Religion et Religions
Forum Religion : Le Forum des Religions Pluriel :: ○ Babylone la Grande :: Babylone :: Points Communs & Idolâtrie
Page 6 sur 7
Page 6 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Religion et Religions
Rappel du premier message :
Religions monothéistes
Une des premières caractéristiques qui font d'un groupe humain une religion, c'est le fait qu'il fonctionne à la manière d'une communauté. Le judaïsme a, depuis les origines, conscience de former le peuple de l'Alliance avec le Dieu unique.
Les premiers chrétiens se présentaient comme « n'ayant qu'un cœur et qu'une âme » et comme formant une « Église » (du grec ekklêsia, assemblée).
Les musulmans, depuis Mahomet, se proclament unis dans l'immense fraternité de l'umma. Dès l'origine du bouddhisme, le noyau monastique des premiers disciples du fondateur prit le nom de « communauté » (sangha).
Souvent, l'unité du groupe religieux est garantie ou exprimée par l'autorité d'un chef suprême : le pape pour les catholiques romains ; le patriarche de Constantinople pour les chrétiens d'Orient qu'on appelle « orthodoxes » ; le dalaï-lama pour les bouddhistes du Tibet ; le calife pour les musulmans à certaines périodes de leur histoire ; le grand maître céleste pour le taoïsme chinois.
Par ailleurs, la cohésion ou l'unité intérieure de beaucoup de religions repose sur la référence constante qu'elles font à leur fondateur. Celui-ci peut être un prophète, un messie, une personne divine qui se fait homme ou tout simplement un sage possédant un rayonnement exceptionnel.
De plus, beaucoup de religions se réfèrent à des textes sacrés, ou elles trouvent leurs lois et leurs principes fondamentaux : ainsi, l'Avesta pour les mazdéens, la Bible pour les juifs et les chrétiens, le Coran pour les musulmans.
Religion et Religions
Religions monothéistes
Une des premières caractéristiques qui font d'un groupe humain une religion, c'est le fait qu'il fonctionne à la manière d'une communauté. Le judaïsme a, depuis les origines, conscience de former le peuple de l'Alliance avec le Dieu unique.
Les premiers chrétiens se présentaient comme « n'ayant qu'un cœur et qu'une âme » et comme formant une « Église » (du grec ekklêsia, assemblée).
Les musulmans, depuis Mahomet, se proclament unis dans l'immense fraternité de l'umma. Dès l'origine du bouddhisme, le noyau monastique des premiers disciples du fondateur prit le nom de « communauté » (sangha).
Souvent, l'unité du groupe religieux est garantie ou exprimée par l'autorité d'un chef suprême : le pape pour les catholiques romains ; le patriarche de Constantinople pour les chrétiens d'Orient qu'on appelle « orthodoxes » ; le dalaï-lama pour les bouddhistes du Tibet ; le calife pour les musulmans à certaines périodes de leur histoire ; le grand maître céleste pour le taoïsme chinois.
Par ailleurs, la cohésion ou l'unité intérieure de beaucoup de religions repose sur la référence constante qu'elles font à leur fondateur. Celui-ci peut être un prophète, un messie, une personne divine qui se fait homme ou tout simplement un sage possédant un rayonnement exceptionnel.
De plus, beaucoup de religions se réfèrent à des textes sacrés, ou elles trouvent leurs lois et leurs principes fondamentaux : ainsi, l'Avesta pour les mazdéens, la Bible pour les juifs et les chrétiens, le Coran pour les musulmans.
Re: Religion et Religions
Le secret des runes
Les runes, forme primitive d’alphabet, étaient gravées dans le bois, la pierre ou les métaux. Les Vikings pensaient que l’alphabet runique recélait des pouvoirs magiques.
Les origines des runes demeurent un mystère. Cependant, nous savons que d’autres peuples germaniques les utilisaient, bien avant l’ère viking.
Les runes se composent de droites qui sont plus faciles à graver que les courbes. On n'utilisait pas les runes pour écrire de longs documents.
Malgré tout, la plus longue inscription connue comporte 700 symboles.
Les historiens actuels donnent à l’alphabet runique le nom de futhark.
Utilisation des runes
Rune provient de l’ancien scandinave « rûnar » qui signifie « écriture secrète ». Les runes ont été utilisées par les peuples germaniques du nord de l’Europe (Grande-Bretagne, Scandinavie, Suède, Islande) entre le IIIe s. et le XVIIe s.
Ces lignes simples étaient faciles à graver. Même sans papier, ni plume, il était possible de tailler une phrase runique dans le bois.
Runes datées du XIIe siècle. By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
La plupart des 4000 inscriptions qui nous sont parvenues sont cependant marquées dans la pierre, l’os ou le métal.
Il s’agit souvent de pierres tombales, portant le nom du défunt. D’autres inscriptions runiques servaient de bornes ou indiquaient le nom du propriétaire d’un coffre ou d’une arme.
A Rok, dans une province suédoise, on a découvert une pierre dressée par un père à la mémoire de son fils défunt. Elle comporte plus de 700 symboles ce qui en fait la plus longue inscription connue.
Inscriptions de plus de 700 symboles. By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Les runes servaient également à tenir les comptes dans le commerce.
Avec l’avènement du christianisme, de nombreux artefacts ont été détruits. Il ne nous sera peut-être donc jamais possible de connaître la véritable origine des runes.
L’origine des runes
Officiellement, les runes ne sont apparues qu’en l’an 1. Cependant, il est certain que cette écriture est beaucoup plus ancienne.
En effet, l’écriture dite d'Hallristinger, l’ancêtre du futhark, date de la fin de la préhistoire.
Runes sur un vase viking. By [ltr]Mararie[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Plusieurs théories ont été émises sur l’origine de cette écriture mais, à ce jour, elle reste un mystère.
Elle pourrait être constituée d’un mélange d’alphabets.
Les pouvoirs magiques des runes
Les Vikings prêtaient aux runes des pouvoirs magiques. On jetait des sorts en les gravant et on les portait sur des amulettes pour se protéger.
Ils expliquaient l’origine des runes par les mythes. D’après la légende, ce fut Odin lui-même qui apprit le premier l’écriture, au terme d’une épouvantable épreuve.
Cette épreuve peut-être d’ailleurs assimilée à la crucifixion du Christ.
Les vikings prêtaient aux runes des pouvoirs magiques. By [ltr]Access.denied[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Pour découvrir le secret des runes, Odin se pendit à Yggdrasil, le grand arbre qui reliait les trois mondes de l’univers viking, et se perça le flanc de son épieu.
Ce mythe n’est indiqué que dans une seule source, un poème intitulé Hávámal « Les Paroles du Très Haut », mentionné par l’Edda Poétique :
Je me souviens d’avoir passé/Neuf nuits entières/Pendu à l’arbre battu par les vents/
Percé par l’épieu/Livré à Odin/Livré à moi-même/
Sur cet arbre/Dont personne/Ne connaît les racines/
Sans recevoir de pain/Ni boire à la corne/Je scrutais les profondeurs/
Je saisis les runes/En hurlant je les saisis/Puis je retombais.
Ce texte assez énigmatique semblerait indiquer que les runes provenaient du royaume de Hel, Reine de la Mort dans le Niflheim.
Runes sur une pierre datée de la période viking. By [ltr]Mararie[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Par les runes, Odin obtint le don de sagesse occulte.
Le chiffre 9 avait des vertus particulières. Odin se suspendit 9 nuits pour apprendre 9 sortilèges. Ce chiffre apparaît dans tous les mythes nordiques sans que nous sachions pourquoi.
Une grande fête de 9 jours se tenait tous les 9 ans à Uppsala en Suède, au cours desquels on sacrifiait 9 individus de chaque race d’êtres vivants, y compris un être humain.
Inscription runique découverte en Suède. By [ltr]Access.denied[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Bien que nous ayons peu de témoignages, les runes jouaient un rôle important dans les divinations et les sacrifices rituels, pour lesquels elles devaient être rougies de sang.
Des runes ont été retrouvées sur des amulettes. Certaines portent des messages pour accroître leur pouvoir magique.
Un cercle de pierre de Björketorp en Suède présente une inscription qui parle de « runes de pouvoir » et invoque une malédiction sur quiconque détruirait les mégalithes.
Runes (U 135). By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Dans les mythes islandais, les runes favorisent l’accouchement, apportent santé ou maladie, donnent la victoire aux guerriers, provoquent des tempêtes ou les calment.
Il y a une concordance entre la sorcellerie telle qu’elle était pratiquée au Moyen Age et certaines légendes germaniques.
On pouvait par exemple jeter un sort maléfique ou bénéfique en gravant des runes sur un os, un morceau de bois ou de métal.
Gros plan sur des runes. By [ltr]Mararie[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
A Arhus, au Danemark, on a découvert une pierre runique ornée d’un masque cornu à l’aspect plutôt démoniaque.
L’inscription indique qu’elle a été érigée par un forgeron en l’honneur d’un certain Troels, qui lui a donné « l’or et le salut ».
Le futhark
C’est le nom attribué à l’alphabet runique d’après les sons attribués à ses six premiers caractères :f,u,th,a,r,k.
Il existait plusieurs versions différentes de cet alphabet. L'alphabet original des runes nordiques comporte 24 lettres qui représentent les 24 constellations visibles des anciens Scandinaves.
Celle des Scandinaves est la plus courte avec 16 caractères.
Futhark scandinave à 16 caractères
Comme pour les hiéroglyphes égyptiens, chaque signe représentait un son et symbolisait en même temps un objet ou une notion abstraite.
Par exemple, la première rune de l’alphabet correspondait à la lettre « f » mais aussi au mot « bétail » ou « richesse ».
Le nombre limité de runes posait des problèmes car certains sons n’étaient pas représentés ou étaient dédoublés. Par exemple, il n’existait pas de rune propre à « d », « g » ou « p ».
On utilisait « t », »k » ou »b ».
Certaines inscriptions sont donc difficiles à traduire à cause de ces ambiguïtés.
L'origine des runes reste mystérieuse. By [ltr]Mararie[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Tiwaz (lettre t ) pouvait signifier la flèche, la fidélité ou se référer au dieu de la Guerre Ziu.
Kaunan (lettre k) pouvait signifier la torche ou le bateau.
Il y a donc une marge d’erreur dans les traductions qui ont été effectuées.
Re: Religion et Religions
Les Walkyries
La mythologie nordique est à l’image des peuples qui vivaient dans un environnement froid et rude.
Les mythes nordiques relatent les conflits entre les dieux et les monstres. On y retrouve la symbolique du combat entre le bien et le mal, entre l’ordre et le chaos.
Les Walkyries sont les messagères des dieux, ni maléfiques, ni bénéfiques. Les représentations populaires, inspirées des poèmes nordiques, les rapprochent beaucoup des Amazones.
Walkyries : messagères d’Odin
Mourir au combat était un honneur pour les guerriers nordiques. Ils savaient que les plus braves rejoindraient Walhalla, le palais des défunts de Wotan (Odin).
Ce sont les Walkyries qui choisissent selon les vœux d’Odin les nobles et les héros morts au combat.
Walkyries signifient « celles qui choisissent les victimes. »
Ces esprits ou nymphes se rendent sur les champs de bataille pour guider les combats, accorder la victoire puis ramener les morts au Walhalla.
Les Walkyries sont ambiguës. D’une part, elles symbolisent l’héroïsme et les récompenses dues aux plus braves, de l’autre elles incitent en se servant de leurs charmes les guerriers à se sacrifier.
Les plus assoiffés de sang se voient promettre de nombreuses récompenses.
Walhalla
Walhalla est un magnifique palais dans lequel « vivent » les héros morts, les Einherjar, qui constituent l’armée personnelle d’Odin.
Ils festoient et se battent par jeu en attendant la fin du monde.
Les Walkyries leur servent de l’hydromel, produit par la chèvre Heidrun.
Ils mangent la chair du sanglier Saerihimnir.
Boisson et viande sont inépuisables.
Tous ces guerriers doivent livrer leur dernière grande bataille aux côtés d’Odin à Ragnarök.
Wotan
Wotan est un dieu qui réclame toujours plus de combats et de puissance. Dieu de la guerre, de la mort, de la magie et de la poésie, c’est un personnage plutôt inquiétant.
Les Peuples du Nord pensaient que la vie avait commencé avec la fusion de la glace et du feu et que tout prendrait fin à Ragnarök.
