Religion et Religions
Forum Religion : Le Forum des Religions Pluriel :: ○ Babylone la Grande :: Babylone :: Points Communs & Idolâtrie
Page 5 sur 7
Page 5 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Religion et Religions
Rappel du premier message :
Religions monothéistes
Une des premières caractéristiques qui font d'un groupe humain une religion, c'est le fait qu'il fonctionne à la manière d'une communauté. Le judaïsme a, depuis les origines, conscience de former le peuple de l'Alliance avec le Dieu unique.
Les premiers chrétiens se présentaient comme « n'ayant qu'un cœur et qu'une âme » et comme formant une « Église » (du grec ekklêsia, assemblée).
Les musulmans, depuis Mahomet, se proclament unis dans l'immense fraternité de l'umma. Dès l'origine du bouddhisme, le noyau monastique des premiers disciples du fondateur prit le nom de « communauté » (sangha).
Souvent, l'unité du groupe religieux est garantie ou exprimée par l'autorité d'un chef suprême : le pape pour les catholiques romains ; le patriarche de Constantinople pour les chrétiens d'Orient qu'on appelle « orthodoxes » ; le dalaï-lama pour les bouddhistes du Tibet ; le calife pour les musulmans à certaines périodes de leur histoire ; le grand maître céleste pour le taoïsme chinois.
Par ailleurs, la cohésion ou l'unité intérieure de beaucoup de religions repose sur la référence constante qu'elles font à leur fondateur. Celui-ci peut être un prophète, un messie, une personne divine qui se fait homme ou tout simplement un sage possédant un rayonnement exceptionnel.
De plus, beaucoup de religions se réfèrent à des textes sacrés, ou elles trouvent leurs lois et leurs principes fondamentaux : ainsi, l'Avesta pour les mazdéens, la Bible pour les juifs et les chrétiens, le Coran pour les musulmans.
Religion et Religions
Religions monothéistes
Une des premières caractéristiques qui font d'un groupe humain une religion, c'est le fait qu'il fonctionne à la manière d'une communauté. Le judaïsme a, depuis les origines, conscience de former le peuple de l'Alliance avec le Dieu unique.
Les premiers chrétiens se présentaient comme « n'ayant qu'un cœur et qu'une âme » et comme formant une « Église » (du grec ekklêsia, assemblée).
Les musulmans, depuis Mahomet, se proclament unis dans l'immense fraternité de l'umma. Dès l'origine du bouddhisme, le noyau monastique des premiers disciples du fondateur prit le nom de « communauté » (sangha).
Souvent, l'unité du groupe religieux est garantie ou exprimée par l'autorité d'un chef suprême : le pape pour les catholiques romains ; le patriarche de Constantinople pour les chrétiens d'Orient qu'on appelle « orthodoxes » ; le dalaï-lama pour les bouddhistes du Tibet ; le calife pour les musulmans à certaines périodes de leur histoire ; le grand maître céleste pour le taoïsme chinois.
Par ailleurs, la cohésion ou l'unité intérieure de beaucoup de religions repose sur la référence constante qu'elles font à leur fondateur. Celui-ci peut être un prophète, un messie, une personne divine qui se fait homme ou tout simplement un sage possédant un rayonnement exceptionnel.
De plus, beaucoup de religions se réfèrent à des textes sacrés, ou elles trouvent leurs lois et leurs principes fondamentaux : ainsi, l'Avesta pour les mazdéens, la Bible pour les juifs et les chrétiens, le Coran pour les musulmans.
Re: Religion et Religions
Licorne
Guillaume le Clerc de Normandie rapporte au sujet de la licorne : « Elle est une bête très cruelle qui a le corps grand et gros, en façon d’un cheval ; sa défense est une corne grande et longue de demi-toise, si pointue et si dure qu’il n’est rien qui, par elle, n’en soit percé… »
L’image moderne de la licorne est bien différente. Cette créature mythologique, à l’apparence d’un cheval, est porteuse d’un message divin.
A ce titre, la licorne devient un animal prophétique.
Licorne vient du latin unicornus soit une corne (en anglais: unicorn).
La licorne dans les mythes
La licorne médiévale est un symbole de puissance ; cette dernière s’exprime essentiellement par l’unique corne indestructible.
Elle symbolise également le faste et la pureté.
Créature mystérieuse, elle a l’apparence d’un cheval, barbue comme un bouc, avec une queue de lion, des sabots fendus et bien sûr une seule corne sur son front.
Cette description nous est parvenue depuis la Grèce antique.
Le Dominiquin, Jeune fille et licorne, Fresque, 1604 – 1605, Palais Farnèse, Rome. [ltr](Crédit photo)[/ltr]
Dans l’iconographie chrétienne, la licorne représente la Vierge, pure, qui ne peut être fécondée que par l’Esprit Saint.
Ce symbolysme explique que le mythe médiéval rapporte qu’une licorne ne peut être capturée que par une pucelle.
Quand une licorne aperçoit une vierge, elle reste sans défense, recourbe sa tête et s’endort. C’est donc une incarnation du Christ.
Lion et Licorne. Dominion Astrophysical Observatory, Ottawa. By[ltr]jpctalbot[/ltr]
Li licorne est très présente dans la mythologie orientale. Dans la Chine ancienne, elle est l’emblème royal qui est garant de la justice et frappe les coupables de sa corne.
Le Chi lin, la licorne chinoise, possède un corps d’antilope, une queue de bœuf et une longue corne de plus de 3 m.
Elle symbolise le pouvoir et la sagesse. Elle est annonciatrice de chance et annonce la naissance ou la disparition des êtres exceptionnels comme les souverains.
Il est dit que peu avant le décès du premier de Chine, Huang Di, une licorne a parcouru en silence le palais royal.
Licorne. (King's College chapel. 17e. s. By [ltr]Lawrence OP[/ltr]
En Extrême-Orient, la danse de la licorne est une fête de la mi-automne. Mais, l’animal est apparenté au dragon qui est un autre symbole royal et particulièrement le maître de la pluie. Ce rapprochement peut s’expliquer par le fait que la licorne est née au sein des nuages annonciateurs de pluie et qu’elle combat avec courage le Soleil, cause des sécheresses.
Au Japon, la licorne est le Kirin ou le Sin-you. Les deux symboles sont très différents. Le Kirin est doux tandis que le Sin-you est féroce. On le représente d’ailleurs avec une imposante crinière de lion afin de souligner sa puissance.
Il symbolise lui aussi la justice et décide la culpabilité ou de l’innocence d’un accusé. En cas de culpabilité, le Sin-you transperce le cœur du condamné de sa corne.
La dualité des licornes apparaît également sur plusieurs œuvres d’art. Y figurent deux licornes qui s’affrontent. Il s’agit peut-être de la représentation d’un conflit intérieur entre la nécessité de conserver sa virginité pour rester pur et la nécessité de fécondité pour pouvoir enfanter.
La licorne dans l’histoire
Dans la Grèce et la Rome antiques, la licorne était un animal réel. Plusieurs historiens tels Ctésias (IVe.siècle avant notre ère) ou Pline l’Ancien, en ont fait une description.
L’animal est très agile, avec un corps d’onagre ou de cheval et une queue de sanglier. La corne est longue de couleur blanche ou noire.
C’est un animal bénéfique qui protège contre les empoisonnements et les dangers.
Licorne. By [ltr]Crabchick[/ltr]. Bristol Council House
Au XVe siècle, la licorne fait son apparition avec le lion sur les armoiries royales du Royaume Uni.
Le lion représente l’Angleterre et la licorne, l’Ecosse. L’agressivité du lion souhaite imposer ses convictions au reste du monde, par la force, tandis que la douceur de la licorne, symbolise le désir de faire évoluer de façon harmonique l’ordre mondial, par le dialogue et la compréhension de l’autre.
Armoiries de l'Écosse. By [ltr]Chabacano[/ltr] .[ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
En Chine, la licorne est liée à la naissance et à la mort de Confucius (v. 551-479 avant notre ère).
La mère de Confucius était en pèlerinage afin de prier pour que vienne au monde un enfant. Un Chi lin apparut alors et déposa dans le creux de sa main une tablette de jade prédisant la naissance « d’un roi sans trône ».
Effectivement, Confucius n’a jamais été souverain mais a influencé la culture chinoise bien plus que n’importe quel monarque.
Peu avant sa mort, des chasseurs abattirent un Chi lin. Cette nouvelle intervint alors que Confucius était en train de rédiger ses Annales du printemps et de l’automne.
Confucius ne termina pas ses annales et mourut paisiblement, en sanglotant sur la mort de la licorne.
La licorne et les tapisseries
Au Moyen Age, on assiste à une réinterprétation du symbolisme de la licorne. En effet, les poètes assimilent cette créature à l’amour courtois.
Le chevalier devient la licorne fascinée par la pucelle soit la dame qui occupe son esprit et son cœur.
Parmi les tapisseries les plus célèbres, on trouve les six tapisseries de La Dame à la licorne, tissées vers 1460. Elles sont exposées au Musée National du Moyen Age (Musée de Cluny) de Paris.
Les cinq premiers panneaux illustrent les sens humains : le miroir réfléchissant l’image de la licorne correspond à la vue ; l’orgue correspond à l’ouïe; les confiseries illustrent le goût ; la couronne de fleurs tressée par la dame correspond à l’odorat ; enfin, pour le toucher, elle caresse la corne de la licorne.
La Dame à la licorne. Symbole du sens de la vue. [ltr]Crédit photo[/ltr]
Dans la dernière tapisserie, la dame se dépouille de ses bijoux et semble être sur le point d’être absorbée par la tente.
Cette scène symbolise peut être la présence divine. Une inscription surmonte la tente »A mon seul désir »
La jeune femme place ses bijoux dans une boîte ornée qui se trouve à l’entrée de la tente.
On ressent un sentiment d’abandon des biens matériels au profit d’une réalisation spirituelle. La jeune femme renonce au désir et à la passion, symbolisés par les cinq sens, pour se consacrer au Divin.
La Dame à la licorne. A mon seul désir. [ltr]Crédit photo[/ltr]
L’autre série de sept tapisseries célèbres consacrée à la licorne est celle intitulée La Chasse à la licorne, réalisée entre 1495 et 1505.
Elle est exposée au Metropolitan Museum de New York.
La Chasse à la licorne. [ltr]crédit photo[/ltr]
On peut y voir notamment une licorne qui se défend farouchement face aux chasseurs et leurs chiens mais finit par succomber. Mais, elle reprend vie tel le Christ qui ressuscite.
Re: Religion et Religions
Minotaure
Le Minotaure « taureau de Minos » est un monstre assez hideux à tête de taureau et au corps d’homme. Le Minotaure est né des amours de la reine de Crète Pasiphaé et d’un taureau blanc que le roi Minos n’avait pas sacrifié à Poséidon
Quand le monstre naquit, le roi fut horrifié et souhaita cacher la créature. Il fit donc construire par Dédale un palais aux couloirs enchevêtrés, le Labyrinthe.
Statue d'un Minotaure. (Musée national d'archéologie d'Athènes). By [ltr]Tilemahos Efthimiadis[/ltr]
Tous les neuf ans, Athènes qui avait perdu la guerre, devait livrer sept jeunes filles et sept jeunes hommes car le Minotaure se nourrissait de chair humaine.
Thésée et le Minotaure. By [ltr]sneakerdog[/ltr]
Mais, Thésée, le héros, mit fin à cette horrible pratique. Minos avait promis qu’il libérerait les Athéniens si l’un des leurs parvenait à tuer le Minotaure.
Thésée se fait alors aider par Ariane, la fille de Minos. En effet, elle lui confie une pelote de fil qu’il doit accrocher à l’entrée du Labyrinthe.
Après avoir tué le Minotaure, il n’a plus qu’à rembobiner la pelote pour trouver la sortie.
Thésée tuant le Minotaure. By [ltr]Marshall Astor[/ltr] - Food Pornographer
Thésée ne se montre pas très reconnaissant puisqu’il abandonne Ariane sur l’île de Naxos sur le chemin du retour.
Représentation moderne du Minotaure. By [ltr]Celebdu[/ltr]
On pense que la naissance du Minotaure est liée au culte du taureau qui a existé en Crète entre 2000 et 1400 avant notre ère.
Re: Religion et Religions
Satyre
Encore un symbole qui est resté vivace au fil du temps. Aujourd’hui, un satyre désigne un individu qui se livre sur la voie publique à des manifestations exhibitionnistes, à des attentats contre la pudeur.
Dans la mythologie grecque, un satyre est un être sauvage vivant dans les forêts, et qui fait partie, avec les Ménades, du cortège de Dionysos, le dieu du vin et de la végétation.
Les satyres étaient des créatures d'une sensualité débordante, au comportement souvent peu recommandable. De petite taille, couverts de poils, ils sont souvent représentés dotés de traits d'animaux: parfois avec des pattes et des sabots de cheval (comme chez les Centaures), et fréquemment avec des pattes et des cornes de bouc, ce qui les fait ressembler au dieu Pan, lui aussi personnage à la sensualité exubérante.
L'occupation favorite du satyre est de poursuivre les jolies nymphes qui peuplent la nature.
Mosaïque représentant un Satyre. By [ltr]Kaeru[/ltr]
Démons champêtres, en permanente érection, les satyres poursuivent de leur assiduité nymphes et mortels.
Satyres dans une procession de Dionysos. British Museum. By [ltr]ForsterFoto[/ltr]
Le géniteur des satyres est Silène, fils de Pan (ou d’Hermès). C’est un vieillard parfois représenté avec des oreilles et une queue de cheval, monté sur un âne.
