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Les conciles œcuméniques

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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:45

Rappel du premier message :

Les conciles œcuméniques

Conciles et synodes


 Les conciles (du latin "concilium" = assemblée) œcuméniques (du grec "oikouménê" = univers, terre habitée) ou généraux réunissent les évêques du monde entier pour arbitrer des questions relatives à la doctrine ou à la discipline ; ils obéissent à un ordre du jour précis.
 Alors que l’Eglise catholique romaine se fonde sur les 21 conciles jalonnant l’histoire du christianisme, l’Eglise orthodoxe ne considère comme œcuméniques que les conciles généraux antérieurs à celui de Constantinople IV ; les anglicans et les protestants reconnaissent seulement les 4 premiers.


 On distingue les conciles œcuméniques et les conciles particuliers.
 Les conciles généraux ou œcuméniques sont les assemblées de tous les évêques appartenant à une même communion ecclésiale.
 Les conciles particuliers ne rassemblent qu'une partie des évêques ; on distingue :
 - les conciles nationaux ou pléniers, composés de tous les évêques d'un État ;
 - les conciles provinciaux, convoqués par un évêque métropolitain, où sont réunis les évêques d'une province ecclésiastique ;
 - les synodes (du grec "syn-odos" = chemin commun) diocésains, convoqués par l'évêque local.


.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:56

Concile de Constantinople II

Concile de Constantinople II

Le deuxième concile de Constantinople, 5e concile œcuménique, est réuni sur ordre de Justinien du 4 mai au 2 juin 553. Il est ouvert en l’absence du pape Vigile qui, retenu dans la ville, refuse d’y prendre part ainsi que la grande majorité des évêques d’Occident : Vigile est exilé par l’empereur dans une île de la mer de Marmara.
Le concile compte 150 évêques, tous orientaux, à l’exception de 6 Africains.

Il réaffirme la double nature dans l’unique personne du Christ (à la fois homme et Dieu), condamne les thèses nestoriennes et origénistes (l’idée d’un salut final de Satan est tenue pour hérétique et condamnée, car Satan n’a pas été rejeté par Dieu : il s’est au contraire séparé de lui ; Dieu ne peut pardonner à qui ne demande pas le pardon).

Le concile anathématise les noms d’Origène et d’Evagre le Pontique : « Si quelqu’un dit que les Vertus célestes, tous les hommes, le diable, les Puissances du mal seront unis pareillement au Dieu Verbe et de la même manière que Christ, qu’il soit anathème. »
Il condamne également chez Didyme l’Aveugle, certaines doctrines origénistes qu’il professait : préexistence des âmes et "restauration" finale de tous les êtres, y compris les anges déchus et les pécheurs, dans leur condition originelle de purs esprits.

Vigile adresse à l’empereur son Constitutum (14 mai), qui condamne à nouveau le nestorianisme, frappe d’anathème les écrits de Théodore de Mopsueste, mais refuse d’anathématiser Théodoret et Ibas ; il explique que ces deux évêques ayant été reconnus orthodoxes par le concile de Chalcédoine, il n’est pas permis d’imprimer une flétrissure à leur mémoire, et qu’il suffit de condamner en général les écrits et les propositions favorables aux nestoriens ou aux eutychéens, sans toutefois condamner nommément des évêques morts dans la communion de l’Église) ; il interdit d’enseigner, au sujet des Trois Chapitres, quoi que ce soit de contraire à ce Constitutum (Les Trois Chapitres sont trois groupes de textes : les écrits de Théodore de Mopsueste, les anathématismes que Théodoret de Cyr a opposés à ceux de Cyrille et la lettre à Maris attribuée à Ibas d’Édesse).

Vigile est déposé le 26 mai, sans être excommunié toutefois, et Justinien demande au concile de rayer des diptyques (listes, lues à la liturgie, des évêques avec lesquels on est en communion) le nom du pape, tout en prétendant rester en communion avec le Siège apostolique : subtile distinction entre le Siège et celui qui l’occupe (inter Sedem et sedentem).

Le 2 juin, le concile conclut par 14 anathématismes contre les nestoriens et les eutychéens, reproduisant une profession de foi publiée par Justinien en 551 et reprenant la doctrine des conciles d’Éphèse et de Chalcédoine, mais condamnant expressément "les Trois Chapitres", ainsi que les "impiétés" de Théodore de Mopsueste, Théodoret et Ibas : 
"1er anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que la nature ou substance divine est une et consubstantielle en 3 personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; qu’il soit anathème.
2e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas dans le Verbe de Dieu deux naissances, l’une incorporelle par laquelle il est né du Père avant tous les siècles, l’autre selon laquelle il est né dans les derniers temps de la vierge Marie, Mère de Dieu ; qu’il soit anathème.
3e anathématisme. Si quelqu’un dit que ce n’est pas le même Christ-Dieu-Verbe, né de la femme, qui a fait des miracles et qui a souffert ; qu’il soit anathème.
4e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que la chair a été substantiellement unie à Dieu le Verbe et qu’elle était animée par une âme raisonnable et intellectuelle ; qu’il soit anathème.
5e anathématisme. Si quelqu’un dit qu’il y a deux substances ou deux personnes en Notre-Seigneur Jésus-Christ, et qu’il ne faut en adorer qu’une seule, comme l’ont écrit follement Théodore et Nestorius ; qu’il soit anathème.
6e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que la sainte Vierge est véritablement et réellement Mère de Dieu, qu’il soit anathème.
7e anathématisme. Si quelqu’un ne veut pas reconnaître que les deux natures ont été unies en Jésus-Christ, sans diminution, sans confusion, mais que par ces deux natures il entende deux personnes ; qu’il soit anathème.
8e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que les deux natures ont été unies en Jésus-Christ en une seule personne ; qu’il soit anathème.
9e anathématisme. Si quelqu’un dit que nous devons adorer Jésus-Christ en deux natures, ce qui serait introduire deux adorations que l’on rendrait séparément à Dieu le Verbe et séparément aussi à l’homme ; et qu’il n’adore pas par une seule adoration le Verbe de Dieu incarné avec sa propre chair, ainsi que l’Église l’a appris dès le commencement par tradition ; qu’il soit anathème.
10e anathématisme. Si quelqu’un nie que Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui a été crucifié dans sa chair, soit vrai Dieu, Seigneur de gloire, l’un de la Trinité ; qu’il soit anathème.
11e anathématisme. Si quelqu’un n’anathématise pas Arius, Eunomius, Macedonius, Apollinaire,  Nestorius, Eutychès, Origène, avec tous leurs écrits impies ; qu’il soit anathème.
12e anathématisme. Si quelqu’un défend l’impie Théodore de Mopsueste ; qu’il soit anathème.
13e anathématisme. Si quelqu’un défend les écrits impies de Théodoret, qu’il soit anathème.
14e anathématisme. Si quelqu’un défend la lettre que l’on dit avoir été écrite par Ibas à Maris ; qu’il soit anathème".

Malade, isolé, le pape cède et donne son adhésion à cette condamnation par sa lettre du 8 décembre adressée au patriarche Eutychius.

Le 23 février 554, dans une nouvelle constitution, Vigile rapporte d’abord la définition de foi du concile de Chalcédoine et la lettre de Léon à Flavien ; mais, après avoir soigneusement exposé les erreurs des Trois chapitres, il prononce anathème contre Théodore de Mopsueste et ses écrits et condamne les écrits de Théodoret contre Cyrille et la lettre à Maris.

Le concile de Constantinople II a consacré la puissance impériale dans le domaine de la foi et réduit l’autorité du pape.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:56

Concile de Constantinople III

Concile de Constantinople III

Le troisième concile de Constantinople, sixième concile œcuménique, dit "in Trullo" car tenu dans la salle de la Coupole (en grec "trullos" et réuni par Constantin IV Pogonat (avec le plein accord du pape Agathon), se tient du 7 novembre 680 au 16 septembre 681.

Le concile confirme celui de Chalcédoine (451), condamne la doctrine monophysite ainsi que la doctrine  monothélite de l’empereur Héraclius Ier (le Christ a 2 natures mais une seule volonté) et à laquelle le pape Honorius Ier a donné son accord. Il affirme la double volonté dans la personne du Christ (le Christ possède une volonté divine et une volonté humaine).
Le futur pape Jean V, délégué au concile par Agathon, remplit un rôle remarquable qui le rend illustre en tant que penseur et théologien.
Les Pères du concile lisent le message d'Agathon qui réfute l'hérésie monothéliste et déclarent : "Pierre a parlé par la bouche d'Agathon."
Le concile condamne Sergius, Cyrus d’Alexandrie, Pyrrhus, Paul, Pierre, Théodore de Pharan, Macaire d’Antioche et Etienne son disciple, tous infectés des erreurs des monothélites, mais encore le pape Honorius, disant avoir trouvé dans sa lettre à Sergius, qu’il suivait en tout son erreur et qu’il autorisait sa doctrine impie.
Macaire d’Antioche, convaincu d’avoir corrompu la doctrine des Pères, est déclaré déchu de toute dignité et fonction sacerdotale. Étienne, disciple de Macaire, persévérant dans l’erreur de son maître, est chassé de l’assemblée.

Polychrone, prêtre et moine, accusé de soutenir les erreurs de Macaire, est dépouillé de tout rang et de toute fonction sacerdotale et anathématisé.
Constantin, prêtre de l’église d’Apamée, métropole de la seconde Syrie, "avoue que Jésus-Christ avait eu une volonté humaine naturelle depuis sa naissance jusqu’à la croix, mais il soutient que depuis sa résurrection il n’en avait plus, et que s’étant alors dépouillé de sa chair mortelle et de toutes les faiblesses, il avait quitté sa volonté humaine avec la chair et le sang. Il ajoute qu’il a appris cette doctrine de Macaire d’Antioche". Le concile, ne pouvant lui persuader de changer de sentiment, lui dit anathème et à ses dogmes, et le fait chasser de l’assemblée.

Le concile "dit anathème au discours de Mennas (archevêque de Constantinople, ndlr) à Vigile (pape, ndlr), à ceux de Vigile à Justinien et à Théodora, à quiconque les avait fabriqués ou écrits, à tous ceux qui avaient falsifié les actes du cinquième concile (deuxième concile de Constantinople), enfin à ceux qui ont enseigné, qui enseignent ou enseigneront une seule volonté et une seule opération en Jésus-Christ".

Les pères lancent l'anathème sur l'islam, le Coran, le Prophète de l'islam et la umma.

Agathon étant mort le 10 janvier 682, avant le retour de ses légats en juillet, c’est son successeur, le pape Léon II, qui ratifie les décrets conciliaires qu'il traduit en latin et envoie aux évêques d'Espagne.
Il anathématise tous ceux que le concile a anathématisés, nommément "Honorius, qui, au lieu de purifier l’Église apostolique par la doctrine des apôtres, avait pensé renverser la foi par une trahison profane".
Macaire, Étienne, Polychrone et Epiphane, renvoyés au jugement du pape par l’empereur, sont enfermés dans divers monastères, parce qu’ils ne veulent point abjurer leurs erreurs.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 11:59

Agathon

Agathon 

Agathon (Agatho) serait né à Palerme (Sicile) vers la fin du 6e siècle ; pour d'autres : d'origine orientale, il vécut longtemps à Palerme avant de venir à Rome.
Ce moine bénédictin de Palerme fut pape du 26-6-678 au 10-1-681 (+ à 104 ans).
Selon certains, il aurait été le premier pape à prêter, lors de son intronisation, le serment pontifical.
Affable et charitable, il fit de nombreux miracles qui lui valurent d'être appelé "le Thaumaturge".
Saint Agathon est fêté le 10 janvier.

Il "fut le bon pasteur (agathos en grec) qui présida à l'organisation de la jeune Eglise d'Angleterre, rétablit l'Orthodoxie de la foi au sixième Concile oecuménique (3e concile de Constantinople, ndlr) qui refusa l'hérésie monothéliste laquelle faisait du Christ un dieu par la grâce et non par nature. Les Pères du concile lurent le message d'Agathon et déclarèrent : "Pierre a parlé par la bouche d'Agathon." 1 

"Il est surtout connu parce qu’il signa les actes du concile in Trullo qui marquait la fin de l’hérésie monothélite (une seule volonté en Jésus-Christ). D’origine orientale, venu de Sicile à Rome, il avait une forte formation théologique des Pères Grecs, ce qui facilitait ses relations avec le patriarche de Constantinople et l’empereur de Byzance. Il fit échapper l’Eglise de Rome aux impôts de l’empereur, fit reconnaître l’autorité du Siège de Rome par l’archevêque de Ravenne et accrût l’influence romaine sur l’Occident, en particulier par la réconciliation qu’il permit grâce à sa mansuétude envers l’évêque de Milan." 2


678. 27 juin, début du pontificat d'Agathon. Ebroïn quitte l’abbaye de Luxeuil, tue Leudesius et met en sécurité le jeune Thierry III. 2 octobre, le concile de Villeroy (Yonne) presse Léger, l'évêque d’Autun, de s’avouer coupable de la mort du roi Childéric II ; finalement, il le déclare "prêtre indigne" et le condamne à mort ; Léger sera exécuté en 679.

679. A Ta-fei-tch’ouan, victoire des Tibétains sur l'armée chinoise. Conversion des Croates et des Serbes. 2 octobre, Ebroïn, maire du palais de Neustrie, fait exécuter Léger. Pépin II de Herstal devient maire d’Austrasie (jusqu'en 714). Octobre, concile à Rome présidé par Agathon : Marie est la "toujours vierge immaculée et bénie" ; Wilfrid, archevêque d’York, chassé de son siège par le roi Egfrid mais soutenu par Agathon, est rétabli après un jugement contradictoire ; Décorose l'évêque de Capoue participe au concile. 23 décembre, Dagobert II, roi d’Austrasie, est assassiné par Grimoald sur ordre d'Ebroïn.

680. Au début de l'année, Ebroïn (qui sera assassiné le 15 mai) et Thierry III battent Pépin II de Herstal (ou le Jeune), maire du palais d’Austrasie, à Latofao dans l’Aisne. 27 mars, un synode à Rome condamne le monothélisme. 18 avril, Damas, mort de Muawiya qui avait dépossédé Ali et fondé la dynastie omeyyade : son fils Yazid (+ 683) lui succède. Les Bulgares arrivent dans les Balkans, passent le Danube et s’installent en Mésie. Les Khazars, peuple turc, atteignent la mer Noire et s’installent entre la taïga, le Caucase, l’Oural et le Don. 17 septembre, le concile de Hatfield, présidé par Théodore, l’archevêque de Canterbury, fixe la doctrine de l’Eglise d’Angleterre sur le mystère de l’Incarnation et donne valeur dogmatique au filioque. 10 octobre, Husayn, fils d'Ali, est tué au combat à Kerbela (situé dans l’ancienne Mésopotamie, son tombeau fait l’objet de nombreux pèlerinages de la part des chiites) ; son fils, âgé d’un an, est assassiné : c’est le début du chiisme. 14 octobre, Tolède, le roi wisigoth Wamba est renversé par le comte Ervige qui crée la garde des Bucellaires (mangeurs de biscuits) ou Gardingos, à l’origine de la vassalité dans le nord de l’Espagne, et ordonne aux Juifs d’abjurer dans l’année sous peine de confiscation et d’exil. 7 novembre, ouverture du 3e concile de Constantinople, 6e œcuménique (fin le 16 septembre 681), qui condamne le monothélisme et lance l'anathème sur l'islam, le Coran, le Prophète de l'islam et la umma (communauté).

681. 10 janvier, mort du pape ; il est inhumé à Saint-Pierre.


Notes
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/5794/Saint-Agathon.html
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:01

LE MONOTHELISME.
Sergius.
Les maronites.

Par sa doctrine, le monothélisme ou monothélitisme (du grec "monos" : seul et "thelein" : vouloir), Sergius, patriarche de Constantinople de 610 à 638, essaie, en 619, de concilier le monophysisme et l’orthodoxie : il y a bien deux natures dans le Christ (la divine et l’humaine) mais une seule énergie, une seule volonté, théandrique, c’est-à-dire qui soit à la fois divine et humaine.

En 634, Sergius réussit à circonvenir le pape Honorius Ier (625-638) qui se contente de demander qu’on évite les controverses inutiles et les expressions nouvelles et qu’on puisse parler aussi bien d’une opération que de deux.

Honorius sera déclaré hérétique à titre posthume par le troisième concile de Constantinople en 680 (soit 42 ans après sa mort) pour cette attitude à l'égard du monothélisme.

Les théologiens catholiques modernes conviennent qu'Honorius n'a pas été indulgent à l'égard du monothélisme, mais seulement négligent dans sa formulation.

L’Eglise d'Orient se trouve divisée entre les partisans de la doctrine selon laquelle le Christ a deux natures (humaine et divine) donc deux volontés, et ceux qui pensent que le Christ n'a qu'une seule nature divine.

Pour mettre fin à ces luttes et unifier l'Empire, les empereurs Héraclius et Constant II soutiennent la doctrine du monothélisme selon laquelle le Christ a 2 natures, humaine et divine, mais seulement une volonté divine.

Chronologie historique

En 640, le pape Séverin rejette la charte du monothélisme : l’Ekthésis (Ecthèse), édit de l’empereur Héraclius.

Le pape Jean IV (640-642) condamne le monothélisme.

En 641, Constant II, petit-fils et successeur d’Héraclius, publie un nouvel édit interdisant toute discussion sur ce sujet brûlant.

En 646, l’exarque de Carthage, Grégoire, adversaire de la doctrine monothélite, se révolte contre l’empereur Constant II.

En 648, un concile tenu à Rome dépose Paul, patriarche de Constantinople, qui n’a tenu aucun compte des avertissements du pape Théodore Ier qui lui a écrit pour lui reprocher de favoriser le monothélisme.

Quand le pape Martin Ier reçoit, en 649, le Typos (la Règle) de Constant II qui met fin à toute discussion sur le nombre de volontés du Christ, il convoque un concile à la basilique du Latran à Rome.
Le concile, animé par Maxime le confesseur, proclame la distinction et l’accord de la volonté divine et de la volonté humaine dans le Christ.
Le concile définit deux volontés et énergies "naturelles" (l’affirmation de la dualité des volontés est la conséquence de celle des natures) et condamne le monothélisme, le Typos, Sergius, Pyrrhus, Théodore et Cyrus.

En 653, l’empereur fait arrêter le pape et le fait amener à Constantinople où il est durement traité avant d’être exilé en Crimée. Martin Ier y meurt, le 16 septembre 655, des suites des violences subies.
Maxime le Confesseur, arrêté avec le pape, meurt déporté dans le Caucase le 13 août 662, après avoir eu la langue et la main droite tranchées.

Eugène Ier (654-657) tente en vain un rapprochement avec les monothélites puis combat avec force et habileté leur hérésie.

Le sixième concile œcuménique de Constantinople III (680-681) condamne les doctrines monophysite et monothélite et affirme la pleine humanité du Christ en lui reconnaissant une volonté humaine, distincte de sa volonté divine : « Nous confessons, conformément à l’enseignement des Saints Pères, deux énergies naturelles et deux volontés naturelles, sans séparation et sans changement, sans division et sans mélange ; deux volontés, non pas opposées l’une à l’autre, mais une volonté humaine subordonnée à la volonté divine. »

Sur les propriétés des deux natures dans le Christ, le 14e concile de Tolède (14 au 20 novembre 684) décrète : "Chap. 8. Mais maintenant... nous prêchons (aux fidèles), en le résumant en une brève définition, qu'ils doivent reconnaître en effet que les propriétés indivisibles des deux natures demeurent dans l'unique personne du Christ, Fils de Dieu, sans division et sans séparation, comme aussi sans confusion et sans changement, l'une de la divinité, l'autre de l'homme, l'une dans laquelle il a été engendré de Dieu le Père, l'autre dans laquelle il est né de Marie la Vierge. L'une et l'autre de ses naissances est donc complète, l'une et l'autre est parfaite, ne possédant rien de moins de la divinité ne prenant rien d'imparfait de l'humanité ; il n'est pas divisé par le doublement des natures, il n'est pas redoublé dans la personne, mais Dieu parfait et homme parfait, sans aucun péché, il est l'unique Christ dans la singularité de la personne. Existant donc comme un seul dans les deux natures, il resplendit dans les signes de la divinité et est soumis aux souffrances de l'humanité. Ce n'est pas un autre en effet qui a été engendré du Père et un autre de la mère, bien qu'il soit né autrement du Père et de la mère : toutefois le même n'est pas divisé entre les deux genres de natures mais, un seul et même, il est à la fois Fils de Dieu et Fils d'homme ; il vit bien qu'il meure, et il meurt bien qu'il vive ; il est impassible bien qu'il souffre ; il ne succombe pas à l souffrance ; il n'y est pas soumis dans la divinité et il ne s'y soustrait pas dans l'humanité ; la nature de la divinité lui donne de ne pas pouvoir mourir, la substance de l'humanité lui donne de ne pas vouloir mourir et de le pouvoir ; de par l'une des conditions il est tenu pour immortel, de par l'autre, celle des mortels, il meurt ; c'est par la volonté éternelle de la divinité qu'il assuma l'homme qu'il a pris ; c'est par la volonté de l'homme qu'il a pris que la volonté humaine est soumise à Dieu. C'est pourquoi lui-même dit au Père : "Père, non pas ma volonté, mais que la tienne soit faite" (Lc 22,42), montrant ainsi que l'une est la volonté divine par laquelle l'homme a été assumé, l'autre la volonté de l'homme par laquelle on doit obéir à Dieu. Chap. 9. C'est pourquoi, conformément à la différence de ces deux natures, il faut aussi proclamer les propriétés de deux volontés et activités inséparables. Chap. 10. ... Si donc quelqu'un soit enlève quelque chose de la divinité à Jésus Christ, le Fils de Dieu né du sein de la Vierge Marie, soit soustrait quelque chose à l'humanité qu'il a prise, à la seule exception de la loi du péché, et s'il ne croit pas de façon sincère qu'il existe comme vrai Dieu et homme parfait en une unique personne, qu'il soit anathème". 
Benoît II, pape de 684 à 685 s'efforce de faire accepter le décret du 14e concile de Tolède (684) sur les propriétés des deux natures dans le Christ. Il tente vainement de convertir Macaire, le patriarche monothélite d’Antioche.