Cette vision très apocalyptique du monde est représentative de l’environnement froid et sombre de ces peuples.
Odin, représenté à la fin du Moyen Âge (Royal Library, Copenhague)
Habituées à des hivers longs sans lumière, les populations nordiques ont retranscrit leurs angoisses au quotidien à travers leur mythologie.
L’Islande est une île volcanique. Ce n’est donc pas un hasard si Ragnarök est décrit comme un jour où les flammes monteront jusqu’au ciel et où la terre sombrera dans la mer.
Ce n’est qu’une transcription des nombreuses éruptions volcaniques dont ont été témoins les populations.
Les poètes étaient des membres importants de la communauté. Ils avaient la charge d’élaborer les mythes puis de les répéter et de les transmettre par la tradition orale.
La mythologie nordique est restée très ancrée en Norvège, en Suède, au Danemark, en Scandinavie et en Islande bien après l’introduction du christianisme.
Ces mythes ont inspiré de nombreux artistes, dont John Ronald Revel Tolkien, devenu célèbre, avec son épopée « Le Seigneur des Anneaux ».
Richard Wagner (1813-1883) a magistralement mis en musique cette mythologie.
Les quatre opéras de L'Anneau du Nibelung (Der Ring des Nibelungen) sont directement inspirés de la mythologie nordique : Das Rheingold; Die Walküre; Siegfried; Götterdämmerung
Cependant, l’interprétation wagnérienne de Wotan est plus complexe et tout à fait d’actualité.
Le pouvoir y est moins absolu et plus empreint d’incertitudes.
Dans la mythologie grecque, les Dieux sont immortels. Ce n’est pas le cas de la mythologie nordique.
Bien qu’il soit un dieu, Wotan est incapable de contrecarrer le destin et d’empêcher sa propre mort.
Il sait dès le départ qu’elle sera l’issue du Ragnarök. Condamné à être dévoré par le loup Fenrir, il ne peut éviter la destruction du monde.
Wagner a su donner une interprétation moderne à ces mythes. Les puissants de ce monde, ceux qui nous gouvernent ou qui tiennent entre leurs mains tous les pouvoirs, sont malgré tout impuissants face à l’inexorable loi de la mort.
Nul ne peut prétendre tenir les rênes du temps.
Ce temps est donc précieux et doit être utilisé à bon escient.
Re: Religion et Religions
Mythologie grecque
La création du monde
Il ne faut surtout pas chercher de cohérence dans les mythes grecs. On trouve des versions contradictoires de la même histoire, ce qui ne semblait pas gêner les Grecs.
La création du monde ne fait pas exception à la règle. Comme au cinéma, nous disposons de la version courte et de la version longue.
En fait, l’origine des mythes de la Grèce antique est impossible à déterminer. En effet, chaque cité a créé ses propres mythes.
Le panthéon des dieux et des héros s’est transmis oralement pendant des générations. Le panthéon grec était donc déjà bien établi quand les premiers écrits ont fait leur apparition vers 750 avant notre ère.
Nos sources principales proviennent de l’Iliade et l’Odyssée, poèmes épiques d’Homère ainsi que les textes du poète Hésiode.
La version la plus complète sur la création de la Terre apparaît dans le texte d’Hésiode, intitulé « La Théogonie » c’est-à-dire la « naissance des dieux ».
Mais rappelons que ce n’est que l’un des mythes de la création parmi beaucoup d’autres.
Du chaos naissent les dieux
Au début, c’est le Chaos qui règne. Le Chaos est une matière sans forme. La Terre n’existe pas.
De ce Chaos surgit la Terre (Gaïa), Éros (l’Amour), Tartare (les Enfers), Erèbe (les ténèbres qui recouvrent les Enfers) et la Nuit (l’Obscurité).
Comment naissent-ils ? Nul ne le sait.
Toujours est-il que de l’union de la Nuit et d’Erèbe, naissent le Jour, la Lumière, la Ruine, la Mort, la Souffrance, la Tromperie et la Discorde.
De la Discorde naissent le Meurtre, le Carnage, le Crime et le Combat.
Fresque de la Salle des Géants qui représente les dieux de l'Olympe (Palais du Te, Mantoue). © dinosoria,com
Gaïa soutient Ouranos (le ciel) au-dessus d’elle.
Les premiers dieux naissent de l’union de Gaïa et d’Ouranos :
- 3 Cyclopes (créature avec un seul œil)
- 12 titans (géants à forme humaine)
- 3 Hécatonchires (monstres à 50 têtes et 100 bras)
Les Cyclopes
Le mot « cyclope » signifie « à l’œil rond ». Ce sont des géants avec un seul œil au milieu du front.
Aussi grands que des montagnes, ils possèdent une force fabuleuse.
Les 3 premiers cyclopes sont :
- Brontês (le tonnerre)
- Stéropês (la foudre)
- Argês (l’éclair)
Ce sont eux qui fabriqueront plus tard les éclairs dont Zeus se servira pour punir les hommes.
Les Titans
C'est la deuxième génération de dieux. Il y a 6 garçons et 6 filles (les Titanides). Parmi les Titans, Cronos est le plus rusé.
Ouranos est très déçu de sa progéniture et on le comprend. En principe, on dit tel père, tel fils, mais dans ce cas, Ouranos ne se reconnaît pas dans tous ces monstres.
À chaque naissance, il envoie le chérubin dans le Tartare (les Enfers).
Gaia, en bonne mère, est folle de rage et veut se venger de son mari. Elle demande l’aide à ses enfants.
Cronos accepte de lui prêter main-forte. Rappelons que tous ses enfants sont en elle puisqu’elle représente la Terre mère.
Gaia fabrique une faucille en silex que Cronos doit utiliser pour émasculer son père.
Au moment où Ouranos revient vers Gaia pour remplir ses obligations d’époux, Cronos castre son géniteur et envoie ses parties génitales dans la mer.
Du flot de sang versé dans la mer naissent d’autres monstres : les Géants et les Furies.
De l’écume de la mer, nait également la déesse Aphrodite (future déesse de l’Amour).
La naissance des dieux de l’Olympe
Après avoir éliminé son père, Cronos se proclame roi du Ciel. Il épouse sa sœur, Rhéa, une titanide et ils font beaucoup d’enfants.
Mais, Cronos sait, par une prédiction, que l’un d’entre eux finira par le tuer. Pour se protéger, il avale chaque nouveau-né dès sa naissance.
Rhéa demande conseil à ses parents, Gaia et Ouranos, qui entre temps se sont réconciliés et ensemble, ils mettent au point un plan machiavélique.
Quand Rhéa accouche de son sixième enfant, Zeus, elle le cache sur l’île de Crête. À sa place, elle donne à Cronos une grosse pierre enveloppée dans un linge.
Cronos avale la pierre et Zeus peut tranquillement grandir sous la protection des nymphes.
Zeus. By [ltr]Pro-Zak[/ltr]
Grâce au lait d’une chèvre appelée Amalthée, Zeus grandit très vite et devient très fort. Un jour, alors que le petit Zeus prend Amalthée pour un bilboquet, il la projette contre un rocher et sous le choc, la pauvre chèvre perd une corne.
Pris de remords, Zeus confère à cette corne des pouvoirs magiques. Elle peut se remplir de mets divers en cas de disette. Cette corne deviendra « la corne d’abondance ».
Devenu adulte, Zeus s’allie à sa grand-mère, Gaia pour se venger de son père. À eux deux, ils font vomir Cronos qui rejette ses enfants.
Les cinq bébés, qui ont grandi en lui, naissent adultes et deviennent, avec Zeus, les premiers dieux de l’Olympe :
- Héra : déesse du mariage et de la famille
- Poséidon : dieu de la Mer
- Hadès : dieu des Enfers
- Hestia : déesse du Foyer
- Déméter : déesse du Blé et de la Moisson
Hestia. Motif d'une poterie (Musée National, Italie). © dinosoria,com
Après avoir castré son père, Cronos, Zeus engage un terrible combat contre les Titans dont il sort victorieux.
Il les jette dans le Tartare (les Enfers).
Hadès. (Musée National, Italie). © dinosoria,com
Il devient alors le roi des Dieux. Le mont Olympe existe réellement. C’est le plus haut sommet de Grèce, situé dans le nord du pays.
C’est l’habitat des principaux dieux grecs.
Toute la mythologie grecque tourne autour de la conquête du pouvoir. À l’image des hommes, les Dieux passent leur temps à se chamailler et à se faire des coups bas.
Meurtres, infanticides et traîtrises font partie du train-train quotidien dans l’Olympe.
Demeter . By [ltr]Zagarbal[/ltr]
Si les hommes sont devenus si malheureux, c’est à cause de leur soif de pouvoir. Ils ont voulu combattre les dieux sur leur propre territoire et n’y ont gagné que souffrance.
La création des hommes
Il existe là aussi plusieurs mythes concernant la création des hommes par les dieux. Le mythe le plus courant raconte que le Titan Prométhée et son frère Épiméthée eurent pour mission de fabriquer toutes les créatures de la Terre.
Prométhée était un sage contrairement à son frère. Il façonna des créatures avec de la boue et Épiméthée devait leur donner des aptitudes.
Ainsi, il donna des ailes aux oiseaux ou des griffes aux tigres. Mais, cet écervelé d’Épiméthée se retrouva à court d’aptitudes au moment où Prométhée façonna les hommes.
Les humains se retrouvèrent donc bien démunis et totalement dépourvus de la moindre aptitude particulière.
Mais, par chance, Prométhée les avait créés à l’image des dieux et ils se montrèrent les plus rusés de toutes les créatures.
Re: Religion et Religions
Amazones
De nos jours, une amazone désigne une femme qui monte à cheval avec les deux jambes du même côté. Cela montre à quel point le mythe des amazones a franchi les siècles. Le nom grec « amazones » signifie « celles qui sont privées d’un sein ».
Cette appellation fait peut-être référence au fait que ces femmes se coupaient un de leur sein pour tirer plus facilement à l’arc.
Une citation de l’historien grec du Ier siècle avant notre, Diodore de Sicile fait référence à de farouches guerrières qui pratiquent les arts de la guerre.
Mais, le mythe des amazones nous vient principalement d’Hérodote, grand voyageur et très certainement le premier historien grec.
Cependant, Hérodote croyait aux dieux et ses récits comportent de multiples références à des mythes et des légendes.
Même si nombre de ses références historiques s’avèrent exactes, on ne peut que prendre du recul face à ses informations.
Néanmoins, certaines découvertes peuvent nous amener à nous demander si les amazones ne sont pas un peu plus qu’un simple fantasme masculin.
Les Amazones selon la mythologie grecque
Peuple de femmes guerrières issu de l’union entre Arès, Dieu de la guerre, et la nymphe Harmonie, les Amazones habitaient une région à l’est de la mer Noire.
Arès (Mars). By [ltr]Smeerch[/ltr]
Elles ne vivent qu’entre femmes et élèvent leurs filles pour en faire des combattantes et des chasseresses.
Amazonomachie, 2ème moitié du IV° s. ap. J.-C., Turquie. Fragment de mosaïque de pavement, détail, une Amazone, marbre et calcaire, Musée du Louvre. By [ltr]Antiquité Tardive[/ltr]
Elles ne s’unissent avec des hommes que pour se reproduire. Mais, elles ne conservent auprès d’elles que les filles.
Selon Hérodote, « une fille ne se marie pas avant d’avoir tué un ennemi. Certaines meurent et vieillissent sans avoir été mariées, faut de pouvoir remplir cette mission » (Histoires, livre IV).
Hérodote
Les Amazones vénéraient également Artémis, la virginale déesse de la chasse. Leur société matriarcale ne laissait qu’une place secondaire aux hommes, cantonnés aux travaux domestiques.
Artemis. By [ltr]Mary Harrsch[/ltr] .([ltr]Site de l'auteur[/ltr])
Les Amazones apparaissent à plusieurs reprises dans la mythologie grecque. L’épisode le plus connu concerne le 9e travail d’Héraclès (Hercule).
La ceinture d’Hippolyté, reine des amazones :
Admétè rêvait de recevoir un cadeau extraordinaire. Son père eut l’idée d’envoyer Héraclès auprès d’Hippolyté, la reine des amazones, et de lui prendre sa ceinture.
Accompagné de Thésée et de Télamon, Héraclès se rendit sur le territoire des farouches guerrières.
La reine ne fut pas insensible à la virilité du héros et accepta de lui donner la ceinture sans livrer bataille.