Souvent ivre, il est cependant réputé pour être plein de sagesse.
Statue d'un Satyre grec. By [ltr]Grant Mitchell[/ltr]
Les Dionysies, la plus grande des fêtes célébrées à Athènes en l'honneur de Dionysos, étaient l'occasion d'aller au théâtre. Les satyres y étaient présentés comme des sortes de clowns, dans des pièces dites « satyriques » (des satires), mi-pathétiques, mi-comiques, qu'on intercalait entre les tragédies.
Ces pièces satyriques venaient conclure les trois tragédies habituellement représentées.
Re: Religion et Religions
Serpent arc-en-ciel. Ngalyod
En Australie et en Nouvelle-Zélande, il existe plusieurs types de dragons. Ces dragons sont des créatures qui vivent souvent près de l’eau. Le Serpent arc-en-ciel baptisé Ngalyod est l’un de ces serpents-dragons vénérés depuis plus de 10 000 ans par les Aborigènes.
Le symbolisme de ce dragon est assez proche de celui du dragon chinois qui est associé au tonnerre et à la pluie.
Portrait du serpent arc-en-ciel
Généralement, le dragon démoniaque est associé au serpent. Vaincre des dragons ou des serpents symbolise la victoire du Christ sur le Mal.
En Australie, le serpent arc-en-ciel est beaucoup plus ambivalent.
Il existe plusieurs représentations du serpent arc-en-ciel sur les parois des grottes situées dans la Terre d’Arnhem (Territoire du Nord).
Certaines peintures remontent à environ 10 000 ans. Cette créature mythique est donc vénérée depuis fort longtemps.
Peintures rupestres de la Terre d’Arnhem. By [ltr]flip.01[/ltr]
Ce serpent-dragon porte plusieurs noms : Kurreah, Andrenjinyi, Yingarna ou Ngalyod
Ngalyod est le créateur de Kunwinjku situé sur la Terre d’Arnhem.
Ce serpent-dragon est constitué de plusieurs éléments d’animaux :
- Tête de kangourou ou de cheval ou de bœuf notamment
- Très long corps d’un serpent orné de plantes aquatiques et d’une plante tropicale (l’igname)
- Queue qui ressemble à celle d’un crocodile
Symbolisme
Dans la mythologie australienne, le serpent –arc-en-ciel est le Créateur du monde et de toutes les créatures qui l’habitent.
Selon les tribus, il est plus ou moins malveillant ou bienveillant. Il n’est ni masculin, ni féminin.
Ngalyod est le premier enfant de Yingarna, la Mère. Mais bien que Mère, elle est androgyne comme ses enfants.
Ngalyod est un serpent-dragon qui fait naître des sources et est lié à la production de la pluie. Il est donc le symbole de la fertilité.
Serpent-arc-en-ciel dans une grotte de la Terre d'Arnhem. By [ltr]iansand[/ltr]
Mais, il est également responsable des tempêtes et des inondations. Sa colère se manifeste quand l’homme viole les lois de la nature.
Le serpent arc-en-ciel engloutit alors ces hommes et recrachent leurs os qui sont instantanément transformés en pierre.
Le serpent-dragon est à ce titre associé à la terre. Symbole de la pluie céleste, il féconde la terre.
Il symbolise également les rythmes naturels, les rythmes de la vie ; cette association se retrouve dans la mythologie chinoise.
Lors des cérémonies et des rituels, on vénère d’une part Ngalyod, le mâle qui est le transformateur de la terre et d’autre part, Yingarna, la Mère, la version féminine et complémentaire de Ngalyod.
Re: Religion et Religions
Le Sphinx
Créature ailée possédant un corps de lion surmonté d'une tête et d'un buste de femme, le Sphinx était la fille d'Échidna et du monstre Typhon. La déesse Héra l'envoya à Thèbes pour punir le roi de la cité, Laïos, qui avait enfreint les lois de la nature en aimant le jeune Chrysippe, fils du roi Pélops. Dans d'autres récits, ce serait Apollon ou Dionysos qui l'aurait envoyé à Thèbes.
L'énigme du Sphinx
Le Sphinx arrêtait les voyageurs dans des lieux déserts, à l'extérieur de la ville, leur posant cette énigme qu'elle tenait des Muses «Quel est l'animal qui, le matin, marche à quatre pattes, sur deux à midi, et sur trois le soir ? »
Oedipe face au Sphinx. By [ltr]Litmuse[/ltr].([ltr]Site de l'auteur[/ltr])
Le Sphinx « l'étrangleur » (une controverse règne sur la signification du mot) tuait et dévorait tous ceux qui s'avéraient incapables de répondre à la question. Beaucoup connurent ce sort tragique, dont l'un des fils de Créon, devenu régent de la ville après la mort de son frère Laïos. Si bien que Créon finit par promettre le trône de Thèbes et la main de la reine Jocaste à quiconque débarrasserait la ville du monstre.
Peinture représentant le Sphinx. By [ltr]Antmoose[/ltr]
Œdipe et le Sphinx
Œdipe, le fils qui avait été autrefois abandonné par Laïos, résolut l'énigme sans difficulté. L'animal en question, dit-il au Sphinx, était l'homme: en effet, quand il est bébé, l'homme marche à quatre pattes; devenu plus grand, il marche sur ses deux jambes, et devenu vieux, il a besoin d'une canne qui lui sert de troisième jambe. Quand il entendit la réponse, le Sphinx se jeta du haut d'une falaise et s'écrasa au sol.
Le Sphinx symbolise aujourd’hui la sagesse.
Sphinx de Gizeh. © dinosoria.com
Le Sphinx le plus connu est bien sur le [ltr]Sphinx de Gizeh[/ltr]. Le sphinx égyptien est représenté avec une tête d’homme mais il y a de nombreuses controverses sur cette tête qui serait celle du pharaon Khephren.
Selon certains, cette tête ne serait pas l’original.
Une chose est sure, le Sphinx est l’un des monstres mythiques les plus anciens.
Re: Religion et Religions
Comparatif entre les mythologies concernant la fin du monde
Les mythes du monde entier se ressemblent souvent sur des thèmes tels que la création du monde, les origines de l’humanité ou la fin du monde.
De nombreux chercheurs se sont intéressés aux mythes principalement parce qu’ils possèdent des points communs alors qu’il s’agit de cultures différentes et surtout distantes géographiquement.
Le mythe du déluge est l’une de ces histoires que l’on retrouve dans de nombreuses mythologies.
Le schéma conducteur est identique et cette coïncidence est assez troublante. On y parle d’un dieu ou de dieux mécontents des hommes qui détruisent le monde par une bonne inondation. Cependant, à chaque fois, il y a deux survivants qui permettent à l’humanité de repartir à zéro.
Pour illustrer ce comparatif, j’ai choisi sept mythologies : la mythologie égyptienne, grecque, nordique, babylonienne, chinoise et amérindienne.
Il est également intéressant de comparer ces mythologies propres aux religions polythéistes avec la mythologie biblique qui, bien que fondée sur un dieu unique, reprend largement le mythe du déluge.
La destruction du monde selon la mythologie égyptienne
Après la création du monde physique et de l’être humain, les dieux se multiplient et entretiennent des liens étroits, comparables à ceux des douze dieux de l’Olympe dans la mythologie grecque.
Cette fois encore, l’homme est devenu orgueilleux et pense qu’il est l’égal des dieux. Trop infatué de lui-même, il ignore les mises en garde et devient avare d’offrandes.
Rê, chef de tous les dieux, réunit ces derniers afin de décider d’une punition. Ils décident d’envoyer sur terre la déesse à tête de lionne, Sekhmet, qui symbolise la vigueur du soleil.
Ne craignant pas de tuer des hommes, Sekhmet se livre à un effroyable carnage et boit le sang de ses victimes.
Les dieux s’inquiètent de la fin proche de l’humanité mais n’arrivent pas à endiguer la fougue de cette déesse vengeresse.
Pour sauver ce qui peut encore l’être, ils inondent un champ d’un liquide rouge sang. Attiré par ce liquide, Sekhmet le boit jusqu’à la dernière goutte et s’effondre « saoulée » par cette boisson concoctée à base de bière.
Mais lorsqu’elle se réveille de son coma éthylique, l’humanité est sauvée et les hommes ont compris une leçon : ne jamais négliger les dieux.
Dans la mythologie égyptienne, le mythe du déluge est, si je peux dire, légèrement « aviné ». Cependant, les motifs de l’inondation sont les mêmes que pour les autres mythes : l’homme ne répond plus aux attentes de ceux qui les ont créés. C’est son orgueil qui le mène à une quasi-destruction.
La fin du monde selon la mythologie nordique
Pour les peuples nordiques, nul ne peut échapper à son destin. Le concept de Ragnarök (mort des dieux) est lié à cette idée.
La destruction du monde est donc inéluctable.
Ragnarök doit être annoncé par trois années de guerre suivies d’un terrible hiver de trois ans, sans été.
Un immense tremblement de terre brisera alors tous les liens. Fenrir le loup se retrouvera délivré de ses chaînes ainsi que son père Loki.
Jormungand, le serpent cosmique, provoquera un immense raz de marée qui inondera la terre entière.
Les eaux tourbillonnantes emporteront le bateau Naglfar rempli de géants.
Fenrir et Jormungand marcheront vers la plaine de Vigrid, lieu de l’ultime bataille, tous comme les dieux, conduits par Odin.
Odin sera tué par le loup Fenrir et Thor succombera à ses blessures après avoir tué le serpent cosmique, Jormungand.
A l’issue de ce combat final, des flammes, de la fumée et de la vapeur s’élèveront et le ciel s’obscurcira.
Les étoiles disparaîtront et la terre sombrera dans la mer.
Cependant, Ragnarök ne constituera pas la fin du monde. En effet, le monde ressurgira, vert et fertile et ce sera l’avènement d’un nouvel âge.
Le monde des humains sera repeuplé par deux personnes, Lif et Lifthrasir. L’homme bénéficiera donc d’un nouveau départ et le cycle pourra recommencer.
La mythologie nordique fait référence au déluge mais également à l’arche de Noé et au repeuplement de la terre grâce à un couple épargné par les dieux.
Le déluge selon la mythologie chinoise
Il existe quatre versions principales du mythe du déluge. Dans la première, le dieu-ouvrier Gong-Gong remue les eaux du monde entier à tel point qu’elles se précipitent contre la barrière du ciel.
Le mythe de la double catastrophe du feu et du déluge met en vedette la déesse Nugua, qui met un terme au désastre.
La version majeure narre comment le héros Yu maîtrise les eaux. Des créatures surnaturelles, le dragon aquatique et la tortue, l’aident dans sa mission.
Après avoir canalisé les flots, il partage le monde en neuf régions et devient ainsi le fondateur de la dynastie mythique des Hia, la première de l’âge d’or.
Si le mythe du déluge est omniprésent dans la fin du monde et sa renaissance, par contre, la mythologie chinoise ne fait pas référence à une punition divine, ni à un nouveau départ grâce à quelques survivants qui bénéficient de la faveur des dieux.
On retrouve bien par contre, cette notion du retour à l’ordre naturel après les catastrophes universelles ainsi que le concept de l’âge d’or.
Les mythes du déluge dans la mythologie amérindienne
Selon la mythologie du peuple cañari de l’Equateur, deux frères échappent à un déluge en se réfugiant en haut d’une montagne, l’Huacaynan.
Lorsque le niveau des eaux baisse, les deux frères doivent survivre. Un jour qu’ils rentrent sans avoir pu trouver la moindre nourriture, ils voient un repas dans leur hutte accompagné de chicha (bière de maïs).
Ce miracle se reproduit 10 jours d’affilée. Le frère aîné décide alors de se cacher pour savoir qui leur laisse cette nourriture.
Il voit alors deux aras préparer le repas. Les deux oiseaux ont des visages de femme. Ils essayent de les attraper mais les oiseaux s’envolent et ne reviennent plus pendant trois jours.
Le frère cadet se cache, à son tour, pour observer les curieux oiseaux. Alors que les oiseaux reviennent, il arrive à attrape le plus petit.
Cet étrange couple vit de nombreuses années ensemble et a six enfants.
Le mythe nous raconte que les Cañari descendent de ces enfants. La montagne, symbole de fertilité, est sacrée.
Ce mythe mélange les métaphores de l’humanité et du monde animal qui exprime un thème andin universel.
La mythologie andine et le panthéon incas particulièrement étaient gouvernés par de puissants dieux qui demeuraient au sommet de pics montagneux.
Ils envoyaient pluie, grêle, foudre ou sécheresse pour tourmenter les hommes. Le seul moyen d’apaiser leur colère était de leur faire des offrandes ou des sacrifices.
Le déluge dans la mythologie grecque
Il existe plusieurs versions du mythe de déluge chez les Grecs.
La version la plus aboutie du mythe du déluge nous vient du poète Ovide, un Romain qui a vécu au Ier siècle avant notre ère.
Selon ce mythe, Zeus descendit sur Terre pour vérifier si les hommes étaient encore contrôlables.
Il rendit visite au tyran Lycaon et se fit invité à dîner. Le peuple s’inclina devant ce dieu mais Lycaon ne lui voua aucune vénération.
Il tua un prisonnier de guerre, un homme du peuple des Molosses et le fit cuire. Il le servit comme repas à Zeus. Il se dit que si cet invité était un faux dieu, il ne remarquerait pas qu’il mangeait de la chair humaine.
