Religion et Religions
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Religion et Religions
Religion et Religions
Religions monothéistes
Une des premières caractéristiques qui font d'un groupe humain une religion, c'est le fait qu'il fonctionne à la manière d'une communauté. Le judaïsme a, depuis les origines, conscience de former le peuple de l'Alliance avec le Dieu unique.
Les premiers chrétiens se présentaient comme « n'ayant qu'un cœur et qu'une âme » et comme formant une « Église » (du grec ekklêsia, assemblée).
Les musulmans, depuis Mahomet, se proclament unis dans l'immense fraternité de l'umma. Dès l'origine du bouddhisme, le noyau monastique des premiers disciples du fondateur prit le nom de « communauté » (sangha).
Souvent, l'unité du groupe religieux est garantie ou exprimée par l'autorité d'un chef suprême : le pape pour les catholiques romains ; le patriarche de Constantinople pour les chrétiens d'Orient qu'on appelle « orthodoxes » ; le dalaï-lama pour les bouddhistes du Tibet ; le calife pour les musulmans à certaines périodes de leur histoire ; le grand maître céleste pour le taoïsme chinois.
Par ailleurs, la cohésion ou l'unité intérieure de beaucoup de religions repose sur la référence constante qu'elles font à leur fondateur. Celui-ci peut être un prophète, un messie, une personne divine qui se fait homme ou tout simplement un sage possédant un rayonnement exceptionnel.
De plus, beaucoup de religions se réfèrent à des textes sacrés, ou elles trouvent leurs lois et leurs principes fondamentaux : ainsi, l'Avesta pour les mazdéens, la Bible pour les juifs et les chrétiens, le Coran pour les musulmans.
Re: Religion et Religions
Naissance du monothéisme
Un Dieu unique, tout-puissant, tel est la base du monothéisme. Mais, comment le monothéisme a-t-il fini par s’imposer aux premiers Hébreux ?
Un Dieu unique, tout-puissant, exclusif, créateur et Maître de l’univers : tel est la base du monothéisme.
Mais, comment le monothéisme a-t-il fini par s’imposer aux premiers Hébreux et pourquoi justement à eux ?
Dieu et l’histoire
Il n’est pas facile pour l’historien de départager, dans le récit biblique, les données objectives de celles qui le sont moins. Si la Bible raconte bien une histoire, c’est loin d’être un livre d’histoire.
C’est l’archéologie qui fournit les apports les plus précieux infirmant ou corroborant le récit biblique.
Comment et pourquoi, une petite peuplade orientale surgie dans l’ombre de la puissance babylonienne entreprend-elle une révolution religieuse aussi radicale ?
En effet, le monothéisme va créer une véritable révolution mentale, sociale et politique dans le monde entier.
L’ensemble d’écrits que nous appelons « Bible », d’après les mots grecs ta biblia signifiant « les livres » constitue la principale source écrite pour la connaissance du peuple hébreu et de la naissance du monothéisme.
Les Hébreux sont issus de pasteurs nomades émigrés de Mésopotamie vers le pays de Canaan.
Selon la Bible, les Hébreux descendent d’un patriarche, Abraham, qui, entre 2000 et 1700 avant notre ère, reçut l’ordre de quitter la Mésopotamie (Genèse, XII, 5).
Il n’est pas certain qu’Abraham a existé. Son nom a peut-être été recréé à partir du mot « hébreu » pour donner à ce peuple un ancêtre mythique.
Les sources non bibliques confirment le déplacement de patriarches, ces ancêtres dont parle la Genèse, depuis la cité d’Our en Mésopotamie jusqu’en pays de Canaan.
Abraham
À l’origine, il y a « l’alliance » conclue par Dieu avec Abraham. Ce dernier va quitter Our, en Chaldée, suite à l’injonction divine : » Eloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que je t’indiquerai. » (Genèse 12 : 1).
Abraham va entreprendre un immense voyage vers le pays de Canaan.
Abraham est issu d’un clan polythéiste d’Our en Chaldée. Abraham est âgé et désespère d’avoir un fils. Sa femme, Saraï (Sara), elle aussi âgée, lui donne sa servante, qui enfante Ismaël, l’ancêtre des Arabes.
Abraham a 109 ans quand, après s’être fait circoncire, avec les membres de sa tribu, il reçoit la visite d’anges sous la forme de trois hommes. Ces derniers lui annoncent qu’il aura un second fils de sa femme, mais aussi que Sodome, ville de tous les péchés, sera détruite.
Voulant éprouver la foi d’Abraham, Dieu commande qu’il sacrifie ce fils tant attendu, Isaac. Devant l’obéissance d’Abraham, il arrête son bras.
Le test est réussi. Abraham est désigné comme le « Père des croyants ».
De lui, le premier Hébreu et le premier des trois « Patriarches », sont issus Isaac, son fils Jacob et les douze fils de celui-ci, qui seront les héros des douze tribus d’Israël.
La Bible appelle « patriarches » les premiers descendants d’Adam et Ève, célèbres pour l’âge fabuleux que chacun d’eux a atteint.
C’est le point de départ, consigné comme fait d’histoire, d’un peuple et de sa religion.
Le contexte évoque le début du deuxième millénaire, plus précisément le règne de Hammourabi à Babylone, dont le célèbre code semble avoir influencé la législation biblique.
Dès cette époque lointaine, les principaux traits du monothéisme hébraïque sont en place.
Les migrations d’Abraham et de son clan sont celles de nombreux peuples du Croissant fertile, cherchant de meilleurs pâturages pour leurs troupeaux.
Un monothéisme d’exclusion
À début, l’existence d’un Dieu unique n’exclut pas forcément la persistance d’autres divinités. En effet, c’est la religion qui donne aux Hébreux leur identité. Au début, ils sont simplement « monolâtres », n’adorant qu’un seul Dieu, mais tolérant ceux des autres peuples.
Ils deviennent monothéistes dès la fin du IIe millénaire. Dès l’origine, c’est un monothéisme d’exclusion.
Le « Dieu jaloux » des Hébreux ne tolère pas de divinités concurrentes.
Ce Dieu unique est immatériel et inaccessible. On ne peut donc le mettre en images et son nom même est imprononçable.
Désigné par le tétragramme Yahvé, il est « Celui qui est ».
Un peuple élu
Le monothéisme hébraïque a pour cadre une terre particulière, la terre de Canaan, promise à Abraham et à sa descendance.
Il a également pour fondement une alliance éternelle que Dieu noue avec son peuple élu. Cette élection impose plus de contraintes que de privilèges.
Cette Alliance est une alliance de combat. C’est dans la lutte, dans le terrible corps à corps avec l’ange, que Jacob, le troisième Patriarche, a mérité de prendre le nom d’Israël, littéralement : « Celui qui a eu raison de Dieu ».
L’histoire du peuple hébreu est placée sous le double signe de l’exode et de l’exil :
Le monothéisme est un projet universel. Dieu est le Dieu de tous les hommes, pas seulement le Dieu des Hébreux.
La transcendance de Dieu gomme les différences entre les hommes et les rend égaux.
Comme l’a si justement fait remarquer Ernest Renan, c’est le monothéisme hébraïque qui permet l’éclosion d’une justice véritablement universelle.
Un Dieu unique, tout-puissant, tel est la base du monothéisme. Mais, comment le monothéisme a-t-il fini par s’imposer aux premiers Hébreux ?
Un Dieu unique, tout-puissant, exclusif, créateur et Maître de l’univers : tel est la base du monothéisme.
Mais, comment le monothéisme a-t-il fini par s’imposer aux premiers Hébreux et pourquoi justement à eux ?
Dieu et l’histoire
Il n’est pas facile pour l’historien de départager, dans le récit biblique, les données objectives de celles qui le sont moins. Si la Bible raconte bien une histoire, c’est loin d’être un livre d’histoire.
C’est l’archéologie qui fournit les apports les plus précieux infirmant ou corroborant le récit biblique.
Comment et pourquoi, une petite peuplade orientale surgie dans l’ombre de la puissance babylonienne entreprend-elle une révolution religieuse aussi radicale ?
En effet, le monothéisme va créer une véritable révolution mentale, sociale et politique dans le monde entier.
L’ensemble d’écrits que nous appelons « Bible », d’après les mots grecs ta biblia signifiant « les livres » constitue la principale source écrite pour la connaissance du peuple hébreu et de la naissance du monothéisme.
Les Hébreux sont issus de pasteurs nomades émigrés de Mésopotamie vers le pays de Canaan.
Selon la Bible, les Hébreux descendent d’un patriarche, Abraham, qui, entre 2000 et 1700 avant notre ère, reçut l’ordre de quitter la Mésopotamie (Genèse, XII, 5).
Il n’est pas certain qu’Abraham a existé. Son nom a peut-être été recréé à partir du mot « hébreu » pour donner à ce peuple un ancêtre mythique.
Les sources non bibliques confirment le déplacement de patriarches, ces ancêtres dont parle la Genèse, depuis la cité d’Our en Mésopotamie jusqu’en pays de Canaan.
Abraham
À l’origine, il y a « l’alliance » conclue par Dieu avec Abraham. Ce dernier va quitter Our, en Chaldée, suite à l’injonction divine : » Eloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que je t’indiquerai. » (Genèse 12 : 1).
Abraham va entreprendre un immense voyage vers le pays de Canaan.
Abraham est issu d’un clan polythéiste d’Our en Chaldée. Abraham est âgé et désespère d’avoir un fils. Sa femme, Saraï (Sara), elle aussi âgée, lui donne sa servante, qui enfante Ismaël, l’ancêtre des Arabes.
Abraham a 109 ans quand, après s’être fait circoncire, avec les membres de sa tribu, il reçoit la visite d’anges sous la forme de trois hommes. Ces derniers lui annoncent qu’il aura un second fils de sa femme, mais aussi que Sodome, ville de tous les péchés, sera détruite.
Voulant éprouver la foi d’Abraham, Dieu commande qu’il sacrifie ce fils tant attendu, Isaac. Devant l’obéissance d’Abraham, il arrête son bras.
Abraham prêt à sacrifier son fils
Le test est réussi. Abraham est désigné comme le « Père des croyants ».
De lui, le premier Hébreu et le premier des trois « Patriarches », sont issus Isaac, son fils Jacob et les douze fils de celui-ci, qui seront les héros des douze tribus d’Israël.
La Bible appelle « patriarches » les premiers descendants d’Adam et Ève, célèbres pour l’âge fabuleux que chacun d’eux a atteint.
C’est le point de départ, consigné comme fait d’histoire, d’un peuple et de sa religion.
Le contexte évoque le début du deuxième millénaire, plus précisément le règne de Hammourabi à Babylone, dont le célèbre code semble avoir influencé la législation biblique.
Dès cette époque lointaine, les principaux traits du monothéisme hébraïque sont en place.
Les migrations d’Abraham et de son clan sont celles de nombreux peuples du Croissant fertile, cherchant de meilleurs pâturages pour leurs troupeaux.
Un monothéisme d’exclusion
À début, l’existence d’un Dieu unique n’exclut pas forcément la persistance d’autres divinités. En effet, c’est la religion qui donne aux Hébreux leur identité. Au début, ils sont simplement « monolâtres », n’adorant qu’un seul Dieu, mais tolérant ceux des autres peuples.
Ils deviennent monothéistes dès la fin du IIe millénaire. Dès l’origine, c’est un monothéisme d’exclusion.
Le « Dieu jaloux » des Hébreux ne tolère pas de divinités concurrentes.
Ce Dieu unique est immatériel et inaccessible. On ne peut donc le mettre en images et son nom même est imprononçable.
Désigné par le tétragramme Yahvé, il est « Celui qui est ».
Un peuple élu
Le monothéisme hébraïque a pour cadre une terre particulière, la terre de Canaan, promise à Abraham et à sa descendance.
Il a également pour fondement une alliance éternelle que Dieu noue avec son peuple élu. Cette élection impose plus de contraintes que de privilèges.
Cette Alliance est une alliance de combat. C’est dans la lutte, dans le terrible corps à corps avec l’ange, que Jacob, le troisième Patriarche, a mérité de prendre le nom d’Israël, littéralement : « Celui qui a eu raison de Dieu ».
L’histoire du peuple hébreu est placée sous le double signe de l’exode et de l’exil :
- Exode d’Abraham de Chaldée jusqu’au pays de Canaan
- Exode des Hébreux d’Égypte vers la Terre promise, sous la conduite de Moïse
- Plus tard, les Hébreux vivront l’exil à Babylone
Le monothéisme est un projet universel. Dieu est le Dieu de tous les hommes, pas seulement le Dieu des Hébreux.
La transcendance de Dieu gomme les différences entre les hommes et les rend égaux.
Comme l’a si justement fait remarquer Ernest Renan, c’est le monothéisme hébraïque qui permet l’éclosion d’une justice véritablement universelle.
Re: Religion et Religions
Les 10 plaies d'Egypte revues par la Science
L’Ancien Testament rapporte que dix plaies frappèrent l’Égypte alors que Pharaon refusait de libérer le peuple hébreu tenu en esclavage. En 2002, deux géologues ont affirmé que ces dix plaies pourraient être bien réelles.
Les 10 plaies d’Égypte
Extraits du Livre de l’Exode, chapitres 7 à 12. Bible de Jérusalem, traduction des dominicains de l’Ecole biblique. Editions Fleurus/Cerf
L’éruption du Santorin
Vers 1 500 avant notre ère, la Méditerranée connaît la plus grande catastrophe de son histoire. Le volcan de Théra, l’actuel Santorin, dans l’archipel des Cyclades, entre en éruption, provoquant une véritable catastrophe dans toute la côte méditerranéenne.
On a relié cette éruption volcanique à la disparition de la civilisation crétoise.
Dans la mer Egée, l’éruption cause de graves dommages. De nombreuses régions ont été plongées dans l’obscurité pendant des heures, voire des jours.
Enfin, les nuages volcaniques ont entraîné des changements climatiques.
Les effets secondaires possibles de cette gigantesque éruption ressemblent beaucoup aux dix plaies relatées dans la Bible.
Deux géologues curieux
Il y a quelques années, Gilles Lericolais, géologue français en poste à l’Ifremer et William Ryan, géologue américain de New York, étudiaient le faciès stratigraphique du bassin de la mer Noire. Ils ont ainsi mis en évidence le remplissage rapide de ce bassin il y a 7 500 ans.
La Méditerranée y aurait déversé son trop-plein.
Il se pourrait que cette catastrophe ait inspiré le mythe du Déluge.
Les deux hommes s’intéressèrent aux relations qui pouvaient exister entre les grands mythes fondateurs et la géologie.
C’est ainsi qu’ils en vinrent à la conclusion que l’éruption du volcan avait pu engendrer les 10 plaies.
Les conséquences de l'éruption volcanique du Santorin
L’éruption s’est produite à environ 700 km au nord-ouest des rivages méditerranéens de l’Egypte.