Cette ceinture lui avait été offerte par Arès.
Héraclès. By [ltr]нσвσ[/ltr]
Mais, cette histoire n’était pas du goût d’Héra, épouse de Zeus. La déesse prit donc la forme d’une amazone et incita les guerrières à se révolter contre Héraclès.
Ce dernier pensa que Hippolyté l’avait trahi et la tua ainsi que de nombreuses autres amazones.
Peu après cette malheureuse aventure, Thésée s’est rendu chez les amazones pour enlever leur nouvelle souveraine, Antiope, qu’il trouve à son goût.
Thésée et les Amazones. Londres, British Museum
En représailles, les Amazones quittent leur territoire et envahissent l’Attique. Elles sont repoussées par l’armée de Thésée.
De l’union de Thésée et d’Antiope naît Hippolyte qui deviendra le héros de la pièce de théâtre de Racine, Phèdre.
Dans l’Iliade, les Amazones sont citées à trois reprises mais les indications sont trop vagues pour accréditer leur réelle existence.
Mythes sur les Amazones
Beaucoup d’auteurs, à différentes époques, ont écrit sur ce thème. Selon la coutume, ces femmes servaient dans l’armée pour une période déterminée durant laquelle elles conservaient leur virginité.
Ensuite, elles pouvaient s’accoupler mais conservaient le pouvoir et toutes les responsabilités des affaires de l’Etat.
Pour perpétuer la race, les Amazones se rendaient une fois par an, chez les Gargaréens, pour s'accoupler. Les nouveau-nés mâles étaient tués ou renvoyés chez leurs pères.
Gros plan sur une amazone. Musée du Louvre. By [ltr]Antiquité Tardive[/ltr]
Pour être crédible, le mythe devait se dérouler dans une région inconnue des Grecs. A l’origine, ils situaient le peuple des amazones dans la région du Caucase.
Mais, quand les Grecs colonisèrent cette partie du monde, ils ne trouvèrent aucune trace de ce peuple mythique.
Cela n’était pas un problème. On révisa tout simplement la légende et on plaça le royaume beaucoup plus loin à l’est.
Peinture des Amazones (Pierre-Paul Rubens) (Domaine public)
Selon Hérodote, elles avaient migré en Scythie, près de l’actuelle mer d’Azov.
Ce mythe n’est pas purement grec d’ailleurs. Bien après la fin de l’Antiquité, les amazones sont citées par plusieurs explorateurs dont Marco Polo.
Mais aucune preuve n’est jamais venue étayer ces affirmations.
Mythe ou réalité ?
Y a-t-il un fond de vérité dans cette légende ? On sait que dans certaines sociétés anciennes, telle la société nomade des Kourganes en Russie, les femmes étaient traitées comme les égales des hommes.
Il est bien sûr possible que le mythe provienne de descriptions déformées de ces pratiques, inconnues dans le monde grec.
Le combat des Amazones et des Grecs, détail d'un vase attique, IVe siècle avant notre ère (Naples, musée national d'Archéologie). By [ltr]Antiquité Tardive[/ltr]
Il semble qu’il y ait eu des sociétés dans lesquelles les femmes participaient à l’art de la guerre.
On a retrouvé un tombeau dans le sud de l’Ukraine qui contenait plusieurs squelettes de femmes enterrées avec des armes.
Certains indices archéologiques semblent démontrer que des femmes, à cheval, ont guerroyé. Par exemple, les os incurvés d’une femme découverts dans une tombe du Kazakhstan attestent une vie passée à cheval.
Détail du "sarcophage des Amazones" (Musée archéologique de Florence). By [ltr]Antiquité Tardive[/ltr]
Certains historiens pensent d’ailleurs que des tribus primitives et matriarcales seraient à l’origine du mythe des centaures.
Il est probable que le mythe des amazones se fonde sur une certaine réalité. Pour les Grecs dont la société était dominée par les hommes, nul doute que les amazones représentaient un fantasme.
Cette image inversée avait un impact incontesté sur l’imagination des hommes.
Jusqu’à quel point ces cultures pratiquaient-elles le matriarcat ? Cela reste à découvrir.
Re: Religion et Religions
Arès, fils de Zeus et d’Héra, est le dieu grec de la guerre. Pour les Romains, il est devenu Mars.
C’est l’un des douze dieux qui vivent sur le mont Olympe. Arès n’est pas un fin stratège comme Athéna. Il symbolise l’attaque violente.
Ce dieu n’a d’ailleurs jamais été très populaire auprès des Grecs, contrairement à Mars auquel les Romains l’ont identifié.
Le premier mois de l'année romaine portait son nom ainsi que le mardi (Martii dies : jour de Mars).
Arès : Dieu de l’Olympe
On ne peut pas dire qu’Arès était très apprécié par sa propre famille. Son père, Zeus, le considérait comme le plus odieux de tous les immortels.
Il n’acceptait sa présence que parce qu’il était son fils.
Sa mère lui reprochait de se conduire comme une brute sans foi, ni loi.
Quant à sa sœur, Athéna, elle le méprisait pour son manque de subtilité et d’intelligence.
Il est vrai qu’Arès a connu de nombreux déboires et n’a jamais pu vaincre sa sœur pendant la guerre de Troie.
Comme tout bon guerrier qui se respecte, Arès ne s’est jamais marié, mais eut de nombreuses maîtresses.
Parmi elles, la plus séduisante fut Aphrodite, déesse de l’Amour et de la beauté.
Ce couple d’immortels eut trois enfants :
Deimos et Phobos étaient des jumeaux. Ils donnèrent leur nom aux deux satellites de Mars, découverts en 1877.
La couleur rougeâtre caractéristique de la planète Mars, qui évoque le sang, lui a valu de recevoir le nom du dieu de la Guerre.
Sa liaison avec Aphrodite tourna au tragi-comique quand Héphaïstos, son mari apprit qu’il était cocu.
Pour se venger, il plaça au-dessus du lit des amants un filet invisible. Dès que les deux fautifs se couchèrent, ils se retrouvèrent prisonniers du filet comme de vulgaires sardines.
Afin de parfaire sa vengeance, le mari trompa invita tous les dieux de l’Olympe à venir voir le spectacle.
Arès symbolise la force brutale qui ne compte que sur ses capacités à tuer sans se préoccuper de la Justice.
Cependant, il faut atténuer ce portrait, car Arès est également le protecteur des moissons. Ce rôle plus positif sera mieux mis en valeur par les Romains.
Ces derniers attachaient sa statue pendant les guerres afin que ce dieu veille sur les armées.
Arès était particulièrement vénéré à Sparte. À Athènes, le lieu où siégeait la Cour suprême de la justice s’appelait l’Aréopage c’est-à-dire la colline d’Arès.
On consacrait à ce dieu le taureau, le coq ou le vautour.
Pendant la guerre de Troie, Arès prit le parti des Troyens et se retrouva donc opposé à sa sœur Athéna qui soutenait avec ardeur les Grecs.
Elle leur apporta d’ailleurs la victoire grâce à son intelligence dans l’art de la guerre.
Arès ne faisait pas le poids et dut s’incliner face à la guerrière lors d’un combat direct.
Ce pauvre Arès n’était décidément pas un foudre de guerre, car il fut battu par deux héros, Diomède lors de la guerre de Troie puis Héraclès (Hercules).
En effet, ce dernier se rendit en Thessalie pour affronter Cycnos, fils d’Arès. Cycnos demanda l’aide de son père, mais Héraclès blessa le dieu avec l’appui d’Athéna.
Zeus dut intervenir pour séparer les combattants qui étaient également deux de ses fils.
Mars
Mars est donc l’équivalent latin d’Arès. Cependant, pour les Romains, le dieu de la guerre était beaucoup plus important.
Aussi brutal et plus stratège, Mars est le père de Remus et Romulus, les fondateurs de Rome.
Il représentait la face cachée dans chaque homme ; celle qui permet de prendre des initiatives et des décisions. Celle qui nous confronte en permanence aux défis de la vie.
Avec Mars, nous ne tergiversons pas et nous prenons notre vie à pleines mains en bravant toutes les difficultés.
Pour les Romains, grâce à Mars, ils ont pu conquérir le monde. Mars symbolise alors l’organisation militaire.
Il n’en reste pas moins le dieu de la Guerre, celui qui s’expose, qui prend des risques, celui qui ose.
Mars ne se bat pas pour des idéaux, mais pour des faits. Il se bat pour gagner au risque d’être blessé.
Il représente donc l’énergie farouche, parfois vindicative, voire même sauvage.
Ses armes favorites sont la lance et la torche, symbole du Feu.
Il était également le dieu du printemps, car le mois de mars était propice aux grandes conquêtes.
Au cœur de Rome, le Champ de Mars (Campus Martius) était une zone consacrée au Dieu. Cette esplanade a tout d’abord été utilisée pour les exercices militaires. Peu à peu, le lieu se développa avec l’édification de nombreux édifices et se vit attribuer des fonctions politiques et religieuses.
À Paris, le Champ de Mars est l’ancienne plaine de Grenelle qui se situe actuellement entre l'École militaire et la tour Eiffel.. Cette plaine a été transformée en champ de manœuvre lors de la fondation de l’École militaire, en 1765.
Au Moyen Âge, les Champs de Mars deviennent des Champs d’armes. Sous les Valois, on organisait sur ces Champs des joutes et des tournois.
C’est l’un des douze dieux qui vivent sur le mont Olympe. Arès n’est pas un fin stratège comme Athéna. Il symbolise l’attaque violente.
Ce dieu n’a d’ailleurs jamais été très populaire auprès des Grecs, contrairement à Mars auquel les Romains l’ont identifié.
Le premier mois de l'année romaine portait son nom ainsi que le mardi (Martii dies : jour de Mars).
Arès : Dieu de l’Olympe
On ne peut pas dire qu’Arès était très apprécié par sa propre famille. Son père, Zeus, le considérait comme le plus odieux de tous les immortels.
Il n’acceptait sa présence que parce qu’il était son fils.
Sa mère lui reprochait de se conduire comme une brute sans foi, ni loi.
Zeus, dieu suprême de l'Olympe. (Heraklion Archaeological Museum). By [ltr]Jorge-11[/ltr]
Quant à sa sœur, Athéna, elle le méprisait pour son manque de subtilité et d’intelligence.
Il est vrai qu’Arès a connu de nombreux déboires et n’a jamais pu vaincre sa sœur pendant la guerre de Troie.
Comme tout bon guerrier qui se respecte, Arès ne s’est jamais marié, mais eut de nombreuses maîtresses.
Parmi elles, la plus séduisante fut Aphrodite, déesse de l’Amour et de la beauté.
Aphrodite. By [ltr]hslo[/ltr]
Ce couple d’immortels eut trois enfants :
- Harmonie qui épousa Cadmos, fondateur de Thèbes
- Deimos « crainte »
- Phobos « peur »
Deimos et Phobos étaient des jumeaux. Ils donnèrent leur nom aux deux satellites de Mars, découverts en 1877.
Phobos. © Nasa
La couleur rougeâtre caractéristique de la planète Mars, qui évoque le sang, lui a valu de recevoir le nom du dieu de la Guerre.
Exploration de Mars. © Nasa
Sa liaison avec Aphrodite tourna au tragi-comique quand Héphaïstos, son mari apprit qu’il était cocu.
Pour se venger, il plaça au-dessus du lit des amants un filet invisible. Dès que les deux fautifs se couchèrent, ils se retrouvèrent prisonniers du filet comme de vulgaires sardines.
Afin de parfaire sa vengeance, le mari trompa invita tous les dieux de l’Olympe à venir voir le spectacle.
Voluptueuse Aphrodite dans son bain et Éros. (St Petersburg - Hermitage). By [ltr]thisisbossi[/ltr]
Arès symbolise la force brutale qui ne compte que sur ses capacités à tuer sans se préoccuper de la Justice.
Cependant, il faut atténuer ce portrait, car Arès est également le protecteur des moissons. Ce rôle plus positif sera mieux mis en valeur par les Romains.
Ces derniers attachaient sa statue pendant les guerres afin que ce dieu veille sur les armées.
Arès. (St Petersburg - Hermitage). By [ltr]thisisbossi[/ltr]
Arès était particulièrement vénéré à Sparte. À Athènes, le lieu où siégeait la Cour suprême de la justice s’appelait l’Aréopage c’est-à-dire la colline d’Arès.
