire affirme la suprématie du roi sur le pape).

1665 : 15 février, bulle papale prescrivant la signature du formulaire antijanséniste ; Alexandre VII envoie en France ce formulaire auquel le clergé doit souscrire sans équivoque. Bossuet écrit aux religieuses de Port-Royal pour les engager à souscrire au formulaire, disant que, dans l'Eglise, il faut une règle de foi, et que de temps à autre l'Eglise est obligée d'interpréter et de décider certains faits. Sans une pareille autorité, elle ne pourrait plus se défendre contre les fausses doctrines. Port-Royal et les évêques jansénistes souscrivent le formulaire, en se renfermant dans ce qu'ils appelaient le "silence respectueux".

8 octobre 1668 : bref papal de Clément IX sur la paix de l'Eglise avec les jansénistes : Paix clémentine. Le 23, la paix de l’Eglise avec les jansénistes est rendue officielle par un arrêt du Conseil.

14 janvier 1669 : Clément IX confirme la paix de l’Eglise avec les jansénistes. Le 19, la réconciliation avec les jansénistes est officiellement prononcée ; le gouvernement libère les jansénistes retenus prisonniers à la Bastille.

17 octobre 1685 : l’édit de Fontainebleau révoque l’édit de Nantes de 1598. Louis XIV cautionne les dragonnades et intervient dans la répression du jansénisme.

1696 :[ltr]Innocent XII[/ltr] condamne le jansénisme.

1705 : la Constitution Vineam Domini Sabaoth de Clément XI confirme les bulles Cum occasione (Innocent X), Ad Sacram et Regiminis Apostolici (Alexandre VII) et réprimande ceux qui, par ce qu'ils appellent le "silence respectueux" (cas de conscience) font semblant d'obéir aux Constitutions Apostoliques pendant qu'en réalité ils trompent l'Église et le Saint-Siège.

1707 : excommunication des religieuses de Port-Royal.

1708 : Clément XI condamne le Nouveau Testament en français avec réflexion morale sur chaque verset, ouvrage de l’ex-oratorien Pasquier Quesnel, qui propage avec un succès croissant les idées de Jansenius, de Saint-Cyran et d’Antoine Arnauld.

Le 23 octobre 1709, Louis XIV fait expulser les religieuses de Port-Royal : elles sont dispersées dans divers couvents.

1710 : Le roi fait raser les bâtiments conventuels de Port-Royal des Champs.

Le 8 septembre 1713, à la suite de pressions exercées par le Roi Soleil, Clément XI, par la bulle Unigenitus, condamne les 101 propositions tirées des Réflexions morales du janséniste français Pasquier Quesnel (1634-1719).

Le 8 septembre 1718, Clément XI excommunie, par la bulle Pastoralis Officii, ceux qui refusent la constitution Unigenitus.

Benoît XIII(1724-1730), tout en reprenant nettement à son compte les condamnations énoncées par la bulle Unigenitus, s’efforce d’écarter l’interprétation excessive qui ferait de ce document une officialisation du molinisme ; aussi approuve-t-il l’enseignement des augustino-thomistes sur la grâce efficace et la prédestination.

Le 14 octobre 1724, l’évêque français janséniste Dominique Varlet, réfugié en Hollande, consacre évêque le prêtre catholique Cornélius Steenhoven (adversaire de la bulle Unigenitus) qui prend le titre d’évêque d’Utrecht. L’Eglise d’Utrecht (ou Vieille épiscopale) accueille les jansénistes venus de France.

1726 : Louis XV donne la pourpre cardinalice à André Hercule de Fleury (1653-1743) et le nomme ministre d’Etat ; à plus de 73 ans, celui-ci parvient à apaiser la colère des jansénistes soutenus par le Parlement.

1727 : Le concile d’Embrun dépose le plus résolu des adversaires de la bulle Unigenitus : Soanen, évêque de Senez.