Le Santorin éructa une trentaine de kilomètres carrés de cendres et de lave. Des explosions aussi importantes ne se produisent que deux ou trois fois par siècle maximum.
La plus importante éruption du 20e siècle était beaucoup moins catastrophique. Elle se produisit en 1991 avec l’éruption du Pinatubo, aux Philippines.
Néanmoins, le Pinatubo envoya dans l’atmosphère des tonnes de cendres qui accomplirent plusieurs rotations autour de la Terre.
Cette éruption eut un impact sur le climat à l’échelon mondial.
Selon les calculs des scientifiques, cendres et particules s’expulsèrent du Santorin à la vitesse du son. Elles formèrent une colonne qui se dressa sur 36 km avant de s’étaler en direction du sud-est, guidée par les vents dominants vers la Crète et l’Egypte.
L’effondrement progressif du cratère permit à l’eau de mer de s’engouffrer, provoquant plusieurs explosions violentes qui sculptèrent une caldeira béante de 8 km de diamètre.
L’explosion engendra un immense tsunami qui se répandit en cercles concentriques dans une large partie du bassin méditerranéen.
Nul ne sait si ces vagues géantes atteignirent l’Egypte.
Par contre, les relevés stratigraphiques du sédimentologue Daniel Stanley ont prouvé que les cendres du Santorin avaient bien atteint le delta du Nil.
On a en effet retrouvé des téphras, particules volatiles de nature volcanique, d’âge et de composition chimique identique à celles du Santorin.
La première plaie d’Egypte
Les téphras seraient responsables de la première plaie. D’après Gilles Lericolais, on retrouve autour du Santorin bon nombre d’ignimbrites, des roches formées par l’accumulation de débris de laves acides telles que les rhyolites, qui donnent à certaines plages de l’île une teinte carmin.
L’autre hypothèse serait que la teneur élevée des particules volcaniques en acide sulfurique aurait pu oxyder les roches ferreuses du lit du fleuve et donner à l’eau des reflets de rouille.
La deuxième plaie
Jean Lescure, spécialiste des anoures explique :
A cette époque lointaine, les amphibiens étaient beaucoup plus nombreux le long du Nil. Le phénomène aurait pu avoir une ampleur exceptionnelle aux yeux de la population.
La troisième et la quatrième plaie
Le troisième et quatrième fléau rentrent dans le même cadre que celui des amphibiens. Mouches et moustiques profitent également de la pluviosité pour pulluler dans les pays chauds.
Si l’éruption du Santorin a engendré des pluies exceptionnelles, certaines espèces animales en ont certainement tiré profit pour se reproduire.
On sait également qu’un changement climatique brutal peut « déranger » certaines espèces qui se regroupent pour fuir.
La cinquième et la dixième plaie
L’augmentation soudaine d’insectes parasites comme les moustiques et les mouches est certainement lié au taux de mortalité important du bétail et des nouveau-nés.
Deux épidémiologistes américains, John Marr et Curtis Malloy, privilégient deux espèces très communes :
La première peut inoculer au bétail diverses maladies comme le charbon. La seconde, hématophage également, se délecte de la compagnie des hommes et véhicule de nombreuses maladies virales.
La mort du bétail qui frappe à la fois chevaux, ânes, chameaux, bœufs, chèvres et moutons peut être attribuée à de nombreux parasites.
Un des coupables pourrait bien être un moucheron, Culicoïdes canithorax. Cet insecte peut transmettre deux virus vecteurs de la maladie africaine du cheval et de la maladie de la langue bleue.
Ces maladies touchent tous les animaux domestiques sauf le chameau.
D’une manière générale, la famille des cératopogonides compte de nombreuses espèces susceptibles de véhiculer d’autres maladies virales.
Les nouveau-nés sont particulièrement fragiles. Il n’est donc pas étonnant que ce furent les principales victimes, à une époque, où la mortalité infantile était déjà très importante. Il n’est nullement prouvé que seuls les enfants de sexe masculin ont été touchés par ces épidémies.
La sixième plaie
Les ulcères qui se développèrent sur certaines personnes et animaux ont pu être provoqués par n’importe quelle myase.
Ce terme désigne toutes les maladies externes et tous les désordres des tissus causés par des larves de diptères (insectes).
Elles s’accompagnent de lésions ayant l’aspect de furoncles.
Il existe également des maladies parasitaires transmises par certains insectes comme la leishmaniose cutanée qui provoque de graves lésions de la peau.
La septième plaie
Lors de l’éruption du mont Saint-Helens, en 1980, il y eut un orage de grêle.
En cas d’éruption, il peut arriver que les grêlons ne soient pas constitués de glace mais de lapilli (cendres acrétionnées).
La huitième plaie
On connaît bien aujourd’hui les invasions du criquet pèlerin. La plus importante des aires de regroupement de cette espèce se situe autour de la mer Rouge.
Une perturbation météorologique importante peut déclencher une invasion de criquets qui pourra durer 20 ans.
La neuvième plaie
Les particules volcaniques qui atteignirent la stratosphère ont formé le plus important nuage de poussières émis par un volcan dans l’est de la Méditerranée durant tout le IIe millénaire avant notre ère.
Ce nuage plongea cette région dans l’obscurité pendant plusieurs jours.
Catastrophe naturelle et épidémies
Une éruption volcanique ne provoque pas d’épidémies. Par contre, elle provoque des changements au sein d’une société.
L’hygiène se dégrade, faute d’eau propre par exemple, et des maladies comme le choléra apparaissent très vite.
Actuellement, en Egypte, de nombreuses maladies peuvent se développer à cause de la pluie et du vent et surtout d’une très mauvaise hygiène.
Citons le paludisme, la schistosomiase, la leishmaniose, la fièvre de la vallée du Rift, l’encéphalite du Nil occidental, le typhus …
Les retombées d’un volcan apportent des pluies chargées d’acide qui rendent l’eau potable toxique.
La mer s’ouvre devant le peuple hébreu
Au chapitre 14 du livre de l’Exode, les Hébreux se dirigent vers une étendue d’eau située dans le prolongement de la mer Rouge. Les Egyptiens de l’Antiquité appelaient cette étendue la Grande Noire.
Elle se situe à l’emplacement actuel des lacs Menzaleh, Timsah et Amers.
Les flots de la mer des Roseaux (et non ceux de la mer Rouge) s’ouvrent devant Moïse et son peuple et se referment sur Pharaon et son armée.
A l’aide d’un modèle reproduisant le bassin de la mer Rouge et la Grande Noire qui englobe la mer des Roseaux, Doron Nof (Floride) et Nathan Paldor (Israël) ont montré que des vents modérés pourraient avoir rendu franchissable cette étendue d’eau de faible profondeur.
En soufflant plusieurs heures durant dans le golfe de Suez, ils auraient pu repousser les eaux en un mur de 2,5 m de haut ; mur qui se serait effondré au moindre changement de direction du vent.
La religion et la science
Il existe de nombreux miracles bibliques que la science a tenté d’expliquer, parfois avec succès.
Les 10 plaies d'Egypte pourraient être donc dues, selon les scientifiques, à un enchaînement de faits assez exceptionnels dont l’origine serait l’éruption du Santorin.
Quelles que soient nos croyances, il est intéressant de constater que la science ne nie pas le bien-fondé des évènements mais qu’au contraire, elle confirme qu’ils ont très bien pu exister.
Le mythe du Déluge fait partie de ces mythes bibliques, aujourd’hui reconnu par de nombreux scientifiques.
L’éruption du Santorin serait l’évènement géologique le plus ancien dont l’humanité et les trois religions du Livre auraient gardé le souvenir.
L’Ancien Testament rapporte que dix plaies frappèrent l’Égypte alors que Pharaon refusait de libérer le peuple hébreu tenu en esclavage. En 2002, deux géologues ont affirmé que ces dix plaies pourraient être bien réelles.
Les 10 plaies d’Égypte
« ….toutes les eaux qui sont dans le fleuve se chargèrent en sang »
« …les grenouilles montèrent et recouvrirent l’Égypte »
« …toute la poussière du sol se changea en moustiques »
« …des taons en grand nombre entrèrent […] dans tout le pays d’Égypte »
« …tous les troupeaux des égyptiens moururent »
« …gens et bêtes furent couverts d’ulcères bourgeonnant en pustules »
« …Yahvé fit tomber la grêle sur le pays d’Égypte »
« …les sauterelles […] couvrirent toute la surface du pays… »
« …il y eut d’épaisses ténèbres… »
« …tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Égypte… »
Extraits du Livre de l’Exode, chapitres 7 à 12. Bible de Jérusalem, traduction des dominicains de l’Ecole biblique. Editions Fleurus/Cerf
L’éruption du Santorin
Vers 1 500 avant notre ère, la Méditerranée connaît la plus grande catastrophe de son histoire. Le volcan de Théra, l’actuel Santorin, dans l’archipel des Cyclades, entre en éruption, provoquant une véritable catastrophe dans toute la côte méditerranéenne.
On a relié cette éruption volcanique à la disparition de la civilisation crétoise.
Ile de Santorin. By [ltr]Wolfgang Staudt[/ltr]
Dans la mer Egée, l’éruption cause de graves dommages. De nombreuses régions ont été plongées dans l’obscurité pendant des heures, voire des jours.
Enfin, les nuages volcaniques ont entraîné des changements climatiques.
Les effets secondaires possibles de cette gigantesque éruption ressemblent beaucoup aux dix plaies relatées dans la Bible.
Deux géologues curieux
Il y a quelques années, Gilles Lericolais, géologue français en poste à l’Ifremer et William Ryan, géologue américain de New York, étudiaient le faciès stratigraphique du bassin de la mer Noire. Ils ont ainsi mis en évidence le remplissage rapide de ce bassin il y a 7 500 ans.
La Méditerranée y aurait déversé son trop-plein.
Il se pourrait que cette catastrophe ait inspiré le mythe du Déluge.
Les deux hommes s’intéressèrent aux relations qui pouvaient exister entre les grands mythes fondateurs et la géologie.
C’est ainsi qu’ils en vinrent à la conclusion que l’éruption du volcan avait pu engendrer les 10 plaies.
Les conséquences de l'éruption volcanique du Santorin
L’éruption s’est produite à environ 700 km au nord-ouest des rivages méditerranéens de l’Egypte.
Le Santorin éructa une trentaine de kilomètres carrés de cendres et de lave. Des explosions aussi importantes ne se produisent que deux ou trois fois par siècle maximum.
La plus importante éruption du 20e siècle était beaucoup moins catastrophique. Elle se produisit en 1991 avec l’éruption du Pinatubo, aux Philippines.
Néanmoins, le Pinatubo envoya dans l’atmosphère des tonnes de cendres qui accomplirent plusieurs rotations autour de la Terre.
Cette éruption eut un impact sur le climat à l’échelon mondial.
Eruption du Pinatubo en 1991. [ltr]United States Geological Survey[/ltr]
Selon les calculs des scientifiques, cendres et particules s’expulsèrent du Santorin à la vitesse du son. Elles formèrent une colonne qui se dressa sur 36 km avant de s’étaler en direction du sud-est, guidée par les vents dominants vers la Crète et l’Egypte.
L’effondrement progressif du cratère permit à l’eau de mer de s’engouffrer, provoquant plusieurs explosions violentes qui sculptèrent une caldeira béante de 8 km de diamètre.
Eruption du Pinatubo. Projections de cendres sur Manille qui créent une nuit artificielle. [ltr]United States Geological Survey[/ltr]
L’explosion engendra un immense tsunami qui se répandit en cercles concentriques dans une large partie du bassin méditerranéen.
Nul ne sait si ces vagues géantes atteignirent l’Egypte.
Par contre, les relevés stratigraphiques du sédimentologue Daniel Stanley ont prouvé que les cendres du Santorin avaient bien atteint le delta du Nil.
On a en effet retrouvé des téphras, particules volatiles de nature volcanique, d’âge et de composition chimique identique à celles du Santorin.
La première plaie d’Egypte
« ….toutes les eaux qui sont dans le fleuve se chargèrent en sang »
Les téphras seraient responsables de la première plaie. D’après Gilles Lericolais, on retrouve autour du Santorin bon nombre d’ignimbrites, des roches formées par l’accumulation de débris de laves acides telles que les rhyolites, qui donnent à certaines plages de l’île une teinte carmin.
Brésil. Rivière couleur sang qui coule dans le parc national de la Chapada Diamantina. Cette couleur est due à l'oxydation, par l'eau, des roches riches en minerai de fer. By [ltr]philgee[/ltr]
L’autre hypothèse serait que la teneur élevée des particules volcaniques en acide sulfurique aurait pu oxyder les roches ferreuses du lit du fleuve et donner à l’eau des reflets de rouille.
La deuxième plaie
« …les grenouilles montèrent et recouvrirent l’Egypte »
Jean Lescure, spécialiste des anoures explique :
« Deux raisons peuvent pousser les amphibiens à se regrouper par milliers. La reproduction et l’augmentation soudaine du taux d’humidité de l’air.
Dans les pays semi-désertiques, après une longue saison sèche, les amphibiens sortent pour aller se reproduire dans les points d’eau.
Ils sortent des trous du sol dans lesquels ils s’étaient enfouis pour avoir un peu d’humidité. Invisibles quelques jours auparavant, ils envahissent villages et habitations pour rejoindre leur lieu de reproduction.
Anoure en période des amours. © dinosoria.com
A cette époque lointaine, les amphibiens étaient beaucoup plus nombreux le long du Nil. Le phénomène aurait pu avoir une ampleur exceptionnelle aux yeux de la population.
La troisième et la quatrième plaie
« …toute la poussière du sol se changea en moustiques »
« …des taons en grand nombre entrèrent […] dans tout le pays d’Egypte »
Le troisième et quatrième fléau rentrent dans le même cadre que celui des amphibiens. Mouches et moustiques profitent également de la pluviosité pour pulluler dans les pays chauds.
Si l’éruption du Santorin a engendré des pluies exceptionnelles, certaines espèces animales en ont certainement tiré profit pour se reproduire.
On sait également qu’un changement climatique brutal peut « déranger » certaines espèces qui se regroupent pour fuir.
La cinquième et la dixième plaie
« …tous les troupeaux des égyptiens moururent »
« …tous les premiers-nés mourront dans le pays d’Egypte… »
L’augmentation soudaine d’insectes parasites comme les moustiques et les mouches est certainement lié au taux de mortalité important du bétail et des nouveau-nés.
Cameroun, 1986. 1 800 personnes ainsi que tous les animaux aux alentours sont morts asphyxiés en quelques minutes. Soit, il s'agit des émanations du lac Nyos dues à l'explosion des réserves de gaz du lac; soit, il s'agit d'une éruption gazeuse d'origine volcanique (Source Internet)
Deux épidémiologistes américains, John Marr et Curtis Malloy, privilégient deux espèces très communes :
- Stomoxys calcitrans pour les mouches
- Culex antennatus pour les moustiques
La première peut inoculer au bétail diverses maladies comme le charbon. La seconde, hématophage également, se délecte de la compagnie des hommes et véhicule de nombreuses maladies virales.
La mort du bétail qui frappe à la fois chevaux, ânes, chameaux, bœufs, chèvres et moutons peut être attribuée à de nombreux parasites.
Un des coupables pourrait bien être un moucheron, Culicoïdes canithorax. Cet insecte peut transmettre deux virus vecteurs de la maladie africaine du cheval et de la maladie de la langue bleue.
Ces maladies touchent tous les animaux domestiques sauf le chameau.
D’une manière générale, la famille des cératopogonides compte de nombreuses espèces susceptibles de véhiculer d’autres maladies virales.
Les nouveau-nés sont particulièrement fragiles. Il n’est donc pas étonnant que ce furent les principales victimes, à une époque, où la mortalité infantile était déjà très importante. Il n’est nullement prouvé que seuls les enfants de sexe masculin ont été touchés par ces épidémies.
La sixième plaie
« …gens et bêtes furent couverts d’ulcères bourgeonnant en pustules »
Les ulcères qui se développèrent sur certaines personnes et animaux ont pu être provoqués par n’importe quelle myase.
Ce terme désigne toutes les maladies externes et tous les désordres des tissus causés par des larves de diptères (insectes).
Elles s’accompagnent de lésions ayant l’aspect de furoncles.
Il existe également des maladies parasitaires transmises par certains insectes comme la leishmaniose cutanée qui provoque de graves lésions de la peau.
La septième plaie
« …Yahvé fit tomber la grêle sur le pays d’Egypte »
Lors de l’éruption du mont Saint-Helens, en 1980, il y eut un orage de grêle.
Certains grêlons sont aussi gros qu'une balle de tennis. By [ltr]back_garage[/ltr]
En cas d’éruption, il peut arriver que les grêlons ne soient pas constitués de glace mais de lapilli (cendres acrétionnées).
La huitième plaie
« …les sauterelles […] couvrirent toute la surface du pays… »
On connaît bien aujourd’hui les invasions du criquet pèlerin. La plus importante des aires de regroupement de cette espèce se situe autour de la mer Rouge.
Une nuée de criquets s'abattant au Sénégal. By [ltr]Yaxzone[/ltr]. ([ltr]CC BY-SA 3.0[/ltr])
Une perturbation météorologique importante peut déclencher une invasion de criquets qui pourra durer 20 ans.
La neuvième plaie
« …il y eut d’épaisses ténèbres… »
Les particules volcaniques qui atteignirent la stratosphère ont formé le plus important nuage de poussières émis par un volcan dans l’est de la Méditerranée durant tout le IIe millénaire avant notre ère.
Ce nuage plongea cette région dans l’obscurité pendant plusieurs jours.
Catastrophe naturelle et épidémies
Une éruption volcanique ne provoque pas d’épidémies. Par contre, elle provoque des changements au sein d’une société.
L’hygiène se dégrade, faute d’eau propre par exemple, et des maladies comme le choléra apparaissent très vite.
Actuellement, en Egypte, de nombreuses maladies peuvent se développer à cause de la pluie et du vent et surtout d’une très mauvaise hygiène.
Citons le paludisme, la schistosomiase, la leishmaniose, la fièvre de la vallée du Rift, l’encéphalite du Nil occidental, le typhus …
Les retombées d’un volcan apportent des pluies chargées d’acide qui rendent l’eau potable toxique.
La mer s’ouvre devant le peuple hébreu
Au chapitre 14 du livre de l’Exode, les Hébreux se dirigent vers une étendue d’eau située dans le prolongement de la mer Rouge. Les Egyptiens de l’Antiquité appelaient cette étendue la Grande Noire.
Elle se situe à l’emplacement actuel des lacs Menzaleh, Timsah et Amers.
Les flots de la mer des Roseaux (et non ceux de la mer Rouge) s’ouvrent devant Moïse et son peuple et se referment sur Pharaon et son armée.
L'armée de Pharaon engloutie par la Mer Rouge. Frederick Arthur Bridgman 1900
A l’aide d’un modèle reproduisant le bassin de la mer Rouge et la Grande Noire qui englobe la mer des Roseaux, Doron Nof (Floride) et Nathan Paldor (Israël) ont montré que des vents modérés pourraient avoir rendu franchissable cette étendue d’eau de faible profondeur.
Passage de la Mer Rouge. Synagogue de Doura Europos - IIIe siècle - Syrie.
En soufflant plusieurs heures durant dans le golfe de Suez, ils auraient pu repousser les eaux en un mur de 2,5 m de haut ; mur qui se serait effondré au moindre changement de direction du vent.
La religion et la science
Il existe de nombreux miracles bibliques que la science a tenté d’expliquer, parfois avec succès.
Les 10 plaies d'Egypte pourraient être donc dues, selon les scientifiques, à un enchaînement de faits assez exceptionnels dont l’origine serait l’éruption du Santorin.
Quelles que soient nos croyances, il est intéressant de constater que la science ne nie pas le bien-fondé des évènements mais qu’au contraire, elle confirme qu’ils ont très bien pu exister.
Le mythe du Déluge fait partie de ces mythes bibliques, aujourd’hui reconnu par de nombreux scientifiques.
L’éruption du Santorin serait l’évènement géologique le plus ancien dont l’humanité et les trois religions du Livre auraient gardé le souvenir.
Re: Religion et Religions
Naissance du christiannisme
Fondateur de la religion chrétienne, Jésus-Christ est, de l'aveu même des incroyants, un des personnages essentiels de l'histoire
Fondateur de la religion chrétienne, Jésus-Christ est, de l'aveu même des incroyants, un des personnages essentiels de l'histoire.
Le christianisme débute par la prédication de Jésus qui annonce à l'humanité l'avènement du royaume de Dieu.
Au départ, simple secte dérivée du judaïsme palestinien, tolérée en tant que telle par les autorités romaines, le christianisme va s'affirmer comme une religion révélée qui accomplit la religion de Moïse. Avec également cette singularité que son fondateur Jésus, Iéchoua, qui veut dire « Yahvé est salutaire » en hébreu, n'est pas seulement un simple intermédiaire entre la divinité et l'humanité, mais Dieu lui-même, en personne.
La naissance de Jésus de Nazareth
Selon les évangiles, Jésus de Nazareth naît à Bethléem, en Palestine, au temps du roi Hérode, lors d'un voyage de ses parents.
Comme il n'y a pas de place dans les auberges, Marie, sa mère, accouche dans une grotte qui sert d'étable. L'enfant reçoit l'hommage de trois «Rois mages », Melchior, Gaspard et Balthazar, venus d'Orient lui offrir l'or, l'encens et la myrrhe.
Hérode, prévenu de la naissance d'un « roi des juifs », ordonne de tuer tous les nouveau-nés.
La Vierge aux cerises, par Annibal Carrache. Peinture à l'huile. (Musée du Louvre, Paris.)
Prévenu par un songe, Joseph, son père et l'époux de Marie, s'enfuit en Egypte avec sa famille, avant de regagner Nazareth en Galilée. Certainement charpentier comme Joseph, Jésus mène une vie « cachée» jusqu'à l'âge de 30 ans.
Tête du Christ de Wissembourg. Détail d'un vitrail roman du milieu du XIe siècle. (Musée de l'Œuvre Notre-Dame, Strasbourg.)
Jésus est originaire de Nazareth en Galilée : tel est l'état civil qui va figurer sur sa condamnation. Pourtant ses origines sont en Judée puisqu'il descend du roi David. Sa généalogie est connue et il appartient à une vieille famille juive ; c'est à Bethléem qu'il est né, mais on ne peut préciser la date exacte de sa naissance puisque les Évangiles se réfèrent soit au règne d'Hérode le Grand, qui mourut en 4 avant notre ère, soit au recensement de Quirinius, qui a pu avoir lieu soit entre 12 et 8, soit en 6 de notre ère.
En tout cas, la date « officielle » de la naissance de Jésus, qui détermine notre ère, fut calculée au Ve siècle sur des bases erronées.
Naissance de Jésus. Giotto di Bondone (1305)
Le milieu galiléen est très ouvert; la population est cosmopolite et certaines villes, comme Césarée, sont très hellénisées ; les ports phéniciens sont tout proches. Jésus vit donc au contact de païens et sa langue est l'araméen, qui est même utilisé à la synagogue. Il apprend à lire et à écrire; son métier manuel (charpentier) et sa connaissance de la campagne ne permettent pas de le situer plus précisément dans la société de son temps, dont il reflète pourtant les préoccupations.
La rencontre des Baptistes
Comme bien d'autres juifs, Jésus quitte son village pour s'intégrer à un groupe en recherche de Dieu. Il rejoint les baptistes, qui refusent la religion formaliste, dépendant du Temple.
Dans l'attente d'une manifestation de Dieu, ils se distinguent par leur exigence de pureté, dont le baptême est le symbole.
[ltr]Zoom image[/ltr]. Cinq scènes de la vie de Jésus: nativité,l'annonce faite par les anges aux bergers, la résurrection, l'entrée triomphale à Jérusalem, l'Ascension (Xe siècle, Musée du Louvre, Paris)
Jean le Baptiste prêche le repentir et la conversion. Après l'avoir rencontré, Jésus découvre sa mission prophétique et recrute dans ce milieu ses premiers disciples.
Il prend vite la tête d'un petit groupe indépendant, et ne suit pas le Baptiste dans son ascétisme et son refus du monde; lui-même ne baptisera pas, prêchant à la manière d'un docteur, d'un savant. Ses disciples viennent de partout et le groupe de Jésus semble particulièrement ouvert, alors que les sectes du temps sont très exclusives.
Jésus, le prédicateur
Jésus fait de nombreuses retraites dans le désert, mais il prêche surtout en milieu urbain. Sa mission, inaugurée dans les synagogues de Galilée, s'ouvre aux Samaritains, marginalisés par les juifs, et même aux Syriens et aux Romains sympathisants du judaïsme.
Jésus commence sa vie publique et sa prédication en se faisant baptiser dans le Jourdain par Jean le Baptiste (IVe siècle. Musée de la civilisation romaine, Rome)
Jésus se déplace beaucoup entre la Galilée et Jérusalem. Mais on ne peut établir le nombre de ses séjours à Jérusalem ni la durée de sa prédication : tout pourrait se réduire à un an, selon l'Evangile de Marc, ou se développer sur trois années, selon celui de Jean.
La multiplication des pains (Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne)
Il fait par ailleurs d'autres voyages, en Phénicie et dans la Décapole, au nord et à l'est de la Galilée. Il utilise l'hospitalité d'amis et de sympathisants, ce qui l'introduit parmi les patrons pêcheurs aussi bien que parmi les fonctionnaires ou les intellectuels. Accueilli dans les familles, il fait surtout des adeptes parmi les femmes celles-ci sont nombreuses à contribuer à sa mission et à l'accompagner dans ses déplacements, ce qui est assez singulier pour l'époque, mais révélateur de l'intérêt que Jésus porte à leurs aspirations mystiques.
L'enseignement de Jésus
Il énonce des règles de vie sociale, mais surtout il prophétise. Certaines exhortations à la conversion, les prédictions sur la fin du monde ou les malédictions ont des accents qui rappellent la tradition des anciens prophètes. Mais Jésus pratique aussi la méthode des rabbins de son temps, qui est d'utiliser des récits illustrés appelés « paraboles ».
La vocation de prophète de Jésus se manifeste nettement quand il chasse les « démons » et guérit les malades, car juifs et païens s'attendent à des manifestations surnaturelles de la part d'un homme de Dieu.
La guérison du paralytique (Basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf, Ravenne)
La maladie a un aspect religieux : imputée à des esprits mauvais, omniprésents, elle doit inciter au repentir et à la purification.
Dans les synagogues, on commente abondamment les miracles de la Bible, que le Messie devra accomplir à son tour.
Ainsi Jésus est-il peu à peu perçu comme le Messie-roi, celui qui proclame le règne de Dieu, celui qu'annoncent les Psaumes et qu'attendent les esséniens.
L'idée de l'avènement du Messie est très contestataire, dans un pays en pleine effervescence et imprégné d'un nationalisme exacerbé.
La Maison de la Vierge. C'est là que la mère de Jésus serait venue finir ses jours, accompagnée de Jean. Aujourd'hui, en Turquie, cette maison accueille chaque année des centaines de milliers de pèlerins
Le recensement de l'an 6 est l'occasion d'un soulèvement en Galilée. Un esprit de révolte marqué par des mouvements de résistance sporadiques s'instaure et on peut supposer que certains disciples de Jésus, comme Judas Iscariote, en sont proches.
Jésus n'utilise pas volontiers son titre de Messie, préférant celui de « Fils de l'homme ». Il insiste sur la valeur de la souffrance, qui sauve les hommes, et non sur la puissance et la gloire. Le salut qu'il promet est d'ordre mystique et non pas révolutionnaire.
Le symbole de la croix est apparu très tôt dans l'Antiquité
Il refuse la grève de l'impôt, s'enfuit dans la montagne pour éviter d'être proclamé roi. Il prêche la conversion individuelle, sa prédication est de plus en plus centrée sur le thème de sa mort et de sa résurrection.
Apôtres et disciples
Les disciples de Jésus viennent de tous les milieux patrons pêcheurs, comme Pierre, fonctionnaires des impôts, notables pharisiens...
Quelques-uns comme Matthieu et Judas sont des scribes et des comptables. Parmi ces Galiléens qui parlent l'araméen, certains sont hellénisés, comme André et Philippe, dont les noms sont grecs.
Le Martyre de saint Matthieu, San Luigi dei Francesi 1599-1600. Rome,chapelle Contarelli.
Tous sont engagés personnellement envers Jésus, mais ils ne vivent pas en permanence auprès de lui : ainsi Pierre a une famille. Disciples et sympathisants vont se structurer autour des douze apôtres, sous l'autorité de Pierre.
La condamnation de Jésus
Ce n'est pas la croyance de Jésus en la résurrection qui choque l'opinion, car elle est répandue chez les pharisiens. Ce qui lui vaut le plus d'inimitié, c'est l'ambiguïté de ses propos sur le Temple.
Jésus affirme que Dieu habite le cœur de l'homme, et ne privilégie pas l'édifice de pierre. Il compare son propre corps au Temple et en prédit la destruction.
Le mont des Oliviers est l'endroit où Jésus, trahi par l'un des siens, prononce le "Fiat voluntas tua" (Que ta volonté soit faite), énoncé dans le "Notre-Père"
De plus, il a chassé les marchands de l'esplanade du Temple, perturbant ainsi le rituel des sacrifices, ce qui ressemble à une provocation. Aussi la milice du grand prêtre se chargera-t-elle de son arrestation.
Mais le véritable catalyseur de toutes les oppositions est l'accueil royal que reçoit Jésus à Jérusalem, à la veille de la pâque. Il avait échappé à la foule en liesse en se réfugiant à Éphraïm, mais cette même foule vient le chercher à Béthanie et l'escorte à Jérusalem, où il entre en Messie. Tous attendent une révolution, mais Jésus continue son enseignement et retourne à Béthanie. La foule est désenchantée, l'événement semble sans lendemain, mais les notables ont peur : Jésus est désormais considéré comme un élément subversif qu'il faut éliminer.
Scènes de la Passion: en bas, Jésus comparaît devant le grand prêtre, puis devant Pilate. En haut, l'apôtre Pierre le renie trois fois "avant que le coq ait chanté". (IVe siècle, Musée de la civilisation romaine, Rome)
On utilise la déception et la frustration d'un de ses disciples, Judas.
Condamné à mort comme blasphémateur par le Sanhédrin, la plus haute autorité rabbinique de l'époque, devant lequel il s'était présenté comme le fils de Dieu, le prévenu sera conduit au procurateur romain, Ponce Pilate, afin de ratifier la sentence, déjà portée contre lui par une bonne partie de l'opinion juive. Mais devant le tribunal d'un empire multinational, plutôt tolérant, l'argument religieux reste inopérant. Il doit donc être tourné en accusation politique : Jésus ayant dit qu'il était le Messie attendu par le monde juif, n'a-t-il pas avoué qu'il était le roi d'Israël ? C'est pourquoi la croix du supplice portait en écriteau INRI, (Jésus de Nazareth roi d'Israël), allusion directe à sa condamnation politique.
La Crucifixion. Détail du polyptyque de l'église des antonites d'Issenheim, exécuté vers 1511-1516 par Matthias Grünewald. (Musée d'Unterlinden, Colmar.)
Pendant le procès de Jésus, Pilate se lave symboliquement les mains, abandonnant celui-ci aux Juifs qui veulent sa mort. Le gouvernement de Ponce Pilate en Judée (26-36) fournit le repère chronologique le plus précis sur la vie de Jésus.
C'est comme « roi des juifs », aspirant à la royauté et coupable de lèse-majesté, que Jésus est condamné et exécuté.
Le mode d'exécution est la crucifixion, utilisée par les Romains pour servir d'exemple dans les révoltes.
[ltr]Zoom image[/ltr]. Soldats dormant devant le sépulcre et résurrection (Ivoire. Ve siècle, Musée du château Sforza, Milan)
Comme tous les condamnés, Jésus transporte la poutre transversale de la croix jusqu'au lieu de l'exécution; il porte aussi un écriteau indiquant en trois langues le motif de sa condamnation. On l'anesthésie quelque peu avec du vin avant de le clouer au poteau. Il meurt très vite et on l'enterre immédiatement.
On est, sans doute, le vendredi 7 avril 30, veille du sabbat pascal.
De Jésus au Christ
La religion chrétienne naît trois jours plus tard, lorsque les disciples découvrent le tombeau vide, cet événement fonde leur foi en la résurrection de Jésus, le « premier-né d'entre les morts » selon les quatre Évangiles, qu'ils reconnaissent alors comme le Messie, « l'oint de Dieu », le Christ.
Déposition de croix. Peinture à l'huile du Pontormo. (Église Santa Felicità, Florence.)
Les apôtres le verront, réunis tous ensemble, quelques semaines plus tard. Chacun reçoit de lui la mission de porter son message d'un bout à l'autre du monde afin de baptiser chaque nation. Il fait de l'apôtre Pierre l'assise fondatrice de l'Église à naître : « Et moi, je te dis que tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon église... » (Matthieu 16:3-19).
L'Ascension. 40 jours après la résurrection de Pâques, Jésus, caché par une nuée, s'élève dans le ciel (IXe siècle, Bibliothèque nationale, Paris)
Si les premiers disciples pratiquent encore la religion d'Abraham et de Moïse tout en observant les nouveaux rites, il n'en est plus de même après la Résurrection. Désormais, être chrétien, c'est croire que Jésus, Fils de Dieu fait homme, est venu sur terre, qu'il est mort sur la croix et qu'il est ressuscité pour le salut des hommes. Si l'eucharistie scelle la nouvelle alliance par le sang du Christ, le baptême marque l'entrée dans la communauté de l'Église.
Re: Religion et Religions
Jésus-Christ a t-il existé ?
Juif de Palestine et fondateur du christianisme, la vie de Jésus est assez mal connue. Les documents non chrétiens sur Jésus de Nazareth sont peu nombreux.
Juif de Palestine et fondateur du christianisme, la vie de Jésus est assez mal connue. Les documents non chrétiens sur Jésus de Nazareth sont peu nombreux ; il en va de même pour la plupart des fondateurs de religion, Moïse, Bouddha ou Mahomet. Ils existent cependant des preuves qui suffisent pour rassurer ceux qui auraient pu douter de l’existence même de Jésus. Les historiens sérieux sont unanimes à affirmer sans hésitation que Jésus a bien existé.
Comment connaissons-nous Jésus ?
Trois auteurs latins mentionnent indirectement l’existence de Jésus, sans fournir d’autre précision que sa crucifixion sous l’empereur Tibère ; ainsi, en plus de Suétone (en 120), Pline le Jeune signale dans une lettre à l’empereur Trajan (en 110) que les chrétiens « chantent des hymnes au Christ comme à un dieu ».
L'arrivée de Jésus à Jérusalem. Giotto. 1300
L’historien Tacite (en 116) dit à leur propos : « Ce nom leur vient de Christ, qui avait été, sous le règne de Tibère, livré au supplice par Ponce Pilate » (Annales, XV, 44).
Christ. Sculpture sur bois ; art bourguignon, première moitié du XIIe siècle. (Musée du Louvre, Paris.)
En 93, l’historien Flavius Josèphe (37-97) raconte le martyre de Jacques, « un frère de ce Jésus qu’on appelle le Christ » (Antiquités juives, XX, 200), et, dans un texte qui, par la suite, a été surchargé par les chrétiens de notations apologétiques, mais dont on a pu reconstituer l’original, il rapporte que Jésus a groupé des disciples et que ceux-ci disent l’avoir vu vivant après sa mort.
En dehors du Nouveau Testament les textes chrétiens n’apportent guère de renseignements valables.
La Résurrection (1586), par le Greco. Peinture à l'huile. (Musée du Prado, Madrid.)
L’apocryphe découvert en Haute-Égypte à Nag Hamadi en 1945, mal intitulé Évangile de Thomas, pourrait offrir un texte des paroles attribuées à Jésus qui, parfois, serait plus ancien que le texte des Évangiles.
Jésus devant Ponce-Pilate. Duccio di Buoninsegna (1308-1311)
Les textes non évangéliques du Nouveau Testament ne sont pas d’un très grand secours non plus. Les Actes des Apôtres ainsi que les lettres de Paul, de Jean ou de Pierre se réfèrent sans doute volontiers à la personne de Jésus, à son enseignement et à son sacrifice sur la croix ; mais en dehors de ces faits majeurs, ils ne rapportent aucun détail de sa vie terrestre.
Les Evangiles
Les quatre Évangiles constituent donc la seule source abondante sur Jésus. Ces petits livrets, écrits en grec, s’étendant sur quelque 200 pages, nous sont parvenus dans des conditions manuscrites meilleures que toute autre œuvre littéraire du passé.
Les symboles des évangélistes: l'Homme pour Matthieu, le plus humain des évangélistes ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)
Le terme « évangile » (en grec, » bonne nouvelle ») désigne à la fois le message de Jésus et des apôtres et les écrits qui le consignent. Apparaissent aussi des recueils de
« Dits » et de « Signes », rassemblant les traditions diffusées oralement par les apôtres.
Luc, assis sur un banc, écrit sur un rouleau qu'il tient sur ses genoux. Luc est l'auteur du troisième Évangile, écrit après la chute de Jérusalem, entre 70 et 90, et qui s'adresse plutôt à des païens qu'aux juifs.
(Xe siècle. Osterreichische Nationalbibliothek, Vienne)
L'Église a retenu quatre Évangiles : celui de Marc, celui de Matthieu, celui de Luc et celui de Jean.
L'Évangile de Marc est le plus court et sans doute le plus ancien. Le récit de Matthieu est une suite de « Dits », organisés en grands discours, tandis que Luc tente d'établir une trame chronologique et de faire oeuvre d'historien.
Les symboles des évangélistes. le Lion, animal du désert, pour Marc, qui commence par une évocation du désert ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)
À côté de ces trois textes «synoptiques » (du grec signifiant « qu'on peut lire ensemble »), l'Évangile de Jean sélectionne des éléments particuliers de l'enseignement de Jésus dans une perspective philosophique issue du judaïsme hellénisé.
Toutes les attributions à des auteurs précis sont arbitraires, mais chaque Évangile résulte de l'élaboration de la Tradition par une communauté particulière : romaine (pour Marc), d'Antioche (pour Matthieu), grecque (pour Luc), peut-être essénienne (pour Jean).
Ange au début d’un Évangile du VIIIe siècle. L'Évangile de Matthieu, l'un des trois Évangiles dits « synoptiques », est le plus « historique » ; il s'adresse surtout aux chrétiens convertis du judaïsme.
(Codex Aureus. VIIIe siècle. Kungl. Biblioteket, Stockholm)
La collection Bodmer compte deux codex du IVe Évangile qui datent de la fin du IIe s. et il existe un papyrus reproduisant en recto-verso de quelques versets de Jean, XVIII, 31-33 et 37-38, qui date de l’an 125, pour ne point parler de l’identification toute récente d’un papyrus de Qumran, datant du Ier s, qui pourrait reproduire Marc, VI, 52-53.
Les symboles des évangélistes : l'Aigle, animal des cieux, pour Jean, parce qu'on lui attribue aussi les visions de l'Apocalypse, dernier livre du Nouveau Testament. ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)
Des Évangiles, le plus ancien est celui de Marc rédigé, peut-être à Rome, vers l’année 67. La parution des Évangiles de Matthieu et de Luc a pour marges extrêmes les années 75 et 95.
L’Évangile de Jean est daté des environs de l’an 100.
Les symboles des évangélistes : le Taureau pour Luc ( IX siècle. Bibliothèque nationale, Paris.)
Ils racontent tous ce qu’a fait Jésus depuis son baptême au Jourdain jusqu’à sa mort et sa résurrection ; mais ils varient considérablement dans la présentation du sens et des détails, allant parfois jusqu’à d’apparentes contradictions dans l’ordre de la chronologie ou de la topographie.
Ci-dessus: Luc. Bon écrivain, médecin renommé, il est aussi l'auteur des Actes des Apôtres qui, avec les Épîtres écrites par Paul, Pierre, Jacques, Jude et Jean, sont un témoignage sur la vie des premières communautés chrétiennes. Luc est symbolisé par un taureau, animal du sacrifice.
(Fin du Xe siècle. Bayerische Staatsbibliothek, Munich.)
En effet, ils ne veulent pas être des « biographies » au sens moderne du mot ; ce sont des livrets rédigés par des croyants pour susciter ou entretenir la foi en Jésus. Il s’ensuit que l’historien rencontre de grandes difficultés pour découvrir, derrière le souci de rendre actuelle la vie de Jésus, les événements tels qu’ils se sont passés.
La Crucifixion Mond de Raphaël. (1502-1503), National Gallery, Londres
Ces sources ont été élaborées au cours des quelque trente ou quarante années qui séparent les textes de l’époque où vécut et mourut Jésus ; paroles et gestes du Christ ont été très tôt communiqués en des traditions dont on peut reconnaître souvent la valeur historique indéniable.
Re: Religion et Religions
Saint Paul
Surnommé l’Apôtre des gentils (c’est-à-dire des païens), Paul a joué un rôle capital dans la propagation du christianisme dans le monde gréco-romain.
Après la mort de Jésus, le christianisme est éclaté en sectes. Ses disciples de Galilée rassemblent une première Église juive, à Jérusalem. Les Juifs de la Diaspora y sont nombreux et actifs, si bien que, dès les années 30, l'enseignement du Christ se répand jusqu'à Chypre, en Libye, en Asie Mineure et à Rome.
A Jérusalem même, certains convertis sont appelés les « hellénistes », parce qu'ils sont de culture grecque. Ils ont leur propre directoire, indépendant du collège des Douze Apôtres que dirige Pierre.
Ces hellénistes mènent une mission particulière qui, à la grande fureur des Juifs orthodoxes, les amène à s'en prendre au Temple, symbole de la nation juive.
Vers l'an 34, leur chef, Étienne, est lynché lors d'une émeute. Un jeune pharisien, Saul, assiste à la scène. Juif rigoriste, le jeune homme est très hostile à la secte d'Étienne. Mais, peu après, lors d'un voyage à Damas, le Christ lui apparaît et le convertit.
Saul de Tarse décide alors de se consacrer au Christ. Après avoir pris le nom de Paul, il fonde des communautés chrétiennes.
Saint Paul
Surnommé l’Apôtre des gentils (c’est-à-dire des païens), Paul a joué un rôle capital dans la propagation du christianisme dans le monde gréco-romain. Les sources essentielles de la vie de Paul sont les Actes des Apôtres et des Épîtres, auxquelles on peut joindre quelques éléments puisés chez les Pères de l’Église. La littérature apocryphe le concernant ne saurait être utilisée qu’avec d’infinies précautions. Son nom était Saulos, forme grécisée de l’hébreu Shaul. Issu d’une famille de notables, Paul est un intellectuel qui va admirablement utiliser les voies de communication de son temps. C’est Paul qui va concevoir une Eglise à l’échelle de l’Empire. Il parle plusieurs langues et a intégré la géopolitique romaine. L’apôtre se décrit lui-même comme petit, chauve et le nez crochu. Cependant, les artistes chrétiens ne retiendront que la calvitie.
Saint Paul
Mosaïque de Ravenne Au départ, Paul est un pharisien intransigeant. Il commence par persécuter les chrétiens, et il apparaît pour la première fois dans les Actes des Apôtres gardant les vêtements des Juifs qui lapident Étienne. À la suite de cela éclate une persécution, et on voit Paul « allant dans les maisons, en arrachant hommes et femmes qu’il traînait en prison ». Tandis qu’il se rend à Damas pour y persécuter la communauté chrétienne, Paul a une vision du Christ qui provoque sa conversion à la religion de ses adversaires. L’apôtre Jean s’établit à Ephèse, Pierre, à Rome, où l’empereur Néron le fera mettre à mort en l’an 64. Paul reçoit l’agrément de Pierre et des Douze et, à l'issue d'un temps d'apprentissage, rejoint une équipe missionnaire de prophètes et de docteurs. Il participe, comme second de l'apôtre Barnabé, à la fondation de l'Église d'Antioche (l'actuelle Antakya, en Turquie). C'est là qu'apparaît pour la première fois le nom de « chrétiens » - «ceux du Christ» -, forgé par les Romains vers l'année 40.
Michelangelo. Conversion de Saint Paul. 1542-1545. Fresques. Chapelle Pauline , Vatican
Pour mieux s'intégrer à la société des colonies romaines, Saul prend alors un surnom latin. Désormais, il s'appellera Paul. Aidé de ses compagnons, il évangélise aussi la côte anatolienne. Quant à Pierre, qui a quitté la Judée, il prêche en Syrie, en Grèce et même à Rome.
Séparation entre le christianisme et le judaïsme
Tout apôtre s’active à désigner pour chaque église un « surveillant », en grec « episkopos », le futur évêque et également un « ancien », en grec « presbyteros », qui deviendra le prêtre. Ils reçoivent le pouvoir de prêcher, de baptiser et de célébrer l’eucharistie. Paul est le champion d'un christianisme autonome, qui se détachera progressivement du judaïsme, jusqu'à la destruction du Temple et de Jérusalem, en 70.
Raphael. Carton pour St. Paul prêchant à Athènes. c1513-1514. Victoria and Albert Museum, Londres
Il reste fidèle à l'Église chrétienne de Jérusalem, pour laquelle il collecte des fonds. Mais, afin de faciliter les conversions, il prône l'abolition des rites juifs (circoncision, nourriture kasher) pour les païens convertis au christianisme. La réunion apostolique de Jérusalem, en 51, impose au contraire à ces derniers les mêmes obligations qu'aux Juifs. Conséquence contre-missions et polémiques se succèdent dans les Eglises instituées par Paul. À Antioche, il rompt avec Pierre, mais il est désavoué par l'Église. En 52, il s'installe à Éphèse, conçoit dès lors sa mission comme universelle et projette d'aller à Rome. Il y arrivera d’ailleurs. A partir de là, une énorme controverse a vu le jour sur les relations de Paul et de Néron ainsi que sur la mort de cet apôtre. Certains auteurs pensent qu’il a finalement subi le martyre en 64, lors de la persécution de Néron, rapportée par Tacite. D’autres soutiennent qu’il a été acquitté, mais on est désormais dans le domaine de l’hypothèse. Libéré, Paul se serait rendu en Espagne, puis serait revenu en Orient, à Éphèse, en Macédoine et en Grèce : ce serait au cours de ces ultimes pérégrinations qu’il aurait rédigé sa Première Épître à Timothée et son Épître à Tite. Après la persécution de Néron, il aurait été arrêté car appartenant à une secte tenue désormais pour criminelle. Ramené à Rome, tenu dans une dure captivité, il aurait eu un long procès avant d’être décapité sur la voie d’Ostie, vers 67.
L'arrestation de Paul. IVe siècle. Grotte Vaticane, Rome
Concernant les relations de Paul et de Néron, il est difficile de discerner le vrai du faux. Cependant, la Bible donne des indications. Paul serait rentré en contact avec l’empereur par l’intermédiaire de Sénèque qui est le précepteur de Néron, grand philosophe et homme de lettres. Introduit dans la maison même de l’empereur, il peut commencer son évangélisation. Paul fait tout pour convertir Néron et dans les lettres avec Sénèque bien que considérées comme apocryphes, il semblerait que Néron ait été très réticent à cette nouvelle religion. Difficile de trier le vrai du faux. De même, la controverse continue quant aux instigateurs de l’incendie de Rome. Certains accusent Néron mais cette probabilité est très peu probable. D’autres accusent les Chrétiens.
Saint Paul et les Apôtres. Mosaïque de Ravenne
Il est assez ironique de constater que ce soit Saül de Tarse, un citoyen romain, grand persécuteur de chrétiens, et qui n’a jamais connu Jésus, qui fut celui qui a répandu le message de Jésus dans tout l’Empire romain. C’est en grande partie grâce à lui, et à la conversion de l’empereur Constantin (vers 310), que l’Eglise est présente au IVe siècle dans tout le Bassin méditerranéen jusqu’en Afrique du Nord.
Re: Religion et Religions
Origine de Noël
Aux premiers siècles de notre ère, alors que la religion chrétienne se construit, la fête de Noël n’existait pas.
Aux premiers siècles de notre ère, alors que la religion chrétienne se construit, la fête de Noël n’existait pas.
Pourtant l’origine de Noël et son histoire sont étroitement liées aux cultes païens qui étaient, avant le christianisme, très nombreux autour du 25 décembre.
L’histoire de Noël
Aux premiers siècles de notre ère, la fête importante reconnue par l’Eglise était la fête de la Résurrection, célébrée à Pâques.
Les premières célébrations de la naissance de Jésus, Natale Christi, apparurent au IVe siècle.
Annonce aux bergers vers 1420
L’objectif de ces premières fêtes de Noël était de christianiser des rites issus de la culture populaire et de cultes pré-chrétiens célébrés au mois de décembre.
A l’époque romaine, les Saturnales qui honoraient Saturne, dieu des semailles et de l’agriculture, étaient célébrées du 17 au 24 décembre.
Les Saturnales étaient une manifestation de la liberté. Pendant cette période, les esclaves de Rome devenaient les maîtres et les maîtres obéissaient aux esclaves.
Nativité . 17e siècle
Précision sur les Saturnales par P.R (envoyé par e-mail):
" Le solstice d’hiver est, depuis des temps très anciens, l’occasion de grandes réjouissances dans de nombreuses traditions du monde. On l’explique par le fait que ce solstice est l’annonce d’un renouveau puisque les jours commencent enfin à s’allonger, qu’il est le premier signe du printemps prochain et qu’on va bientôt sortir de la nuit froide de l’hiver. Les Saturnales romaines en sont un avatar. "
Dans le culte de Mithra, venu de Perse, on fêtait le 25 décembre le Sol Invictus (sol invaincu) par le sacrifice d’un taureau.
Ce rite correspondait à la naissance du jeune dieu solaire qui surgissait d’un rocher sous la forme d’un nouveau-né.
Pour les premiers chrétiens qui cherchaient à convertir le plus grand nombre, il était important d’accorder à la période du solstice d’hiver, marquant une période de renouveau, une place prédominante dans le calendrier chrétien.
Nativité XIVe siècle
En 330, l’empereur Constantin officialisa le remplacement du dieu solaire par la naissance du Christ.
De cette époque, datent les premières représentations, sur les fresques des catacombes de Rome, de l’enfant Jésus, des rois mages, de l’Annonciation …
Nativité. Image dentelée imprimée vers 1870
En 381, au Concile de Constantinople, l’empereur Théodose fit adopter la date du 25 décembre comme un dogme.
Pour les chrétiens d’Orient, la Nativité, restera cependant fixée au 6 janvier qui, pour l’Occident, devint jour de l’Epiphanie.
Marie et l’enfant Jésus
Dans la tradition occidentale, la naissance de Jésus relève du Divin : Marie reste vierge ; elle est figurée assise portant l’enfant Jésus sur ses genoux.
Nativité, lithographies du milieu du XIXe siècle
La tradition orientale insiste au contraire sur la réalité de l’Incarnation de Jésus, sur le caractère humain de sa naissance : Marie qui vient d’accoucher est allongée.
Les rois mages
L’histoire des rois mages est un mélange de faits réels et légendaires. D’après l’évangile selon saint Mathieu :
« Jésus étant né à Bethléem de Judée au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient se présentèrent à Jérusalem et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu en effet son astre se lever et sommes venus lui rendre hommage. »
Adoration des Mages XVe siècle
Informé, le roi Hérode s’émut et manda secrètement les mages, se fit préciser la date de l’apparition de l’astre et les dirigea sur Bethléem en disant : « Allez vous renseigner exactement sur l’enfant ; et quand vous l’aurez trouvé, avisez-moi afin que j’aille, moi aussi, lui rendre hommage. »
Les mages se mirent en route et l’astre qu’ils avaient vu à son lever, les devançait jusqu’à ce qu’il vînt s’arrêter au-dessus de l’endroit où était l’enfant.
Ils virent alors l’enfant et Marie et se prosternèrent devant lui. Ils lui offrirent en présent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
Les rois mages fin du XIXe siècle
Les rois mages qui sont représentés de couleur noir, jaune et blanche symbolisent les trois âges de la vie et les trois races connues alors.
La crèche et les santons
La crèche désigne la mangeoire pour les animaux dans laquelle la Vierge a déposé Jésus à sa naissance selon saint Luc.
Plus tard, elle désignera le lieu de la Nativité.
Le terme de crèche (de l’allemand Krippe) est apparu dès le XIIe siècle. C’est au XVIe siècle que les premières crèches d’église se sont généralisées.
Il a fallu attendre le XVIIIe siècle pour que la crèche familiale se répande et notamment avec l’apparition des santons provençaux.
Nativité. Psautier enluminé. 15e siècle. L'âne et le boeuf apparaissent en fond
Le véritable essor des santons est lié à la Révolution française qui interdit la messe de Minuit et les crèches d’églises.
Les Marseillais créent alors des crèches publiques.
En 1798, Louis Pagnel conçut des moules en plâtre pour fabriquer ses santons. Cette nouveauté technologique révolutionna cette industrie artisanale.
L’âne et le bœuf sont indissociables de la crèche. Une croyance très ancienne veut que les animaux de la ferme soient doués de parole la nuit de Noël.
Crèche moderne et ses santons. By [ltr]kevindooley[/ltr]
L’âne et le bœuf n’avaient-ils pas réchauffé de leur haleine le nouveau-né qui venait de naître dans la grotte de Bethléem ?
Re: Religion et Religions
Histoire et doctrine du bouddhisme
Vers 560 avant notre ère, naît Siddhârta Gautama Bouddha. Il décide à l’âge de 29 ans de renoncer au monde pour partir à la recherche de la Vérité.
Histoire et doctrine du bouddhisme
Vers 560 avant notre ère, au nord de l’Inde, à la frontière de l’actuel Népal, naît Siddhârta Gautama Bouddha. Elevé dans un milieu princier, il décide à l’âge de 29 ans de renoncer au monde pour partir à la recherche de la Vérité.
Méditant au pied du pipal, l’arbre sacré de l’Inde, Bouddha reçoit au bout de 49 jours l’Eveil (bodhi).
Il comprend alors le mystère des souffrances du monde et annonce à ses disciples la « voie de la délivrance ».
Le Bouddhisme est né et deviendra l’une des plus influentes doctrines religieuses de toute l’Asie.
Des républiques plus égalitaires
Aux environs de 600 avant notre ère, des groupements humains se fixent au nord de l’Inde. Des villes émergent et deviennent des centres d’artisanat et de commerce.
Dans les plaines du Gange, ce sont des monarchies qui voient le jour. Le roi possède un caractère sacré et gouverne en s’appuyant sur les prêtres hindous et les castes privilégiées.
Par contre, près de l’Himalaya et au nord-ouest de l’Inde, des tribus se constituent en républiques.
Le pouvoir y est exercé par l’intermédiaire d’assemblées représentatives. Plus égalitaires et beaucoup plus tolérantes, ces républiques sont le berceau des fondateurs des deux sectes hétérodoxes les plus importantes en Inde :
Bouddha et le bouddhisme
Mahâvîra et le jaïnisme
La vie de Bouddha
Le Bouddha, qui signifie litteralement, en pâli et en sanskrit « L’Eveillé » a tout d’abord été un personnage historique.
Fils du chef de la tribu « républicaine » des Sakyas, Siddhârta Gautama appartient par son père à la caste des princes et des guerriers (ksatriya).
La naissance de Bouddha. La reine Maya donne naissance au prince Siddharta, qui est sorti de sa hanche droite (Ve siècle avant notre ère, Nepal Museum, Katmandou)
Il connaît le luxe princier mais préfère rapidement la contemplation aux jeux. Enfant très sensible, il s’élève bientôt contre l’injustice de la vieillesse, de la décrépitude et de la mort.
A l’âge de 29 ans, il décide de renoncer au monde pour partir à la recherche de la Vérité.
Marié à Yashodhara dont il a un fils, il quitte néanmoins son foyer. Il rencontre les plus grands maîtres brahmanes, des philosophes célèbres, mais reste insatisfait de leurs réponses et choisit de devenir ascète.
Après six années de dures pénitences, il réalise la vanité de ces pratiques extrêmes et les abandonne pour aller s’asseoir sous un pipal. Il décide d’y rester jusqu’à ce qu’il atteigne son objectif.
Au bout de 49 jours, il reçoit l’Eveil. Il résiste aux assauts des démons et peut ainsi comprendre le mystère des êtres et des souffrances de ce monde.
Il devient ainsi l’ »Eveillé », l’ »Illuminé » : le Bouddha.
Les huits grands événements de la vie de Bouddha. De la nativité à Lumbini à l'acquisition de l'illumination (VIe siècle avant notre ère, Sarnath)
Il se rend à Bénarès, haut lieu du savoir à son époque, et près de là, à Sarnath, fait son premier sermon, appelé la « Roue de la loi » (dharma), devant cinq disciples.
Avec ces cinq moines est fondée la première communauté bouddhique, ou sangha. Bouddha repart prêcher dans de nombreux villages et villes de l’Inde. Sa femme et son fils, Rahul, adoptent cette nouvelle foi.
La vie de Bouddha, peinture du Tibet. (Musée Guimet, Paris)
Bouddha meurt en 487 avant notre ère en encourageant les moines à poursuivre et à diffuser son œuvre.
La foi bouddhique
Cette histoire de la vie de Bouddha est racontée dans les sutras, textes bouddhiques, qui contiennent l’enseignement du maître.
Pour les bouddhistes, cependant, ce n’est là qu’une des existences vécues par le Bouddha. Selon la cosmologie bouddhique, l’univers est sans limites. Il renferme d’innombrables mondes qui se détruisent et se succèdent sans cesse.
Les yeux de Bouddha. Le signe entre les yeux traduit ses liens avec la divinité (Musée Guimet, Paris)
Dans ces derniers vivent, meurent et renaissent inlassablement les dieux et les êtres vivants. Le Bouddha a ainsi connu plusieurs vies antérieures dans des mondes différents, avant de choisir de renaître dans le village de Lumbini.
Bouddha assis. De sa main droite, il prend la terre à témoin de ses vies antérieures (XVe sicèle, Musée Guimet, Paris)
La prédication de la Roue de la Loi contient le noyau de la foi bouddhique. Le Bouddha y enseigne les quatre vérités nobles :
Le monde est plein de souffrances
La souffrance vient des désirs de l’homme
La renonciation au désir ouvre le chemin du salut
Ce salut n’est possible que si l’on suit la voie des huit principes
Les huit nobles principes sont les suivants :
La compréhension juste
La pensée juste
La parole juste
L’action juste
Le moyen d’existence juste
L’effort juste
L’attention juste
La concentration juste
En les appliquant, on entre dans la voie moyenne, celle de la vie équilibrée.
Adi-Bouddha. Le Bouddha primordial de certaines sectes tibétaines et népalaises.(XVIIIe siècle, Victoria and Albert Museum, Londres)
Ce que le Bouddha veut montrer, c’est que ni la vie aisée de prince ni les privations de l’ascète ne servent dans la quête spirituelle de l’homme.
Chacun avec ses moyens peut atteindre la Vérité.
La Roue de la Vie
Le dragon est le dieu du Mal tibétain. Dans la mythologie bouddhique, la Roue de la Vie tourne comme notre univers dans le Cosmos.
La Roue de la Vie (XIXe siècle, Musée Guimet, Paris)
Les six secteurs qui la divisent montrent les six possibilités de réincarnation :
Le monde des dieux
En enfer
Chez les hommes
Chez les animaux
Chez les Titans
Chez les Pretas
Le Bouddhisme : une réaction contre l’Hindouisme
Contrairement à l’hindouisme de l’époque, le bouddhisme n’implique pas d’enseignement long et complexe. Ses principes sont faciles à comprendre et à appliquer. Il utilise des langues populaires et non la langue sacrée rituelle, le sanskrit.
C’est une pensée ouverte à tous. A l’inverse, dans l’hindouisme de l’époque, les brahmanes ont le quasi-monopole des textes sacrés, et les rites ne sont accessibles qu’à de rares privilégiés.
Grottes d'Ellora en Inde. Effigie grandeur nature du Bouddha dans la grotte 10
Le bouddhisme, comme le jaïnisme, né à la même époque, apparaît en réaction à ces pratiques, et s’adresse aux laissés-pour-compte du brahmanisme : les riches marchands socialement infériorisés, les agriculteurs et serviteurs méprisés, les femmes…
Grottes d'Ajanta en Inde. Représentation du Bouddha allongé sur le flanc lors de son passage serein vers l'au-delà
Le Bouddha rejette la caste. Pour lui, le karman (l’action), d’après lequel la destinée d’un être vivant est conditionnée par ses actions passées, ses vies antérieures, n’est pas là pour justifier la place de chacun dans la société.
Sa vocation est d’ouvrir aux humains la voie du salut, lesquels le trouveront dans la réalisation du nirvana parfait c’est-à-dire l’extinction totale des désirs.
Grottes d'Ajanta en Inde. Statues représentant des yakshas, de sgénies tutélaires de la tradition bouddhiste
Les moines bouddhistes vivent dans des monastères qui deviennent des lieux d’enseignement concurrents de ceux des brahmanes. On y accepte toutes les castes et même les femmes.
Les stupas de Borobudur. Forme sacrée du bouddhisme, les cloches symbolisent le reliquaire de pierre où furent recueillies les cendres du Bouddha après qu'il eut atteint le Nirvâna
Bouddha s’est toujours opposé à ce qu’on le déifie. Les lieux de son dernier passage sur terre sont cependant devenus des centres de pèlerinage.
Les fidèles vont notamment à Gaya, dans l’actuel Bihar. Le parc aux Daims, où il fit son premier sermon existe encore à Sarnath.
Mahâvîra et le jaïnisme
C’est en 539 avant notre ère que Mahâvîra naît à Kundagrama, en Inde. Comme le Bouddha, c’est un jeune prince issu d’une république, marié et père d’un enfant. Lui aussi, renonce à tout pour entamer une quête spirituelle.
Il passe par une période d’extrême auto-mortification : il médite nu, sans bouger, ni boire…
A 43 ans, il atteint la connaissance et devient Jina, le « Conquérant ».
Il meurt à 72 ans, ayant fait de nombreux disciples, appelés les jaina.
Il prêche l’obéissance à cinq règles :
Non-violence
Droiture
Honnêteté
Pauvreté
Chasteté
Il rejette la caste et les Veda et popularise surtout l’idée de non-violence. Le jaïnisme a entraîné la vogue du végétarisme en Inde.
Le bouddhisme Tibétain
Les missionnaires bouddhistes ont importé leur doctrine en Chine au premier siècle de l’ère chrétienne.
A partir du Vie siècle, l’empereur Wu Liang se convertit au bouddhisme. La doctrine se répand alors en Corée puis au Japon où elle est devenue religion d’Etat au VIIe siècle.
Grand Bouddha de Leshan en Chine. La statue représente en fait Maitreya, son disciple. Il atteint 71 mètres de haut
Le bouddhisme a été introduit au Tibet au VIIIe siècle. Le dalaï-lama, le chef religieux et spirituel de la communauté tibétaine, est un véritable dieu vivant, un bodhisattva.
Le bouddhisme demeure toujours la composante essentielle du nationalisme tibétain.
Comme toutes les autres formes du bouddhisme, celui du Tibet repose sur la loi de la réincarnation (Samsâra) et sur celle de l’enchaînement perpétuel des causes et des effets (Karma).
Grottes de Yungang en Chine. Effigie colossale du Bouddha
Les cérémonies bouddhiques tibétaines ont lieu dans des temples très ornés aux murs couverts de fresques.
En 1959, l’armée chinoise envahit le Tibet. Depuis cette date, les monastères tibétains sont devenus des forteresses de résistance non-violente à l’occupation.
En 1989, le prix Nobel de la paix a été attribué au dalaï-lama, en exil en Inde. Malgré les persécutions chinoises, le bouddhisme s’est conforté au Tibet.
Re: Religion et Religions
Naissance de l'Islam
C’est dans la tribu des Quraych, en Arabie, qu’est né Mohammed (Muhammad en arabe) connu sous le nom de Mahomet en Occident vers 570 de notre ère.
C’est dans la tribu des Quraych, au sein du clan hachémite (ou Hachim), en Arabie, qu’est né Mohammed (Muhammad en arabe) connu sous le nom de Mahomet en Occident vers 570 de notre ère.
Au début du VIIe siècle, le prophète arabe va fonder l’islam, religion qui va connaître une expansion mondiale sans précédent dans l’histoire.
À peine 30 ans après la mort de Mohammed, les Bédouins déferlent sur la Syrie, l’Égypte ou la Mésopotamie.
Ils suivent alors à la lettre le verset du Coran qui dit : » Combattez ceux qui ne croient pas en Dieu et au Dernier Jour. Tuez-les partout où vous les atteindrez ! Expulsez-les d’où ils vous ont expulsés ! Telle est la récompense des Infidèles. »
Mohammed n’a-t-il pas promis aussi que tout combattant mort à la bataille est assuré d’entrer au paradis ?
Peut-être est-ce cette certitude qui a permis à de simples tribus pauvres de se transformer en cavaliers émérites et en militaires de génie.
Mise au point sur le nom du Prophète
En Occident, le Prophète est connu sous le nom de Mahomet. Cependant, il s'avère que le vrai nom est Mohammed qui signifie en arabe "Le loué, le béni, ou le digne".
Je laisse d'ailleurs à Mr. Vic et Mr. Miftah qui gèrent le site myjanaty.com le soin de nous expliquer la véritable signification du nom du prophète.
Mahomed (ma hommid) en arabe, ça signifie celui qui n'est pas béni.
Hummid (ou Hommid), plus exactement Hummida, est le verbe Hammada "louer" à la forme passive du passé et à la troisième personne du singulier. Hummida veut donc dire "il a été loué".
Si on met la négation mâ devant, cela donne "il n'a pas été loué".
On voit tout de suite que ce mâ Hummida est ridicule. Pourquoi devrait-on appeler quelqu'un "il n'a pas été loué" et pas "il n'est pas loué" tout simplement ?
Alors qu'en Arabe, langue dans laquelle a été révélé le Coran, Mohammed signifie "Le loué, le béni, ou le digne de louanges", les Occidentaux ont transformé le nom en Mahomet (ma hommid) signifiant exactement le contraire (celui qui n'est pas béni) ou encore en "Mahound", prince des ténèbres, autre nom du diable"
Toutes les personnes qui choisissent le prénom Mohammad ou Mohammed pour leurs fils, le font par honneur, et jamais Mahomed.
L’Arabie avant l’islam
A l’aube de l’islam, à l’époque de la Jahiliya « l’Ignorance », l’Arabie est une terre aride prise entre la mer Rouge et l’océan Indien.
Peuplée essentiellement de Bédouins nomades, cette terre est devenue le point de passage terrestre des caravanes qui acheminent l’encens de l’Inde, la soie de Chine et les denrées de luxe.
Les Arabes étaient alors polythéistes. Superstitieux, ils redoutaient les « djinns », les esprits diaboliques et adoraient les idoles.
L’anarchie régnait en Arabie, appelée l’île des Arabes (Jazirat al Arab). Les tribus, non unifiées, s’organisaient autour d’un code de l’honneur mais s’affrontaient également régulièrement.
La Mecque était un centre religieux polythéiste où Bédouins et commerçants venaient adorer Allah, le dieu créateur de l’univers mais également d’autres divinités, ayant forme humaine ou animale.
La Grande Mosquée de Kairouan, en Tunisie, fondée en 670. Elle fut reconstruite aux XVIIe et XVIIIe siècles. By [ltr]mamnaimie[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Le nom d’Allah vient de al-Ilah, qui signifie le Dieu ; bien avant l’Islam, il paraît avoir désigné le dieu suprême à La Mecque. Dans la pensée islamique, Allah est le maître du monde et de la vie, bienfaiteur et miséricordieux mais aussi juge qui rendra au jour du Jugement à chacun selon ses œuvres.
Mohammed, le prophète
C’est dans ce contexte que naît Mohammed vers 570. Il appartient à la puissante tribu des Quraych (requins, en arabe), qui a conquis la Mecque au Ve siècle. Cependant, bien qu’appartenant à la tribu dirigeante qui dirige la Mecque, Mohammed est issu du clan hachémite, le plus pauvre de la tribu.
Mohammed dont la tête est surmontée d'une flamme. Le Coran interdit de reproduire la figure humaine. C'est tardivement et hors du monde arabe que furent réalisées les premières représentations du Prophète (Musée de Topkapi, Istanbul)
Il est le fils d’Abd Allah « Serviteur de Dieu », mort avant sa naissance. Il n’a que six ans quand il perd sa mère. Il est recueilli par son oncle et est élevé avec Ali, cousin et futur gendre de Mohammed.
Son enfance se passe dans la pauvreté. Caravanier, il effectue de nombreux voyages. C’est au cours de ces voyages qu’il fait connaissance avec d’autres peuples adeptes d’autres croyances. Il rencontre des monothéistes, notamment des chrétiens et des juifs.
Les premiers disciples de Mohammed (Manuscrit turc du XVIe siècle)
Il devient conducteur de caravane au service d’une femme, Khadija, riche veuve de 15 ans son aînée.
Il l’épouse peu après. Mohammed, qu’on appelle alors le Fidèle (al-Amine) dans sa tribu, a 25 ans.
Khadija jouera un rôle très important dans la vie du Prophète, en le déchargeant notamment des soucis du quotidien. Elle lui donnera trois fils (morts en bas âge) et quatre filles (dont Fatima).
Mohammed restera fidèle et monogame à sa première épouse qui décèdera en 619.
L’isolement et la méditation
Mohammed a pris l’habitude de se retirer dans une caverne du mont Hira, près de la Mecque, où il pratique la méditation.
C’est là, à partir de 610, qu’il connaît le début de sa vie spirituelle. Il y connaît également ses premières révélations divines.
Au cours de sa retraite, il entend une voix qui lui ordonne de « parler au nom de ton Seigneur qui t’a créé ».
Puis, il voit apparaître l’archange Gabriel (Djabraïl) qui lui commande de « réciter » les messages qui lui sont transmis.
« Ô toi couvert d’un manteau ! Lèves-toi et avertis ton Seigneur, glorifie-le ! » (Coran, 74-V.1,2).
Encouragé par sa femme, il entame alors sa prédication dans l’hostilité générale. La nature prophétique de Mohammed et de son message est attestée par le fait qu’il ne savait ni lire ni écrire et qu’il n’a jamais manqué de faire la distinction entre les révélations qu’il transmettait et ses propres pensées d’homme.
En effet, les riches et les notables craignent cet homme dont les discours menacent leurs privilèges.
Malgré tout, Mohammed arrive à regrouper autour de lui un noyau de compagnons issus de souches modestes, dont sa femme, son cousin Ali et son fils adoptif Saïd, un esclave chrétien.
Mohammed et les prophètes qui, selon le Coran, sont des hommes désignés par Dieu pour transmettre le message. Les miniaturistes persans et turcs oseront représenter Mohammed à visage découvert (Manuscrit persan, Bibliothèque nationale, Paris)
Mohammed devient le Prophète (al-Nabi), l’Envoyé (al-Rassoul), l’Annonciateur (al-Moubacher).
C’est ainsi que cette nouvelle religion monothéiste, l’islam « soumission à la volonté de Dieu », commence à se répandre.
Proclamant avec force l’unicité de Dieu, il finit par inquiéter les Mecquois qui craignent d’être ruinés par la condamnation des idoles et la disparition des pèlerins.
Ils se mettent alors à le persécuter. Le nouveau chef du clan des Hachémites lui retire sa protection, de sorte qu’on peut dès lors l’assassiner impunément.
Les premières conversions à l’islam
Les musulmans, (muslimun, « ceux qui remettent leur âme à Dieu »), subissent des vexations. En 622, Mohammed émigre avec ses compagnons, près de 200, vers une ville située à 400 km de la Mecque, Yathrib, qui deviendra la ville du Prophète (medinat al-Nabi), la future Médine.
L’émigration vers Médine marque le début de l’hégire c’est-à-dire l’ère islamique.
Re: Religion et Religions
Première république islamique
Le Coran va rapidement devenir le texte sacré que les musulmans apprennent par cœur. Mohammed va également instituer une doctrine et la loi islamique.
En 622, Mohammed (Mahomet en Occident) suivi de ses compagnons, les musulmans « celui qui remet son âme à Allah", se réfugient dans l’oasis de Yathrib qui deviendra Médine.
La hijra « l’émigration » marque l’an I de l’ère musulmane (ou hégire). Le Coran va rapidement devenir le texte sacré que les musulmans apprennent par cœur. Mohammed va également instituer une doctrine et la loi islamique.
La première république islamique
A Médine, le Prophète s’efface derrière l’homme politique. La communauté s’organise, et Mohammed donne à la cité ses lois sociales et juridiques.
C’est la naissance de la première république islamique.
Yathrib prend le nom de Madimat al-Nabi, la ville du Prophète ou Médine.
Ce chef religieux devient un chef de guerre. Il signe avec les autres groupes un pacte, appelé « Constitution de Médine », que certains considèrent comme un traité international exemplaire pour l’époque.
Afin de consolider son pouvoir et le jeune Etat musulman, Mohammed attaque à plusieurs reprises des tribus juives.
Mohammed, représenté par une flamme, et les premiers califes, ses successeurs directs (Miniature persane, Bibliothèque nationale, Paris)
Parallèlement, entre 619 et 629, il contracte 11 mariages et prend deux concubines, la juive Raihana Bint Zaid, et Maria, une copte (chrétienne) d’Egypte.
Dans la plupart des cas, mis à part l’exception d’Aïcha, la « Bien-aimée », Mohammed conclut, grâce à ses épouses, des alliances politiques.
La nouvelle communauté combat pour sa foi et les minorités juives et chrétiennes sont converties ou éliminées de la région.
Les batailles contre les habitants de La Mecque se succèdent. Il gagne le combat de Badr (624) mais subit une cuisante défaite à Ohoud (625).
Il prend sa revanche à la « bataille du fossé » en 627, fossé qui a été creusé pour protéger Médine.
Mosquée Faisal d'Islamabad, capitale du Pakistan. By [ltr]M.Omair[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Le 11 janvier 630, Mohammed entre victorieux à La Mecque. Il fait aussitôt détruire les idoles et donne un sens nouveau aux anciens symboles.
La Kaaba devient la « maison de Dieu » et les rites du pèlerinage musulman remplacent ceux des païens.
Il créé la umma qui institue aide et protection entre les musulmans. Le jihad « combat contre soi-même pour devenir meilleur selon la volonté de Dieu » se transforme en guerre sainte contre les infidèles et abolit la razzia.
La nouvelle religion
L’influence du Prophète grandit dans la péninsule arabique dans les années 630-631. A cette date, Mohammed revient à La Mecque pour y effectuer le pèlerinage de « l’adieu ».
Grande Mosquée de la Mecque. Au centre, la Kaaba. La Kaaba est un sanctuaire cubique dans lequel est scellée la Pierre noire. Les pèlerins doivent en faire sept fois le tour. La Pierre noire a été apportée par l'ange Gabriel. Initialement immaculée, elle est censée avoir été noircie par le péché humain . By [ltr]Al- Fassam[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
De cette époque date la dernière révélation, la dernière sourate : »Aujourd’hui, j’ai parfait votre religion, j’ai accompli sur vous ma grâce et il me plaît que l’islam soit votre foi. »
De retour à Médine, il est pris de fièvre et meurt le 8 juin 632, dans les bras d’Aïcha, son épouse préférée.
Depuis sa mort, le pèlerinage se déroule du 7 au 13 du mois dhu al-hijra, le dernier de l’année hégirienne.
Avant la prière, les musulmans se livrent à des ablutions rituelles pour se purifier (XVe siècle, Bibliothèque nationale, Le Caire)
Chaque musulman a l’obligation d’effectuer, au moins une fois dans sa vie, le pèlerinage. Il y répète pieusement les gestes du Prophète, drapé de deux pièces d’étoffe blanche sans couture, symbolisant la pureté et l’égalité des croyants devant Dieu.
Clé de la Kaaba. C'est l'un des nombreux objets porte-bonheur liés au pèlerinage à la Mecque (XVe siècle, Musée du Louvre, Paris)
La loi islamique classe les activités humaines en cinq catégories :
- Activités autorisées
- Activités recommandées
- Activités obligatoires
- Activités détestables
- Activités interdites
Par exemple, le mariage est un devoir. Le Coran tolère que l’homme ait quatre épouses. Il peut les répudier mais la femme conserve alors la dot (mahr).
L’adultère est interdit et le châtiment réservé aux deux coupables est de 100 coups de fouet.
Celui qui aura fait une fausse accusation sans produire les quatre témoins prévus par le Livre doit être puni de 80 coups de fouet. De nombreuses sociétés ont conservé l’ancienne coutume de la lapidation.
En cas de vol, le Coran ordonne de trancher la main du coupable.
Le port du voile, pour les femmes, est recommandé mais non obligatoire.
Le musulman est également soumis à des restrictions alimentaires. Il ne doit pas manger de porc, ni de viande d’un animal déjà mort ou qui n’aura pas été égorgé pour être vidé de son sang.
Le Coran ne prévoit pas de sanctions pour l’interdiction de boire du vin ou des boissons fermentées. En revanche, les interdictions de la sunna sont plus catégoriques, et les juristes-théologiens ont prévu 80 coups de fouet.
Les bijoux précieux sont défendus aux hommes, mais pas les parfums, dont le Prophète était grand amateur.
Toutes les actions nobles, manger, écrire …, sont réservées à la main droite, les autres à la gauche.
La figuration d’Allah et de Mohammed est totalement interdite. C’est pourquoi, l’islam apporte un soin particulier aux manuscrits. Le calligraphe concentre tout son art sur les lettres et les couleurs.
Les cinq piliers de l’islam
Tout musulman est astreint à cinq obligations, également appelées « piliers » ou arkan. Ces cinq obligations sont les suivantes :
La profession de foi (chahada) qui s’exprime ainsi : « J’atteste qu’il n’y a de Dieu qu’Allah et que Mohammed est son Prophète. » La récitation de cette formule en public, prononcée trois fois de suite, constitue l’acte de conversion à l’islam.
La prière (salat) : les cinq prières rituelles portent le nom de l’heure à laquelle elles doivent être récitées. Les musulmans doivent d’abord se mettre en état de pureté rituelle par des ablutions.
La prière communautaire s’effectue dans une mosquée chaque vendredi.
Le jeûne (siyam) dure tout le mois du Ramadan, le neuvième mois de l’année islamique. Il doit être absolu de l’aube à la tombée de la nuit.
L’aumône (zakat) est un impôt religieux payé par les riches. Payer l’aumône légale signifie que l’homme n’est que le dépositaire des biens d’ici-bas ; seul Dieu en est le propriétaire.
Le pèlerinage de La Mecque (al Haji) qui est un acte essentiel du culte islamique. Tout croyant doit le faire au moins une fois dans sa vie s’il en a les moyens.
La Mecque, qui se trouve en Arabie Saoudite, est un territoire interdit à tout non-musulman.
Le Coran
La religion musulmane ne comporte ni sacrément, ni clergé. Les dogmes, peu nombreux, disent aux fidèles ce qu’il faut croire, tandis que la charia (voie à suivre), ou loi islamique, lui prescrit ce qu’il doit faire pour être un bon musulman.
La charia est fondée sur le Coran, sur la sunna (tradition), recueil des « faits et dits » (hadith) du Prophète, et sur le fiqh, droit musulman, qui est en fait la science religieuse élaborée par des juristes-théologiens.
Coran de l’arabe al-Quraan, « la lecture » ou, plus précisément, « la récitation déclamatoire »), représente pour tous les musulmans le texte sacré par excellence.
Il est en effet la parole de Dieu devenue Livre.
Le Coran. L'alphabet s'écrit de droite à gauche et ne comporte que des consonnes et des demi-consonnes (XVIe siècle, Bibliothèque de l'Arsenal, Paris)
Les compagnons du Prophète apprenaient par cœur les révélations au fur et à mesure que ce dernier les leur transmettait. Ils les transcrivaient également sur des pierres plates, des omoplates de chameau et des morceaux de cuir.
En 652, le calife Uthman, troisième successeur du Prophète, donna l’ordre de réunir tous les textes. Cette version, considérée comme définitive, est toujours en vigueur dans le monde musulman.
L’importance accordée par les musulmans au texte sacré explique la place qu’occupent la calligraphie, l’enluminure et la reliure des corans dans l’art islamique. Seul le décor abstrait y est admis, à l’exclusion de toute représentation de la vie.
Le Coran est composé de 114 sourates (chapitres), elles-mêmes divisées en 6 243 versets, ou ayats. Les versets sont classés selon un ordre de longueur décroissante. On peut les regrouper chronologiquement selon quatre périodes successives :
L’apostolat du Prophète. Le thème du premier groupe est la purification, la charité, l’unicité divine, le rejet du paganisme, la création et la résurrection.
Le thème du deuxième groupe est la réaffirmation de l’unicité divine, la lutte contre le polythéisme, le prophétisme de Mohammed, les récompenses et châtiments dans l’au-delà.
Les troisième et quatrième groupes comprennent les révélations faites à Médine, à une époque où le Prophète élargit et organise solidement la communauté : Mohammed reprend et accentue les thèmes essentiels de toute sa prédication. La « liminaire », ou fatiha, est la plus courte et la plus dense invocation au Seigneur, que tout musulman connaît par cœur.
Le musulman doit croire aux anges, aux prophètes, aux livres révélés et au jugement dernier.
Les anges sont faits de lumière et n’ont pas de sexe. Les prophètes, supérieurs aux hommes, sont des hommes envoyés par Dieu pour révéler ou rappeler la religion.
Certains, comme Moïse avec la Torah et Jésus avec l’Evangile, sont porteurs de livres révélés. C’est pourquoi juifs et chrétiens sont appelés « gens du Livre » dans le Coran.
On y retrouve les prophètes de la Bible, notamment Noé, Abraham, Moïse, David, Salomon, Joseph ou Elie.
Coran miniature, Collection privée
Jésus (Issa ou Aïssa) est tenu pour un très grand prophète par ce qu’il a accompli des miracles. Il occupe une place privilégiée dans le Coran. C’est également le cas de la Vierge Marie (Maryam).
Mais, pour l’islam, Jésus n’est pas le fils de Dieu et il n’est pas mort sur la croix.
Chrétiens et juifs ont dénaturé leur révélation, et Mohammed, envoyé pour la corriger, est considéré par les musulmans comme le « sceau des prophètes », le dernier de la lignée.
Le jugement dernier est longuement abordé dans le Coran. Les créatures seront nues, debout devant Dieu, brûlées par le soleil. Chacune présentera le livre du compte de ses actions, lesquelles seront pesées sur une balance.
Mohammed intercédera en faveur des pécheurs mais ne pourra pas tous les sauver.
Les bons iront au paradis, la Janna (le Jardin), les autres seront condamnés au feu éternel, Nar, qui désigne l’enfer.
Les élus du paradis disposeront de houris, jeunes filles vierges, ainsi que de mets et de boissons délicieux.
En 632, quand meurt Mohammed, l’influence de la nouvelle religion se limite à l’Arabie. Pourtant, dès cette année-là, l’empire musulman va rapidement s’étendre. Pourquoi les Arabes ont-ils abandonné leur désert pour conquérir le monde ? La puissance de la foi est-elle une explication suffisante ? Les historiens s’interrogent encore.
Re: Religion et Religions
Grande mosquée de Damas
Damas a joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’art musulman. La Grande mosquée de Damas a été édifiée sous le règne du calife Omeyyade al-Walid Ier.
Damas, actuelle capitale de la Syrie, a joué un rôle essentiel dans l’histoire de l’art musulman.
La Grande mosquée de Damas a été édifiée sous le règne du calife Omeyyade al-Walid Ier (705-715) à Damas, alors capitale du vaste empire musulman.
Cette mosquée se range parmi les trois grandes mosquées, avec celle de Médine et celle du Dôme du Rocher à Jérusalem.
Construite dans les premiers temps de l’Islam, la Grande mosquée des Omeyyades, était à l’origine admirablement décorée de mosaïques d’or, de marbres polis et de dessins variés.
On a prétendu pendant longtemps que cette mosquée avait été élevée sur les soubassements d’une ancienne basilique. Aujourd’hui, il est prouvé que c’est faux.
Une mosquée en l’honneur de l’Islam
La Grande Mosquée est mise en chantier par al-Walid, en 705, pour être le signe éclatant de la suprématie politique et du prestige moral de l’islam.
Construite en dix ans, elle atteint pleinement le but recherché par l’ampleur et la majesté de ses proportions la richesse de son décor, la splendeur de ses matériaux et l’importance de son rôle culturel.
Mosquée de Damas. By Zam'n . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Malheureusement, le décor d’origine a en grande partie disparu à la suite d’incendies (incendie de 1893 notamment), de tremblements de terre et de pillages. Malgré tout, elle a conservé beaucoup de sa beauté d’antan.
Intérieur de la Grande mosquée. By Moogdroog . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Al-Walid y a consacré de très importantes ressources et a fait venir des artistes de fort loin. La Grande mosquée est bien la première grande réalisation architecturale qui réponde aux besoins du culte et aux prescriptions de l’islam.
Architecture et décoration de la Grande mosquée
La Grande mosquée est constituée d’un grand rectangle de 157 mètres sur 100 qui est divisé en deux parties :
- Une cour (sahn)
- Une salle de prière
La cours. By Richard Messenger. ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Précédée par des porches à vestibule et par une grande cour, bordée de portiques où s’élève un joli édicule octogonal posé sur huit colonnes corinthiennes (maison du Trésor), la mosquée est flanquée de trois minarets sur plan carré.
C’est un long édifice couvert en plafond, à trois nefs parallèles coupées en leur milieu par une haute travée conduisant au mihrab. En 1082, à la croisée de la nef centrale et de la travée, les Seldjoukides ont aménagé une coupole en remplacement des deux antérieures, disparues.
Dôme de la Grande mosquée. By The Department . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
A l’origine, l’élément dominant du décor de la mosquée était formé par ses mosaïques. Des panneaux de marbre et des fenêtres à claustra complétaient l’ornementation.
Ces fenêtres ne laissaient entrer dans la salle de prière qu’une lumière très douce.
Dès cette époque, la figure est exclue de l’art musulman dans les bâtiments sacrés. Il n’y a donc ni formes humaines, ni formes animales.
Ce sont des motifs végétaux qui se renouvellent.
Motifs intérieurs. By Amerune . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Mais, exceptionnellement, à ces motifs végétaux ont été ajoutées des représentations d’architectures intégrées à un paysage.
Ce style décoratif est d’inspiration occidentale. C’est sans doute pour cela que cet essai d’art figuratif religieux n’a jamais eu de suite.
Vitraux intérieurs. By Pengier . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Il n’a été repris dans aucune autre mosquée. Cet art se situe dans une période de transition au cours de laquelle l’art islamique cherche à forger ses propres thèmes et techniques.
On peut supposer que cet essai iconographique était trop proche de la démarche chrétienne pour s’implanter en milieu islamique.
Le minaret : symbole du culte
Avec la Grande mosquée de Damas, le minaret devient l’un des symboles du culte musulman. De forme carrée ou en fuseau, effilé ou en spirale, le minaret est une tour, d’où le muezzin appelle les fidèles à la prière cinq fois par jour.
L'un des minarets. By M_Eriksson . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Le premier minaret construit est celui de Damas. Sa forme carrée a été adoptée au Maghreb et en Andalousie comme en témoigne la Giralda de Séville.
Giralda de Séville. By Neil Weightman . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Les petites mosquées n’ont qu’un minaret alors que les grandes peuvent en avoir jusqu’à sept comme à la Mecque.
L’islam et la représentation des êtres vivants
Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, l’art islamique n’a pas banni la représentation des êtres vivants. C’est uniquement dans le décor des édifices religieux que les formes humaines et animales ne figurent pas.
Cette absence dans l’art religieux ne relève pas d’une interdiction exprimée par le Coran. En effet, le Livre sacré est muet sur la question.
En revanche, le Coran met en garde contre le culte des images ou idolâtrie.
Tapis intérieurs de la Grande Mosquée. By The Department . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Cela aboutit à ne pas pouvoir illustrer une doctrine religieuse de manière visuelle.
Il existe de rares exceptions à cette règle, comme les faïences ornées d’oiseaux ou d’éléphants qui font partie du décor des parois de mosquées en Iran.
C’est pourquoi les motifs géométriques et végétaux ainsi que la calligraphie forment l’essentiel du décor de l’art religieux islamique.
La calligraphie occupe une place très importante dans l’art musulman. On peut dire qu’elle est l’expression plastique du sacré, tout comme la psalmodie du Coran est son expression musicale.
Mosaïque avec de la calligraphie. Mosquée de Natanz en Iran. By Mary Loosemore . ([ltr]CC BY-NC-ND 3.0[/ltr])
Par contre, les êtres vivants sont largement représentés dans l’art profane comme sur les peintures qui décorent les palais des Omeyyades et des Abbassides.
Re: Religion et Religions
Que dit le Coran à propos du Voile et de la Burqa
Il est très difficile pour un Occidental d’appréhender ce sujet, car nos préjugés, ne nous permettent pas d’analyser ce problème avec objectivité.
Après une véritable polémique autour du voile (Hijâb), il y a quelques années en France, aujourd’hui, c’est la burqa (Niqâb-voile intégral) qui fait couler beaucoup d’encre.
Certains députés ont proposé de légiférer sur le port de la burqa avec comme objectif l’interdiction, sur le sol français, de ce voile intégral.
Il est très difficile pour un Occidental d’appréhender ce sujet, car, avouons-le, notre méconnaissance du Coran et nos préjugés, ne nous permettent pas d’analyser ce problème avec objectivité.
Il est impossible de porter le moindre jugement sur le port de la burqa sans avoir au préalable étudié sérieusement et avec un esprit critique le Coran.
N’étant pas une spécialiste du Coran, je préfère laisser la parole à un musulman qui nous explique en détail ce que prescrit le Coran à propos du voile et du voile intégral.
Ce dossier n’a pas pour objectif d’alimenter la polémique mais d’apporter un regard objectif sur un problème qui n’en est peut-être pas un d’ailleurs.
Je vous invite donc à lire l’article de M. Vic qui gère un site permettant de découvrir la culture orientale (lien en bas de page).
Le voile : Entre politique et religion
Ce tissu qui crée tant de polémique, est très loin d’être le vrai problème des musulmans.
Les musulmans souffrent de problème de représentativité qui nuit gravement à l’image de l’islam. En résumé, on représente très mal notre religion à cause de l’ignorance de plusieurs membres de la communauté, à cause de leur attachement aux futilités, à cause de nos divisions immatures.
La chute culturelle et éthique du monde musulman s’explique par plusieurs facteurs dont le principal reste le vide spirituel, l’éloignement des vrais principes de notre belle religion.
L’islam ne se limite pas à des pratiques cultuelles. Le culte n’est pas une gymnastique sans esprit mais avant tout une école de la vie qui permet à chaque musulman d’avoir une éthique et un comportement exemplaire vis-à-vis de l’autre.
Zoom sur une page du Coran. By [ltr]Ranoush[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Où en sommes nous des consignes et instructions de notre modèle Sidna Muhammad, sur l’apprentissage des sciences, sur le bon comportement, le respect de l’autre, le juste milieu, l’annonce de la bonne nouvelle (at-tabshîr wa ‘adami at-tanfîr), la facilité, l’échange avec la douceur, la sagesse !
Le dernier Messager dit: «Cherchez la facilité (facilitez) et évitez la difficulté (les choses dures et compliquées) (ne rendez pas les choses difficiles) ; et soyez des annonciateurs de la bonne nouvelle et ne rebutez pas les gens (ne les dégoûtez pas et ne les faites pas fuir)» Rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.
Alors que les autres peuples ont excellé dans les sciences de toutes sortes et exercent un poids sur toutes les décisions stratégiques de ce monde en matière d’éducation, de santé, d’économie…Les musulmans malgré leur nombre sont faibles, divisés et ne font pas du tout le poids.
Mosquée Ali Saiffudin à Brunei. By [ltr]tylerdurden1[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Si on prend l’exemple de la France, le panorama est décevant : manque d’unité entre les responsables religieux musulmans, manque de maturité et de Fiqh des priorités (fiqh al-awlawiyât), ignorance grave des principes de l’islam, non-considération du contexte, influence croissante du wahhabisme et de courants dangereux venus de l’étranger (Khawârij, Mu’tazila, Coraniste, Bahâiya…)
Communauté féminine au Pakistan. By [ltr]~MVI~[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Beaucoup de frères et sœurs se plaignent de Tanfîr et de Takfîr : c'est-à-dire entre autre des Imâm autoproclamés qui dégoûtent les gens de la religion, des gens qui à la moindre divergence, vous déclarent mécréant, des gens qui sont très loin de la douceur du Prophète et ses compagnons et de leur sagesse.
Tels sont quelques-uns des vrais problèmes que tout responsable religieux doit essayer de résoudre à son niveau et autour de lui.
Que dit l’Islam sur le voile ?
Avant propos :
La question du voile constitue, même dans certains pays musulmans, la frontière entre le politique et le religieux.
En France particulièrement, il y a la loi qui interdit le port du Hijâb dans l'école par exemple.
Un simple voile coloré pour cette jeune marocaine. By [ltr]Gret@Lorenz[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
C’est une contrainte pour la femme musulmane qui vient s'ajouter à une série de contraintes liées à la pratique de l'Islam en Europe.
Certains savants musulmans ont permis à la femme qui souffre de cette contrainte d'enlever son Hijâb dans l'école et de le remettre quand elle sort de l'école.
Que dit réellement l’Islam à propos du voile:
Le devoir de mettre le voile fait unanimité des quatre écoles sunnites connues et reconnues.
Selon les savants des quatre écoles sunnites reconnues, la 'awra (intimité, nudité) de la femme pubère à l'égard d'un étranger est tout son corps sauf les mains et le visage.
Femmes en prière en Indonésie. By [ltr]DMahendra[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Les nobles savants des quatre écoles se sont référés entre autre aux versets coraniques suivants:
1. « Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines; et qu'elles ne montrent leurs atours qu'à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs soeurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu'elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l'on sache ce qu'elles cachent de leurs parures.
Et repentez-vous tous devant Dieu, ò croyants, afin que vous récoltiez le succès. » Sourate 24 (An-nour), verset 31.
Marché de kaboul en Afghanistan. Certaines femmes portent le voile et d'autres la burqa. By [ltr]Carol Mitchell[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
La majorité des Mufassirîn (commentateurs du Coran) dont Ibn 'Abbâs surnommé l’interprète du Coran (Turjumân al-qur’ân), affirment que « que ce qui en paraît » dans ce verset veut dire : le visage et les deux mains.
2. Et le verset :
« Ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles (un pan de leurs tuniques) : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d'être offensées. Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. » Sourate 33 (al-Ahzâb), verset 59.
Femmes dans l'ancien marché de Gaza détruit par les bombardements (Palestine). By [ltr]Ahron de Leeuw[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Ainsi que sur le Hadîth suivant concernant le voile de la femme pubère (vis à vis des hommes étrangers), rapporté par Abou Dâwud et Al Bayhaqî :
Aïcha a raconté que sa sœur aînée, Asma, était entrée chez le Prophète portant des vêtements fins. Alors, le Prophète détourna la tête et dit : « Asma, à partir du moment où elle est pubère, il ne convient plus que l’on voit de la femme autre chose que ceci, en montrant son visage et ses mains ».
Jeune femme musulmane photographiée en Iran. By [ltr]Hamed Saber[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Certains savants pensent que ce Hadîth est faible, mais ce Hadîth (ou son sens) a été rapporté par d'autres voies qui le rendent authentique: par exemple, At-tabarânî dans Al-kabîr (378/143/34) et dans Al-awsat (2/230/8959)
Ensuite, c'était aussi la pratique des compagnons, de leurs suivants et des gens de Médine, des premières générations de musulmanes.
Enfin, son sens est conforme au verset du Coran cité ci haut (24/31): « ...de ne pas exhiber leurs atours hormis ce qui est visible la majorité des Mufassirîn « (commentateurs du Coran ) dont Ibn 'Abbâs affirment que 'ce qui est visible' veut dire : le visage et les deux mains.
Très belle mosquée photographiée au Koweit. By [ltr]Damon|Photography[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Ainsi, la 'awra (intimité, nudité) de la femme pubère à l'égard d'un étranger est tout son corps sauf les mains et le visage.
Chaque habit pudique, non attirant, non moulant, respectueux, qui est conforme au 'Urf et qui permet de réaliser cette obligation (de cacher cette intimité vis à vis de l'étranger non Mahram[1]) est donc accepté.
Enfin on affirme :
Le voile n’est ni l’expression d’une soumission à une autorité masculine, ni une humiliation ni une atteinte à la liberté de la femme ! Il est d’abord une conviction libre de la musulmane de se conformer aux ordres de Dieu et son Messager et il est une expression de pudeur.
Femmes musulmanes en Malaisie. By [ltr]Vin Crosbie[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Le voile était aussi une obligation dans les anciens textes sacrés du judaïsme et du christianisme. Les « sœurs » continuent à porter leur voile dans les églises jusqu’à nos jours.
Que dit l’islam sur la Burqa ou Niqâb (voile intégrale) ?
La règle chez les quatre écoles sunnites reconnues est que le Niqâb n'est pas du tout obligatoire, car le visage et les mains de la femme ne sont pas une 'Awra (nudité). Aucun verset du Coran ni texte de la sunna n’existe qui oblige le Niqâb à la femme musulmane.
Contraste dans une rue de Londres. By [ltr]fabbio[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Ceux qui présentent comme argument l’attitude des nobles épouses du Prophète (paix et salut sur lui) doivent savoir que leur statut est particulier, elles se distinguent des restes des femmes par plusieurs spécificités liées au rang élevé et particulier du noble Messager. Par exemple, Allah leur a interdit par verset du Coran d’épouser d’autres hommes après la mort du Prophète ce qui n’est pas le cas et ne doit pas l’être pour les autres femmes.
Certains savants anciens (hanafites et mâlékites ) par Ijtihâd disent : mais si la femme est très belle et se trouve dans un environnement malsain et qu'elle craint la Fitna ou qu'elle craigne pour sa personne lorsqu'elle sort: là le Niqâb (cacher le visage) peut devenir nécessaire (pour éliminer le risque extérieur).
Port de la burqa à Istanboul (Turquie). By [ltr]tinou bao[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Voir par exemple pour le Fiqh Hanafi: 'Ad-dourr al-moukhtâr wa radd al-mouhtâr' Volume 1 / Page 406 et pour le Fiqh Mâliki: 'Ash- sharh al-kabîr' Volume 1 / Page 214, où est présenté l’avis minoritaire du port du 'Niqâb' en cas de risque de 'Fitnah', par exemple dans le cas où la femme réside dans un environnement malsain et dominé par la perversité, l’impudeur et l’insécurité. En d'autres termes, selon eux, le devoir pour la femme de se couvrir le visage repose uniquement sur des facteurs externes et non pas sur une prescription explicite du Coran ni de la Sunna .
Femmes portant la burqa au Sri Lanka. By [ltr]paulus68[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Néanmoins, l’opinion extrêmement forte chez les Shoyoukh (savants musulmans) actuels qui connaissent le contexte en Occident , est l'aspect non-recommandé du port du Niqab, qui d'une part peut empêcher de vivre dans des conditions acceptables (du point de vue de la vie sociale et financière) et d'autre part, peut gêner l'appel à l'islam (da'wa).
Téhéran (Iran). By [ltr]kamshots[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Ainsi, le Shaykh Mahmud Ashraf Uthmani, un des leaders du Tabligh, conseille l'abandon du Niqab en Occident. Cet avis est aussi celui d'une majorité des Shouyoukh de Syrie (à l'exception du Shaykh Al-Bouti qui considère par ailleurs qu'il est interdit de vivre dans un pays non-musulman sans raison valable), de Tariq Ramadan, du Shaykh al-Qardawi (selon un avis) et d'une part importante des Shoyoukh malékites contemporains (qui suivent l'avis de l'imam Qurtubi et de Ibn Juzayy sur la question), comme Shaykh Ali al-Iraki, Shaykh Bin Bayyah etc.
Femme portant la burqa au Caire (Egypte). By [ltr]jay galvin[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
C'est aussi l'avis du comité anglais (Shari'ah Council, imam Darsh).
Nous souffrons de ne pas avoir assez de savants capables d'appréhender le contexte français et européen et de réaliser un véritable ijtihad (éclairé et profond) sur plusieurs questions d’actualité.
A l'heure où de plus en plus de femmes abandonnent le Hijab, quelle est la place du Niqab ?
Sans aller jusqu'à l'avis extrême de certains savants actuels, qui considèrent le Niqab comme 'anti-islamique' et 'une coutume satanique d'origine hindoue', il est regrettable que certaines femmes qui souhaitent porter le Niqab soient réduites à l'isolement, à la dépression et à la pauvreté, voire la mendicité.
Insolite photo d'une femme portant la burqa en Iran qui fait de l'exercice physique. By [ltr]kamshots[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
L'imam Ghazali dans son Ihya rapporte que quelque chose de recommandé (Mandub) peut devenir déconseillé suivant le contexte.
C'est ensuite à chacun, en son âme et conscience, de réaliser ses choix de vie car selon le Coran : « Nulle contrainte dans la religion ».
Education et formation plutôt que répression
Comme on vient d’expliquer, le voile intégrale (Niqâb) n’est pas une obligation et la femme musulmane qui est soucieuse de communiquer les vrais principes de l’islam aux autres n’a pas à s’exclure de son contexte et vivre ainsi de façon recluse alimentant par cela l’incompréhension des autres vis-à-vis de l’islam et confirmant leurs préjugés !
Pause repas pour ces deux femmes en Turquie qui portent le voile et surfent sur le Web. By [ltr]chrisschuepp[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Les conséquences néfastes de la loi contre le voile (Hijâb) à l’école et dans les lieux publics sont encore observables et loin d’être oubliées par la communauté musulmane qui a vu en cette loi une atteinte à la liberté de la musulmane et une humiliation…
Donc on pense que toute loi contre le Niqâb ne fera qu’aggraver la situation et transformer ce sujet « insignifiant et annexe» en une cause alimentant des discours haineux et belliqueux contre les symboles du pays par ceux qui prônent l’intolérance et surtout faire en sorte que de plus en plus de jeunes musulmans se sentent humiliés et s’investissent massivement dans le radicalisme religieux.
Femmes musulmanes au Bangladesh. By [ltr]Altair the great[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Au lieu d’une loi, il vaut mieux encourager la formation et l’éducation autour du religieux en aidant les vrais savants compétents et modérés à faire ce travail.
L’éducation et la formation valent mieux que la répression. La répression ne peut que donner des résultats contraires à ceux escomptés.
Mr. Vic . Myjanaty Team
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