On consacrait à ce dieu le taureau, le coq ou le vautour.
Pendant la guerre de Troie, Arès prit le parti des Troyens et se retrouva donc opposé à sa sœur Athéna qui soutenait avec ardeur les Grecs.
Elle leur apporta d’ailleurs la victoire grâce à son intelligence dans l’art de la guerre.
Athéna, déesse de la Guerre, de la Sagesse et de la Science. (museo nazionale romano ). By [ltr]antmoose[/ltr]
Arès ne faisait pas le poids et dut s’incliner face à la guerrière lors d’un combat direct.
Ce pauvre Arès n’était décidément pas un foudre de guerre, car il fut battu par deux héros, Diomède lors de la guerre de Troie puis Héraclès (Hercules).
En effet, ce dernier se rendit en Thessalie pour affronter Cycnos, fils d’Arès. Cycnos demanda l’aide de son père, mais Héraclès blessa le dieu avec l’appui d’Athéna.
Héraclès. Demi-dieu, il était le fils de Zeus et d'Alcmène. By [ltr]Vesuvianite[/ltr]
Zeus dut intervenir pour séparer les combattants qui étaient également deux de ses fils.
Mars
Mars est donc l’équivalent latin d’Arès. Cependant, pour les Romains, le dieu de la guerre était beaucoup plus important.
Aussi brutal et plus stratège, Mars est le père de Remus et Romulus, les fondateurs de Rome.
Il représentait la face cachée dans chaque homme ; celle qui permet de prendre des initiatives et des décisions. Celle qui nous confronte en permanence aux défis de la vie.
Avec Mars, nous ne tergiversons pas et nous prenons notre vie à pleines mains en bravant toutes les difficultés.
Mars, dieu romain de la Guerre . (Chicago Art Institute ). By [ltr]ChiBart[/ltr]
Pour les Romains, grâce à Mars, ils ont pu conquérir le monde. Mars symbolise alors l’organisation militaire.
Il n’en reste pas moins le dieu de la Guerre, celui qui s’expose, qui prend des risques, celui qui ose.
Mars ne se bat pas pour des idéaux, mais pour des faits. Il se bat pour gagner au risque d’être blessé.
>
Campus Martius (Champ de Mars). Peinture du 19e siècle
Il représente donc l’énergie farouche, parfois vindicative, voire même sauvage.
Ses armes favorites sont la lance et la torche, symbole du Feu.
Il était également le dieu du printemps, car le mois de mars était propice aux grandes conquêtes.
Mars. By [ltr]Kate Stuart[/ltr]
Au cœur de Rome, le Champ de Mars (Campus Martius) était une zone consacrée au Dieu. Cette esplanade a tout d’abord été utilisée pour les exercices militaires. Peu à peu, le lieu se développa avec l’édification de nombreux édifices et se vit attribuer des fonctions politiques et religieuses.
Maquette du Champ de Mars (Campus Martius)
À Paris, le Champ de Mars est l’ancienne plaine de Grenelle qui se situe actuellement entre l'École militaire et la tour Eiffel.. Cette plaine a été transformée en champ de manœuvre lors de la fondation de l’École militaire, en 1765.
Champ de Mars à Paris. By [ltr]TracyElaine[/ltr]
Au Moyen Âge, les Champs de Mars deviennent des Champs d’armes. Sous les Valois, on organisait sur ces Champs des joutes et des tournois.
Re: Religion et Religions
Cerbère, le gardien des Enfers
Au XVIe siècle, le mot « cerbère » est rentré dans notre dictionnaire. Cette appellation plutôt péjorative désignait un portier ou un gardien intraitable.
Mais l’origine du mot cerbère est à rechercher dans la mythologie grecque. Hadès était le dieu des Enfers. Pour garder les portes du royaume des morts, il avait comme fidèle compagnon un chien à trois têtes, Cerbère.
Ce molosse qui ne ressemblait en rien à un gentil toutou remuait la queue à chaque nouvel arrivant, mais dévorait quiconque ne trouvait pas la pension à son goût.
Portrait de Cerbère
Cerbère possède une généalogie assez monstrueuse qui ne pouvait engendrer qu’un être hideux.
En effet, fils d’Echidna la « Vipère » et du monstre Typhon, il est le frère d’Orthros, le chien hideux du géant Géryon, de l’Hydre de Lerne et du lion de Némée.
Echidna est un monstre fabuleux de Cilicie, moitié femme et moitié serpent.
Héraclès et Cerbère. Détail d'une mosaïque.By [ltr]Zaqarbal[/ltr]
Cerbère, comme son frère, est un chien, mais au physique peu engageant. C’est un chien à trois têtes qui possède en guise de queue un serpent venimeux.
Symboliquement, ses têtes menaçantes éloignaient les vivants et sa queue empêchait toute fuite des morts.
Outre son cou, hérissé de serpents, ses dents injectaient un poison, comme un serpent, à chaque morsure.
En bon gardien, Cerbère se tenait immobile dans un antre à l’entrée du royaume des morts. Tout mortel qui tentait de pénétrer dans ces ténèbres était impitoyablement déchiqueté.
Cerbère. Peinture de Gustave Doré
Pourtant, Cerbère se laissait parfois amadouer par certains mortels ou héros. Par exemple, Orphée réussit à charmer le monstre grâce à sa lyre et ses chants.
De même, Psyché, messager d’Aphrodite auprès de Perséphone, apprivoisa le molosse en lui offrant une friandise.
Le terme Enfer utilisé par les Grecs n’avait rien de comparable avec celui de la religion chrétienne.
Il n’y avait ni enfer, ni paradis. Les morts suivaient tous le même chemin pour descendre vers les Enfers.
Bon ou mauvais, un défunt se retrouvait au même endroit. Par contre, certains « mauvais » subissaient une punition spéciale.
Hadès, frère de Zeus. Détail d'une amphore v. 470 av. J.-C, Italie. © dinosoria.com
Il n’y a donc aucune analogie à faire entre Satan et Hadès. Cerbère ne symbolise pas non plus le serviteur du Malin.
Moins poétiquement, on peut comparer ce molosse à une concierge intransigeante.
Cependant, aussi fort qu’il ait pu être, Cerbère a été ridiculisé par Héraclès lors d’un combat.
Héraclès contre Cerbère
Zeus était le père d’Héraclès que les Latins ont appelé Hercule. Déjà à l’âge de deux ans, le petit Héraclès ne fit qu’une bouchée de deux serpents que sa mère, Héra, avait mis dans son berceau.
Héraclès est un héros. Dans la mythologie grecque, les héros réalisent des exploits incroyables. Un héros peut être un humain, un dieu ou un demi-dieu. Héraclès ou Hercule était le plus fort de tous les héros.
Héraclès contre Cerbère. By [ltr]Jithra[/ltr]
À 18 ans, Héraclès tua le lion de Cithéron dont il porta ensuite toujours la peau.
Ce pauvre Héraclès avait bien des soucis avec sa mère. Elle fut à l’origine de la crise de folie qui lui fit tuer sa femme et ses trois enfants.
À la suite de ses horribles crimes, il alla rendre visite à l’oracle de Delphes pour savoir comment il pouvait expier ses crimes.
La Pythie l’envoya vers Eurysthée, Roi de Mycènes, pour qu’il se mette à son service.
Ce dernier trouva sans doute ce présent bien encombrant, car il lui donna 10 travaux à effectuer. Par la suite, il y en eut 12, car le roi refusa de reconnaître deux d’entre eux.
Héraclès combattant l'hydre de Lerne. Palazzio Ducale, Venezia. By [ltr]Sebastià Giralt[/ltr]
Le 12e et dernier travail consistait à ramener Cerbère des Enfers.
À l’arrivée d’Héraclès dans le royaume des morts, certains profitent de l’aubaine pour s’échapper. C’est le cas de Thésée ou Ascalaphos.
Héraclès rencontre Hadès et ce dernier accepte qu’il emmène Cerbère à condition qu’il l’affronte sans arme.
Après un furieux combat, Héraclès réussit à maîtriser le molosse à mains nues.
Héraclès amenant Cerbère à Eurysthée. Hydrie (vers 525 avant J.-C.) trouvée à Cerveteri. (Musée du Louvre, Paris.) © dinosoria.com
Il remonte dans le monde des vivants, tenant fièrement son trophée. Mais Eurysthée, à la vue du monstre hideux, est pris de panique.
Ne sachant que faire de Cerbère qui n’avait rien d’un chien de compagnie, Héraclès décide de le ramener auprès de son maître Hadès.
C’est ainsi que Cerbère a pu continuer à garder l’empire des morts.
Re: Religion et Religions
Hermès. Mercure
Hermès pour les Grecs ou Mercure pour les Romains est l’un des douze dieux séjournant dans l’Olympe.
On a surtout retenu son rôle de messager et de voyageur. Cependant, Hermès possède de multiples talents qui en font un dieu très original.
Mercure a donné son nom à un jour de la semaine : le mercredi.
Hermès : Dieu des Voleurs et dieu du Commerce
Hermès est le fils de Zeus et de la nymphe Maïa. Enfant, il démontre déjà des qualités pour la négociation. Ingénieux et très précoce, le bambin, né dans une grotte du mont Cyllène en Arcadie, s’en échappe rapidement pour explorer le monde.
Lors de ses explorations, il découvre une carapace de tortue et a l’idée de tendre des cordes sur cette carapace, qui est une bonne caisse de résonance, pour en faire un instrument de musique : la lyre.
Maia, Asclepias, Hermes et Vesta. John Gregory' s 1941 "Urban Life" Granite Bas Relief. (Washington). By [ltr]takomabibelot[/ltr]
Arrivé en Macédoine, il vole 50 vaches qui appartiennent à son frère Apollon. Il conduit le troupeau dans le Péloponnèse, mais prend soin d’effacer les traces.
Il sacrifie deux vaches aux dieux, se sert des boyaux comme cordes pour sa lyre puis revient tranquillement dans sa grotte.
Apollon est furieux et interroge l’enfant sur ce vol. Le petit Hermès prend un air tout innocent et nie avoir commis le moindre larcin.
Mais sous ses airs angéliques, il profite d’un moment d’inattention de son frère pour lui voler son arc et ses flèches.
L’affaire est portée devant Zeus qui ordonne à son jeune fils de restituer tout ce qu’il a volé. Bon négociateur, Hermès se fait pardonner en offrant à Apollon sa lyre.
Hermès. Dieu des Voleurs et du Commerce. By [ltr]antmoose[/ltr]
Les deux frères se réconcilièrent et Hermès devint même le protecteur des bergers et des troupeaux.
Pour ses vols, Hermès est considéré comme le dieu des Voleurs. Par contre, pour son sens de la négociation, il devient également le dieu du Commerce.
Hermès est également donné comme créateur de la lyre et de l'alphabet.
Hermès et le caducée
Alors qu’il était adolescent, le jeune dieu proposa à Apollon d’échanger une flûte contre une houlette d’or.
Une houlette est un bâton de berger. La houlette moderne est munie à son extrémité d’une plaque de fer servant à jeter de la terre aux moutons qui s’écartent du troupeau.
C’est d’ailleurs de là que vient l’expression « être sous la houlette de quelqu’un » c’est-à-dire sous sa direction.
Muni de sa houlette d’or, Hermès décide de séparer deux serpents. C’est ainsi qu’il crée le caducée qui devient son emblème.
Caducée, emblème d'Hermès. By[ltr]takomabibelot[/ltr]
À l’origine, le caducée est la marque des messagers. Il deviendra plus tard le symbole des professions de santé.
Cette baguette, autour de laquelle s’enroulent en sens inverse deux serpents, symbolise l’équilibre : gauche/droite, diurne/nocturne, bénéfique/maléfique.
Du chaos (deux serpents se battent) et à sa polarisation (séparation des deux serpents), né l’équilibre des tendances antagonistes (enroulement autour de la baguette).
Hermès : Protecteur des voyageurs
Ce dieu est un grand voyageur. Zeus en fit d’ailleurs à plusieurs reprises son messager. C’est pourquoi on le représente souvent chaussé de sandales ailées pour aller plus vite, avec un chapeau et un manteau de voyageur.
Il était également le responsable de la signalisation routière. Dans la Grèce antique, « hermès » désignait un buste ou une tête du dieu posée sur une stèle dans les rues ou sur une place.