Les chrétiens qui persistent à soutenir qu'il n'y a eu en Christ qu'une seule volonté, se séparent de l'Eglise officielle et se réfugient en Syrie.

L’Eglise maronite

L’Eglise maronite se constitue au début du VIIIe siècle à l’intérieur du patriarcat d’Antioche à partir de monastères de la vallée de l’Oronte, en Syrie, et notamment de celui qui s’était développé sur la tombe de saint Maron ou Mar Maroun (vers 350-423). En 685, le premier patriarche maronite est Jean Maron (+ 707).
Le siège patriarcal maronite, qui se fixe dans le courant du Xe siècle sur les hautes vallées du Liban septentrional, gardera jusqu’au XVIIIe siècle un caractère monastique, sans délimitation de sièges épiscopaux.
L’Eglise maronite accepte la christologie chalcédonienne mais refuse la byzantinisation.
Les maronites célèbrent la messe en syriaque, communient sous les deux espèces et n’imposent pas le célibat à leurs prêtres.
Ils adaptent peu à peu une large part de leur propre discipline aux normes venues de l’Occident latin.
L’Eglise maronite rejoint l'Eglise romaine en 1181.
Son patriarche, qui assiste au IVe concile de Latran en 1215, réaffirme l’union avec Rome.
Le 23 février 2011, à la veille de sa rencontre avec le président du Liban et en sa présence, Benoît XVI bénit, en la basilique Saint-Pierre-de-Rome, une statue du saint moine libanais Maron.
L´Eglise maronite compte aujourd´hui environ 4 millions de fidèles à travers le monde (Brésil, Etats-Unis, Argentine, Australie, Canada et Afrique), dont près de 1,6 million au Liban. 




Notes
1 
http://www.catho.org/65a.htm

http://www.vatican.va
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:02

Second concile "in Trullo" ou concile quinisexte

Second concile "in Trullo" ou concile quinisexte

Convoqué à Constantinople par l’empereur Justinien II, le second concile "in trullo" (691/692) complète, pour les divers aspects de la discipline ecclésiastique, la législation des Ve et VIe conciles, d’où son nom de concile quinisexte ou penthecte (cinquième/sixième).

Le concile "in Trullo" s'ouvre à l'automne 691 dans une salle à coupole (en grec "trullos") du palais impérial, d'où son nom. Il rassemble 220 évêques dont 183 sont issus du patriarcat de Constantinople. Le pape, Serge Ier, bien que mentionné sur la liste de souscription, est absent.

Parmi les 102 canons disciplinaires élaborés, 2 ensembles de dispositions sont particulièrement importants :

- L’un confirme, contre les coutumes qui s’imposent peu à peu en Occident, l’existence d’un clergé marié (canon 13 : « Le clerc qui, sous prétexte de religion, abandonne sa femme sera excommunié »),

- L’autre, concernant l’art sacré, souligne la vénération de la Croix, et surtout demande que le Christ soit représenté "sous son aspect humain glorifié", et non par des symboles comme l’Agneau (canon 82) ; c’est là une étape importante dans l’élaboration de l’art de l’icône.

Enfin, le 28e canon du concile de Chalcédoine, qui donne au siège de Constantinople le 2e rang dans l’Église, est confirmé.
Le pape Serge Ier refuse de ratifier ces décisions : Justinien II menace de le faire arrêter.

L’Orient chrétien considère ce concile comme un concile œcuménique ou plutôt comme le complément des 2 conciles œcuméniques précédents. Certains papes, tels qu'Adrien Ier, Jean VIII et même Innocent III, font de même, ainsi que le canoniste Gratien, tout en réservant les caractères propres de la discipline orientale.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:02

Concile de Nicée II

Concile de Nicée II

Le deuxième concile de Nicée, septième concile œcuménique, organisé par la régente Irène (au nom de son fils Constantin et au sien) et le patriarche de Constantinople Tarasios, se déroule du 24 septembre au 23 octobre 787 et réunit 377 évêques. C’est le dernier concile considéré comme œcuménique par les orthodoxes.
Les deux légats du pape, Pierre, archiprêtre de l’Église romaine, et Pierre, prêtre et abbé du monastère de Saint-Sabas de Rome, sont nommés les premiers dans les actes du concile, comme représentant le pape Adrien Ier.

Le concile reconnaît la légitimité du culte des images. On lit un passage de la lettre du pape Adrien à Constantin et à Irène, dans lequel l’évêque de Rome établit le culte des images, prétendant que l’Église romaine l’a reçu par tradition de saint Pierre.
L’iconoclasme est condamné comme hérésie : « Les iconoclastes n’ont fait qu’imiter les Juifs, les Sarrasins, les païens, les manichéens, et quelques autres hérétiques ». (5e session)

Le décret touchant les images est conçu en ces termes : "Ayant employé tout le soin et l’exactitude possible, nous décidons que les saintes images, soit de couleur, soit de pièces de rapport, ou de quelque autre matière convenable, doivent être exposées, comme la figure de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, tant dans les églises, sur les vases et les habits sacrés, sur les murailles et les planches, que dans les maisons et dans les chemins : c’est à savoir l’image de Jésus-Christ, de sa sainte mère, des anges et de tous les saints ; car plus on les voit souvent dans leurs images, plus ceux qui les regardent sont excités au souvenir et à l’affection des originaux. On doit rendre à ces images le salut et l’adoration d’honneur, non la véritable latrie que demande notre foi, et qui ne convient qu’à la nature divine. Mais on approchera de ces images l’encens et le luminaire, comme on en use à l’égard de la croix, des Évangiles et des autres choses sacrées ; le tout suivant la pieuse coutume des anciens : car l’honneur de l’image passe à l’original ; et celui qui adore l’image adore le sujet qu’elle représente. Telle est la doctrine des saints Pères, et la tradition de l’Église catholique, répandue partout. Nous suivons ainsi le précepte de saint Paul, en retenant les traditions que nous avons reçues. Ceux donc qui osent penser ou enseigner autrement ; qui abolissent, comme les hérétiques, les traditions de l’Église ; qui introduisent des nouveautés, qui ôtent quelque chose de ce que l’on conserve dans l’église, l’Évangile, la croix, les images, ou les reliques des saints martyrs ; qui profanent les vases sacrés, ou les vénérables monastères : nous ordonnons qu’ils soient déposés, s’ils sont évêques ou clercs ; et excommuniés, s’ils sont moines ou laïques." (7e session)

Pour les pères conciliaires, les anges ne possèdent point de corps ; ils leur reconnaissent un corps éthéré, une subtile enveloppe de lumière, invisible habituellement aux hommes, et estiment qu'ils peuvent être représentés.

Le concile affirme la présence réelle du Christ dans l’eucharistie : « Il est évident que le Seigneur, ni les apôtres, ni les Pères n’ont jamais parlé de figure ; mais ils ont dit que l’eucharistie contient le corps même et le sang de Jésus-Christ ».

« Vu que certains sectateurs de la religion juive dans leur erreur ont imaginé de se moquer du Christ notre Dieu, feignant d’être chrétiens et reniant le Christ en secret, en gardant en cachette le sabbat et accomplissant d’autres rites de la religion juive : nous ordonnons qu’on n’admette de telles gens ni à la communion, ni aux offices, ni à l’Église, mais qu’ils restent juifs selon leur propre religion, et qu’ils ne fassent point baptiser leur enfant, ni n’achètent ou possèdent un esclave. Si cependant quelqu’un d’entre eux se convertit d’une foi sincère et confesse le christianisme de tout cœur, dévoilant publiquement leurs coutumes et leurs rites, au point de reprendre et corriger d’autres personnes, celui-là qu’on le reçoive et qu’on baptise lui et ses enfants et qu’on s’assure qu’ils ont renoncé aux manières de vivre juives ; s’il n’en est pas ainsi, qu’on ne les reçoive point ». (8e canon)

« Tous ces hochets enfantins et transports de furie bachique, que sont les pseudo-traités écrits contre les vénérables images, doivent être remis à l’évêché de Constantinople, pour qu’ils soient déposés avec le reste des livres hérétiques. S’il s’en trouve quelqu’un qui les garde en les cachant, si c’est un évêque ou un prêtre ou un diacre, qu’il soit déposé ; si c’est un laïc ou un moine, qu’il soit excommunié ». (9e canon)

« Défense aux femmes, soit libres, soit esclaves, d’habiter dans les maisons épiscopales ou dans les monastères ». (18e canon)

Le patriarche Tarasios écrit au pape Adrien pour lui rendre compte de ce qui s’est passé au concile : le pape Adrien approuve et confirme.
Les évêques des Gaules refusent cependant d’accepter ce concile, parce que les évêques d’Occident n’y ont pas pris part puisqu’ils n’y ont pas même été invités (il ne s’y est trouvé d’occidentaux que les légats du pape) et parce que l’usage des Gaules est, il est vrai, d’avoir des images, mais non de leur rendre un culte.
Charlemagne donne commission à quelques-uns d’entre eux de faire un recueil de ce que les saints Pères ont dit sur ce sujet. Cette compilation parait en 790, divisée en quatre livres appelés Livres Carolins. Deux ans après, Charlemagne l’adresse au pape Adrien en le priant de répondre aux questions soulevées par les évêques des Gaules. Le pape y répond article par article et montre que les Pères de Nicée ne se sont pas écartés de l’ancienne tradition de l’Église romaine ; mais ses réponses ne font point changer de sentiment aux Églises de France dont les évêques feront prendre un décret tout contraire à celui de Nicée sur le culte des images, par le concile de Francfort, en 794.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:03

SIMON PIERRE

Disciple et apôtre 

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et la Puissance de la Mort n’aura pas de force contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur terre sera lié aux cieux et tout ce que tu délieras sur terre sera délié aux cieux. » (Matthieu 16,18-19).
C’est en ces termes qu’à Césarée, 
[ltr]Jésus[/ltr]
 choisit Simon Bar Jonas (fils de Jonas) de Bethsaïde, pécheur sur le lac de Génésareth, qui vient de le reconnaître comme le Messie (Mt 16,16 ;Jean 6,68).

Jésus confie à Simon, qui apparaît partout comme le porte-parole des disciples, le soin de rassembler les hommes dans une communauté de fidèles et de transmettre une règle de foi sans faille : « Désormais tu seras pêcheur d’hommes » (Luc 5,10).
Dans la religion catholique, les papes sont les successeurs de Pierre ; ils ont les mêmes droits que lui sur le dogme et la communauté chrétienne.

Malgré sa traduction classique (Petros en grec), le nom "Céphas" (en araméen Kepha) imposé par le Christ à Simon (Mt 16,18 ; Jean 1,42 ; I Corinthiens 1,12 ; 15,5 ; Galates 1,18) signifie "rocher" plutôt que "pierre". Par la grâce de ce nouveau nom, qui exprime la tâche qui lui est assignée désormais, Simon Pierre participe à la solidité durable et à la fidélité inébranlable de Yahweh et de son Messie. Jésus lui annonce qu’il devra, après être revenu de son reniement (Marc 14,66-72, Luc 22,55-62), "affermir" ses frères (Luc 22,31-34).
Pierre a parmi les disciples une place prééminente : à Capharnaüm, c’est dans la maison de Pierre que Jésus demeure ordinairement (Marc 1,29).
C’est lui qui prend la parole au nom des autres (Mt 16,23 ; 18,21 ; 19,27), notamment au moment solennel où il reconnaît la messianité propre à Jésus (Mt 16,16 ; Jean 6,68).
Le message confié par les anges de la Résurrection aux saintes femmes (Mc 16,7) comporte une mention spéciale de Pierre.
Jean le laisse pénétrer le premier dans le tombeau (Jn 20,1-10).
Enfin et surtout le Christ ressuscité apparaît à Céphas avant de se manifester aux 12 (Luc 24,34 ; I Co 15,5).
Paul citera un ancien procès-verbal conciliaire, selon lequel le Ressuscité aurait confié à Pierre l’Évangile pour les circoncis (Galates 2, 7).
Paul, après sa conversion (en 34 ?), tout en ayant conscience de sa vocation particulière (Galates 1,15), monte à Jérusalem pour une quinzaine de jours afin d’y faire la connaissance deCéphas (Ga 1,18). Simon était probablement, aux yeux de Paul, l’homme le plus important de l’Église, et cela même si Paul ne lui a pas reconnu une primauté particulière.
Lors de l’incident d’Antioche (Ga 2,11-14) Paul sermonne Pierre en lui "résistant en face".
Pierre se trouve à la tête du groupe réuni au Cénacle (Actes 1,13).
Il préside à l’élection de Matthias (1,15).
Il juge Ananie et Saphire (5,1-11).
Au nom des autres Apôtres qui sont avec lui, il proclame aux foules la glorification messianique du Christ ressuscité et annonce le don de l’Esprit (2,14-36).
Il invite tous les hommes au baptême (2,37-41), y compris les païens (10,1-11,18).
Il inspecte toutes les Églises (9,32).
Au nom de Jésus il guérit les malades (3,1-10) et ressuscite un mort (9,36-42).
Sous une forme solennelle, et peut-être juridique, par trois fois, le Christ ressuscité confie à Pierre le soin du troupeau tout entier, agneaux et brebis (Jean 21,15-19).
C’est à la lumière de la parabole du Bon Pasteur (Jean 10,1-28) qu’il faut comprendre cette mission. Le bon pasteur sauve ses brebis, rassemblées en un seul troupeau (Jean 10,16 ; 11,52), et celles-ci ont la vie en abondance ; pour elles il livre même sa propre vie (10,11) ; aussi le Christ, en annonçant à Pierre son martyre futur, ajoute-t-il : « Suis-moi ! ».
S’il doit marcher sur les traces de son Maître, ce n’est pas seulement en donnant sa vie, c’est en communiquant la vie éternelle à ses brebis, afin qu’elles ne périssent jamais (10,28). 
En suivant le Christ, "Rocher, Pierre vivante (I Pierre 2), Pasteur" ayant le pouvoir d’admettre dans l’Eglise, c’est-à-dire de sauver de la mort les fidèles et de leur communiquer la vie divine, Pierre, qui renia Jésus à trois reprises avant que le coq ne chante (Matthieu 26, 69-75 ; Marc 14, 66-72 ; Luc 22, 54-61), est cependant le vicaire du Christ. 

Au début du livre des Actes des Apôtres, l’auteur décrit comment Pierre dirige la communauté mère de Jérusalem.
Après avoir dirigé l’Église d’abord avec les Douze, Pierre semble mener la barque pendant un certain temps comme membre du collège des colonnes (Galates 2, 9), triumvirat auquel appartiennent également Jacques le Juste, le "frère du Seigneur" [véritable frère de Jésus pour certains, cousin de Jésus pour d’autres (toujours confondu avec Jacques le Mineur, fils d’Alphée, dont on sait seulement qu’il fût l’un des 12) et auteur d’une épître] et Jean, fils de Zébédée.
Le triumvirat agit en concertation avec les Apôtres et les anciens.

Au cours des années quarante, Pierre doit céder sa place à Jacques, à la suite de quoi il exerce une activité missionnaire à l’extérieur de Jérusalem.
Peut-être y est-il contraint par la fraction judéo-chrétienne de stricte obédience, groupée autour de Jacques, qui estime que Pierre est trop favorable à la liberté devant la loi et à l’évangélisation des gentils et qu’il se rapproche un peu trop de la position de Paul ?

De 41 à 44, Hérode Agrippa Ier persécute les chrétiens pour s’attirer la sympathie des Juifs.
Les apôtres se dispersent et rejoignent les communautés juives de la diaspora ; ils fondent notamment la chrétienté d’Antioche (Syrie). Une ancienne tradition, dont la liturgie avait conservé le souvenir, fait de Pierre le premier évêque d’Antioche (Eusèbe, Histoire ecclésiastique) où il serait resté pendant 7 ans (?).
Les Actes décrivent trois persécutions successives : c’est au cours de la troisième, en 43 ou 44, que Jacques le majeur est martyrisé et que Pierre, après avoir été emprisonné à Jérusalem, est délivré miraculeusement (Actes 12,1-19).

La tradition qui fait siéger le prince des Apôtres de 42 à 67 est attestée par Eusèbe dans sa Chronique .

Vers 48, Pierre se trouve probablement à Antioche où Paul le réprimande (Galates 2, 11-14).

En 48, Pierre participe au "concile" de Jérusalem (Actes 15,1-29) et il disparaît de la scène à partir de 15,7.

Paul, lors de son dernier passage dans la capitale juive, trouve Jacques, le "frère du Seigneur", comme seul responsable de la communauté chrétienne (Actes 21,17-26).

Dans la seconde moitié des années cinquante, Paul atteste indirectement une activité missionnaire de Pierre : « N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres Apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? » (I Corinthiens 9, 5).

On peut supposer qu’au cours de ses voyages Simon s’est rendu en Galatie et à Corinthe, où il y avait un parti de Céphas (I Corinthiens 1, 12).
Même après le déclin de l’influence de Simon, un parti du Rocher pourrait avoir cherché à maintenir la primauté de l’apôtre Pierre pour l’Église universelle.

Cette primauté semble avoir été contestée dès le début : Paul semble polémiquer ici et là contre une prétention d’exclusivité de Céphas.
L’Evangile de Jean place le disciple favori à côté de Pierre dont il reconnaît pourtant la position privilégiée.
Selon l’Épître aux Éphésiens (2,20), l’Église est « édifiée sur le fondement des Apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire ».

Après la mort de Jacques en 62, les tendances antipétriniennes ont pu inciter les cercles favorables à Pierre à se prévaloir plus fermement encore de cet apôtre, afin de légitimer leur tradition et de faire valoir les droits de leur parti à la suprématie.

La suite de la vie de Pierre est obscure.
Il aurait prêché en Asie Mineure et en Grèce avant d’aller à Rome.
Les sources et les dernières découvertes archéologiques permettraient toutefois d’avancer que Pierre a bien subi le martyre à Rome sous l’empereur Néron.

Papias, évêque de Hiérapolis au début du IIe siècle, dit que, avant sa mort, Pierre raconta à Marc tout ce qu’il se rappelait de Jésus.

Selon 
[ltr]Origène[/ltr]
, les Actes de Pierre (apocryphes) et Jacques de Voragine (La légende dorée), le « Prince des Apôtres » fut crucifié sur le mont Vatican, le samedi 13 octobre 64, la tête en bas, parce qu’il ne s’estimait pas digne d’être supplicié de la même manière que le Christ.
Pour d’autres auteurs catholiques, Pierre occupa le Saint-Siège de l’an 42 au dimanche 29 juin 66 .
Selon d'autres encore, il exerça son pontificat de 32 à 67.

Dans l’imagerie médiévale, les 
[ltr]attributs de Pierre[/ltr]
 sont : la clef, le coq, la croix inversée et la tiare.
Saint Pierre est fêté (avec saint Paul) le 29 juin.

En 1953, on découvrit, sous le Vatican, des tombeaux remontant au règne de Vespasien et une inscription datant de 180 avec une invocation à saint Pierre.

Le 26 juin 1968, 
[ltr]Paul VI[/ltr]
 annonça que les reliques de l’apôtre Pierre avaient été retrouvées, au cours des fouilles sous la basilique, grâce aux travaux de Margherita Guarducci.
Mais, que penser de la découverte d’un ossuaire portant l’inscription "Simon bar Jonas" (Simon fils de Jonas) dans la nécropole judéo-chrétienne de Dominus Flevit à Jérusalem ? S’agit-il d’un homonyme ?

Les conciles œcuméniques - Page 2 Pierre
Saint Pierre, Marco Zoppo, XVe siècle


Evénements survenus durant le « pontificat » de Pierre

41 à 44.Hérode Agrippa Ier, fils d’Aristobule et de Bérénice, petit-fils de Hérode le Grand, roi de Judée et Samarie, persécute les chrétiens pour s’attirer la sympathie des Juifs (les Actes décrivent trois persécutions successives ; la troisième, qui est sûrement de l’année 43, entraîne le martyre de Jacques, le frère de l’évangéliste Jean, et l’arrestation de Pierre) : les apôtres se dispersent et rejoignent les communautés juives de la diaspora ; ils fondent notamment la chrétienté d’Antioche de Syrie (la première Eglise chrétienne) où apparaît le mot"chrétien" qui, bien qu’employé comme insulte, sera revendiqué par les membres de la communauté ; un violent incident y oppose Paul et Pierre à propos des rapports avec les païens (Galates 2,11-14).

42. Expédition du légat Suetonius Paulinus contre les Maures révoltés à l'instigation d'Aedemon, affranchi du roi numide Ptolémée ; Rome achève la conquête de la Maurétanie (Maroc et ouest de l'Algérie actuels), divisée en deux provinces : la Maurétanie Césarienne (capitale : Caesaria ou Cherchell) et la Maurétanie Tingitane (capitale : Tanger).

43. Janvier-mai : expédition chinoise pour réduire la révolte du fleuve Rouge, menée par le général chinois Ma Yuan ; suicide des sœurs Trung, le Vietnam devient une province chinoise. Au printemps, Pierre, après avoir été emprisonné à Jérusalem, est délivré miraculeusement ; il se rend à Antioche. Les Romains conquièrent la Lycie qui est réunie à la province de Pamphylie. Début de la première guerre de 
[ltr]Bretagne[/ltr]
 (jusqu'en 47). Conquête de la Lycie (Asie Mineure) par les Romains. Un édit de Claude applique la peine de l'homicide au maître qui tue son 
[ltr]esclave[/ltr]
 infirme ou malade. Selon un recensement ordonné par l'empereur Claude, 6.944.000 Juifs vivent alors dans l'Empire romain.

43 à 47. Les Romains conquièrent l’Angleterre (Bretagne). Débarquement de 4 légions romaines sous le commandement d'Aulus Plautius dans le Kent (Richborough). Fondation de la ville de Londinium (Londres). Prise de Camulodunum (Colchester) ; le sud de la Bretagne est organisé en province romaine avec Camulodunum pour capitale. Combats contre les 
[ltr]Icènes[/ltr]
.

44. Quelques jours avant la Pâque, martyre de 
[ltr]Jacques le Majeur[/ltr]
, frère de Jean l’évangéliste, décapité sur ordre d'Hérode Agrippa Ier (Actes 12,1) et vénéré à Saint-Jacques-de-Compostelle. En mai, mort d'Hérode Agrippa Ier, peut-être empoisonné par les Romains : d’après Flavius Josèphe, les troupes romaines de Césarée maudissent le souvenir d’Agrippa, entrent de force dans sa maison, violent ses filles et célèbrent sa mort publiquement par des fêtes et des libations. La Maurétanie est divisée en deux provinces romaines : Maurétanie Césarienne et Maurétanie Tingitane. Rattachement de l'île de Rhodes à l'Empire romain pour 9 ans. Selon la tradition, Pierre voyage jusqu'à Rome où il est reçu par Pudens, un sénateur converti 9

45. Expédition du général chinois Ma Yuan contre les Xiongnu et les Xianbei (près du Grand Khingan en Mandchourie). Paul et Barnabé se rendent en Pamphylie et en Lycaonie où se convertissent d’abord des 
[ltr]Juifs[/ltr]
 et des prosélytes (Actes, 13, 43 ; 14, 1), puis des païens (Actes, 13, 48). 28 juin, Claude ordonne que la garde du vêtement du grand-pontife aux prêtres du Temple de Jérusalem demeure toujours au pouvoir des Juifs. Famine en Judée.

46. Après le meurtre de son roi Rhémétalcès III, la Thrace devient une province de l'Empire romain. Rome et la frontière nord-est de l'Empire romain sont réunis par la « Route du Pô au Danube ». Tiberius Julius Alexander, un Juif apostat d'Alexandrie, devient procurateur de Judée (fin en 48) ; il fait face à la famine et fait exécuter Jacques et Simon, fils de Judas le Galiléen, probablement chefs du parti zélote.

47. 15 mars, le recensement indique qu'il y a 5.984.000 citoyens romains. Claude introduit le culte d’Attis, dieu phrygien de la végétation et parèdre de 
[ltr]Cybèle.[/ltr]
 Un édit de Claude recommande aux maîtres la douceur et le respect pour les 
[ltr]esclaves[/ltr]
 et les affranchis (les abus restent nombreux malgré l’émergence d’un réel humanisme inspiré par les stoïciens). En automne, révolte de tribus bretonnes, dirigée par le 
[ltr]Catuvellauni[/ltr]
 Caratacos, contre l'interdiction qui leur est faite de porter des armes (fin au printemps 48). Le général et consul Corbulo lance une offensive contre les 
[ltr]Frisons[/ltr]
 révoltés, mais est rappelé par Claude sur le Rhin pour combattre les 
[ltr]Chauques[/ltr]
. Claude organise l'ordre des haruspices (60 membres).

48. A la demande de l’aristocratie gauloise, l’empereur Claude (né à Lyon) fait admettre au Sénat romain les notables des 
[ltr]Gaules[/ltr]
. Claude accorde aux Gaulois qui sont déjà citoyens romains l’accès à la magistrature (un exemplaire de l’édit a été retrouvé au forum de Lyon) ; il accorde le droit de cité aux 
[ltr]Éduens[/ltr]
. Pierre est à Antioche (Syrie) ; ensuite, il ira prêcher en Asie Mineure, en Grèce puis retournera à Rome (58). Le "concile" de Jérusalem (Actes 15,1-29), dirigé par Jacques le Juste, le "frère du Seigneur", et auquel participe Pierre, décide que les païens devenus chrétiens devront seulement "s’abstenir des souillures des idoles, de la fornication, des chairs étouffées et du sang" ; ils sont donc dispensés de la 
[ltr]circoncision[/ltr]
 et, plus généralement, libres à l’égard de la loi mosaïque. Une émeute éclate à Jérusalem lors de la fête de Pâque quand un soldat romain montre son derrière à la foule ; elle est réprimée par le procurateur Ventidius Cumanus ; puis un soldat romain déchire et brûle un rouleau de la Loi de Moïse, et la foule juive se rend à Césarée pour exiger qu'il soit puni ; Cumanus fait exécuter le coupable pour éviter la révolte. En octobre, exécution de Messaline après qu'elle a voulu épouser son amant C. Silius.

49. A la suite de troubles, Claude chasse de Rome « les Juifs qui s'agitent à l'instigation de 
[ltr]Chrestus[/ltr]
 » selon Suétone ; ils ont vite l'autorisation de revenir.

Vers 50. Mort de Philon d’Alexandrie, dit "le juif", philosophe grec d’origine juive, né à Alexandrie vers 20 av. J.-C. ; sa philosophie, imprégnée de 
[ltr]Platon[/ltr]
 et de la Bible, a inspiré le néoplatonisme et la doctrine des Pères de l’Église ; on lui doit notamment des traités : Sur l’esclavage de l’insenséSur la liberté du sageSur la Providence, ainsi que des travaux d’exégèse (Questions et Solutions sur la Genèse et l’Exode).

50. Paul entreprend un nouveau voyage, cette fois avec Luc : après avoir traversé l’Asie Mineure, il atteint l’Europe et fonde des communautés à Philippes, à Athènes et à Corinthe où il habite un an et demi et travaille chez un fabricant de tentes. L'empereur Claude adopte Néron, fils d'Agrippine la Jeune, au détriment de Britannicus, fils de Messaline. Les troupes romaines de Pomponius Secundus, aidées d'auxiliaires 
[ltr]Vangions[/ltr]
 et 
[ltr]Némètes[/ltr]
, repoussent les 
[ltr]Chattes[/ltr]
 sur le Rhin. En Bretagne, le 
[ltr]Catuvellauni[/ltr]
 révolté Caratacos, à la tête des 
[ltr]Ordovices[/ltr]
et des 
[ltr]Silures[/ltr]
, est battu par les forces romaines de Publius Ostorius Scapula au fort de Caer Caradoc, sur la haute vallée de la Severn dans le Shropshire ; il parvient à fuir chez la reine des Brigantes, mais son frère Arviragus doit se rendre avec le reste de l'armée ; sa femme Eurgein, enceinte, et sa fille Gwladys sont capturées et envoyées comme otage à Rome. Construction des arènes de 
[ltr]Lutèce[/ltr]
 (5.000 habitants).

51. Cartismandua, reine des 
[ltr]Brigantes[/ltr]
, dans l’actuel Yorkshire (GB), est confirmée dans ses fonctions par l’empereur Claude, après avoir livré Caractacos, le rebelle 
[ltr]trinobante[/ltr]
, à Rome ; orgueilleuse et débauchée, elle sera chassée par son peuple. Le Sénat romain chasse les astrologues d'Italie. Des pèlerins galiléens sont assassinés dans un village de Samarie, ce qui déclenche une révolte en Galilée, le légat de Judée Cumanus ne punissant pas les meurtriers ; le bandit zélote Eléazar, fils de Deinaeus, met à sac le nord de la Samarie ; enfin, Cumanus intervient : il fait exécuter ou arrêter les pillards, sans pouvoir rétablir l'ordre.

52. 1er août : mise en service de l'Aqueduc de Claude à Rome. A la fin de l'année, selon la tradition, l'apôtre Thomas arrive à Cranganore au Kerala, pour évangéliser l'Inde ; il sera tué à Mylapore, aujourd'hui un quartier de Madras, en 72.

53. Un troisième voyage conduit Paul d’abord à Éphèse (où il reste trois ans et se met à dos les orfèvres de la ville qui vendent principalement des statuettes de la déesse Diane/Artémis ; il écrit l’Épître aux Galates et la Première Épître aux Corinthiens), puis à Corinthe où, durant l’hiver 57-58, il rédige l’Épître aux Romains (la plus longue des Épîtres de Paul, c’est la seule lettre qu’il adresse à une Église non fondée par lui) ; Paul est le premier à qualifier le
[ltr]Christ[/ltr]
 de "fils de Dieu" (Galates 2,20 ; Romains 8,3). Hérode Agrippa II cède ses droits sur le royaume de Chalcis et reçoit en échange l'ancienne tétrarchie de Philippe augmentée d'une partie de la Galilée et de la Pérée. Discours de Néron dans le Sénat romain en faveur d'Ilion, Rhodes, Apamée et Bologne : les habitants d'Ilion sont exemptés d'impôt ; Claude rend la liberté à Rhodes à la suite de la plaidoirie en grec du jeune Néron ; Apamée est exempté de tribut pour cinq ans pour se relever d'un tremblement de terre ; Bologne reçoit une aide financière pour sa reconstruction après un incendie. 

54. Corbulo est envoyé en Asie et prend la direction des opérations à la frontière de l'Arménie pour lutter contre les Parthes (fin en 64). Violences à Césarée à propos du statut de la ville et des droits civique des Juifs : Juifs et Syriens s'affrontent ; la garnison romaine, composée de Syriens, se range aux côtés des siens ; les Juifs, armées de gourdins et d'épées, se réunissent sur la place du marché ; le procurateur de Judée Antonius Felix ordonne à ses troupes de charger ; on demande l'arbitrage de Néron, qui tranche en faveur des Syriens, reléguant les Juifs au rang de citoyens de deuxième classe. Dans la nuit du 12 au 13 octobre, l’empereur Claude meurt empoisonné par son épouse Agrippine la Jeune dont le fils Néron lui succède au détriment de Britannicus (14 ans), son propre fils.

55. 11 février, Néron fait empoisonner Britannicus qu’Agrippine menace de mettre au pouvoir. Révolte en Arménie au début de l'année contre Rhadamiste qui doit fuir, laissant pour morte son épouse Zénobie, enceinte, qui sera recueillie par Tiridate ; Tiridate Ier est replacé sur le trône par son frère Vologèse Ier, lequel, occupé en Perse par la révolte de son fils Vardanès, traite avec le Romain Corbulo et lui envoie des otages ; la paix dure jusqu'en 58.

56. Guerre d'escarmouche entre Rome et les 
[ltr]Parthes[/ltr]
 en Arménie (fin en 57). Corbulo profite de l'accalmie pour rétablir la discipline.

57. 29 mars, Han Mingdi succède à l'empereur de Chine Guangwudi. 14 août, mort de 
[ltr]Marie[/ltr]
 de Nazareth, la mère de Jésus (à Gethsémani, Thomas trouvera son tombeau vide).

58. Au printemps, début de la campagne d'Arménie (fin en 63) : victoire de Corbulo contre Tiridate Ier d'Arménie et Vologèse Ier, roi des Parthes ; après le massacre de la garnison parthe de Volandum et la prise d'Artaxata, les armées romaines hivernent en Arménie. En Inde, les Kouchan profitent du conflit entre la Parthie et Rome pour prendre Herat, le Sistan, et l'Arachosie, ainsi que l'embouchure de l'Indus. Paul vient à Jérusalem au retour de son 3e voyage ; accusé par les Juifs d’avoir profané le Temple, après la Pentecôte, en y introduisant un chrétien incirconcis, il est arrêté par les soldats romains ; emprisonné à Césarée, il invoque sa citoyenneté romaine et fait appel à l’empereur. Paul est détenu 2 ans à Césarée après un procès auquel Hérode Agrippa II (Julius Marcus Agrippa II), l’allié des Romains, participe comme expert aux questions juives.

58-60. Epître de Jacques (le Juste).

59. Fin mars, Néron fait tuer sa mère Agrippine (elle est éventrée et décapitée dans son lit). En été, campagne d'Arménie : Corbulo prend Tigranocerte.

60. Printemps, campagne d'Arménie : Corbulo renverse Tiridate Ier et place Tigrane VI de Cappadoce sur le trône d'Arménie. En 
[ltr]Grande-Bretagne[/ltr]
, révolte de Boadicée (ou Boudicca), veuve du roi Prasutagus, reine et druidesse des 
[ltr]Icènes[/ltr]
 qui vivent dans ce qui constitue aujourd’hui les comtés de Norfolk et du Suffolk ; Boadicée (Boudicca), au sud de la Bretagne, se révolte à la suite de son humiliation par des soldats romains (elle a été fouettée publiquement et ses filles ont été violées) ; Camulodunum (Colchester), Verulamium (St Albans) et Londinium (Londres) sont pillées et incendiées par les rebelles ; des civils romains sont massacrés à Camulodunum et à Londinium ; Suetonius Paulinus dirige la répression (60-61). Le procurateur de Judée Antonius Felix est rappelé par Néron et remplacé par Porcius Festus, qui fait transférer à Rome Paul (Saül), qui, en tant que citoyen romain, a fait appel à l’empereur, pour y être jugé. Paul, en transfert vers Rome, est à Malte à la suite d'un naufrage : il y séjourne trois mois et convertit le gouverneur romain Publius.

60/61.
Martyre de l’apôtre et évangéliste Matthieu.
Matthieu, fils d'Alphée, portait d'abord le nom de Lévi. Publicain (fonctionnaire de l'impôt), il tenait le bureau de péage de Capharnaüm où il percevait le "portorium", à la fois douane, octroi et péage entre l'Etat du roi Hérode Antipas et celui de son frère, le tétrarque Philippe, quand il fut appelé par Jésus (Mathieu IX, 9 ; Marc II, 14 ; Luc V, 27-28). « Celui qui fraudait sur l’argent est devenu le dispensateur de la grâce. Celui qui fréquentait l’école de l’impiété est parvenu à l’enseignement de la piété. Celui qui était maître en cupidité est devenu docteur de la miséricorde ». (Pierre Chrysologue, Sermon 30)
La tradition, rapportée notamment dans La Légende dorée, dit qu'il prêcha en Égypte et en Éthiopie où, après avoir chassé les mages Zaroes et Arfaxat, et leurs dragons, il ressuscita le prince héritier Euphranor et baptisa le roi, la reine, la maison royale et le peuple tout entier. Le roi Eglippe (ou Egippus) étant mort, son frère Hirtace (ou Hirtacus) lui succéda et, pour mieux asseoir son pouvoir, entendit épouser Iphigénie, sa nièce, fille du feu roi, qui avait fait vœu de virginité et vivait recluse avec ses compagnes. Mais, au cours d’une messe à laquelle il convia le nouveau souverain, Matthieu fit un tel éloge de la virginité, invitant une vierge consacrée à mourir plutôt qu’à y renoncer, que Hirtace ordonna de le faire périr. Les bourreaux arrivèrent alors que Matthieu finissait la messe ; ils montèrent à l'autel et le tuèrent. Matthieu aurait été tué d’un coup de hache, arme avec laquelle il est souvent représenté.
Le corps de Matthieu fut d’abord conservé avec beaucoup de vénération dans la ville de Naddaver (lieu non situé aujourd’hui). En 956, il fut transféré à Salerne, dans le Royaume de Naples. Comme on se trouvait alors souvent en péril de guerre et que l’on craignait que quelqu’un s’emparât furtivement des reliques, on cacha le corps de Matthieu dans un endroit secret connu de quelques personnes. Près de cent vingt ans plus tard, sous le pontificat de 
[ltr]Grégoire VII[/ltr]
, on découvrit le caveau secret ce dont le Pape félicita Alfane, archevêque de Salerne. De Salerne, le chef (la tête, ndlr) de Matthieu fut transporté en France et déposé dans la cathédrale de Beauvais ; une partie de ce chef fut donnée au monastère de la Visitation Sainte-Marie de Chartres. La relique de Beauvais disparut pendant la révolution française en 1793. 
Saint Matthieu, fêté le 21 septembre, est le patron des agents des douanes.

61. Sous prétexte de faire cesser les sacrifices humains (selon Tacite, les autels étaient arrosés du sang des victimes et les dieux étaient consultés dans les entrailles humaines), les Romains massacrent les 
[ltr]druides[/ltr]
 réfugiés dans leur grand centre de l’île de Mona (Anglesey). Quelque part le long de la voie romaine appelée Watling Street, le général romain Suetonius Paulinus, de retour du Pays de Galles, est victorieux de la reine Boadicée qui se suicide. 400 esclaves sont exécutés à la suite de l'assassinat de leur maître, Pedanius Secundus, préfet de Rome, par l'un d'entre eux.
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:03

61-63. Paul est en liberté surveillée à Rome.

62. Martyre (jeté du haut d’une des tours du Temple, lapidé et achevé d’un coup de bâton de foulon) de Jacques le Juste, le « frère du Seigneur », ou Jacques le Mineur, considéré comme le premier évêque, le chef des Nazôréens de Jérusalem que le Grand Prêtre sadducéen Anne fils d'Anne fait éliminer. Printemps, Néron répudie son épouse Octavie (il l’exile et la fait assassiner). A Rome, remise en vigueur de la redoutable "loi de majesté" qui punit de mort toute atteinte à l’État romain, donc à l’empereur. 9 juin, mort de Claudia Octavia : répudiée puis exilée à Pandateria, elle est contrainte par Néron à s'ouvrir les veines ; Néron perd ainsi la sympathie du peuple ; il épouse Poppée qui lui donne une fille, Claudia Augusta, qui meurt quatre mois plus tard. Les Parthes reprennent la guerre en Arménie après l'échec de leur ambassade à Rome ; le légat Paetus ravage l'Arménie, puis prend ses quartiers d'hiver à Rhandeia, où il est battu par Vologèse Ier. 30 novembre, à Patras (Grèce), André, frère de Pierre, est crucifié en X (il aurait évangélisé les Scythes, entre les Carpathes et le Caucase) : « Rien n’a été promis à Pierre et à André par le Maître. Ils quittent leurs biens. Il nous faut considérer plutôt la volonté que la valeur des biens. Il quitte beaucoup celui qui ne garde rien pour lui. Il quitte beaucoup celui qui abandonne tout ce qu’il possède. Pierre et André abandonnèrent l’essentiel : l’un et l’autre renoncèrent au désir de posséder. » (Grégoire le Grand, Homélie sur l’Evangile).

63. A Rome, Paul est acquitté (il va peut-être en Espagne). L’empereur Galba donne droit de cité à 
[ltr]Lutèce[/ltr]
. Après la défaite infligée aux Romains de Paetus par les Parthes en 62, le Traité de Rhandeia (Cappadoce) fixe la frontière romano-Parthe sur l'Euphrate et accorde le trône d'Arménie à Tiridate Ier.

63 ou 64. A Jérusalem, martyre de Matthias.

64. Première épître de Pierre. Nuit du 18 au 19 jusqu’au 27 juillet, incendie (probablement accidentel) de Rome, qui a débuté dans des entrepôts, près du Cirque Maxime : Néron, en séjour à la campagne, regagne précipitamment la capitale de son empire ; soupçonné (responsable selon Pline l’Ancien), il attribue ce crime aux chrétiens et leur fait infliger les supplices les plus atroces, en présence des citoyens dont les maisons ont été brûlées et qui sont venus chercher un refuge sur la rive droite du Tibre, dans les jardins du Vatican ; « On insultait, dit Tacite, les chrétiens qui allaient mourir et l’on s’en amusait ; on les couvrait de peaux de bêtes pour les faire déchirer par les chiens ; on les attachait sur des croix ; quelquefois même on les allumait comme des torches pour servir, quand le jour tombait, à éclairer la nuit. Néron avait prêté ses jardins à ce spectacle, et, en même temps, il donnait des jeux dans le cirque, se mêlant parmi le peuple en habit de cocher et conduisant des chars » ; « On a dit que les juifs non-chrétiens auraient demandé l’élimination des Juifs chrétiens par l’intermédiaire de Poppée, épouse de Néron, convertie au 
[ltr]judaïsme[/ltr]
 ; selon le Talmud, Néron aurait adopté la religion juive » (Quid 2007) ; la mère de Néron, Agrippine la Jeune, pourrait aussi avoir été convertie au judaïsme ; à la fin de son règne, Néron se considérait comme le représentant sur terre du "dieu de la lumière" ; la persécution de Néron (jusqu’en 68) fera 2 à 3.000 morts. Lyon envoie une forte somme d'argent pour la reconstruction de Rome ; mais, pendant l'hiver 64-65, Lyon sera détruite à son tour par un violent incendie et Néron renverra leur participation aux Lyonnais. Samedi 13 octobre : crucifixion de Pierre dans le circus vaticanus, selon Origène, les Actes de Pierre (apocryphes) et Jacques de Voragine (La légende dorée) ; pour d’autres auteurs catholiques, Pierre aurait occupé le Saint-Siège de l’an 42 au dimanche 29 juin 66.

65. 12 ou 19 avril, échec de la conjuration de Pison (Caius Calpurnius Piso) du philosophe Sénèque et du poète Lucain, contre Néron qui les pousse au suicide. En été, Néron tue sa femme Poppée enceinte, d'un coup de pied dans le ventre parce qu'elle lui a reproché vertement de passer trop de temps aux jeux. En Chine, première référence officielle concernant la religion 
[ltr]bouddhiste[/ltr]


66. 25 janvier, passage de la comète de Halley. Paul est à nouveau emprisonné. Fin avril/mi-juin : paix entre Rome et les Parthes ; Néron couronne Tiridate Ier (un parthe), roi d’Arménie (ce dernier initie peut être Néron au 
[ltr]mithraïsme[/ltr]
). 16 mai, début de la 1ère révolte juive à cause de l’introduction du culte de l’Empereur (sanctuaire impérial à Jérusalem) ; Florus, procurateur de Judée, qui a volé de l'or dans le Trésor du temple de Jérusalem, fait saccager Jérusalem (3.600 tués). Dimanche 29 juin 66 810 crucifixion de Pierre (en 67, selon l'Annuario pontificio) ; voir 13 octobre 64. 14 août, en Judée, Eléazar, fils du grand-prêtre Ananie, à la tête des révoltés juifs radicaux, s'empare de la ville haute de Jérusalem après la tentative d'Agrippa II et de Bérénice de régler le conflit : Ananie est assassiné (7 septembre), les palais royaux incendiés et la garnison romaine massacrée. 13 septembre, massacre des Juifs à Césarée. 30 octobre, le gouverneur de Syrie Cestius Gallus attaque Jérusalem ; il s'empare du faubourg nord mais échoue devant le Temple et se retire. 8 novembre, les troupes de la XIIe légion de Cestius Gallus, gouverneur de Syrie, tombent dans une embuscade près de Beth-Horon. Un gouvernement à majorité pharisienne se constitue à Jérusalem, renversé par les zélotes Siméon bar Giora et Jean de Giscala ; les Sicaires s’emparent de Massada et résistent aux Romains. Exode des chrétiens à Pella (Luc 21,20). 

Les Mémoires de Pierre

Jean surnommé Marc, fidèle secrétaire de Pierre qui le traite comme un fils (1ère Epitre de Pierre 5, 13), rédige, à Rome, dans les années 60, les Mémoires de Pierre appelées Evangile selon saint Marc.

Les Epîtres de Pierre 

Les Epîtres de Pierre font partie des écritures canoniques.

- Première Épître de Pierre

La première Épître de Pierre est plutôt une homélie habillée en lettre. Il s'agit d'une suite d'exhortations morales qui se succèdent sans lien apparent. Quelques thèmes : la Rédemption, la régénération et vie nouvelle, la sainteté de vie, la charité fraternelle, l'épreuve et la souffrance, proximité de la fin, jugement des vivants et des morts. Les critiques, en majorité, considèrent que la première Épître de Pierre a été rédigée, entre 62 et 64 à Rome ("Babylone" étant le nom infamant de Rome), dans l’entourage de Pierre ou par l’un de ses proches collaborateurs (Silas, surnommé Silvain dans l'épître) et qu'elle était destinée à des païens convertis appartenant à des régions d’Asie Mineure. La tradition patristique (Irénée et Tertullien, entre autres) et l’enseignement ecclésiastique postérieur ont reconnu son origine pétrinienne. Cependant, le grec dans lequel ce document est écrit étant excellent (alors que Pierre était un pêcheur galiléen) et l’Ancien Testament y étant cité d’après le texte grec de la version des Septante (la langue maternelle de Pierre était l’araméen), certains le datent de l’époque du règne de Domitien (81-96) ou même de Trajan (98-117). Cette Epitre exhorte à vivre saintement dans la charité et l’amour du Christ, donne des directives sur les rapports sociaux des chrétiens entre eux et avec les païens, invite à imiter le Christ dans la souffrance et constate la fonction nécessaire de la souffrance dans l’expérience chrétienne.

[ltr]Voir[/ltr]
.

- Seconde Épître de Pierre

La seconde Épître de Pierre, dont l'auteur est "Syméon Pierre esclave", ne bénéficie, pour son authenticité, que de témoignages très faibles, et seulement à partir du IIIe siècle (
[ltr]Origène[/ltr]
). Aujourd’hui, cette authenticité est suspectée même par les exégètes catholiques. Sa ressemblance avec l’Épître de Jude est frappante. Des critiques pensent que l’Épître de Jude, antérieure, est la source de la seconde lettre dite de Pierre, qui lui a imposé certaines retouches (suppression des citations d’apocryphes tels que le Livre d’Hénoch et l’Assomption de Moïse). Cet écrit, manifestement pseudonymique et cependant canonique, pourrait dater des années 80-90. Il n'y a aucune précision sur les destinataires, on note cependant qu'il s'adresse à des païens et que leur foi est menacée par des faux docteurs. Les thèmes sont : la Parousie, rappel de la Transfiguration (divinité de Jésus), l'inspiration de l'Ecriture, la participation à la vie divine et enfin la connaissance religieuse.Les points majeurs de cette Epître sont les exhortations à mener une vie chrétienne authentique en vue de la parousie du Christ et les mises en garde contre les faux docteurs et les apostats et contre ceux qui doutent du retour du Christ.

[ltr]Voir[/ltr]
.

Les Actes de Pierre

Les actes de Pierre sont dits "apocryphes", c’est-à-dire non-reconnus comme canoniques par l’Eglise

- Actes de Pierre

Eusèbe (Histoire ecclésiastique) fait mention de cet ouvrage. Il est cité par Hippolyte, 
[ltr]Origène[/ltr]
et plusieurs autres. Il semble avoir été composé en 190 environ, en Syrie ou en Palestine.
On n’en possède pas le texte complet : la plus grande partie nous est parvenue dans une version latine appelée Actes de Verceil, Actus Vercellenses (à cause du lieu où fut découvert le manuscrit) mais dont le véritable titre est Actus Petri cum Simone.
Les Actes de Pierre, attribués par la tradition à
[ltr]Lin,[/ltr]
 sont mentionnés comme apocryphes dans le Rescrit d'
[ltr]Innocent I[/ltr]
 et le Décret de 
[ltr]Gélase[/ltr]
.
L’ouvrage raconte qu’après le départ de Paul de Rome pour l’Espagne, 
[ltr]Simon le Magicien[/ltr]
 arriva à Rome et troubla les chrétiens par ses miracles. À Jérusalem, le Christ apparut à Pierre et lui apprit que la communauté romaine avait succombé au charme de Simon. Pierre se rendit en toute hâte à Rome. Il reconquit les fidèles par un grand concours de miracles, où Simon et lui rivalisèrent d’originalité. La lutte suprême eut lieu sur le Forum d’où Simon s’envola vers le ciel ; mais il en retomba et mourut. Ce fut le triomphe pour Pierre : beaucoup de païens vinrent à lui. Ce fut aussi sa perte, car le préfet de Rome le fit mettre à mort.
Ce récit se trouve aussi dans un texte grec (Martyre du saint apôtre Pierre). On y lit l’épisode bien connu du "Quo vadis" et l’histoire de la crucifixion la tête en bas.
Les Actes de Pierre présentent d’emblée les caractéristiques d’un christianisme très archaïque dans lequel s’expriment des doctrines qui furent très tôt suspectes de subordinatianisme, de
[ltr]docétisme[/ltr]
, et surtout de l’ascétisme accusé qu’on appellera plus tard « 
[ltr]encratisme[/ltr]
 » et qui s’oppose au mariage et à la propriété des biens. Ces doctrines entraînèrent le discrédit de l’ouvrage, qui fut mis de côté au Ve siècle.

- Actes de Pierre et des Douze Apôtres

Assez bien conservé dans la bibliothèque du Caire (codex VI, 1), ce texte, découvert dans la région de Nag Hammadi, est différent des Actes de Pierre.
Il relate la mission de Pierre et des Apôtres, mission qui les entraîna dans une certaine ville où un marchand de perles, nommé Lithargoël, invitait les pauvres à se rendre dans sa propre cité. Renonçant à tout, Pierre et ses compagnons parvinrent à cette ville et Lithargoël, habillé en médecin, se révéla être le Christ.
Tout dénote dans ce texte un milieu d’origine judéo-chrétien et, plus précisément, syriaque : l’accent porté sur la prédilection pour les pauvres, la condamnation des riches, le jeûne, le dépouillement nécessaire pour parvenir à la cité céleste, l’aspect double d’ange et de guérisseur des âmes que revêt le Christ et, enfin, les symbolismes de la "perle" et de la "cité céleste".

- Acte de Pierre

Ce document (Berlin, papyrus IV) rapporte un épisode légendaire de la prédication de Pierre : il raconte comment la fille de l’apôtre échappe par la paralysie à un prétendant et comment celui-ci se convertit et meurt.

Les Apocalypses de Pierre

Les Apocalypses de Pierre sont dites "apocryphes", c’est-à-dire non-reconnues comme canoniques par l’Eglise.

- Apocalypse de Pierre

La plus importante des Apocalypses apocryphes, l’Apocalypse de Pierre, a été regardée comme canonique par plusieurs Pères de l’Église ancienne, en particulier par Clément d’Alexandrie ainsi que dans le Canon de Muratori (
[ltr]Hippolyte[/ltr]
 ?). Sozomène atteste qu’on la lisait après Pâques dans les églises de Palestine. Eusèbe de Césarée, au IVe siècle, puis Jérôme de Stridon la rejetèrent.
Le texte fut perdu, sauf quelques bribes, jusqu’à la fin du XIXe siècle. Un fragment grec en fut découvert en 1886 dans un tombeau d’Akhmim, en Haute-Égypte, avec un long passage de l’Évangile de Pierre.
Le livre est très ancien et peut dater du début du IIe siècle, au plus tard de 150. Il se présente comme une « révélation » faite par le Christ à Pierre, qui la transmet à son disciple Clément.
« Voilà, Pierre, je t’ai révélé et expliqué toutes choses. Va vers la ville qui domine sur l’Occident et bois la coupe que je t’ai promise, des mains du fils de celui qui est dans l’Hadès, afin qu’il commence à disparaître. Quant à toi, tu as été choisi à cause de la promesse que je t’ai faite. »
L’Apocalypse de Pierre donne une description du Ciel et de l’Enfer :
Le 
[ltr]paradis[/ltr]
 est un lieu situé hors de ce monde, resplendissant de lumière : « L’air même y est illuminé des rayons du soleil, et la terre y abonde en épices et en plantes produisant de belles fleurs incorruptibles qui jamais ne se fanent et portent des fruits bénis... Les habitants de cette région sont vêtus des mêmes vêtements qui rendent les anges brillants, et leur pays ressemble à leurs vêtements. »
Si la description du paradis est assez belle, l’énumération des supplices infernaux, jusque dans les plus minutieux détails, a quelque chose de repoussant.
Les enfants avortés sont confiés à un ange gardien, afin qu’ils obtiennent une destinée meilleure.
Ce tableau contrasté du Ciel et de l’Enfer a eu une très grande influence sur la littérature chrétienne, peut-être déjà sur le "Pasteur" d'Hermas et sur l’Apocalypse de Paul (apocryphe), ainsi que sur l’art chrétien dans ses représentations du Ciel et des Enfers.
Le livre développe des données puisées dans la Deuxième Épître de Pierre, concernant particulièrement la destruction du monde par le feu et l’importance extrême de la Transfiguration.

- Autre Apocalypse de Pierre

L’ouvrage, Codex VII – 3, de la bibliothèque du Caire, trouvé à Nag Hammadi, est également une Apocalypse de Pierre qui peut dater du IIIe siècle.
Dans ce texte, c’est le Sauveur lui-même qui explique les trois visions qu’a eues Pierre. La première concerne l’hostilité contre Jésus des prêtres du Temple et du peuple, aveugles et sans guide ; la deuxième est la crucifixion de Jésus, où le Sauveur fait la distinction entre celui dont les pieds et les mains sont percés de clous et le "Jésus vivant", lequel "est joyeux et rit" ; la troisième vision a pour objet Jésus ressuscité, enveloppé d’une "lumière ineffable" et entouré d’anges bénissant.

Évangile de Pierre

L’Evangile attribué à Pierre est dit "apocryphe", c’est-à-dire non-reconnu comme canoniques par l’Eglise.

Ecrit vers 100/130, l’Evangile de Pierre, d’origine syrienne, découvert dans la tombe d’un moine en Egypte en 1886, est classé dans les livres saints apocryphes.

« 1. Nul d’entre les juifs ne se lava les mains, ni Hérode ni l’un de ses juges. Et comme ils n’avaient pas voulu se laver les mains, Pilate se leva et partit.
2. Alors le roi Hérode ordonne que l’on emmène le Seigneur, disant : « Exécutez tous les ordres que je vous ai donnés à son sujet. »
3. Joseph, l’ami de Pilate et du Seigneur, se trouvait là ; sachant qu’on allait le crucifier, il se rendit chez Pilate et lui demanda le corps du Seigneur, en vue de sa sépulture.
4. Pilate fit demander le corps à Hérode.
5. Hérode répondit : « Frère Pilate, même si personne ne l’avait réclamé, nous l’ensevelissions, puisque le sabbat va commencer. Car il est écrit dans la loi : Que le soleil ne se couche pas sur un supplicié. » Et il le livra au peuple, avant le premier jour des Azymes, leur fête.
6. Ils saisirent le Seigneur et ils l’entraînaient en hâte, et disaient : « Emmenons le Fils de Dieu, maintenant que nous le tenons en notre pouvoir. »
7. Ils le revêtirent de pourpre et le firent asseoir sur une chaire de jugement, disant : « Juge selon la justice, roi d’Israël ! »
8. L’un d’eux apporta une couronne d’épine et la posa sur la tête du Seigneur.
9. D’autres, dans l’assistance, lui crachèrent au visage, d’autres le giflèrent, d’autres le piquaient avec un roseau, certains le flagellaient, disant : « Voilà les honneurs que nous devons au fils de Dieu !
10. Ils amenèrent deux malfaiteurs, entre lesquels ils crucifièrent le Seigneur. Et lui se taisait, comme s’il n’éprouvait aucune souffrance.
11. Lorsqu’ils avaient dressé la croix, ils y avaient inscrit : « Celui-ci est le roi d’Israël ».
12. Ils déposèrent ses vêtements devant lui et se les partagèrent en les tirant au sort.
13. Un des malfaiteurs les admonesta en ces termes : « Nos crimes nous ont mérité ce supplice, mais lui, qui est le sauveur des hommes, quel mal vous a-t-il fait ? »
14. Eux, pleins d’irritation, ordonnèrent de ne pas lui rompre les jambes, de peur que la mort ne mît un terme à ses souffrances.
15. Il était midi et l’obscurité se répandit par toute la Judée. Ils étaient inquiets: ils craignaient que le soleil ne se couchât alors qu’il vivait encore. Leur loi dit en effet que le soleil ne doit pas se coucher sur un supplicié. 
16. Et l’un d’entre eux dit : « Donnez-lui à boire du fiel mêlé de vinaigre. » Ils préparèrent le breuvage et le lui donnèrent.
17. Et ils accomplirent toutes choses, et ils amoncelèrent leurs fautes sur leurs têtes.
18. Beaucoup circulaient avec des torches, croyant que c’était la nuit, et ils tombèrent.
19. Et le Seigneur cria, disant : « Force, ô ma force, tu m’as abandonné ! » Ayant parlé, il fut élevé.
20. À cet instant, le voile du temple de Jérusalem se déchira en deux.
21. Alors ils retirèrent les clous des mains du Seigneur et l’étendirent sur le sol. Et toute la terre trembla, et il y eut une grande frayeur.
22. Puis le soleil se remit à briller: c’était la neuvième heure.
23. Les juifs se réjouirent, et donnèrent son corps à Joseph, afin qu’il l’ensevelît, puisqu’il avait vu tout le bien qu’il avait accompli.
24. Joseph prit le Seigneur, le lava, l’enveloppa dans un linceul et le porta dans son propre tombeau appelé jardin de Joseph.
25. Alors les juifs, les Anciens et les prêtres, conscients du mal qu’ils s’étaient fait à eux-mêmes, commencèrent à se frapper la poitrine et à dire : « Malheur à nos fautes ! Le jugement approche et la fin de Jérusalem ! »
26. Mes compagnons et moi étions dans l’affliction. Blessés dans nos âmes, nous nous tenions cachés, car ils nous recherchaient, ainsi que des malfaiteurs, et comme si nous voulions incendier le temple.
27. Nous jeûnions de surcroît, et restions assis dans le deuil et les larmes, nuit et jour, jusqu’au sabbat.
28. Les scribes, les pharisiens et les anciens se réunirent entre eux, parce qu’ils avaient appris que tout le peuple murmurait et se frappait la poitrine, disant : « Si ces signes inouïs se sont produit à sa mort, voyez comme il était juste ! »
29. Inquiets, les Anciens vinrent trouver Pilate et le supplièrent en ces termes :
30. "Donne-nous des soldats. Nous surveillerons son tombeau pendant trois jours, de peur que ses disciples ne viennent le dérober, que le peuple l’imagine ressuscité des morts et ne cherche à nous nuire."
31. Pilate leur donna le centurion Petronius avec des soldats pour garder le sépulcre. Des Anciens et des scribes les accompagnèrent au tombeau.
32. Ayant roulé la grande pierre, tous, aidés du centurion et des soldats la poussèrent à la porte du sépulcre.
33. Ils y apposèrent sept sceaux, puis ils dressèrent une tente et montèrent la garde.
34. Le lendemain, au commencement du sabbat, de Jérusalem et des environs arriva une foule qui voulait voir le sépulcre scellé.
35. Dans la nuit qui précéda le dimanche, tandis que les soldats relevaient la garde, deux par deux, une grande voix retentit dans le ciel.
36. Et ils virent s’ouvrir les cieux et deux hommes, nimbés de lumière, en descendre et s’approcher du tombeau.
37. La pierre qui avait été placée à la porte roula d’elle-même, et se rangea de côté, et le tombeau s’ouvrit et les deux jeunes gens entrèrent.
38. À cette vue, les soldats réveillèrent le centurion et les Anciens, qui étaient là, eux aussi à monter la garde.
39. Et quand ils leurs eurent raconté ce qu’ils avaient vu, ils virent à nouveau trois hommes sortir du tombeau ; deux d’entre eux soutenaient le troisième et une croix les suivait.
40. Et tandis que la tête des deux premiers atteignait le ciel, celle de l’homme qu’ils conduisaient par la main dépassait les cieux : « As-tu annoncé la nouvelle à ceux qui dorment ? »
42. Et de la croix on entendit la réponse : « oui ».
43. Ces gens combinaient entre eux d’aller rapporter ces prodiges à Pilate.
44. Ils en débattaient encore, quand on vit à nouveau les cieux s’ouvrir et un homme descendre et entrer dans le sépulcre.
45. A ce spectacle, le centurion et son escorte, dans la nuit, coururent chez Pilate, abandonnant le tombeau dont ils assuraient la garde, et en grand émoi, ils racontèrent tout ce qu’ils avaient vu, disant : « Il était véritablement le fils de Dieu. »
46. Pilate répondit : « Je suis pur du sang du fils de Dieu. C’est vous qui l’avez voulu ? »
47. S’étant approchés, tous le priaient et le suppliaient d’ordonner au centurion et à ses soldats de ne répéter à personne ce qu’ils avaient vu.
48. « Mieux vaut pour nous, disaient-ils, nous charger du plus grand péché devant Dieu, que de tomber aux mains du peuple juif et d’être lapidés. »
49. Pilate donna donc ordre au centurion et aux soldats de ne pas souffler mot.
50. Le dimanche matin, Marie de Magdala, disciple du Seigneur, craintive à cause des juifs, parce qu’ils étaient enflammés de colère, n’avait pas accompli au tombeau les devoirs que les femmes ont coutume d’acquitter vis-à-vis des morts qui leur sont chers.
51. Elle prit avec elle ses amies et entra dans le sépulcre où il avait été déposé.
52. Craignant d’être aperçues des juifs, elles disaient : « Puisque le jour où il a été crucifié nous n’avons pu pleurer et nous frapper la poitrine, faisons-le au moins aujourd’hui sur sa tombe.
53. Mais qui nous roulera la pierre que l’on a placée à la porte du sépulcre, pour que nous puissions rentrer, nous asseoir auprès de lui et remplir notre office ?
54. La pierre est grande et nous craignons que l’on ne nous voie. Si la force nous manque, jetons au moins devant la porte les offrandes que nous apportons en souvenir de lui ! Pleurons et frappons-nous la poitrine jusqu’à l’heure de rentrer chez nous. »
55. À leur arrivée, elles trouvèrent le tombeau ouvert. Elles s’approchèrent et se penchèrent pour regarder. Et elles virent un jeune homme, assis au milieu du tombeau. Il était beau et habillé d’un vêtement éblouissant.
56. Il leur dit : « Pourquoi êtes-vous venues? Qui cherchez-vous ? Ne serait-ce pas le crucifié ? Il est ressuscité et il est parti. Si vous ne me croyez pas, baissait-vous et regardez l’endroit où il gisait. Il n’y est pas, puisqu’il est ressuscité et qu’il s’en est allé là d’où il a été envoyé. »
57. Alors les femmes, épouvantées, s’enfuirent.
58. C’était le jour des Azymes, et beaucoup s’en retournaient chez eux, la fête étant finie.
59. Nous les douze disciples du Seigneur, nous pleurions, nous étions dans le désarroi. Et chacun, consterné par ces évènements, rentra chez lui.
60. Moi, Simon Pierre et André mon frère, nous primes nos filets et gagnâmes la haute mer... Et Lévi était avec nous, fils d’Alphée, que le Seigneur...»

Citations

Pierre a précédé, Paul a suivi. Aimons donc leur foi, leur existence, leurs travaux, leurs souffrances ! Aimons les objets de leur confession et de leur prédication ! (
[ltr]Augustin d'Hippone[/ltr]
, + 430, Sermon pour la fête des saints Pierre et Paul)

Rien n’a été promis à Pierre et à André par le Maître. Ils quittent leurs biens. Il nous faut considérer plutôt la volonté que la valeur des biens. Il quitte beaucoup, celui qui ne garde rien pour lui. Il quitte beaucoup, celui qui abandonne tout ce qu’il possède. Pierre et André abandonnèrent l’essentiel : l’un et l’autre renoncèrent au désir de posséder. (
[ltr]Grégoire le Grand[/ltr]
, pape 590-604, Homélie sur l’Evangile)

N’est-ce pas dans la foi et la doctrine de Pierre que l’édifice de l’Eglise est fondé, jusqu’à ce que nous parvenions tous en Christ jusqu’à l’état de l’homme parfait, dans l’unité de la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu ? [Thomas Beckett (+ 1170) à l’évêque Gilbert]

Pierre paraît le premier en toutes manières : le premier à confesser la foi ; le premier dans l’obligation d’exercer l’amour ; le premier de tous les apôtres qui vit le Seigneur ressuscité des morts, comme il en avait été le premier témoin devant tout le peuple ; le premier quand il fallut remplir le nombre des apôtres ; le premier qui confirma la foi par un miracle ; le premier à convertir les Juifs ; le premier à recevoir les gentils ; le premier partout. (…) tout concourt à établir sa primauté ; oui, tout, jusqu’à ses fautes. (Bossuet + 1704)

Qu'on ne dise donc point, qu'on ne pense point que ce ministère de saint Pierre finit avec lui : ce qui doit servir de soutien à une Eglise éternelle, ne peut jamais avoir de fin. Pierre vivra dans ses successeurs, Pierre parlera toujours dans sa Chaire : c'est ce que disent les Pères ; c'est ce que confirment six cent trente Evêques, au Concile de Chalcédoine (...) Ainsi l'Eglise Romaine est toujours Vierge ; la foi Romaine est toujours la foi de l'Eglise ; on croit toujours ce qu'on a cru, la même voix retentit partout ; et Pierre demeure, dans ses successeurs, le fondement des fidèles. C'est Jésus-Christ qui l'a dit ; et le ciel et la terre passeront plutôt que sa parole. » (Bossuet, Sermon sur l'Unité de l'Eglise)

Heureux les peuples qui sont unis à Pierre dans la personne des papes ses successeurs. Ils marchent sur la route du salut tandis que tous ceux qui se trouvent hors de cette route et n’appartiennent pas à l’union de Pierre n’ont aucun espoir de salut. Car Jésus-Christ nous assure que la sainteté et le salut ne se peuvent trouver que dans l’union avec Pierre, sur qui repose le fondement inamovible de son Eglise. (Jean Bosco, + 1888) 

L'autre jour j'ai rêvé que je me trouvais devant les portes du 
[ltr]paradis[/ltr]
. Et saint Pierre me disait : "Retourne sur Terre, il n'y a pas de bidonville ici". (Mère Teresa +1997)

Lors de sa première rencontre avec Pierre, Jésus, fixant son regard sur lui, changea son nom. De Simon, désormais il s’appellerait Pierre. Comme dans l’Ancien Testament, ce changement de nom préfigure une mission. À plusieurs reprises, dans l’Évangile, Jésus a des attentions spécifiques à l’égard de Pierre. Il loge chez lui à Capharnaüm. Il monte dans sa barque lors de la pêche miraculeuse. Il lui lave en premier les pieds le soir du Jeudi Saint. Il prie pour que sa foi ne défaille pas et qu’il encourage ses frères. Conscient de cela, Pierre, au nom des autres disciples, demande l’explication d’une parabole, le sens exact d’un précepte ou encore la récompense promise à ceux qui ont tout quitté. De même, c’est Pierre qui fera la profession de foi de Césarée : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». De la bouche de Jésus, il recevra alors sa mission : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Cette position de prééminence fera aussi que Jean lui cédera la première place pour entrer dans le tombeau, au matin de la résurrection. Paul lui-même reconnaîtra aussi cette prééminence. Le fait que la mission de confirmer ses frères dans la foi soit conférée à Pierre lors de la dernière Cène montre que l’Église, qui naît du mémorial célébré dans l’Eucharistie, a, dans le ministère confié à Pierre, l’un de ses éléments constitutifs. (
[ltr]Benoît XVI[/ltr]
, 7/6/2006, source : VIS)

Scandaleux ! Pour éviter les importuns, saint Pierre a installé un judas sur la porte du paradis... (Michel Galabru, Pensées, répliques et anecdotes, 2006)

Dictons météorologiques et proverbe

A la Saint-Pierre, coq chantant est présage de mauvais temps.
S'il pleut la veille de la Saint-Pierre, la vigne est réduite au tiers.
Saint-Pierre et Paul pluvieux est pour trente jours dangereux.

Qui loue Saint-Pierre ne blâme Saint-Paul. (Proverbe français)




Notes
1 En mourant, Prasutagus, roi des Icènes en Bretagne, légua à Néron et à ses filles tous ses Etats, à la condition que sa veuve, Boadicée (ou Boudicca), lui succède et transmette ensuite le sceptre à ses deux filles. Il espérait ainsi préserver son royaume de l’envahissement des armées romaines. L’empereur accepta l’héritage ; mais, au lieu de protéger la reine, il l’abandonna aux violences des généraux et des soldats romains. Le territoire des Icéniens fut ravagé ; les richesses de Prasutagus dispersées, et Boadicée dut supporter les plus indignes traitements. Elle fut livrée avec ses filles à une troupe de soldats, qui lui arrachèrent ses vêtements, la frappèrent de verges, et lui offrirent le spectacle le plus affreux pour une mère : le viol de ses deux filles. Alors la nation entière se souleva : les Trinobantes et autres peuples, qui supportaient avec peine leur esclavage, se joignirent aux Icéniens. Boudicca, à la tête d’une importante armée, détruisit la colonie romaine de Camulodunum (Colchester), mit à sac Londinium et Veralamium (Londres et Saint-Albans) et, selon l’historien romain Tacite, tua 70 000 Romains ; mais Suetonius Paulinus, gouverneur de l’île de Bretagne, parvint à décimer son armée ; en désespoir de cause, Boudicca s’empoisonna avec ses filles.
2 Jacques le Juste, le « frère du Seigneur », ou Jacques le Mineur, considéré comme le premier évêque, est généralement confondu, en Occident, avec l’un des 12, Jacques fils d’Alphée, dont on ne sait presque rien. Auteur de l’épître de Jacques, il fut, durant le Concile apostolique tenu en 49, le premier à affirmer que les gentils pouvaient être admis dans l’Église sans être soumis à la 
[ltr]circoncision[/ltr]
. Recopiant Hégésippe, Eusèbe de Césarée et Jérôme de Stridon écrivent : « Il a toujours conservé sa virginité et sa pureté entière. Nazaréen, c'est-à-dire consacré à Dieu dès sa naissance, il ne coupa jamais ses cheveux ni sa barbe, n'usa ni de vin, ni bains, ni d'huile pour oindre ses membres, ne porta point de sandales, n'usa pour ses vêtements que du lin. Ses prostrations à terre dans la prière étaient si fréquentes que la peau de ses genoux s'était endurcie comme celle du chameau. Son éminente sainteté lui valut le surnom de Juste par excellence. » Hégésippe dit que Jacques fut enterré près du Temple, sur le lieu même de son martyre. "Si un frère ou une sœur sont nus, s’ils manquent de leur nourriture quotidienne et que l’un d’entre vous dise : "Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous", sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi en est-il de la foi. Si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte." (Epître de Jacques 2, 15-17)
D’abord prêtre inspecteur aux premiers temps du christianisme, l’évêque, du grec "episkopos" (surveillant), est devenu peu à peu le dignitaire le plus élevé dans la hiérarchie chrétienne. Dans l’Église catholique, l’évêque est le chef spirituel d’un diocèse ou d’un évêché et siège dans une cathédrale. Nommé par le Saint-Siège, l’évêque administre les sacrements et ordonne les prêtres. Les évêques sont reconnaissables aux attributs qui symbolisent leurs fonctions : la crosse du pasteur, la 
[ltr]mitre[/ltr]
 violette (3.000 ans avant l’ère chrétienne, les prêtres sumériens d’En-Ki étaient coiffés de la mitre du dieu-poisson de la médecine et de la magie) et l’anneau.
4 Matthias, pêcheur ou cultivateur galiléen, était l’un des 72 disciples qui suivirent Jésus pendant tout son ministère public (Actes 1, 23-26). Après l’Ascension de Jésus, il fut désigné par un tirage au sort, à la courte paille, pour remplacer Judas. Certains l’ont identifié avec Nathanaël ou Zachée. On pense que Matthias évangélisa la Cappadoce et connut le martyr, en 63 ou 64, à Jérusalem, où il fut assommé puis décapité. Les reliques de Matthias, fêté le 14 mai, se trouvent à Trèves, en Allemagne. Dans l’art médiéval, il est représenté tenant une croix, un livre ou une hache (comme Matthieu). On lui attribue un texte apocryphe : les Traditions. "Le commencement de la connaissance, c’est d’admirer les êtres, comme dit Platon dans le Théétète et Matthias dans les Traditions, quand il invite à admirer ce qui est présent." (Clément d’Alexandrie, Stromates II, 9,4).
Lucius Annaeus Seneca, dit Sénèque, philosophe latin, né à Cordoue vers 4 av. J.-C., étudia d’abord l’éloquence, puis suivit les leçons de 3 philosophes : Attale (stoïcien), Fabianus et Sotion (pythagoriciens). De retour d’un exil en Corse (41 à 49), il fut le précepteur de Néron. Celui-ci, devenu empereur, l’impliqua dans la conjuration de Pison et lui donna l’ordre de se suicider : il s’ouvrit les veines sans trembler. On retiendra sa morale proche du 
[ltr]stoïcisme[/ltr]
, développée dans les Quaestiones naturales. Sa sagesse est de cultiver sa volonté pour mettre son bonheur dans la vertu et non dans les hasards de la fortune. Son originalité est dans la pénétration avec laquelle il a discerné les vices et les maux de ses contemporains et dans la place accordée aux devoirs de pitié et d’humanité (contre l’
[ltr]esclavage[/ltr]
, les 
[ltr]gladiateurs[/ltr]
, etc.). Ses idées lui ont valu d’être consulté non seulement par les philosophes, mais par les Pères de l’Église et les moralistes chrétiens.
6 Vocabulaire de théologie biblique. Ed. du Cerf. 1977.
7 
[ltr]http://www.mediterranee-antique.fr/Aute ... CJC_43.htm[/ltr]

8 Dictionnaire de statistique religieuse et de l'art de vérifier les dates... Par Louis de Mas Latrie Migne. 1851
9 Histoire De L'Eglise, Volume 1, p. 281. Par Antoine Godeau. 1680
10 Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles ... Par Louis Sébastien Le Nain de Tillemont. 1701
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:04

L’iconoclasme byzantin

Le terme "iconoclasme" (du grec "eikon"= image et "kloein" = briser) désigne toute doctrine et tout mouvement qui s'élèvent contre l'utilisation religieuse d'images (icônes), notamment celui qui ravagea l'Empire byzantin aux VIIIe et IXe siècles.
Le néologisme "iconoclasti"e est la disposition à être partisan de l'iconoclasme, à briser les images.
Le partisan de l'iconoclasme ou de l'iconoclastie est un "iconoclaste".

En opposition au courant iconoclaste, "l'iconodulie" ou "iconodoulie", est un courant de pensée favorable aux icônes et à leur vénération.
"L'iconolâtrie" est l'adoration des icônes.

"L’icône" est la représentation religieuse peinte sur bois que l'on rencontre surtout dans les églises chrétiennes orientales.
D'une grande beauté artistique, les icônes font souvent, dans l'Église orthodoxe, l'objet d'une véritable vénération et de nombreux pèlerinages.

C'est par obéissance au deuxième commandement du Décalogue : « Tu ne te feras pas d'idole (image) ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel » (Exode 20,4-6), qu'il est interdit, dans de nombreux cultes issus de la Bible, de représenter un être divin ou une autre entité. Ce commandement a pour but de lutter contre "l’idolâtrie" (adoration des images ou d'une divinité sculptée ou peinte).

Dans le judaïsme, puis dans le christianisme et l'islam, les cultes rendus aux idoles ainsi que leur représentation étaient absolument interdits.
À l'origine, la chrétienté a interdit les images ("Petits enfants, gardez-vous des idoles." ) ; elle représentait toutefois des symboles tels que la croix, l'agneau, le poisson, l'étoile de la Nativité et quelques autres manifestations du mystère chrétien.
Au Moyen Âge, l'interdit disparut, et de nombreuses images, notamment sculptées, de Jésus, de la Vierge et des saints ornèrent les monuments romans et clunisiens, provoquant une réaction de saint Bernard et des cisterciens qui dénoncèrent ces débordements imagiers et prônèrent un retour à la rigueur et au dépouillement.

Chronologie historique

Vers 725 l’empereur byzantin Léon III et quelques évêques d’Asie Mineure, amorcent une propagande contre l’icône, surtout celle du Christ.

En 726, l’empereur détruit une image du Christ très vénérée qui se trouve au-dessus de la porte de bronze de son palais à Constantinople et proscrit les images par un décret désavoué par le patriarche Germain qui abdique, et réprouvé à Rome, par le pape Grégoire II, et à Jérusalem par le moine Jean de Damas.
L’argument opposé à l'iconoclasme, formulé par Jean Mansour (dit Jean de Damas ou Jean Damascène + 749), théologien syrien et père de l'Église, consiste à affirmer que cette doctrine renie l'un des principes fondamentaux de la foi chrétienne : la doctrine de l'incarnation. La naissance du Christ en tant qu'homme permet sa représentation qui, dans un certain sens, participe de la divinité, à l'instar du sujet évoqué. Le rejet des images correspond donc au rejet de leur sujet.
« Lorsque Celui qui existe de toute éternité dans la forme de Dieu, s’est dépouillé en assumant la forme d’esclave, devenant ainsi limité dans la quantité et la qualité, ayant revêtu la marque de la chair, alors figure-Le sur une planche et expose à la vue de tous Celui qui a voulu apparaître. » (Jean Damascène).




Les conciles œcuméniques - Page 2 Jeandamascus
Jean de Damas,
d’après une peinture murale du monastère de Varlaam des Météores (Grèce)


En 727, dans un concile, Grégoire II fait excommunier Léon et condamner l’iconoclasme.
Ligué avec les Lombards contre l'empereur Léon l'Isaurien et les iconoclastes, le pape soulève l'Italie contre la puissance impériale ; l’empereur, de son côté, veut le faire déposer et arme même des meurtriers contre lui. C'est le premier épisode de la crise iconoclaste, d’une politique impériale de destruction des images sacrées, confirmée par un nouvel édit interdisant la vénération des images en 730.

En 732, un concile romain, réuni par  Grégoire III (731-741), condamne l’iconoclasme et excommunie les iconoclastes.

Mais l’iconoclasme atteint son point culminant sous le règne de Constantin V Copronyme (741-775), fils et successeur de Léon III le fondateur de "l’aniconisme" 1 byzantin, lorsque des moines subissent le martyre pour défendre les images.
Constantin V, fait condamner le culte des images comme idolâtrie lors d’un concile qui se déroule au palais d'Hieria du 10 février au 8 août 754 : "Toute image résultant de l'art maléfique des peintres, quels que soient les couleurs et les matériaux utilisés, doit être rejetée, éliminée, condamnée..."
En 764, Constantin V fait détruire dans le Milion la fresque des six conciles œcuméniques et la remplace par une représentation des jeux de l’hippodrome et de son cocher préféré.

Le 6 février 780, Byzance connaît un renouveau de l'iconoclasme après la mort du patriarche de Constantinople Nicétas. Le 8 septembre, Irène, épouse de l’empereur byzantin Léon IV, est chargée, à la mort de son mari, de la tutelle de son fils Constantin VI (âgé de dix ans) et couronnée en même temps que lui ; au cours de la même année, elle déjoue un complot vraisemblablement fomenté par les iconoclastes dans le but de placer sur le trône le demi-frère de Léon IV, Nicéphore.

En 787, la régente Irène et le patriarche de Constantinople, Tarasios (ou Taraise), organisent le deuxième concile de Nicée (septième concile œcuménique et dernier concile considéré comme œcuménique par les orthodoxes) qui reconnaît la légitimité du culte des images. Tarasios qui conduit les « débats », le fait avec habileté. Le décret doctrinal du concile est très mesuré ; les iconodoules obtiennent satisfaction ; les évêques compromis sont accueillis avec compréhension ; l’honneur de l’Empire est sauf car personne ne souffle mot des doléances du pape Adrien Ier qui réclame un retour aux frontières juridictionnelles d’avant l’iconoclasme.
Charlemagne ne reconnaît pas toutes les clauses du concile de Nicée et envoie un ambassadeur à Rome présenter au pape 85 remontrances : les Libri Carolini, publiés en 791, affirment que c’est effectivement une erreur de détruire les icônes, mais que c’en est aussi une d’imposer leur vénération.
A la suite du concile de Francfort, en juin 794, Charlemagne prend parti contre l’iconoclasme.

L’empereur Léon V l’Arménien réunit en 815 un deuxième concile iconoclaste dans la cathédrale Sainte-Sophie, présidé par le patriarche Théodote.

Le pape Pascal Ier (817-824) établit à Rome une maison de refuge pour les Grecs qui fuient la persécution des iconoclastes.

En 824, le basileus Michel II écrit au carolingien Louis le Pieux une lettre de justification où il expose ce qu’est devenue dans la pratique la dévotion aux icônes et demande l’appui de Rome. En guise de réponse, le pape Eugène II prescrit l’adoration des images, ce qui lui est reproché par le concile de Paris de 825.

La querelle prend fin, en 843, avec la condamnation finale de l'iconoclasme au concile de l'Orthodoxie, sous le patronage de l'impératrice Théodora II (régente au nom de son fils Michel III) assistée par le moine Méthode.
A partir de ce moment, tous les ennemis des images sont poursuivis et traqués comme des bêtes fauves ; les pauliciens qui, comme descendants des gnostiques, se sont toujours montrés d'ardents iconoclastes, sont en butte à d'horribles persécutions.
Les icônes ne seront plus contestées mais elles devront être exécutées selon de rigoureux principes théologiques. La vénération ne va pas à la représentation matérielle mais au prototype, la personne de ceux qui sont représentés et dont l’image fixe la présence.

Le mouvement iconoclaste affaiblit la position de l'Empire en suscitant des querelles internes et en exacerbant les différends avec la papauté, qui commença à abandonner l'alliance avec Byzance pour se tourner vers les Francs.

L'apparition de l'iconoclasme (vers 725) et sa condamnation lors des conciles de 787 et 843 furent en définitive le résultat de décisions plus impériales qu'ecclésiastiques, les conciles ne faisant que répondre aux ordres impériaux.

Citations

Nous n'adorons pas les croix ; nous ne désirons pas même en avoir des représentations. (Minucius Félix, IIe/IIIe s.)

Images et religion sont incompatibles. (Lucius Caecilius Firmianus dit Lactantius + vers 325)

Ce que l'écrit procure aux gens qui lisent, la peinture le fournit aux analphabètes. (Grégoire I, +604)

Ce n’est pas la matière que j’adore mais le créateur de la matière qui, à cause de moi, s’est fait matière, a choisi sa demeure dans la matière. Par la matière, il a établi mon salut. En effet, "le Verbe s’est fait chair et il a dressé sa tente parmi nous"… Cette matière, je l’honore comme prégnante de l’énergie et de la grâce de Dieu. (Jean de Damas 676-749, Discours sur les images, 730)

[.] Notre agenouillement devant l’icône du Fils incarné n’est pas l’adoration de son icône, mais l’agenouillement devant le Fils incarné qui est une gloire pour nous. (Triode orthodoxe pour le temps pascal)

Iconoclastes, ce ne sont pas tant les idoles de pierre, de bois ou de métal que vous devez rejeter, mais les idoles de chair ! (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)


Note
1 "L'aniconisme" est l'absence de représentations matérielles du monde naturel et surnaturel dans différentes cultures, en particulier dans les religions monothéistes telles que le judaïsme et l'islam ([ltr]http://fr.wikipedia.org/wiki/Aniconisme[/ltr]).
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:05

La sainteté. 
Vies de saints. 
Reliques et attributs des saints.


Le culte des martyrs


Dès les premiers temps de la chrétienté, les fidèles rendent des honneurs à ceux qui, pour témoigner de la vérité de la religion, ont sacrifié leur vie, et mérité par là, le nom de "martyrs" (du grec "martus, marturos" = témoin).
Ils élèvent sur les tombeaux qui renferment leurs restes (reliques) des autels sur lesquels ils célèbrent les saints mystères.
Puis ils exhument leurs corps de leur première sépulture pour les transporter dans des églises érigées en leur honneur où ils leur rendaient un culte particulier.
Ils fêtent régulièrement l'anniversaire de leur martyre (la date de leur naissance au ciel). La présentation des saints selon l'ordre du calendrier relève d'une très ancienne tradition.

Reliques


Les reliques, du latin "reliquiae" (restes), sont les vestiges d’un important personnage ou les témoignages d’un grand événement : ossements, morceaux de vêtements, instruments de supplice (pour les martyrs), morceaux de bannières portées lors de batailles illustres, pages manuscrites, etc.
Parmi les reliques les plus importantes du christianisme se trouvent les morceaux de la vraie 
[ltr]Croix[/ltr]
, possédés par de nombreuses cathédrales, et la Couronne du 
[ltr]Christ[/ltr]
 (ou seulement ses épines) pour qui Louis IX fit édifier la Sainte-Chapelle de Paris.
Le trafic des reliques, auxquelles on prête des pouvoirs miraculeux, tient une place importante dans l’économie médiévale.
Le protestantisme proscrit rigoureusement le culte des reliques.
La dévotion envers les reliques est également très forte dans les religions asiatiques où elles sont l’objet de nombreux pèlerinages : outre des témoignages du passage terrestre de
[ltr]Bouddha[/ltr]
, les reliques du sage Atisha ("le noble maître", l’un des grands saints du 
[ltr]bouddhisme tibétain[/ltr]
, auteur de La Lampe qui montre le chemin de l’éveil, mort en 1054) sont pieusement conservées au Tibet dans le monastère de Ne-thang, où elles attirent de nombreux pèlerins.

Dès les premiers siècles, l'autel surmonte les reliques d'un saint.
On met les corps ou les restes d’un martyr ou d’un saint dans une petite construction, appelée "confession", crypte de petites dimensions, enterrée d’une partie de sa hauteur, qui supportait l’autel.
Au Moyen Âge, l’Église exige que tout autel consacré contienne une ou plusieurs reliques. 
Aujourd'hui encore on place des reliques dans l'autel, dont la masse est appelée le "tombeau" de l'autel.

En 787, le 
[ltr]deuxième concile de Nicée[/ltr]
, septième concile œcuménique, décrète : « Ceux (...) qui ôtent quelque chose de ce que l’on conserve dans l’église, l’Évangile, la croix, les images, ou les reliques des saints martyrs ; qui profanent les vases sacrés, ou les vénérables monastères : nous ordonnons qu’ils soient déposés, s’ils sont évêques ou clercs ; et excommuniés, s’ils sont moines ou laïques. » (7e session)

En 1084, le concile de Constantinople approuve la vénération des reliques.

En 1274, le 
[ltr]deuxième concile de Lyon[/ltr]
, quatorzième concile œcuménique, interdit la vénération des reliques récentes non encore authentifiées.

En 1543, dans son Traité des reliques, le théologien protestant, Jean Calvin (Jehan Cauvin, 1509-1564) dénonce la multiplication des objets (14 clous de la Croix, 4 couronnes d’épines, etc.).

Le 
[ltr]concile de Trente[/ltr]
, dix-neuvième concile œcuménique (1545-1563), décrète : "Le concile enjoint au clergé de veiller à ce que les enfants reçoivent au 
[ltr]baptême[/ltr]
 le nom d’un saint qui leur servira de modèle. Il autorise la pratique de la vénération des reliques et formule des règles destinées à s’assurer de leur authenticité".

De nombreuses reliques fantaisistes proviennent de Constantinople depuis le Xe siècle : prépuces de 
[ltr]Jésus[/ltr]
, cordon ombilical, gouttes de lait de la 
[ltr]Vierge[/ltr]
, bout de 
[ltr]crèche[/ltr]
, morceaux des pains multipliés par Jésus, poils de la barbe de Noé, etc.
Que penser de ces reliques de la 
[ltr]circoncision[/ltr]
 de Jésus encore vénérées à l'époque moderne : un couteau à Compiègne, des linges maculés de sang [abbaye de Coulombs (Eure et Loir), cathédrale de Poitiers, Hildesheim (Allemagne), Anvers (Belgique)] et même plusieurs prépuces : 1 à Calcata en Italie (volé en 1983), 1 à Rome, 1 à Chartres, 1 à Anvers et 1 au Puy-en-Velay ?

Sainteté, béatification et canonisation


Définition

Le modèle de sainteté est donné par la vie du 
[ltr]Christ[/ltr]
.
En un sens général, on appelle "saints" les morts qui sont censés posséder le bonheur du ciel.
Le saint (qui sacrifie sa vie corporelle à sa vie spirituelle) se distingue du sage (qui conçoit la vertu comme un équilibre entre désirs physiques et aspirations spirituelles) et du héros (dont la destinée est une réalisation physique ou une réalisation historique). En d'autres termes, le héros a un destin uniquement terrestre ; le sage équilibre la part des besoins physiques et des aspirations spirituelles ; le saint ne veut vivre que de la vie de l'esprit.
La notion de sainteté est spécifiquement chrétienne, dans la mesure où le détachement spirituel est lié à l'idée de souffrances physiques. Il y a, dans la sainteté, quelque chose de dramatique, qui est absolument étranger à la sérénité de l'ascèse hindoue. L'ascète n'est pas celui qui surmonte sa vie physique, mais celui qui ne la sent pas : le fakir n'a rien de commun avec le saint.

Chronologie historique

Dès les premiers temps de la chrétienté, les fidèles rendent des honneurs à ceux qui, pour témoigner de la vérité de la religion, ont sacrifié leur vie, et mérité par là, le nom de "martyrs" (témoins). Ils élèvent sur les tombeaux qui renferment leurs restes (reliques) des autels sur lesquels ils célèbrent les saints mystères. Ils érigent des églises en leur honneur et fêtent l'anniversaire de leur martyre.
Dans la célébration des saints mystères, on a recours à leur intercession pour implorer les grâces du Seigneur ; on demande à Dieu une place à leur côté. Ces prières, consacrées dans leur formule définitive, sont parvenues jusqu'à nous avec le nom des premiers martyrs, dans ce qu'on appelle le "canon de la messe" ; ce qui explique le mot de "canonisation" employé dans le sens de déclaration de sainteté.

Pour éviter des erreurs, Cyprien de Carthage (+ 258) ordonne de prendre des informations exactes sur ceux qui sont morts pour la foi, et de lui envoyer une relation détaillée de leur martyre.

Plus tard, le nombre des martyrs diminuant avec la fin des persécutions, on accorde le titre de saints et un culte spécial aux simples confesseurs qui se sont distingués par leurs vertus.

A la fin du VIème, Grégoire de Tours témoigne de la diffusion du culte des saints dans les campagnes.

A l’origine, ce sont les évêques qui canonisent, puis, vers les XIIe-XIIIe siècle, le pape finira par faire autorité.

En 754, le roi Pépin prie instamment le pape 
[ltr]Etienne III[/ltr]
(ou II) de mettre l'évêque Suibert au nombre des saints.

En 799/800, le concile de Riesbach (Bavière) crée une fête nouvelle, la 
[ltr]Toussaint[/ltr]
, aux calendes de novembre (l'idée vient d'Alcuin, abbé à Tours, mais originaire d'Angleterre ; d’ailleurs, Tours sera le seul lieu de France où la Toussaint sera fêtée). En Angleterre, la fête de tous les saints est célébrée le 1er novembre. La coutume de fêter tous les saints se répand en Occident, mais chaque Église le fait à une date différente (13 mai à Rome).

Ce n'est qu'en 835 que la fête de la Toussaint est transférée au 1er novembre, par 
[ltr]Grégoire IV[/ltr]
. A l’occasion de la venue en France de ce pape en 837, la fête est instituée sur tout le territoire de l'Empire carolingien par Louis Ier le Pieux, 3ème fils de Charlemagne et empereur d'Occident (toutefois, la Toussaint ne sera adoptée à Angers qu’en 1314).

Le 11 juin 993, le pape 
[ltr]Jean XV[/ltr]
 fait paraître la première bulle de canonisation connue afin de proclamer la sainteté d'Ulric ou Ulrich ou Udalric (890-973), évêque d’Augsbourg, mort vingt ans plus tôt.

Le terme "canonizare" (canoniser) apparaît dans la bulle adressée au comte de Mantoue où 
[ltr]Benoît VIII[/ltr]
(1012-1024) confirme le culte de l’ermite Siméon de Padolirone mort en 1016.

En 1153, Gautier de Pontoise est canonisé par l’évêque de Rouen (jusqu’au XIIe siècle, le procès est instruit par les évêques qui font la déclaration de béatification pour leurs propres diocèses).

C’est en vain que, sous 
[ltr]Alexandre III[/ltr]
, le décret papal du 6 juillet 1170 et le 
[ltr]concile de Latran III[/ltr]
 en 1179, réservent au seul pontife de Rome le droit d'autoriser la vénération d'un saint.

En 1208, les évêques de France, les plus indépendants de la chrétienté, reconnaissent au pape le droit exclusif de canonisation (l'archevêque de Vienne écrit dans ce sens).

En 1215, le 
[ltr]quatrième concile du Latran[/ltr]
, 12e concile œcuménique, reconnaît que le pape a le monopole de la canonisation.

En 1234, l’introduction du bref Audivimus dans les Décrétales de 
[ltr]Grégoire IX[/ltr]
 consacre, en droit du moins, cette prérogative papale.


[ltr]Innocent IV[/ltr]
 (1243-1254) définit la canonisation : « Canoniser consiste à décider en toute régularité et de façon canonique qu’un saint soit honoré comme tel, c’est-à-dire qu’il lui sera rendu un culte solennel comme on le fait pour les saints de la même catégorie : s’il s’agit d’un confesseur, que l’on célèbre pour lui l’office des confesseurs ; s’il s’agit d’un martyr, l’office des martyrs, et ainsi de suite. »

En 1373, Witikind, évêque de Minden, canonise l'évêque Félicien.

Au XVIème, les protestants rejettent le culte des saints, le Christ étant l'unique médiateur entre Dieu et les hommes.

En 1563, le 
[ltr]concile de Trente[/ltr]
 décrète : « Les saints qui règnent avec Jésus-Christ offrent à Dieu des prières pour les humains. C'est une chose bonne et utile de les invoquer et supplier humblement, pour obtenir des grâces et des faveurs de Dieu, par son fils Jésus-Christ, qui est notre seul rédempteur et notre sauveur. » (De invocatione, veneratione et reliquiis sanctorum et de sacris imaginibus, XXVème session)

Le 22 janvier 1588, par la constitution Immensa Aeterni Dei
[ltr]Sixte Quint[/ltr]
 crée la congrégation des Rites, à laquelle il confie, entre autres, le soin de traiter des causes des saints, avec les deux étapes désormais obligatoires : la béatification consacrant un culte limité à un lieu ou à un ordre, et la canonisation consacrant un culte universel.


[ltr]Urbain VIII[/ltr]
, dans deux constitutions promulguées en 1625 et 1634 (Cælestis Jerusalem) définit des règles strictes en matière de béatification et de canonisation.

Prospero Lambertini (futur pape 
[ltr]Benoît XIV[/ltr]
) précise la procédure de béatification et de canonisation dans son traité De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione (1734-1758) qui fera autorité jusqu’à la réforme du droit canon de 1917 : « Dès que la réputation de sainteté de quelqu'un est fortement entrée dans l'esprit du peuple et qu'on cite des miracles dus à son intervention, l’Église procède à l'instruction de la cause. Une triple enquête est faite par l'ordinaire : 1° sur la vie du fidèle ; 2° sur les miracles qu'on lui attribue ; 3° sur ses écrits. Elle est ensuite envoyée à Rome pour être soumise à une congrégation spéciale, sur l'ordre du pape. Le résultat de ce premier examen donne lieu à ce qu'on appelle la béatification, qui précède ordinairement la canonisation. Ce n'est qu'après quelque temps que la cause est de nouveau soumise à une autre congrégation et longuement débattue, entre l'avocat de Dieu ou défenseur de celui qui est proposé pour être canonisé, et l'avocat du diable ou son accusateur. Enfin le tribunal, suffisamment éclairé par ces débats, déclare qu'il y a lieu ou qu'il n'y a pas lieu à la canonisation, laquelle, dans l'affirmative, est définitivement décrétée par le pape. »
La canonisation est l’acte officiel de l'Église catholique pour admettre une personne défunte parmi les saints. Elle est l'aboutissement d'un procès ayant permis d'examiner le cas de cette personne à Rome, devant la congrégation des Rites. Au terme de la procédure de canonisation, au cours de laquelle un "avocat de Dieu" s'oppose à un "avocat du Diable", les cardinaux donnent leur avis au pape qui prend la décision finale. La cérémonie solennelle est célébrée à Saint-Pierre de Rome, puis le bienheureux devenu saint reçoit une place dans le calendrier afin qu'il puisse être fêté à date fixe. 

Le 27 mai 1917, par la bulle Providentissima 
[ltr]Benoît XV[/ltr]
 promulgue le Codex Iuris Canonici (nouveau code de droit canonique élaboré par 
[ltr]Pie X[/ltr]
 et Pietro Gasparri, entrant en vigueur le jour de la Pentecôte 1918 soit le 19 mai) appelé aujourd'hui Codex Iuris Senior ou Code de Droit Canon de 1917 ; le Code stipule (art. 2101) : "La discussion sur les vertus ou le martyre ne peut être commencée que cinquante ans après la mort du serviteur de Dieu."

Le 6 février 1930, par motu proprio, 
[ltr]Pie XI[/ltr]
 institue une section historique à la congrégation des Rites, à laquelle sont confiées les causes "historiques" (celles qui nécessitent une étude critique) ; en 1939 il renverra aux évêques concernés l’instruction de ces causes, rendant superflu tout procès romain.


[ltr]Paul VI[/ltr]
établit que, pour toute cause, ancienne ou récente, on ne fera plus qu’un procès, instruit par l’évêque avec l’autorisation du Saint-Siège (lettre apostolique Sanctitas clarior du 19 mars 1969). Il institue, le 8 mai de la même année, la congrégation pour les Causes des saints.

Selon la constitution apostolique Divinis perfectionis magister de 
[ltr]Jean-Paul II[/ltr]
 (25 janvier 1983), il appartient à l’ordinaire (l’évêque diocésain) d’ouvrir la procédure en vue de la béatification d’un serviteur de Dieu soit d’office, soit à la demande de fidèles. Il confie à un postulateur le soin de mener une enquête sur la vie de la personne et, le cas échéant, sur ses écrits. Si ces enquêtes sont positives, il transmet le dossier à la congrégation pour les Causes des saints, où le collège des Rapporteurs étudie, avec l’aide de collaborateurs externes, les causes qui lui sont confiées, puis prépare le dossier ou positio sur les vertus ou/et le martyre du serviteur de Dieu. Une commission spéciale étudie la question des miracles, avec des médecins et des théologiens. Il appartient aux consulteurs de la congrégation de voter la validité et la recevabilité de diverses démarches : leurs conclusions sont soumises aux cardinaux et évêques de la congrégation, qui étudient encore le cas avant de remettre leur avis au pape : c’est à ce dernier seul que revient de droit la décision sur la béatification, puis sur la canonisation. Une déclaration de "vénérabilité", décret reconnaissant "l’héroïcité des vertus du serviteur de Dieu", précède l'étape de la béatification.
Le serviteur de Dieu est "béatifié" (proclamé "bienheureux") s'il est reconnu qu'un miracle a eu lieu par son intercession après sa mort. Si un deuxième miracle est reconnu, il est "canonisé" (proclamé "saint").
Le culte public du bienheureux n'est autorisé que là où le Saint-Siège le prévoit. Celui du saint est autorisé, voire même prescrit, partout dans l'Église universelle. La canonisation est une sentence définitive, irréformable, sur la sainteté de la personne. Elle engage l'autorité suprême du pape et touche au dogme de l'
[ltr]infaillibilité pontificale[/ltr]
.

Le 7 février 1983, sont promulguées les Normes pour la cause des saints (Novæ leges pro causis sanctorum) : l'article 9a stipule que les évêques doivent attendre cinq ans après la mort de la personne concernée avant d'introduire sa cause.

Le 7 avril 1983, le cardinal Palazzini, Préfet de la Congrégation chargé de suivre l’examen des causes de béatification et de canonisation, note qu'on constate actuellement "une très notable augmentation du nombre de miracles signalés dans le monde".

Au début de son pontificat (2005), 
[ltr]Benoît XVI[/ltr]
 décide que la proclamation solennelle des bienheureux aura lieu désormais dans leur diocèse d’origine et non plus au Vatican, comme il était d’usage sous le pontificat de Jean-Paul II.

Dans l’Instruction Sanctorum Mater du 17 mai 2007, publiée le 18 février 2008, la Congrégation pour les causes des saints explique le déroulement précis d’une enquête diocésaine et invite les évêques à faire preuve de plus de rigueur. Avant d’entreprendre l’enquête, "l’évêque devra procéder à certaines vérifications déterminantes pour prendre sa décision", notamment en ce qui concerne la réputation de sainteté ou de martyre qui doit être " spontanée et non pas procurée artificiellement".

Le 3 avril 2014, le pape 
[ltr]François[/ltr]
 procède à trois canonisations équipollentes (sans la mise en oeuvre des procédures et en usant de son ministère pétrinien), celle de François de Laval, de Marie de l'Incarnation et de José de Anchieta. Cette canonisation n’est pas arbitraire car elle est bien motivée ; en effet, elle ne peut avoir lieu que quand sont réunies trois conditions précises : existence antique du culte, attestation constante et commune d’historiens dignes de foi sur les vertus ou sur le martyre et une renommée ininterrompue de miracles. (source :
[ltr]VIS[/ltr]

[ltr])[/ltr]

Le 27 avril, le pape François canonise le pape 
[ltr]Jean XXIII[/ltr]
, sans qu’un miracle attribué à l’intercession de celui-ci et survenu après sa béatification ait été vérifié canoniquement, et 
[ltr]Jean Paul II[/ltr]
 : "nous déclarons et définissons saints les bienheureux Jean XXIII et Jean Paul II, et nous les inscrivons dans le catalogue des saints et établissons que dans toute l'Eglise ils soient dévotement honorés parmi les saints".

Vies de saints


Les premières vies de saints sont rédigées pour leurs commémorations annuelles, et des recueils en sont composés pour l'utilisation liturgique.
Avec le temps, certains saints quittent le niveau simplement local et viennent enrichir des calendriers plus généraux, tels que le Martyrologe romain ou le Synaxaire de Constantinople.

Hagiographie


Née de l'importance donnée au Moyen Âge à la vénération due aux saints de l'Église chrétienne, l'hagiographie, texte biographique relatant la vie d'un saint ("hagies" : saint en grec), trouve ses sources principales dans les Actes des martyrs, dans les différents martyrologes et ménologes (calendriers des martyrs de l'Église byzantine), ainsi que dans les enquêtes et les bulles de canonisation.

Martyrologes


Le Martyrologe d'Eusèbe de Césarée (265-340, évêque de Césarée en Palestine) traduit en latin par Jérôme (345-419) fut célèbre dans les premiers siècles de l'Église.
On connaît aussi le Martyrologe de Bède (dit le Vénérable, moine anglo-saxon, 672-735) continué par Florus (diacre de Lyon du IXe siècle), ceux de Raban Maur (780-856, abbé de Fulda et archevêque de Mayence), d'Oengus (Angus) le Culdee (évêque-abbé de Tamlact près de Dublin, +824), de Wandelbert de Prüm (moine du diocèse de Trèves) publié vers 848, d'Adon (archevêque de Vienne sur le Rhône de 859 à 875) composé sur l'ordre de Charles le Chauve et publié en 858, d'Usuard (moine à Saint-Germain-des-Prés entre 841 et 847) terminé vers 860, de Notker (moine de Saint-Gall) publié en 894, du chroniqueur Dithmar (évêque de Merseburg +1018), de Nevelon (moine de Corbie) vers 1089, d'Augustin Bellin de Padoue, de Georgii Vespucci publié à Florence en 1486, de François Maruli (Maurolycus) publié en 1568, de Van der Meulen dit Molanus (1533-1585) paru en 1573 et de Pierre Galesini (protonotaire apostolique) publié en 1578.
Les Protestants ont aussi les leurs : ceux de Fox, de Bray et de Clarke.


[ltr]Damase Ier[/ltr]
, pape de 366 à 384, ami d'Ambroise et de Jérôme, son secrétaire, à qui il commande la Vulgate, entreprend un recensement précis des tombes des martyrs romains, restaure les catacombes et crée systématiquement des sanctuaires souterrains pour mettre en valeur ces tombes et permettre aux pèlerins de les vénérer.
Il rédige pour chacun des martyrs une notice plus ou moins longue résumant son histoire comme celle figurant sur le célèbre tombeau du jeune martyr Tarcisius.
Ces textes sont gravés par le calligraphe officiel du pape, Furius Dyonisius Philocalus, qui, lui-même, en signe plusieurs.

Jacques de Voragine, archevêque de Gênes rédige, entre 1250 et 1280, La Légende dorée (Legenda aurea), vaste compilation d’histoires des vies et des martyres de saints mêlées d’épisodes de la vie du Christ.

En 1568, le Martyrologe romain est refondu et sa première véritable édition paraît.


[ltr]Grégoire XIII[/ltr]
 confie au cardinal Baronius la rédaction définitive du Martyrologe Romain (1586).

En 1607, le père Héribert Rosweyde (1569-1629), 
[ltr]jésuite[/ltr]
d’Anvers, dresse une liste de treize cents vies de saints.
Il édite, en 1615, un important recueil de vies de saints moines des premiers siècles, les Vitae patrum.
La masse de notes et de copies qu’il laisse à sa mort, en 1629, sont confiées à un autre jésuite belge, Jean Bolland (1596-1665), dit Johannes Bollandus, lequel modifie les projets de son prédécesseur et décide d’imprimer tous les textes et tous les renseignements concernant les saints classés selon les jours de leurs fêtes. Cela vaut à Bolland d’être considéré comme le fondateur de l’entreprise à laquelle il laissera son nom. Il s’adjoint un autre jésuite, Godefroid Henskens, dit Henschenius (1601-1681).
En 1643, Bolland et Henskens publient à Anvers le premier volume des Acta sanctorum, recueils de vies de saints, sous forme de calendrier.
En 1659, un troisième jésuite entre dans l’équipe, Daniel Papebroch, dit Papenbrochius (1628-1714). Plus encore que ses deux aînés, celui-ci applique une méthode critique qui fait l’admiration des contemporains. Cependant certaines affirmations de Papebroch suscitent une controverse avec les Bénédictins. Puis, quand il démolit les légendes relatives à l’origine de l’ordre des Carmes, ceux-ci expriment tant de réclamations qu’ils obtiennent la condamnation des Acta sanctorum par l’
[ltr]Inquisition[/ltr]
 espagnole, sentence qui n'est pas reprise par le Saint-Office.
En 1837, des jésuites belges reconstituent la Société des bollandistes.
A partir de 1876, le père Charles de Smedt (1831-1911) fait appliquer les principes de la critique moderne. Tous les textes concernant les saints sont édités avec leurs variantes et leurs remaniements de manière à permettre de faire non seulement l’histoire des saints, mais aussi celle de leur légende.

En 2001, l’Eglise catholique publie une nouvelle édition du Martyrologe.

En 2014, il y a environ 10.000 saints recensés dans la liste officielle de l’Eglise, soit celle du martyrologe romain pour l'Église catholique romaine, soit dans les synaxaires des Églises orthodoxes ou orientales.

Représentation et attributs des saints


Peints ou sculptés, les saints sont représentés avec leurs attributs.

Abbé bénédictin avec sa crosse : Gilles.
Abbesse bénédictine avec parfois le livre de la Règle sur lequel sont disposés deux yeux : Odile.
Abbesse avec un calice, un lis et un ostensoir : 
[ltr]Claire[/ltr]
.
Agneau : Agnès.
Agneau (homme vêtu d'une peau de mouton tenant un) : 
[ltr]Jean-Baptiste[/ltr]
.
Aigle : Jean l'Évangéliste.
Aigle survolant la tête d'un homme : Médard.
Ailes (Homme avec des) : Matthieu.
Ancre (pape avec sa tiare et une) : 
[ltr]Clément[/ltr]

Ange avec un poisson : 
[ltr]Raphaël.[/ltr]

Ange (Femme accompagnée d'un) : Dorothée.
Ange tenant un lis : 
[ltr]Gabriel[/ltr]
.
Ange tenant une balance : Jonas.
Ange tenant un rouleau ou un livre : 
[ltr]Uriel[/ltr]
.
Ange tenant une épée flamboyante : 
[ltr]Jophiel[/ltr]
.
Ange portant une couronne d'épines et un roseau : 
[ltr]Haniel[/ltr]

Ange terrassant un dragon : 
[ltr]Michel[/ltr]
.
Araignée avec calice : Conrad
Balai : 
[ltr]Marthe[/ltr]
, Pétronille
Balance (ange tenant une) : Jonas.
Bannière avec sept étoiles (militaire aux cheveux crépus, en armure, tenant une épée et une) : Maurice.
Barbe : portée par les frères convers ou lais.
Bâton : Barthélemy ou Jacques le Mineur.
Bâton de pèlerin, branche d'olivier et évangile selon saint Matthieu : Barnabé.
Bâton en forme de T : Antoine.
Bâton et épi de blé ; Gaudérique.
Bêche : Fiacre.
Bergère tenant un cierge qu'un diable essaie d'éteindre : Geneviève.
Biche : Gilles.
Blé (en gerbe, avec serpe et paire de bœufs) : Isidore
Bœuf ou taureau : Luc
Bœufs (paire de) : Isidore
Bourdon (bâton de pèlerin) et coquilles : 
[ltr]Jacques le Majeur[/ltr]
, Roch.
Bouteille de parfum : 3 saintes femmes dont 
[ltr]Marie-Madeleine[/ltr]

Brebis : les Justes.
Bure franciscaine (la), un livre, l'Enfant Jésus, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys : 
[ltr]Antoine de Padoue[/ltr]
.
Cabestan (homme aux intestins enroulés autour d’un) : Elme.
Cailloux (Evêque tenant, dans la main gauche, les Evangiles sur lesquels sont posés trois petits) : Liboire évêque du Mans (+390).
Calice (abbesse avec un), un lis et un ostensoir : 
[ltr]Claire[/ltr]

Calice ou coupe (d'où sort un dragon ou un serpent) : Jean l'évangéliste (en souvenir du poison qu’il but sans dommage).
Calice avec araignée : Conrad
Calice (un) dans la main, une colombe tout près de l'oreille, et un rouleau : 
[ltr]Thomas d'Aquin[/ltr]

Cavalier perçant de sa lance un dragon : Georges.
Cavalier partageant son manteau : 
[ltr]Martin[/ltr]
.
Cerf : Eustache.
Cerf dont les bois sont surmontés d’une croix (avec parfois un cor) : Hubert.
Chaîne (diable tenu en laisse avec une) par un diacre : Bernard de Menthon.
Chapelet : 
[ltr]Dominique[/ltr]
.
Charrue : Isidore
Chaudière (homme dans une) : Jean à la Porte latine.
Chien léchant les plaies d’un pèlerin ou tenant un pain dans la gueule : Roch
Chien noir et blanc portant une torche allumée avec un moineau à ses côtés : 
[ltr]Dominique[/ltr]
.
Chirurgie (instruments de) : Côme et Damien.
Ciboire surmonté d'une hostie et tour : Barbe
Cierge allumé (tenu par une bergère) que le diable cherche à éteindre : Geneviève.
Cierges croisés (deux) tenus en main par un homme : Blaise de Sébaste
Clés (deux) : 
[ltr]Pierre[/ltr]
.
Clés (trousseau) : 
[ltr]Marthe[/ltr]

Clés (trousseau suspendu à la ceinture) : Zita.
Clochette brisée : Benoît.
Clous (homme soumis au supplice des) : Quentin.
Clous de la Crucifixion (impératrice tenant une croix ou les) : Hélène.
Cochon : Antoine le Grand

Les conciles œcuméniques - Page 2 AntoineGrand
Antoine et son cochon


Cœur enflammé (un), une mule, la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, des poissons, un lys : 
[ltr]Antoine de Padoue[/ltr]
.
Cœur enflammé percé de flèches : 
[ltr]Augustin[/ltr]

Coeur avec une flamme ou monogramme JHS surmonté de 3 clous : 
[ltr]Ignace de Loyola[/ltr]
.
Colombe posée sur l'épaule d'un pape : 
[ltr]Grégoire Ier[/ltr]
.
Colombe perchée sur les épaules d'un évêque : David.
Colombe sortant de la bouche (femme avec une) et les seins coupés : Julie.
Colombe tout près de l'oreille (un calice dans la main, une) et un rouleau : 
[ltr]Thomas d'Aquin[/ltr]
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:06

Colombe (évêque de Rome avec une épée et une) ou une massue et une colombe : 
[ltr]Fabien[/ltr]
.
Coq : 
[ltr]Pierre[/ltr]
.
Coquillage (enfant avec un) : 
[ltr]Augustin[/ltr]

Coquille Saint-Jacques (avec chapeau et bourdon : bâton de pèlerin) : 
[ltr]Jacques le Majeur[/ltr]

Cor : Hubert
Corbeau : Benoît.
Corbeille (femme portant une) avec une épée à terre : Dorothée.
Cornes (tables de la Loi portées par un homme barbu avec des) : Moïse
Corps nu (petit) : un petit corps nu sans sexe figure une âme ; plusieurs de ces petits corps tenus dans un linge par un vieillard sont des âmes bienheureuses dans le sein d'Abraham.
Couronne : martyr
Couronne (deux hommes en costume persan avec turban ou) : Abdon et Sennen.
Couronne d'épines (homme portant une) : Acace d'Antioche
Couronne d'épines (ange portant une) et un roseau : 
[ltr]Haniel[/ltr]

Couteau : Barthélemy.
Crochet de fer, flèches et serpents : Christine de Tyr.
Croix : Hélène.
Croix (homme tenant une) : Philippe, Matthias.
Croix en X (depuis le XIVe siècle en sautoir) : André.
Croix inversée : 
[ltr]Pierre[/ltr]

Croix tenue par une femme devant un dragon : Marguerite (ou Marina) ou 
[ltr]Marthe[/ltr]
.
Croix (impératrice tenant une) ou les clous de la Crucifixion : Hélène.
Cruche : Zita.
Crucifix ailé (moine marchant sur un globe ; avec un), des rayons et des stigmates : 
[ltr]François d'Assise[/ltr]
.
Cygnes (évêque avec des) à ses côtés et des colonnes de lumière au-dessus de lui : Cuthbert.
Démon (diacre foulant aux pieds le) : Cyriaque.
Dent (dans une tenaille) ou dents brisées : Apolline.
Diable cherchant à éteindre un cierge allumé tenu par une bergère : Geneviève.
Diable tenu en laisse avec une chaîne par un diacre : Bernard de Menthon.
Diacre foulant aux pieds le démon : Cyriaque.
Dominicain (habit de) : 
[ltr]Dominique[/ltr]
.
Dragon (archange terrassant un) : 
[ltr]Michel[/ltr]
.
Dragon (cavalier perçant de sa lance un) ou dragon aux pieds d'un cavalier : Georges.
Dragon avec une femme tenant une croix : Marguerite (ou Marina) d'Antioche ou 
[ltr]Marthe[/ltr]
.
Dragon (calice ou coupe d'où sort un) : Jean l'évangéliste (en souvenir du poison qu’il but sans dommage).
Dragons (évêque avec les pieds entourés de serpents ou de) : Patrick.
Eglise (impératrice tenant une maquette d') : Hélène.
Enclume : Éloi.
Enfant avec un coquillage :
[ltr]Augustin[/ltr]
.
Enfant couché pour être immolé : Isaac (sacrifice d'Abraham).
Enfant (Jésus) sur les épaules d'un géant : Christophe ou Christophore.
Enfant Jésus (l'), la bure franciscaine, un livre, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys : 
[ltr]Antoine de Padoue[/ltr]
.
Enfants massacrés : les Saints Innocents.
Enfants (3) dans un saloir et un évêque ou 3 enfants sortant d’une cuve : 
[ltr]Nicolas[/ltr]
.
Epée ou glaive : divers saints et saintes, notamment Foy, Matthias, Abdon et Sennen, Barbe, Cyprien, etc.
Epée à terre et femme portant une corbeille : Dorothée.
Epée à double tranchant : Paul.
Epée avec fouet et 2 hommes : Gervais et Protais
Epée et palme : 
[ltr]Valentin[/ltr]
 ; martyrs.
Epée (évêque de Rome avec une) et une colombe ou une massue et une colombe : 
[ltr]Fabien[/ltr]
.
Epi de blé et bâton : Gaudérique.
Epine de la couronne du Christ plantée dans son front : Rita.
Equerre : Thomas, quelquefois Matthieu.
Evangiles sur lesquels sont posés trois petits cailloux (Evêque tenant, dans la main gauche, les) : Liboire évêque du Mans (+390).
Evangile selon saint Matthieu, bâton de pèlerin et branche d'olivier : Barnabé.
Evêque avec des cygnes à ses côtés et des colonnes de lumière au-dessus de lui : Cuthbert.
Evêque avec les pieds entourés de serpents ou de dragons : Patrick.
Evêque avec un ours et le soleil au-dessus de la tête : Colomban.
Evêque avec un ours portant son bagage : Corbinien.
Evêque (colombe perchée sur les épaules d'un) : David.
Evêque de Rome avec une épée et une colombe ou une massue et une colombe : 
[ltr]Fabien[/ltr]
.
Evêque de Rome tenant une grappe de raisin : 
[ltr]pape Urbain I[/ltr]
er.
Evêque debout entre 3 pucelles et 3 clergeons : 
[ltr]Nicolas[/ltr]
.
Evêque et épée : Cyprien.
Evêque et 3 enfants dans un saloir ou sortant d’une cuve : 
[ltr]Nicolas[/ltr]
.
Evêque portant sa tête coupée : Denis, Nicaise.
Evêque tenant, dans la main gauche, les Évangiles sur lesquels sont posés trois petits cailloux : Liboire évêque du Mans (+390).
Femme accompagnée d'un ange et portant une couronne de fleurs ou portant une corbeille, avec une épée à terre : Dorothée.
Femme accompagnée d’une fillette : Ursule.
Femme apprenant à lire à sa fille : Anne (mère de Marie).
Femme aux cheveux longs, à la riche toilette, avec un pot d'onguents ou un vase de parfum : 
[ltr]Marie-Madeleine[/ltr]
.
Femme avec une colombe sortant de la bouche et les seins coupés : Julie.
Femme avec un trousseau de clefs suspendu à sa ceinture et tenant une cruche ou portant sac et clé, ou encore avec des pains et des fleurs : Zita.
Femme couronnée avec épée, palme, livre, roue et l'empereur à ses pieds : Catherine d'Alexandrie.
Femme tenant une croix devant un dragon : Marguerite (ou Marina) ou 
[ltr]Marthe[/ltr]
.
Fers brisés : Léonard.
Filet : 
[ltr]Blandine[/ltr]
.
Fillette à laquelle sa mère apprend à lire : 
[ltr]Marie[/ltr]
 et Anne.
Fillette (femme accompagnée d’une) : Ursule.
Flèches : Christine de Tyr.
Flèches (cœur enflammé percé de) : 
[ltr]Augustin[/ltr]
.
Flèches (homme nu percé de) : Sébastien.
Fleurs (femme accompagnée d'un ange et portant une couronne de) : Dorothée.
Fleurs (femme portant des) : Zita.
Fleuves (quatre) : les évangélistes, les fleuves du 
[ltr]paradis[/ltr]
.
Fouet (deux hommes avec épée et) : Gervais et Protais.
Géant portant un enfant sur ses épaules : Christophe.

Les conciles œcuméniques - Page 2 Christophe
Christopherus 3


Globe (moine marchant sur un) ; avec un crucifix ailé, des rayons et des stigmates : 
[ltr]François d'Assise[/ltr]
.
Gril : 
[ltr]Blandine[/ltr]
.
Gril (homme tenant un gril ou couché dessus) : Laurent.
Hache : Matthias, Matthieu.
Hache viking : Olaf.
Hallebarde : Matthias, Thaddée ou Jude.
Harpe : David
Homme ailé : Matthieu.
Homme attaché au poteau de torture et soumis au supplice des clous ou homme assis, un clou dans chaque épaule : Quentin.
Homme au milieu de lions : Daniel.
Homme aux intestins enroulés autour d’un cabestan : Elme.
Homme barbu avec des cornes et portant les tables de la Loi :
[ltr]Moïse[/ltr]
.
Homme dans une chaudière : Jean à la Porte latine.
Homme déchirant la gueule d'un lion : Samson.
Homme dénudé et décharné : 
[ltr]François d’Assise[/ltr]

Homme guérissant une jeune fille ou tenant une épée et une palme : 
[ltr]Valentin[/ltr]
.
Homme jeune et imberbe : Jean le disciple bien-aimé.
Homme, accompagné d'un chien, montrant son bubon de lèpre à la cuisse : Roch.
Homme noir en costume d’officier romain : Maurice.
Homme nu percé de flèches : Sébastien.
Homme portant un poisson : Tobie.
Homme portant une couronne d'épines : Acace d'Antioche.
Homme tenant un gril ou couché dessus : Laurent.
Homme tenant une croix : Philippe l'apôtre, Matthias.
Homme tenant une épée et une palme, symboles de son martyre, ou guérissant une jeune fille : 
[ltr]Valentin[/ltr]
.
Homme tenant 2 cierges croisés : Blaise de Sébaste.
Homme vêtu de peaux tenant un agneau : 
[ltr]Jean-Baptiste[/ltr]
.
Hommes (deux) en costume persan avec turban ou couronne : Abdon et Sennen.
Hommes (deux) avec épée et fouet : Gervais et Protais.
Hommes (deux) avec besace, large chapeau et bâton en main : Fromond et Wendelin.
Hostie (tour et ciboire surmonté d'une) : Barbe.
Impératrice tenant une croix ou les clous de la Crucifixion ou une maquette d'église : Hélène. 
Intestins enroulés autour d’un cabestan (homme aux) : Elme.
Jeune fille portant ses seins sur un plat : Agathe.
JHS surmonté de 3 clous : 
[ltr]Ignace de Loyola[/ltr]
.
Lance : Thomas, Matthias.
Lance (cavalier perçant un dragon de sa) : Georges.
Lèpre (homme, accompagné d'un chien, montrant son bubon de lèpre à la cuisse) : Roch.
Lion : Marc, Abdon et Sennen, 
[ltr]Blandine[/ltr]
.
Lion (vieillard amaigri, près d'un) : Jérôme.
Lion (homme déchirant la gueule d'un) : Samson.
Lions (homme au milieu de) : Daniel.
Lions : Ignace.
Lis (un), une mule, la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, des poissons, un cœur enflammé : 
[ltr]Antoine de Padoue[/ltr]
.
Lis (abbesse avec un calice, un) et un ostensoir : 
[ltr]Claire[/ltr]

Lis (ange tenant un) : 
[ltr]Gabriel[/ltr]
.
Livre : 
[ltr]Jésus-Christ[/ltr]
, apôtres (Matthias), évangélistes, docteurs de l'Eglise.
Livre (un), la bure franciscaine, l'Enfant Jésus, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys : 
[ltr]Antoine de Padoue[/ltr]
.
Livre de la Règle sur lequel sont disposés deux yeux (abbesse avec le) : Odile.
Livre (ange tenant un rouleau ou un) : 
[ltr]Uriel[/ltr]
.
Louche : 
[ltr]Marthe[/ltr]
.
Loup : 
[ltr]François d'Assise[/ltr]
, Hervé.
Mâchoire fracassée : Apolline.
Manteau (cavalier partageant son) : 
[ltr]Martin[/ltr]
.
Marmite : 
[ltr]Marthe[/ltr]
.
Marteau : Éloi.
Massue : Thadée ou Jude.
Massue (évêque de Rome avec une épée et une colombe ou une) et une colombe : 
[ltr]Fabien[/ltr]
.
Militaire en armure avec le visage noir et les cheveux crépus tenant une épée et une bannière avec sept étoiles : Maurice.
Militaire ou cavalier partageant son manteau avec un pauvre : 
[ltr]Martin[/ltr]
.
Moine marchant sur un globe ; avec un crucifix ailé, des rayons et des stigmates : 
[ltr]François d'Assise[/ltr]
.
Moineau (chien noir et blanc portant une torche allumée avec un) à ses côtés : 
[ltr]Dominique[/ltr]
.
Mule (une), la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, des poissons, un cœur enflammé, un lys : 
[ltr]Antoine de Padoue[/ltr]
.
Oiseaux : 
[ltr]François d'Assise[/ltr]
.
Olivier (branche d'), bâton de pèlerin et évangile selon saint Matthieu : Barnabé.
Onguents (femme aux cheveux longs, à la riche toilette, avec un pot d') ou un vase de parfum : 
[ltr]Marie-Madeleine[/ltr]
.
Orgue : Cécile.
Ostensoir (abbesse avec un calice, un lis et un) : 
[ltr]Claire[/ltr]
.
Ours : 
[ltr]Blandine[/ltr]
, Colomban.
Ours et plume de paon : Colombe.
Ours portant le bagage d'un évêque : Corbinien.
Pain dans la gueule (chien tenant un) : Roch.
Pains (femme portant des) : Zita.
Pains (homme portant des) : Philippe apôtre.
Palme : martyr.
Pape avec une colombe posée sur son épaule : 
[ltr]Grégoire Ier[/ltr]
.
Pape avec sa tiare et une ancre : 
[ltr]Clément Ier[/ltr]
.
Parfum (femme aux cheveux longs, à la riche toilette, avec un pot d'onguents ou un vase de) : 
[ltr]Marie-Madeleine[/ltr]
.
Peau avec des bandes découpées : Crépin.
Peau de bête : Barthélemy.
Peau de mouton (homme vêtu d'une) : 
[ltr]Jean-Baptiste.[/ltr]
.
Peigne : Blaise.
Pelle : Joachim (père de Marie).
Pelle à enfourner le pain : Honoré.
Pierres : Étienne.
Plume de paon et ours : Colombe
Poisson (ange avec un) : 
[ltr]Raphaël[/ltr]
.
Poisson (homme portant un) : Tobie.
Poissons (des), une mule, la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, un cœur enflammé, un lys : 
[ltr]Antoine de Padoue[/ltr]
.
Porc : Antoine le Grand.
Poule : 
[ltr]Colette[/ltr]
.
Puits (de la Samaritaine) et poule : 
[ltr]Colette[/ltr]
.
Raisin (évêque tenant une grappe de) : 
[ltr]pape Urbain Ier[/ltr]
.
Rats : Gertrude.
Règle : Thomas.
Reine avec insignes royaux ou religieuse avec une couronne : Radegonde.
Religieuse portant une couronne ou reine avec insignes royaux : Radegonde.
Roi (en costume royal) : Louis IX.
Rose : Germaine.
Roseau (ange portant une couronne d'épines et un) : 
[ltr]Haniel[/ltr]
.
Roue brisée : Catherine d'Alexandrie.
Rouleau (un calice dans la main, une colombe tout près de l'oreille, et un) : 
[ltr]Thomas d'Aquin[/ltr]
.
Sac (femme portant un) : Zita.
Scie : Simon.
Seins sur un plateau (jeune fille portant ses) : Agathe.
Seins coupés (femme avec une colombe sortant de la bouche et les) : Julie.
Serpe : Isidore.
Serpent (calice ou coupe d'où sort un) : Jean l'évangéliste (en souvenir du poison qu’il but sans dommage).
Serpents : Christine de Tyr.
Serpents (évêque avec les pieds entourés de) ou de dragons : Patrick.
Soleil au-dessus de la tête (évêque avec un ours et le) : Colomban.
Stigmates : 
[ltr]François d'Assise[/ltr]
.
T (bâton en forme de T) : Antoine.
Tables de la loi (Homme barbu avec des cornes et portant les) : 
[ltr]Moïse[/ltr]
.
Taureau : Luc, 
[ltr]Sylvestre[/ltr]

[ltr]Blandine.[/ltr]

Tenailles avec dent : Apolline.
Tête coupée : 
[ltr]Jean-Baptiste[/ltr]
.
Tête coupée (évêque portant sa) : Denis, Nicaise.
Tiare (vieillard coiffé de la) : Dieu le Père.
Tiare (pape avec une ancre et coiffé de sa) : 
[ltr]Clément[/ltr]
.
Tiare (homme coiffé d'une ... et tenant des clés) : 
[ltr]Pierre[/ltr]
.
Torche allumée (chien portant une) : 
[ltr]Dominique[/ltr]
.
Tour et ciboire surmonté d'une hostie, éclair, livre, épée, couronne ou palme de martyre : Barbe (Barbara).
Trèfle (feuille de) : Patrick.
Turban (deux hommes en costume persan avec couronne ou) : Abdon et Sennen.
Verge fleurie : Joseph.
Veuve avec ceinture et voile entourée de moines augustiniens : Monique (mère de Augustin).
Vieillard amaigri, près d'un lion : Jérôme.
Vieillard coiffé de la tiare : Dieu le Père, 
[ltr]Pierre[/ltr]
.
Vieillard tenant dans un linge plusieurs petits corps nus (âmes bienheureuses dans le sein d'Abraham).
Vin (évêque avec du) et des raisins : 
[ltr]Urbain Ier[/ltr]
.
Voile (Jeune fille portant un) : vierge.
Yeux sur un plat : Lucie.
Yeux (abbesse avec le Livre de la Règle sur lequel sont disposés deux) : Odile.

Citations


Aurais-tu peur de la mort ? - Non, car la mort, c’est la vie qui s’ouvre enfin, en toute vérité, dans la lumière divine et pour toujours. (Actes des martyrs)

Je confesse que le Christ est Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Il est juste que je lui rende mon âme, à lui mon créateur et mon sauveur. Ainsi la vie ne m’est pas ôtée, elle est transformée en une vie meilleure. Peu importe la faiblesse du corps, par laquelle il se dissout finalement, du moment que mon âme, transportée aux cieux, soit rendue à son créateur. (Epipode avant sa décapitation en 178)

Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir, mais ils sont rendus resplendissants par elle : loin de lui apporter quoi que ce soit, ils bénéficient de la lumière et en sont illuminés. Ainsi en est-il de ceux qui sont au service de Dieu. (Irénée + 202, Contre les hérésies)

Les saints ressemblent à un jardin dont les arbres portent des fruits variés, tout en étant arrosé par la même eau. De fait autre est l’activité de tel saint, autre celle d’un autre, mais c’est un seul Esprit qui agit en eux tous [Sentences des Pères du Désert ou Apophtegmes des Pères du désert (Apophtegma Patrum), IVe siècle. Ed. Solesmes].

Veuille, en effet, votre charité le comprendre, nous n'élevons pas d'autel à Etienne en ce lieu, mais des reliques d'Etienne nous faisons un autel à Dieu. Dieu les aime, ces autels ; et si vous me demandez pourquoi, c'est que la mort des saints est précieuse devant lui. Pour obéir à Dieu, l'âme invisible a quitté sa maison visible ; mais cette maison, Dieu la garde : et il trouve sa gloire dans les honneurs rendus par nous à cette chair inanimée ; et lui donnant la vertu des miracles, il la revêt de la puissance de sa divinité (
[ltr]Augustin d'Hippone[/ltr]
 + 430, SermoCCCXVIII, de Stephano Mart V).

Puissante armée des saints, troupe bienheureuse des apôtres et évangélistes, des martyrs, des confesseurs, des docteurs, des anachorètes et des moines, des prêtres, des saintes femmes et des vierges pures, priez sans cesse pour nous misérables pécheurs. Tendez-nous une main secourable, détournez de nos têtes coupables la justice irritée de Dieu ; faites entrer par vos prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité. (Texte attribué à Augustin d'Hippone)

Ils décident en commun de piétiner les sentiments du monde et de s’attacher à Dieu. Ils ont hâte de voir la face de celui qu’ils ont servi. C’est par amour pour lui qu’ils ont méprisé le temps qu’il leur restait à vivre et qu’ils fuient la vie présente comme un délai haïssable. (Euloge de Tolède + 859, Vie des martyrs de Cordoue)

Elle nous attend, cette Église des premiers-nés, et nous n'y prêtons pas attention. Ils nous désirent, les saints, et nous n'en faisons guère de cas. Ils comptent sur nous, les justes, et nous restons indifférents. Réveillons-nous enfin, frères, ressuscitons avec le Christ, recherchons les réalités d'en haut, goûtons ces réalités. Désirons ceux qui nous désirent, accourons vers ceux qui nous attendent, empressons-nous de rejoindre par les vœux de notre esprit ceux qui comptent sur nous (...) Il est de notre intérêt, non de l’intérêt des saints, que nous honorions leur mémoire. Penser à eux, c’est en quelque sorte les voir. De la sorte, nous sommes transportés par notre fine pointe spirituelle vers la Terre des Vivants. (Bernard de Clairvaux 1090-1153)

Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et autres soldats de Jésus Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances. (Antoine-Marie Zaccaria + 1539, Sermon)

Ce n’est pas en paradis que se fabriquent les saints. C’est sur terre. (Paroles de sagesse de Joseph de Cupertino + 1663)

Je vois des saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions : il n'y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui excluent de la sainteté. Ils ont eu au dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous : ils ont eu au dedans les mêmes répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à surmonter, des amis à redouter, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement, une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche, jusque dans les derniers replis du cœur. (Fénelon 1651-1715)

Je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir, c’est impossible, mais je veux chercher le moyen d’aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte et toute nouvelle. Et j’ai lu : « Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi. » Alors, je suis venue. (Thérèse de l’enfant Jésus +1897, Histoire d’une âme)

Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. (Thérèse de l’enfant Jésus + 1897)

Je ne pars pas comme travailleur, je pars comme missionnaire. Le Christ a été très exigeant pour ses apôtres. Il leur a demandé de tout quitter. Il leur a même annoncé qu’ils mourraient pour lui. Ils sont morts martyrs. (Lettre de Marcel Callo + 1945)

La sainteté est une tentation. (Jean Anouilh, Becket ou l'Honneur de Dieu, 1959)

C'est dans la fidélité au Christ et jusqu'à lui donner sa vie, que l'Église trouve son unité fondamentale, par-delà les dissensions, les divergences, les séparations. L'oecuménisme du martyre est le témoignage de l'unité (...) Le sang des martyrs est semence de vie parce qu’il se mêle au sang rédempteur du Christ qui s’est offert pour nous. A leur tour, ils ont donné leur vie pour la vérité, et le témoignage de leur fidélité nous incite à notre tour à vivre tout au Christ (...) La vie d’un saint ne nous est pas contée pour satisfaire notre curiosité, mais pour nous entraîner à la suite de sa sainteté. Alors ? Construisons nous-mêmes notre sainteté avec la grâce de l’Esprit Saint. (Lectionnaire Emmaüs, 1991)

La sainteté vit dans l'histoire et aucun saint n'échappe aux limites et aux conditionnements propres à notre humanité (...) En béatifiant l'un de ses fils, l'Eglise ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu'il a pris, mais elle l'indique plutôt comme devant être imité et vénéré pour ses vertus, comme une louange à la grâce divine qui resplendit en celles-ci. (Homéliede 
[ltr]Jean Paul II[/ltr]
, septembre 2000)

Chacun devrait avoir un Saint que lui soit familier, pour le sentir proche par la prière et son intercession, mais aussi pour l'imiter. Pour cela, nous devons connaître plus de Saints, à commencer par celui dont vous portez le nom, en lisant sa vie et ses écrits : ils deviendront de bons guides pour aimer encore plus le Seigneur et des soutiens valables pour votre croissance humaine et chrétienne. Comme vous le savez, moi aussi, je suis lié de manière particulière à quelques figures de Saints : parmi celles-ci, outre Saint Joseph et saint Benoît dont je porte le nom, et d'autres, il y a Saint Augustin, que j'ai eu le grand don de connaître, pour ainsi dire, de près à travers l'étude et la prière et qui est devenu un bon "compagnon de voyage" dans ma vie et dans mon ministère. (
[ltr]Benoît XVI[/ltr]
, 25 août 2010)

Depuis deux mille ans, il y a une foule immense d'hommes et de femmes qui ont sacrifié leur vie pour rester fidèles à Jésus-Christ et à son Evangile. Et aujourd'hui encore, dans de nombreuses régions du monde, il y a des martyrs : des hommes et des femmes qui sont emprisonnés, tués pour le seul motif d'être chrétiens. Et ils sont même plus nombreux qu'aux premiers siècles de l'Eglise. (
[ltr]François[/ltr]
Angelus, 23 juin 2013) 

Proverbes


A chaque saint sa chandelle.
Comme on connaît les saints, on les honore.
Selon le saint, l’encens.
Saint qui ne guérit rien, n'a guère de pèlerins.
Il n'est si petit saint qui ne veuille avoir son offrande.
Il n'est miracle que de vieux saints.
La fête passée, adieu le saint.




Notes
Le Martyrologe d’Usuard fut terminé vers 860. Son voyage en Espagne en 858 lui permit l’insertion des saints espagnols dans son ouvrage.
2 Gravure sur acier d'un anonyme (Cologne, 1470 à 1480)
3 Gravure de Meister E. S., Haut-Rhin, seconde moitié du 15e siècle (Furnologia)
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Message  Arlitto Sam 05 Mar 2016, 12:06

Concile de Constantinople IV

Le quatrième concile de Constantinople, huitième concile œcuménique, appelé "synode ignatien" du nom de son président (Ignace, patriarche de Constantinople), convoqué par l’empereur Basile Ier se déroule du 5 octobre 869 au 28 février 870. Le pape Adrien II a envoyé 2 légats.

Photios est amené malgré lui le 19 octobre. Il lui est reproché d’avoir chassé le patriarche Ignace pour usurper sa place et d’être l’adversaire du  filioque : Credo in Spiritum Sanctum qui ex patre filioque procedit (Je crois en l’Esprit Saint qui procède du Père et du Fils). Photios affirme que "le filioque compromet la « monarchie » du Père : ou bien la Trinité a deux principes, le Père et le Fils, ou bien, pour la spiration de l’Esprit, le Père et le Fils se confondent dans la nature commune". (Encyclique aux Patriarches orientaux, 867)

Photios, qui refuse d’abjurer, est anathématisé. On brûle un plein sac de promesses qu’il avait exigées du clergé et des laïques de toutes conditions ; les livres qu’il avait fabriqués contre le pape Nicolas Ier, et les actes de ses conciles contre le patriarche Ignace.

Le canon 3 redit la légitimité du culte des images : « Nous peignons en outre des images des saints anges, comme la divine Écriture les présente par des mots ».
« Photios n’ayant jamais été évêque, toutes les ordinations qu’il a faites seront censées nulles ; et l’on consacrera de nouveau les églises qu’il a consacrées ». (4e canon)

« Anathème à Photios, pour avoir supposé de faux légats d’Orient et de faux actes contre le pape Nicolas, et à tous ceux qui à l’avenir useront de pareilles supercheries ». (6e canon)
Le canon 11 condamne la trichotomie (l'homme est composé d'un corps, d'une âme et d'un esprit) au profit de la dichotomie (l'homme est composé d'un corps et d'une âme) : « Anathème à quiconque soutient qu’il y a deux âmes dans l’homme ».

« Le concile dépose, sans espérance de restitution, les évêques, les prêtres, les diacres et les autres clercs ordonnés par Méthodius ou par Ignace, qui demeurent obstinés dans le parti de Photios ». (25e canon)

Le concile dit encore anathème à Arius, à Macedonius, à Sabellius, à Nestorius, à Eutychès, à Dioscore, à Origène, à Théodore de Mopsueste, à Didyme, à Evagre, à Sergius, à Honorius, à Cyrus d’Alexandrie et aux iconoclastes.
On reçoit ensuite les sept conciles généraux, et on y joint celui-ci, comme faisant le huitième ; puis on confirme la sentence portée contre Photios par les papes Nicolas Ier et Adrien II.

En 877, le pape Jean VIII acceptera la réinstallation de Photios. 

De novembre 879 au 13 mars 880, se tient un contre-concile, ou "synode photien", appelé "concile d’union" par les orthodoxes, qui casse la décision du "synode ignatien", condamne toute addition au symbole de Nicée (et par là-même la mention du filioque : l’Esprit Saint procède seulement du Père et non du Fils) et réhabilite Photios.
Ni l’un ni l’autre de ces deux conciles n’est compté parmi les conciles œcuméniques par les Églises orthodoxes.
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