1727-1732 : affaire des convulsionnaires du cimetière Saint Médard
Le diacre Pâris, janséniste fervent, mort en odeur de sainteté, est enterré dans le cimetière de Saint Médard à Paris. Les foules s'y précipitent car on dit que des guérisons se produisent sur sa tombe. Des scènes d'hystérie ont lieu dans ce cimetière, des miracles aussi, s'il faut en croire le cardinal de Noailles qui en tient le registre. Les convulsionnaires, comme on les appelle, font mille extravagances, prophétisent et se mutilent horriblement. Il y a des femmes sauteuses, aboyeuses, miauleuses, ce qui donne une idée des scènes scandaleuses qui se succèdent.
Le 15 juillet 1731, Mgr de Vintimille, archevêque de Paris, ferme le cimetière et obtient du pape Clément XII un décret et un bref interdisant le culte du diacre Pâris (le Parlement de Paris, favorable aux jansénistes, refuse d’enregistrer ces actes).
Le 22 janvier 1732, une ordonnance du roi ordonne que la porte du petit cimetière reste fermée et qu’elle ne soit ouverte que pour cause d'inhumation. Le lendemain de la clôture, une pancarte irrespectueuse est posée par les jansénistes : « De par le Roi, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu ». Un convulsionnaire s'en va rapporter l'affaire à l'abbé Terrasson, académicien et professeur de philosophie, qui répond : « Ce que je trouve de plus plaisant, c'est que Dieu ait obéi ! ». En effet, miracles comme phénomènes en tous genres ont cessé.

1728 : le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, accepte la bulle Unigenitus.

En 1736 est publié le bréviaire de l’archevêque Charles de Vintimille, dont les auteurs Vigier, Mésenguy et Coffin sont jansénistes : plusieurs diocèses l’adoptent (Blois, Évreux, Séez) ou s’en inspirent (Toulouse, Tours, Chartres, Vienne), le Parlement de Paris l’approuve.

1748 : A Genève, De l'esprit des lois, écrit par Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, est publié anonymement. L’ouvrage (l'œuvre de sa vie qu'il a remaniée pendant 14 ans) a immédiatement un immense retentissement mais il est attaqué par les jésuites et les jansénistes qui critiquent violemment l’éloge de la religion naturelle ; la faculté de théologie de Paris (560.000 h) condamne l’ouvrage qui est mis à l’Index par le pape Benoît XIV.

Tout au long du XVIIIe siècle, le jansénisme influence une bonne partie du clergé paroissial français. Des centaines d’ecclésiastiques, les appelants, refusent d’accepter la bulleUnigenitus et en appellent à un concile contre Rome. Le mouvement s’étend à d’autres régions d’Europe, dont l’Espagne, l’Italie et l’Autriche. À la cour de France, les jansénistes s’allient aux gallicans, qui s’opposent également aux jésuites et refusent l’intervention du pape dans les affaires de l’Église de France.

Certains tribunaux civils défendent les droits des jansénistes, tandis que des évêques, soutenus par le pouvoir royal, tentent de leur refuser les derniers sacrements. Les parlements et le pouvoir s’affrontent à ce sujet au cours des années 1750. La faction janséniste-gallicane connaît son plus grand succès en 1762 avec l’expulsion des jésuites hors de France. Par la suite, l’importance du mouvement décline, bien que de petits groupes jansénistes subsistent jusqu’aux XIXe et XXe siècles.

En octobre 1756, une encyclique de Benoît XIV met fin à "l'affaire des billets de confession" : on exigeait des mourants des billets de confession signés par des prêtres adhérents à la bulleUnigenitus (donc non-jansénistes) sinon l’extrême-onction leur était refusée.

[ltr]Clément XIII[/ltr] (1758-1769) défend les jésuites et condamne le [ltr]fébronianisme[/ltr].
Le théologien allemand Johann von Hontheim (1701-1790), dit Justinus Febronius a repris les idées du Belge gallican et janséniste, Zeger Bernard van Espen (1646-1728).
De Statu praesenti Ecclesiae de Febronius est mis à l'index en 1764.

1762 : le Parlement de Paris supprime la [ltr]Compagnie de Jésus[/ltr] ; les jésuites sont expulsés de France.

21 juillet 1773 : après un conclave de 3 mois, par la bulle Dominus ac Redemptor noster, le pape Clément XIV [sous la pression des cours européennes (notamment des Bourbons) qui jugent l'influence des jésuites trop importante] supprime la Compagnie de Jésus.
L'histoire de la Compagnie de Jésus est marquée par la montée régulière des hostilités qu'elle a suscitées, surtout dans les pays catholiques, et plus particulièrement au Portugal, sous le marquis de Pombal. C’est que les chefs d'État et gouvernants de ces pays ne supportent pas l’entier dévouement des jésuites à la seule autorité du pape, et le clergé (janséniste) leur reproche leur engouement trop ouvertement affiché pour les réformes ecclésiastiques, ainsi que leur art subtil de l’inculturation dans les pays de mission (Querelle des rites).

[ltr]Pie VI[/ltr] (1775-1799) tente d'enrayer le fébronianisme.

1785 : Fareins (Ain), fondation des Flagellants ou Fareinistes (jansénistes) par les frères Claude et François Bonjour.

Septembre 1786 : Léopold Ier, grand-duc de Toscane, organise un synode à Pistoia. Le synode est condamné par la bulle dogmatique Auctorem fidei car il approuve la réforme religieuse teintée de jansénisme, orientée contre le catholicisme romain et reprenant les idées du fébronianisme.

23 avril 1787 : l’assemblée des évêques toscans repousse les thèses jansénistes et renvoie Léopold Ier.

En 1817, Hosea Ballou implante, à Boston, le courant chrétien de l’universalisme selon lequel Dieu accorde universellement sa grâce rédemptrice aux hommes.

En 1961, l’universalisme fusionne avec l’unitarisme. Les unitariens se basent uniquement sur l'enseignement de Jésus. Ils refusent les dogmes élaborés par les conciles, ne croient pas à l'Incarnation, à la [ltr]Trinité[/ltr], au péché originel, ni à la prédestination.

Le 31 octobre 1999, à Augsbourg (Allemagne), le cardinal Edward Cassidy, représentant de l'Église catholique, et l’évêque Christian Krause, président de la Fédération luthérienne mondiale, signent une Déclaration commune à l'Église catholique romaine et à la Fédération Luthérienne mondiale sur la justification par la foi : « Nous confessons ensemble que la personne humaine est, pour son salut, entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu ».

Le 1er novembre 2009, fête de la Toussaint, Benoît XVI déclare à l’Angélus : « Nous avons été accueillis et rachetés par Dieu ; notre existence s’inscrit dans l’horizon de la grâce, elle est guidée par un Dieu miséricordieux, qui pardonne nos péchés et nous appelle à une nouvelle vie à la suite de son Fils ; nous vivons dans la grâce de Dieu et nous sommes appelés à répondre à son don ».

Citations

Nul ne pèche par un acte qu'il ne peut éviter. (Augustin + 430, De libero arbitrio III)

Sans le secours de la grâce, l’enseignement a beau entrer dans les oreilles, il ne descend jamais jusqu’au cœur. La parole de Dieu, entrée par les oreilles, parvient au fond du cœur lorsque la grâce de Dieu touche intérieurement l’esprit pour qu’il comprenne. (Isidore de Séville + 636, Livre des Sentences)

Il est bon et fort accepté de Dieu qu'avec la ferveur de la grâce divine, tu pries, veilles, travailles et fasses autres bonnes œuvres. Il est tout aussi très agréable à Dieu et très accepté de Lui que, sans la grâce, tu n'en pries pas moins, ne veilles pas moins et ne fasses pas moins autres bonnes œuvres. Fais sans la grâce les mêmes choses que tu fais avec la grâce. (Angèle de Foligno + 1309, Lettre traduite par le P. Doncoeur)

(...) Dieu donne à chaque être humain le libre arbitre. Le Seigneur ne veut faire violence à personne. Il propose seulement, il invite et conseille. (Angèle Mérici + 1540, Testament)

C’est une étrange et longue guerre que celle où la violence essaie d’opprimer la vérité. Tous les efforts de la violence ne peuvent affaiblir la vérité et ne servent qu’à la relever davantage. Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter la violence, et ne font que l’irriter encore plus. (Blaise Pascal +1662, Les Provinciales, Auguste lettre)

Sans le don de Dieu, l'âme ne peut connaître la grâce, non plus que la chandelle ne peut s'allumer d'elle-même. (Proverbe anglais cité par John Bunyan, A Book for Boys and Girls, 1686)

[...] Le bien de Dieu, c'est lui-même ; et tout le bien qui est hors de lui vient de lui seul. (Jacques Bénigne dit Bossuet + 1704, Traité du libre arbitre).

La théorie est opposée au principe du libre arbitre ; l'expérience est en sa faveur. (Samuel Johnson, Boswell's Life, 1778)

Le jansénisme était l'inévitable pot au noir pour barbouiller qui l'on voulait. (Saint-Simon +1825)

Pour la bourgeoisie, le janséniste n'est qu'une variété du jésuite. (Proudhon +1865)




Notes
1 [ltr]http://fr.wikipedia.org/wiki/Conciles_d'Arles[/ltr]
2 Concordia liberi arbitrii cum gratiae donis, 1588
De auxiliis
4 Michel de Bay, dit Baïus, fut un théologien reconnu, qui introduit notamment les bases du jansénisme. Docteur en philosophie, il devint recteur du collège Adrien, à Louvain. Il se rapprocha des idées théologiques prônées par le concile de la Contre-Réforme, et fut publiquement condamné par le pape [ltr]Pie V[/ltr] (auquel il dut se soumettre). Cela ne l'empêcha pas de poursuivre sa carrière et d'approfondir sa doctrine en opposition aux principes stricts du concile de Trente. [ltr]http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml[/ltr]
5 La théodicée (de theos = dieu et diké = justice) est une partie de la métaphysique qui étudie la manière dont Dieu a créé le monde : les voies de Dieu dans l’univers. Elle tente de concilier l’existence du mal (souffrances, guerres, tentations), au niveau de notre humanité, avec l’irresponsabilité de Dieu, sa bonté originelle : pourquoi, en effet, Dieu, qui est parfait, a-t-il créé un homme capable de faire le mal ? Leibniz a essayé de résoudre le problème en démontrant la nécessité de la liberté humaine (Essais de Théodicée 1710).
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:55

Concile de Chalcédoine



Le concile de Chalcédoine, quatrième concile œcuménique (630 pères, 16 sessions), est réuni du 8 octobre au 1er novembre 451, par l’empereur d’Orient Marcien, en accord avec le pape Léon I, pour annuler les décisions du synode d’Ephèse (2ème concile d'Ephèse) et mettre un terme à la controverse eutychienne.

Dioscore d’Alexandrie est déposé et relégué à Gangres en Paphlagonie. Théodoret et Ibas sont réhabilités.

Le concile renouvelle la condamnation du nestorianisme(selon lequel il existe deux personnes dans le Christ) et affirme la double nature (humaine et divine) de Jésus, homme et Fils de Dieu.

Il rejette l’eutychianisme, également appelé monophysisme, selon lequel Jésus-Christ n’aurait possédé qu’une seule nature, divine, et n’aurait pas de nature humaine et le docétisme, doctrine selon laquelle le Christ, au cours de sa vie terrestre, n’avait pas un corps réel mais seulement un corps apparent, comme celui d’un fantôme.

Le concile définit l’incarnation comme "deux natures, une personne", formule devenue classique dans l’orthodoxie chrétienne. Cette définition est fondée sur la formulation du pape Léon dans son Tome à Flavien, évêque de Constantinople, et les lettres synodales de Cyril d’Alexandrie à Nestor. Le Christ est une personne, mais il possède deux natures (humaine et divine) unies entre elles "sans confusion ni changement, sans division ni séparation". Les propriétés de chacune de ces natures restent sauves, mais appartiennent à une seule personne ou "hypostase". Probablement pour des problèmes de traductions mais surtout pour des raisons politiques, les Églises copte, éthiopienne, syrienne et arménienne, qui refusent la mainmise du Patriarcat de Constantinople, n’acceptent finalement pas cette définition.

Le concile promulgue 28 canons régissant la discipline et la hiérarchie ecclésiastique ainsi que la conduite cléricale. Le concile décrète notamment que : « Ceux qui sont entrés dans la cléricature ou qui se sont faits moines, ne doivent plus prendre du service dans l’armée ou accepter une charge civile ; sinon ceux qui ont osé le faire et ne s’en repentent pas de manière à revenir à ce qu’ils avaient auparavant choisi pour l’amour de Dieu doivent être anathématisés. » (7e canon)

Tous les canons sont acceptés par l’Eglise occidentale, sauf le vingt-huitième, auquel s’oppose le pape Léon, car il accorde à Constantinople des privilèges égaux à ceux de Rome, puisqu’elle est "honorée de la présence de l’empereur et du sénat et jouit des mêmes privilèges que l’ancienne ville impériale".

Alexandrie se considère comme la première Eglise de la chrétienté et son patriarche prend le titre de pape des Coptes.

Le schisme de 451 est à l’origine de la fondation des Eglises non-chalcédoniennes :

- l’Église apostolique arménienne (liturgie en arménien),
- l’Église syriaque (ou syrienne) orthodoxe (Syrie, Liban, Turquie, Israël, Inde, diaspora ; liturgie en syriaque),
- l’Église malankare orthodoxe syrienne ou Eglise syro-malankar orthodoxe (Inde : Kerala),
- l’Église copte orthodoxe : patriarcat d’Alexandrie, Église orthodoxe d’Erythrée, diaspora (liturgie en copte et en arabe),
- l’Église éthiopienne orthodoxe ou Église abyssinienne d’Éthiopie (Ethiopie, liturgie en guèze et en amharique),
- l’Eglise assyrienne de l’Orient ou Église syrienne occidentale ou encore Eglise jacobite [parce que organisée par Jacob Baradaï ou Jacques Baradée de Tella (500-578)] : Inde, Liban, Irak, diaspora.
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