Manque de chance pour lui, Zeus en vrai dieu désintégra aussitôt Lycaon et son palais puis retourna sur l’Olympe.
Très en colère, Zeus demanda à Poséidon, dieu de la Mer, de créer un gigantesque ras de marée pour submerger la Terre.
Poséidon créa donc un colossal orage et la pluie ne cessa de tomber pendant neuf jours et neuf nuits.
Ce déluge noya l’humanité tout entière.
Cependant, seul le sommet du mont Parnasse dépassait encore des eaux. Alors, Prométhée qui avait protégé sa famille dit à son fils Deucalion de construire une arche en bois, de la remplir de nourriture, puis d’y faire monter son épouse Pyrrha, la fille d’Epiméthée et de Pandore.
Le couple accosta au sommet du Parnasse. Enfin, les eaux se retirèrent et ils purent descendre pour se rendre jusqu’à un temple.
Là, ils entendirent une voix leur ordonner de se voiler la face et de jeter les os de leur mère derrière eux.
Cet acte aurait été un sacrilège. Le couple réfléchit, se disant qu’aucun dieu, ne pouvait exiger d’eux une telle chose.
Ils comprirent alors que leur mère était Gaïa, la Terre. Donc, ses « os » étaient des pierres. Ils jetèrent donc quelques pierres et celles-ci se transformèrent en hommes et en femmes qui purent repeupler la terre.
Il y a bien sûr, une ressemblance frappante entre le mythe grec et le mythe biblique.
Mythologie babylonienne : Le déluge de Ninive (11e tablette de l’épopée de Gilgamesh)
La Mésopotamie (Irak aujourd'hui) est la source de nombreux mythes qui comptent parmi les plus anciens que l’on connaisse.
Le récit est conté à Gilgamesh par le héros Utanapishtim. Les similitudes avec le déluge biblique sont frappantes.
L’épopée de Gilgamesh date de plus de 4 000 ans avant notre ère.
Utanapishtim, citoyen de la cité babylonienne de Shuruppak, reçoit un message secret du dieu Ea l'avertissant que les dieux sont sur le point de noyer la terre sous un déluge.
Ea ordonne à Utanapishtim de construire un bateau.
Sur le vaisseau terminé, Utanapishtim embarque de l'or et de l'argent, les membres de sa famille et un représentant de chaque espèce animale. À l'heure dite, les digues se rompent et la pluie tombe. La tempête est si terrible que même les dieux en sont effrayés.
Au septième jour, les eaux se retirent et Utanapishtim constate que son bateau s'est échoué. Il libère la colombe et l'hirondelle mais celles-ci reviennent au bateau. Seul le corbeau consent à s'installer sur la terre ferme. Utanapishtim fait débarquer sa famille et célèbre son salut par un sacrifice au cours duquel il verse des libations et brûle de l'encens.
Attirés par l'agréable senteur, les dieux se rassemblent autour d'Utanapishtim et de sa victime. Lorsque vient la déesse-mère, elle pleure la destruction de ses créatures et jure de ne jamais oublier. Elle accuse Enlil de la destruction presque totale de l'humanité. Enlil est furieux qu'une famille humaine ait réussi à échapper au déluge, mais Ea lui avoue qu'il a organisé lui-même le périple d'Utanapishtim.
Apaisé, Enlil bénit le héros et son épouse et leur accorde la vie éternelle.
La mythologie biblique et le déluge
Dieu voit que l’homme ne pense qu'au mal et se repent de l'avoir créé. II décide d'effacer de la surface de la Terre tous les hommes et les animaux. Seul Noé, homme juste et parfait, trouve grâce à ses yeux.
Dieu dit à Noé qu'il a résolu de faire périr tous les hommes en les soumettant à un déluge qui détruira tout sur la terre. II commande à Noé de construire une arche en bois de pin, d'y aménager des cellules et d'en enduire la coque de poix, puis il lui ordonne de monter à bord de l'arche en compagnie de sa femme, de ses fils, d'un couple d'animaux de chaque espèce, et d'assez de vivres pour les nourrir tous.
Noé fait ce que Dieu lui a commandé. Sept jours plus tard, les eaux du déluge s'abattent sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits. Les eaux soulèvent l'arche et submergent tout, tuant les créatures restées sur terre. Après quelque temps, Dieu se souvient de Noé et de l'arche. II ferme les sources de l'abîme et les écluses des cieux, et la pluie cesse de tomber. Lentement, les eaux se retirent de la terre.
Après quarante jours, Noé libère la colombe mais, ne trouvant aucun endroit pour se poser, elle revient sur l'arche. Après sept jours, il envoie à nouveau l'oiseau, qui revient le bec chargé d'un rameau d'olivier. Sept jours plus tard, Noé libère à nouveau la colombe, qui cette fois ne revient pas.
Noé comprend que la surface de la Terre a séché et Dieu lui commande de sortir de l'arche avec sa femme, ses fils et tous les animaux.
Noé construit un autel et sacrifie à Dieu plusieurs des bêtes pures et des oiseaux purs. Sentant une odeur agréable, Dieu décide de ne plus maudire la Terre pour le salut de l'homme car c'est dans le coeur de l'homme que réside le mal.
II bénit Noé et ses fils et décrète que les animaux doivent vivre dans la crainte de l'homme, puis il fait apparaître un arc-en-ciel dans le ciel.
Que doit-on en conclure ?
Il semble y avoir un mythe original qui s’est propagé à travers le monde. Les mythes expliquent souvent des phénomènes naturels qui ont réellement existé.
Ils symbolisent également l’anxiété et les peurs propres à l’homme.
Des mythologies aussi éloignées géographiquement que celles de la Grèce et du Japon comportent des similitudes. Pourquoi ?
Dans toutes les cultures, quatre grandes questions, sont posées et les mythes tentent de répondre aux interrogations des hommes :
Ces questions sont aujourd’hui traitées de manière scientifique mais le progrès est loin d’avoir résolu toutes ces énigmes.
On ne peut que penser que la coïncidence est étrange. Comment des cultures ont-elles pu posséder des mythes aussi ressemblants.
Il serait tentant de penser qu’un savoir universel réside dans la mémoire humaine ; savoir qui nous viendrait d’un lointain héritage.
Cette théorie nous ramène à une première humanité qui aurait disparu pour laisser un maigre héritage aux rares survivants.
Les esprits plus rationnels penchent tout simplement pour une communication orale d’un mythe du fait que l’homme, de tout temps, a toujours voyagé.
Avant l’invention de l’écriture, l’homme communiquait. Il y a-t-il eu emprunt de ces mythes qui sont venus se greffer sur les croyances locales ?
Quelles que soient nos convictions dans ce domaine, une question reste posée : d’où le mythe original provient-il ?
Les mythes du monde entier se ressemblent souvent sur des thèmes tels que la création du monde, les origines de l’humanité ou la fin du monde.
De nombreux chercheurs se sont intéressés aux mythes principalement parce qu’ils possèdent des points communs alors qu’il s’agit de cultures différentes et surtout distantes géographiquement.
Le mythe du déluge est l’une de ces histoires que l’on retrouve dans de nombreuses mythologies.
Le schéma conducteur est identique et cette coïncidence est assez troublante. On y parle d’un dieu ou de dieux mécontents des hommes qui détruisent le monde par une bonne inondation. Cependant, à chaque fois, il y a deux survivants qui permettent à l’humanité de repartir à zéro.
Pour illustrer ce comparatif, j’ai choisi sept mythologies : la mythologie égyptienne, grecque, nordique, babylonienne, chinoise et amérindienne.
Il est également intéressant de comparer ces mythologies propres aux religions polythéistes avec la mythologie biblique qui, bien que fondée sur un dieu unique, reprend largement le mythe du déluge.
La destruction du monde selon la mythologie égyptienne
Après la création du monde physique et de l’être humain, les dieux se multiplient et entretiennent des liens étroits, comparables à ceux des douze dieux de l’Olympe dans la mythologie grecque.
Cette fois encore, l’homme est devenu orgueilleux et pense qu’il est l’égal des dieux. Trop infatué de lui-même, il ignore les mises en garde et devient avare d’offrandes.
Rê, chef de tous les dieux, réunit ces derniers afin de décider d’une punition. Ils décident d’envoyer sur terre la déesse à tête de lionne, Sekhmet, qui symbolise la vigueur du soleil.
Rê. © dinosoria.com
Ne craignant pas de tuer des hommes, Sekhmet se livre à un effroyable carnage et boit le sang de ses victimes.
Les dieux s’inquiètent de la fin proche de l’humanité mais n’arrivent pas à endiguer la fougue de cette déesse vengeresse.
Pour sauver ce qui peut encore l’être, ils inondent un champ d’un liquide rouge sang. Attiré par ce liquide, Sekhmet le boit jusqu’à la dernière goutte et s’effondre « saoulée » par cette boisson concoctée à base de bière.
Sekhmet. By [ltr]astique[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Mais lorsqu’elle se réveille de son coma éthylique, l’humanité est sauvée et les hommes ont compris une leçon : ne jamais négliger les dieux.
Dans la mythologie égyptienne, le mythe du déluge est, si je peux dire, légèrement « aviné ». Cependant, les motifs de l’inondation sont les mêmes que pour les autres mythes : l’homme ne répond plus aux attentes de ceux qui les ont créés. C’est son orgueil qui le mène à une quasi-destruction.
La fin du monde selon la mythologie nordique
Pour les peuples nordiques, nul ne peut échapper à son destin. Le concept de Ragnarök (mort des dieux) est lié à cette idée.
La destruction du monde est donc inéluctable.
Odin, Frøya et les dieux nordiques. By Mixmaster. [ltr](CC BY-NC-ND 3.0)[/ltr]
Ragnarök doit être annoncé par trois années de guerre suivies d’un terrible hiver de trois ans, sans été.
Un immense tremblement de terre brisera alors tous les liens. Fenrir le loup se retrouvera délivré de ses chaînes ainsi que son père Loki.
Jormungand, le serpent cosmique, provoquera un immense raz de marée qui inondera la terre entière.
Les eaux tourbillonnantes emporteront le bateau Naglfar rempli de géants.
Ce relief montre Fenrir engloutissant Odin le jour de Ragnarök. © dinosoria
Fenrir et Jormungand marcheront vers la plaine de Vigrid, lieu de l’ultime bataille, tous comme les dieux, conduits par Odin.
Odin sera tué par le loup Fenrir et Thor succombera à ses blessures après avoir tué le serpent cosmique, Jormungand.
A l’issue de ce combat final, des flammes, de la fumée et de la vapeur s’élèveront et le ciel s’obscurcira.
Les étoiles disparaîtront et la terre sombrera dans la mer.
Broche représentant Jormungand . © dinosoria
Cependant, Ragnarök ne constituera pas la fin du monde. En effet, le monde ressurgira, vert et fertile et ce sera l’avènement d’un nouvel âge.
Le monde des humains sera repeuplé par deux personnes, Lif et Lifthrasir. L’homme bénéficiera donc d’un nouveau départ et le cycle pourra recommencer.
La mythologie nordique fait référence au déluge mais également à l’arche de Noé et au repeuplement de la terre grâce à un couple épargné par les dieux.
Le déluge selon la mythologie chinoise
Il existe quatre versions principales du mythe du déluge. Dans la première, le dieu-ouvrier Gong-Gong remue les eaux du monde entier à tel point qu’elles se précipitent contre la barrière du ciel.
Le mythe de la double catastrophe du feu et du déluge met en vedette la déesse Nugua, qui met un terme au désastre.
Peinture symbolisant Nugua qui intervient, quand le déluge menace, pour réparer le cosmos. © dinosoria
La version majeure narre comment le héros Yu maîtrise les eaux. Des créatures surnaturelles, le dragon aquatique et la tortue, l’aident dans sa mission.
Après avoir canalisé les flots, il partage le monde en neuf régions et devient ainsi le fondateur de la dynastie mythique des Hia, la première de l’âge d’or.
Si le mythe du déluge est omniprésent dans la fin du monde et sa renaissance, par contre, la mythologie chinoise ne fait pas référence à une punition divine, ni à un nouveau départ grâce à quelques survivants qui bénéficient de la faveur des dieux.
Statue du dieu-ciel . © dinosoria
On retrouve bien par contre, cette notion du retour à l’ordre naturel après les catastrophes universelles ainsi que le concept de l’âge d’or.
Les mythes du déluge dans la mythologie amérindienne
Selon la mythologie du peuple cañari de l’Equateur, deux frères échappent à un déluge en se réfugiant en haut d’une montagne, l’Huacaynan.
Lorsque le niveau des eaux baisse, les deux frères doivent survivre. Un jour qu’ils rentrent sans avoir pu trouver la moindre nourriture, ils voient un repas dans leur hutte accompagné de chicha (bière de maïs).
Ce miracle se reproduit 10 jours d’affilée. Le frère aîné décide alors de se cacher pour savoir qui leur laisse cette nourriture.
Il voit alors deux aras préparer le repas. Les deux oiseaux ont des visages de femme. Ils essayent de les attraper mais les oiseaux s’envolent et ne reviennent plus pendant trois jours.
Le frère cadet se cache, à son tour, pour observer les curieux oiseaux. Alors que les oiseaux reviennent, il arrive à attrape le plus petit.
Cet étrange couple vit de nombreuses années ensemble et a six enfants.
Le mythe nous raconte que les Cañari descendent de ces enfants. La montagne, symbole de fertilité, est sacrée.
Ce mythe mélange les métaphores de l’humanité et du monde animal qui exprime un thème andin universel.