Hermès : Protecteur des voyageurs. By [ltr]Zaqarbal[/ltr]
Cette coutume vient d’une très ancienne tradition qui consistait pour les voyageurs à signaler certains endroits sur les chemins en empilant des pierres.
Un dieu très serviable
Hermès a rendu de très nombreux services aux dieux, mais également aux héros.
Il n’hésite pas à aider son père pour faciliter ses liaisons extraconjugales. Ses actions sont toujours intelligentes et les moyens employés pour parvenir à ses fins, toujours très astucieux.
Hermès avec le caducée, coiffé du chapeau et portant le manteau du messager. By [ltr]ConsciousVision[/ltr]
Il détourne l’attention des taureaux pour permettre à Zeus de séduire Europe. Il donne à Ulysse l’herbe magique qui l’immunisera contre les envoûtements de Circé. Cette dernière est une puissante magicienne qui transformera l’équipage d’Ulysse en cochons alors que le héros revenait de la guerre de Troie.
Guide des âmes des morts
C’est sans doute l’une des missions les moins connues d’Hermès. En effet, tous les morts étaient amenés par le dieu jusqu’aux rivages du Styx, où ils embarquaient sur le bateau de Charon, le passeur.
Mais, pour pouvoir embarquer, les morts devaient offrir une obole à Hermès. Charon se chargeait ensuite de les faire pénétrer dans le royaume d’Hadès.
Mercure, le dieu latin, est d’ailleurs parfois représenté avec une bourse à la main.
Amour et Hermaphrodisme
Hermès, comme tous les dieux de l’Olympe, a connu une vie amoureuse assez tumultueuse. De son union avec une nymphe naquit le dieu Pan.
Avec Aphrodite, déesse de l’Amour, il eut un garçon qui porte le nom mélangé de ses deux parents : Hermaphrodite.
Aphrodite. By [ltr]hslo[/ltr]
À 16 ans, Hermaphrodite rencontre la nymphe Salmacis qui habite un lac. Elle tombe amoureuse du jeune homme, mais ce dernier ne répond pas à ses avances. Cependant, il prend un bain et la nymphe le rejoint dans l’eau.
Elle demande alors aux dieux de les unir à jamais.
Le souhait est exaucé. Le jeune homme et la nymphe sont réunis en un seul être, doté des attributs sexuels masculins et féminins.
Hommages rendus à Hermès
On offrait à ce dieu des langues des victimes, emblèmes de son éloquence. Pour la même raison, on lui offrait du lait et du miel. Des veaux et des coqs étaient également sacrifiés.
Hermès était particulièrement honoré en Crète, pays du commerce et également à Cyllène en Élide, parce qu'on le croyait né sur le mont du même nom, situé près de cette ville.
Re: Religion et Religions
Jason et la Toison d’or
Mythe ou réalité ?
L’histoire de Jason et des Argonautes est l’une des plus anciennes quêtes légendaires que nous ait léguées la mythologie grecque.
Ce mythe nous raconte les aventures de Jason parti vers la Colchide pour rapporter la Toison d’or.
Il y a-t-il une réalité à cette expédition maritime ? Les descriptions réalistes des lieux et des batailles sont-elles le vestige d’expéditions réelles ?
De nombreux auteurs de l’Antiquité, parmi lesquels Apollonios de Rhodes et Ovide, ont raconté l’expédition des Argonautes.
Les archéologues et historiens se sont penchés sur ce mythe afin de savoir si la légende de Jason et de la Toison d’or avait une réalité historique.
La trame du mythe de Jason et de la Toison d’or
Jason est le fils d’Eson, roi d’Iolcos, en Thessalie. Son oncle Pélias, qui a usurpé le trône, avait été prévenu par un oracle qu’il périrait des mains de l’un de ses parents qui ne porterait qu’une seule sandale.
Il fut donc inquiet en voyant arriver Jason, ne portant qu’une seule sandale, et réclamant le trône. Jason venait de perdre une sandale en aidant une vieille femme à traverser une rivière. Cette femme n’était autre que la déesse Héra.
Ruines du temple d'Héra. By [ltr]Pingendiartifex[/ltr]
Pélias lui assura qu’il lui rendrait le trône si Jason se rendait en Colchide pour en ramener la Toison d’or.
Il était bien sûr persuadé que son neveu ne reviendrait jamais et périrait au cours de cette expédition périlleuse.
La Toison d’or est la laine d’un bélier fabuleux gardée par un dragon. Ce bélier volant avait servi de monture à Phrixos et Hellé pour s’enfuir vers Colchide.
Jason embarqua donc avec ses 52 compagnons, les Argonautes, sur le navire Argo vers la Colchide, qui représente alors les confins orientaux du monde connu.
Parmi les Argonautes, il y avait de nombreux héros grecs dont Héraclès, Castor et Pollux ou Orphée.
Castor et Pollux. By [ltr]Ketrin 1407[/ltr]
La déesse Héra, qui protégeait Jason, l’aida en route. Héra est la sœur et l’épouse de Zeus.
Au cours de leur voyage, les Argonautes rencontrèrent les Harpyes, des divinités malfaisantes, mi-femmes mi-oiseaux, qui firent pourrir leurs vivres.
Représentation moderne d'une Harpye. By [ltr]Norma Desmond[/ltr]
Après de multiples péripéties et de nombreux combats, ils abordèrent en Colchide chez le roi Aiétès, possesseur de la Toison d’or.
Grâce à l’aide de Médée, magicienne et fille du roi, Jason réussit à s’emparer de la Toison d’or. Il épousera d’ailleurs un peu plus tard Médée.
Médée donna une herbe magique à Jason pour affronter sans danger les monstrueux taureaux qui soufflaient le feu.
Le dragon qui gardait l’arbre auquel était suspendue la Toison d’or fut endormi grâce à une herbe aux vertus soporifiques.
Arrivée de Jason et des Argonautes sur les côtes de Colchide. (Peinture de Lorenzo Costa)
De retour à Iolcos, Jason apprend que son père s’est suicidé et que sa mère est également morte à cause de Pélias.
Il demande donc à Médée de l’aider à se venger.
Cette dernière raconte aux filles de Pélias qu’elle peut rendre sa jeunesse à leur père. Elle en fait une démonstration en dépeçant un bélier qu’elle fait bouillir. Puis, elle profère une formule magique et les morceaux se transforment en un jeune agneau.
Jason apportant à Pélias la Toison d'or. (Face A d'un cratère en calice apulien à figures rouges, 340-330 av. J.-C.). By [ltr]Jastrow[/ltr]
Les jeunes incrédules s’empressent donc de découper leur père en petits morceaux et de faire bouillir le tout. Puis, elles vont chercher Médée afin qu’elle dise la formule magique mais bien sûr celle-ci est introuvable.
Jason et Médée s’installèrent à Corinthe et eurent deux enfants. Mais, Jason décida d’épouser la fille du roi Créon et donc de répudier Médée. Elle se vengea en tuant sa rivale et ses propres enfants.
Jason vieillira seul à Corinthe. Il fut tué par une poutre pourrie qui se détacha de son vieux navire, l’Argo, et qui l’écrasa.
Jason en vieillard, mélancolique, près de l'Argo. (Museum Amsterdam)
L’histoire de Jason et Médée est un thème récurrent dans la mythologie. Médée est souvent représentée comme une sorcière démoniaque. Cependant, sa personnalité est beaucoup plus complexe. Dans sa pièce Médée, Euripide la représente en femme bafouée, dévorée de jalousie, qui finit par tuer ses enfants dans un accès tragique de désespoir.
Sur la piste de Jason
Les textes et les témoignages archéologiques ont montré que la Grèce possédait une longue tradition maritime. A l’époque mycénienne, la Méditerranée et la mer Noire étaient parcourues de navires grecs.
La plupart des experts situent l’expédition de Jason vers 1300 avant notre ère. A cette époque, la construction de navires était commune en Grèce.
On peut penser que, comme d’autres explorateurs, les Argonautes démontaient leur bateau lorsqu’ils touchaient terre et le transportaient en pièces détachées jusqu’au prochain rivage. L’Argo devait ressembler à une trirème.
Maquette d'une trirème. By [ltr]Marshall Astor[/ltr]
Il est aussi probable que Jason et ses compagnons n’ont pas été des héros en quête d’un trophée.
Les marins étaient alors surtout motivés par l’espoir d’un butin. On sait d’ailleurs que les rivières de Colchide étaient réputées, à l’époque, pour charrier de l’or.
Il n’y a donc qu’un pas pour penser que l’or était le vrai but de l’expédition.
Si l’on se fie aux observations astronomiques qui émaillent le récit, on constate que Jason ne navigue pas au hasard.
Les aventuriers se dirigent cap à l’est, jusqu’au bout de la mer Noire. Ils découvrent d’ailleurs que ce n’est pas un simple golfe comme le pensaient les marins grecs.
Mer Noire photographiée des côtes bulgares. By [ltr]Sashomasho[/ltr]
Selon plusieurs historiens, la route du retour les emmène sur les grands fleuves russes, et vers le nord jusqu’en Scandinavie, puis en Grande-Bretagne, en direction du sud le long des côtes d’Europe, et enfin à travers le détroit de Gibraltar (alors appelé colonnes d’Héraclès), en Méditerranée.
Vue aérienne du détroit de Gibraltar. By [ltr]Zsoltika[/ltr]
Alors que les sites de Mycènes, de Cnossos et de Troie sont connus depuis le 19e siècle, les archéologues désespéraient de jamais découvrir la cité mythique d’Iolcos.
Depuis l’an 2000, non loin de Volos, en Thessalie, les ruines d’un palais d’au moins 3 600 m² datant de 1400 à 1300 avant notre ère, ont été mises au jour.
Ces ruines donnent donc une vraisemblance à l’existence du royaume de Jason.
Nul doute qu’il existe une certaine réalité derrière ce mythe. Cependant, les faits historiques ont été largement déformés par une représentation poétique et idéalisée.
Si l’on épure la légende de ses monstres, de ses dieux et magiciennes, il nous reste une expédition maritime périlleuse afin de rapporter de l’or.
Cette expédition a d’ailleurs permis aux Grecs de mieux se situer par rapport aux pays d’Asie.
Re: Religion et Religions
Cnossos
Le labyrinthe de Cnossos
Construit en Crète à partir de 1 700 ans avant notre ère environ, le palais de Cnossos avec ses innombrables pièces entrelacées, est certainement le Labyrinthe que la mythologie attribue au Minotaure.
Mais que se cache-t-il réellement derrière la légende du Minotaure ? Le palais de Cnossos était-il vraiment un palais ?
Mythe du Labyrinthe et du Minotaure
Ce sont les auteurs anciens qui nous ont rapporté cette légende. Tous leurs récits sur la Crète tournent autour du Labyrinthe.
Monstre à corps d’homme et à tête de taureau, le Minotaure était le fils de Pasiphaé, femme de Minos, et d’un taureau envoyé par Poséidon, dieu de la Mer.
Sculpture de Poséidon. By [ltr]Arte Molto Brutta 2[/ltr]
Dédale est l’architecte supposé de ce Labyrinthe. Originaire d’Athènes, il a été forcé de s’exiler pour avoir tué son neveu.
Il se réfugie en Crète, où le roi Minos, fils de Zeus et d’Europe, lui demande de construire un édifice pour y enfermer le Minotaure.
Dédale imagine alors le Labyrinthe, « palais de la double hache », aux salles et aux couloirs si enchevêtrés qu’on ne peut en sortir.
La célèbre fresque des dauphins dans le palais de Cnossos. By [ltr]Nenyaki[/ltr]
Plus tard, Minos ayant vaincu Athènes, la cité asservie doit payer un tribut de sept jeunes hommes et sept jeunes femmes, chaque année.
Les victimes sont enfermées dans le Labyrinthe et sacrifiées au monstre. Ces sacrifices continuent jusqu’au jour où le héros Thésée tue le Minotaure. Grâce au fil déroulé par Ariane, fille de Minos, le vainqueur peut sortir des inextricables couloirs.
Le taureau est très présent sur les fresques de Cnossos. By [ltr]Jorge 11[/ltr]
Pour avoir déplu au roi, Dédale et son fils Icare sont enfermés dans le Labyrinthe. Ils s’en échappent en se fabricant des ailes avec de la cire. Icare s’approche si près du Soleil que ses ailes fondent. Il est alors précipité dans la mer, près de Samos, évènement à l’origine de la mer Icarienne.
La découverte du palais de Cnossos
En 1894, l’archéologue sir Arthur Evans arrive en Crète pour rendre la vie à l’île du roi Minos.
Sous les vestiges grecs et romains, il trouve de nombreux témoignages de la civilisation minoenne.
En 1900, Evans entreprend le dégagement du palais de Cnossos. Très vite, il met au jour une profusion de salles, de couloirs qui permettent d’éclairer les légendes d’un jour nouveau.
Ruines de Cnossos. By [ltr]James Preston[/ltr]
Cette architecture très complexe est sans doute à l’origine des récits mythologiques sur le Labyrinthe.
D’autant plus que de nombreuses fresques et sculptures représentant des taureaux ont été retrouvées.
Evans a voulu restituer les grandes lignes du palais de Cnossos. Il a relevé les murs, les a peints de couleurs violentes et a donné des noms aux différentes salles. Cette reconstitution est aujourd’hui très controversée.
En effet, si ces restaurations attirent un grand nombre de touristes, c’est du point de vue archéologique, une véritable catastrophe, car les « morceaux » du complexe ont été choisis de manière arbitraire.
Restauration d'une partie du palais de Cnossos. By[ltr]Phileole[/ltr]
Par contre, on doit à Evans une chronologie de la civilisation minoenne. Dans son œuvre maîtresse, The Palace of Minos at Cnossos, qu’il publie en 1930, il propose une chronologie, en trois périodes, fondée sur la céramique.
La Crète minoenne
Les vestiges retrouvés, qui datent du IIe millénaire avant notre ère, montrent une civilisation brillante, qui utilise une écriture pictographique, et une économie riche, fondée sur le commerce.
L’histoire de cette civilisation est marquée par des ruptures brutales. Aux alentours de 1750 avant notre ère survient une catastrophe qui ravage l’île et abat les palais. Il s’agissait sans doute d’un tremblement de terre.
La Crète se relève rapidement. Les palais sont reconstruits, encore plus grands et complexes.
Véranda des gardes du palais de Cnossos dessinée par sir A.Evans, 1935
Vers 1570 avant notre ère, un deuxième tremblement de terre, en rapport avec l’éruption du Santorin, détruit de nouveau les palais.
Cela n’empêche pas la civilisation minoenne d’atteindre son apogée.
Les murs sont recouverts de fresques. By[ltr]Phileole[/ltr]
Vers 1450 avant notre ère, cette civilisation disparaît brutalement. La catastrophe n’est pas, cette fois-ci, naturelle. Il s’agit d’invasions venues de Grèce. De nombreux objets crétois, preuves du formidable butin, ont été retrouvés sur le continent, à Mycènes.
Quelle était la fonction du « palais » de Cnossos ?
Pourquoi ce palais a-t-il joui d’une aussi mauvaise réputation ? Peut-être qu’il ne s’agissait pas d’un palais, mais d’un sanctuaire. Un sanctuaire dans lequel des victimes auraient été immolées. Ou, peut-être était-ce un lieu sacré servant de cimetière ?
En effet, certains archéologues contestent au gigantesque édifice dégagé à Cnossos sa vocation de palais d’habitation.
Une des pièces du palais de Cnossos. By [ltr]Cocoate.com[/ltr]
Ils ont constaté que le lieu géographique était peu judicieux pour un palais : exposé, difficile à défendre.
De plus, les sources sont peu nombreuses autour du palais. L’approvisionnement en eau de toute une population aurait posé des problèmes.
Les salles, présentées comme des appartements royaux, s’avèrent être plutôt des sous-sols humides, dépourvus de fenêtres.
Enfin, ce « palais » ne dispose ni de cuisines, ni d’écuries.
Vestiges d'un portique solennel, fortemment restauré par Evans. By [ltr]Gbaku[/ltr]
Selon l’archéologue allemand Hans Georg Wunderlich, le palais aurait été un immense mausolée destiné à recevoir les morts. Il n’aurait donc jamais été habité.
Selon lui, les hautes jarres de terre ne contenaient pas du grain ou de l’huile, mais étaient des urnes où les cadavres étaient conservés dans du miel.
De même, les silos de pierre seraient en réalité des sarcophages.
Urnes et vases retrouvés à Cnossos. By [ltr]Nenyaki[/ltr]
Cette théorie est séduisante et collerait parfaitement à la légende d’un palais « maudit », abritant un monstre.
Cependant, aucun squelette n’a été retrouvé ce qui ébranle fortement la théorie du sanctuaire.
En fait, les deux théories ne sont pas vraiment convaincantes au vu des découvertes.
On imagine mal un roi s’installant dans des pièces sans fenêtre. De même, l’absence de cuisines et d’écuries est inconcevable pour un édifice d’une telle importance.
Le mystère reste donc pour le moment non résolu. Mais, les fouilles se poursuivent et Cnossos nous livrera peut-être un jour tous ses secrets.
Re: Religion et Religions
Poséidon. Neptune
Dieu de la Mer
Aussi redoutable que son frère Zeus, Poséidon règne sur les océans et les mers. Ce dieu de l’Olympe a également le pouvoir de calmer les tempêtes.
Il est souvent représenté avec un trident à la main. Neptune, le dieu romain de la Mer, est identifié à Poséidon.
Fils de Rhéa et de Cronos, Poséidon pour les Grecs et Neptune pour les Romains se mêle souvent des affaires des hommes. Rancunier et violent, Poséidon assouvit ses vengeances en créant les tremblements de terre grâce à son trident.
Portrait de Poséidon
Poséidon est associé aux chevaux ainsi qu’aux taureaux. En effet, dans la mythologie, ce dieu a créé le premier cheval, baptisé Scyphios, grâce à son trident.
Son char était tiré par de magnifiques chevaux blancs à la crinière d'or.
Les Grecs lui sacrifiaient des chevaux et principalement des étalons, car Poséidon était réputé pour son extrême virilité.
Poséidon est également le père de nombreuses créatures fabuleuses : Pégase, le cheval ailé né de son union avec Méduse, le bélier de la Toison d'or ou le géant Antée, conçu avec sa grand-mère Gaïa.
Illustration de Pégase
Il épousa Amphitrite qui était l’une des 50 filles de Nérée, un ancien dieu marin.
Le couple eut un fils : Triton.
Triton était mi-homme, mi-poisson. C'était le trompette du dieu de la mer qu'il précédait toujours, en annonçant son arrivée au son de sa conque recourbée.
Mais Poséidon n’était pas très fidèle. Il eut de nombreuses liaisons avec des déesses, mais aussi des monstres comme Méduse.
Poséidon. By [ltr]rbrwr[/ltr]
Il engendra de nombreuses créatures plutôt néfastes dont notamment le Cyclope Polyphème.
Ce dieu ne fut pas un père très heureux. En effet, Ulysse creva l’unique œil du Cyclope Polyphème. Orion, un autre de ses fils, fut tué par Artémis par une piqûre de scorpion. Ce guerrier géant fut d’ailleurs placé après sa mort parmi les étoiles et il forme aujourd’hui la constellation qui porte son nom.
Tityos, accusé de tentative de viol, est tué par Apollon. Deux autres fils, les géants Ephialtès et Otos, s’entretuent grâce à un plan machiavélique d’Artémis.
Neptune: Dieu de la Mer. By [ltr]CarbonNYC[/ltr]
Les marins et les pêcheurs adoraient Poséidon. De nombreuses villes côtières furent appelées Poséidonia en son honneur.
Poséidon réside au fond des eaux. On peut le voir représenté, sortant de son palais sous-marin, dans un char attelé de chevaux à la robe couleur mi-algue, mi-écume.
Sculpture de Poséidon. By [ltr]Arte Molto Brutta 2[/ltr]
Comme beaucoup de dieux grecs, Poséidon a de nombreuses casquettes.
Selon son humeur, il provoque des tempêtes ou au contraire les calme. Mais, il est également le dieu des tremblements de terre.
Son pouvoir ne s’arrête pas aux océans. Il règne aussi sur les fleuves ce qui par association d’idées en fait le dieu de la fertilisation.
Il peut en effet intervenir sur la météo et rendre ainsi les champs plus productifs.
Poséidon contre Athéna
Poséidon s’est souvent trouvé en conflit avec la déesse Athéna, déesse de la Guerre mais aussi de la Sagesse.
Un jour, il fallut décider du dieu ou de la déesse qui deviendrait le patron d’Athènes qui bien sûr, ne portait pas de nom à ce moment-là.
Des élections furent donc organisées. Et comme dans toute élection, chacun y alla de ses promesses, promesses vite oubliées une fois élu comme chacun le sait.
Athéna. By [ltr]antmoose[/ltr]
Poséidon promit des chevaux et créa une source d’eau salée qui coula depuis la colline de l’Acropole jusqu’au centre-ville.
Athéna promit aux habitants une multitude d’oliviers. Il est bien connu que les femmes ont un sens pratique bien plus développé.
Que faire de chevaux dans une région aussi rocailleuse ? Une source d’eau salée n’avait pas plus d’intérêt.
Par contre, les oliviers étaient une source de richesse et de bien-être. Les Grecs utilisaient l’huile des olives pour les lampes, mais également dans la composition de nombreux produits de beauté.
Ils en faisaient également le commerce.
Temple d'Athéna . By [ltr]bazylek100[/ltr]
Athéna remporta ces élections avec une large majorité et la ville devint Athènes, capitale de la Grèce moderne.
Poséidon, le conquérant
Comme tout bon dieu qui se respecte, Poséidon avait les dents longues. À l’origine, il possédait l’île de l’Atlantide.
Mythique, cette île ne lui suffisait pas et il entra en conflit avec plusieurs dieux pour conquérir de nouvelles terres.
Comme on l’a vu, il échoua face à Athéna. Plus tard, il s’oppose également à Apollon pour la ville de Delphes. Là encore, il échoue contre cet éphèbe.
Le char d'Apollon. (Versailles). By [ltr]Luciano Guelfi[/ltr]
Il se cassa également les dents face à Héra pour le contrôle d’Argos, à Dionysos pour le contrôle de Naxos.
Le goût du pouvoir est indissociable de la mythologie grecque. Poséidon se met donc en tête de destituer son frère, Zeus, avec la complicité d’Héra.
Temple de Poséidon . By [ltr]Klearchos Kapoutsis[/ltr]
Il est vrai qu’Héra avait de bonnes raisons d’en vouloir à son volage mari. Mais n’est pas le dieu des Cieux qui veut et Zeus déjoue facilement le complot.
Pour punir Poséidon, il l’envoie comme esclave construire les murs de Troie.
Poséidon et la guerre de Troie
Les dieux ont participé activement à la guerre de Troie, en protégeant l’un ou l’autre camp, les Achéens (Grecs) ou les Troyens.
Voilà donc notre pauvre Poséidon obligé de travailler comme simple manœuvre sur les murs de la célèbre ville de Troie.
Mais, Poséidon n’entendait pas se fatiguer pour rien et fit un marché avec le roi Laomédon. Il accepte de construire les murs, avec l’aide d’Apollon, moyennant quelques avantages.
Poséidon. By [ltr]Zaqarbal[/ltr]
Mais au moment de payer sa dette, Laomédon fait volte-face. Poséidon garda rancune aux Troyens de cette traîtrise.
Au cours de la guerre de Troie, il prit le parti des Grecs. Il intervient à plusieurs reprises dans la bataille pour privilégier son camp.
Enée est le seul Troyen qu’il acceptera de sauver avant qu’il se fasse tuer par Achille.
Re: Religion et Religions
Fondation de Rome
Entre Mythologie et Réalité
La légende de Romulus et de Rémus, puis celle des sept rois qui gouvernèrent Rome, la Ville éternelle, ont des fondements historiques bien réels.
Si la mythologie est étroitement liée à la fondation de Rome, l’archéologie a corroboré un grand nombre de faits.
Le mythe de Romulus et Rémus
Le poète Virgile a raconté cet épisode dans son ouvrage l’Enéide :
Enée est arrivé après la chute de Troie, soit 1 184 avant notre ère, selon les savants d’Alexandrie. Il aurait d’abord fondé la ville de Lavinium, que son fils Ascagne délaissa trente ans plus tard pour fonder Albe la Longue.
C’est dans cette ville qu’auraient régné 13 rois, ancêtres de Numitor.
Le frère de celui-ci, Amulius, le chassa du trône et obligea la fille de Numitor à se faire vestale, donc à rester vierge.
Mais, elle conçut, dit la légende, deux jumeaux du dieu Mars.
Les deux enfants, Romulus et Rémus, sont abandonnés aux eaux du Tibre en pleine inondation.
Ils sont alors recueillis par une louve qui les abrite dans une grotte au pied du Palatin, le Lupercal. Puis, ils sont recueillis par un berger.
La louve du Capitole. Les jumeaux ajoutés au bronze étrusque datent du XVIe siècle (Ve siècle avant notre ère. Musée du Capitole, Rome). © dinosoria.com . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Devenus adultes, les deux jumeaux, retournent à Albe, chassent du trône l’usurpateur et rétablissent leur grand-père.
Leur tour est alors venu de fonder une cité, en 753 selon la tradition, sur le site où ils ont été miraculeusement recueillis.
Mais, la haine fratricide renaît à ce moment fatidique. Comme ils se disputent l’honneur de cette fondation, les deux jumeaux confient aux dieux le soin de les départager.
Chacun monte sur une colline : Romulus sur le Palatin et Rémus sur l’Aventin. Ils y prennent les auspices.
Le berger Faustulus ramène à sa femme les deux jumeaux (esquisse peinte d'Auguste Lenoir, XIXe siècle)
Rémus, le premier a vu 6 vautours, oiseaux de Jupiter ; Romulus, aussitôt après, en voit 12. Quel est le bon critère ? L’antériorité ou le nombre ?
Après une âpre discussion, Romulus tue Remus, qui l’avait nargué en franchissant le pomerium, enceinte sacrée qu’il venait de tracer : »ainsi périsse à l’avenir quiconque franchira mes murailles. »
L’histoire et la légende
La légende relie donc l’installation sur les sept collines à une suite d’évènements surnaturels et la création de la ville a un choix divin.
Pendant longtemps, historiens et archéologues ont cru que les légendes n’étaient que de belles histoires et que l’histoire de Rome ne commençait réellement qu’au IVe siècle.
Il est certain que le nom de Rome ne vient pas de Romulus, mais que le nom de ce héros fondateur a été « fabriqué » a posteriori, à partir du nom même de la ville.
L’influence étrusque est évidente dans la fondation de l’Urbs, la Ville. Les jumeaux consultent les augures à la manière étrusque.
Romulus trace selon le rite étrusque le sillon qui représente les murailles, en soulevant la charrue à l’emplacement des quatre portes de la cité.
Minerve. Statue votive guerrière. Le casque témoigne des influences grecques. La silhouette étirée et stylisée est étrusque (Ve siècle avant notre ère. Musée de la Villa Giulia, Rome). © dinosoria.com . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Il est certain que des Mycéniens sont venus en Italie ; des céramiques y ont été retrouvées, qui datent de 770-760 avant notre ère.
Le voyage d’Enée, héros Troyen, est peut-être la face légendaire de cette réalité commerciale, de même que la présence mythique d’Hercule.
Le choix de la fondation de Rome n’est sûrement pas divin, mais correspond à une analyse humaine judicieuse.
Le Latium est une petite plaine volcanique alors marécageuse, et infestée par le paludisme.
Mais c’est aussi un carrefour naturel au centre de la Péninsule.
Le Tibre a été utilisé de bonne heure pour les échanges commerciaux.
Stèle dédiée à Romulus qui célèbre son épopée (Musée de la civilisation romaine, Rome). © dinosoria.com . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
La tradition conservée par les Annales romaines veut que sept rois seulement aient régné sur l’Urbs. De 753 à 509 avant notre ère, date de la fondation de la République, cela fait une moyenne de règne très élevée, surtout pour l’époque.
Cette liste est évidemment incomplète. L’empereur Claude, historien à ses heures, en avait relevé les incohérences.
Une chose est certaine, ce sont les Étrusques qui ont transformé la série de villages en ville. Ils en ont fait une des plus grandes cités étrusques de l’époque, avec son Forum, son centre politique, religieux et commercial.
Surgie du néant en à peine quelques décennies, la brillante culture étrusque intrigue toujours les chercheurs. L’origine de ce peuple est indéfinissable.
Sa langue, encore incomprise, ne s’apparente à aucun dialecte connu, antique ou actuel.
Les Étrusques restent pour nous ce peuple mystérieux auquel les Romains prêtaient des pouvoirs magiques et divinatoires.
Les découvertes archéologiques
La date de la fondation de la ville est probablement exacte : des fonds de cabanes trouvés sur une des croupes du Palatin, le Germal, ont été datés, d’après les céramiques, du VIIIe siècle avant notre ère.
Ces cabanes sont le signe d’un premier établissement humain même si Rome n’était à cette époque qu’un village.
Urne funéraire en forme de cabane. © dinosoria.com
Au début du XXe siècle, les fouilles archéologiques ont commencé à mettre au jour les plus anciens vestiges. Sous le Forum, une nécropole exista d’abord.
Au VIIIe siècle, on y plaçait les cendres des morts dans des urnes en forme de cabane.
Longtemps ainsi, la population a dû habiter les hauteurs.
La légende et les données archéologiques s’accordent donc pour situer dans les années 750 les premiers établissements romains.
Jusqu’au VIe siècle, « Rome » n’est probablement rien d’autre qu’un ensemble de villages de pasteurs répartis sur les collines.
Urne funéraire retrouvée sur le Capitole (VIIIe siècle avant notre ère. Musée du Forum, Rome). © dinosoria.com
En 1988, les traces d’une enceinte primitive, datée du milieu du VIIIe siècle, ont été retrouvées. Certains aujourd’hui n’excluent pas la possibilité de prouver l’historicité de Romulus.
Re: Religion et Religions
Danger des sectes
Église de scientologie, siège de Waco qui s'achève dans un bain de sang, suicide collectif des adeptes du temple solaire: quels dangers représentent les sectes pour l'individu et la société ?
En 1977, pour la première fois en France, une secte était poursuivie pour escroquerie. En 1978, le suicide collectif de la secte de Jim Jones fait la une des journaux. En 1993, le siège de Waco se termine par la mort tragique des adeptes de la secte des davidiens. En 1994, l’immolation collective des membres de la secte de l’Ordre du temple solaire, rappelle les dangers du fanatisme sectaire.
Autant d’exemples qui prouvent le danger pour l’individu de se faire piéger par l’attrait des sectes et de leurs gourous.
Ce qui est encore plus grave c’est que certaines déclarations menacent la démocratie et les droits de l’homme.
Il est donc impératif que les pouvoirs publics se montrent vigilants à l’égard des sectes.
Secte et liberté individuelle
Les sectes ont connu une nette augmentation depuis les années 1960. Ces groupements posent plusieurs problèmes.
En premier lieu, ils sont accusés par les familles d’exercer sur leurs enfants une fascination néfaste.
Il existe plusieurs associations de familles qui essayent de récupérer les jeunes pris dans cet engrenage.
Cependant, il est difficile d’aller à l’encontre de la liberté de choix d’individus majeurs. Certaines familles ont tenté d’enlever leurs enfants et se sont retrouvées sous le coup de la loi.
Pourtant, certaines sectes ont été compromises dans des trafics d’armes, des séquestrations, des escroqueries, des affaires de mœurs et jusqu’à des suicides collectifs et voire même des meurtres.
Adepte d'un groupe satanique. Aujourd'hui encore, des messes noires sont célébrées
Tous ces tragiques exemples ne peuvent que nous faire réfléchir. Doit-on, au nom de la liberté individuelle, accepter qu’un individu perde tout contrôle sur son existence ?
Doit-on, toujours au nom de la liberté individuelle, occulter le risque qui pèse sur cette personne ?
Tant qu’il n’y a pas de crime, il n’y a pas de délit. La simple intention ou éventualité qu’un délit puisse être commis n’a aucune valeur devant la loi.
Tout le problème des sectes est là. À ce jour, la législation, dans la plupart des pays, a beaucoup de mal à contrecarrer les méfaits de ces groupements soi-disant « religieux ».
Cependant, en France, depuis 1995, les groupements sectaires ont été soigneusement recensés. C’est le comportement des membres qui a été évalué afin de vérifier s’il ne portait pas atteinte aux droits de l’homme et à l’équilibre social.
La Commission parlementaire a dénombré environ 200 associations regroupant plus de 400 000 adeptes.
Parmi les sociétés les plus importantes, ont été répertoriées comme sectes :
Les sectes et l’argent
C’est une constante des sectes. Les adeptes sont vivement encouragés à se dépouiller de tous leurs biens matériels.
Par exemple, l’Église de scientologie fait très chèrement payer ses cours, ses stages ou les livres de son fondateur.
Il en est de même chez les raëliens dont le but est d’édifier une immense ambassade pour accueillir les extraterrestres, qui d’après le gourou Raël, ont créé la race humaine.
Soulignons également l’admirable réussite économique du révérend Moon de la secte du même nom.
D’une manière générale, les membres des sectes sont régulièrement sollicités pour ouvrir leur porte-monnaie.
L’Église de scientologie
En 1977, cette secte s’est retrouvée devant les tribunaux français accusée d’extorsions de fonds.
Véritable entreprise, la secte est accusée d’utiliser l’apparence d’une association religieuse afin d’extorquer de l’argent aux adhérents.
Face à ces accusations, les avocats de la secte ne nient pas la richesse du groupement. Mais, en s’appuyant sur le témoignage d’experts en psychiatrie, ils affirment que les responsables fournissent à leurs adeptes des services tangibles, faisant œuvre auprès d’eux de véritables psychothérapeutes.
Les défenseurs ne se privent pas de souligner que les poursuites vont à l’encontre de la liberté religieuse garantie par la loi.
Lors du verdict, la secte est reconnue coupable d’escroquerie. Les représentants en France sont condamnés à de lourdes amendes, assorties de peines de prison.
Un ancien adepte de la secte fait la grève de la faim pour dénoncer l'escroquerie dont il a été victime
Cependant, le procès en appel sera beaucoup plus clément. L’argument de tolérance religieuse sera cette fois retenu.
L’Église de scientologie poursuit aujourd’hui, à travers le monde, ses activités de conversion. Son fondateur, L.Ron Hubbard, décédé en 1986, a créé de toutes pièces une doctrine qui affirme que l’homme est un être immortel dont l’âme ne cesse de se réincarner.
S’inspirant du bouddhisme, suite à un parcours initiatique, les adeptes connaissent un état de béatitude.
Cette secte est reconnue comme religion aux États-Unis.
Des adeptes d'une secte s’immolent par le feu
Le 19 avril 1993, la ferme-forteresse de Waco dans le Texas fait l’objet d’un siège par les autorités américaines.
Là, se sont retranchés depuis 7 semaines David Koresh et 95 de ses disciples.
La secte des davidiens réunit quelques milliers d’adeptes aux États-Unis. Elle fait partie de ces sectes qui prédisent que la fin des temps approche.
Ces sectes réunissent généralement des personnes à l’équilibre psychique précaire.
David Koresh, le gourou, se présente comme l’ » Agneau » dont parle l’Apocalypse de saint Jean, celui qui ouvrira les « Sept Sceaux », déclenchant la fin du monde.
Outre le fait que Koresh a un droit sexuel sans limite sur ses adeptes féminins, les membres subissent une préparation paramilitaire.
C’est à cause de cet aspect militaire que se produit le drame.
En effet, la vaste ferme a été transformée en bunker et contient une extraordinaire quantité d’armes.
Quand les agents fédéraux se présentent à la ferme, ils sont accueillis par des rafales de mitraillettes, tuant quatre policiers.
Le FBI entreprend alors le siège de la ferme.
Après de nombreuses tentatives de négociation et des méthodes psychologiques assez discutables, le FBI passe à l’offensive le 19 avril.
Un char ouvre des brèches dans les murs, des gaz lacrymogènes sont lancés, mais en quelques minutes les bâtiments sont en feu.
88 davidiens, dont le gourou lui-même, périssent dans l’incendie.
D’après les autorités, les gaz ne pouvaient pas provoquer un incendie. Ce dernier aurait été allumé de l’intérieur.
17 enfants figurent parmi les victimes et l’opinion publique s’indigne. N’aurait-il pas mieux valu poursuivre le siège de Waco ? , titre le New York Times.
Les médias sont montrés du doigt. 24 h sur 24 durant tout le siège, les télévisions fournissent le spectacle en direct.
Des images d’une violence insoutenable sont diffusées telles les torches vivantes que sont devenus les davidiens.
Ce voyeurisme morbide a certainement dû faire monter l’audimat.
Le « suicide collectif » du temple solaire
Le 5 octobre 1994, les restes de 48 membres de cette secte sont découverts dans les décombres de deux maisons incendiées, en Suisse. 5 autres seront découverts au Canada.
C’est en 1984 que Luc Jouret fonde la secte du Temple solaire. C’est ainsi que commence, avec l’aide de Joseph di Mambro, une incroyable entreprise d’intoxication et d’extorsions de fonds.
On se demande comment Luc Jouret a pu influencer tant de gens. Cette secte qui mélange religion, ésotérisme et apocalypse est plus qu’obscure quant à ses objectifs. Le gourou tient des propos incohérents.
Ainsi, il écrit dans l’une de ses dernières lettres :
« Selon un décret de la Grande Loge blanche de Sirius, nous avons fermé et fait éclater volontairement tous les sanctuaires des maisons secrètes afin qu’elles ne soient pas profanées par des imposteurs et des ignorants. »
Au milieu des décombres, sont découverts des médicaments et des douilles de 22 long riffle. De nombreux adeptes ont une balle dans la tête, d’autres ont les mains liées derrière le dos.
Ce suicide collectif ressemble plutôt à une exécution en masse. Les responsables, eux-mêmes, se sont suicidés après avoir assassiné les adeptes.
Le plus incompréhensible c’est que les survivants de la secte qui étaient absents ont continué à croire que leurs camarades n’étaient pas morts, mais avaient « réussi le grand départ ».
Crédulité ou angoisse ?
Le phénomène sectaire est très ancien et déjà présent dès les premiers siècles du christianisme.
Pourquoi ce phénomène a-t-il connu une recrudescence dans la seconde moitié du 20e siècle ?
Certains y voient la conséquence de l’affaiblissement des grandes religions. Ne doit-on pas plutôt y voir un cri d’angoisse face à la déshumanisation de notre société moderne ? Insécurité sociale, chômage, absence d’espoir ne sont certainement pas étrangers à cet accroissement soudain.
À l’inverse des représentants des religions constituées et des dirigeants politiques, les gourous savent offrir aux adeptes le réconfort et une explication rassurante sur le devenir de chacun.
Contrairement à ce que l’on peut croire, les adeptes des sectes ont un très bon niveau scolaire et souvent une excellente situation. Ils n’ont rien à priori d’illuminés.
C’est d’ailleurs bien ce qui rend ces sectes d’autant plus dangereuses.
Église de scientologie, siège de Waco qui s'achève dans un bain de sang, suicide collectif des adeptes du temple solaire: quels dangers représentent les sectes pour l'individu et la société ?
En 1977, pour la première fois en France, une secte était poursuivie pour escroquerie. En 1978, le suicide collectif de la secte de Jim Jones fait la une des journaux. En 1993, le siège de Waco se termine par la mort tragique des adeptes de la secte des davidiens. En 1994, l’immolation collective des membres de la secte de l’Ordre du temple solaire, rappelle les dangers du fanatisme sectaire.
Autant d’exemples qui prouvent le danger pour l’individu de se faire piéger par l’attrait des sectes et de leurs gourous.
Ce qui est encore plus grave c’est que certaines déclarations menacent la démocratie et les droits de l’homme.
Il est donc impératif que les pouvoirs publics se montrent vigilants à l’égard des sectes.
Secte et liberté individuelle
Les sectes ont connu une nette augmentation depuis les années 1960. Ces groupements posent plusieurs problèmes.
En premier lieu, ils sont accusés par les familles d’exercer sur leurs enfants une fascination néfaste.
Il existe plusieurs associations de familles qui essayent de récupérer les jeunes pris dans cet engrenage.
Cependant, il est difficile d’aller à l’encontre de la liberté de choix d’individus majeurs. Certaines familles ont tenté d’enlever leurs enfants et se sont retrouvées sous le coup de la loi.
Pourtant, certaines sectes ont été compromises dans des trafics d’armes, des séquestrations, des escroqueries, des affaires de mœurs et jusqu’à des suicides collectifs et voire même des meurtres.
Adepte d'un groupe satanique. Aujourd'hui encore, des messes noires sont célébrées
Tous ces tragiques exemples ne peuvent que nous faire réfléchir. Doit-on, au nom de la liberté individuelle, accepter qu’un individu perde tout contrôle sur son existence ?
Doit-on, toujours au nom de la liberté individuelle, occulter le risque qui pèse sur cette personne ?
Tant qu’il n’y a pas de crime, il n’y a pas de délit. La simple intention ou éventualité qu’un délit puisse être commis n’a aucune valeur devant la loi.
Tout le problème des sectes est là. À ce jour, la législation, dans la plupart des pays, a beaucoup de mal à contrecarrer les méfaits de ces groupements soi-disant « religieux ».
Cependant, en France, depuis 1995, les groupements sectaires ont été soigneusement recensés. C’est le comportement des membres qui a été évalué afin de vérifier s’il ne portait pas atteinte aux droits de l’homme et à l’équilibre social.
La Commission parlementaire a dénombré environ 200 associations regroupant plus de 400 000 adeptes.
Parmi les sociétés les plus importantes, ont été répertoriées comme sectes :
- Les Chevaliers du Lotus d’or (Mandarom)
- L’Église de scientologie de Paris
- Le mouvement raëlien français
- Les Témoins de Jéhovah
Les sectes et l’argent
C’est une constante des sectes. Les adeptes sont vivement encouragés à se dépouiller de tous leurs biens matériels.
Par exemple, l’Église de scientologie fait très chèrement payer ses cours, ses stages ou les livres de son fondateur.
Il en est de même chez les raëliens dont le but est d’édifier une immense ambassade pour accueillir les extraterrestres, qui d’après le gourou Raël, ont créé la race humaine.
Soulignons également l’admirable réussite économique du révérend Moon de la secte du même nom.
D’une manière générale, les membres des sectes sont régulièrement sollicités pour ouvrir leur porte-monnaie.
L’Église de scientologie
En 1977, cette secte s’est retrouvée devant les tribunaux français accusée d’extorsions de fonds.
Véritable entreprise, la secte est accusée d’utiliser l’apparence d’une association religieuse afin d’extorquer de l’argent aux adhérents.
Face à ces accusations, les avocats de la secte ne nient pas la richesse du groupement. Mais, en s’appuyant sur le témoignage d’experts en psychiatrie, ils affirment que les responsables fournissent à leurs adeptes des services tangibles, faisant œuvre auprès d’eux de véritables psychothérapeutes.
Les défenseurs ne se privent pas de souligner que les poursuites vont à l’encontre de la liberté religieuse garantie par la loi.
Lors du verdict, la secte est reconnue coupable d’escroquerie. Les représentants en France sont condamnés à de lourdes amendes, assorties de peines de prison.
Un ancien adepte de la secte fait la grève de la faim pour dénoncer l'escroquerie dont il a été victime
Cependant, le procès en appel sera beaucoup plus clément. L’argument de tolérance religieuse sera cette fois retenu.
L’Église de scientologie poursuit aujourd’hui, à travers le monde, ses activités de conversion. Son fondateur, L.Ron Hubbard, décédé en 1986, a créé de toutes pièces une doctrine qui affirme que l’homme est un être immortel dont l’âme ne cesse de se réincarner.
S’inspirant du bouddhisme, suite à un parcours initiatique, les adeptes connaissent un état de béatitude.
Cette secte est reconnue comme religion aux États-Unis.
Des adeptes d'une secte s’immolent par le feu
Le 19 avril 1993, la ferme-forteresse de Waco dans le Texas fait l’objet d’un siège par les autorités américaines.
Là, se sont retranchés depuis 7 semaines David Koresh et 95 de ses disciples.
La secte des davidiens réunit quelques milliers d’adeptes aux États-Unis. Elle fait partie de ces sectes qui prédisent que la fin des temps approche.
Ces sectes réunissent généralement des personnes à l’équilibre psychique précaire.
David Koresh, le gourou, se présente comme l’ » Agneau » dont parle l’Apocalypse de saint Jean, celui qui ouvrira les « Sept Sceaux », déclenchant la fin du monde.
Outre le fait que Koresh a un droit sexuel sans limite sur ses adeptes féminins, les membres subissent une préparation paramilitaire.
C’est à cause de cet aspect militaire que se produit le drame.
En effet, la vaste ferme a été transformée en bunker et contient une extraordinaire quantité d’armes.
Quand les agents fédéraux se présentent à la ferme, ils sont accueillis par des rafales de mitraillettes, tuant quatre policiers.
Le FBI entreprend alors le siège de la ferme.
Après de nombreuses tentatives de négociation et des méthodes psychologiques assez discutables, le FBI passe à l’offensive le 19 avril.
Un char ouvre des brèches dans les murs, des gaz lacrymogènes sont lancés, mais en quelques minutes les bâtiments sont en feu.
Ferme de Waco en feu (Prise d'assaut diffusée sur les chaînes américaines)
88 davidiens, dont le gourou lui-même, périssent dans l’incendie.
D’après les autorités, les gaz ne pouvaient pas provoquer un incendie. Ce dernier aurait été allumé de l’intérieur.
17 enfants figurent parmi les victimes et l’opinion publique s’indigne. N’aurait-il pas mieux valu poursuivre le siège de Waco ? , titre le New York Times.
Les médias sont montrés du doigt. 24 h sur 24 durant tout le siège, les télévisions fournissent le spectacle en direct.
Des images d’une violence insoutenable sont diffusées telles les torches vivantes que sont devenus les davidiens.
Ce voyeurisme morbide a certainement dû faire monter l’audimat.
Le « suicide collectif » du temple solaire
Le 5 octobre 1994, les restes de 48 membres de cette secte sont découverts dans les décombres de deux maisons incendiées, en Suisse. 5 autres seront découverts au Canada.
C’est en 1984 que Luc Jouret fonde la secte du Temple solaire. C’est ainsi que commence, avec l’aide de Joseph di Mambro, une incroyable entreprise d’intoxication et d’extorsions de fonds.
On se demande comment Luc Jouret a pu influencer tant de gens. Cette secte qui mélange religion, ésotérisme et apocalypse est plus qu’obscure quant à ses objectifs. Le gourou tient des propos incohérents.
Ainsi, il écrit dans l’une de ses dernières lettres :
« Selon un décret de la Grande Loge blanche de Sirius, nous avons fermé et fait éclater volontairement tous les sanctuaires des maisons secrètes afin qu’elles ne soient pas profanées par des imposteurs et des ignorants. »
Emblème de l'ordre du Temple solaire
Au milieu des décombres, sont découverts des médicaments et des douilles de 22 long riffle. De nombreux adeptes ont une balle dans la tête, d’autres ont les mains liées derrière le dos.
Ce suicide collectif ressemble plutôt à une exécution en masse. Les responsables, eux-mêmes, se sont suicidés après avoir assassiné les adeptes.
Le plus incompréhensible c’est que les survivants de la secte qui étaient absents ont continué à croire que leurs camarades n’étaient pas morts, mais avaient « réussi le grand départ ».
Crédulité ou angoisse ?
Le phénomène sectaire est très ancien et déjà présent dès les premiers siècles du christianisme.
Pourquoi ce phénomène a-t-il connu une recrudescence dans la seconde moitié du 20e siècle ?
Certains y voient la conséquence de l’affaiblissement des grandes religions. Ne doit-on pas plutôt y voir un cri d’angoisse face à la déshumanisation de notre société moderne ? Insécurité sociale, chômage, absence d’espoir ne sont certainement pas étrangers à cet accroissement soudain.
À l’inverse des représentants des religions constituées et des dirigeants politiques, les gourous savent offrir aux adeptes le réconfort et une explication rassurante sur le devenir de chacun.
Contrairement à ce que l’on peut croire, les adeptes des sectes ont un très bon niveau scolaire et souvent une excellente situation. Ils n’ont rien à priori d’illuminés.
C’est d’ailleurs bien ce qui rend ces sectes d’autant plus dangereuses.
Page 6 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Sujets similaires
» Forum Religion -Tout sur les religions
» Les "religions" Antichrist
» Religions comparées
» Les Religions de Satan
» Les religions de Babylone
» Les "religions" Antichrist
» Religions comparées
» Les Religions de Satan
» Les religions de Babylone
Forum Religion : Le Forum des Religions Pluriel :: ○ Babylone la Grande :: Babylone :: Points Communs & Idolâtrie
Page 6 sur 7
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum