Forum Religion et Sorcellerie
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Forum Religion et Sorcellerie
Forum Religion et Sorcellerie
LA SORCELLERIE
Définitions et Théories
Qu'est-ce que la sorcellerie ?
Le Sorcier prétend obtenir instantanément ce qu'il désire par l'action conjuguée de sa pensée, de sa volonté et d'un rituel basé sur des correspondances symboliques imaginaires.
Par la foi et la prière,le prêtre demande à Dieu l'accomplissement des désirs de ses fidèles.
L'homme de science étudie et recherche patiemment, grâce aux méthodes objectives, des correspondances réelles qui se révèlent efficaces.
Par définition, la sorcellerie englobe les pratiques magiques en vue d'exercer une action néfaste sur une personne, un animal, un lieu, un objet. Les moyens de cette action sont la suggestion, le sort, l'envoûtement, la possession. L'outil principal du sorcier, c'est la parole, le verbe. Le sorcier est un mage noir, il pratique la magie noire, celle qui agresse, qui envoûte, qui terrorise, qui mutile, qui tue. Pour se dégager de cette agression, le plus souvent imaginaire, celui qui se croit ou se sent victime de ces agissements, a recours au curé, au désenvoûteur, bon mage, ou bien à un sorcier plus puissant que celui qui lui a jeté le sort. En fait, la sorcellerie ne se limite pas à la pratique de la magie noire. Elle comporte aussi les notions de révolte contre la divinité officielle, de liberté, d'anarchie, de religion secrète.
La sorcellerie se divise en branches distinctes.
La première fait appel à des forces primitives (que je qualifierais de "laïques" , ce que les Anglo-saxons appellent sorcery, où le sorcerer (sorcier) pratique la magie cérémonielle instrumentale - dagydes, voults, objets chargés, - utilisant en général des parties du corps de la victime cible (cheveux, ongles, salive, sang, sperme) ou des objets intimes lui appartenant (slip, mouchoir, protections menstruelles). L'effet de ces travaux occultes est l'envoûtement. Il peut aller de la simple "mise en demeure" à l'envoûtement de mort.La seconde branche, (que je qualifierais de "religieuse" ) fait appel à la notion de witchcraft, où les witches (sorciers) appartiennent à une secte ou société secrète, à un ordre fermé, puissant et invisible, dont les adeptes forment une corporation, aux lois et aux structures hors normes quoique bien établies et hiérarchisées, qui ont fait pacte avec les démons et leur chef Satan Lucifer (le porteur de lumière).
Là, on est souvent sorcier ou sorcière de naissance, (la sorcellerie est héréditaire), on appartient à un monde à part, "inversé" , totalement solidaire, très redoutable : celui des "puissances" . Cette sorcellerie s'oppose à l'ordre établi, à la religion dominante. Ses rites font appel à des méthodes dangereuses (transe, hypnose, drogues, poisons) qui peuvent provoquer chez l'adepte fragile, une sorte d'état second, que les théologiens appellent la "possession démoniaque", état au demeurant fort rare.
Les adeptes de cette forme de sorcellerie la considèrent comme la plus ancienne religion de la terre. Ils font remonter son origine à l'aube de l'humanité, bien avant l'invention de la roue ou de l'écriture. A l'époque où Satan s'était révolté contre Dieu, certains anges prirent le parti du Malin et furent déchus et boutés hors du paradis avec lui.
Peu représentée en France, sinon par des groupuscules plus ou moins folkloriques, qui pratiquent le satanisme sous la forme de cérémonies sexuelles de groupe, et quelques sectes à vocation secrète, cette sorcellerie (witchcraft) est bien enracinée dans le monde anglo-saxon où les coven (sabbats) réunissent de très nombreux fidèles.
La sorcellerie d'aujourd'hui
Les ethnologues, considèrent la sorcellerie européenne contemporaine comme un ultime avatar des croyances magiques populaires en voie d'extinction. Ils attribuent en général ces pratiques aux couches les plus crédules et arriérées de la population, imperméables à la sacro sainte causalité, rejetant leurs difficultés et leur malheurs répétés sur autrui, expliquant leur tenace malchance par la haine, la jalousie ou le désir de nuire d'un voisin qui leur aurait jeté un sort.Or, malgré le développement de l'instruction et de la pensée scientifique dans nos pays civilisés, cette croyance dans le "pouvoir sorcier" et ses pratiques occultes reste très vif, non seulement chez les pauvres ou les marginaux, mais également dans les classes moyennes et la jeunesse instruite. La notion de sorcellerie paraît ancrée dans ce que Jung appelle notre "inconscient collectif" . Avec la crise économique et spirituelle qui sévit actuellement, elle aurait même tendance à gagner du terrain.
La croyance dans la réalité de la sorcellerie permet à la victime de rejeter la faute de tous les malheurs qui lui arrivent sur un bouc émissaire, le voisin jaloux, le jeteur de sort, le sorcier.
L'accumulation de malchance, les malheurs domestiques à répétition, les maladies imprévues, les pannes ou les accidents d'automobile en série, le chômage, le manque d'argent, la mort subite de proches ou d'un animal familier, ne sont alors plus considérés comme le fruit du simple hasard, d'une malchance passagère, du manque d'hygiène, de l'imprudence, de l'imprévoyance, de la négligence, de la paresse, d'une vie décousue voire de l'alcoolisme ou de la drogue, mais sont attribués à l'action malveillante d'individus ayant le pouvoir de nuire à autrui : les sorciers.
Jusqu'au dernier Concile, les personnes qui se sentaient envoûtées avaient recours à leur curé qui, par sa patiente écoute, sa connaissance des âmes de ses fidèles, les guérissait de leurs phantasmes en réanimant leur foi par des prières, des processions et des bénédictions. Une neuvaine suffisait le plus souvent à lever le sort et à chasser les petits démons. Si l'envoûtement persistait, le prêtre allait faire le tour de leurs champs, des étables et de leur maison le goupillon à la main, administrant au besoin le petit exorcisme et confiant à la maîtresse de maison, avant de repartir, un flacon d'eau et de sel bénits : dans 90 % des cas, tout rentrait dans l'ordre. En cas de possession démoniaque, c'était plus sérieux. Mais les véritables cas de possession sont extrêmement rares. Un ou deux cas par an pour toute la France. Le curé faisait alors appel à l'exorciste nommé par l'évêque. Voilà le schéma le plus courant.
L'envoûtement n'est plus pris au sérieux par l'Église
L'Église post-conciliaire ne prend plus en charge les personnes qui souffrent dans leur âme et leur corps, qui se croient persécutées ou envoûtées. Elle les renvoie à la médecine, au psychiatre, qui n'ont d'autre réponse à leur donner que des poisons chimiques*.Aujourd'hui où les églises se vident, où le prêtre à l'ancienne se fait rare, où le curé moderne ne croit plus au diable ni aux démons, - c'est à peine s'il accepte l'existence de Dieu, - les personnes à la dérive ne savent plus à quel saint se vouer. Le curé, devenu rationaliste, refuse de considérer leur mal comme étant de son ressort. Or, en présence d'un envoûtement véritable ou imaginaire, la médecine officielle est totalement impuissante. Une personne envoûtée n'est ni folle ni hystérique. Sa souffrance est réelle. Elle est désemparée, elle a perdu ses "marques" , ses références. Les envoûtés que nous avons rencontrés nous le disent : «Il faut avoir été "pris" pour comprendre. Celui qui n'a jamais été envoûté ne peut pas savoir !»
Alors, ces êtres paumés n'ont d'autre ressource que de consulter des voyants, des désenvoûteurs, des sorciers, que le bouche à oreille ou les médias prétendent efficaces, et qui ne sont souvent que des charlatans ou des pompes à fric.
Jadis ces croyances étaient tenues secrètes. Elles circulaient de bouche à oreille. On en parlait aux veillées. Aujourd'hui elles sont véhiculées avec complaisance par les médias. Il n'est de semaine sans qu'une chaîne de télévison, un mensuel ou un hebdo de diffusion nationale, une radio très écoutée, ne fasse l'apologie d'un charlatan ou ne relate des faits occultes extraordinaires, renforçant la crédulité des esprits les moins armés.
* Il existe encore en France de très bons exorcistes au sein de l'église catholique. Mais ils sont rares.
Spiritisme et Nouvel-Age
L'explosion des découvertes scientifiques et la percée des technologies, au cours des deux derniers siècles, laissait présumer l'éradication de la pensée magique au profit exclusif de la pensée scientifique. Nos pères voyaient l'âge d'or de l'humanité devant eux. Or, l'impuissance de la science à expliquer le monde dans sa totalité, la pollution catastrophique engendrée par un développement industriel anarchique au détriment de l'homme et de la nature, ont inversé notre foi profonde dans le progrès et redonné leurs lettres de noblesse à la Tradition, à la vie sauvage, à la pensée religieuse ou magique.Le Spiritisme, doctrine basée sur la croyance que l'homme peut communiquer avec les esprits des défunts et les entités incorporelles (les guides), et son prolongement moderne, le Nouvel-Age, religion privée, syncrétique, qui se veut "scientifique", basée sur une vie spirituelle libérée des dogmes des Églises, sorte d'écologie mentale libertaire, avec ses rites et ses croyances empruntés à la Tradition, au chamanisme, aux sagesses orientales ou primitives, tels le voyage astral, les sorties hors du corps, la réincarnation, ont bouleversé le système de croyance de nos contemporains.
La nouveauté dans le domaine de la Magie opératoire et de la Sorcellerie, c'est qu'elles sont sorties de leurs "réserves" africaines ou paysannes, pour se répandre dans les villes et leurs banlieuses, gagnant des populations paumées, ayant perdu leurs racines et leur foi ancestrale. Déçus par la désacralisation de l'image du prêtre, la négation du "merveilleux", l'abandon des pompes et des rites traditionnels, ces déracinés ont peu à peu déserté les églises et les prêches sans conviction, pour se réfugier au sein d'associations spirituelles, de sectes, où des gourous charismatiques, beaux parleurs et chaleureux, les prennent en charge, corps et âmes... et portefeuille.
Dans nos campagnes, le curé post-conciliaire n'accepte plus de rarement de venir bénir une maison, un champ, une étable ou une nouvelle voiture, d'exorciser un malade qui se croit envoûté, de procurer à ses ouailles du sel bénit. Tout juste s'il croit encore un peu à Dieu, aux vertus des prières et de l'eau bénite (en tant que placebo spirituel).
Alors le mage moderne, à la fois médium et sorcier prend la relève. Il apparaît comme le recours. Il est l'homme fort, riche, invincible : l'homme de pouvoir. Celui qui a réussi et à qui tout réussit. Il fait de la publicité, parade à visage découvert sur le petit écran, roule en Mercédès, BMW ou Rolls, parle d'égal à égal avec le médecin, le chercheur, l'ingénieur, le professeur et l'évêque. Le curé était au service de Dieu, il ne prenait rien pour ses "travaux", le sorcier, lui, prend très cher. Or tout le monde croit aujourd'hui que seul ce qui est cher est efficace.
Dans l'imaginaire d'une bonne partie de la population, le savoir sur les sorts peut attirer la chance, procurer de l'argent sans travailler, semer la zizanie et la terreur, donner le pouvoir de vie ou de mort : réalités autrement fascinantes que la laborieuse acquisition d'une culture et d'un savoir scientifique.
Aujourd'hui comme hier, la sorcellerie est l'explication irrationnelle de faits et de phénomènes rationnels. «En sorcellerie l'acte c'est le verbe. La sorcellerie, c'est de la parole qui est pouvoir et non savoir ou information. » (Jeanne Favret-Saada). La sorcellerie c'est la guerre des mots contre la réalité des faits, le conflit entre le verbe et les idées, l'affrontement entre la crédulité et l'intelligence, la lutte éternellement indécise entre le savoir et la connaissance.
Magie et Sorcellerie
Fille de l'Imaginaire et de la Magie, la Sorcellerie personnifie la nuit, les forces obscures, les pulsions mauvaises, les miasmes de notre inconscient.La Sorcellerie aime l'obscurité, la brume, elle est lunaire.Ni science, ni religion, elle est à la fois mythe, rite et pratique opératoire. La Sorcellerie est une force illusoire mais qui agit. Par la prière la religion donne l'espérance ; par l'invocation et le pacte la Sorcellerie espère forcer la chance.La sorcellerie est un phénomène universel. Sous des formes très diverses, on la retrouve partout, depuis les sociétés africaines les plus primitives aux nations les plus avancées. Pourtant le concept même de «sorcellerie» est très mal connu, peu étudié, et plein de contresens.
La confusion commence avec l'usage des mots : les termes de mage, magicien, magiste, magie, et de sorcellerie, sorcier, sorcière sont souvent mal employés.
Essayons d'y voir clair.
La magie est une quête spirituelle, une initiation aux grands mystères de la création, une recherche de l'explication du monde. Elle étudie les forces inconnues, cosmiques, surnaturelles. La magie est pratiquée par des hommes savants qui prétendent disposer de certains pouvoirs. La magie n'implique rien de diabolique, bien au contraire, elle serait d'essence divine.Si le mage est un maître initié aux grands mystères, le sorcier par contre est «un petit apprenti ne maîtrisant que de petits mystères». L'un connaît les lois et les formules, l'autre est un simple vulgarisateur qui risque, par sa méconnaissance, de déchaîner des forces qu'il ne maîtrise pas.*
* Voir Jean Palou : La Sorcellerie.Que Sais-je ? PUF (1957) et Guy Bechtel : Sorcellerie et PossessionEditions Culture, Arts, Loisirs (1972).
Enfin, si le véritable mage prend appui sur Dieu, le sorcier est lié au Diable. Au XVIe siècle, le célèbre démonologue Jean Bodin donnait la définition la plus claire et le plus simple : «Sorcier est celui qui, par moyens diaboliques, sciemment s'efforce de parvenir à quelque chose.»
Guy Bechtel remarque que le mot «sciemment» est essentiel car il permet de distinguer les cas de sorcellerie des cas de possession. La sorcière fait librement allégeance au Diable. En échange de pouvoirs sur-naturels elle lègue son âme à Satan par un pacte. «Son acte de subordination relève de son libre arbitre ; il est fait «sciemment».
Précisons enfin qu'un magicien n'est ni un mage ni un sorcier, c'est un illusionniste, un prestidigitateur, un artiste qui épate, éblouit par des trucs, des "tours de magie" , et que le terme de "magiste" beaucoup utilisé aujourd'hui, définit le praticien moderne de la magie cérémonielle ou opératoire qui prétend, selon le cas faire appel à des entités soit divines, soit diaboliques ou à l'esprit des défunts.
La Magie et son double la Sorcellerie
La Magie et son double la Sorcellerie existent depuis toujours et subsisteront jusqu'à la fin des temps.A Altamira, Lascaux et au coeur des Calanques du Var, nos ancêtres des cavernes nous ont légué, en guise de témoignage sur leurs croyances, de véritables grottes-cathédrales. Avec l'aide du démon les sorciers de Pharaon transformaient des bâtons en serpents. Moïse joua les sourciers et les thaumaturges avec la complicité active de Yahvé. La pythonisse d'Endor fit apparaître le spectre de Samuel (ou du diable métamorphosé en Samuel) à Saül.
Tournant sept fois autour de la ville assiégée, les Hébreux aux sons magiques de leurs trompettes firent tomber les murailles de Jéricho.
En Grèce, les dieux de l'Olympe, s'immiscent quotidiennement dans la vie des hommes par des procédés magiques.
Chacune à sa manière, Hécate, Lilith, Médée, Circé ensorcellent les hommes sur lesquels elles ont jeté leur dévolu.
Lors de leurs sorties nocturnes, les sorcières prétendaient chevaucher Diane, un bouc ou un balai en guise de monture.
Dieu des sorciers, Saturne, était considéré comme le Grand Maléfique.
Les Druides commandaient au temps, à la foudre, et maîtrisaient les forces de la nature.
Jésus, fils de Dieu, grand faiseur de miracles, fut tenté par le démon.
Saint-Jacques le Majeur retourna contre Hémogène le Magicien les démons qu'il prétendait commander.
Saint-Antoine et saint Benoît chassaient les démons par leurs exorcismes.
Merlin l'enchanteur, le fée Viviane, savaient charmer et ensorceler les humains à leur guise.
De nos jours, les prêtres défroqués, les imams dévoyés, les marabouts-escrocs et autres mages noirs ont pris la relève de Nicolas Flamel, de La Voisin, de Cagliostro, du Comte de Saint-Germain ou d'Aleister Crowley le sulfureux sorcier-espion. Chaque âge a les sorciers qu'il mérite.
SORCELLERIE ET MAGIE
La Magie est le royaume de l'imaginaire, le royaume du verbe, des mots, par opposition à la réalité matérielle qui demeure le royaume des faits. Sa langue est universelle et me semble aussi éternelle que la crédulité des foules. Fille de l'Imaginaire et de la Magie, la Sorcellerie personnifie la nuit, les forces obscures, les pulsions mauvaises, les miasmes de notre inconscient. La Sorcellerie aime l'obscurité, la brume, elle est lunaire. Ni vraiment sciences, ni tout à fait religions, la Magie et la Sorcellerie apparaissent comme des dérives de l'ésotérisme.La Magie est à la fois mythe, rite, savoir et pratique opératoire. La Magie blanche ou théurgie, prétend agir pour le Bien en faisant appel à des forces surnaturelles. La Sorcellerie ou magie noire (goétie) fait appel aux puissances malfaisantes. Pour un être raisonnable, ces forces invoquées semblent totalement illusoires, pourtant elle agissent.
Par la prière la religion donne l'espérance ; par l'invocation et le pacte avec les esprits, les entités démoniaques ou le Diable, la sorcellerie veut "forcer" le destin, imposer le succès.
«On serait presque tenté d'écrire que la Magie est une forme secrète et brutale de la religion.» Ce qui pourtant la différencie, c'est qu'elle prétend contraindre les forces spirituelles auxquelles elle s'adresse, tandis que les religions espèrent seulement les convaincre. A la prière persuasive, la Magie substitue la contrainte mécanique. A ce titre elle constitue un rite d'exorcisme; rite qui forme partie intégrante des pratiques religieuses. Le Mage est un initié, il "reçoit" son pouvoir.
Marc Schweizer 1990
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Magie, sorcellerie, religion . Une nouvelle théorie?
parAlfred Adlerdu même auteur
École pratique des hautes études, Paris
adler.alfred.at.noos.fr
Pages 203 - 212 Article suivant
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L’étude des rites thérapeutiques pratiqués dans une société, l’analyse, en particulier, de la notion de puissance (le gèrem, figurant ici dans le titre de l’ouvrage, en est un exemple) qui est au fondement de leur efficacité, font partie des préoccupations familières aux ethnologues. La plupart de ceux qui ont, ou ont eu, une longue pratique de leur terrain s’y sont livrés, allant jusqu’à leur consacrer plusieurs missions tant les enquêtes sur de tels sujets exigent patience et longueur de temps. Dans le titre qu’il a donné à son livre, Charles-Henry Pradelles de Latour ne se contente pas d’indiquer que le travail qu’il a effectué à ce sujet porte sur les Pèrè, une ethnie du Cameroun occidental, il précise qu’il s’agit d’une société matrilinéaire. En informer son lecteur d’entrée de jeu, alors que l’on n’imagine guère, en Afrique, notamment, et quel que soit son système de filiation, une société qui serait dépourvue de tout recours – et d’abord, par des moyens magico-religieux – face aux maladies et aux infortunes de toutes sortes, peut nous surprendre. Non sans raison, car dès les premières pages il expose ses motivations : après avoir achevé ses enquêtes chez les Bamiléké et désireux d’entamer une recherche sur une autre population camerounaise, il apprend au hasard d’une conversation que chez les Pèrè, « c’est le matriarcat ». Et il ajoute : « je dressai l’oreille car les sociétés matrilinéaires étaient pour moi une énigme que je voulais élucider » (p. 9). De quelle énigme veut-il parler quand on sait que l’Afrique, des rivages de l’Atlantique à ceux de l’océan Indien, compte de très nombreuses sociétés matrilinéaires et que bon nombre d’entre elles ont fait l’objet de travaux tout à fait remarquables? La réponse ne tarde pas à venir. La sexualité et la sorcellerie qui jouent un si grand rôle chez les matrilinéaires (ce que va vérifier sa recherche chez les Pèrè) sont, sinon absentes, du moins d’un poids relativement faible chez les Bamiléké qui semblent représenter pour lui une sorte d’archétype des sociétés patrilinéaires. Mais c’est après avoir comparé ces derniers avec les Trobriandais, des matrilinéaires qui doivent leur célébrité aux études de Malinowski, qu’il a découvert « que la filiation patrilinéaire est étayée par des croyances religieuses alors que la filiation matrilinéaire implique la magie » (p. 10). Ce livre sur les Pèrè se présente donc, selon l’auteur, comme une confirmation de ce qui n’était pour lui qu’une hypothèse. Quoi que l’on puisse penser d’un tel usage du comparatisme réduit à la confrontation de deux systèmes de parenté dont les principes seraient fondamentalement opposés, au même titre que le seraient religion et magie, il n’en demeure pas moins que nous nous trouvons en face d’une importante monographie dont la valeur anthropologique est indépendante des positions théoriques proclamées même si celles-ci sont rappelées à maintes reprises comme pour ponctuer les étapes d’une démonstration.
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Entrons maintenant dans le vif du sujet. Et d’abord qu’est-ce que le gèrem? C’est un objet de puissance constitué de deux types d’instruments de musique : l’un se compose de « cloches en fer accrochées à un anneau que l’on fait tinter les unes contres les autres [afin qu’il] parle et soigne, et [l’autre] de trompes fabriquées avec des gourdes collées ensemble avec de la cire d’abeille dans lesquelles on souffle en pinçant les lèvres » (p. 13). Sa fonction essentielle est la lutte contre la sorcellerie à laquelle sont imputés bon nombre des infortunes dont les gens souffrent (les maladies, les mauvaises naissances et surtout la stérilité) et bon nombre des maux qui sont infligés à autrui (l’adultère, notamment). Comme cela apparaît tout au long de l’ouvrage et comme cela est répété dans la conclusion, le système thérapeutique des Pèrè « ne relève donc ni d’une connaissance classificatoire des maladies, ni d’une connaissance pragmatique du corps et de ses manifestations, mais d’une lutte contre les agents du mal […] (leur) savoir n’a donné lieu ni à une pharmacopée ni à une pratique médicinale comme dans d’autres sociétés africaines » (p. 217). Il ne fait donc guère de doute, aux yeux de l’auteur, que ce sont les rapports entre les sexes – dans le mariage et dans la procréation – qui sont en cause, et qu’il faut par conséquent examiner leurs implications dans le système matrilinéaire des Péré pour comprendre pourquoi la sorcellerie embrasse pratiquement toute leur nosologie et pourquoi seule la magie du gèrem peut servir de remède efficace contre ce mal qui est, pourrait-on dire, inscrit dans sa structure.
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Un premier chapitre plonge le lecteur dans des fragments de littérature orale – « Devinettes, contes et proverbes » – destinés à exposer dans un langage symbolique, plus attachant que celui de la sèche analyse car il est « celui de la poésie », le thème central de l’ouvrage : l’altérité conçue comme bipolarité. Et en effet, à une altérité « dénaturée », source de confusion et cause du désordre social, qui est représentée par les sorciers, est opposée une altérité « achevée », authentique, dirais-je, propre à l’allié, à celui qui est extérieur au groupe de filiation. Les Pèrè matrilinéaires voient leurs relations sociales « osciller » entre ces deux pôles et c’est « la relation d’alliance père/enfants qui est sous diverses modalités, la relation pacifique par excellence, la meilleure thérapie contre la sorcellerie » (p. 32).
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Avec le deuxième chapitre consacré à l’exposé du système clanique, nous restons encore pour un temps dans la littérature orale puisque l’auteur tient, à juste titre, à rapporter les récits d’origine de quelques-uns des clans du canton d’Almé où il s’était installé pour mener ses enquêtes. Au demeurant, ces récits présentent, d’une autre manière, la même chose sur la différence existant entre le lien qui rattache une personne à son clan maternel et celui qui la rattache à son clan paternel : le premier est de nature organique, le second est fondé « sur des formules symboliques » (p. 43). Soucieux de se doter d’outils d’analyse qu’il estime plus aptes à exprimer cette différence qui pourrait sembler aller de soi dans une perspective psychanalytique qui était la sienne dans ses ouvrages précédents, Charles-Henry Pradelles de Latour va puiser dans le vocabulaire de la théorie des ensembles les termes d’appartenance et d’inclusion pour appliquer ces notions au régime de filiation. Dans une société patrilinéaire, ces deux formes de rattachement à un ensemble se recouvrent ; chez les matrilinéaires, les Pèrè en l’occurrence, elles divergent. Tous ceux qui ont « même nombril » appartiennent à leur matriclan sans y être inclus et ils sont inclus dans le clan de leur père sans y appartenir. L’appartenance est réelle du côté de la mère, l’inclusion est symbolique du côté du père. J’avoue ne pas être bien certain de la pertinence des concepts de réel et de symbolique dans la théorie des ensembles, mais cela n’empêche nullement ceux d’appartenance et d’inclusion d’avoir une valeur heuristique dans l’analyse des systèmes de parenté et d’alliance. C’est ce qui se vérifiera ou non dans les chapitres suivants consacrés à l’alliance matrimoniale et aux rites du cycle vie (naissance et cérémonies funéraires).
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La question se pose dès les premières lignes du troisième chapitre. L’auteur distingue l’épouse-mère, c’est-à-dire le statut de la femme que son mariage a conduit à quitter son lieu et son groupe de naissance pour rejoindre la maison de son mari, de la sœur-épouse dont le statut, même dans le mariage, demeure chez les Pèrè celui de membre de son clan maternel et de femme étroitement liée à son frère, car c’est « pour lui » qu’elle est mère dans la mesure où elle lui « donne » ses enfants. Affirmant catégoriquement que dans un système patrilinéaire la femme est intégrée dans le lignage de son mari au double titre d’épouse et de mère – ce qu’infirment de nombreux exemples africains et, notamment, tous les groupes dits Sara du sud du Tchad, pour ne citer qu’eux –, Charles-Henry Pradelles de Latour applique les notions ensemblistes aux Pèrè : « les sœurs-mères appartiennent à leur clan et transmettent cette appartenance par engendrement à leurs enfants, et les épouses-mères, qui forment un sous-ensemble, sont incluses dans le clan de leur mari sans y appartenir » (p. 51). Il en résulte que dans un tel système, sexualité et procréation sont, en quelque sorte, dissociées. On ne saurait, en effet, dire cela sans y mettre un bémol, car une telle dissociation, prise à la lettre, est le fait du comportement, libre ou forcé, de la femme en tant qu’individu, elle ne dépend pas spécialement de la filiation matrilinéaire. L’auteur est plus fidèle à son concept d’inclusion quand il nous dit qu’une épouse-mère « a pour fonction de renvoyer ses enfants aux représentations et aux croyances dont le clan de son mari est porteur » (ibid.). S’il en était ainsi, on aurait affaire à une véritable dissociation qu’on pourrait qualifier de psychique et qui, comme telle, irait bien au-delà de ce qui découle, comme Claude Lévi-Strauss l’observait il y a déjà fort longtemps, des tensions sociales inhérentes aux systèmes matrilinéaires dysharmoniques dans lesquels s’opposent résidence viri-patrilocale et mode de filiation. Mais est-ce bien le cas chez les Pèrè?
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Ouvrons le chapitre suivant intitulé « Naissance et mort » et voyons ce que l’enfant doit à chacun de ses géniteurs respectivement. Un vieux sage pèrè dit que la mère transmet ses entrailles et le père l’âme, littéralement, « l’ombre du corps », et l’ethnologue y trouve la confirmation de son hypothèse : l’inclusion formelle dans le clan du père est séparée de l’appartenance corporelle à celui de la mère. Ainsi, dans les rites de naissance, c’est la tante paternelle qui joue un rôle essentiel ; après la chute du cordon ombilical, il lui revient (ou bien au père lui-même) de donner son nom au nouveau-né. Les rites funéraires vont dans le même sens : ce sont les paternels qui ont la charge de séparer l’âme du corps d’un défunt. Ils portent le cadavre en terre, « libèrent » l’âme en préparant et en détruisant la calebasse lèzèng qui a été accrochée au toit de la maison du mort « afin de nourrir son âme errante », et président « à la parole destinée à Dieu » (p. 79). Autre fait important d’une grande portée symbolique, à la mort du père, c’est à ses fils, et non à ses neveux utérins, que sont transmises les choses les plus personnelles, les plus intimes, que possède un homme : son arc, ses flèches, son carquois et ses couteaux. On constate ainsi que lorsque est mis fin au deuil des enfants et des conjoints, il ne s’agit plus de séparation entre le côté du père et celui de la mère, mais là encore d’opposition. Opposition entre la fonction séparatrice et pacificatrice des paternels et la situation de tension, voire de conflit, au sein du groupe des maternels que divise la suspicion de sorcellerie qui ne manquera pas de peser sur l’un de ses membres, responsable éventuel du décès.
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La sorcellerie est, en effet, dans la société pèrè, un mal inhérent au matrilignage. On sait qu’il en est ainsi dans bien des sociétés matrilinéaires, et Charles-Henry Pradelles de Latour mentionne, à juste titre, l’exemple des Ashanti (et il pourrait en citer beaucoup d’autres). Mais, dans le quatrième chapitre intitulé « Parenté et croyances » – un texte court et dense –, il va en donner une explication théorique fondée sur l’analyse de ses seuls matériaux de terrain. Elle consiste, pour l’essentiel, en un parallèle entre la fonction du père et celle de l’oncle utérin. Ce dernier, conformément au régime de filiation, possède des droits fondamentaux sur ses neveux. Jadis, il pouvait exclure l’un d’eux du clan et même le vendre comme esclave pour assurer la survie du reste des membres du clan. Par ailleurs, il doit veiller à ce qu’ils soient circoncis entre six et dix ans, opération dont il confie l’exécution à un spécialiste peul (donc à un musulman) et qui n’est accompagnée d’aucune cérémonie, « à l’inverse », note l’auteur, « de ce qui se passe chez leurs voisins Chamba, Koma, Dii et Dowayo. Cette prérogative des oncles maternels tient au fait qu’en matière de circoncision, ils sont les seuls à pouvoir exercer un droit sur le corps de leurs neveux utérins » (pp. 83-84). On voit là toute la différence qui sépare les Pèrè des autres ethnies citées où la circoncision forme le cœur du rituel initiatique, pour ne pas dire le cœur de leur culture, que ces sociétés soient dotées ou non d’une royauté sacrée. Dire que la circoncision chez les Pèrè est une prérogative que l’oncle maternel s’arroge sur le corps de son neveu (qui est à considérer comme sa « propriété »), ce qui expliquerait logiquement l’absence de toute ritualisation – autrement dit, de toute symbolisation – de cet acte, me paraît d’autant plus prêter à interrogation que nous allons apprendre qu’il existe une véritable initiation qui est celle dont le gèrem fait l’objet, qu’elle concerne tous les garçons et qu’elle incombe aux pères. Avant de revenir au statut de l’oncle utérin, suivons de près le passage intitulé : « Gèrem et fonction paternelle ».
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On se souvient que ce mot désigne deux instruments de musique, des cloches et des trompes. Les premières servent à « couper le médicament », ce qui signifie soigner les maladies, les secondes servent à initier les garçons et à « arrêter » les sorciers « en proférant des menaces appelées gèrem yago, paroles du gèrem » (p. 85). À ce propos, l’auteur se demande si ces objets peuvent être qualifiés de sacrés et il répond par la négative car, dit-il, « ils ne sont pas mis à part pour représenter une puissance tutélaire, divinité ou génie, mais pour attester leur appartenance à un au-delà inconnu et indifférencié, comme peut l’être la brousse » (ibid.). Curieusement, il oppose cet « au-delà » qui est donc celui de la magie à l’au-delà de la religion, lequel va de pair avec « une cosmologie et une eschatologie » dont il est lui-même dépourvu. Il est désigné comme « opaque » et aussi comme « clivé ». En effet, « le gèrem appartient à un au-delà indifférencié et est inclus dans le monde des hommes par le jeu des représentations rituelles qui supposent des gestes codés que seuls les initiés ont le droit de voir. Objet clivé, le gèrem est à la fois visible et invisible, du dehors et du dedans (ibid.). Et plus loin, l’auteur ajoute qu’il « participe ainsi du même clivage que la fonction paternelle en filiation matrilinéaire » (ibid.). De cette similitude découle la conclusion : « Le pouvoir magique des Pèrè est une croyance davantage étayée, dans l’ordre parental, par le père que par l’oncle maternel » (p. 86). En revanche, la croyance associée à la fonction de ce dernier est la sorcellerie.
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Qu’est-ce donc que la sorcellerie pour les Pèrè? Selon une démarche qui lui est habituelle, Charles-Henry Pradelles de Latour prend appui sur les contes qui représentent les sorciers – mâles et femelles – comme des êtres difformes, des anthropophages jamais rassasiés, « radicalement différents du monde des hommes dont ils ont besoin pour se nourrir » (ibid.). Suit la proposition principale : « La croyance en la sorcellerie repose ainsi sur une contradiction inextricable suivant laquelle les sorciers étrangers au monde humain sont pourtant incarnés par un proche parent de leur victime » (ibid.). Si une telle affirmation est largement partagée par les ethnologues qui ont étudié ces questions, il n’en va pas de même de celle énoncée un peu plus loin et qui peut nous laisser perplexes. Nous venons de voir en quels termes notre auteur oppose magie et religion, il va maintenant opposer à ce qu’il appelle l’au-delà de la magie celui de la sorcellerie, lequel, dit-il, « est intrinsèque au clan [qui lui-même] est immergé dans l’au-delà. La sorcellerie, c’est donc la folie. Tous les repères habituels de la réalité sont subvertis » (ibid.). À la vérité, cela signifie que la sorcellerie n’a pas d’au-delà, qu’elle est pure immanence au clan. Penser les choses ainsi, c’est, me semble-t-il, la rendre tout a fait impensable. Non parce qu’elle serait folie (peut-on dire que désordre social et désordre psychique sont des choses identiques?), mais parce que le système clanique qui nous a été décrit, aussi énigmatique qu’il soit aux yeux de Charles-Henry Pradelles de Latour, ne pourrait tout simplement pas fonctionner. Les prédicats patrilinéaire ou matrilinéaire s’appliquent à des aspects, certes décisifs, du clan mais ils n’absorbent pas en eux, et de façon exclusive, toute sa substance, sociale, politique et symbolique. Par ailleurs, quand il est question de la position structurale de l’oncle utérin, personnage supposé tout puissant, capable de soigner comme d’exclure sinon de faire mourir son neveu, l’auteur nous parle de rivalité œdipienne, une rivalité qui serait « scindée » parce que non focalisée entièrement sur le père, « seul garant de la loi ». Nous n’aurions donc pas affaire à deux positions contrastées mais à deux rivalités d’intensité différente? Si tel est le cas, comment ne pas se demander si ce n’est pas le niveau d’analyse choisi qui pose problème? Il n’y a pas « deux personnages représentant deux lois distinctes » (p. 87) qui seraient fondées, l’une sur l’appartenance, l’autre sur l’inclusion, il n’y a qu’une loi, celle de l’alliance à laquelle le père et l’oncle utérin, c’est-à-dire les deux beaux-frères, sont également assujettis. Aussi bien, lorsque je lis que la « sorcellerie est de ce fait l’envers du clan maternel, sa désagrégation dans l’abîme des contradictions, elle n’affecte en rien la relation entre un père et ses enfants fondée sur une altérité reconnue » (ibid.), je suis tout à fait enclin à souscrire au premier membre de la phrase, à condition de remplacer la référence au clan maternel par le noyau matricentré, et surtout, de ne pas oublier que c’est l’atome de parenté qui est en cause et non le système clanique. L’atome de parenté implique des attitudes plus ou moins distantes, des relations de proximité plus ou moins tendues et qui peuvent être rongées par des contradictions reflétant celles de l’organisation sociale, mais on ne saurait parler de deux lois, car, répétons-le, cela ruinerait la notion même de système clanique.
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Le chapitre s’achève sur un bref paragraphe intitulé : « La religion des ancêtres ». Chez les Pèrè, celle-ci s’ajoute à « la pratique préférentielle » de la magie comme moyen de lutte contre la sorcellerie. Ainsi apparaît un troisième système de croyances qui soulève la question : qu’est-ce qu’un ancêtre? Il se définit par le statut auquel accède le mort à la suite des secondes funérailles qui le font entrer « symboliquement dans un autre monde ». Cette définition, classique, n’est suivie d’aucun développement, mais d’une affirmation, qui l’est beaucoup moins : « Ne devant plus rien à une appartenance clanique, [les ancêtres] sont au-delà des divisions séparant la parenté en deux côtés » (ibid.) et, du même coup, les voici comme les paternels, c’est-à-dire, les alliés, promus, on s’en souvient, « pacificateurs », mais aussi unificateurs, vénérés par tous leurs descendants, agnats comme utérins. En quoi consiste cette « religion » des ancêtres qui seraient situés au-delà même de la distinction entre paternels et maternels? En cas d’infortune touchant un membre de la famille, celle-ci se rend à l’endroit « où la calebasse des défunts, lèzèng, a été brisée afin de libérer leurs âmes » (p. 89), et là, chacun, en commençant par les aînés, invoque Dieu « en confessant ses torts ». Le chef de famille fait ensuite une libation de bière sur le sol en priant les ancêtres de leur venir en aide. La réponse de ces derniers s’avère positive quand apparaissent les petites araignées blanches, attirées par la bière dont elles sont friandes. Charles-Henry Pradelles de Latour termine cette deuxième partie de l’ouvrage en affirmant que la magie du gèrem, du côté du père, la sorcellerie, du côté de la mère et la religion des ancêtres bilatéraux forment trois types de croyances « intimement liées au relations parentales » (p. 90). Et, à propos de ce qu’il désigne comme religion, il ajoute qu’elle tend à « résorber dans une unité supérieure » (ibid.) la division clanique qu’engendrent les deux autres croyances. Pourtant, il est difficile, en regard de la religion ainsi comprise, de la mettre sur le même plan que la sorcellerie et la magie, celle-ci ne servant qu’à combattre celle-là. La suite de l’ouvrage, dont le contenu ethnographique est beaucoup plus détaillé que les pages que nous venons d’analyser, me semble démentir quelque peu la rigidité d’une théorie qui aboutit paradoxalement à classer, selon un ordre hiérarchisé qui va du bas de l’échelle des valeurs – la sorcellerie qui est plutôt une antivaleur – au sommet où trône la religion (laquelle, ici réduite à la portion congrue comparée aux deux autres, retrouvera une place plus importante quand il s’agira des rites de la pluie), des systèmes de représentations qu’elle considère comme autant de domaines dont la séparation est nettement tranchée et qui ont chacun leur propre logique.
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Le chapitre suivant consacré à l’initiation des garçons suffit déjà, je crois, à illustrer cet assouplissement de la pensée de l’auteur. Dire que cette initiation « est non seulement une des principales activités du gèrem, mais aussi la plus grande et la plus prestigieuse cérémonie pèrè » (p. 93) prouve bien qu’elle concerne de façon essentielle la collectivité comme telle, ses valeurs communes et non des croyances propres au patriclan. La description que nous allons résumer montre que nous avons affaire à un schème rituel somme toute assez classique malgré quelques particularités remarquables. Les néophytes se représentent le gèrem, « la petite chose », comme « un gros animal terrifiant que les adultes retiennent par une corde attachée à son cou » (p. 95). Les anciens leur disent que ce monstre va sortir de la rivière où il se nourrit de crabes et qu’il va les avaler. Les cérémonies durent trois jours et sont placées sous l’autorité des dugi, propriétaires et maîtres de leur gèrem respectif. Le premier jour, les enfants sont terrorisés par le son des trompes. Portant seulement un cache-sexe de feuilles, ils sortent des cases où ils étaient blottis contre leur mère. Ils marchent devant leurs parrains (choisis par les pères parmi leurs parents proches) qui mettent leur main devant les yeux de leur filleul pour l’empêcher de voir les trompes. Le deuxième jour est celui de la grande épreuve. Parrains et filleuls se rendent sur l’aire d’initiation délimitée par un tapis de feuilles. Les dugi tournent autour du cercle des novices accroupis en agitant les clochettes du gèrem attachées à leur bras afin de « chasser les maladies que les enfants auraient pu contracter pendant leur nuit agitée » (p. 99). Puis les dugi placent un bandeau végétal (« la feuille de la mort ») sur les yeux de chaque enfant qui doit veiller à bien le tenir, car s’il tombait à terre tout serait à recommencer. Une phase essentielle du rituel initiatique commence alors : chacun des parrains prend entre ses jambes écartées le visage bandé de son filleul qui demeure allongé sur le ventre. « Cette disposition particulière, où “la feuille de la mort” placée sur les yeux du filleul jouxte le sexe du parrain, n’est pas neutre. Non pas parce qu’on pourrait penser que les enfants font une fellation à leurs aînés, mais parce que, comme on le comprendra plus loin, la feuille de la mort, point aveugle du spectacle, et le sexe du parrain, unis ici par un rapport de contiguïté, sont substituables » (ibid.). Et, en effet, que se passe-t-il? Les cloches tintent, les trompes retentissent avec force, c’est la révélation aux enfants de « la petite chose ». Après les coups de chicote et diverses violences (des griffures profondes faites sur tout le corps) dont les néophytes sont les principales victimes, mais que subissent aussi les deux autres groupes participant au rituel, les dugi et les parrains, le secret est dévoilé : ce sont les organes génitaux de la bête qui vient de les avaler. Les étamines noires d’une fleur de protea sont « le vagin du gèrem », les mains vides d’un dugi tendues vers le garçon représentent « le pénis du gèrem ». Après toute une série de rites destinés à protéger, à soigner les enfants mis en danger par les épreuves qu’ils ont traversées (il s’agit toujours, conformément à un principe général que les Pèrè appliquent dans toute thérapie, de mélanger des substances aux propriétés contraires – chaud/froid, masculin/féminin – pour agir efficacement contre le mal), c’est le retour au village. Les nouveaux initiés ont appris à souffler dans les trompes, ils chantent, ils dansent, ils expriment leur joie ; ils sont « désormais inclus dans la communauté des hommes » (p. 101). C’est, chez les Pèrè, comme ailleurs dans les sociétés traditionnelles, l’un des rôles essentiels des rites initiatiques. L’auteur a tout à fait raison d’insister sur le bandeau placé devant les yeux du néophyte au moment crucial de sa relation avec son parrain, car l’interdit de voir donne tout son sens à ce qui va suivre, c’est-à-dire au dévoilement de « la petite chose », qui est, à mon sens, équivalente des masques dans des sociétés voisines. Mais qu’en est-il de la posture qui semble être celle de la fellation et dont on a l’impression qu’elle fait de sa part l’objet d’une dénégation? Charles-Henry Pradelles de Latour écrit ces phrases compliquées : « Les novices qui “meurent” au lieu même du regard, conjurent d’autant mieux l’aspect destructeur de l’Autre que la place phallocentrique occupée par la feuille de la mort entre les jambes du parrain s’avère en fin de compte une place vide. Le regard du gèrem est symboliquement mort, de la même manière que son pénis l’est lorsqu’il est représenté par son absence (les mains vides) » (p. 105). J’avoue avoir quelque difficulté à comprendre, et cela malgré l’introduction à ce chapitre intitulé « La vision et le regard » qui doit son inspiration à Lacan, ce qui m’apparaît simplement comme une méconnaissance de la portée symbolique de la “mort” des néophytes. Le grand Autre, sous sa forme de gèrem ou de masques (auxquels, rappelons-le, sont souvent associés de façon très étroite des instruments de musique), n’est pas une puissance destructrice mais une instance de mort et de renaissance où la sexualité humaine, dont les organes sont réduits à des leurres, fait place à des forces « supérieures » que les hommes prétendent s’approprier pour « faire » des hommes autres – des hommes véritables? – que ceux qui sont sortis du ventre maternel. Leurre, farce, tromperie, n’ont-ils pas leur place dans tous les grands rituels initiatiques? C’est pourquoi je ne vois pas très bien ce que pourrait avoir de phallocentrique la scène de simulation d’une fellation, fût-elle située en un lieu vide. L’auteur est mieux inspiré, me semble-t-il, lorsque, quelques lignes plus loin, il écrit que les garçons une fois initiés « sont le gèrem », et répète qu’ils « sont donc inclus dans la communauté des hommes pèrè » (p. 106). C’est pour cette raison qu’il peut écrire, à juste titre, que : « Même dans une société matrilinéaire les hommes sont plus valorisés que les femmes » (ibid.). Je me permettrai seulement à cette occasion de faire remarquer qu’il existe des sociétés africaines patrilinéaires (au Mali et en Côte d’Ivoire, notamment) dans lesquelles fleurissent des associations initiatiques féminines qui peuvent parfois jouer un rôle social aussi important que leurs homologues masculines.
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Je terminerai ce compte rendu par l’examen du dernier chapitre intitulé : « La religion de la pluie ». Le chef de la pluie, personnage dont la fonction n’est pas liée à une appartenance clanique particulière, a en charge une cérémonie annuelle qui se tient à la fin de la saison sèche. Elle comprend un rite du soir et un autre du matin, et se déroule dans « la maison de la pluie […] qui abrite deux jarres » (p. 205). L’une, petite, est féminine, l’autre, grande, est masculine, elles sont appelées « jarres de Dieu ». Dans la première phase, de la bière de mil est « offerte » aux jarres puis distribuée aux assistants, dans la seconde, le chef de la pluie fait préparer de la bouillie de mil avec la récolte de l’année passée, levant ainsi l’interdit alimentaire qui pesait sur elle. Il répand ensuite cette bouillie blanche sur les jarres et « blanchit » les notables de la pluie en la crachant sur leur front et leur épaule droite. « Cette bénédiction », écrit Charles-Henry Pradelles de Latour, « évoque ainsi une fécondation, mais la sexualité n’est pas pour autant le thème central de ce culte, comme l’atteste le fait qu’à la fin du rite, [le chef de la pluie] se “blanchit” lui-même » (p. 206). Ce geste est une offrande à Dieu : l’officiant lui demande que le cycle des saisons se poursuive normalement, que les récoltes de l’année à venir soient abondantes, donc que les pluies tombent en quantités suffisantes.
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Il ne fait pas de doute que ce culte relève de la religion et que le chef de la pluie est un prêtre, un sacrificateur même (bien qu’il ne soit nulle part fait état de victime sacrificielle), et non un magicien. L’auteur prend bien soin de préciser que les jarres sont des objets sacrés qui n’ont rien à voir avec ceux du gèrem. Rappelant que ces jarres sont conservées dans la maison de la pluie et ne servent pas à des fins thérapeutiques, il a cette formule bien frappée que je crois pourtant discutable : « À la différence des objets magiques, mobiles et aliénables, les objets sacrés sont fixes et inaliénables » (p. 208). Mais dans les dernières pages de l’ouvrage, son analyse du culte lié à la pluie fait surgir une question toute nouvelle que sa conception des rapports entre magie et religion avait jusque-là laissée dans l’ombre : celle du pouvoir. Nous apprenons ainsi que la chefferie de la pluie, qu’il désigne comme « un pouvoir religieux », « représente un enjeu politico-économique notoire » (p. 212). En effet, le titulaire reçoit de très importants cadeaux en mil et, en outre, certains clans, dans l’espoir que cette chefferie pourra leur revenir un jour, lui font don de femmes sans qu’il ait à verser des prestations matrimoniales. N’avons-nous pas affaire, dès lors, à certains des privilèges les plus marquants qui font de leur bénéficiaire un détenteur potentiel du pouvoir politique? Pourquoi donc, se demande Charles-Henry Pradelles de Latour, la conjonction du pouvoir religieux et de la richesse économique n’a-t-elle pas conduit, chez les Pèrè, à l’institution d’un pouvoir politique effectif, comme ce fut le cas chez les Mofu et ailleurs dans le Nord-Cameroun? La réponse qu’il nous propose condense tout le contenu de son livre. Il commence par écarter une idée qui serait dans la logique de sa démarche mais que de nombreux cas africains démentent : celle de la structure particulière qu’il attribue aux sociétés matrilinéaires. Qu’a-t-il donc manqué aux Pèrè pour que naisse chez eux un pouvoir politique proprement dit? Trois conditions sont, selon lui, requises ou, plutôt, trois atouts, or nous venons de voir qu’ils en possèdent deux : « un discours unificateur de type religieux, une dynamique économique susceptible d’enrichir des clients » (p. 214). Le troisième, qui fait défaut, est « une force d’affrontement déterminant une façon de se battre autant pour se défendre que pour attaquer » (ibid.) ; autrement dit, un groupe organisé de guerriers, une véritable force militaire. Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi les Pèrè ne sont-ils armés que pour lutter contre l’agression du dedans et sont-ils démunis face à l’ennemi extérieur, c’est-à-dire faute d’avoir pu instituer un véritable pouvoir politique? Charles-Henry Pradelles de Latour donne une réponse qui montre à quel point il est attaché à ses a priori théoriques : « c’est parce que la volonté de lutter est, dans cette société, la spécificité des dugi et du gèrem » (ibid.). Ce sont, en effet, des agents et des puissances liés à la magie telle qu’elle s’est développée au sein du système matrilinéaire et, pour cette raison, ils sont rebelles à toute unification avec le culte religieux qui est celui de la pluie. S’il fallait réagir devant une telle affirmation, il ne nous resterait plus qu’à reprendre sur nouveaux frais toute la discussion que nous avons menée avec l’auteur au long de ce compte rendu, et notamment, ce qui touche à nos divergences sur la nature du système clanique et sur la place à accorder au mode de filiation. Il n’en demeure pas moins qu’il nous a donné une belle monographie et l’on peut seulement regretter qu’il n’ait pas eu recours à l’analyse comparative pour étayer le point de vue théorique très original qui est le sien, alors qu’il avait à sa disposition une littérature abondante et de qualité sur les populations voisines des Pèrè qu’il se contente de mentionner.
Notes
[1]
À propos de Charles-Henry Pradelles de Latour, Rites thérapeutiques dans une société matrilinéaire : le gèrem des Pèrè (Cameroun), Paris, Karthala, 2005.
Pour citer cet article
Adler Alfred, « Magie, sorcellerie, religion. Une nouvelle théorie?», L'Homme 4/2007 (n° 184) , p. 203-212
URL : www.cairn.info/revue-l-homme-2007-4-page-203.htm.
parAlfred Adlerdu même auteur
École pratique des hautes études, Paris
adler.alfred.at.noos.fr
Pages 203 - 212 Article suivant
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L’étude des rites thérapeutiques pratiqués dans une société, l’analyse, en particulier, de la notion de puissance (le gèrem, figurant ici dans le titre de l’ouvrage, en est un exemple) qui est au fondement de leur efficacité, font partie des préoccupations familières aux ethnologues. La plupart de ceux qui ont, ou ont eu, une longue pratique de leur terrain s’y sont livrés, allant jusqu’à leur consacrer plusieurs missions tant les enquêtes sur de tels sujets exigent patience et longueur de temps. Dans le titre qu’il a donné à son livre, Charles-Henry Pradelles de Latour ne se contente pas d’indiquer que le travail qu’il a effectué à ce sujet porte sur les Pèrè, une ethnie du Cameroun occidental, il précise qu’il s’agit d’une société matrilinéaire. En informer son lecteur d’entrée de jeu, alors que l’on n’imagine guère, en Afrique, notamment, et quel que soit son système de filiation, une société qui serait dépourvue de tout recours – et d’abord, par des moyens magico-religieux – face aux maladies et aux infortunes de toutes sortes, peut nous surprendre. Non sans raison, car dès les premières pages il expose ses motivations : après avoir achevé ses enquêtes chez les Bamiléké et désireux d’entamer une recherche sur une autre population camerounaise, il apprend au hasard d’une conversation que chez les Pèrè, « c’est le matriarcat ». Et il ajoute : « je dressai l’oreille car les sociétés matrilinéaires étaient pour moi une énigme que je voulais élucider » (p. 9). De quelle énigme veut-il parler quand on sait que l’Afrique, des rivages de l’Atlantique à ceux de l’océan Indien, compte de très nombreuses sociétés matrilinéaires et que bon nombre d’entre elles ont fait l’objet de travaux tout à fait remarquables? La réponse ne tarde pas à venir. La sexualité et la sorcellerie qui jouent un si grand rôle chez les matrilinéaires (ce que va vérifier sa recherche chez les Pèrè) sont, sinon absentes, du moins d’un poids relativement faible chez les Bamiléké qui semblent représenter pour lui une sorte d’archétype des sociétés patrilinéaires. Mais c’est après avoir comparé ces derniers avec les Trobriandais, des matrilinéaires qui doivent leur célébrité aux études de Malinowski, qu’il a découvert « que la filiation patrilinéaire est étayée par des croyances religieuses alors que la filiation matrilinéaire implique la magie » (p. 10). Ce livre sur les Pèrè se présente donc, selon l’auteur, comme une confirmation de ce qui n’était pour lui qu’une hypothèse. Quoi que l’on puisse penser d’un tel usage du comparatisme réduit à la confrontation de deux systèmes de parenté dont les principes seraient fondamentalement opposés, au même titre que le seraient religion et magie, il n’en demeure pas moins que nous nous trouvons en face d’une importante monographie dont la valeur anthropologique est indépendante des positions théoriques proclamées même si celles-ci sont rappelées à maintes reprises comme pour ponctuer les étapes d’une démonstration.
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Entrons maintenant dans le vif du sujet. Et d’abord qu’est-ce que le gèrem? C’est un objet de puissance constitué de deux types d’instruments de musique : l’un se compose de « cloches en fer accrochées à un anneau que l’on fait tinter les unes contres les autres [afin qu’il] parle et soigne, et [l’autre] de trompes fabriquées avec des gourdes collées ensemble avec de la cire d’abeille dans lesquelles on souffle en pinçant les lèvres » (p. 13). Sa fonction essentielle est la lutte contre la sorcellerie à laquelle sont imputés bon nombre des infortunes dont les gens souffrent (les maladies, les mauvaises naissances et surtout la stérilité) et bon nombre des maux qui sont infligés à autrui (l’adultère, notamment). Comme cela apparaît tout au long de l’ouvrage et comme cela est répété dans la conclusion, le système thérapeutique des Pèrè « ne relève donc ni d’une connaissance classificatoire des maladies, ni d’une connaissance pragmatique du corps et de ses manifestations, mais d’une lutte contre les agents du mal […] (leur) savoir n’a donné lieu ni à une pharmacopée ni à une pratique médicinale comme dans d’autres sociétés africaines » (p. 217). Il ne fait donc guère de doute, aux yeux de l’auteur, que ce sont les rapports entre les sexes – dans le mariage et dans la procréation – qui sont en cause, et qu’il faut par conséquent examiner leurs implications dans le système matrilinéaire des Péré pour comprendre pourquoi la sorcellerie embrasse pratiquement toute leur nosologie et pourquoi seule la magie du gèrem peut servir de remède efficace contre ce mal qui est, pourrait-on dire, inscrit dans sa structure.
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Un premier chapitre plonge le lecteur dans des fragments de littérature orale – « Devinettes, contes et proverbes » – destinés à exposer dans un langage symbolique, plus attachant que celui de la sèche analyse car il est « celui de la poésie », le thème central de l’ouvrage : l’altérité conçue comme bipolarité. Et en effet, à une altérité « dénaturée », source de confusion et cause du désordre social, qui est représentée par les sorciers, est opposée une altérité « achevée », authentique, dirais-je, propre à l’allié, à celui qui est extérieur au groupe de filiation. Les Pèrè matrilinéaires voient leurs relations sociales « osciller » entre ces deux pôles et c’est « la relation d’alliance père/enfants qui est sous diverses modalités, la relation pacifique par excellence, la meilleure thérapie contre la sorcellerie » (p. 32).
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Avec le deuxième chapitre consacré à l’exposé du système clanique, nous restons encore pour un temps dans la littérature orale puisque l’auteur tient, à juste titre, à rapporter les récits d’origine de quelques-uns des clans du canton d’Almé où il s’était installé pour mener ses enquêtes. Au demeurant, ces récits présentent, d’une autre manière, la même chose sur la différence existant entre le lien qui rattache une personne à son clan maternel et celui qui la rattache à son clan paternel : le premier est de nature organique, le second est fondé « sur des formules symboliques » (p. 43). Soucieux de se doter d’outils d’analyse qu’il estime plus aptes à exprimer cette différence qui pourrait sembler aller de soi dans une perspective psychanalytique qui était la sienne dans ses ouvrages précédents, Charles-Henry Pradelles de Latour va puiser dans le vocabulaire de la théorie des ensembles les termes d’appartenance et d’inclusion pour appliquer ces notions au régime de filiation. Dans une société patrilinéaire, ces deux formes de rattachement à un ensemble se recouvrent ; chez les matrilinéaires, les Pèrè en l’occurrence, elles divergent. Tous ceux qui ont « même nombril » appartiennent à leur matriclan sans y être inclus et ils sont inclus dans le clan de leur père sans y appartenir. L’appartenance est réelle du côté de la mère, l’inclusion est symbolique du côté du père. J’avoue ne pas être bien certain de la pertinence des concepts de réel et de symbolique dans la théorie des ensembles, mais cela n’empêche nullement ceux d’appartenance et d’inclusion d’avoir une valeur heuristique dans l’analyse des systèmes de parenté et d’alliance. C’est ce qui se vérifiera ou non dans les chapitres suivants consacrés à l’alliance matrimoniale et aux rites du cycle vie (naissance et cérémonies funéraires).
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La question se pose dès les premières lignes du troisième chapitre. L’auteur distingue l’épouse-mère, c’est-à-dire le statut de la femme que son mariage a conduit à quitter son lieu et son groupe de naissance pour rejoindre la maison de son mari, de la sœur-épouse dont le statut, même dans le mariage, demeure chez les Pèrè celui de membre de son clan maternel et de femme étroitement liée à son frère, car c’est « pour lui » qu’elle est mère dans la mesure où elle lui « donne » ses enfants. Affirmant catégoriquement que dans un système patrilinéaire la femme est intégrée dans le lignage de son mari au double titre d’épouse et de mère – ce qu’infirment de nombreux exemples africains et, notamment, tous les groupes dits Sara du sud du Tchad, pour ne citer qu’eux –, Charles-Henry Pradelles de Latour applique les notions ensemblistes aux Pèrè : « les sœurs-mères appartiennent à leur clan et transmettent cette appartenance par engendrement à leurs enfants, et les épouses-mères, qui forment un sous-ensemble, sont incluses dans le clan de leur mari sans y appartenir » (p. 51). Il en résulte que dans un tel système, sexualité et procréation sont, en quelque sorte, dissociées. On ne saurait, en effet, dire cela sans y mettre un bémol, car une telle dissociation, prise à la lettre, est le fait du comportement, libre ou forcé, de la femme en tant qu’individu, elle ne dépend pas spécialement de la filiation matrilinéaire. L’auteur est plus fidèle à son concept d’inclusion quand il nous dit qu’une épouse-mère « a pour fonction de renvoyer ses enfants aux représentations et aux croyances dont le clan de son mari est porteur » (ibid.). S’il en était ainsi, on aurait affaire à une véritable dissociation qu’on pourrait qualifier de psychique et qui, comme telle, irait bien au-delà de ce qui découle, comme Claude Lévi-Strauss l’observait il y a déjà fort longtemps, des tensions sociales inhérentes aux systèmes matrilinéaires dysharmoniques dans lesquels s’opposent résidence viri-patrilocale et mode de filiation. Mais est-ce bien le cas chez les Pèrè?
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Ouvrons le chapitre suivant intitulé « Naissance et mort » et voyons ce que l’enfant doit à chacun de ses géniteurs respectivement. Un vieux sage pèrè dit que la mère transmet ses entrailles et le père l’âme, littéralement, « l’ombre du corps », et l’ethnologue y trouve la confirmation de son hypothèse : l’inclusion formelle dans le clan du père est séparée de l’appartenance corporelle à celui de la mère. Ainsi, dans les rites de naissance, c’est la tante paternelle qui joue un rôle essentiel ; après la chute du cordon ombilical, il lui revient (ou bien au père lui-même) de donner son nom au nouveau-né. Les rites funéraires vont dans le même sens : ce sont les paternels qui ont la charge de séparer l’âme du corps d’un défunt. Ils portent le cadavre en terre, « libèrent » l’âme en préparant et en détruisant la calebasse lèzèng qui a été accrochée au toit de la maison du mort « afin de nourrir son âme errante », et président « à la parole destinée à Dieu » (p. 79). Autre fait important d’une grande portée symbolique, à la mort du père, c’est à ses fils, et non à ses neveux utérins, que sont transmises les choses les plus personnelles, les plus intimes, que possède un homme : son arc, ses flèches, son carquois et ses couteaux. On constate ainsi que lorsque est mis fin au deuil des enfants et des conjoints, il ne s’agit plus de séparation entre le côté du père et celui de la mère, mais là encore d’opposition. Opposition entre la fonction séparatrice et pacificatrice des paternels et la situation de tension, voire de conflit, au sein du groupe des maternels que divise la suspicion de sorcellerie qui ne manquera pas de peser sur l’un de ses membres, responsable éventuel du décès.
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La sorcellerie est, en effet, dans la société pèrè, un mal inhérent au matrilignage. On sait qu’il en est ainsi dans bien des sociétés matrilinéaires, et Charles-Henry Pradelles de Latour mentionne, à juste titre, l’exemple des Ashanti (et il pourrait en citer beaucoup d’autres). Mais, dans le quatrième chapitre intitulé « Parenté et croyances » – un texte court et dense –, il va en donner une explication théorique fondée sur l’analyse de ses seuls matériaux de terrain. Elle consiste, pour l’essentiel, en un parallèle entre la fonction du père et celle de l’oncle utérin. Ce dernier, conformément au régime de filiation, possède des droits fondamentaux sur ses neveux. Jadis, il pouvait exclure l’un d’eux du clan et même le vendre comme esclave pour assurer la survie du reste des membres du clan. Par ailleurs, il doit veiller à ce qu’ils soient circoncis entre six et dix ans, opération dont il confie l’exécution à un spécialiste peul (donc à un musulman) et qui n’est accompagnée d’aucune cérémonie, « à l’inverse », note l’auteur, « de ce qui se passe chez leurs voisins Chamba, Koma, Dii et Dowayo. Cette prérogative des oncles maternels tient au fait qu’en matière de circoncision, ils sont les seuls à pouvoir exercer un droit sur le corps de leurs neveux utérins » (pp. 83-84). On voit là toute la différence qui sépare les Pèrè des autres ethnies citées où la circoncision forme le cœur du rituel initiatique, pour ne pas dire le cœur de leur culture, que ces sociétés soient dotées ou non d’une royauté sacrée. Dire que la circoncision chez les Pèrè est une prérogative que l’oncle maternel s’arroge sur le corps de son neveu (qui est à considérer comme sa « propriété »), ce qui expliquerait logiquement l’absence de toute ritualisation – autrement dit, de toute symbolisation – de cet acte, me paraît d’autant plus prêter à interrogation que nous allons apprendre qu’il existe une véritable initiation qui est celle dont le gèrem fait l’objet, qu’elle concerne tous les garçons et qu’elle incombe aux pères. Avant de revenir au statut de l’oncle utérin, suivons de près le passage intitulé : « Gèrem et fonction paternelle ».
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On se souvient que ce mot désigne deux instruments de musique, des cloches et des trompes. Les premières servent à « couper le médicament », ce qui signifie soigner les maladies, les secondes servent à initier les garçons et à « arrêter » les sorciers « en proférant des menaces appelées gèrem yago, paroles du gèrem » (p. 85). À ce propos, l’auteur se demande si ces objets peuvent être qualifiés de sacrés et il répond par la négative car, dit-il, « ils ne sont pas mis à part pour représenter une puissance tutélaire, divinité ou génie, mais pour attester leur appartenance à un au-delà inconnu et indifférencié, comme peut l’être la brousse » (ibid.). Curieusement, il oppose cet « au-delà » qui est donc celui de la magie à l’au-delà de la religion, lequel va de pair avec « une cosmologie et une eschatologie » dont il est lui-même dépourvu. Il est désigné comme « opaque » et aussi comme « clivé ». En effet, « le gèrem appartient à un au-delà indifférencié et est inclus dans le monde des hommes par le jeu des représentations rituelles qui supposent des gestes codés que seuls les initiés ont le droit de voir. Objet clivé, le gèrem est à la fois visible et invisible, du dehors et du dedans (ibid.). Et plus loin, l’auteur ajoute qu’il « participe ainsi du même clivage que la fonction paternelle en filiation matrilinéaire » (ibid.). De cette similitude découle la conclusion : « Le pouvoir magique des Pèrè est une croyance davantage étayée, dans l’ordre parental, par le père que par l’oncle maternel » (p. 86). En revanche, la croyance associée à la fonction de ce dernier est la sorcellerie.
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Qu’est-ce donc que la sorcellerie pour les Pèrè? Selon une démarche qui lui est habituelle, Charles-Henry Pradelles de Latour prend appui sur les contes qui représentent les sorciers – mâles et femelles – comme des êtres difformes, des anthropophages jamais rassasiés, « radicalement différents du monde des hommes dont ils ont besoin pour se nourrir » (ibid.). Suit la proposition principale : « La croyance en la sorcellerie repose ainsi sur une contradiction inextricable suivant laquelle les sorciers étrangers au monde humain sont pourtant incarnés par un proche parent de leur victime » (ibid.). Si une telle affirmation est largement partagée par les ethnologues qui ont étudié ces questions, il n’en va pas de même de celle énoncée un peu plus loin et qui peut nous laisser perplexes. Nous venons de voir en quels termes notre auteur oppose magie et religion, il va maintenant opposer à ce qu’il appelle l’au-delà de la magie celui de la sorcellerie, lequel, dit-il, « est intrinsèque au clan [qui lui-même] est immergé dans l’au-delà. La sorcellerie, c’est donc la folie. Tous les repères habituels de la réalité sont subvertis » (ibid.). À la vérité, cela signifie que la sorcellerie n’a pas d’au-delà, qu’elle est pure immanence au clan. Penser les choses ainsi, c’est, me semble-t-il, la rendre tout a fait impensable. Non parce qu’elle serait folie (peut-on dire que désordre social et désordre psychique sont des choses identiques?), mais parce que le système clanique qui nous a été décrit, aussi énigmatique qu’il soit aux yeux de Charles-Henry Pradelles de Latour, ne pourrait tout simplement pas fonctionner. Les prédicats patrilinéaire ou matrilinéaire s’appliquent à des aspects, certes décisifs, du clan mais ils n’absorbent pas en eux, et de façon exclusive, toute sa substance, sociale, politique et symbolique. Par ailleurs, quand il est question de la position structurale de l’oncle utérin, personnage supposé tout puissant, capable de soigner comme d’exclure sinon de faire mourir son neveu, l’auteur nous parle de rivalité œdipienne, une rivalité qui serait « scindée » parce que non focalisée entièrement sur le père, « seul garant de la loi ». Nous n’aurions donc pas affaire à deux positions contrastées mais à deux rivalités d’intensité différente? Si tel est le cas, comment ne pas se demander si ce n’est pas le niveau d’analyse choisi qui pose problème? Il n’y a pas « deux personnages représentant deux lois distinctes » (p. 87) qui seraient fondées, l’une sur l’appartenance, l’autre sur l’inclusion, il n’y a qu’une loi, celle de l’alliance à laquelle le père et l’oncle utérin, c’est-à-dire les deux beaux-frères, sont également assujettis. Aussi bien, lorsque je lis que la « sorcellerie est de ce fait l’envers du clan maternel, sa désagrégation dans l’abîme des contradictions, elle n’affecte en rien la relation entre un père et ses enfants fondée sur une altérité reconnue » (ibid.), je suis tout à fait enclin à souscrire au premier membre de la phrase, à condition de remplacer la référence au clan maternel par le noyau matricentré, et surtout, de ne pas oublier que c’est l’atome de parenté qui est en cause et non le système clanique. L’atome de parenté implique des attitudes plus ou moins distantes, des relations de proximité plus ou moins tendues et qui peuvent être rongées par des contradictions reflétant celles de l’organisation sociale, mais on ne saurait parler de deux lois, car, répétons-le, cela ruinerait la notion même de système clanique.
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Le chapitre s’achève sur un bref paragraphe intitulé : « La religion des ancêtres ». Chez les Pèrè, celle-ci s’ajoute à « la pratique préférentielle » de la magie comme moyen de lutte contre la sorcellerie. Ainsi apparaît un troisième système de croyances qui soulève la question : qu’est-ce qu’un ancêtre? Il se définit par le statut auquel accède le mort à la suite des secondes funérailles qui le font entrer « symboliquement dans un autre monde ». Cette définition, classique, n’est suivie d’aucun développement, mais d’une affirmation, qui l’est beaucoup moins : « Ne devant plus rien à une appartenance clanique, [les ancêtres] sont au-delà des divisions séparant la parenté en deux côtés » (ibid.) et, du même coup, les voici comme les paternels, c’est-à-dire, les alliés, promus, on s’en souvient, « pacificateurs », mais aussi unificateurs, vénérés par tous leurs descendants, agnats comme utérins. En quoi consiste cette « religion » des ancêtres qui seraient situés au-delà même de la distinction entre paternels et maternels? En cas d’infortune touchant un membre de la famille, celle-ci se rend à l’endroit « où la calebasse des défunts, lèzèng, a été brisée afin de libérer leurs âmes » (p. 89), et là, chacun, en commençant par les aînés, invoque Dieu « en confessant ses torts ». Le chef de famille fait ensuite une libation de bière sur le sol en priant les ancêtres de leur venir en aide. La réponse de ces derniers s’avère positive quand apparaissent les petites araignées blanches, attirées par la bière dont elles sont friandes. Charles-Henry Pradelles de Latour termine cette deuxième partie de l’ouvrage en affirmant que la magie du gèrem, du côté du père, la sorcellerie, du côté de la mère et la religion des ancêtres bilatéraux forment trois types de croyances « intimement liées au relations parentales » (p. 90). Et, à propos de ce qu’il désigne comme religion, il ajoute qu’elle tend à « résorber dans une unité supérieure » (ibid.) la division clanique qu’engendrent les deux autres croyances. Pourtant, il est difficile, en regard de la religion ainsi comprise, de la mettre sur le même plan que la sorcellerie et la magie, celle-ci ne servant qu’à combattre celle-là. La suite de l’ouvrage, dont le contenu ethnographique est beaucoup plus détaillé que les pages que nous venons d’analyser, me semble démentir quelque peu la rigidité d’une théorie qui aboutit paradoxalement à classer, selon un ordre hiérarchisé qui va du bas de l’échelle des valeurs – la sorcellerie qui est plutôt une antivaleur – au sommet où trône la religion (laquelle, ici réduite à la portion congrue comparée aux deux autres, retrouvera une place plus importante quand il s’agira des rites de la pluie), des systèmes de représentations qu’elle considère comme autant de domaines dont la séparation est nettement tranchée et qui ont chacun leur propre logique.
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Le chapitre suivant consacré à l’initiation des garçons suffit déjà, je crois, à illustrer cet assouplissement de la pensée de l’auteur. Dire que cette initiation « est non seulement une des principales activités du gèrem, mais aussi la plus grande et la plus prestigieuse cérémonie pèrè » (p. 93) prouve bien qu’elle concerne de façon essentielle la collectivité comme telle, ses valeurs communes et non des croyances propres au patriclan. La description que nous allons résumer montre que nous avons affaire à un schème rituel somme toute assez classique malgré quelques particularités remarquables. Les néophytes se représentent le gèrem, « la petite chose », comme « un gros animal terrifiant que les adultes retiennent par une corde attachée à son cou » (p. 95). Les anciens leur disent que ce monstre va sortir de la rivière où il se nourrit de crabes et qu’il va les avaler. Les cérémonies durent trois jours et sont placées sous l’autorité des dugi, propriétaires et maîtres de leur gèrem respectif. Le premier jour, les enfants sont terrorisés par le son des trompes. Portant seulement un cache-sexe de feuilles, ils sortent des cases où ils étaient blottis contre leur mère. Ils marchent devant leurs parrains (choisis par les pères parmi leurs parents proches) qui mettent leur main devant les yeux de leur filleul pour l’empêcher de voir les trompes. Le deuxième jour est celui de la grande épreuve. Parrains et filleuls se rendent sur l’aire d’initiation délimitée par un tapis de feuilles. Les dugi tournent autour du cercle des novices accroupis en agitant les clochettes du gèrem attachées à leur bras afin de « chasser les maladies que les enfants auraient pu contracter pendant leur nuit agitée » (p. 99). Puis les dugi placent un bandeau végétal (« la feuille de la mort ») sur les yeux de chaque enfant qui doit veiller à bien le tenir, car s’il tombait à terre tout serait à recommencer. Une phase essentielle du rituel initiatique commence alors : chacun des parrains prend entre ses jambes écartées le visage bandé de son filleul qui demeure allongé sur le ventre. « Cette disposition particulière, où “la feuille de la mort” placée sur les yeux du filleul jouxte le sexe du parrain, n’est pas neutre. Non pas parce qu’on pourrait penser que les enfants font une fellation à leurs aînés, mais parce que, comme on le comprendra plus loin, la feuille de la mort, point aveugle du spectacle, et le sexe du parrain, unis ici par un rapport de contiguïté, sont substituables » (ibid.). Et, en effet, que se passe-t-il? Les cloches tintent, les trompes retentissent avec force, c’est la révélation aux enfants de « la petite chose ». Après les coups de chicote et diverses violences (des griffures profondes faites sur tout le corps) dont les néophytes sont les principales victimes, mais que subissent aussi les deux autres groupes participant au rituel, les dugi et les parrains, le secret est dévoilé : ce sont les organes génitaux de la bête qui vient de les avaler. Les étamines noires d’une fleur de protea sont « le vagin du gèrem », les mains vides d’un dugi tendues vers le garçon représentent « le pénis du gèrem ». Après toute une série de rites destinés à protéger, à soigner les enfants mis en danger par les épreuves qu’ils ont traversées (il s’agit toujours, conformément à un principe général que les Pèrè appliquent dans toute thérapie, de mélanger des substances aux propriétés contraires – chaud/froid, masculin/féminin – pour agir efficacement contre le mal), c’est le retour au village. Les nouveaux initiés ont appris à souffler dans les trompes, ils chantent, ils dansent, ils expriment leur joie ; ils sont « désormais inclus dans la communauté des hommes » (p. 101). C’est, chez les Pèrè, comme ailleurs dans les sociétés traditionnelles, l’un des rôles essentiels des rites initiatiques. L’auteur a tout à fait raison d’insister sur le bandeau placé devant les yeux du néophyte au moment crucial de sa relation avec son parrain, car l’interdit de voir donne tout son sens à ce qui va suivre, c’est-à-dire au dévoilement de « la petite chose », qui est, à mon sens, équivalente des masques dans des sociétés voisines. Mais qu’en est-il de la posture qui semble être celle de la fellation et dont on a l’impression qu’elle fait de sa part l’objet d’une dénégation? Charles-Henry Pradelles de Latour écrit ces phrases compliquées : « Les novices qui “meurent” au lieu même du regard, conjurent d’autant mieux l’aspect destructeur de l’Autre que la place phallocentrique occupée par la feuille de la mort entre les jambes du parrain s’avère en fin de compte une place vide. Le regard du gèrem est symboliquement mort, de la même manière que son pénis l’est lorsqu’il est représenté par son absence (les mains vides) » (p. 105). J’avoue avoir quelque difficulté à comprendre, et cela malgré l’introduction à ce chapitre intitulé « La vision et le regard » qui doit son inspiration à Lacan, ce qui m’apparaît simplement comme une méconnaissance de la portée symbolique de la “mort” des néophytes. Le grand Autre, sous sa forme de gèrem ou de masques (auxquels, rappelons-le, sont souvent associés de façon très étroite des instruments de musique), n’est pas une puissance destructrice mais une instance de mort et de renaissance où la sexualité humaine, dont les organes sont réduits à des leurres, fait place à des forces « supérieures » que les hommes prétendent s’approprier pour « faire » des hommes autres – des hommes véritables? – que ceux qui sont sortis du ventre maternel. Leurre, farce, tromperie, n’ont-ils pas leur place dans tous les grands rituels initiatiques? C’est pourquoi je ne vois pas très bien ce que pourrait avoir de phallocentrique la scène de simulation d’une fellation, fût-elle située en un lieu vide. L’auteur est mieux inspiré, me semble-t-il, lorsque, quelques lignes plus loin, il écrit que les garçons une fois initiés « sont le gèrem », et répète qu’ils « sont donc inclus dans la communauté des hommes pèrè » (p. 106). C’est pour cette raison qu’il peut écrire, à juste titre, que : « Même dans une société matrilinéaire les hommes sont plus valorisés que les femmes » (ibid.). Je me permettrai seulement à cette occasion de faire remarquer qu’il existe des sociétés africaines patrilinéaires (au Mali et en Côte d’Ivoire, notamment) dans lesquelles fleurissent des associations initiatiques féminines qui peuvent parfois jouer un rôle social aussi important que leurs homologues masculines.
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Je terminerai ce compte rendu par l’examen du dernier chapitre intitulé : « La religion de la pluie ». Le chef de la pluie, personnage dont la fonction n’est pas liée à une appartenance clanique particulière, a en charge une cérémonie annuelle qui se tient à la fin de la saison sèche. Elle comprend un rite du soir et un autre du matin, et se déroule dans « la maison de la pluie […] qui abrite deux jarres » (p. 205). L’une, petite, est féminine, l’autre, grande, est masculine, elles sont appelées « jarres de Dieu ». Dans la première phase, de la bière de mil est « offerte » aux jarres puis distribuée aux assistants, dans la seconde, le chef de la pluie fait préparer de la bouillie de mil avec la récolte de l’année passée, levant ainsi l’interdit alimentaire qui pesait sur elle. Il répand ensuite cette bouillie blanche sur les jarres et « blanchit » les notables de la pluie en la crachant sur leur front et leur épaule droite. « Cette bénédiction », écrit Charles-Henry Pradelles de Latour, « évoque ainsi une fécondation, mais la sexualité n’est pas pour autant le thème central de ce culte, comme l’atteste le fait qu’à la fin du rite, [le chef de la pluie] se “blanchit” lui-même » (p. 206). Ce geste est une offrande à Dieu : l’officiant lui demande que le cycle des saisons se poursuive normalement, que les récoltes de l’année à venir soient abondantes, donc que les pluies tombent en quantités suffisantes.
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Il ne fait pas de doute que ce culte relève de la religion et que le chef de la pluie est un prêtre, un sacrificateur même (bien qu’il ne soit nulle part fait état de victime sacrificielle), et non un magicien. L’auteur prend bien soin de préciser que les jarres sont des objets sacrés qui n’ont rien à voir avec ceux du gèrem. Rappelant que ces jarres sont conservées dans la maison de la pluie et ne servent pas à des fins thérapeutiques, il a cette formule bien frappée que je crois pourtant discutable : « À la différence des objets magiques, mobiles et aliénables, les objets sacrés sont fixes et inaliénables » (p. 208). Mais dans les dernières pages de l’ouvrage, son analyse du culte lié à la pluie fait surgir une question toute nouvelle que sa conception des rapports entre magie et religion avait jusque-là laissée dans l’ombre : celle du pouvoir. Nous apprenons ainsi que la chefferie de la pluie, qu’il désigne comme « un pouvoir religieux », « représente un enjeu politico-économique notoire » (p. 212). En effet, le titulaire reçoit de très importants cadeaux en mil et, en outre, certains clans, dans l’espoir que cette chefferie pourra leur revenir un jour, lui font don de femmes sans qu’il ait à verser des prestations matrimoniales. N’avons-nous pas affaire, dès lors, à certains des privilèges les plus marquants qui font de leur bénéficiaire un détenteur potentiel du pouvoir politique? Pourquoi donc, se demande Charles-Henry Pradelles de Latour, la conjonction du pouvoir religieux et de la richesse économique n’a-t-elle pas conduit, chez les Pèrè, à l’institution d’un pouvoir politique effectif, comme ce fut le cas chez les Mofu et ailleurs dans le Nord-Cameroun? La réponse qu’il nous propose condense tout le contenu de son livre. Il commence par écarter une idée qui serait dans la logique de sa démarche mais que de nombreux cas africains démentent : celle de la structure particulière qu’il attribue aux sociétés matrilinéaires. Qu’a-t-il donc manqué aux Pèrè pour que naisse chez eux un pouvoir politique proprement dit? Trois conditions sont, selon lui, requises ou, plutôt, trois atouts, or nous venons de voir qu’ils en possèdent deux : « un discours unificateur de type religieux, une dynamique économique susceptible d’enrichir des clients » (p. 214). Le troisième, qui fait défaut, est « une force d’affrontement déterminant une façon de se battre autant pour se défendre que pour attaquer » (ibid.) ; autrement dit, un groupe organisé de guerriers, une véritable force militaire. Pourquoi en est-il ainsi? Pourquoi les Pèrè ne sont-ils armés que pour lutter contre l’agression du dedans et sont-ils démunis face à l’ennemi extérieur, c’est-à-dire faute d’avoir pu instituer un véritable pouvoir politique? Charles-Henry Pradelles de Latour donne une réponse qui montre à quel point il est attaché à ses a priori théoriques : « c’est parce que la volonté de lutter est, dans cette société, la spécificité des dugi et du gèrem » (ibid.). Ce sont, en effet, des agents et des puissances liés à la magie telle qu’elle s’est développée au sein du système matrilinéaire et, pour cette raison, ils sont rebelles à toute unification avec le culte religieux qui est celui de la pluie. S’il fallait réagir devant une telle affirmation, il ne nous resterait plus qu’à reprendre sur nouveaux frais toute la discussion que nous avons menée avec l’auteur au long de ce compte rendu, et notamment, ce qui touche à nos divergences sur la nature du système clanique et sur la place à accorder au mode de filiation. Il n’en demeure pas moins qu’il nous a donné une belle monographie et l’on peut seulement regretter qu’il n’ait pas eu recours à l’analyse comparative pour étayer le point de vue théorique très original qui est le sien, alors qu’il avait à sa disposition une littérature abondante et de qualité sur les populations voisines des Pèrè qu’il se contente de mentionner.
Notes
[1]
À propos de Charles-Henry Pradelles de Latour, Rites thérapeutiques dans une société matrilinéaire : le gèrem des Pèrè (Cameroun), Paris, Karthala, 2005.
Pour citer cet article
Adler Alfred, « Magie, sorcellerie, religion. Une nouvelle théorie?», L'Homme 4/2007 (n° 184) , p. 203-212
URL : www.cairn.info/revue-l-homme-2007-4-page-203.htm.
Re: Forum Religion et Sorcellerie
L'ancienne religion des sorcières
Comment les sorcières ont-elles conquises et perfectionnées les arts naturels de la magie blanche ? Par l’extase, un état modifié de conscience dans lequel elles communiaient avec la nature, les forces de l’univers, et la Déesse lunaire. Pour atteindre cet état, les anciens ont développé trois grands niveaux initiatiques dans l’art de la magie. Ils comprennent : la magie Naturelle, la magie Cérémonielle, et la magie Céleste. Une fois maîtrisées, ces 3 techniques leur permettaient de travailler sur la connaissance de soi, de parvenir à la conscience d’autres mondes, de maîtriser les forces élémentaires et secrètes de la nature.
Tout savoir magique était acquis par cette « modification de la conscience ». La consultation des esprits et des déités, des plantes et des animaux ouvrait de nouveaux champs du savoir. Les sorcières et prêtresses partageaient souvent une partie de leurs connaissances avec leur peuple, mais conservaient le reste pour leur usage personnel. Les arts de la magie n’était pas donnée en pâture aux profanes.
Plus tard, les prêtresses perfectionnèrent les moyens qui facilitaient la maîtrise de leurs arts, et de leur sagesse. Et cette modification de la conscience marqua un important développement des rituels magiques. Les sorcières du monde entier utilisent toujours des outils et accessoires tels que chaudron, baguette, athamé, coupe, bougies, herbes magiques. La raison en est que les rites magiques les plus efficaces sont ceux qui combinent les instruments naturels et artificiels. La plainte du vent, le grondement de l’océan, la flamme vacillante, la douce lumière de la lune, le battement régulier du tambour, la fumée des encens, etc…
Associés au monde nocturne et à la Déesse, ces outils finissent par submerger les sens, forçant le glissement de la conscience du monde physique au royaume plus vaste des énergies. De tels rites de magies sont encore pratiqués aujourd’hui.
Ces manifestations primitives constituent le point de départ de toutes les formes de magie, de la philosophie et de la religion Païenne des sorcières. Dans cette évolution on peut également y intégrer la Wicca ; même en dépit de l’actuelle controverse au sujet de « l’ancienneté » de la Wicca, celle-ci tirant également son origine spirituelle de tels rites. Elle a juste été reformée et adaptée à notre monde contemporain. La Wicca continue à toucher nos âmes et à nous transporter. Elle change notre conscience, en nous unissant avec la déité. D’ailleurs un grand nombre de traditions initiatiques Wiccannes sont d’origine Païenne, Celtique, et Chamanique.
Il existe deux courants fondamentaux de la Wicca, c'est à dire la "Wicca traditionaliste" fondée par Gérald Gardner, et la "Wicca éclectique" ayant pris naissances par l'influence des écrits de Scott Cunningham.
Pour conclure, la religion des sorcières est tout simplement la continuation des anciennes philosophies Païennes, Chamaniques, et Celtiques. Ne dit-on pas que c'est toujours à la source d'une rivière que l'eau est la plus pure ? Et bien nous appliquerons ce vieil adage également dans l'étude de la magie blanche et de ses traditions spirituelles.
La magie dont je vous parle sur mon site est dite "blanche", et est en osmose complète avec les pratiques des anciennes religions (Païenne, Chamanique et Celtique). Cela implique donc que cette pratique de la magie, dite blanche, soit également un art de vivre. Une nouvelle façon de penser, d'agir, et de mieux se connaître. Toutefois, comme la pratique de ce savoir est considérée comme un art secret, il va de soi que "l'artiste" doit posséder une éthique et une certaine sagesse dans la maîtrise de celle-ci...
"Le bien que tu feras en tant que sorcier ou sorcière te sera rendu trois fois.
Le mal que tu feras avec ton art te sera aussi rendu trois fois.
Donc ne fais jamais aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse."
Mandala Chakras
Comment les sorcières ont-elles conquises et perfectionnées les arts naturels de la magie blanche ? Par l’extase, un état modifié de conscience dans lequel elles communiaient avec la nature, les forces de l’univers, et la Déesse lunaire. Pour atteindre cet état, les anciens ont développé trois grands niveaux initiatiques dans l’art de la magie. Ils comprennent : la magie Naturelle, la magie Cérémonielle, et la magie Céleste. Une fois maîtrisées, ces 3 techniques leur permettaient de travailler sur la connaissance de soi, de parvenir à la conscience d’autres mondes, de maîtriser les forces élémentaires et secrètes de la nature.
Tout savoir magique était acquis par cette « modification de la conscience ». La consultation des esprits et des déités, des plantes et des animaux ouvrait de nouveaux champs du savoir. Les sorcières et prêtresses partageaient souvent une partie de leurs connaissances avec leur peuple, mais conservaient le reste pour leur usage personnel. Les arts de la magie n’était pas donnée en pâture aux profanes.
Plus tard, les prêtresses perfectionnèrent les moyens qui facilitaient la maîtrise de leurs arts, et de leur sagesse. Et cette modification de la conscience marqua un important développement des rituels magiques. Les sorcières du monde entier utilisent toujours des outils et accessoires tels que chaudron, baguette, athamé, coupe, bougies, herbes magiques. La raison en est que les rites magiques les plus efficaces sont ceux qui combinent les instruments naturels et artificiels. La plainte du vent, le grondement de l’océan, la flamme vacillante, la douce lumière de la lune, le battement régulier du tambour, la fumée des encens, etc…
Associés au monde nocturne et à la Déesse, ces outils finissent par submerger les sens, forçant le glissement de la conscience du monde physique au royaume plus vaste des énergies. De tels rites de magies sont encore pratiqués aujourd’hui.
Ces manifestations primitives constituent le point de départ de toutes les formes de magie, de la philosophie et de la religion Païenne des sorcières. Dans cette évolution on peut également y intégrer la Wicca ; même en dépit de l’actuelle controverse au sujet de « l’ancienneté » de la Wicca, celle-ci tirant également son origine spirituelle de tels rites. Elle a juste été reformée et adaptée à notre monde contemporain. La Wicca continue à toucher nos âmes et à nous transporter. Elle change notre conscience, en nous unissant avec la déité. D’ailleurs un grand nombre de traditions initiatiques Wiccannes sont d’origine Païenne, Celtique, et Chamanique.
Il existe deux courants fondamentaux de la Wicca, c'est à dire la "Wicca traditionaliste" fondée par Gérald Gardner, et la "Wicca éclectique" ayant pris naissances par l'influence des écrits de Scott Cunningham.
Pour conclure, la religion des sorcières est tout simplement la continuation des anciennes philosophies Païennes, Chamaniques, et Celtiques. Ne dit-on pas que c'est toujours à la source d'une rivière que l'eau est la plus pure ? Et bien nous appliquerons ce vieil adage également dans l'étude de la magie blanche et de ses traditions spirituelles.
La magie dont je vous parle sur mon site est dite "blanche", et est en osmose complète avec les pratiques des anciennes religions (Païenne, Chamanique et Celtique). Cela implique donc que cette pratique de la magie, dite blanche, soit également un art de vivre. Une nouvelle façon de penser, d'agir, et de mieux se connaître. Toutefois, comme la pratique de ce savoir est considérée comme un art secret, il va de soi que "l'artiste" doit posséder une éthique et une certaine sagesse dans la maîtrise de celle-ci...
"Le bien que tu feras en tant que sorcier ou sorcière te sera rendu trois fois.
Le mal que tu feras avec ton art te sera aussi rendu trois fois.
Donc ne fais jamais aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse."
Mandala Chakras
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Les sabbats des sorcières
Pas de sorcière sans Sabbat. Cette grande fête nocturne comprend quatre nuits qui correspondent aux solstices et aux équinoxes, plus quatre autres nuits qui sont empruntées aux anciennes fêtes Païennes et Celtiques.
Les sabbats règlent de manière périodique la vie des sorcières, et c'est un événement central important qui se déroule en plusieurs étapes très codifiées...
Pour commencer, les Sabbats se déroulent dans des lieux où la réunion magique ne risque pas d'être dérangée. Donc tout endroit isolé peut faire l'affaire, une cave secrète, la clairière d'un bois profond, une lande, une plage déserte, un sommet de colline, un défilé secret entre deux montagnes, une forêt, etc...
Ces célébrations ne représentent pas seulement une occasion de célébrer et de se rapprocher des Dieux et de la nature, elles transmettent aussi un symbolisme et une énergie très puissante de la Déesse et du Dieu à travers des rituels et des pratiques magiques.
Je vous invite à découvrir ce merveilleux cycle et pour en savoir un peu plus sur la préparation de ces Sabbats
Les différents Sabbats
Yule : vers le 21 décembre (dépendant du solstice d'hiver). La Déesse donne naissance à un fils, le Dieu, au moment de Yule. Le solstice d'hiver est considéré depuis longtemps comme une période de naissances divines. Yule est l'époque de l'année où la nuit est la plus longue et le jour le plus court. Après ce jour le temps d'ensoleillement augmente jour après jour. La Déesse donnant naissance au Dieu, qui est représenté par le soleil. Ce jour marque ainsi la renaissance de la lumière. L'enfant Dieu grandissant est le soleil qui se fait de plus en plus présent. Les sorcières célèbrent souvent Yule juste avant l'aube et ce jusqu'au levé du soleil. Par conséquent, il est d'usage, chez les sorcières, d'allumer des chandelles ou de faire des feux pour accueillir le retour de la lumière solaire. Plongée dans le sommeil pendant l'hiver de l'enfantement, la Déesse récupère après l'accouchement. Yule constitue un vestige des rituels primitifs célébrés pour hâter la fin de l'hiver et la fécondité du printemps. De nos jours, cette célébration nous rappelle que la mort apporte finalement une renaissance.
Imbolc : 2 février. Imbolc souligne le rétablissement de la Déesse après que celle-ci eut donné naissance au Dieu. L'allongement des jours la tire de son sommeil. Le Dieu est maintenant un jeune homme robuste, et son pouvoir se fait sentir pendant les jours les plus longs. Sa chaleur fertilise la terre et fait germer les graines. Dès lors le printemps fait son apparition. Sabbat de purification après la réclusion de l'hiver, grâce au pouvoir régénérateur du Soleil, Imbolc est également une célébration de la lumière et de la fertilité. Il était jadis célébré en Europe par des brasiers, des flambeaux, et le feu sous toutes ses formes. Le feu représente, ici, aussi bien notre illumination et notre inspiration personnelle, que la chaleur et la lumière. C'est l'une des époques traditionnelles d'initiation et par conséquent, des rituels d'engagement personnel.
Ostara : vers le 21 mars (équinoxe du printemps). Les énergies de la nature passent subitement de la léthargie hivernale à l'exubérance printanière. Sortant précipitamment du sommeil, la Déesse couvre la terre de fertilité, pendant que le Dieu se développe et gagne en maturité. Il parcourt les champs verdoyant et se réjoui de la luxuriance de la nature. Ostara étant l'équinoxe du printemps, le jour et la nuit ont la même durée. La lumière l'emporte sur les ténèbres. La Déesse et le Dieu poussent les animaux sauvages à se reproduire. Ostara est l'époque des commencements, le temps d'agir et de "semer " des incantations pour récolter des grains, de s'occuper des jardins rituels.
Beltane : 30 avril. À Beltane le Dieu devient homme. Exalté par les énergies à l'oeuvre dans la nature, il désire la Déesse. Ils tombent alors amoureux, s'étendent sur le lit de verdure au milieu des fleurs et s'unissent. La Déesse tombe enceinte du Dieu et les sorcières célèbrent la fertilité. Beltane est aussi appelée fête du Premier mai. Jadis, les arbres de mai, symbole phallique par excellence, étaient au centre des célébrations rituelles. Plusieurs se levaient à l'aube pour cueillir des fleurs, des rameaux verts dans les champs et les jardins, les utilisant pour se parer ou pour décorer l'arbre de mai et leur demeure. Les fleurs et la verdure représentent la Déesse, tandis que l'arbre de mai représente le Dieu. Beltane signifie le retour de la vitalité, de l'union, et de la sensualité. L'arbre de mai est intégré au rituel entourant la journée de Beltane, et la célébration se déroule toujours autour du chaudron, signe de la Déesse, l'essence de la féminité, l'aboutissement de tout désir.
Litha : vers le 21 juin (solstice d'été). Litha se produit lorsque la nature est à l'apogée de sa puissance. La terre nage dans la fertilité de la Déesse et du Dieu. Le solstice d'été est donc une période favorable aux pratiques de magies d'amour. Jadis on allumait des feux de joie pour favoriser la fertilité, l'amour, la purification, la santé. Le feu représente le soleil, que l'on fête en cette période où les jours sont les plus longs.
Lughnasadh : 1er août. Allégoriquement, les forces du Dieu décroissent aussi alors que le soleil se lève toujours plus au sud chaque jour, et que les nuits rallongent. La Déesse demeure, avec une tristesse mêlée de joie, consciente que le Dieu est mourant et que pourtant il vit en elle, dans l'enfant qu'elle porte. L'été s'en va et les sorcières retrouvent sa chaleur et sa générosité dans la nourriture qu'elles mangent. Chaque repas représente un acte d'harmonisation avec la nature, et nous rappelle que rien n'est permanent dans l'univers.
Mabon : vers le 21 septembre (équinoxe d'automne). Mabon marque l'achèvement des récoltes commencées à Lughnasadh. Une fois de plus, les jours et les nuits sont égaux, en état d'équilibre. Alors que le Dieu se prépare à quitter son corps physique pour entreprendre la grande aventure dans l'invisible, pour se régénérer, et renaître de la Déesse. La nature à son déclin retire ses dons, se prépare au repos hivernal. La Déesse somnole sous les feux faiblissants du Soleil, même si le feu brûle en son sein. Elle sent la présence du Dieu alors même qu'il s'affaiblit.
Samhain : 31 octobre. Les sorcières font leurs adieux au Dieu. Mais ce n'est qu'un au revoir. Le Dieu n'est pas enveloppé des ténèbres éternelles, il se prépare à naître de nouveau de la Déesse à Yule. Samhain, également appelée Veille de novembre, fête des Morts, fête des Pommes. Samhain est un temps pour réfléchir, pour revenir sur l'année qui vient de s'écouler, pour accepter un phénomène de la vie qui échappe à notre contrôle, la mort. Le voile qui sépare le monde matériel et celui des esprits est très mince cette nuit-là. Les sorcières se souviennent de leurs ancêtres et de tous ceux qui les ont précédés dans la mort. Après la fête de Samhain, les sorcières célèbrent celle de Yule, complétant ainsi la " roue de l'année ". Tout cela peut vous paraître bien mystérieux du fait de la compréhension du pourquoi le Dieu est le fils de la Déesse et par la suite son amant. Ce n'est pas ici une histoire d'inceste, c'est un symbolisme.
La Déesse et le Dieu ensemble perpétuent le cycle de la vie, étant signe de fertilité, de régénération. Ils sont la preuve que la mort n'est jamais une fin en soi, qu'elle apporte une renaissance, que la vie est en perpétuelle évolution. Ils symbolisent la roue de la vie.
Pas de sorcière sans Sabbat. Cette grande fête nocturne comprend quatre nuits qui correspondent aux solstices et aux équinoxes, plus quatre autres nuits qui sont empruntées aux anciennes fêtes Païennes et Celtiques.
Les sabbats règlent de manière périodique la vie des sorcières, et c'est un événement central important qui se déroule en plusieurs étapes très codifiées...
Pour commencer, les Sabbats se déroulent dans des lieux où la réunion magique ne risque pas d'être dérangée. Donc tout endroit isolé peut faire l'affaire, une cave secrète, la clairière d'un bois profond, une lande, une plage déserte, un sommet de colline, un défilé secret entre deux montagnes, une forêt, etc...
Ces célébrations ne représentent pas seulement une occasion de célébrer et de se rapprocher des Dieux et de la nature, elles transmettent aussi un symbolisme et une énergie très puissante de la Déesse et du Dieu à travers des rituels et des pratiques magiques.
Je vous invite à découvrir ce merveilleux cycle et pour en savoir un peu plus sur la préparation de ces Sabbats
Les différents Sabbats
Yule : vers le 21 décembre (dépendant du solstice d'hiver). La Déesse donne naissance à un fils, le Dieu, au moment de Yule. Le solstice d'hiver est considéré depuis longtemps comme une période de naissances divines. Yule est l'époque de l'année où la nuit est la plus longue et le jour le plus court. Après ce jour le temps d'ensoleillement augmente jour après jour. La Déesse donnant naissance au Dieu, qui est représenté par le soleil. Ce jour marque ainsi la renaissance de la lumière. L'enfant Dieu grandissant est le soleil qui se fait de plus en plus présent. Les sorcières célèbrent souvent Yule juste avant l'aube et ce jusqu'au levé du soleil. Par conséquent, il est d'usage, chez les sorcières, d'allumer des chandelles ou de faire des feux pour accueillir le retour de la lumière solaire. Plongée dans le sommeil pendant l'hiver de l'enfantement, la Déesse récupère après l'accouchement. Yule constitue un vestige des rituels primitifs célébrés pour hâter la fin de l'hiver et la fécondité du printemps. De nos jours, cette célébration nous rappelle que la mort apporte finalement une renaissance.
Imbolc : 2 février. Imbolc souligne le rétablissement de la Déesse après que celle-ci eut donné naissance au Dieu. L'allongement des jours la tire de son sommeil. Le Dieu est maintenant un jeune homme robuste, et son pouvoir se fait sentir pendant les jours les plus longs. Sa chaleur fertilise la terre et fait germer les graines. Dès lors le printemps fait son apparition. Sabbat de purification après la réclusion de l'hiver, grâce au pouvoir régénérateur du Soleil, Imbolc est également une célébration de la lumière et de la fertilité. Il était jadis célébré en Europe par des brasiers, des flambeaux, et le feu sous toutes ses formes. Le feu représente, ici, aussi bien notre illumination et notre inspiration personnelle, que la chaleur et la lumière. C'est l'une des époques traditionnelles d'initiation et par conséquent, des rituels d'engagement personnel.
Ostara : vers le 21 mars (équinoxe du printemps). Les énergies de la nature passent subitement de la léthargie hivernale à l'exubérance printanière. Sortant précipitamment du sommeil, la Déesse couvre la terre de fertilité, pendant que le Dieu se développe et gagne en maturité. Il parcourt les champs verdoyant et se réjoui de la luxuriance de la nature. Ostara étant l'équinoxe du printemps, le jour et la nuit ont la même durée. La lumière l'emporte sur les ténèbres. La Déesse et le Dieu poussent les animaux sauvages à se reproduire. Ostara est l'époque des commencements, le temps d'agir et de "semer " des incantations pour récolter des grains, de s'occuper des jardins rituels.
Beltane : 30 avril. À Beltane le Dieu devient homme. Exalté par les énergies à l'oeuvre dans la nature, il désire la Déesse. Ils tombent alors amoureux, s'étendent sur le lit de verdure au milieu des fleurs et s'unissent. La Déesse tombe enceinte du Dieu et les sorcières célèbrent la fertilité. Beltane est aussi appelée fête du Premier mai. Jadis, les arbres de mai, symbole phallique par excellence, étaient au centre des célébrations rituelles. Plusieurs se levaient à l'aube pour cueillir des fleurs, des rameaux verts dans les champs et les jardins, les utilisant pour se parer ou pour décorer l'arbre de mai et leur demeure. Les fleurs et la verdure représentent la Déesse, tandis que l'arbre de mai représente le Dieu. Beltane signifie le retour de la vitalité, de l'union, et de la sensualité. L'arbre de mai est intégré au rituel entourant la journée de Beltane, et la célébration se déroule toujours autour du chaudron, signe de la Déesse, l'essence de la féminité, l'aboutissement de tout désir.
Litha : vers le 21 juin (solstice d'été). Litha se produit lorsque la nature est à l'apogée de sa puissance. La terre nage dans la fertilité de la Déesse et du Dieu. Le solstice d'été est donc une période favorable aux pratiques de magies d'amour. Jadis on allumait des feux de joie pour favoriser la fertilité, l'amour, la purification, la santé. Le feu représente le soleil, que l'on fête en cette période où les jours sont les plus longs.
Lughnasadh : 1er août. Allégoriquement, les forces du Dieu décroissent aussi alors que le soleil se lève toujours plus au sud chaque jour, et que les nuits rallongent. La Déesse demeure, avec une tristesse mêlée de joie, consciente que le Dieu est mourant et que pourtant il vit en elle, dans l'enfant qu'elle porte. L'été s'en va et les sorcières retrouvent sa chaleur et sa générosité dans la nourriture qu'elles mangent. Chaque repas représente un acte d'harmonisation avec la nature, et nous rappelle que rien n'est permanent dans l'univers.
Mabon : vers le 21 septembre (équinoxe d'automne). Mabon marque l'achèvement des récoltes commencées à Lughnasadh. Une fois de plus, les jours et les nuits sont égaux, en état d'équilibre. Alors que le Dieu se prépare à quitter son corps physique pour entreprendre la grande aventure dans l'invisible, pour se régénérer, et renaître de la Déesse. La nature à son déclin retire ses dons, se prépare au repos hivernal. La Déesse somnole sous les feux faiblissants du Soleil, même si le feu brûle en son sein. Elle sent la présence du Dieu alors même qu'il s'affaiblit.
Samhain : 31 octobre. Les sorcières font leurs adieux au Dieu. Mais ce n'est qu'un au revoir. Le Dieu n'est pas enveloppé des ténèbres éternelles, il se prépare à naître de nouveau de la Déesse à Yule. Samhain, également appelée Veille de novembre, fête des Morts, fête des Pommes. Samhain est un temps pour réfléchir, pour revenir sur l'année qui vient de s'écouler, pour accepter un phénomène de la vie qui échappe à notre contrôle, la mort. Le voile qui sépare le monde matériel et celui des esprits est très mince cette nuit-là. Les sorcières se souviennent de leurs ancêtres et de tous ceux qui les ont précédés dans la mort. Après la fête de Samhain, les sorcières célèbrent celle de Yule, complétant ainsi la " roue de l'année ". Tout cela peut vous paraître bien mystérieux du fait de la compréhension du pourquoi le Dieu est le fils de la Déesse et par la suite son amant. Ce n'est pas ici une histoire d'inceste, c'est un symbolisme.
La Déesse et le Dieu ensemble perpétuent le cycle de la vie, étant signe de fertilité, de régénération. Ils sont la preuve que la mort n'est jamais une fin en soi, qu'elle apporte une renaissance, que la vie est en perpétuelle évolution. Ils symbolisent la roue de la vie.
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Les Esbats des sorcières
Les Esbats correspondent aux célébrations de la pleine lune et comme la lune est pleine environ treize fois dans une année, il y a donc treize Esbats.
Quand la lune est pleine, elle appelle, les sorcières à se réunir pour entrer en osmose avec leur Déesse. Ces célébrations magiques et mystérieuses connues sous le nom d'Esbats ont pour but de permettre à votre cœur de devenir un temple magique, dans lequel s’incarnera l'esprit de la Déesse lunaire.
Pendant cette cérémonie, la Déesse sèmera dans votre cœur de sorcière, son savoir, son amour et sa sagesse éternelle. Mais pour que cela se produise, vous devez préparer votre Esbat tel que la Déesse le demande dans son mystérieux texte qui s'intitule: "La Charge de la Déesse". Ce sera dans ce texte que vous trouverez les clés secrètes sur la manière dont vous devez préparer cette fête magique, afin que l'amour éternel de la Déesse lunaire illumine votre cœur et qu'elle vous considère comme une de ses filles...
Mandala Chakras
La Charge de la Déesse
« Ecoutez les paroles de la Déesse Mère, elle qui a été appelée par les hommes, Astarté, Isis, Mélusine, Aphrodite, Cerridwen, Diane, Freya, et également de bien d’autres noms.
Chaque fois que vous désirerez une chose, vous devrez, une fois par mois et de préférence quand la Lune est pleine, vous assembler dans quelque endroit secret et m’honorer, moi qui suis la Reine de tous les Sorciers.
Vous devrez vous assembler, vous qui êtes prêts à entendre les enseignements de la Sorcellerie, mais n’avez pas encore reçu ses secrets les plus cachés, et je vous apprendrais ce qui vous est encore inconnu, et vous devrez être libres de tout esclavage, et en signe de votre réelle liberté vous devrez être nus et vous devrez danser, chanter, vous réjouir, jouer de la musique et faire l’amour.
Et vous ferez ceci en mon honneur, car mienne est l’extase de l’esprit, mienne est aussi la joie sur Terre, car ma loi est d’aimer tous les êtres. Gardez votre idéal le plus haut, tendez toujours vers lui, ne laissez rien vous arrêter ou vous en détourner, car mienne est la porte secrète qui ouvre vers le pays de la jeunesse.
Miens sont la coupe du vin de la vie et le chaudron de Cerridwen, qui est le saint Graal de l’immortalité. Je suis la gracieuse Déesse qui apporte la joie au cœur de l’homme. Sur Terre, j’offre la connaissance de l’esprit éternel et, après la mort, je donne la paix et la liberté et je réunis ceux qui sont partis.
Je ne demande aucun sacrifice ! Car, sachez ! Je suis la Mère de toute vie et mon amour couvre la Terre. Ecoutez les paroles de la Déesse-étoile, elle dont la poussière d’or de ses cheveux brille au firmament, et dont le corps contient tout l’univers !
Je suis la beauté de la Terre verte, et la Lune d’argent parmi les étoiles et les mystères de l’eau, et le désir au cœur de l’homme. Appelles-moi ! Lèves-toi ! Et viens à moi ! Car je suis l’âme de la Nature et donne vie à l’univers.
De moi tout procède et à moi tout doit retourner. Et devant moi, aimée des Dieux et des hommes, laissez ce qu’il y a de plus profond en vous se confondre dans l’extase de l’infini. Que votre cœur se réjouisse lorsque vous me rendez hommage, car sachez-le ! Les actes d’amour et de joie m’honorent !
Pour cela, que la beauté et la force, et le pouvoir et la compassion, l’honneur et l’humilité, l’allégresse et le respect, soient en vous.
Et vous qui pensez me chercher, apprenez que cette quête et ce désir vous seront inutiles et vous ignorez ce mystère : Si vous ne trouvez pas en vous ce que vous cherchez, vous ne le trouverez jamais en dehors de vous ! Sachez-le ! J’étais avec vous depuis le commencement et je suis ce que vous voulez à la fin de votre quête ! »
Cet enseignement de la Déesse tient un rôle important lors des rituels magiques de la plupart des covens Wicca. Presque tous les rituels, surtout ceux des réunions de pleine Lune, des huit Sabbats, et toutes les intronisations, comportent la lecture de ce texte.
Les Esbats correspondent aux célébrations de la pleine lune et comme la lune est pleine environ treize fois dans une année, il y a donc treize Esbats.
Quand la lune est pleine, elle appelle, les sorcières à se réunir pour entrer en osmose avec leur Déesse. Ces célébrations magiques et mystérieuses connues sous le nom d'Esbats ont pour but de permettre à votre cœur de devenir un temple magique, dans lequel s’incarnera l'esprit de la Déesse lunaire.
Pendant cette cérémonie, la Déesse sèmera dans votre cœur de sorcière, son savoir, son amour et sa sagesse éternelle. Mais pour que cela se produise, vous devez préparer votre Esbat tel que la Déesse le demande dans son mystérieux texte qui s'intitule: "La Charge de la Déesse". Ce sera dans ce texte que vous trouverez les clés secrètes sur la manière dont vous devez préparer cette fête magique, afin que l'amour éternel de la Déesse lunaire illumine votre cœur et qu'elle vous considère comme une de ses filles...
Mandala Chakras
CURRENT MOON
lunar phases
lunar phases
La Charge de la Déesse
« Ecoutez les paroles de la Déesse Mère, elle qui a été appelée par les hommes, Astarté, Isis, Mélusine, Aphrodite, Cerridwen, Diane, Freya, et également de bien d’autres noms.
Chaque fois que vous désirerez une chose, vous devrez, une fois par mois et de préférence quand la Lune est pleine, vous assembler dans quelque endroit secret et m’honorer, moi qui suis la Reine de tous les Sorciers.
Vous devrez vous assembler, vous qui êtes prêts à entendre les enseignements de la Sorcellerie, mais n’avez pas encore reçu ses secrets les plus cachés, et je vous apprendrais ce qui vous est encore inconnu, et vous devrez être libres de tout esclavage, et en signe de votre réelle liberté vous devrez être nus et vous devrez danser, chanter, vous réjouir, jouer de la musique et faire l’amour.
Et vous ferez ceci en mon honneur, car mienne est l’extase de l’esprit, mienne est aussi la joie sur Terre, car ma loi est d’aimer tous les êtres. Gardez votre idéal le plus haut, tendez toujours vers lui, ne laissez rien vous arrêter ou vous en détourner, car mienne est la porte secrète qui ouvre vers le pays de la jeunesse.
Miens sont la coupe du vin de la vie et le chaudron de Cerridwen, qui est le saint Graal de l’immortalité. Je suis la gracieuse Déesse qui apporte la joie au cœur de l’homme. Sur Terre, j’offre la connaissance de l’esprit éternel et, après la mort, je donne la paix et la liberté et je réunis ceux qui sont partis.
Je ne demande aucun sacrifice ! Car, sachez ! Je suis la Mère de toute vie et mon amour couvre la Terre. Ecoutez les paroles de la Déesse-étoile, elle dont la poussière d’or de ses cheveux brille au firmament, et dont le corps contient tout l’univers !
Je suis la beauté de la Terre verte, et la Lune d’argent parmi les étoiles et les mystères de l’eau, et le désir au cœur de l’homme. Appelles-moi ! Lèves-toi ! Et viens à moi ! Car je suis l’âme de la Nature et donne vie à l’univers.
De moi tout procède et à moi tout doit retourner. Et devant moi, aimée des Dieux et des hommes, laissez ce qu’il y a de plus profond en vous se confondre dans l’extase de l’infini. Que votre cœur se réjouisse lorsque vous me rendez hommage, car sachez-le ! Les actes d’amour et de joie m’honorent !
Pour cela, que la beauté et la force, et le pouvoir et la compassion, l’honneur et l’humilité, l’allégresse et le respect, soient en vous.
Et vous qui pensez me chercher, apprenez que cette quête et ce désir vous seront inutiles et vous ignorez ce mystère : Si vous ne trouvez pas en vous ce que vous cherchez, vous ne le trouverez jamais en dehors de vous ! Sachez-le ! J’étais avec vous depuis le commencement et je suis ce que vous voulez à la fin de votre quête ! »
Cet enseignement de la Déesse tient un rôle important lors des rituels magiques de la plupart des covens Wicca. Presque tous les rituels, surtout ceux des réunions de pleine Lune, des huit Sabbats, et toutes les intronisations, comportent la lecture de ce texte.
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Les mystères de la pleine lune
La nuit, c'est la lune qui est reine et son énergie est douce : elle s'accompagne de réflexion, de réceptivité, d'introspection et de mystère... Elle incite également à la méditation, au silence, à la poésie et à l'art. La lune correspond à la notion de passivité, qui s'accorde avec le principe du féminin sacré à travers les rites et des symboles de magie blanche, de sexualité sacrée, ainsi que de fertilité.
On sait que la lune exerce une forte influence sur les fluctuations de l'énergie psychique. De même qu'elle agit sur les marées, produit un effet sur l'humeur des êtres humains, en particulier sur celle des femmes, qui ont appris, depuis des temps immémoriaux, à en connaître les pouvoirs et la manière de les utiliser.
La pleine lune marque le point culminant pour l'emploi des pouvoirs magiques. Elle est donc très bénéfique à toutes sortes d'exercices de magie. Quand on veut entreprendre une tâche importante ou difficile, il est préférable de s'aider de la grande puissance de la pleine lune.
Les célébrations magiques de la pleine lune s'appellent "les Esbats". Elles ont pour but de permettre aux sorcières d'entrer en osmose avec leur Déesse blanche et lunaire. Cela signifie que le cœur de la sorcière lui servira de temple pour que la Déesse y sème sa magie et sa sagesse éternelle...
Comme la lune est pleine environ treize fois dans une année, il y a donc treize Esbats.
Vous trouverez dans le texte "La Charge de la Déesse" quelques clefs secrètes sur la manière dont la Déesse désire que vous célébriez les Esbats pour que son amour illumine votre cœur...
Mandala Chakras
LE RITE DE LA PLEINE LUNE
Ce rite sera accompli la nuit et, lorsque c’est possible, devant la lune. Pour ce rituel, il est vivement conseillé de disposer sur l’autel quelques biscuits en forme de croissants, des fleurs blanches, de l’argenterie et autres symboles lunaires. Une boule de cristal peut aussi y trôner. Vous pouvez également utiliser un chaudron, ou un bol blanc ou argenté, rempli d’eau, dans lequel vous aurez préalablement déposé un petit morceau d’argent. Dressez l’autel, allumez les chandelles ainsi que l’encensoir, et projetez le cercle de pierres.
Debout devant l’autel, invoquez la Déesse et le Dieu par le chant de bénédiction et/ou toute autre invocation de votre choix.
Fixez ensuite votre regard sur la lune, ci c’est possible. Sentez son énergie pénétrer profondément votre corps. Sentez que l’énergie pleine de fraîcheur de la Déesse vous remplit de pouvoir et d’amour. Prononcez maintenant la formule consacrée :
« Grâcieuse Dame de la lune
Tu accueilles le crépuscule par des baisers d’argent ;
Maîtresse de la nuit et de toutes les magies,
Tu chevauches les nuages dans les cieux obscurs
Et répands la lumière sur la terre gelée ;
O croissant d’argent,
O Déesse lunaire,
Créatrice et destructrice d’ombres
Révélatrice des mystères présents et passés
Souveraine des femmes et aimant des mers ;
Lune mère omnisciente,
Je salue ton céleste joyau
A l’apogée de sa puissance
Par un rite en ton honneur.
Je prie devant la lune,
Je prie devant la lune,
Je prie devant la lune. »
Continuez de psalmodier « je prie devant la lune » aussi longtemps que vous le souhaitez. Imaginez la Déesse, peut-être sous les traits d’une femme grande et robuste, parée de bijoux d’argent et drapée d’un vêtement ondoyant de couleur blanche. Elle pourra porter un croissant de lune sur son front, ou décrire avec ses mains un orbe lumineux d’un blanc argenté. Accompagnée de son amant, le Dieu soleil, elle accomplit un périple sans fin dans les champs étoilés de la nuit éternelle, semant des rayons lunaires partout sur son passage. Elle a des yeux rieurs, une peau blanche et translucide. Elle est resplendissante.
C’est le moment de pratiquer la magie sous toutes ses formes, car celle-ci atteint le summum de son efficacité lorsque la lune est pleine. Tous les charmes bénéfiques jetés à cette période acquièrent une grande puissance.
Les nuits de pleine lune sont aussi propices à la méditation, à l’expérience du miroir magique et autres pratiques psychiques. Et celles-ci obtiennent souvent des meilleurs résultats lorsqu’elles ont lieu à l’intérieur du cercle. La divination par la boule de cristal est particulièrement recommandée, avant le rituel exposez-la à la lumière de la lune. Si vous n’en possédez pas, employez un chaudron rempli d’eau avec un morceau d’argent. Contemplez l’eau (ou le reflet de la lune sur le morceau d’argent) pour éveiller la conscience de l’âme.
Ensuite, au cours de la petite fête, consommez des boissons lunaires telles la limonade, le lait ou le vin blanc. La tradition veut également que l’on mange des biscuits en forme de croissants.
Remerciez la Déesse et le Dieu. Fermez le cercle. C’est fait.
La nuit, c'est la lune qui est reine et son énergie est douce : elle s'accompagne de réflexion, de réceptivité, d'introspection et de mystère... Elle incite également à la méditation, au silence, à la poésie et à l'art. La lune correspond à la notion de passivité, qui s'accorde avec le principe du féminin sacré à travers les rites et des symboles de magie blanche, de sexualité sacrée, ainsi que de fertilité.
On sait que la lune exerce une forte influence sur les fluctuations de l'énergie psychique. De même qu'elle agit sur les marées, produit un effet sur l'humeur des êtres humains, en particulier sur celle des femmes, qui ont appris, depuis des temps immémoriaux, à en connaître les pouvoirs et la manière de les utiliser.
La pleine lune marque le point culminant pour l'emploi des pouvoirs magiques. Elle est donc très bénéfique à toutes sortes d'exercices de magie. Quand on veut entreprendre une tâche importante ou difficile, il est préférable de s'aider de la grande puissance de la pleine lune.
Les célébrations magiques de la pleine lune s'appellent "les Esbats". Elles ont pour but de permettre aux sorcières d'entrer en osmose avec leur Déesse blanche et lunaire. Cela signifie que le cœur de la sorcière lui servira de temple pour que la Déesse y sème sa magie et sa sagesse éternelle...
Comme la lune est pleine environ treize fois dans une année, il y a donc treize Esbats.
Vous trouverez dans le texte "La Charge de la Déesse" quelques clefs secrètes sur la manière dont la Déesse désire que vous célébriez les Esbats pour que son amour illumine votre cœur...
Mandala Chakras
LE RITE DE LA PLEINE LUNE
Ce rite sera accompli la nuit et, lorsque c’est possible, devant la lune. Pour ce rituel, il est vivement conseillé de disposer sur l’autel quelques biscuits en forme de croissants, des fleurs blanches, de l’argenterie et autres symboles lunaires. Une boule de cristal peut aussi y trôner. Vous pouvez également utiliser un chaudron, ou un bol blanc ou argenté, rempli d’eau, dans lequel vous aurez préalablement déposé un petit morceau d’argent. Dressez l’autel, allumez les chandelles ainsi que l’encensoir, et projetez le cercle de pierres.
Debout devant l’autel, invoquez la Déesse et le Dieu par le chant de bénédiction et/ou toute autre invocation de votre choix.
Fixez ensuite votre regard sur la lune, ci c’est possible. Sentez son énergie pénétrer profondément votre corps. Sentez que l’énergie pleine de fraîcheur de la Déesse vous remplit de pouvoir et d’amour. Prononcez maintenant la formule consacrée :
« Grâcieuse Dame de la lune
Tu accueilles le crépuscule par des baisers d’argent ;
Maîtresse de la nuit et de toutes les magies,
Tu chevauches les nuages dans les cieux obscurs
Et répands la lumière sur la terre gelée ;
O croissant d’argent,
O Déesse lunaire,
Créatrice et destructrice d’ombres
Révélatrice des mystères présents et passés
Souveraine des femmes et aimant des mers ;
Lune mère omnisciente,
Je salue ton céleste joyau
A l’apogée de sa puissance
Par un rite en ton honneur.
Je prie devant la lune,
Je prie devant la lune,
Je prie devant la lune. »
Continuez de psalmodier « je prie devant la lune » aussi longtemps que vous le souhaitez. Imaginez la Déesse, peut-être sous les traits d’une femme grande et robuste, parée de bijoux d’argent et drapée d’un vêtement ondoyant de couleur blanche. Elle pourra porter un croissant de lune sur son front, ou décrire avec ses mains un orbe lumineux d’un blanc argenté. Accompagnée de son amant, le Dieu soleil, elle accomplit un périple sans fin dans les champs étoilés de la nuit éternelle, semant des rayons lunaires partout sur son passage. Elle a des yeux rieurs, une peau blanche et translucide. Elle est resplendissante.
C’est le moment de pratiquer la magie sous toutes ses formes, car celle-ci atteint le summum de son efficacité lorsque la lune est pleine. Tous les charmes bénéfiques jetés à cette période acquièrent une grande puissance.
Les nuits de pleine lune sont aussi propices à la méditation, à l’expérience du miroir magique et autres pratiques psychiques. Et celles-ci obtiennent souvent des meilleurs résultats lorsqu’elles ont lieu à l’intérieur du cercle. La divination par la boule de cristal est particulièrement recommandée, avant le rituel exposez-la à la lumière de la lune. Si vous n’en possédez pas, employez un chaudron rempli d’eau avec un morceau d’argent. Contemplez l’eau (ou le reflet de la lune sur le morceau d’argent) pour éveiller la conscience de l’âme.
Ensuite, au cours de la petite fête, consommez des boissons lunaires telles la limonade, le lait ou le vin blanc. La tradition veut également que l’on mange des biscuits en forme de croissants.
Remerciez la Déesse et le Dieu. Fermez le cercle. C’est fait.
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Le Dieu et la Déesse des sorcières
Les origines du Dieu et de la Déesse remontent à des âges très anciens. Il faut savoir que la dualité a toujours fait partie de la magie, et que donc, si il y a le jour, il y a la nuit. Si il y a le mâle, il y a la femelle ; si il y a le bien, il y a aussi le mal ; la vie et la mort ; l'eau et le feu etc... Certains diront que l'origine du culte du Dieu et de la Déesse remonte à la dualité d'Isis et Osiris, mais il est fort probable que la source de ce culte est encore beaucoup plus ancienne que cela...
Ce qui est important dans l'étude de la magie, et donc pour l'apprentie sorcière ou sorcier, ce n'est pas de connaître les origines de l'histoire du Dieu et de la Déesse, qui de toute façon se perd dans les méandres du passé et du temps. C'est avant tout de comprendre les implications que provoquent cette dualité dans les mystères de la nature, et aussi la relation profonde et intime qu'elle peut impliquer sur l'évolution et le cheminement de la sorcière...
La Déesse Blanche est aussi parfois appelée "Déesse Mère" ou "Déesse de la Lune". C'est à travers les rites de célébration, qui impliquent évidemment de nombreuses pratiques magiques, qu'est né le terme contemporain de "magie blanche". La Déesse blanche est associée à l'énergie féminine de tout l'univers, c'est-à-dire à la femme, à la pureté, à la nudité, ainsi qu'à l'eau, au monde nocturne et donc bien sûr à la lune. C'est la mère bienveillante de toutes les sorcières.
Le Dieu cornu est représenté à travers les panthéons sous diverses figurations comme le Minotaure, Cernunnos, le bouc, Pan... C'est le Dieu des désirs inavouables, qui est associé à l'énergie masculine de l'univers, c'est à dire à l'homme, au feu, aux forêts, au monde diurne et donc au soleil.
Voici comment les sorcières évoquent leur dieu et de leur déesse à travers leur "Livre des Ombres" :
" Ah ! Un bouc avec qui danser ! Ah, un cercle de sorcières revêtues du ciel sous la lune cornue ! Ô Dieu au front cornu, reviens. Ô licorne captive, viens nous tirer de nos ténèbres volontaires ! Viens embrocher le soleil de tes cornes pointues et, une fois encore, répandre la lumière dans la caverne, le crâne et l'arc pelvien..." "Que les sorcières qui connaissent les secrets dont je parle me comprennent !"
"Déesse, je viens à toi, le cou entouré de boutons de rose, le tête pleine de visions de nouveau-nés, les paumes ouvertes à tes ongles illuminés, le vagin et la matrice béants prêts à recevoir ta radiance... Ô Déesse, je serai un réceptacle sûr pour ton amour et pour ton souffle..."
LA DEESSE
La Déesse a une multitude des noms et d’aspects. Elle vit dans chaque recoin de la terre. Elle est le plus souvent représentée dans les trois phases de la vie : comme une jeune fille, une mère et une vieille femme. Comme jeune fille, elle représente l’innocence et la pureté, tous les espoirs non encore réalisés. Les Romains l’adoraient sous la forme de Diane, l’Artémis des Grecs. En tant que mère, elle apparaît avec la pleine lune. Avec un enfant dans son ventre, elle prend soin de la santé des siens. Les Egyptiens l’adoraient sous la forme d’Isis, les Grecs, sous celle de Déméter. L’aspect vieille femme de la Déesse connote tout ce qui est sagesse. Elle est celle qui exerce la magie, le côté sombre de la lune. Elle est aussi toujours bienveillante. C’est sous son aspect vielle femme, que la Déesse est concernée par la mort et la renaissance. C’est elle qui, adorée comme Hécate par les Grecs, connaît les autres mondes.
La Déesse porte aussi d’autres masques. Celui de la guerrière, de la voyageuse, et de l’amante. Elle est en toutes les femmes, et toutes les femmes sont en elle. Elle comprend toute joie et toute douleur, tout combat, tout triomphe de la féminité. Elle fournit une lumière dans l’obscurité, à celles et ceux qui cherchent à savoir qu’ils ne sont en aucune façon inférieurs à personne, sur cette terre.
LE DIEU
Le Dieu est habituellement représenté comme l’amant ou le fils de la Déesse. Ses attributs sont la force, la justice, la protection, et la préservation de toutes choses de la nature sauvage. Il se tient en faction à la porte qui se trouve entre la vie et la mort. La plupart des Sorcières considèrent le Dieu comme le Pan grec ou l’Herne britannique, tous deux seigneurs des chasses, et cornus. Les premiers chrétiens diabolisèrent l’image de Pan, attribuant ses sabots et ses cornes à leur « démon », Satan. En fait, la Bible ne décrit pas « Satan » sous cette apparence.
Dans certaines traditions wiccanes, la moisson est le moment où le Dieu meurt, pour fertiliser la Déesse. Il renaît avec le solstice d’hiver, avec la renaissance du soleil. D’autres traditions considèrent l’hiver comme la période de l’année qui est celle du Dieu, tandis que l’été est le temps de la Déesse. Certains considèrent l’année tout entière comme une danse continue entre les deux déités.
Les origines du Dieu et de la Déesse remontent à des âges très anciens. Il faut savoir que la dualité a toujours fait partie de la magie, et que donc, si il y a le jour, il y a la nuit. Si il y a le mâle, il y a la femelle ; si il y a le bien, il y a aussi le mal ; la vie et la mort ; l'eau et le feu etc... Certains diront que l'origine du culte du Dieu et de la Déesse remonte à la dualité d'Isis et Osiris, mais il est fort probable que la source de ce culte est encore beaucoup plus ancienne que cela...
Ce qui est important dans l'étude de la magie, et donc pour l'apprentie sorcière ou sorcier, ce n'est pas de connaître les origines de l'histoire du Dieu et de la Déesse, qui de toute façon se perd dans les méandres du passé et du temps. C'est avant tout de comprendre les implications que provoquent cette dualité dans les mystères de la nature, et aussi la relation profonde et intime qu'elle peut impliquer sur l'évolution et le cheminement de la sorcière...
La Déesse Blanche est aussi parfois appelée "Déesse Mère" ou "Déesse de la Lune". C'est à travers les rites de célébration, qui impliquent évidemment de nombreuses pratiques magiques, qu'est né le terme contemporain de "magie blanche". La Déesse blanche est associée à l'énergie féminine de tout l'univers, c'est-à-dire à la femme, à la pureté, à la nudité, ainsi qu'à l'eau, au monde nocturne et donc bien sûr à la lune. C'est la mère bienveillante de toutes les sorcières.
Le Dieu cornu est représenté à travers les panthéons sous diverses figurations comme le Minotaure, Cernunnos, le bouc, Pan... C'est le Dieu des désirs inavouables, qui est associé à l'énergie masculine de l'univers, c'est à dire à l'homme, au feu, aux forêts, au monde diurne et donc au soleil.
Voici comment les sorcières évoquent leur dieu et de leur déesse à travers leur "Livre des Ombres" :
" Ah ! Un bouc avec qui danser ! Ah, un cercle de sorcières revêtues du ciel sous la lune cornue ! Ô Dieu au front cornu, reviens. Ô licorne captive, viens nous tirer de nos ténèbres volontaires ! Viens embrocher le soleil de tes cornes pointues et, une fois encore, répandre la lumière dans la caverne, le crâne et l'arc pelvien..." "Que les sorcières qui connaissent les secrets dont je parle me comprennent !"
"Déesse, je viens à toi, le cou entouré de boutons de rose, le tête pleine de visions de nouveau-nés, les paumes ouvertes à tes ongles illuminés, le vagin et la matrice béants prêts à recevoir ta radiance... Ô Déesse, je serai un réceptacle sûr pour ton amour et pour ton souffle..."
LA DEESSE
La Déesse a une multitude des noms et d’aspects. Elle vit dans chaque recoin de la terre. Elle est le plus souvent représentée dans les trois phases de la vie : comme une jeune fille, une mère et une vieille femme. Comme jeune fille, elle représente l’innocence et la pureté, tous les espoirs non encore réalisés. Les Romains l’adoraient sous la forme de Diane, l’Artémis des Grecs. En tant que mère, elle apparaît avec la pleine lune. Avec un enfant dans son ventre, elle prend soin de la santé des siens. Les Egyptiens l’adoraient sous la forme d’Isis, les Grecs, sous celle de Déméter. L’aspect vieille femme de la Déesse connote tout ce qui est sagesse. Elle est celle qui exerce la magie, le côté sombre de la lune. Elle est aussi toujours bienveillante. C’est sous son aspect vielle femme, que la Déesse est concernée par la mort et la renaissance. C’est elle qui, adorée comme Hécate par les Grecs, connaît les autres mondes.
La Déesse porte aussi d’autres masques. Celui de la guerrière, de la voyageuse, et de l’amante. Elle est en toutes les femmes, et toutes les femmes sont en elle. Elle comprend toute joie et toute douleur, tout combat, tout triomphe de la féminité. Elle fournit une lumière dans l’obscurité, à celles et ceux qui cherchent à savoir qu’ils ne sont en aucune façon inférieurs à personne, sur cette terre.
LE DIEU
Le Dieu est habituellement représenté comme l’amant ou le fils de la Déesse. Ses attributs sont la force, la justice, la protection, et la préservation de toutes choses de la nature sauvage. Il se tient en faction à la porte qui se trouve entre la vie et la mort. La plupart des Sorcières considèrent le Dieu comme le Pan grec ou l’Herne britannique, tous deux seigneurs des chasses, et cornus. Les premiers chrétiens diabolisèrent l’image de Pan, attribuant ses sabots et ses cornes à leur « démon », Satan. En fait, la Bible ne décrit pas « Satan » sous cette apparence.
Dans certaines traditions wiccanes, la moisson est le moment où le Dieu meurt, pour fertiliser la Déesse. Il renaît avec le solstice d’hiver, avec la renaissance du soleil. D’autres traditions considèrent l’hiver comme la période de l’année qui est celle du Dieu, tandis que l’été est le temps de la Déesse. Certains considèrent l’année tout entière comme une danse continue entre les deux déités.
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Les Puissances de la Nature
Les elfes nordiques sont étroitement liés au dieu Freyr et à la déesse Freya, deux divinités sur lesquelles il convient de s'arrêter quelques instants,. L'examen de leurs caractères et de leurs attributions respectives constituant, probablement, le meilleur résumé des spécificités primordiales du peuple elfique.Les esprits de la Nature
Tout d'abord, il est important de noter que Freyr et Freya ne sont pas mari et femme, mais frère et sœur, comme le montrent leurs noms presque identiques. Il faut donc en conclure que Freyr et Freyja représentent les deux moitiés, l'une mâle et l'autre femelle, du même principe mythique, principe qui serait inévitablement lié à l'essence même du peuple des elfes. Or, Freyr et Freyja n'appartiennent pas à la tribu dominante des dieux, celle des Ases, traditionnellement liés au ciel, à la guerre et à la force. Mais à la race des dieux vaincus, celle des Vanes, que les mythes associent étroitement à la terre, à la nature et à la magie, à l'instar des Tuatha dé Danan. Elfes nordiques et sidhe celtiques occupent donc bel et bien la même niche mythologique au sein de leurs traditions respectives.
L'examen des attributs spécifiques de chacune des deux divinités confirme ce parallélisme. Freyr, lié au soleil et à la fertilité, était souvent surnommé "le brillant", comme Lugh. Freya, elle, était la déesse ambivalente de l'amour et du désir, régnant sur les sentiments les plus nobles comme sur les passions les plus folles. On retrouve ici l'idée d'êtres ni bons ni mauvais, mais reflétant par leur tempérament variable ou cyclique le caractère changeant et capricieux de la Nature, dont ils sont la vivante incarnation…
Ce que les sorcières entendent par "le peuple du petit monde", c'est tout simplement les Fées, les Elfes, les Gnomes et les Salamandres qui peuplent les recoins cachés de nos belles forêts, et qui dominent également en magie les 4 éléments (l'air, l'eau, la terre et le feu).
Les Elfes et les Fées acceptent les sorcières confirmées comme l'une des leurs. D'ailleurs, souvent, les sorcières peuvent les apercevoir quand elles flânent dans les douces clairières de nos bois magiques et ensoleillés. Parfois même lors des rituels de passage, les Elfes et les Fées font une brève apparition afin de féliciter à leur manière le parcours initiatique de la future sorcière confirmée...
Le monde des Fées représente la puissance des pouvoirs secrets de la magie. Et les sorcières qui s'évertuent à entrer en osmose avec ceux-ci, sont initiées petit à petit à leur magie très cachée et arrivent, avec le temps, tout comme le peuple du petit monde, à dominer les quatre éléments...
Les Fées et les Elfes peuvent aussi être invoquées lors des fêtes magiques tels que les Sabbats et les Esbats. Là, sous le doux enchantement de cette magie nocturne, elles vous rempliront de leur beauté fascinante et leur sagesse éternelle, qu'elles n'hésitent pas à partager avec les sorcières, à cause d'un étrange lien d'attirance qui les unit aux humains mortels...
Les elfes nordiques sont étroitement liés au dieu Freyr et à la déesse Freya, deux divinités sur lesquelles il convient de s'arrêter quelques instants,. L'examen de leurs caractères et de leurs attributions respectives constituant, probablement, le meilleur résumé des spécificités primordiales du peuple elfique.Les esprits de la Nature
Tout d'abord, il est important de noter que Freyr et Freya ne sont pas mari et femme, mais frère et sœur, comme le montrent leurs noms presque identiques. Il faut donc en conclure que Freyr et Freyja représentent les deux moitiés, l'une mâle et l'autre femelle, du même principe mythique, principe qui serait inévitablement lié à l'essence même du peuple des elfes. Or, Freyr et Freyja n'appartiennent pas à la tribu dominante des dieux, celle des Ases, traditionnellement liés au ciel, à la guerre et à la force. Mais à la race des dieux vaincus, celle des Vanes, que les mythes associent étroitement à la terre, à la nature et à la magie, à l'instar des Tuatha dé Danan. Elfes nordiques et sidhe celtiques occupent donc bel et bien la même niche mythologique au sein de leurs traditions respectives.
L'examen des attributs spécifiques de chacune des deux divinités confirme ce parallélisme. Freyr, lié au soleil et à la fertilité, était souvent surnommé "le brillant", comme Lugh. Freya, elle, était la déesse ambivalente de l'amour et du désir, régnant sur les sentiments les plus nobles comme sur les passions les plus folles. On retrouve ici l'idée d'êtres ni bons ni mauvais, mais reflétant par leur tempérament variable ou cyclique le caractère changeant et capricieux de la Nature, dont ils sont la vivante incarnation…
Ce que les sorcières entendent par "le peuple du petit monde", c'est tout simplement les Fées, les Elfes, les Gnomes et les Salamandres qui peuplent les recoins cachés de nos belles forêts, et qui dominent également en magie les 4 éléments (l'air, l'eau, la terre et le feu).
Les Elfes et les Fées acceptent les sorcières confirmées comme l'une des leurs. D'ailleurs, souvent, les sorcières peuvent les apercevoir quand elles flânent dans les douces clairières de nos bois magiques et ensoleillés. Parfois même lors des rituels de passage, les Elfes et les Fées font une brève apparition afin de féliciter à leur manière le parcours initiatique de la future sorcière confirmée...
Le monde des Fées représente la puissance des pouvoirs secrets de la magie. Et les sorcières qui s'évertuent à entrer en osmose avec ceux-ci, sont initiées petit à petit à leur magie très cachée et arrivent, avec le temps, tout comme le peuple du petit monde, à dominer les quatre éléments...
Les Fées et les Elfes peuvent aussi être invoquées lors des fêtes magiques tels que les Sabbats et les Esbats. Là, sous le doux enchantement de cette magie nocturne, elles vous rempliront de leur beauté fascinante et leur sagesse éternelle, qu'elles n'hésitent pas à partager avec les sorcières, à cause d'un étrange lien d'attirance qui les unit aux humains mortels...
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Les elfes
Bien ignorant est celui qui se fie à l’apparente nature, car derrière chaque chose se cache la vérité !
Imaginez-vous dans une magnifique prairie, où des fleurs sauvages de toutes les couleurs couvrent le sol, comme un tapis. Où le vent léger qui y circule, vous chatouille les narines par les senteurs musquées de l'été. Et où le chant incessant des sauterelles titille vos oreilles...
Pas très loin, se fait sentir le doux murmure d'un petit ruisseau, et en vous en rapprochant, vous le sentez raisonner en vous... Soyez la bienvenue dans le monde des Elfes et des Fées. Car même si vous ne les voyez pas encore, vous vous êtes déjà introduit dans leur univers magique...
On trouve ces êtres dans les recoins sauvages et secrets des bois et des prairies, et ils font partie de ce que l'on appelle "le petit peuple". Le pays de Féerie peut apparaître n'importe où, par surprise, dans tous son éclat, et disparaître tout aussi vite. Souvent les Elfes font des rondes dans les prés, qu'ils appellent les "cercles des fées" et qui ne sont pas sans danger pour le mortel qui passerait auprès d'eux. La musique sauvage et ensorcelée des esprits risque de l'attirer sans retour dans leurs cercles. Et cela, de même que le b..... des Elfes, leurs mets ou leurs boissons, risque d'en faire à jamais un esclave du monde de la Féerie. Lorsqu'un humain pose un pied dans le cercle, il est contraint de se joindre à la folle ronde. La danse peut lui paraître courte, alors qu'en fait elle prend des années de notre temps.
Comment faire pour apercevoir les Elfes ? Voici un vieux petit truc de sorcière:
Pour commencer, il faut se baigner nue dans le ruisseau, afin de se purifier et d'entrer en osmose avec celui ci. Ensuite vous devez vous frotter les yeux avec de l'huile d'olive, que vous aurez raffinée avec de l'essence de rose et de soucis, jusqu'à ce qu'elle perde sa teinte dorée et devienne blanche. Puis vous transvasez cette huile dans un flacon bourré de thym, de boutons de rose trémière et de soucis, de bourgeons de noisetier ainsi que d'herbes ramassées près du ruisseau fréquenté par les Elfes. Il faut laisser la décoction mûrir pendant trois jours à la lumière du soleil avant de l'utiliser.
Bien ignorant est celui qui se fie à l’apparente nature, car derrière chaque chose se cache la vérité !
Imaginez-vous dans une magnifique prairie, où des fleurs sauvages de toutes les couleurs couvrent le sol, comme un tapis. Où le vent léger qui y circule, vous chatouille les narines par les senteurs musquées de l'été. Et où le chant incessant des sauterelles titille vos oreilles...
Pas très loin, se fait sentir le doux murmure d'un petit ruisseau, et en vous en rapprochant, vous le sentez raisonner en vous... Soyez la bienvenue dans le monde des Elfes et des Fées. Car même si vous ne les voyez pas encore, vous vous êtes déjà introduit dans leur univers magique...
On trouve ces êtres dans les recoins sauvages et secrets des bois et des prairies, et ils font partie de ce que l'on appelle "le petit peuple". Le pays de Féerie peut apparaître n'importe où, par surprise, dans tous son éclat, et disparaître tout aussi vite. Souvent les Elfes font des rondes dans les prés, qu'ils appellent les "cercles des fées" et qui ne sont pas sans danger pour le mortel qui passerait auprès d'eux. La musique sauvage et ensorcelée des esprits risque de l'attirer sans retour dans leurs cercles. Et cela, de même que le b..... des Elfes, leurs mets ou leurs boissons, risque d'en faire à jamais un esclave du monde de la Féerie. Lorsqu'un humain pose un pied dans le cercle, il est contraint de se joindre à la folle ronde. La danse peut lui paraître courte, alors qu'en fait elle prend des années de notre temps.
Comment faire pour apercevoir les Elfes ? Voici un vieux petit truc de sorcière:
Pour commencer, il faut se baigner nue dans le ruisseau, afin de se purifier et d'entrer en osmose avec celui ci. Ensuite vous devez vous frotter les yeux avec de l'huile d'olive, que vous aurez raffinée avec de l'essence de rose et de soucis, jusqu'à ce qu'elle perde sa teinte dorée et devienne blanche. Puis vous transvasez cette huile dans un flacon bourré de thym, de boutons de rose trémière et de soucis, de bourgeons de noisetier ainsi que d'herbes ramassées près du ruisseau fréquenté par les Elfes. Il faut laisser la décoction mûrir pendant trois jours à la lumière du soleil avant de l'utiliser.
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Les Fées
Les Fées sont des êtres fantastiques, possédant une habileté et une beauté merveilleuse. Leur puissance est surnaturelle, elles peuvent revêtir différentes formes, ont le don de divination et exercent une grande influence sur les destinées humaines. Le signe de leur pouvoir est une baguette merveilleuse.
Les Fées sont immortelles mais assujetties à une loi qui les force à prendre tous les ans, pendant quelques jours, la forme d'un animal. Ceci les expose, sous cette métamorphose, à tous les hasards, même à la mort.
Ajoutons que les Fées viennent le soir, au clair de lune, danser dans les prairies écartées. Elles se transportent, aussi vite que la pensée, partout où elles le souhaitent ; à cheval sur un griffon, sur un chat tacheté ou un nuage. Elles habitent dans les grottes des montagnes, dans les antres obscurs, dans les forêts profondes, dans les puits des châteaux en ruine, et parfois dans les cavernes au bord des torrents impétueux.
Les Fées mènent parfois, avec les sorciers, des intrigues amoureuses. Elles se montrent alors tendres et fidèles, mais si les conditions qu'elles ont mises dans cette aventure sont transgressées, elles disparaissent...
Les Fées sont des êtres fantastiques, possédant une habileté et une beauté merveilleuse. Leur puissance est surnaturelle, elles peuvent revêtir différentes formes, ont le don de divination et exercent une grande influence sur les destinées humaines. Le signe de leur pouvoir est une baguette merveilleuse.
Les Fées sont immortelles mais assujetties à une loi qui les force à prendre tous les ans, pendant quelques jours, la forme d'un animal. Ceci les expose, sous cette métamorphose, à tous les hasards, même à la mort.
Ajoutons que les Fées viennent le soir, au clair de lune, danser dans les prairies écartées. Elles se transportent, aussi vite que la pensée, partout où elles le souhaitent ; à cheval sur un griffon, sur un chat tacheté ou un nuage. Elles habitent dans les grottes des montagnes, dans les antres obscurs, dans les forêts profondes, dans les puits des châteaux en ruine, et parfois dans les cavernes au bord des torrents impétueux.
Les Fées mènent parfois, avec les sorciers, des intrigues amoureuses. Elles se montrent alors tendres et fidèles, mais si les conditions qu'elles ont mises dans cette aventure sont transgressées, elles disparaissent...
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Le guide spirituel
Chaque sorcière ou sorcier possède ce que l'on appelle "un Guide Spirituel". C'est une entité énergétique les accompagnants dans leur évolution et dans leur cheminement sur terre. Pour entrer en contact avec son Guide Spirituel, voici un rituel très ancien utilisé en magie blanche et facile à réaliser.
Cette magie s’appelle "rituel de l’arbre" et sera une véritable antenne cosmotellurique entre vous, la nature, l’univers et votre Guide Spirituel. Voici comment on s’y prend... Qui n’a jamais été fasciné, un beau jour d’été, par une promenade dans un grand bois majestueux... On erre de chemin en chemin, on se sent un peu perdu et puis on aboutit dans une magnifique petite clairière parsemée de fleurs sauvages, et au centre de laquelle trône un magnifique arbre... On se sent attiré par cet arbre, sans savoir réellement pourquoi. On a même parfois l’impression que l'arbre essaie de nous parler, mais en vain ! Puis on poursuit son chemin... Et bien non ! Il existe une technique magique qui vous permettra d’entrer en osmose avec cet arbre...
Cette technique était d’ailleurs très connue par les anciens Celtes, et consiste à ce que votre corps ne fasse plus qu'un avec l'arbre... Et oui, mais pour cela vous devez commencer par effacer de votre esprit tout les petits problèmes de la vie, qui vous empêchent d’être “vous-mêmes“... Ensuite, enlevez de votre corps tout ce qui peut bloquer l'énergie de vos Chakras comme bijoux et vêtements etc... Afin que rien ne puisse entraver les ondes, qui circuleront entre l’arbre et vos centres énergétiques du corps (les Chakras). Ensuite pendant quelques minutes, serrez très fort le tronc de l’arbre dans vos bras, afin que tous vos Chakras soient en contact intime avec lui, comme si c’était votre amoureux. Fermez les yeux et relaxez-vous...
Après quelques minutes, asseyez-vous dos à l’arbre en position du lotus. Concentrez votre attention sur le Chakras du cœur et laissez vous envahir par son énergie divine et son amour... Petit à petit, tout sentiment de pudeur disparaîtra de votre esprit et une paix totale s’installera en vous...
Là, progressivement, dans votre subconscient, des images vous apparaîtront comme dans un rêve...
Ce sera le premier contact avec votre guide spirituel, grâce à votre arbre qui lui aura servi de médiateur... Retenez bien l’endroit dans la forêt où s’est déroulée cette osmose magique afin que vous puissiez y retourner quand l’appel de votre guide se fera ressentir en vous...
Chaque sorcière ou sorcier possède ce que l'on appelle "un Guide Spirituel". C'est une entité énergétique les accompagnants dans leur évolution et dans leur cheminement sur terre. Pour entrer en contact avec son Guide Spirituel, voici un rituel très ancien utilisé en magie blanche et facile à réaliser.
Cette magie s’appelle "rituel de l’arbre" et sera une véritable antenne cosmotellurique entre vous, la nature, l’univers et votre Guide Spirituel. Voici comment on s’y prend... Qui n’a jamais été fasciné, un beau jour d’été, par une promenade dans un grand bois majestueux... On erre de chemin en chemin, on se sent un peu perdu et puis on aboutit dans une magnifique petite clairière parsemée de fleurs sauvages, et au centre de laquelle trône un magnifique arbre... On se sent attiré par cet arbre, sans savoir réellement pourquoi. On a même parfois l’impression que l'arbre essaie de nous parler, mais en vain ! Puis on poursuit son chemin... Et bien non ! Il existe une technique magique qui vous permettra d’entrer en osmose avec cet arbre...
Cette technique était d’ailleurs très connue par les anciens Celtes, et consiste à ce que votre corps ne fasse plus qu'un avec l'arbre... Et oui, mais pour cela vous devez commencer par effacer de votre esprit tout les petits problèmes de la vie, qui vous empêchent d’être “vous-mêmes“... Ensuite, enlevez de votre corps tout ce qui peut bloquer l'énergie de vos Chakras comme bijoux et vêtements etc... Afin que rien ne puisse entraver les ondes, qui circuleront entre l’arbre et vos centres énergétiques du corps (les Chakras). Ensuite pendant quelques minutes, serrez très fort le tronc de l’arbre dans vos bras, afin que tous vos Chakras soient en contact intime avec lui, comme si c’était votre amoureux. Fermez les yeux et relaxez-vous...
Après quelques minutes, asseyez-vous dos à l’arbre en position du lotus. Concentrez votre attention sur le Chakras du cœur et laissez vous envahir par son énergie divine et son amour... Petit à petit, tout sentiment de pudeur disparaîtra de votre esprit et une paix totale s’installera en vous...
Là, progressivement, dans votre subconscient, des images vous apparaîtront comme dans un rêve...
Ce sera le premier contact avec votre guide spirituel, grâce à votre arbre qui lui aura servi de médiateur... Retenez bien l’endroit dans la forêt où s’est déroulée cette osmose magique afin que vous puissiez y retourner quand l’appel de votre guide se fera ressentir en vous...
Re: Forum Religion et Sorcellerie
Les Chakras
L'homme est construit à l'image de l'univers et est aussi composé d'une trinité qui est : le corps, l'esprit et l'âme...
Le véritable squelette du corps spirituel sont les Chakras, et leurs rayonnements forment notre corps spirituel, c'est à dire notre Aura...
L'esprit est donc le moyen qui unit l'âme au corps, et l'âme est la partie divine de l'homme...
Notre corps physique est une réalité simple que nos sens rationnels perçoivent immédiatement. Derrière cette réalité (et la physique nous l’apprend de plus en plus), il y a une autre réalité plus subtile, moins palpable directement, qui exerce son action sur le corps physique. Tout comme notre mental fonctionne consciemment et inconsciemment, notre corps réagit de manière physique et énergétique. Cette énergie (le Prana) s’inscrit en nous selon des lois millénaires.
Donc, pour vivre pleinement son potentiel et ses capacités extrasensorielles, c'est à dire son Don ; l’ensemble de notre énergie doit circuler sous forme d’une fontaine. Ceci en empruntant des canaux (les Nadis) centralisés dans des roues énergétiques, c'est à dire les Chakras.
Véritables roues énergétiques, les Chakras sont au nombre de sept. Leur ouverture est la clé qui permettra aux futurs sorcières de développer leurs dons, ceci en entrant en osmose avec leur nature divine. C'est pour cela que les mystères des Chakras seront étudiés en détail dans mes cours initiatiques...
Mieux connaître les 7 Chakras
MULADHARA
Le premier chakra, prenant racine au coccyx et fleurissant aux organes génitaux.
C’est le chakra de base, lié aux surrénales, aux reins, à la colonne vertébrale. Il est la racine de notre Arbre de Vie, le lieu des forces cosmotéluriques qui nourrissent et animent nos autres chakras comme une fontaine... C'est son énergie qui permet de contribuer à l'ouverture de vos autres chakras. D’une certaine façon, on pourrait le comparer au magma en fusion, qui est le noyau de la terre et qui, comme un volcan, peut entrer en éruption... Certains d’entre vous ont peut-être déjà entendu parler de la kundalini, « l’énergie du serpent », représentée par un serpent enroulé sur lui-même. L’éveil de la kundalini fait partie du trajet initiatique du yogi. Le serpent dont il est question ici pourrait, comme tout ce qui relève du phénomène énergétique, être regardé comme double. Comme deux serpents d’énergie, qui s’enrouleraient autour de la colonne vertébrale, et dont les têtes seraient plantées dans les zones de visualisation psychique, situées derrière les oreilles, constituant la majeure partie du caducée.
SVADHISHTHANA
Le second chakra, centre sacral.
Il est situé au nombril. « L’air attise le feu », disent les chinois. Et c'est par là que notre âme entre et sort de notre corps au moment de la transe. Lié au feu par son yang, il l’est également à l’eau par son yin. A l’état virtuel, n’oublions pas que : l’homme a une partie féminine en lui, et que la femme a une partie masculine en elle. Le masculin est ici représenté par le feu, le féminin par l’eau. Le ventre est le premier berceau de l’enfant à naître, berceau aquatique puisque l’enfant évolue dans le liquide amniotique. La vocation aquatique de ce chakra est donc évidente. À tel point que la tradition hindouiste prétend que celui qui maîtrise ce chakra n’a plus rien à redouter de l’eau. L’eau, élément yin, est lié à la lune, qui entretient les facultés intuitives, l’inspiration, la réceptivité. Aussi étrange que cela puisse sembler, la médiumnité prend donc certaines de ses racines dans ce chakra.
MANIPURA
Troisième chakra, placé au niveau du plexus solaire.
Ce chakra est le cousin du feu. Et le plus grand « feu vivant » que nous connaissons est le soleil. De même que le Soleil illumine le monde et nous permet de le voir, le troisième chakra favorise nos contacts avec l’extérieur. Et une fois développé, il nous donne le pouvoir de télékinésie. Ceci, au niveau subtil bien sûr, car c’est en partie par lui que nous abordons les êtres vivants, les entités spirituelles et notre destinée.
ANAHATA
Quatrième chakra, situé sur la ligne médiane, à hauteur de la pointe des seins, lié au cœur et à la circulation sanguine.
Il est le siège de notre âme. Evidemment, nous allons parler d’amour ! Mais s’il est effectivement en rapport avec l’amour que l’homme éprouve pour la femme, ou les parents pour l’enfant, Anahata exprime aussi l’Amour Divin, l’Amour Cosmique, l’Amour de tout être, de tout élément de la Création. Il est un peu du cœur divin, qui bat dans le cœur de chacun de nous. Autant dire que pour ce qui concerne un magnétiseur, c’est un chakra majeur. Il pourrait être l’élément de la « guérison sainte ». L’énergie émise par le chakra du cœur multiplie au centuple nos possibilités d’intervention. Sans prendre ce mot au pied de la lettre, nous pourrions avancer que ce chakra est une source de «miracles». «Même un voyage de mille lieues commence par un premier pas», dit le sage. Dans ce cas précis, le premier pas du voyage est peut-être d’ouvrir largement notre chakra du cœur à la dimension de l’Amour Vrai.
VISHUDDHA
Cinquième chakra, placé au niveau de la gorge.
On pourrait regarder ce chakra comme une « bouche énergétique ». Il est intimement lié à notre expression personnelle et aux verbes magiques. Non seulement à notre expression orale, dépendante de la respiration, mais tout simplement à l’expression de notre moi, de notre personnalité profonde. Plus nous sommes épanouis, exploitant à fond tous nos potentiels, plus ce chakra rayonne. Travailler sur lui signifie que nous allons évoluer dans le monde, avec assurance et sérénité. Point n’est alors nécessaire de s’imposer par une force illusoire. A travers ce chakra, nous abordons le phénomène d’extériorisation de notre univers intérieur. Si celui-ci est harmonieux, fondu à la création, alors nous serons perçus tels que nous sommes : forts, paisibles, riches et lumineux.
AJNA
Sixième chakra, situé approximativement entre les sourcils.
Ajna est le fameux Troisième Œil, cher à l’imagerie hindouiste. Il est connecté avec la glande pituitaire, ou hypophyse, ainsi qu’à l’hypothalamus. C'est donc par lui que nous obtenons le don de voyance. Ce chakra a un rapport direct avec les zones de visualisation psychique, situées derrière les oreilles. On pourrait dire qu’il est la pointe d’un triangle dont la base serait une ligne joignant ces deux zones de visualisation. Le chakra subissant l'énergie de celles-ci, influence à son tour ces zones en contrôlant les têtes des «serpents d’énergie», qui montent du premier chakra, et en exerçant sur les serpents d'énergie des vertus modératrices.
SAHASRARA
Septième chakra, prenant place au sommet de la tête.
Sahasrara est une connexion avec la glande pinéale et notre guide spirituel. Il est la mémoire de nos vies antérieurs, et de notre karma. Dans l’imagerie populaire chrétienne, il est représenté par l’auréole des saints. Ce chakra échappe au corps physique et même au corps éthérique primaire. Il est la Colombe de l’Esprit, dont les ailes sont au sommet de l’Arbre de Vie. Il est également la pointe d’un triangle dont la base serait la ligne unissant les deux zones de visualisation psychique situées derrières les oreilles. C’est lui qui, en quelque sorte, «sanctifie» les têtes des serpents. Il est l’illustration parfaite de la conscience universelle divine, transcendant l’action de tous les autres chakras. Il nous ouvre les portes du Royaume du Tout.
L'homme est construit à l'image de l'univers et est aussi composé d'une trinité qui est : le corps, l'esprit et l'âme...
Le véritable squelette du corps spirituel sont les Chakras, et leurs rayonnements forment notre corps spirituel, c'est à dire notre Aura...
L'esprit est donc le moyen qui unit l'âme au corps, et l'âme est la partie divine de l'homme...
Notre corps physique est une réalité simple que nos sens rationnels perçoivent immédiatement. Derrière cette réalité (et la physique nous l’apprend de plus en plus), il y a une autre réalité plus subtile, moins palpable directement, qui exerce son action sur le corps physique. Tout comme notre mental fonctionne consciemment et inconsciemment, notre corps réagit de manière physique et énergétique. Cette énergie (le Prana) s’inscrit en nous selon des lois millénaires.
Donc, pour vivre pleinement son potentiel et ses capacités extrasensorielles, c'est à dire son Don ; l’ensemble de notre énergie doit circuler sous forme d’une fontaine. Ceci en empruntant des canaux (les Nadis) centralisés dans des roues énergétiques, c'est à dire les Chakras.
Véritables roues énergétiques, les Chakras sont au nombre de sept. Leur ouverture est la clé qui permettra aux futurs sorcières de développer leurs dons, ceci en entrant en osmose avec leur nature divine. C'est pour cela que les mystères des Chakras seront étudiés en détail dans mes cours initiatiques...
Mieux connaître les 7 Chakras
MULADHARA
Le premier chakra, prenant racine au coccyx et fleurissant aux organes génitaux.
C’est le chakra de base, lié aux surrénales, aux reins, à la colonne vertébrale. Il est la racine de notre Arbre de Vie, le lieu des forces cosmotéluriques qui nourrissent et animent nos autres chakras comme une fontaine... C'est son énergie qui permet de contribuer à l'ouverture de vos autres chakras. D’une certaine façon, on pourrait le comparer au magma en fusion, qui est le noyau de la terre et qui, comme un volcan, peut entrer en éruption... Certains d’entre vous ont peut-être déjà entendu parler de la kundalini, « l’énergie du serpent », représentée par un serpent enroulé sur lui-même. L’éveil de la kundalini fait partie du trajet initiatique du yogi. Le serpent dont il est question ici pourrait, comme tout ce qui relève du phénomène énergétique, être regardé comme double. Comme deux serpents d’énergie, qui s’enrouleraient autour de la colonne vertébrale, et dont les têtes seraient plantées dans les zones de visualisation psychique, situées derrière les oreilles, constituant la majeure partie du caducée.
SVADHISHTHANA
Le second chakra, centre sacral.
Il est situé au nombril. « L’air attise le feu », disent les chinois. Et c'est par là que notre âme entre et sort de notre corps au moment de la transe. Lié au feu par son yang, il l’est également à l’eau par son yin. A l’état virtuel, n’oublions pas que : l’homme a une partie féminine en lui, et que la femme a une partie masculine en elle. Le masculin est ici représenté par le feu, le féminin par l’eau. Le ventre est le premier berceau de l’enfant à naître, berceau aquatique puisque l’enfant évolue dans le liquide amniotique. La vocation aquatique de ce chakra est donc évidente. À tel point que la tradition hindouiste prétend que celui qui maîtrise ce chakra n’a plus rien à redouter de l’eau. L’eau, élément yin, est lié à la lune, qui entretient les facultés intuitives, l’inspiration, la réceptivité. Aussi étrange que cela puisse sembler, la médiumnité prend donc certaines de ses racines dans ce chakra.
MANIPURA
Troisième chakra, placé au niveau du plexus solaire.
Ce chakra est le cousin du feu. Et le plus grand « feu vivant » que nous connaissons est le soleil. De même que le Soleil illumine le monde et nous permet de le voir, le troisième chakra favorise nos contacts avec l’extérieur. Et une fois développé, il nous donne le pouvoir de télékinésie. Ceci, au niveau subtil bien sûr, car c’est en partie par lui que nous abordons les êtres vivants, les entités spirituelles et notre destinée.
ANAHATA
Quatrième chakra, situé sur la ligne médiane, à hauteur de la pointe des seins, lié au cœur et à la circulation sanguine.
Il est le siège de notre âme. Evidemment, nous allons parler d’amour ! Mais s’il est effectivement en rapport avec l’amour que l’homme éprouve pour la femme, ou les parents pour l’enfant, Anahata exprime aussi l’Amour Divin, l’Amour Cosmique, l’Amour de tout être, de tout élément de la Création. Il est un peu du cœur divin, qui bat dans le cœur de chacun de nous. Autant dire que pour ce qui concerne un magnétiseur, c’est un chakra majeur. Il pourrait être l’élément de la « guérison sainte ». L’énergie émise par le chakra du cœur multiplie au centuple nos possibilités d’intervention. Sans prendre ce mot au pied de la lettre, nous pourrions avancer que ce chakra est une source de «miracles». «Même un voyage de mille lieues commence par un premier pas», dit le sage. Dans ce cas précis, le premier pas du voyage est peut-être d’ouvrir largement notre chakra du cœur à la dimension de l’Amour Vrai.
VISHUDDHA
Cinquième chakra, placé au niveau de la gorge.
On pourrait regarder ce chakra comme une « bouche énergétique ». Il est intimement lié à notre expression personnelle et aux verbes magiques. Non seulement à notre expression orale, dépendante de la respiration, mais tout simplement à l’expression de notre moi, de notre personnalité profonde. Plus nous sommes épanouis, exploitant à fond tous nos potentiels, plus ce chakra rayonne. Travailler sur lui signifie que nous allons évoluer dans le monde, avec assurance et sérénité. Point n’est alors nécessaire de s’imposer par une force illusoire. A travers ce chakra, nous abordons le phénomène d’extériorisation de notre univers intérieur. Si celui-ci est harmonieux, fondu à la création, alors nous serons perçus tels que nous sommes : forts, paisibles, riches et lumineux.
AJNA
Sixième chakra, situé approximativement entre les sourcils.
Ajna est le fameux Troisième Œil, cher à l’imagerie hindouiste. Il est connecté avec la glande pituitaire, ou hypophyse, ainsi qu’à l’hypothalamus. C'est donc par lui que nous obtenons le don de voyance. Ce chakra a un rapport direct avec les zones de visualisation psychique, situées derrière les oreilles. On pourrait dire qu’il est la pointe d’un triangle dont la base serait une ligne joignant ces deux zones de visualisation. Le chakra subissant l'énergie de celles-ci, influence à son tour ces zones en contrôlant les têtes des «serpents d’énergie», qui montent du premier chakra, et en exerçant sur les serpents d'énergie des vertus modératrices.
SAHASRARA
Septième chakra, prenant place au sommet de la tête.
Sahasrara est une connexion avec la glande pinéale et notre guide spirituel. Il est la mémoire de nos vies antérieurs, et de notre karma. Dans l’imagerie populaire chrétienne, il est représenté par l’auréole des saints. Ce chakra échappe au corps physique et même au corps éthérique primaire. Il est la Colombe de l’Esprit, dont les ailes sont au sommet de l’Arbre de Vie. Il est également la pointe d’un triangle dont la base serait la ligne unissant les deux zones de visualisation psychique situées derrières les oreilles. C’est lui qui, en quelque sorte, «sanctifie» les têtes des serpents. Il est l’illustration parfaite de la conscience universelle divine, transcendant l’action de tous les autres chakras. Il nous ouvre les portes du Royaume du Tout.
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