La mythologie andine et le panthéon incas particulièrement étaient gouvernés par de puissants dieux qui demeuraient au sommet de pics montagneux.
Ils envoyaient pluie, grêle, foudre ou sécheresse pour tourmenter les hommes. Le seul moyen d’apaiser leur colère était de leur faire des offrandes ou des sacrifices.
Le déluge dans la mythologie grecque
Il existe plusieurs versions du mythe de déluge chez les Grecs.
La version la plus aboutie du mythe du déluge nous vient du poète Ovide, un Romain qui a vécu au Ier siècle avant notre ère.
Selon ce mythe, Zeus descendit sur Terre pour vérifier si les hommes étaient encore contrôlables.
Il rendit visite au tyran Lycaon et se fit invité à dîner. Le peuple s’inclina devant ce dieu mais Lycaon ne lui voua aucune vénération.
Zeus . By Pro-Zak. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Il tua un prisonnier de guerre, un homme du peuple des Molosses et le fit cuire. Il le servit comme repas à Zeus. Il se dit que si cet invité était un faux dieu, il ne remarquerait pas qu’il mangeait de la chair humaine.
Manque de chance pour lui, Zeus en vrai dieu désintégra aussitôt Lycaon et son palais puis retourna sur l’Olympe.
Très en colère, Zeus demanda à Poséidon, dieu de la Mer, de créer un gigantesque ras de marée pour submerger la Terre.
Poséidon créa donc un colossal orage et la pluie ne cessa de tomber pendant neuf jours et neuf nuits.
Ce déluge noya l’humanité tout entière.
Sculpture de Poséidon. By Arte Molto Brotta 2. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Cependant, seul le sommet du mont Parnasse dépassait encore des eaux. Alors, Prométhée qui avait protégé sa famille dit à son fils Deucalion de construire une arche en bois, de la remplir de nourriture, puis d’y faire monter son épouse Pyrrha, la fille d’Epiméthée et de Pandore.
Le couple accosta au sommet du Parnasse. Enfin, les eaux se retirèrent et ils purent descendre pour se rendre jusqu’à un temple.
Là, ils entendirent une voix leur ordonner de se voiler la face et de jeter les os de leur mère derrière eux.
Cet acte aurait été un sacrilège. Le couple réfléchit, se disant qu’aucun dieu, ne pouvait exiger d’eux une telle chose.
Ils comprirent alors que leur mère était Gaïa, la Terre. Donc, ses « os » étaient des pierres. Ils jetèrent donc quelques pierres et celles-ci se transformèrent en hommes et en femmes qui purent repeupler la terre.
Il y a bien sûr, une ressemblance frappante entre le mythe grec et le mythe biblique.
Mythologie babylonienne : Le déluge de Ninive (11e tablette de l’épopée de Gilgamesh)
La Mésopotamie (Irak aujourd'hui) est la source de nombreux mythes qui comptent parmi les plus anciens que l’on connaisse.
Le récit est conté à Gilgamesh par le héros Utanapishtim. Les similitudes avec le déluge biblique sont frappantes.
L’épopée de Gilgamesh date de plus de 4 000 ans avant notre ère.
Gilgamesh (British Museum) By Litmuse . [ltr](CC BY-NC-ND 3.0)[/ltr]
Utanapishtim, citoyen de la cité babylonienne de Shuruppak, reçoit un message secret du dieu Ea l'avertissant que les dieux sont sur le point de noyer la terre sous un déluge.
Empreinte d'un sceau-cylindre sumérien représentant un jugement d'Ea. © donosoria
Ea ordonne à Utanapishtim de construire un bateau.
Sur le vaisseau terminé, Utanapishtim embarque de l'or et de l'argent, les membres de sa famille et un représentant de chaque espèce animale. À l'heure dite, les digues se rompent et la pluie tombe. La tempête est si terrible que même les dieux en sont effrayés.
Utanapishtim sur son bateau © donosoria
Au septième jour, les eaux se retirent et Utanapishtim constate que son bateau s'est échoué. Il libère la colombe et l'hirondelle mais celles-ci reviennent au bateau. Seul le corbeau consent à s'installer sur la terre ferme. Utanapishtim fait débarquer sa famille et célèbre son salut par un sacrifice au cours duquel il verse des libations et brûle de l'encens.
11e tablette de l’épopée de Gilgamesh. By Atonal . [ltr](CC BY-NC-ND 3.0)[/ltr]
Attirés par l'agréable senteur, les dieux se rassemblent autour d'Utanapishtim et de sa victime. Lorsque vient la déesse-mère, elle pleure la destruction de ses créatures et jure de ne jamais oublier. Elle accuse Enlil de la destruction presque totale de l'humanité. Enlil est furieux qu'une famille humaine ait réussi à échapper au déluge, mais Ea lui avoue qu'il a organisé lui-même le périple d'Utanapishtim.
Apaisé, Enlil bénit le héros et son épouse et leur accorde la vie éternelle.
La mythologie biblique et le déluge
Dieu voit que l’homme ne pense qu'au mal et se repent de l'avoir créé. II décide d'effacer de la surface de la Terre tous les hommes et les animaux. Seul Noé, homme juste et parfait, trouve grâce à ses yeux.
Dieu dit à Noé qu'il a résolu de faire périr tous les hommes en les soumettant à un déluge qui détruira tout sur la terre. II commande à Noé de construire une arche en bois de pin, d'y aménager des cellules et d'en enduire la coque de poix, puis il lui ordonne de monter à bord de l'arche en compagnie de sa femme, de ses fils, d'un couple d'animaux de chaque espèce, et d'assez de vivres pour les nourrir tous.
Le Déluge, fresque de Paolo Uccello. (DP)
Noé fait ce que Dieu lui a commandé. Sept jours plus tard, les eaux du déluge s'abattent sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits. Les eaux soulèvent l'arche et submergent tout, tuant les créatures restées sur terre. Après quelque temps, Dieu se souvient de Noé et de l'arche. II ferme les sources de l'abîme et les écluses des cieux, et la pluie cesse de tomber. Lentement, les eaux se retirent de la terre.
Après quarante jours, Noé libère la colombe mais, ne trouvant aucun endroit pour se poser, elle revient sur l'arche. Après sept jours, il envoie à nouveau l'oiseau, qui revient le bec chargé d'un rameau d'olivier. Sept jours plus tard, Noé libère à nouveau la colombe, qui cette fois ne revient pas.
Mosaïque de la basilique Saint-Marc, à Venise, qui illustre le Déluge
Noé comprend que la surface de la Terre a séché et Dieu lui commande de sortir de l'arche avec sa femme, ses fils et tous les animaux.
Noé construit un autel et sacrifie à Dieu plusieurs des bêtes pures et des oiseaux purs. Sentant une odeur agréable, Dieu décide de ne plus maudire la Terre pour le salut de l'homme car c'est dans le coeur de l'homme que réside le mal.
II bénit Noé et ses fils et décrète que les animaux doivent vivre dans la crainte de l'homme, puis il fait apparaître un arc-en-ciel dans le ciel.
Que doit-on en conclure ?
Il semble y avoir un mythe original qui s’est propagé à travers le monde. Les mythes expliquent souvent des phénomènes naturels qui ont réellement existé.
Ils symbolisent également l’anxiété et les peurs propres à l’homme.
Des mythologies aussi éloignées géographiquement que celles de la Grèce et du Japon comportent des similitudes. Pourquoi ?
Dans toutes les cultures, quatre grandes questions, sont posées et les mythes tentent de répondre aux interrogations des hommes :
- La création du monde
- La cosmogonie : description du monde, des étoiles, du ciel et des Enfers
- Les origines de l’humanité
- La fin du monde et surtout celle de l’humanité
Ces questions sont aujourd’hui traitées de manière scientifique mais le progrès est loin d’avoir résolu toutes ces énigmes.
On ne peut que penser que la coïncidence est étrange. Comment des cultures ont-elles pu posséder des mythes aussi ressemblants.
Il serait tentant de penser qu’un savoir universel réside dans la mémoire humaine ; savoir qui nous viendrait d’un lointain héritage.
Cette théorie nous ramène à une première humanité qui aurait disparu pour laisser un maigre héritage aux rares survivants.
Les esprits plus rationnels penchent tout simplement pour une communication orale d’un mythe du fait que l’homme, de tout temps, a toujours voyagé.
Avant l’invention de l’écriture, l’homme communiquait. Il y a-t-il eu emprunt de ces mythes qui sont venus se greffer sur les croyances locales ?
Quelles que soient nos convictions dans ce domaine, une question reste posée : d’où le mythe original provient-il ?
Re: Religion et Religions
Mythologie Amérindienne. Rituels
Quetzalcóatl était à la fois un dieu et un homme. Il est généralement représenté sous la forme d’un puissant serpent. Le nom même de Quetzalcóatl exprime sa double nature. C’est la combinaison de deux mots nahuatl, quetzal et coatl. Chez les Aztèques, le serpent jouait un rôle important dans la vie religieuse. Cet animal symbolisait la fertilité, l’habilité, l’astuce et le savoir
Mythes et symbolisme du serpent
Pour les Aztèques, comme pour toutes les cultures amérindiennes, le serpent était associé au feu céleste et à la nature. Il incarnait la force physique.
Il évoquait le pouvoir dispensateur de vie du Soleil et était lié à la pluie, la vie végétale et la sexualité.
Le serpent représentait donc deux aspects d’une dualité, le feu et l’eau. Le serpent de feu était le xiuhcoatl et le serpent d’eau Quetzalcóatl.
Le dieu de la Pluie, Tlaloc, est représenté avec des sortes de lunettes qui évoquent des serpents enroulés autour des yeux et un serpent sur la lèvre supérieure. De plus, il possédait un sceptre-serpent.
Les pluies torrentielles étaient assimilées à des serpents d’eau.
Les statues couchées de Chac Mool dans lesquelles les prêtres jetaient les cœurs des victimes sacrifiées représentaient Tlaloc.
Une pierre sacrificielle, découverte sur la côte du golfe du Mexique, a la forme d’un serpent à deux têtes au dos arqué sur lequel on maintenait la victime pour lui arracher le cœur.
Dans les mythes de création, le ciel et la Terre ont été créés par Quetzalcóatl et Tezcatlipoca à partir de Tlaltecuhtli, au corps ophidien.
Le serpent était également associé à la terre. L’ancien dieu chasseur Mixcoatl et la déesse de la Terre, Cihuacoatl, portaient des noms liés au serpent : Serpent de Nuages et Femme Serpent.
Dans certains mythes, ce sont d’ailleurs les parents de Quetzalcóatl.
Dans d’autres mythes amérindiens, la surface de la Terre était décrite comme une couche de serpents enchevêtrés d’où était née la vie.
L’association du serpent et des rituels ésotériques se retrouvent chez les Mayas. Ils pensaient qu’un individu qui tombait en extase après avoir offert son sang possédait la vision du serpent et pouvait accéder au monde des esprits.
Les serpents sont présents un peu partout sur les temples. Cette grande gueule ouverte qui orne la plupart des temples représente souvent l’ouverture d’une chambre ou d’une grotte sacrée comme c’est le cas sous la pyramide du Soleil à Teotihuacán.
Le serpent à plumes
La combinaison du nom comporte une double signification. Quetzal signifie « précieux » ou fait référence aux plumes sacrées de l’oiseau du même nom.
Coatl signifie soit « jumeau », soit « serpent ».
Si on assemble les deux significations, Quetzalcóatl peut signifier « précieux jumeau » ou « serpent à plumes ».
En tant qu’homme, Quetzalcóatl s’est incarné sous la forme de Topiltzin, le souverain de Tollan.
Topiltzin était un souverain sage et pacifique qui régnait sur la cité Toltèque de Tollan. Il a enseigné à son peuple à renoncer aux sacrifices humains.
Pour une raison obscure, il a fini par renoncer à son trône. Il alors mis le feu à sa cité puis il a accompli un pèlerinage de pénitence vers le golfe du Mexique.
Il a alors convoqué tous les serpents puis les a liés entre eux pour en faire un radeau.
C’est ainsi que Topiltzin- Quetzalcóatl a quitté le Mexique pour se rendre à Tlapallan, d’où il était originaire.
Il a cependant promis de revenir au Mexique et d’aborder au même endroit.
Quand Cortès a accosté au Mexique en 1519, les Incas ont cru que leur dieu était de retour d’où l’absence de résistance face à cet envahisseur.
Quetzalcóatl a apporté le maïs aux ancêtres des Aztèques. Au temps du premier couple, Oxomoco et Cipactonal, des fourmis ont caché les graines de maïs à l’intérieur d’une montagne.
Quetzalcóatl s’est donc transformé en fourmi pour rapporter le précieux butin aux autres dieux.
Ces derniers, après l’avoir goûté, ont décidé que c’était une nourriture idéale pour les hommes.
C’était également un dieu de la Fertilité et du Vent.
Dans une version du mythe de Topiltzin- Quetzalcóatl, le dieu s’est sacrifié lui-même sur un bûcher funéraire et son âme s’est élevée dans le ciel pour prendre la forme de Vénus en tant qu’étoile du matin.
Après l'introduction du christianisme au Mexique, Quetzalcóatl a été associé à Jésus-Christ. D'autres dieux ont été assimilés à des saints comme Tlaloc qui est devenu saint Jean-Baptiste, parce qu'il a été associé à l'eau du baptême.
Le serpent à plumes
Quetzalcóatl
Quetzalcóatl était à la fois un dieu et un homme. Il est généralement représenté sous la forme d’un puissant serpent. Le nom même de Quetzalcóatl exprime sa double nature. C’est la combinaison de deux mots nahuatl, quetzal et coatl. Chez les Aztèques, le serpent jouait un rôle important dans la vie religieuse. Cet animal symbolisait la fertilité, l’habilité, l’astuce et le savoir
Mythes et symbolisme du serpent
Pour les Aztèques, comme pour toutes les cultures amérindiennes, le serpent était associé au feu céleste et à la nature. Il incarnait la force physique.
Il évoquait le pouvoir dispensateur de vie du Soleil et était lié à la pluie, la vie végétale et la sexualité.
Le serpent représentait donc deux aspects d’une dualité, le feu et l’eau. Le serpent de feu était le xiuhcoatl et le serpent d’eau Quetzalcóatl.
Quetzalcóatl était vénéré longtemps avant les Aztèques. By Kate at yr own risk
Le dieu de la Pluie, Tlaloc, est représenté avec des sortes de lunettes qui évoquent des serpents enroulés autour des yeux et un serpent sur la lèvre supérieure. De plus, il possédait un sceptre-serpent.
Les pluies torrentielles étaient assimilées à des serpents d’eau.
Tlaloc , le dieu de la Pluie. By Jami Dwyer
Les statues couchées de Chac Mool dans lesquelles les prêtres jetaient les cœurs des victimes sacrifiées représentaient Tlaloc.
Une pierre sacrificielle, découverte sur la côte du golfe du Mexique, a la forme d’un serpent à deux têtes au dos arqué sur lequel on maintenait la victime pour lui arracher le cœur.
Dans les mythes de création, le ciel et la Terre ont été créés par Quetzalcóatl et Tezcatlipoca à partir de Tlaltecuhtli, au corps ophidien.
Le serpent était également associé à la terre. L’ancien dieu chasseur Mixcoatl et la déesse de la Terre, Cihuacoatl, portaient des noms liés au serpent : Serpent de Nuages et Femme Serpent.
Dans certains mythes, ce sont d’ailleurs les parents de Quetzalcóatl.
Tezcatlipoca. Le masque est constitué d'un crâne humain sur lequel on a appliqué une mosaïque. By Natmandu (British Museum) . [ltr](CC BY-NC-ND 3.0)[/ltr]
Dans d’autres mythes amérindiens, la surface de la Terre était décrite comme une couche de serpents enchevêtrés d’où était née la vie.
L’association du serpent et des rituels ésotériques se retrouvent chez les Mayas. Ils pensaient qu’un individu qui tombait en extase après avoir offert son sang possédait la vision du serpent et pouvait accéder au monde des esprits.
Les serpents sont présents un peu partout sur les temples. Cette grande gueule ouverte qui orne la plupart des temples représente souvent l’ouverture d’une chambre ou d’une grotte sacrée comme c’est le cas sous la pyramide du Soleil à Teotihuacán.
Le serpent à plumes
La combinaison du nom comporte une double signification. Quetzal signifie « précieux » ou fait référence aux plumes sacrées de l’oiseau du même nom.
Coatl signifie soit « jumeau », soit « serpent ».
Quetzalcóatl sur le temple de Teotihuacan. By Bomba Rosa
Si on assemble les deux significations, Quetzalcóatl peut signifier « précieux jumeau » ou « serpent à plumes ».
En tant qu’homme, Quetzalcóatl s’est incarné sous la forme de Topiltzin, le souverain de Tollan.
Topiltzin était un souverain sage et pacifique qui régnait sur la cité Toltèque de Tollan. Il a enseigné à son peuple à renoncer aux sacrifices humains.
Pour une raison obscure, il a fini par renoncer à son trône. Il alors mis le feu à sa cité puis il a accompli un pèlerinage de pénitence vers le golfe du Mexique.
Il a alors convoqué tous les serpents puis les a liés entre eux pour en faire un radeau.
C’est ainsi que Topiltzin- Quetzalcóatl a quitté le Mexique pour se rendre à Tlapallan, d’où il était originaire.
Il a cependant promis de revenir au Mexique et d’aborder au même endroit.
Quetzalcóatl . Serpents à plumes géants dans le temple de Tenochtitlan. By Jami Dwyer
Quand Cortès a accosté au Mexique en 1519, les Incas ont cru que leur dieu était de retour d’où l’absence de résistance face à cet envahisseur.
Quetzalcóatl a apporté le maïs aux ancêtres des Aztèques. Au temps du premier couple, Oxomoco et Cipactonal, des fourmis ont caché les graines de maïs à l’intérieur d’une montagne.
Quetzalcóatl s’est donc transformé en fourmi pour rapporter le précieux butin aux autres dieux.
Ces derniers, après l’avoir goûté, ont décidé que c’était une nourriture idéale pour les hommes.
Teotihuacan. Temple du Soleil. By Joel Bedford
C’était également un dieu de la Fertilité et du Vent.
Dans une version du mythe de Topiltzin- Quetzalcóatl, le dieu s’est sacrifié lui-même sur un bûcher funéraire et son âme s’est élevée dans le ciel pour prendre la forme de Vénus en tant qu’étoile du matin.
Après l'introduction du christianisme au Mexique, Quetzalcóatl a été associé à Jésus-Christ. D'autres dieux ont été assimilés à des saints comme Tlaloc qui est devenu saint Jean-Baptiste, parce qu'il a été associé à l'eau du baptême.
Re: Religion et Religions
Symbolisme du jaguar en Méso-Amérique
Le jaguar était vénéré par les Aztèques, mais ce respect pour cet animal a des racines bien plus anciennes en Méso-Amérique. Déjà les Olmèques semblent avoir assimilé le jaguar au pouvoir royal et à la fertilité.
Les dieux-jaguars olmèques ont été les premières divinités en Méso-Amérique.
Ils nous ont d’ailleurs laissé des sculptures montrant une figure qui mêle les traits du jaguar à ceux d’un enfant.
Les premières divinités
L’association des dieux-jaguars olmèques à la royauté et à la fécondité a influencé la plupart des civilisations ultérieures.
Chez les Mayas, le créateur suprême était Itzamna qui était un équivalent de Zeus chez les Grecs.
On lui associait le dieu Soleil aux oreilles de jaguar, Kinch Ahau, qui régnait sur la Nuit et les Enfers.
Le jaguar est omniprésent dans la religion amérindienne. © dinosoria.com
Chez les Aztèques, Tezcatlipoca, dieu de la Nuit et du Destin, pouvait être représenté sous la forme d’un singe, d’une mouffette, d’un coyote ou d’un jaguar mais également sous une forme humaine.
Les dieux pouvaient effectivement assumer n’importe quelle forme. Les religions monothéistes ne vénèrent qu’un seul Dieu, ce dernier ayant obligatoirement une forme humaine, l’animal étant relégué à un niveau inférieur.
C’est une manière assez radicale de nous faire oublier nos origines ainsi que notre statut d’espèce animale parmi d’autres.
Les panthéons sont beaucoup plus riches et surtout beaucoup plus près de la nature. La Terre, l’eau, le Soleil et les animaux ont une place prépondérante dans tous les panthéons qu’ils soient égyptiens ou amérindiens.
Temple du Jaguar à Tikal. By [ltr]auntjojo[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
L’autre différence fondamentale est la place de la femme dans les panthéons. Dans les religions monothéistes, la femme devient le symbole de la tentation et du pêcher. Elle aussi est reléguée à un niveau inférieur.
Dans les panthéons, les divinités féminines ont autant d’importance que les divinités masculines.
Pour ces peuples, les frontières spirituelles entre la vie et la mort n’étaient pas vraiment définies.
Il n’y a ni paradis, ni enfer.
Les hommes, les animaux et les dieux pouvaient se mélanger sous forme d’esprit et changer leur apparence.
Chaque divinité est donc double, à la fois homme et animal.
Jaguar aztèque. By [ltr]Rosemanios[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Le combat du Bien contre le Mal chez les Chrétiens se retrouve chez les Aztèques sous une forme différente.
Ils croyaient que l’univers avait été conçu lors d’un combat entre les forces de la lumière et des ténèbres.
Ometeolt et Omecihuatl sont les maîtres masculin et féminin de la dualité, ceux par qui tout a commencé.
Malgré des langues, des politiques et des styles artistiques différents, les peuples de la Méso-Amérique montraient une unité surprenante dans leurs croyances religieuses et leurs mythologies.
Symbolisme du jaguar
L’aptitude de cet animal à chasser la nuit l’associait naturellement à la disparition du Soleil chez les Aztèques. Le Soleil qui parcourait le ciel durant la journée sous la forme de Tonatiuh, se transformait en un jaguar appelé Tepeyollotl " Cœur de la Montagne" durant sa traversée du monde infernal.
Jaguar maya. By [ltr]Rosemanios[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Pour les Mayas, le jaguar exprime les forces internes de la terre Il est le dieu du nombre Neuf.
La terre est représentée dévorant le soleil, au crépuscule, sous la forme d’une gueule de jaguar ouverte sur l’astre.
Il devient également une divinité solaire correspondant à la course nocturne de l’astre.
Tête de Jaguar à Teotihuacan. By [ltr]Claire Dancer[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Cet animal incarne la force spirituelle des chamans qui ont le pouvoir d’entrer en contact avec les esprits.
A Teotihuacán, on a découvert en 2001 une sculpture représentant un jaguar sortant d’une ouverture ornée d’étoiles de mer.
Il s’agit peut-être de la figuration d’un chaman revenant d’un de ses voyages spirituels.
Têtes de jaguars à Chichén Itzá. By [ltr]Jimg 944[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
La férocité du jaguar l’associe immanquablement aux qualités guerrières. Un groupe de guerriers aztèques d’élite l’avait adopté comme symbole. Ces guerriers avaient le droit de porter sur leur tunique une peau de jaguar.
Associé au pouvoir royal, le jaguar intervenait dans l’intronisation du nouveau souverain, tlatoani. Ce dernier offrait son sang en se perçant la peau avec des griffes de jaguar.
L’aigle et le jaguar
Il existe de nombreuses associations Jaguar-Aigle dans les mythes d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale. Cette association représentait les grandes forces terrestres et célestes.
L’aigle est l’incarnation du feu céleste, le Soleil. Lui seul est capable de le fixer sans se brûler les yeux.
L'aigle est un symbole important dans toutes les mythologies et religions. By [ltr]Keven Law[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Il est intéressant de constater qu’en Occident, l’iconographie féodale rapproche ou confronte fréquemment l’aigle et le lion.
Chez les Aztèques, Huitzilopochtli, dieu de la Guerre, était représenté sous la forme d’un aigle.
Le symbolisme de l’aigle jouait un rôle important dans les sacrifices humains. Après avoir sacrifié la victime, le prêtre jetait le cœur encore chaud dans un récipient appelé quauhxicalli (pierre de l’aigle). La victime était alors qualifiée d’ »homme-aigle » et le cœur de « fruit de l’aigle du cactus ».
Le cœur des sacrifiés servait d’aliment à l’Aigle solaire. Grâce à ces sacrifices, le soleil pouvait continuer sa course.
Jaguar de jade à Chichén Itzá. By [ltr]Paul Mannix[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Les Aztèques attribuaient à l’aigle un rôle déterminant dans la fondation de Tenochtitlán. Ils se sont installés dans une île du lac Texcoco parce qu’elle correspondait à une prophétie du dieu Huitzilopochtli, annonçant qu’ils trouveraient un aigle tenant un serpent perché sur un cactus.
Des aigles perchés sur un cactus au Mexique. By [ltr]Nbonzey[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
On retrouve l’association jaguar-aigle dans la description du trône d’apparat de l’empereur aztèque. Il était assis sur des plumes d’aigle et adossé sur une peau de jaguar.
Cette dualité ciel-terre est universelle. Elle apparaît dans tous les mythes et toutes les religions.
En Inde, cette dualité est figurée avec l’opposition aigle-serpent mentionnée dans les Vedas.
Représentation de la dualité aigle-serpent. Musée national d'anthropologie de Mexico. By [ltr]Hector Garcia[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Comme pour le jaguar, l’aigle est devenu un symbole guerrier. A côté des guerriers-jaguars, il y avait une seconde troupe d’élite appelée les guerriers-aigles.
Ils portaient une coiffe faite de plumes d’aigles pendant les combats.
Re: Religion et Religions
Rituel inca : Les sacrifices d’enfants
Cinq siècles après le sacrifice de trois enfants par des prêtres incas sur un sommet argentin, des archéologues les ont retrouvés intacts en 1999.
Immortalisées dans la glace, ces trois petites momies figent un moment de l’histoire des Incas et de leurs rituels.
Cette découverte archéologique a été faite à 6 739 mètres d’altitude, au sommet du Cerro Llullaillaco, dans les Andes, par Johan Reinhard.
C’est le site archéologique le plus haut du monde.
Le détail de la découverte a été décrit par Johan Reinhard. Toutes les photographies sont de Maria Stenzel.
Le sacrifice inca
Chez les Incas, les sacrifices d’enfants ne servaient pas seulement d’offrande aux dieux. Les petits suppliciés étaient considérés comme des ambassadeurs de l’au-delà.
Parfois, les familles faisaient don de la vie de l’un de leurs enfants, mais parfois, le sacrifice leur était imposé.
En un siècle d’histoire, l’Empire inca s’est étendu sur environ 4 000 kilomètres. Au moment de la conquête espagnole, en 1532, les Incas, basés à Cuzco, au Pérou, représentaient plus de 12 millions de sujets.
Les sacrifices d’enfants faisaient partie du besoin d’unification. Les prêtres obtenaient des enfants de tout l’empire et récompensaient les familles par des fonctions gratifiantes ou des biens matériels.
Les sacrifices étaient des évènements unificateurs. Les jeunes victimes étaient souvent emmenées à Cuzco pour des célébrations avant que des processions ne les conduisent jusqu’aux sites de leur immolation.
Il ne faut pas croire que les Incas pratiquaient les sacrifices humains à tour de bras. Ils étaient plutôt rares.
Les enfants étaient considérés comme plus purs que les adultes. Ceux qui étaient sacrifiés étaient honorés.
Ils devenaient les représentants du peuple, vivant pour l’éternité parmi les dieux. Ils étaient déifiés comme les dieux honorés.
Des témoignages rédigés après la conquête espagnole nous ont un peu éclairés sur ces rituels. Il y avait des pèlerinages de plusieurs mois. Il a été rapporté que parfois les enfants sacrifiés étaient brûlés vifs, étranglés, assommés ou enterrés vivants, ce qui est arrivé à la momie surnommée la Vierge des glaces, découverte en 1995.
La Vierge des glaces exhumée en 1995. © Maria Stenze
Les trois enfants du Llullaillaco ne portent aucune blessure apparente et semblent paisibles.
Un garçonnet condamné à l’éternité
Le garçon trouvé au Cerro Llullaillaco était âgé d’environ 8 ans. Il porte une tunique assez grande pour lui permettre de continuer à grandir après sa mort. Les sandales sont destinées à son voyage dans l’autre monde.
Garçonnet inca du Cerro Llullaillaco. © Maria Stenze
Avec lui, les prêtres ont déposé une offrande plus prisée que l’or : un collier en coquilles de spondylus.
Ces coquilles incarnaient l’eau, ressource très précieuse dans les régions arides des Andes.
Dans la sépulture ont également été retrouvées des figurines : deux hommes et trois lamas.
Les Incas n’ont laissé aucune interprétation écrite de la signification des objets placés près des victimes.
Les seules brides d’explications nous sont parvenues par les Espagnols et certaines découvertes archéologiques.
Le garçon a été retrouvé à 2 mètres de profondeur. Sur son bras gauche, un lance-pierres et deux paires de sandales l’accompagnent dans son voyage sans retour.
Ses genoux, repliés en position fœtale, sont maintenus par une corde. Il porte des mocassins et des socquettes en fourrure blanche. Un large bracelet d’argent couvre son poignet droit.
Une fillette élue des dieux
Outre le garçon, l’équipe a exhumé deux autres corps gelés. Il s’agit de deux fillettes. La première momie est une jeune fille d’environ 14 ans. Des statues et des céramiques sont disposées à ses côtés.
La jeune fille porte une coiffe, identique à celle qui décore l’une des figurines féminines en argent retrouvées à ses côtés.
Momie d'une fillette inca. © Maria Stenze
Les deux coiffes sont composées de plumes blanches fixées à une calotte de laine. Curieusement, une tunique d’homme couvre la partie droite du corps.
De telles tuniques correspondent à un statut social élevé.
Pour les archéologues, il se peut que son père ait souhaité que les vêtements utilisés lors du rituel l’accompagnent au royaume des dieux.
Cette tunique était sans doute une offrande.
Le visage de la jeune fille est paisible. Elle a certainement été plongée dans l’inconscience avant sa mort.
Comme pour les autres momies gelées, les organes et l’ADN sont intacts.
Des morceaux de feuilles de coca sont placés sous son nez. Ces feuilles, sacrées pour les Incas, ont dû être placées après sa mort.
Une petite momie emmaillotée
Les Incas plaçaient les corps et les offrandes dans des niches naturelles qu’ils creusaient jusqu’à 3 mètres de profondeur.
C’est dans l’une d’elles que l’équipe a retrouvé la troisième momie qui a été frappée par la foudre à plus d’un mètre de profondeur.
Momie de la fillette inca. © Maria Stenze
C’est une fillette d’environ 8 ans partiellement brûlée, mais dont le visage est resté intact. La fillette sent encore la chair brûlée quand les archéologues l’exhument.
À ses côtés ont été déposés divers objets, dont des statues, des poteries, des sacs emplis de nourriture et un sac de coca fabriqué avec les plumes d’un oiseau, peut-être amazonien.
Re: Religion et Religions
L'Empire inca
Sacrifices rituels
En seulement 100 ans d'histoire, l'Empire inca s'est étendu sur environ 4 000 kilomètres.
Cet empire comprenait les états actuels de l’Equateur, du Pérou, de la Bolivie et du Chili.
Il existe un paradoxe concernant les peuples d’Amérique du Sud. Férus d’astronomie et possédant des connaissances avancées dans de nombreux domaines, nous avons du mal à comprendre certaines de leurs coutumes barbares.
Les sacrifices d’enfants, d'hommes et de femmes étaient monnaie courante sous le règne des fils du Soleil.
L’Amérique du Sud est le lieu de naissance de la momification. Les chercheurs ont mis au jour de nombreuses tombes qui nous ont permis de mieux comprendre les rites funéraires.
L’enfant de la montagne de Plomb
Le 1er février 1954, deux mineurs gravissent la pente escarpée et enneigée d'une montagne. Ce pic de 5 400 m d'altitude s'appelle El Plomo (la montagne de Plomb). Il est situé dans la province de Santiago du Chili. Les deux hommes ont presque atteint le sommet lorsqu'ils découvrent un curieux enclos de forme elliptique, de 6 m de long sur 3 m de large, entouré d'un mur d'à peine 1 m de haut et comblé de pierres et de terre.
El Plomo. By [ltr]Thiago "James"[/ltr]
Sous 1 m de pierrailles et de terre, ils découvrent, au centre de l'enclos, une grande pierre plate, qu'après bien des efforts ils font pivoter sur son axe.
Là, se révèle un bien étrange spectacle dans une tombe de 1 m de profondeur, un jeune enfant semble dormir, les yeux clos, les jambes ramenées sous lui, les bras enserrant les genoux, la tête inclinée posée sur son bras.
Autour de lui, deux statuettes en argent et en coquillage, deux petites figurines dont la forme rappelle celle des [ltr]lamas[/ltr] et une série de petits sacs de peau contenant des cheveux, des morceaux d'ongles et des feuilles de cola, veillent sur son dernier sommeil.
Ce jeune garçon de 8 ou 9 ans veille sur la montagne de Plomb depuis environ 5 siècles.
Or le corps est absolument intact, tendre et flexible comme si la mort venait de le toucher !
Qui était le petit Inca et quelles furent les circonstances de sa mort ?
Jeune enfant momifié découvert au Pérou. By [ltr]Hesselink[/ltr]
L'analyse du corps révéla que plusieurs phalanges de la main gauche gelèrent 24 à 48 heures avant la mort. Des bribes de vêtements sur les avant-bras et les mains témoignent aussi des efforts de l'enfant pour recouvrir ses parties du corps restées nues. Le petit garçon de la montagne de Plomb fut enterré vivant.
Pour comprendre ce qui a poussé un peuple à commettre une telle abomination, nous devons nous pencher sur l'histoire de ce peuple étrange.
L’origine des Incas
Au moment de la conquête espagnole, en 1532, les Incas, basés à Cuzco, au Pérou, régentaient plus de douze millions de sujets, cent cultures différentes et parlant au moins vingt langues. Ce n'étaient pas des conquérants brutaux. Ils maniaient aussi bien les cadeaux que les lances pour affirmer leur pouvoir.
Machu Picchu. La somptueuse cité inca. By [ltr]robennals[/ltr]
L'origine des Incas est liée à la mystérieuse civilisation perdue de Tiahuanaco, au Pérou, située près du lac Titicaca. D'après la légende, cette cité fut l'œuvre de Viracocha, le dieu créateur de toutes choses. Mais les hommes ayant violé la loi divine, Viracocha les changea en pierre et détruisit la ville par un cataclysme.
A Cuzco, le monastère Santo Domingo s'élève aujourd'hui sur les ruines du Coricancha (temple du Soleil) édifié par les Incas. By [ltr]Greg M[/ltr]
Il envoya ses enfants, les fils du Soleil, pour fonder une nouvelle civilisation.
Le premier Inca, Manco Càpac, était né, et, avec lui, le culte du Soleil, Inti, qui se confondra progressivement avec Viracocha.
Manco Càpac fonda la ville de Cuzco, épousa sa sœur et ils fondèrent la dynastie des Incas.
Les souverains Incas utilisaient ce mythe pour justifier de leur origine divine.
Cuzco aujourd'hui. By [ltr]Matito[/ltr]
L'Inca (mot qui, au départ, désignait uniquement le chef suprême, fils du Soleil) n’était pas uniquement un despote régnant par la terreur.
Les Incas assimilaient de nouveaux peuples avec une efficacité remarquable : ils permettaient aux responsables locaux de conserver leur poste mais emmenaient leurs fils à Cuzco pour qu'ils y reçoivent une formation. Ils prélevaient une « taxe sur le travail » de leurs sujets mais les remboursaient avec des biens, honoraient les dieux locaux et les pratiques religieuses tout en associant les populations à leurs croyances et rituels.
Ollantaytambo, une ancienne forteresse inca où l'on pouvait surveiller la route principale menant à Cuzco. By [ltr]jennifrog[/ltr]
Les sacrifices d'enfants faisaient partie de cette « philosophie ». Les Incas obtenaient des enfants de tout l'empire et récompensaient les familles par des fonctions gratifiantes ou des biens matériels. Les sacrifices étaient des événements unificateurs. Les enfants étaient souvent emmenés à Cuzco pour des célébrations avant que des processions ne les conduisent jusqu'aux sites de leur immolation.
Momie Inca. Musée national d'archéologie, Lima . By [ltr]quinet[/ltr]
L'enfant de la montagne de Plomb faisait probablement partie d'une de ces tribus qu'asservit l'Empire inca : le peuple de l'Altiplano.
Le llantu (tunique) noir qu'il portait était un privilège accordé par les Incas aux nations conquises. Sa parure en plumes de [ltr]condor[/ltr], par contre, rappelle le pacarina (emblème) du condor du peuple de l'Altiplano.
Au vu de la richesse de ses vêtements, ses bijoux en or et en argent et la peinture rouge de son visage, il devait être le fils d'un noble provincial de haut rang.
Sachant qui était le petit garçon de la montagne de Plomb, une question essentielle subsiste: pourquoi l'a-t-on enterré vivant ? Ici aussi, il faut retourner à ce que nous savons de l'Empire inca.
Les sacrifices rituels
La mort d'un chef, la victoire ou le voeu de bonnes récoltes étaient autant d'occasions d'offrir des sacrifices humains aux divinités. De plus, les Incas vénéraient certaines montagnes.
Mais il y avait d'autres occasions, clairement institutionnalisées ; notamment le Câpac-Raimi, fête de l'Inca et de l'initiation, où l'on égorgeait de jeunes enfants.
Betanzos, chroniqueur espagnol, écrit, à propos d'un sacrifice offert par Yupanqui :
« Là-dessus, l'Inca donna dix jours aux seigneurs de Cuzco pour réunir de grandes quantités de maïs et de moutons, de jeunes lamas et de fins vêtements, et un certain nombre de garçons et de petites filles pour offrir un sacrifice au Soleil. Le dixième jour, l'Inca Yupanqui fit allumer un grand feu et brûler les cadavres des bêtes égorgées, les habits et le maïs. Quant aux garçons et aux filles, qui avaient pour la circonstance, revêtu de splendides vêtements et s'étaient ornés de bijoux, on les emmura vivants dans une maison. »
Momie de Nazca (Musée régional de Cuzco). By [ltr]Exfordy[/ltr]
Le sacrifice d'enfants, (Capacocha) était chose habituelle : le sacrificateur étranglait, égorgeait, emmurait ses victimes ou leur arrachait le cœur. On peut juger aberrante et désaxée une civilisation qui se complaît dans ce genre de pratiques.
Cette cruauté s'explique pourtant par l'univers magique des Incas et leurs rapports avec la mort. Une multitude de créatures mythiques peuplaient l'univers céleste de l'Amérindien. Pour lui, même les choses étaient animées, et la mort n'était pas une fin.
Les suicides collectifs, les sacrifices humains et le culte rendu aux cadavres momifiés des Incas témoignent de cet état d'esprit particulier à l'égard de la vie et de la mort.
Momie retrouvée à Nazca. By [ltr]Warren H[/ltr]
La description que nous donne Camacho d'une Capacocha est, en ce sens, très significative.
Les enfants destinés à être immolés étaient amenés par leurs mères ; elles étaient fières de faire une telle offrande à la divinité.
Pour que les enfants puissent se présenter devant Viracocha, on les avait préalablement habillés de vêtements magnifiques et couronnés de fleurs. Ensuite, on leur faisait boire un breuvage enivrant, ou, s'il s'agissait de nourrissons, la mère leur donnait le sein avant l'immolation.
Momie inca découverte près de Nazca. By [ltr]leander.canaris[/ltr]
Les prêtres les prenaient avec force cérémonies, leur faisaient faire le tour de l'autel, puis ils les couchaient sur la pierre sacrificatoire, le visage tourné vers le Soleil. L'instant d'après, ils les exécutaient, selon les prescriptions de leur rituel barbare, en les étouffant, en les égorgeant ou en leur ouvrant la poitrine avec un couteau d'obsidienne et en leur arrachant le coeur.
Avec le sang, ils accomplissaient alors la cérémonie de la Vilacha, nommée également Pirano : le sacrificateur dessinait avec le sang une traînée qui allait d'une oreille à l'autre sur son visage, puis sur celui des assistants qu'il voulait honorer. Il en enduisait les vases utilisés pour le sacrifice. Enfin, les cadavres des victimes et les récipients étaient enfouis dans une même fosse. A ces macabres cérémonies succédaient de grandes beuveries au cours desquelles les Indiens buvaient l'azua, breuvage sacré.
V.Battaglia (18.03.2007). M.à. J 06.2008
Re: Religion et Religions
Sacrifices humains et mythologie Maya
Comme pour la plupart des civilisations amérindiennes, il existe des paradoxes dans la civilisation Maya.
Avant les principales découvertes, on les considérait comme des prêtres-astronomes plutôt pacifiques. Aujourd’hui, la tendance a été inversée et on présente les Mayas comme de féroces guerriers pratiquant de sanglants sacrifices.
Il y a certainement un juste milieu à trouver entre ces deux extrêmes.
Mutilations rituelles
Les Mayas offraient aux dieux des prisonniers qui étaient sacrifiés au cours de cérémonies. Ils pensaient que leur survie dépendait de ces dieux qu’ils devaient donc absolument contenter et apaiser.
Toutes les religions, y compris monothéistes, sont empreintes de sacrifices. Notre vision du Bien et du Mal n’est pas si différente de celle des Mayas.
Si nous condamnons les sacrifices humains pour des raisons purement religieuses, nous continuons à sacrifier des animaux et cela dans un seul but : assurer notre propre salut.
Chac, dieu de la Pluie, du Tonnerre et des Eclairs. By [ltr]Jami Dwyer[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
L’agneau des Juifs puis des Chrétiens et enfin des Musulmans, est la victime sacrificielle par excellence. Autrefois, les Juifs enduisaient les portes de sang des agneaux sacrifiés pour écarter de leur maison les forces du mal.
Les Mayas poursuivaient le même but. Tout au long de l’année, ils organisaient des cérémonies afin de se prémunir du courroux des dieux.
Ils ne pratiquaient pas uniquement des sacrifices. Les monarques devaient par exemple se soumettre à des saignées pour honorer les dieux.
De la même manière que les ascètes de toute religion se flagellent jusqu’au sang par esprit de sacrifice, l’aristocratie maya s’automutilait.
Dieu du Maïs. By [ltr]Beesnest McClain[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
On a retrouvé des panneaux sculptés, à Yaxchilán, qui témoignent de ces rituels. Sur l’un des panneaux, Dame Xoc, épouse d’un roi, fait passer une corde hérissée de ronces dans un trou percé dans sa langue.
Son sang imbibe une bande d’écorce placée dans un récipient auquel des prêtres mettent le feu.
Cet étrange rituel se déroulait dans un lieu obscur, un temple probablement. La fumée qui s’échappe du récipient était la figuration d’une créature surnaturelle : le Serpent des Visions.
Le Serpent des Visions permettait aux monarques de communiquer avec le monde surnaturel. Pour symboliser le passage entre les deux mondes, cette créature possédait deux têtes avec une gueule béante, chacune dans l’un des mondes.
L’élu s’introduisait dans une gueule, se déplaçait dans le corps pour ressortir par l’autre gueule et donc l’autre monde.
Les rois et les nobles pouvaient ainsi communiquer avec les dieux, les apaiser et s’assurer de leur soutien.
Sculpture maya à Copán. By [ltr]Vaticanus[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
D’autres découvertes confirment ces mutilations rituelles.
Des figurines en argile montrent des hommes assis en tailleur qui se lacèrent le pénis avec des couteaux.
Mais, ces mutilations étaient réciproques. En effet, sur certaines illustrations des codex, les dieux se livrent eux-aussi à des automutilations.
Le jeu de balle
Le sport le plus répandu en Méso-Amérique a été baptisé le « jeu de balle ». D’après ce que l’on en sait, il y avait plusieurs types de parties.
Certaines étaient tout simplement destinées à divertir le peuple, tandis que d’autres se terminaient par la mise à mort d’une équipe.
Là encore, il s’agissait de rituels destinés à contenter les dieux.
Jeu de balle à Chichén Itzá. By [ltr]Paul Mannix[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Les règles du jeu de balle ne nous sont pas vraiment connues. Ce sont les premiers explorateurs européens qui ont décrit cet étrange rituel.
Chaque équipe comptait environ 1 à 4 joueurs. Ils ne devaient pas toucher de la main ou du pied la balle.
Cette balle était en bois, en cuir ou en caoutchouc. Sa taille variait de celle d’un ballon de football à celle d’une balle de tennis.
Pour se protéger, les joueurs portaient des protections sur un avant-bras, une jambe et autour de la taille.
On en déduit qu’ils devaient relancer la balle avec ces parties du corps.
Anneau en pierre du jeu de balle à Chichén Itzá. By [ltr]Time Tarts Historical Solutions[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
L’équipe marquait des points chaque fois qu’un joueur lançait la balle dans un endroit précis du terrain ou à travers un anneau en pierre fixée en haut d’un mur.
D’après les récits, les perdants étaient souvent des prisonniers qui avaient été affaiblis par des privations.
Il arrivait que la fin du match soit suivie d’un autre « jeu ». La tête d’une des victimes était enveloppée de latex et utilisée comme balle.
Joueurs représentés sur un mur à Chichén Itzá . By [ltr]a2gemma[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Ce spectacle sanglant nous fait penser aux jeux de cirque très prisés des Romains qui se terminaient invariablement par la mise à mort d’animaux et d’êtres humains.
Mais la différence essentielle réside dans la symbolique des jeux.
Les Mayas poursuivaient un objectif bien précis à travers ces sacrifices tandis que les Romains se contentaient de mises à mort pour le plaisir.
Re: Religion et Religions
Mythologie Nordique
Les peuples nordiques, dont notamment les Vikings, vénéraient des dieux avant tout guerriers. Leur panthéon était dominé par Odin et Thor.
La mythologie nordique décrit également avec précision le début et la fin du monde. Parmi d’autres mythes nordiques, on trouve également celui des déesses de la fertilité et des voyantes, ainsi que d’étranges créatures : les géants, les elfes, les trolls et les nains. La mythologie nordique illustre un monde sombre qui sera finalement détruit lors d’un ultime combat entre les forces du bien et du mal : le Ragnarök.
La création du monde
Selon le mythe, le monde aurait surgi d’un gouffre immense : Ginnungagap, le Vide Béant. Le Créateur était le grand-père d’Odin, le plus grand des dieux nordiques.
Les créations se multiplièrent et les premiers géants firent leur apparition. Ils étaient les ennemis implacables des dieux.
Représentant le bien et le mal, les deux races étaient vouées à un conflit sans fin.
Parfois, ils fraternisaient et Odin naquit d’une liaison entre un dieu et une géante. Mais, il devint le fléau des géants. Il détruisit le géant Ymir.
Après ce meurtre, Odin et ses frères devinrent créateurs. Du corps d’Ymir, ils firent notre monde. Son sang se transforma en fleuves et en mers, sa chair en terre, ses os en montagnes, son crâne en voûte céleste.
La Lune et le Soleil furent placés sur des chars, poursuivis par deux loups, Skoll (répulsion) et Hati (haine).
A la fin des temps, ces deux monstres finiraient par dévorer les lumières célestes.
Odin et ses frères façonnèrent ensuite les êtres. D’abord, vinrent les nains qui naquirent de vers rongeant la carcasse d’Ymir. Ils furent placés dans des grottes pour chercher de l’or.
Après les nains, ce fut le tour des humains. Les dieux les installèrent dans la région de Midgard, située au centre de l’univers.
Enfin, les dieux créèrent leur propre domaine d’Asgardr.
L’univers nordique se caractérisait par neuf mondes, répartis entre les humains, les géants et les races divines.
Le monde du dessous était le royaume d’Hel, déesse des enfers.
Ces neuf mondes cohabitaient difficilement et se battaient régulièrement entre deux alliances.
Cet univers reflète bien celui des Vikings, composé d’ententes fragiles et de conflits.
Le monde nordique comptait deux familles divines distinctes :
La religion nordique est riche et variée. La magie, la métamorphose, les prédictions y jouent un rôle important.
Les voyantes, volvas, jouissaient d’un statut spécial. Elles prédisaient l’avenir aux individus ou aux communautés. Les voyants prédisaient également l’avenir au cours de cérémonies sacrificielles.
Odin
Appelé « Père de Tout », Odin a engendré plusieurs autres Ases, dont Baldur et peut-être Thor.
Odin possédait une lance magique, Gungnir, fabriquée par les nains. Il montait le cheval à huit jambes, Sleipnir. Deux corbeaux l’accompagnaient, Huginn et Muninn, « pensée » et « mémoire ».
Le chiffre neuf est symbolique dans la mythologie nordique. La principale cérémonie du grand temple d’Odin à Uppsala en Suède avait lieu tous les neuf ans et durait neuf jours ; on y sacrifiait neuf victimes, y compris humaine.
Grâce à ces rites sanglants, les gens pensaient qu’Odin leur serait favorable, surtout lors d’une guerre.
Thor
C’était le plus fort des dieux et aussi le plus admiré. Il incarnait la bravoure viking. Célèbre pour ses exploits de tueur de géants, il était vénéré comme principal défenseur d’Asgardr et de Midgard et protecteur du monde face au chaos.
Fils d’Odin et de Jord « la Terre », il vivait avec son épouse Sif. Il voyageait dans un char tiré par deux chèvres qui avaient des facultés magiques. Si l’on manquait de nourriture, on pouvait les tuer et les manger à condition de laisser les os intacts. Les chèvres se régénéraient alors.
Thor était également associé aux orages. On disait que le tonnerre venait du bruit de son char traversant le ciel. Les voyageurs invoquaient sa protection.
Thor possédait un marteau, Mjollnir, l’un des six trésors fabriqués par les nains pour les dieux.
Cette arme fracassait tout ce qu’elle touchait et revenait dans la main de Thor quand il la lançait.
Il possédait également une ceinture qui augmentait sa force de moitié quand il la portait.
Pour les peuples nordiques, Thor représentait le champion suprême vers qui se tourner en cas de danger.
D’autres dieux nordiques
Parmi les dieux nordiques, on peut notamment citer :
Les Ases
Les Vanes
Offrandes et sacrifices
Les sacrifices étaient essentiels à la religion nordique. Les rituels étaient codifiés. Par exemple, on se réunissait dans grande salle de la demeure du chef, à un moment de l’année précis, et on répandait le sang d’un animal.
Les plus importantes cérémonies se déroulaient à Uppsala, en Suède et à Lejre, au Danemark. Ces rituels étaient organisés tous les neuf ans.
Le chiffre neuf prenait toute son importance. Les sources des chroniqueurs chrétiens de l’époque mentionnent 99 victimes humaines à Lejre et un nombre identique d’animaux. A Uppsala, il s’agit de neuf mâles de chaque espèce, dont des humains qui étaient sacrifiés.
Les victimes, 72 au total, étaient suspendues dans un bosquet sacré.
Mais, ces deux cérémonies sont exceptionnelles par leur importance. Généralement, il s’agissait d’offrandes ou de sacrifices à caractère plus personnel.
Dans le monde viking, banquets et sacrifices étaient souvent associés.
Nains, géants, trolls et elfes
L’univers viking grouillait de créatures plus ou moins maléfiques. Les géants étaient plutôt lents d’esprit mais étaient craints à cause de leur taille.
Créatures du froid et de la nuit, ils ne supportaient pas le soleil, qui les transformait en pierre, tout comme les nains, peuple souterrain.
Les trolls vivaient également dans des souterrains sous des tumulus. Rudes et sauvages, les trolls vivaient à Jotunheim, avec les géants, qui les utilisaient souvent comme serviteurs.
Les elfes possèdent des origines plus complexes. On leur faisait des sacrifices au début de l’hiver, liés à des rites de fertilité.
Les Elfes Clairs étaient presque aussi beaux que des dieux. Par contre, les Elfes Noirs étaient hideux.
Ces deux légendes ont perduré sous la forme des fées et des lutins.
Serpent et Dragon
On ne rencontre guère de serpents en Scandinavie. Leur présence dans les légendes nordiques provient certainement d’une mythologie universelle et non d’une présence au quotidien.
Les serpents étaient souvent confondus avec les dragons. Les drakkars « vaisseaux dragons » en symbolisaient la puissance.
Dans la mythologie nordique, le serpent est malfaisant. Il vit sous terre et est associé à la mort. On craint son venin.
Le dragon a une symbolique plus complexe. Il inspire un plus grand effroi que le serpent. Son souffle de feu fait fondre un bouclier et les épées se brisent sur ses écailles.
Lui aussi vit sous terre et n’en sort que la nuit.
Dans les mythologies nordiques et germaniques, les dragons jouent le rôle de gardiens de trésor.
Ils sont également dépositaires d’une sagesse ésotérique. Fafnir, qui s’est transformé en dragon, a la réputation de posséder une connaissance infinie.
En buvant accidentellement du sang de dragon, Siegfried a appris à parler le langage des oiseaux.
La fin du monde dans la mythologie nordique
Le récit nordique de la fin du monde est unique car il évoque en détail la catastrophe ultime. Le monde des dieux et des hommes doit finalement être détruit. Même Odin et Thor ne pourront empêcher l’inéluctable.
Selon le mythe, l’avènement du Ragnarök doit être précédé d’une guerre entre les hommes. Puis, viendra un hiver épouvantable, long de trois ans. Les loups qui poursuivent la lune et le soleil finiront par dévorer leur proie.
La terre tremblera et arbres et rochers s’abattront.
Trois coqs chanteront et les forces du Mal se déchaîneront alors. Le loup Fenrir brisera ses chaînes et le Serpent du Monde jaillira de la mer pour cracher son venin.
Tous les ennemis des dieux s’allieront pour l’ultime combat.
Lors de ce combat, Thor sera tué par Jörmungand, le Serpent du Monde. Odin sera englouti par Fenrir. Les ennemis s’entretueront puis le Soleil s’obscurcira. Le firmament s’ouvrira et les étoiles tomberont du ciel.
L’océan engloutira la terre.
Après ce cataclysme, un nouveau monde émergera. Deux des fils d’Odin survivront ainsi que deux fils de Thor.
Un couple d’humains survivra à la bataille finale et repeuplera la terre. Malgré tout, le mal restera présent dans ce nouvel âge de l’innocence.
Mythologie nordique
Les peuples nordiques, dont notamment les Vikings, vénéraient des dieux avant tout guerriers. Leur panthéon était dominé par Odin et Thor.
La mythologie nordique décrit également avec précision le début et la fin du monde. Parmi d’autres mythes nordiques, on trouve également celui des déesses de la fertilité et des voyantes, ainsi que d’étranges créatures : les géants, les elfes, les trolls et les nains. La mythologie nordique illustre un monde sombre qui sera finalement détruit lors d’un ultime combat entre les forces du bien et du mal : le Ragnarök.
La création du monde
Selon le mythe, le monde aurait surgi d’un gouffre immense : Ginnungagap, le Vide Béant. Le Créateur était le grand-père d’Odin, le plus grand des dieux nordiques.
Les créations se multiplièrent et les premiers géants firent leur apparition. Ils étaient les ennemis implacables des dieux.
Représentant le bien et le mal, les deux races étaient vouées à un conflit sans fin.
Parfois, ils fraternisaient et Odin naquit d’une liaison entre un dieu et une géante. Mais, il devint le fléau des géants. Il détruisit le géant Ymir.
Après ce meurtre, Odin et ses frères devinrent créateurs. Du corps d’Ymir, ils firent notre monde. Son sang se transforma en fleuves et en mers, sa chair en terre, ses os en montagnes, son crâne en voûte céleste.
Statuette de bronze trouvée en Suède qui représente probablement Odin (Statens Historika Museet, Stockholm). By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Quatre nains, Nord, Sud, Est et Ouest reçurent comme mission de soutenir les coins du firmament.
La Lune et le Soleil furent placés sur des chars, poursuivis par deux loups, Skoll (répulsion) et Hati (haine).
A la fin des temps, ces deux monstres finiraient par dévorer les lumières célestes.
Odin et ses frères façonnèrent ensuite les êtres. D’abord, vinrent les nains qui naquirent de vers rongeant la carcasse d’Ymir. Ils furent placés dans des grottes pour chercher de l’or.
Décoration de fonts baptismaux du XIIe siècle à Gotland qui montre un nain occupé à ses forges. Les nains étaient d'habiles métallurgistes (Statens Historika Museet, Stockholm). By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Après les nains, ce fut le tour des humains. Les dieux les installèrent dans la région de Midgard, située au centre de l’univers.
Enfin, les dieux créèrent leur propre domaine d’Asgardr.
Cratère d'Islande crachant de la vapeur. Les mythes nordiques assimilent l'origine de la vie à une rencontre entre la glace et le feu. By [ltr]Jennifer Smith[/ltr]. [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
L’univers nordique se caractérisait par neuf mondes, répartis entre les humains, les géants et les races divines.
Le monde du dessous était le royaume d’Hel, déesse des enfers.
Ces neuf mondes cohabitaient difficilement et se battaient régulièrement entre deux alliances.
Cet univers reflète bien celui des Vikings, composé d’ententes fragiles et de conflits.
Le monde nordique comptait deux familles divines distinctes :
- Les Ases « dieux » qui habitaient Asgardr et dont le chef était Odin
- Les Vanes représentés par Freyr et Freyja qui représentaient l’agriculture et la fécondité
La religion nordique est riche et variée. La magie, la métamorphose, les prédictions y jouent un rôle important.
Les voyantes, volvas, jouissaient d’un statut spécial. Elles prédisaient l’avenir aux individus ou aux communautés. Les voyants prédisaient également l’avenir au cours de cérémonies sacrificielles.
Odin
Appelé « Père de Tout », Odin a engendré plusieurs autres Ases, dont Baldur et peut-être Thor.
Odin possédait une lance magique, Gungnir, fabriquée par les nains. Il montait le cheval à huit jambes, Sleipnir. Deux corbeaux l’accompagnaient, Huginn et Muninn, « pensée » et « mémoire ».
Odin était plus craint qu’aimé. Pour ce dieu, le savoir «était le pouvoir. Il avait sacrifié un œil pour boire à la source du Savoir.
Le chiffre neuf est symbolique dans la mythologie nordique. La principale cérémonie du grand temple d’Odin à Uppsala en Suède avait lieu tous les neuf ans et durait neuf jours ; on y sacrifiait neuf victimes, y compris humaine.
Odin, représenté à la fin du Moyen Age (Royal Library, Copenhague) (Domaine public)
Grâce à ces rites sanglants, les gens pensaient qu’Odin leur serait favorable, surtout lors d’une guerre.
Thor
C’était le plus fort des dieux et aussi le plus admiré. Il incarnait la bravoure viking. Célèbre pour ses exploits de tueur de géants, il était vénéré comme principal défenseur d’Asgardr et de Midgard et protecteur du monde face au chaos.
Fils d’Odin et de Jord « la Terre », il vivait avec son épouse Sif. Il voyageait dans un char tiré par deux chèvres qui avaient des facultés magiques. Si l’on manquait de nourriture, on pouvait les tuer et les manger à condition de laisser les os intacts. Les chèvres se régénéraient alors.
Thor ou Freyr. Sculpture en bois. By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Thor était également associé aux orages. On disait que le tonnerre venait du bruit de son char traversant le ciel. Les voyageurs invoquaient sa protection.
Thor possédait un marteau, Mjollnir, l’un des six trésors fabriqués par les nains pour les dieux.
Cette arme fracassait tout ce qu’elle touchait et revenait dans la main de Thor quand il la lançait.
Le marteau de Thor en forme de porte-bonheur . By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Il possédait également une ceinture qui augmentait sa force de moitié quand il la portait.
Pour les peuples nordiques, Thor représentait le champion suprême vers qui se tourner en cas de danger.
D’autres dieux nordiques
Parmi les dieux nordiques, on peut notamment citer :
Les Ases
- Baldur : Fils d’Odin, c’est le plus beau des dieux. Il est associé à la joie et à la lumière
- Loki : Dieu fourbe qui finit par devenir un symbole du mal à l’état pur. C’est le père de Hel, la maîtresse de l’enfer, du loup Fenrir et du Serpent du Monde, Jörmungand
- Heimdall : Dieu de l’aurore, c’est le gardien de Bifrost, le pont arc-en-ciel qui relie Midgard à Asgardr
- Tyr : Un des premiers dieux de la guerre, célèbre pour sa force et son courage
- Ull : Dieu du tir à l’arc et de la chasse ainsi que de l’hiver
- Iduna : Déesse du printemps
- Frigg : Déesse du ciel et des nuages
Odin, monté sur Sleipnir, sur un détail d'une pierre décorée de Gotland (Statens Historika Museet, Stockholm). By [ltr]Hans s[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Les Vanes
- Njörd : Dieu des eaux côtières et de la pêche
- Freyja : Déesse de l’amour passion et de la fécondité
- Freyr : Dieu de la fertilité, associé au soleil et à la pluie
Offrandes et sacrifices
Les sacrifices étaient essentiels à la religion nordique. Les rituels étaient codifiés. Par exemple, on se réunissait dans grande salle de la demeure du chef, à un moment de l’année précis, et on répandait le sang d’un animal.
Les plus importantes cérémonies se déroulaient à Uppsala, en Suède et à Lejre, au Danemark. Ces rituels étaient organisés tous les neuf ans.
Le chiffre neuf prenait toute son importance. Les sources des chroniqueurs chrétiens de l’époque mentionnent 99 victimes humaines à Lejre et un nombre identique d’animaux. A Uppsala, il s’agit de neuf mâles de chaque espèce, dont des humains qui étaient sacrifiés.
Tapisserie du XIIe siècle qui ornait autrefois une église suédoise. Elle pourrait représenter Odin et Thor accompagnés de Freyr (Statens Historika Museet, Stockholm) . By [ltr]Mararie.[/ltr] [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Les victimes, 72 au total, étaient suspendues dans un bosquet sacré.
Mais, ces deux cérémonies sont exceptionnelles par leur importance. Généralement, il s’agissait d’offrandes ou de sacrifices à caractère plus personnel.
Dans le monde viking, banquets et sacrifices étaient souvent associés.
Nains, géants, trolls et elfes
L’univers viking grouillait de créatures plus ou moins maléfiques. Les géants étaient plutôt lents d’esprit mais étaient craints à cause de leur taille.
Créatures du froid et de la nuit, ils ne supportaient pas le soleil, qui les transformait en pierre, tout comme les nains, peuple souterrain.
Les trolls vivaient également dans des souterrains sous des tumulus. Rudes et sauvages, les trolls vivaient à Jotunheim, avec les géants, qui les utilisaient souvent comme serviteurs.
Les elfes possèdent des origines plus complexes. On leur faisait des sacrifices au début de l’hiver, liés à des rites de fertilité.
Les Elfes Clairs étaient presque aussi beaux que des dieux. Par contre, les Elfes Noirs étaient hideux.
Ces deux légendes ont perduré sous la forme des fées et des lutins.
Serpent et Dragon
On ne rencontre guère de serpents en Scandinavie. Leur présence dans les légendes nordiques provient certainement d’une mythologie universelle et non d’une présence au quotidien.
Les serpents étaient souvent confondus avec les dragons. Les drakkars « vaisseaux dragons » en symbolisaient la puissance.
Le Serpent du Monde. Jörmungand était le plus terrifiant des serpents. Il était l'un des trois enfants monstrueux de Loki et fut jeté dans la mer par Odin. Le serpent y grandit jusqu'à s'enrouler autour de la Terre en se mordant la queue . By [ltr]Hans s[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Dans la mythologie nordique, le serpent est malfaisant. Il vit sous terre et est associé à la mort. On craint son venin.
Le dragon a une symbolique plus complexe. Il inspire un plus grand effroi que le serpent. Son souffle de feu fait fondre un bouclier et les épées se brisent sur ses écailles.
Lui aussi vit sous terre et n’en sort que la nuit.
Dans les mythologies nordiques et germaniques, les dragons jouent le rôle de gardiens de trésor.
Ils sont également dépositaires d’une sagesse ésotérique. Fafnir, qui s’est transformé en dragon, a la réputation de posséder une connaissance infinie.
En buvant accidentellement du sang de dragon, Siegfried a appris à parler le langage des oiseaux.
La fin du monde dans la mythologie nordique
Le récit nordique de la fin du monde est unique car il évoque en détail la catastrophe ultime. Le monde des dieux et des hommes doit finalement être détruit. Même Odin et Thor ne pourront empêcher l’inéluctable.
Selon le mythe, l’avènement du Ragnarök doit être précédé d’une guerre entre les hommes. Puis, viendra un hiver épouvantable, long de trois ans. Les loups qui poursuivent la lune et le soleil finiront par dévorer leur proie.
La terre tremblera et arbres et rochers s’abattront.
L'Arbre du Monde. Le grand frêne, nommé Yggdrasil, constitue l'axe autour duquel tournent tous les mondes nordiques. Il pousse au milieu d'Asgardr, et les dieux y viennent s'assembler autour. By [ltr]Jimg 944[/ltr] . [ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Trois coqs chanteront et les forces du Mal se déchaîneront alors. Le loup Fenrir brisera ses chaînes et le Serpent du Monde jaillira de la mer pour cracher son venin.
Tous les ennemis des dieux s’allieront pour l’ultime combat.
Loki représenté sur une pierre de four au Danemark (Ärhus Kunstmuseum, Danemark). By [ltr]Kalleboo[/ltr] .[ltr](CC BY-SA 3.0)[/ltr]
Lors de ce combat, Thor sera tué par Jörmungand, le Serpent du Monde. Odin sera englouti par Fenrir. Les ennemis s’entretueront puis le Soleil s’obscurcira. Le firmament s’ouvrira et les étoiles tomberont du ciel.
L’océan engloutira la terre.
Après ce cataclysme, un nouveau monde émergera. Deux des fils d’Odin survivront ainsi que deux fils de Thor.
Un couple d’humains survivra à la bataille finale et repeuplera la terre. Malgré tout, le mal restera présent dans ce nouvel âge de l’innocence.
Page 5 sur 7 • 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Sujets similaires
» Forum Religion -Tout sur les religions
» Les "religions" Antichrist
» Religions comparées
» Les Religions de Satan
» Les religions de Babylone
» Les "religions" Antichrist
» Religions comparées
» Les Religions de Satan
» Les religions de Babylone
Forum Religion : Le Forum des Religions Pluriel :: ○ Babylone la Grande :: Babylone :: Points Communs & Idolâtrie
Page 5 sur 7
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum