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Histoire Islamique

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Histoire Islamique - Page 5 Empty Histoire Islamique

Message  Arlitto Lun 02 Mai 2016, 17:54

Rappel du premier message :

Histoire Islamique

L’occupation de Tripoli par les croisés par Ibn abi Tayyî, dans  » Ibn al-Furât » :


Histoire Islamique - Page 5 Icon_reimg_zoom_inHistoire Islamique - Page 5 Premierecroisade4

Scène de bataille lors de la première croisade source : BNF

« Il y avait à Tripoli un palais de la Science qui n’avait en aucun pays son pareil en richesse, beauté ou valeur. Mon père m’a raconté qu’un shaykh de Tripoli lui avait dit avoir été avec Frakhr al-Mulk b. ‘Ammar lorsque celui- ci se trouvait à Shayzar, et que venait de lui parvenir la nouvelle de la prise de Tripoli. Il s’évanouit, puis revint à lui en pleurant à chaudes larmes. « Rien ne m’afflige, dit-il, comme la perte du palais de la science. Il y avait là trois millions (?) de livres, tous de théologie, de science coranique, de hadîth, d’adab et, entre autre, cinquante mille Corans et vingt mille commentaires du Livre de Dieu Tout-Puissant ». Mon père ajoutait que ce palais de la Science était une des merveilles du monde. Les Banu ‘Ammâr y avaient consacré d’énormes richesses; il s’y trouvaient cent quatre-vingts copistes appointés dont trente y demeuraient nuit et jour. Les Banu ‘Ammâr avaient dans tous les pays des agents qui leur achetaient des livres de choix. A vrai dire, de leur temps, Tripoli entière était palais de la Science, les grands esprits de tous pays s’y rendaient, toutes les sciences étaient cultivées auprès de ces princes, et c’est pourquoi l’on y venait, en particulier les adeptes de la science immamienne, qu’ils aimaient et dont ils étaient les adhérents. Lorsque les Francs entrèrent à Tripoli et conquièrent la ville, ils brûlèrent le palais de la Science, parce qu’un de leurs prêtres maudits, ayant vu ces livres, en avait été terrifié. Il s’était trouvé tomber sur le Trésor des Corans, il étendit la main vers un volume, c’était un Coran, vers un autre, encore un Coran, vers un troisième, encore de même, et il en vit vingt à la suite. «  Il n’y a que des Corans des musulmans dans cette maison ». dit-il, et ils la brûlèrent. On arracha cependant quelques livres, qui passèrent en pays des musulmans.

Ils détruisirent aussi toutes les mosquées, et furent sur le point de massacrer tous les habitants musulmans. Mais un chrétien leur dit : « Ce n’est pas sage, c’est une grande ville: où prendrez-vous les gens pour l’habiter ? Ce qu’il faut, c’est leur imposer une capitation, après avoir confisqué leurs biens, et les obliger à habiter à la ville, sans leur permettre d’en sortir, de façon qu’ils soient comme prisonniers et que leur séjour vous soit profitable ». Ils (…) après en avoir massacré vingt mille.

Quant au gouverneur et à quelques troupes, ils se réfugièrent au palais de l’émirat, et s’y défendirent quelques jours; puis ils demandèrent l’aman et l’obtinrent; ils furent expulsés de la ville, et allèrent à Damas. Puis les Francs prirent les notables et les chrétiens qui avaient avoué être riches, et les frappèrent et les torturèrent jusqu’à ce qu’ils livrassent leur fortune; beaucoup moururent sous la torture. La ville fut partagée entre les Francs en trois parts, l’une pour les Génois, les deux autres pour Baudouin, roi des Francs à Jérusalem, et pour Saint-Gilles le maudit.

Histoire Islamique - Page 5 Combat_premiere_croisade
combat lors dela 1ere croisades : sources BNF

La prise de Tripoli, et les épreuves de sa population consternèrent tout le monde. On s’assembla dans les mosquées pour le deuil des morts; tout le monde prit peur et se persuada de l’avantage d’une émigration; et un grand nombre de musulmans partirent pour l’Iraq et la Djéziré. Dieu sait mieux (…). L’on apprit que la flotte égyptienne était arrivée à Tyr huit jours après la chute de Tripoli, par l’arrêt du sort. Jamais une flotte semblable n’était sortie d’Egypte, et elle contenait des renforts, des vivres, de l’argent, de quoi ravitailler Tripoli pour un an. Lorsque le commandant de la flotte eut apprit la chute de Tripoli, il répartit les provisions et l’argent apporté entre Tyr, Saïda, Beyrouth et les autres places fortes musulmanes, et ramena la flotte en Egypte.

Fakir al-Mulk b.’Ammâr, le seigneur de Tripoli, lors de la prise de la ville, se trouvait chez l’émir Ibn Munqidh, qui lui offrait l’hospitalité. Il se rendit à Djabala et s’y fixa après y avoir fait apporter des provisions et des armes. Tancrède vint l’attaquer et lui livra de durs combats. Le cadi Fakhr al-Mulk appela au secours les princes des environs, leur faisant craindre la perfidie des Francs, et que , s’ils occupaient cette place, ils en gagnassent une autre, et que leur puissance s’accrût peut-être assez pour leur permettre de s’emparer de toute la Syrie et en expulser les musulmans. La lettre était longue, elle fit saigner les coeurs et pleurer les yeux, mais nul ne lui répondit (…). »

L’occupation de Tripoli par les Francs (Ibn abi Tayyî, dans Ibn al-Furât). Orient et Occident au temps des Croisades » de Claude Gahen, « Collection historique » dirigée par Maurice Agulhon et Paul Lemerle, éditions Aubier Montaigne, Paris, 1992, rubrique Documents, pages 219 à 223
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 10:49

Abou-Mohammed Hammouda Pacha Bey représentant l’Empire ottoman à Tunis (Tunisie).

Histoire Islamique - Page 5 Hammouda_bey Histoire Islamique - Page 5 Hammouda_pacha
 

Le bey de Tunis est à l’origine un simple préfet représentant l’Empire ottoman à Tunis (Tunisie).

À partir du xviiie siècle, les beys issus de la dynastie des Husseinites acquièrent une autonomie de fait, c’est-à-dire une quasi-indépendance, vis-à-vis de leur suzerain : le sultan ottoman. Le premier représentant de cette dynastie est Hussein Ben Ali qui fonde l’État husseinite en 1705

Abou-Mohammed Hammouda Pacha (أبو محمد حمودة باشا), né le 9 décembre 17591 et mort le 15 septembre 18142,3 au palais du Bardo, est bey de Tunis de la dynastie desHusseinites de 1782 à sa mort

son long règne embrasse une période fort troublée en Méditerranée à la suite des guerres de la Révolution française et de l’Empire napoléonien qui mettent aux prises Français etBritanniques, ces derniers étant les alliés du sultan ottoman dont la souveraineté nominale s’étend sur les provinces d’Afrique du Nord et d’Égypte.

En guerre avec la République de Venise, de 1784 à 1792, puis avec les Algériens, ce souverain fait renforcer le système défensif de Tunis : les remparts et les forts de la médina sont réparés ainsi que la kasbah. Sur les plans et sous la direction de l’ingénieur néerlandais Homberg, les faubourgs de Bab Souika et Bab El Jazira sont entourés d’une muraille en matériaux légers mais protégés à chaque porte par un bastion.

Hammouda Pacha augmente les effectifs de la garnison de Tunis et fait construire plusieurs casernes dans la médina elle-même : les casernes d’El Attarine, devenue par la suitebibliothèque nationale, de la rue de de l’Église, devenue par la suite la direction des habous, de Sidi Ali Azzouz, devenue par la suite un orphelinat, de Sidi Ali Ben Zayed, devenue par la suite l’hôpital Sadiki, ainsi qu’une fonderie à El Haficiya.

Enfin, il fait également construire le Borj El Kebir de La Manouba qui sert par la suite de caserne d’artillerie. Les armées tunisiennes, régiments de soldats turcs et auxillaires de cavalerie tribale avec à leur tête le ministre Moustapha Khodja, remportent une grande victoire sur la milice turque de Tripoli en 1795. Hammouda Pacha parvient à restaurer la dynastie alliée desKaramanli en la personne de Ahmad II Bey Karamanli, chassé du pouvoir trois ans auparavant7. En 1807, il renouvelle l’exploit contre les armées du dey d’Alger à Slata (près deTajerouine)8,9 sans parvenir toutefois à rétablir Mustapha Engliz Bey qui lui est favorable à Constantine10.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:52

L’ère des croisades, Reconquista en Orient et en Occident islamique 

Descriptions d’al-Quds, Jerusalem par Ibn Battouta, al-Idrissi et Nassiri Khausrau ;

Histoire Islamique - Page 5 Jerusalem_al_aqsa_moschee_um_1900
La mosquée al-Aqsa Début de la construction avant 679 . L’évèque Arculfe (679-688) nous livre une description du lieu, entre 679 et 688 : « Sur le lieu du Temple, proche du mur est, les Sarrasins fréquentent une maison de prière carrée, construite rudimentairement, en poutres et en planches. Cette maison peut accueillir trois mille hommes en même temps10. » C’est sans doute sur l’impulsion du calife Abd al-Malik (685 – 705), constructeur du dôme du Rocher, ou de son fils al-Walid Ier (705 – 715) qu’est édifiée la première mosquée en dur. Si l’on en croit l’historien al-Muqaddasi, le calife aurait souhaité cette reconstruction pour éviter le contraste entre la mosquée et le  dôme

Description de al-Quds par le voyageur persan Nasiri Khrusrau (1004-1074) à l’époque Fatimide : 

« Nous entrâmes à Jérusalem le cinquième jour du mois de Ramazan 438 (16 mars 1046). Une année solaire s’était écoulée depuis que nous avions quitté notre demeure, et nous avions voyagé sans nous être arrêtés nulle part pendant longtemps, et sans avoir, en aucun lieu, goûté un repos complet.

Les habitants de la Syrie et de la Palestine désignent Jérusalem sous le nom de Qouds. Les gens de ces contrées, qui ne peuvent faire le voyage de la Mekke, se rendent à Jérusalem à l’époque du pèlerinage ; ils y séjournent pendant le Mauqaf, en se conformant à l’usage consacré, et ils y célèbrent la fête des sacrifices. Il y a des années où dans les premiers jours du mois de Zil Hidjèh plus de vingt mille hommes se trouvent réunis dans la ville. On y amène les enfants pour les faire circoncire. Les chrétiens et les Juifs y viennent aussi en grand nombre des provinces de l’empire de Roum et d’autres contrées pour y visiter l’église et le temple. On trouvera en son lieu la description de la grande église. La banlieue et les environs de Jérusalem sont entièrement couverts de montagnes cultivées en céréales et plantées d’oliviers, de figuiers et d’autres arbres. Tous les terrains sont dépourvus d’eau ; néanmoins les vivres sont en abondance et à bon marché.
Il y a des chefs de famille qui ne recueillent pas moins de cinq mille men d’huile d’olive chacun ; cette huile est conservée dans des puits et des réservoirs, et on l’exporte dans toutes les parties du monde.
La famine n’a, dit-on, jamais sévi en Syrie. Je tiens d’autorités dignes de foi qu’un saint personnage vit en songe le Prophète de Dieu, sur qui soient les bénédictions et le salut ! Il lui adressa la parole en ces termes : « O Prophète de Dieu, accorde-moi ton aide pour ma subsistance ! » « Je te la garantis, lui répondit le Prophète, par le pain et par l’huile de la Syrie. »

Je décrirai maintenant Jérusalem. La ville est bâtie sur une hauteur. On n’y a point d’autre eau que celle de la pluie. Bien qu’il existe des sources dans les villages voisins, on n’en trouve cependant pas une seule dans l’intérieur de la ville. Jérusalem est entourée de solides murailles construites en pierres et en mortier ; les portes sont en fer.

La ville étant bâtie sur le roc, on ne voit pas un seul arbre dans ses environs immédiats. Jérusalem est une grande cité ; à l’époque où je m’y trouvais, elle renfermait vingt mille habitants mâles. Les bazars sont beaux et les maisons fort hautes. Le sol est partout recouvert de dalles de pierre, et on a taillé et aplani toutes les inégalités du terrain, de sorte qu’il est complètement lavé et nettoyé par la pluie. Les artisans sont très nombreux, et chaque corps de métier occupe dans le bazar une rangée distincte de boutiques.

La grande mosquée où l’on fait la prière du vendredi est située à l’est, du côté du bazar, et les remparts de la ville lui servent de murailles. Quand on sort de la mosquée, on voit s’étendre devant soi une grande plaine très unie qui porte le nom de Sahirèh. C’est la plaine où, selon la tradition, auront lieu la résurrection de la chair et le jugement dernier. Cette croyance attire de tous les points du monde, à Jérusalem, une foule de personnes qui viennent s’y fixer pour y finir leurs jours et pour se trouver près de l’emplacement désigné par Dieu, lorsque s’accomplira la parole du Tout-Puissant. O Dieu, sois dans ce jour, le refuge de tes serviteurs ! Daigne leur accorder ton pardon ! Ainsi soit-il, ô maître des mondes !
Au bord de cette plaine s’étend un vaste cimetière qui renferme les tombeaux de saints personnages. Le peuple s’y rend pour prier et pour adresser à Dieu des vœux qu’il daigne exaucer.
O Dieu, accueille nos vœux ! Pardonne-nous nos péchés et nos iniquités ! Que ta clémence prenne pitié de nous, ô toi, qui es le plus miséricordieux des miséricordieux !
Entre la mosquée et la plaine de Sahirèh court une vallée extrêmement profonde, ayant l’apparence d’un fossé. J’y vis des constructions faites à la mode antique, ainsi qu’une coupole, taillée dans un bloc de pierre et qui surmonte un petit édifice. Il est impossible de rien voir de plus extraordinaire et l’on se demande comment on a réussi à l’élever. Le peuple prétend que c’était la maison de Pharaon.
Cette vallée porte le nom de Wadi Djehennem (le val de l’Enfer). Je demandai le motif de cette dénomination. On me répondit que le khalife Omar ibn el Khaththab (que Dieu soit satisfait de lui !) établit son camp dans la plaine de Sahirèh ; en la contemplant, il s’écria : Ceci est le val de l’enfer ! Les gens du peuple prétendent que, lorsqu’on est sur le bord de cette vallée, on entend s’en élever les cris des damnés. J’y suis allé, mais je n’ai rien entendu.
Quand on sort de la ville dans la direction du sud, on descend, à la distance d’un demi-ferseng, dans un ravin où l’on voit une source qui jaillit d’un rocher. Elle porte le nom d’Aïn Selwan (la source de Siloé). Au dessus d’elle s’élèvent de nombreux bâtiments. L’eau s’écoule à travers un village et, sur ses bords, on a construit beaucoup de maisons et planté des jardins. On prétend que, lorsque l’on s’est baigné dans cette eau, on est délivré des douleurs et des maladies chroniques. Un nombre considérable de legs pieux sont affectés à l’entretien de ce lieu. 

Jérusalem possède un bel hôpital qui a pour dotation les revenus de fondations charitables. On y distribue à un grand nombre de malades des remèdes et des potions médicinales. Les médecins attachés à cet établissement sont payés par les administrateurs des legs pieux.

Histoire Islamique - Page 5 Cf7085aa
Maquette d’al-Quds dans le temps

La mosquée où l’on fait la prière du vendredi est à l’extrémité orientale de la ville. Une de ses murailles borde le Wadi Djehennem. Lorsqu’on est en dehors de la mosquée et que l’on regarde cette muraille, on y voit, sur une étendue de cent ârech, des blocs de pierre qui ne sont reliés entre eux ni par du ciment ni par du mortier. A l’intérieur de la mosquée, le sommet des murs suit une ligne droite. La mosquée a été construite sur l’emplacement qu’elle occupe, à cause de la pierre de la Sakhrah qui se trouve au milieu de l’enceinte. La Sakhrah est ce quartier de rocher dont, sur l’ordre de Dieu (qu’il soit honoré et exalté !), Moïse fit la qiblèh.
Moïse ne vécut plus longtemps ensuite, et sa mort survint peu de temps après qu’il se fut conformé à ce commandement de Dieu.

Souleyman (sur qui soit le salut !) fit construire un temple autour de cette pierre vers laquelle on se tournait pour faire la prière. La Sakhrah en occupait le centre. Cette règle pour la qiblèh fut observée jusqu’à l’époque où notre prophète Mohammed l’élu (que les bénédictions et le salut reposent sur lui !) reçut de Dieu l’ordre de prendre la Ka’abah pour qiblèh. La description de la Sakhrah sera donnée en son lieu.
Je formai le dessein de mesurer les dimensions du Haram. Je me dis qu’il était nécessaire d’étudier, tout d’abord, son aspect extérieur et son emplacement, afin de bien m’en rendre compte, et puis, ensuite, d’en prendre les mesures. Je le parcourus dans tous les sens, et je l’examinai pendant longtemps avec l’attention la plus soutenue. Je découvris, à la fin, dans la partie du nord, non loin de la coupole de Yaqoub (sur qui soit le salut !), une inscription gravée sur une des pierres d’une arcade. Elle portait que l’enceinte sacréeavait sept cent quatre coudées de longueur, et quatre cent cinquante-cinq de largeur. La mesure employée est la coudée royale (guezi melik) qui porte dans le Khorassan le nom de guezi chaïgan ; elle représente un peu moins d’un ârech et demi.

Le sol du Haram est couvert de dalles de pierre dont les interstices sont remplis de plomb. Le Haram est à l’est de la ville et du bazar ; il faut donc, lorsque l’on s’y rend du bazar, se diriger vers l’orient.
On rencontre d’abord un superbe portique qui se développe sur trente guez de haut et vingt de large. La façade, les ailes et la grande arcade sont ornées de dessins formés par des morceaux de verre émaillé (mosaïque) incrustés dans du ciment. Ces dessins ont un tel éclat qu’on ne peut les regarder sans être ébloui. On voit également sur ce portique une inscription en mosaïque donnant les titres du sultan d’Egypte. Quand le soleil frappe ces mosaïques, leur éclat est si vif que l’esprit reste confondu. Ce portique est surmonté d’une très grande coupole en pierres d’énormes dimensions, et on y a placé deux portes magnifiques revêtues de plaques de cuivre de Damas ; elles sont si brillantes qu’on les prendrait pour de l’or, et elles sont entièrement couvertes d’arabesques et d’incrustations en or. Chacune d’elles a quinze guez de haut et huit de large. On désigne cette construction sous le nom de Porte de Daoud (que le salut soit sur lui !).
Après avoir franchi les deux portes de ce portique, on trouve, à droite, deux grandes galeries ouvertes, soutenues chacune par vingt-neuf piliers de marbre dont les bases et les chapiteaux sont également en marbres de diverses couleurs. Les joints sont remplis de plomb. Ces piliers soutiennent des arceaux formés de quatre ou cinq blocs de pierre au plus. Ces deux galeries s’étendent presque jusqu’à la Maqçourah.

Après avoir franchi la porte, on trouve à gauche, c’est-à-dire au nord, une longue galerie de soixante-quatre arcades reposant toutes sur des piliers de marbre. Dans cette partie du mur s’ouvre la porte appelée Bab es Saqr.
Le Haram s’étend en longueur du nord au sud, et si l’on en retranche la Maqçourah, il présente la forme d’un carré dans lequel la qiblèh se trouve placée au sud.
Du côté du nord, il y a aussi deux autres portes placées l’une à côté de l’autre. Chacune d’elles mesure sept guez de largeur sur douze de hauteur. Elles portent le nom de Bab el Asbath (la porte des Tribus).
Après avoir franchi cette porte, on rencontre, dans le sens de la largeur du Haram, c’est-à-dire du côté de l’orient, un autre très grand portique percé de trois portes placées l’une à côté de l’autre ; elles ont les mêmes dimensions que celles du Bab el Asbath. Elles sont recouvertes de plaques de fer et de cuivre merveilleusement travaillées. Il est impossible de rien voir de plus beau. Ce portique s’appelle Bab oul Ebouab (la porte des portes, la porte par excellence), parce qu’il a trois portes, tandis que les autres n’en ont que deux.

Entre ces deux portiques situés du côté du nord, en face de la galerie dont les arcades sont supportées par des piliers, on voit une haute coupole qui s’appuie sur des colonnes. Elle porte le nom de Qoubbèh Yakoub (coupole de Jacob). C’est là que, selon la tradition, ce patriarche faisait ses prières.

Le long de l’enceinte, dans le sens de la largeur du Haram, il y a une galerie dont le mur est percé d’une porte qui donne accès à deux couvents de soufis. Ceux-ci y ont établi de beaux oratoires et des mihrabs magnifiques. Des soufis en grand nombre y demeurent pour se livrer aux pratiques de la dévotion. Ils y font aussi leurs prières, excepté le vendredi ; ce jour-là, ils se rendent dans l’enceinte du Haram, parce que le cri du Tekbir ne parvient pas jusqu’à leurs couvents.
A l’angle nord de l’enceinte est une belle galerie et une grande et superbe coupole. On y a tracé cette inscription : « Ceci est le mihrab de Zékéria, sur qui soit le salut ! » On rapporte que ce prophète était continuellement en prière dans cet endroit.
Du côté du mur oriental et au centre de l’enceinte, s’élève un grand et élégant portique construit en pierres de grandes dimensions, et que l’on dirait taillé dans un seul bloc de pierre. Il a cinquante guez de hauteur sur trente de largeur et il est couvert de dessins et de sculptures. D est formé de dix portes qui ne sont séparées l’une de l’autre que par la largeur d’un pied et pas davantage. Ces portes sont revêtues de plaques de fer et de cuivre richement travaillées et l’on a fixé sur leur surface des anneaux et des clous saillants. Le portique est, dit-on, l’œuvre de Souleyman, fils de Daoud (que le salut soit sur eux deux !) ; il l’a construit pour son père.
Quand on franchit ce portique, on voit, dans la direction de l’orient, deux portes ; celle de droite s’appelle Bah er Rahmèh (la porte de la Miséricorde), celle de gauche Bah et Taubèh (la porte de la Pénitence). C’est, selon la tradition, près de cette dernière porte que Dieu se laissa toucher par le repentir de Daoud, sur qui soit le salut !

Non loin de ce portique s’élève une jolie mosquée. C’était autrefois une galerie fermée ; elle a été convertie en oratoire. Le sol est couvert de beaux tapis. Les serviteurs qui sont attachés à ce sanctuaire forment une classe distincte.
Un grand nombre de personnes se rendent là pour y faire leurs prières et chercher à se rapprocher de Dieu (que son nom soit béni et exalté !), car c’est en ce lieu que le Tout-Puissant accueillit le repentir de Daoud, et les fidèles conçoivent l’espérance qu’ils ne commettront plus d’infraction à la loi divine. On affirme que Daoud venait de franchir le seuil de ce sanctuaire quand une révélation céleste lui donna la bonne nouvelle que Dieu s’était laissé fléchir. Il consacra ce lieu et il y fit ses dévotions.
Moi, Nassir, j’ai prié dans ce lieu et j’y ai invoqué l’aide de Dieu pour garder ses commandements et je lui ai demandé de m’accorder l’absolution de mes péchés.
Que le Dieu, dont le nom est sanctifié et exalté, assiste tous ses serviteurs ! Qu’il leur fasse la grâce de lui donner toute satisfaction et qu’il leur inspire le repentir de leurs fautes ! Je le demande en l’honneur de Mohammed et de sa famille immaculée !
Lorsqu’on longe le mur oriental à partir de l’angle du sud et de la paroi où se trouve la qiblèh, on trouve, vis-à-vis de la face de la muraille du nord, une mosquée souterraine à laquelle on n’arrive qu’en descendant un grand nombre de marches.
Ce monument a vingt guez sur quinze. Le plafond qui est en pierre repose sur des piliers de marbre. C’est là que se trouve le berceau de Jésus, sur qui soit le salut ! Il est en pierre et assez grand pour qu’un homme y puisse faire sa prière. Je l’y ai faite. On l’a fixé solidement dans le sol, afin de le rendre immobile. C’est le berceau où Jésus était couché dans sa première enfance et où il adressait la parole aux hommes. Il occupe la place du mihrab. On voit également dans cette mosquée le mihrab de Meriem, (sur qui soit le salut !) et un autre qui est attribué à Zékéria. Le premier est placé du côté de l’orient. On a tracé sur ces mihrabs les versets du Coran qui se rapportent à Zékéria et à Meriem. Jésus est, dit-on, né dans cette mosquée.

On remarque sur une pierre d’un des piliers l’empreinte de deux doigts, comme si quelqu’un l’avait saisie. Meriem, au moment d’accoucher, a, prétend-on, posé ses doigts sur ce pilier.
Cette mosquée est connue sous le nom de Mehd Issa (le berceau de Jésus), sur qui soit le salut ! On y voit suspendues des lampes en cuivre et en argent fort nombreuses. Elles sont allumées toutes les nuits.
Quand on est sorti de la mosquée du berceau de Jésus, on arrive, en suivant le mur oriental, à l’angle de l’enceinte du Haram. On trouve là une autre mosquée extrêmement belle et qui est deux fois plus grande que celle du berceau de Jésus. Elle porte le nom de Mesdjid el Aqça.
C’est là que Dieu transporta, de la Mekke, le Prophète pendant la nuit du Miradj. C’est de là que Mohammed s’éleva au ciel, comme le fait est rappelé en ces termes : « Qu’il soit loué, celui qui a transporté dans la nuit son serviteur du temple sacré (de la Mekke) au temple éloigné (de Jérusalem). » Un superbe édifice s’élève en cet endroit ; le sol est couvert de magnifiques tapis. Des serviteurs formant une catégorie distincte sont chargés de son entretien.
Lorsqu’à partir de l’angle où s’élève la mosquée on suit la muraille du sud, on rencontre un espace à ciel ouvert formant cour : il a deux cents guez de superficie.
La partie de la mosquée couverte d’un toit, qui a la Maqçourah à sa droite, est attenante à la partie méridionale du mur. La partie couverte de la mosquée qui fait face à l’occident a quatre cent vingt ârech de long sur cent cinquante de large. On y compte deux cent quatre-vingts colonnes de marbre sur lesquelles on a élevé des arceaux en pierre. Les chapiteaux et les fûts sont couverts de sculptures ; les interstices sont remplis de plomb, en sorte qu’il est impossible de rien voir de plus solide. Les colonnes sont placées à six guez l’une de l’autre. Le sol est entièrement couvert de dalles de marbre de toutes couleurs et les joints sont remplis de plomb. La Maqçourah, placée au centre de la muraille du côté du midi, est fort grande et elle est soutenue par seize colonnes. La coupole qui la surmonte a de vastes proportions ; elle est couverte de dessins en mosaïque semblables à ceux dont j’ai déjà parlé plus haut. Le sol est recouvert de nattes du Maghreb, et des lampes et des luminaires isolés les uns des autres sont suspendus à des chaînes. On y a établi aussi un grand mihrab qui est décoré de mosaïques. Des deux côtés du mihrab s’élèvent deux colonnes en marbre rouge dont la couleur rappelle celle de la cornaline. La Maqçourah est lambrissée de marbres de différentes couleurs. A droite, on voit le mihrab de Mo’awiah, à gauche celui d’Omar. Le plafond de cette mosquée est formé de boiseries sculptées et richement décorées.
A l’extérieur de la Maqçourah et dans la muraille qui fait face à la cour, on a pratiqué quinze grandes arcades auxquelles on a fixé des portes dont les battants sont couverts de riches ornements. Chacune de ces portes a dix guez de hauteur sur six de largeur. Dix d’entre elles s’ouvrent sur la partie du mur qui a quatre cent vingt guez et cinq sur celle qui n’en a que cent cinquante.

Parmi ces portes, on en remarque une qui est en cuivre et dont la richesse et la beauté confondent l’imagination. Le cuivre en est si brillant qu’on le prendrait pour de l’or : il est couvert d’incrustations en argent niellé et on y lit le nom du khalife Mamoun. Cette porte fut, dit-on, envoyée de Bagdad par ce prince.
Quand toutes les portes sont ouvertes, l’intérieur de la mosquée est si clair que l’on se croirait dans une cour à ciel ouvert. Quand il pleut ou qu’il fait du vent, on laisse les portes fermées et le jour pénètre par les croisées.
Aux quatre côtés de la partie couverte du toit se trouvent des coffres dont chacun appartient à une des villes de la Syrie ou de l’Iraq ; des Moudjavir se tiennent auprès de ces coffres. Cette coutume rappelle celle qui est observée à la Mekke dans le Mesdjid el Haram.

En dehors de la partie couverte de la mosquée, le long de la grande muraille dont nous avons parlé, s’étend une galerie ouverte qui va rejoindre celle de l’ouest. Les quarante-deux arcades qui la forment sont soutenues par des colonnes de marbre de différentes couleurs. Dans l’intérieur du pouchich ou partie couverte d’un toit, il y a une citerne creusée dans le sol et destinée à recevoir l’eau de la pluie ; lorsqu’elle est recouverte, elle se trouve de niveau avec le sol.
Une porte percée dans le mur du sud donne accès aux latrines. On y trouve l’eau nécessaire pour se purifier quand on veut renouveler ses ablutions. S’il fallait pour se laver sortir du Haram dont l’enceinteest très vaste, on n’arriverait point à temps pour la prière et le moment canonique de la faire serait passé.
Tous les toits sont couverts de plomb.

On a creusé, dans le sol du Haram, un grand nombre de citernes et des piscines destinées à recueillir l’eau de la pluie ; elles ont pour objet de l’empêcher de se répandre au dehors et de se perdre, quelle qu’en soit la quantité. Le sol du Haram est entièrement formé par la roche. Toute l’eau s’écoule dans ces piscines et les gens viennent y puiser. On a aussi établi des gouttières en plomb qui donnent passage à l’eau et la font tomber dans des bassins de pierre installés au-dessous d’elles. Ces bassins sont percés d’un trou qui permet à l’eau d’arriver par un conduit à la citerne, sans avoir été souillée par aucune ordure ni par aucune impureté.
J’ai vu, à trois fersengs de Jérusalem, une très grande piscine alimentée par les eaux qui descendent des montagnes ; on a construit un aqueduc pour les amener jusqu’au Haram qui est l’endroit de toute la ville où se trouve la plus grande quantité d’eau. Chaque maison possède une citerne destinée à recevoir l’eau de pluie, la seule que l’on ait à Jérusalem, et chaque habitant recueille celle qui tombe sur sa terrasse. Les bains et les établissements quels qu’ils soient n’emploient que l’eau de pluie.

Les réservoirs du Haram n’ont jamais besoin de réparations, car ils sont creusés dans le roc et même, s’il s’y était produit des fentes ou des trous, ils ont été si solidement bouchés que les bassins n’ont jamais éprouvé la moindre détérioration. On prétend que ces réservoirs sont l’œuvre de Souleyman, sur qui soit le salut !
La partie supérieure de ces citernes a la forme d’un tennour,  et l’orifice par lequel on puise est recouvert d’une pierre pour que rien ne tombe dans l’eau. L’eau de Jérusalem est la plus agréable au goût et la plus pure que l’on puisse trouver.
L’eau coule des gouttières pendant deux ou trois jours, même quand la pluie a été peu abondante. Les gouttes continuent à tomber quand le ciel est redevenu serein et que le mauvais temps est dissipé.
J’ai déjà dit que la ville de Jérusalem est bâtie sur une hauteur et sur un terrain fort inégal ; mais le sol du Haram est nivelé et il forme une surface très unie.
A l’extérieur de l’enceinte, partout où, par suite d’accidents de terrain, le sol présente quelque dépression, le mur a plus de hauteur, car les fondations sont faites alors dans un creux ; partout où le sol est élevé, la muraille est moins haute.
Dans les quartiers de la ville, où les rues se trouvent en contrebas, on pénètre dans l’enceinte du Haram par des passages souterrains-fermés par des portes placées au-dessous du niveau du sol.
L’une de ces portes est appelée Bab en Neby (la porte du Prophète). Elle est placée dans la direction de la qiblèh, c’est-à-dire au sud. Elle a dix guez de haut sur autant de large. La voûte du souterrain fermé par elle a, à cause des escaliers, tantôt cinq guez de hauteur et tantôt jusqu’à vingt guez. La partie couverte de la mosquée el Aqya est bâtie sur ce souterrain dont la construction est si solide qu’un édifice aussi considérable n’a pas le moindre effet sur lui. On a fait entrer dans la construction des murs des pierres si énormes que l’on ne peut s’imaginer que les forces humaines aient réussi à transporter et à mettre en place de pareilles masses. Ce souterrain a été construit, dit-on, par Souleyman, fils de Daoud ; notre Prophète le traversa pendant la nuit du Miradj pour entrer dans la mosquée. La porte de ce passage est, en effet, placée dans la direction de la Mekke.
On remarque dans le mur, à peu de distance de cette porte, l’empreinte d’un grand bouclier’. D’après la tradition, Hamzah, fils d’Abdoul Mouthallib, oncle du Prophète, se serait assis dans cet endroit, portant attaché sur le dos son bouclier dont l’empreinte se fixa sur le mur lorsqu’il s’y adossa.

A l’endroit où ce passage qui est fermé par une porte à deux battants, débouche dans l’enceinte du Haram, la muraille extérieure a une hauteur de plus de cinquante coudées. On a établi cette galerie souterraine pour éviter aux habitants du quartier contigu à la mosquée de traverser d’autres quartiers, lorsqu’ils désirent pénétrer dans l’enceinte du sanctuaire.
Dans la partie de la muraille qui se trouve à la droite de la porte de l’enceinte du Haram, on remarque une pierre qui a onze ârech de hauteur sur quatre de largeur. C’est la plus grande de toutes celles qui ont été employées dans la construction du sanctuaire. On voit, dans la muraille, à une hauteur de trente et de quarante coudées, beaucoup de blocs ayant la dimension de quatre et de cinq guez. On trouve, dans le sens de la largeur de l’enceinte et dans la direction de l’orient, une porte appelée Bab el Ain (la porte de la Source). Quand on la franchit, on descend dans un ravin et l’on arrive à la source de Selwan (Siloé).
Il y a également une porte souterraine désignée sous le nom de Bab Hittèh (porte de l’Indulgence). Dieu ordonna, dit-on, aux enfants d’Israël d’entrer par là dans le temple, comme l’attestent ces ‘paroles de Dieu lui-même : « Franchissez la porte en vous prosternant et dites : Indulgence, ô Seigneur ! et il vous pardonnera vos péchés. Certes, nous comblerons les justes de nos bienfaits.»
Une autre porte semblable est appelée Bab es Sekinèh. Dans le couloir qui la précède, on a établi une chapelle dans laquelle se trouvent un grand nombre de mihrabs. La première porte est toujours fermée, afin que l’on ne puisse y entrer.
L’arche du Tabernacle, qui, d’après les paroles du Tout-Puissant révélées par le Coran, a été apportée par les anges, fut posée en cet endroit.

Toutes les portes de l’enceinte du Haram de Jérusalem, tant souterraines qu’au niveau du sol, sont au nombre de neuf. Je viens de les décrire.

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Description de la plate-forme élevée au milieu de l’enceinte du Haram et où se trouve la roche (Sakhrah) qui servait de qiblèh avant la naissance de l’Islam.

On a dû établir cette plate-forme au milieu de l’enceinte sacrée, à cause de la hauteur de la Sakhrah, et  parce qu’elle ne pouvait être transportée dans la partie de la mosquée el Aqça couverte d’un toit. On a été, en conséquence, obligé d’élever cette plate-forme ; ses fondations couvrent un espace de trois cent trente ârech de longueur sur trois cents de largeur, et sa hauteur est de douze guez. Le sol en est uni et couvert de belles dalles de marbre dont les joints sont remplis de plomb ; sur les quatre côtés, on a dressé des plaques de marbre qui forment une espèce de parapet. Cette plate-forme est construite de telle façon qu’il est impossible d’y monter autrement que par les passages ménagés à cet effet. Lorsqu’on y est monté, on a vue sur les toits de la mosquée el Aqça.

On a creusé, sous la partie centrale de la plate-forme, un réservoir souterrain destiné à recevoir l’eau de la pluie. L’eau qui y est recueillie est plus pure et plus agréable que celle des autres citernes du Haram.
Quatre édifices surmontés d’une coupole s’élèvent sur cette plate-forme. Le plus grand de tous est celui qui recouvre la Sakhrah qui servait autrefois de qiblèh.

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Vue extérieure du dôme

Description du dôme de la Sakhrah.
Le plan du Haram a été disposé de telle façon que la plate-forme occupe le milieu de l’enceinte et que le dôme de la Sakhrah, dont la roche occupe le centre, s’élève au milieu de la plate-forme.
L’édifice dont nous parlons a la forme d’un octogone régulier dont chaque côté mesure trente-neuf ârech. Il y a quatre porches ; chacun d’eux s’ouvre sur une des quatre faces qui sont celles de l’est, de l’ouest, du nord et du sud. Entre deux porches s’étend chaque fois un côté de l’octogone. Les murs, entièrement construits en pierres de taille, ont vingt guez de hauteur.

La Sakhrah a cent guez de circonférence ; elle n’est ni ronde ni carrée. C’est un bloc de pierre de forme irrégulière semblable aux quartiers de roc que l’on rencontre dans les montagnes. Sur les quatre côtés de la Sakhrah, on a élevé quatre piliers carrés qui ont la même hauteur que les murs : dans l’espace qui sépare un pilier de l’autre, on a dressé deux colonnes de même hauteur. C’est sur ces piliers et sur ces colonnes que repose la base du tambour sous lequel se trouve la Sakhrah. Ce tambour a cent vingt ârech de circonférence. En avant du mur, des piliers et des colonnes dont je viens de parler (j’appelle piliers [soutoun] des massifs en maçonnerie de forme carrée et colonnes [ousthouvanèh] celles qui sont taillées et formées d’un seul morceau de marbre) il y a, dis-je, six piliers,  et entre chaque deux piliers trois colonnes de marbre de différentes couleurs, placées à des intervalles réguliers. Ou voit donc dans le premier rang deux colonnes entre chaque deux piliers : on en trouve ici trois entre chaque deux piliers. Le chapiteau de chaque pilier a quatre volutes dont chacune supporte un arceau ; chaque colonne a deux volutes, de sorte que chaque colonne soutient deux arceaux et chaque pilier quatre. L’immense coupole repose donc sur ces douze piliers placés autour de la Sakhrah. Quand on l’aperçoit de la distance d’un ferseng, elle ressemble au sommet d’une montagne, car elle a depuis sa base jusqu’au faîte une hauteur de trente ârech : les murs et les piliers qui la soutiennent mesurent vingt guez d’élévation, et ils sont eux-mêmes bâtis sur une plate-forme qui s’élève de dix guez au-dessus du sol. On compte donc soixante-deux guez depuis le niveau de la cour jusqu’au faite du dôme.
Les plafonds et la voûte de cet édifice sont revêtus à l’intérieur de boiseries sculptées. Le mur qui s’appuie sur les piliers et les colonnes est décoré avec un art si merveilleux qu’il y a peu d’exemples d’un pareil travail.
La Sakhrah s’élève au-dessus du sol à la hauteur d’un homme ; elle est entourée d’une balustrade en marbre, afin qu’on ne puisse l’atteindre avec la main. Elle est d’une couleur bleuâtre et jamais elle n’a été foulée par le pied de l’homme. La roche présente un plan incliné dans la direction de la qiblèh. On dirait qu’on a marché là, et que le pied s’y est enfoncé comme dans de l’argile molle en laissant l’empreinte des doigts. On distingue ainsi la trace de sept pas. J’ai entendu raconter qu’Ibrahim était venu là avec Ishaq encore enfant, et que ce dernier ayant marché sur la Sakhrah, les marques que l’on y voit sont celles de ses pas.

Il y a toujours, dans le sanctuaire de la Sakhrah, un grand concours de Moudjavir et de dévots.
Le sol est couvert de beaux tapis en soie et en autres tissus. Une lampe en argent attachée à une chaîne de même métal est suspendue au centre de l’édifice, au-dessus de la Sakhrah. Ou y voit aussi un grand nombre de luminaires également en argent ; on a gravé, sur chacun d’eux, une inscription qui en mentionne le poids. Ils ont tous été faits par l’ordre du sultan d’Egypte. J’ai calculé que tous les objets en argent que renferme ce lieu représentent un poids de mille men. Je remarquai aussi un cierge de proportions gigantesques. Il avait sept ârech de hauteur, et trois palmes de circonférence ; il était blanc comme le camphre de Zabedj et la cire était mélangée d’ambre. Le sultan d’Egypte envoie, dit-on, chaque année un grand nombre de cierges et parmi eux ce grand cierge dont je viens de parler et sur lequel son nom est inscrit en lettres d’or.

Le sanctuaire de la Sakhrah est la troisième maison de Dieu. Il est admis par les docteurs de la loi qu’une prière faite à Jérusalem a la valeur de vingt-cinq mille ; celle qui est adressée à Dieu à Médine en vaut cinquante mille, et celle qui est faite à la Mekke, cent mille. Que le Dieu tout-puissant daigne accorder à tous ses serviteurs la grâce de jouir de cette faveur !

J’ai déjà dit que tous les toits, ainsi que la partie extérieure de la coupole, sont couverts de plomb. Sur les quatre faces de l’édifice s’ouvrent quatre grandes portes à deux battants ; elles sont en bois de sadj et elles sont tenues constamment fermées.
Il y a, en outre, sur la plate-forme, une construction surmontée d’une coupole ; elle porte le nom de Qoubbet es Silssilèh (coupole de la Chaîne) à cause de la chaîne qui y fut suspendue par Daoud. Cette chaîne ne pouvait être saisie que par celui qui, dans une contestation, avait le droit pour lui. La main de l’homme injuste et violent ne pouvait l’atteindre. Ce fait est admis par les docteurs de la loi. Cette coupole est soutenue par huit colonnes en marbre et par six piliers en pierres. L’édifice est ouvert de toutes parts, excepté du côté de la qiblèh où l’on a élevé jusqu’en haut un mur dans lequel on a établi un beau mihrab.

On voit également sur la plate-forme une autre coupole supportée par quatre colonnes de marbre ; le côté de la qiblèh est aussi fermé par un mur dans lequel est un beau mihrab. Elle porte le nom de Qoubbet Dje-brayl (coupole de Gabriel). Le sol n’est point recouvert de tapis ; la roche qui a été nivelée s’y montre à nu. C’est là que pendant la nuit du Miradj, le Boraq fut amené pour servir de monture au Prophète. Derrière la Qoubbet Djebrayl, à la distance de vingt ârech, on voit une autre coupole qui est soutenue par quatre colonnes de marbre. On l’appelle Qoubbet er Ressoul (la coupole du Prophète).

On prétend que dans la nuit du Miradj, le Prophète fit d’abord sa prière sous le dôme de la Sakhrah ; il posa sa main sur elle et quand il sortit, celle-ci, pour lui témoigner son respect, se dressa toute droite ; mais le Prophète remit la main sur elle et elle reprit sa place. Elle est restée, jusqu’à ce jour, à moitié soulevée. Le Prophète se dirigea ensuite vers la coupole qui porte son nom, et là il monta sur le Boraq. Cette circonstance a valu à ce lieu la vénération dont il est l’objet.
Il y a sous la Sakhrah une grande excavation dans laquelle règne une complète obscurité. Des cierges y brûlent continuellement. On dit que cette excavation a été produite par le mouvement que fit la Sakhrah pour se lever et elle subsista lorsque la pierre fut redevenue immobile.

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Mont du Temple à l’époque omeyyade reconstitué  par Leen Ritmeyer et « d’après les meilleurs sources sur le site »

Description des escaliers donnant accès à la plate-forme qui s’élève au centre de l’enceinte du Haram.
On peut monter sur la plate-forme par six escaliers placés en six endroits différents. Chacun d’eux est désigné par un nom particulier. Du côté de la qiblèh, il y a deux passages avec des degrés par lesquels on arrive à la plate-forme. Lorsque l’on se tient au milieu de la paroi du mur de soutènement, l’un est à droite, l’autre à gauche. Celui de droite est appelé Maqam en Neby (place du Prophète), l’autre Maqam el Ghoury (place de Ghoury). Le premier est ainsi nommé parce que le Prophète l’a gravi dans la nuit du Miradj pour se rendre sur la plate-forme et aller au dôme de la Sakhrah. Cet escalier est placé dans la direction de la route du Hedjaz ; les marches ont aujourd’hui une largeur de vingt ârech. Elles sont faites de pierres de taille de si grande dimension, qu’un ou deux blocs carrés suffisent pour former une marche. Ces degrés sont disposés avec tant d’art qu’on pourrait, si on voulait, les gravir avec une monture.

Au sommet de cet escalier se dressent quatre colonnes d’une espèce de marbre vert qui ressemblerait à l’émeraude s’il n’était couvert d’une quantité de points de toutes couleurs. Chacune de ces colonnes a une hauteur de dix ârech et une épaisseur telle qu’il faut deux hommes pour les embrasser. Elles sont surmontées de trois arceaux disposés de façon que l’un est en face de l’escalier et les deux autres sur ses deux côtés.
Le faîte du mur élevé au-dessus des arceaux est horizontal : il est disposé en galerie, garni de créneaux et il a l’apparence d’un carré. Ces piliers et ces arceaux sont couverts de dessins en mosaïque, les plus beaux que l’on puisse voir.
Le parapet qui règne autour de la plate-forme est tout entier en marbre pointillé. Quand on y jette les yeux, on croirait voir une pelouse émaillée de fleurs. Le Maqam el Ghoury est un emplacement où se trouvent trois escaliers : l’un est en face de la plate-forme, les deux autres sont sur ses flancs, de sorte que l’on peut y monter par trois côtés. On a également dressé, au haut de ces escaliers, des colonnes surmontées par des arceaux et une galerie. Les marches sont disposées de la façon que nous avons décrite plus haut ; chacune d’elles se compose de deux ou de trois blocs de pierre taillée et de forme allongée. On lit sur le front de l’arceau l’inscription qui suit, tracée en caractères élégants : « Fait par l’ordre de l’émir Leïs oud Daoulèh Nouchtekin Ghoury. Ce Leïs oud Daoulèh était, dit-on, un des esclaves du sultan d’Egypte ; c’est lui qui a fait ouvrir ce passage et construire ces escaliers 1.

Sur la face occidentale de la plate-forme, on a également construit deux escaliers en deux endroits différents, et on a pratiqué un passage qui a la même magnificence que ceux que je viens de décrire. A l’orient, il y a également un passage au sommet duquel sont des colonnes surmontées d’arceaux couronnés de créneaux. Cet endroit porte le nom de Maqam ech Charqy (station de l’Orient).
Sur le côté du nord, se trouve un autre escalier le plus élevé et le plus grand de tous. En haut de celui-ci on trouve, comme en haut des autres, des colonnes surmontées d’arceaux. Il a reçu le nom de Maqam ech Chamy (station de Syrie).
On a dû, pour établir ces six escaliers, dépenser, à mon estimation, la somme de cent mille dinars.
Faisant face au nord, dans la cour de l’enceinte et non pas sur la plate-forme, on voit une construction peu importante qui ressemble à une petite mosquée. Elle a la forme carrée d’un enclos ; les murs en pierres de teille ne dépassent pas la hauteur d’un homme. Elle est désignée sous le nom de mihrab de Daoud. Non loin de là, se dresse une pierre qui a la hauteur de la taille d’un homme : le sommet n’est pas plus grand qu’un tapis de prière. C’est, dit-on, le siège sur lequel s’asseyait Souleyman pendant la construction du temple.
Telles sont les choses que j’ai vues dans l’enceinte du Haram de Jérusalem. J’en ai fait des dessins que j’ai tracés sur le journal où j’ai consigné mes observations.
L’arbre des Houris est aussi une des merveilles que je vis dans le Haram de Jérusalem.
Le mercredi, premier jour du mois de Zil Qa’adèh de l’an 438 (29 avril 1047), je partis de Jérusalem pour me rendre en pèlerinage au tombeau d’Ibrahim, l’ami du Dieu très miséricordieux »
Fin

« Sefer nameh », relation du voyage de Nassiri Khosrau en Syrie, en Palestine, en Égypte, en Arabie et en Perse, pendant les années de l’hégire 437-444 (1035 1042) / Publié, traduit et annoté par Charles Schefer,…



 
Histoire Islamique - Page 5 Jlem-colmap-al-quds-sous-les-croisades
al-Quds, Jérusalem lors des croisades

Description de al-Quds Jerusalem par le géographe arabe maghrebin al-Idrissi 1154 :
« Jérusalem est une ville illustre, de construction immémoriale et éternelle. Elle porta le nom d’Îliyâ’. Située sur une montagne accessible de tous les côtés, elle est allongée et s’étend de l’ouest à l’est. À l’occident se trouve la porte dite du Mihrâb ; elle est dominée par la coupole de David (sur qui soit le salut !) ; à l’orient, la porte dite de la Miséricorde (bâb al-Rahma) qui est ordinairement fermée et ne s’ouvre que lors de la fête des rameaux; au sud, la porte de Sion (Sihyûn) ; au nord, la porte dite d »Amûd al-Ghurâb. En partant de la porte occidentale ou d’al-Mihrâb, on se dirige vers l’est par une rue et l’on parvient à la grande église dite de la Résurrection, et que les musulmans appellent Qumâma. Cette église est l’objet du pèlerinage de tout l’Empire grec d’Orient et d’Occident. On y entre par la porte occidentale et l’on parvient directement sous le dôme qui couvre toute l’église et qui est l’une des choses les plus remarquables du monde.
(…)

Après être descendu dans l’église, le spectateur trouve le très vénéré Saint-Sépulcre ayant deux portes et surmonté d’une coupole d’une construction très solide, très bien construite et d’une décoration exceptionnelle; de ces deux portes l’une fait face, du côté du nord, à la porte de Santa-Maria, l’autre fait face au sud et se nomme porte de la Crucifixion : c’est de ce côté qu’est le clocher de l’église, clocher vis-à-vis duquel se trouve, vers l’orient, une (autre) église considérable, immense, où les Francs chrétiens célèbrent la messe et communient. À l’orient de cette église, et un peu au sud, on parvient à la prison où le seigneur Messie fut détenu et au lieu où il fut crucifié.
La grande coupole (de l’église de la Résurrection) est circulairement percée à ciel ouvert et on y voit tout autour et intérieurement des peintures représentant les prophètes, le seigneur Messie, sainte Marie sa mère et saint Jean Baptiste. Parmi les lampes qui sont suspendues au-dessus du Saint-Sépulcre, on en distingue trois qui sont en or et qui sont placées au-dessus de la tombe. Si vous sortez de l’église principale en vous dirigeant vers l’orient, vous rencontrerez la sainte demeure qui fut bâtie par Salomon, fils de David – sur lui le salut ! – et qui fut un lieu de prière et de pèlerinage du temps de la puissance des juifs.

Ce temple leur fut ensuite ravi et ils en furent chassés. À l’époque où arrivèrent les musulmans, il fut de nouveau vénéré et c’est maintenant la grande mosquée connue par les musulmans sous le nom de mosquée al-Aqsâ. Il n’en existe pas au monde qui l’égale en grandeur, si l’on en excepte toutefois la grande mosquée de la capitale de l’Andalousie (dyâr al-Andalus) ; car, d’après ce qu’on rapporte, le toit de cette mosquée est plus grand que celui de la mosquée al-Aqsâ.

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Le Rocher (arabe الصخره As-Sakhra) situé au cœur du Dôme du Rocher.

L’aire de cette dernière forme un parallélogramme dont la hauteur est de deux cents brasses, et la base de cent quatre-vingts. La moitié de cet espace, celle qui est voisine du Mihrâb, est couverte de dômes en pierre soutenus par plusieurs rangs de colonnes ; l’autre est à ciel ouvert. Au centre de l’édifice il y a un grand dôme connu sous le nom de Dôme du Rocher ; il fut orné d’incrustations d’or et d’autres beaux ouvrages, par les soins de divers califes musulmans. Au centre se trouve un rocher tombé (du ciel) de forme quadrangulaire comme un bouclier ; au centre du dôme, l’une de ses extrémités s’élève au-dessus du sol de la hauteur d’une demi-toise ou environ, l’autre est au niveau du sol ; elle est à peu près cubique, et sa largeur égale à peu près sa longueur, c’est-à-dire près de dix coudées. Au pied et à l’intérieur il y a une caverne, comme une cellule obscure, de dix coudées de long sur cinq de large, et dont la hauteur est de plus d’une toise ; on n’y pénètre qu’à la clarté des flambeaux.

Le dôme est percé de quatre portes ; en face de celle qui est à l’occident, on voit l’autel sur lequel les enfants d’Israël offraient leurs sacrifices ; près de la porte orientale, on voit l’église nommée le Saint des Saints, d’une construction élégante. Au sud se trouve le bâtiment voûté qui était à l’usage des musulmans ; mais les chrétiens s’en sont emparés de vive force et il est resté en leur pouvoir jusqu’à l’époque de la composition du présent ouvrage. Ils en ont fait des logements où résident des religieux de l’ordre des templiers, c’est-à-dire des serviteurs de la maison de Dieu. Enfin la porte septentrionale est située vis-à-vis d’un jardin bien planté de diverses espèces d’arbres et entouré de colonnade de marbre sculptées avec beaucoup d’art. Au bout du jardin se trouve un réfectoire pour les prêtres et pour ceux qui se destinent à entrer dans les ordres » 

Al-Idrîsî, Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq, dit al-Kitab Rodjar ou le Livre de Roger. Sicile, 1154.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:52

Histoire Islamique - Page 5 Al-quds
Plan d’al-Quds, Jérusalem , Palestine.

Description de Jerusalem par le voyageur berbère maghrebin Ibn Battouta (1304-1369) :

« Ensuite je partis d’Hébron, me dirigeant vers Elkods (la sainteté, Jérusalem), et je visitai sur ma route le sépulcre de Jonas, près duquel on voit un vaste édifice et une mosquée. Je visitai aussi Baït Lahm (Bethléem), lieu de naissance de Jésus, où l’on voit la trace du tronc de palmier. (Coran, XIX, 23, où il est dit que les douleurs de l’enfantement surprirent Marie au pied d’un tronc de palmier.) Près de là est une population considérable. Les chrétiens ont cet endroit en très grande vénération, et ils donnent l’hospitalité à ceux qui y descendent.

Puis nous arrivâmes à Baït elmokaddes (la maison du sanctuaire, Jérusalem), que Dieu la glorifie! C’est elle qui, sous le rapport de l’illustration, vient immédiatement après les deux nobles temples (de la Mecque et de Médine), et c’est là qu’eut lieu l’ascension de l’envoyé de Dieu vers le ciel. La ville est grande, illustre, et construite en pierres de taille. Le roi pieux, noble, Salah eddîn (Saladin), fils d’Ayyoub (que Dieu le récompense, pour le bien qu’il a fait à l’islamisme!), lorsqu’il fit la conquête de cette ville, détruisit une partie de son mur d’enceinte. Ensuite Almélic azzhâhir (Baybars) compléta sa démolition, de crainte que les Francs ne s’emparassent de la ville et ne s’y fortifiassent. Cette ville n’avait pas, auparavant, de canal; et c’est l’émir Seïf eddîn Tenkîz, gouverneur de Damas, qui de notre temps y a conduit l’eau.

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Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem

DESCRIPTION DE LA SAINTE MOSQUÉE DE JÉRUSALEM.

C’est une des mosquées admirables, merveilleuses, d’une extrême beauté; et l’on dit qu’il n’existe pas, sur toute la surface de la terre, un temple plus grand que cette mosquée. Sa longueur, du levant au couchant, est de sept cent cinquante-deux coudées, en calculant d’après la coudée el-mâlikiyah (la coudée royale, qui est de trente-deux doigts); et sa largeur, du midi au nord, est de quatre cent trente-cinq coudées. Elle possède beaucoup de portes sur trois de ses côtés; mais pour ce qui est de sa paroi méridionale, je ne lui connais qu’une seule porte, et c’est celle par laquelle entre l’imâm. Toute la mosquée n’est qu’un vaste espace, sans toit, à l’exception de la partie appelée la mosquée El-aksa, qui est couverte, et qui est d’une construction extrêmement solide, d’un travail fort ingénieux, recouverte d’or et de couleurs brillantes. Il y a aussi dans la mosquée d’autres endroits recouverts d’une toiture.

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Sanctuaire de la mosquée Al Aqsa à Jérusalem. D’après une photographie et une aquarelle

DESCRIPTION DU DÔME DU ROCHER.
C’est un édifice des plus merveilleux, des plus solides, et des plus extraordinaires pour sa forme. Il a en abondance son lot de beautés, et a reçu sa bonne part de toute chose merveilleuse. Il est situé sur un lieu élevé au milieu de la mosquée, et l’on y monte par des degrés de marbre. Il a quatre portes ; son circuit est pavé de marbre d’un travail élégant, et il en est de même de son intérieur. Tant au dedans qu’au dehors, il y a diverses sortes de peintures, et un ouvrage si brillant, qu’on est impuissant à les décrire. La plupart de toutes ces choses sont recouvertes d’or, et la chapelle resplendit de lumière et brille comme l’éclair. La vue de celui qui la regarde est éblouie de ses beautés, la langue de qui la voit est incapable de la décrire. Au milieu de la chapelle, on voit la noble pierre qui est mentionnée dans les traditions; et l’on sait que le Prophète (Muhammad) est monté de là vers le ciel. C’est une pierre fort dure, et son élévation est d’environ une brasse.

Au-dessous de cette pierre, il y a une grotte de l’étendue d’un petit appartement. Elle est élevée aussi d’à peu près une brasse; on y descend par des degrés, et l’on y voit la figure d’un mihrâb. Près de la pierre existent deux balustrades artistement faites, qui la renferment. Celle qui est plus rapprochée de la pierre est de fer, fort bien travaillé; l’autre est de bois.

Dans la chapelle se trouve un grand bouclier de fer, qu’on y voit suspendu. On prétend que c’est l’écu de Hamzah, fils d’Abd elmotthalib.

Histoire Islamique - Page 5 6dcdfc18
« La Jerusalem musulmane, 638-1099 »

DE QUELQUES SANCTUAIRES BÉNIS DANS LA NOBLE JERUSALEM.

Parmi eux, au bord de la vallée connue sous le nom de vallée de la Géhenne, à l’orient de la ville et sur une colline élevée, on voit un édifice que l’on dit être le lieu d’où Jésus est monté au ciel.
Un autre, c’est le tombeau de Râbi’ah albadaouiyah (la Bédouine), qui tire son nom du désert (bâdiyeh), et qu’il ne faut pas confondre avec Râbi’ah al’adaouiyah, laquelle est célèbre.

Au milieu de la même vallée, il y a une église que les chrétiens vénèrent; ils disent qu’elle contient le sépulcre de Marie. On y voit aussi une autre église également vénérée, et où les chrétiens vont en pèlerinage. C’est celle au sujet de laquelle ils font un mensonge, puisqu’ils prétendent qu’elle renferme le tombeau de Jésus. Toute personne qui s’y rend en pèlerinage doit payer au profit des musulmans un tribut déterminé, et supporter diverses sortes d’humiliations que les chrétiens endurent à contrecœur. On y voit le lieu du berceau de Jésus, et l’on y vient implorer son intercession.
 
Histoire Islamique - Page 5 Vue-ac3a9rienne-sur-jc3a9usalem-al-quds
Vue aérienne sur Jéusalem al Quds Eila

DE QUELQUES HOMMES ÉMINENTS DE JÉRUSALEM.

On remarque :

1° Son kadi, le savant Chems eddîn, Mohammed, fils de Sâlim, alghazzy : il est originaire de Ghazzah, et un de ses grands personnages;
2° Son prédicateur, le pieux, l’excellent Imad eddîn Annâboloucy ;
3° Le savant versé dans les traditions (almohaddith), le mufti Schihâb eddîn Atthabary;
4° Le professeur de la secte de Malik, lequel est aussi supérieur des nobles monastères, Abou Abd Allah Mohammed, fils de Mothbit, Grenadin de naissance, mais habitant à Jérusalem ;
5° Le cheikh qui a renoncé à tous les biens du monde (ezzâhid, ou dévot), Abou Aly Haçan, connu sous l’épithète d’aveugle, un des notables parmi les hommes pieux;
6° Le cheikh, le juste, l’adorateur de Dieu, Kémal eddîn Almérâghy;
7° Le cheikh juste, livré au culte de Dieu, Abou Abd errahîm Abd er-Rahman, fils de Moustafa, originaire d’Erzeroum. C’est un des disciples de Tadj eddîn Errifâ’y. Je me suis lié avec lui, et il m’a revêtu du froc que portent les soufis.
Ensuite je quittai la noble Jérusalem, dans le dessein de visiter la forteresse d’Askalân (Ascalon), qui est ruinée »

Ibn Battouta, (trad. C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages, De l’Afrique du Nord à La Mecque
Histoire Islamique - Page 5 Jerusalem_dome_of_the_rock_bw_1
Le dôme du Rocher fait par le calife Omeyyade Abd al-Malik 685-705
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:53

Fin de règne berbère Almohade en Andalousie, avènement d’Ibn Hud et des Nasrides :

Histoire Islamique - Page 5 Edbgeasd-797x1024almohad-elite-warrior
Guerrier élite berbère Almohade
Abû al-`Alâ’ Idrîs al-Ma’mûn 1227–1233
 (second prétendant à la succession des Almohades de Marakesh, soutenu par le souverain chrétien Ferdinand III de Castille).

An de l’hég. Ga4 (de. J.-C. 1227). Abou-Aly Edris, âgé de trente- neuf ans , jouissait d’une grande considération parmi les Almohades. Il, savait allier la prudence à la valeur, et s’était couvert de gloire dans l’Afrique orientale (Ifriqya : Constantinois, Tunisie, et Tripolitaine), sous le règne de son neveu al-Mustansir.

Pourvu depuis du gouvernement de Séville, il y étais regardé comme le prince le plus capable d’arrêter les progrès des chrétiens.
Afin d’honorer la ville de Malaga, où il était né, il y avait fondé, l’année précédente, un superbe palais, nommé l’Alcaçar des Seïds, et exécuté sous sa direction ; mais les talents supérieurs d’ Al-Mamoun ne purent lutter contre les coups de la fortune et la fatalité des circonstances .

L’Espagne (Al-Andalus) et la Mauritanie (Maroc, al-Maghreb al-Aqsa) furent ravagées cette année par une nuée de sauterelles.

Histoire Islamique - Page 5 220px-Fernando_III_%C3%B3bolo_22211Pièce du croisé Ferdinand III de Castille , qui a aidé Idris al-Ma’mûn l’Almohade

Au fléau de la disette et des maux qui l’accompa gnent , se joignirent les malheurs d’une guerre continuelle avec les chrétiens et les fureurs des discordes intestines. Abou-Mohammed le Baëcien , ce prince vassal des Castillans, favorisait toujours leurs conquêtes. Ils prirent Loja et Alhamra , poussèrent leurs ravages jusqu’aux environs de Grenade et aux bords du Xenil, et assiégèrent Jaen.
Al- Mamoun vola au secours de cette place , tailla en pièces les chrétiens, et les força d’abandonner leur camp, leur butin et leurs conquêtes.
Ils revinrent s’emparer de Salvatierra, de Borgalhimar, etc., toujours secondés par Abu-Mohammed : mais Al-Mamoun, ayant rassemblé les troupes de Cordoue, de Séville et de Malaga, marcha contre ce traître , et l’assiégea dans Baeça.

Histoire Islamique - Page 5 Morocco_map_history_almohads2_318px_01
L’extension maximale de l’empire des Almohades dura 17 ans  

Quelques jours après, les habitants, indignés des liaisons de leur prince avec les chrétiens, se révoltèrent contre lui , le massacrèrent et portèrent s’a tête à Al-Mamoun, auquel ils ouvrirent les portes de leur ville, à la fin de l’an 624 ( 1227 ) .
Quoique les cheikhs almohades qui, depuis quelques années, avaient formé à Marrakesh une sorte de gouvernement aristocratique, eussent envoyé par écrit leur serment de fidélité à Al-Mamoun , et l’eussent reconnu pour « émir al-moumenin », ils s’en étaient repentis peu de jours après; et, préférant avoir un souverain qu’ils pussent diriger à leur gré, ils avaient proclamé Yahia, son neveu , âgé de quatorze ans , sous le titre d’Al-Mutasim-Billah : mais ce choix n’avait pas obtenu l’approbation générale dans le Maghreb,.et plusieurs tribus y étaient demeurées fidèles à Al- Mamoun.

Ce dernier, obligé de défendre en Espagne ses domaines attaqués par les princes chrétiens et par des usurpateurs de sa famille, avait différé malgré lui d’aller prendre possession du trône de Marrakesh , et d’en éloigner ce faible compétiteur, que les factieux lui avaient suscité; lors qu’un rival plus redoutable s’éleva contre lui dans la Péninsule, et y accéléra le renversement de la puissance des berbères Almohades.

Histoire Islamique - Page 5 Mounted-scout-armed-with-crossbow-reports-to-ibn-hud-such-light-c
Éclaireurs montés armée d’arbalètes mené par le chevalier et émir arabe Ibn Hud à la bataille de Jerez en 1231 (al-Andalus)

Ibn Hud (Ou Ben Houd, ou Bin Hud)
Abou-Abdallah Mohammed ben -Yousouf, ben-Houd Al-Judhami , issu des derniers rois arabe de Saragosse, comptait parmi ses ancêtres, Djudam ben-Amer, l’un des princiaux officiers du conquérant arabe (Musa Ibn Nusayr al-Lakhmi) de l’Espagne, et un ou deux des gouverneurs de cette Péninsule, pour les khalifes Omeyyade de Damas (Voyez, sous la première époque Omeyyade, le vingtième émir, Thouaba ibn- Salma , et le onzième, Othman ben Abou-Neza, al-Chemi , al-Djohani. ou al-Djezami.).

Puissant par l’ascendant que lui donnaient sa naissance , ses richesses , son courage , ses talents , et voyant une occasion favorable de délivrer les musulmans d’Espagne delà tyrannie des Al-Mohades, contre lesquels il nourrissait une haine héréditaire, il résolut de recouvrer les droits de sa famille, et de satisfaire à la fois son ambition et sa vengeance personnelle.

Il réussit , par son éloquence, sa générosité et les intrigues de ses amis, à réunit- un grand nombre de braves, qui, s’étant assemblés à Escuriante ou à as-Souhour, lieux escarpés et naturellement fortifiés dans le taha d’Uxixar, l’un des districts des Alpujarras, à la fin de redjeb 625 ( juillet 1228) , y proclamèrent roi, Mohammed ben-Houd , lui donnèrent le titre de Motawakkel Ala- Allah , et jurèrent de lui obéir et de mourir pour son service.
Afin d’accréditer son parti, et de dé tacher les musulmans de la domination des Almohades , il dénonça ceux-ci comme hérétiques et corrupteurs de l’islam.
Il les accusa d’être les seuls auteurs des calamités qui affligeaient l’Espagne, par le schisme qu’ils y avaient introduit.

Il publia qu’ils avaient souillé les mosquées , et ordonna aux imams, aux khatibs de les bénir et ne les purifier par des lustrations, et d’y prononcer la khothbah , au nom du khalife abbasside de Baghdad , Mostanser-Billah .

Histoire Islamique - Page 5 Almohad12001
Abu Abd Allah Muhammad ibn Yusuf ibn Hud al-Judhami (mort en 1238), émir de la Taïfa d’Andalousie entre 1228 et 1237 descendant des Houdides de Saragosse .

devenu le chef de la quasi-totalité d’Al-Andalus.
En 1237, Ibn Hud a reconnu Mohammed ben Nazar comme le roi de Grenade.
Ibn Hud a été assassiné en janvier 1238 à la porte de Almería .

Il paraissait avec sa noblesse, dans ces cérémonies publiques, en habits de deuil. Ayant ainsi excité le peuple, il promit solennellement de le délivrer d’une injuste oppression , d’abolir les contributions onéreuses et arbitraires, et d’établir des impôts modérés et légaux.

Ces moyens lui attirèrent un grand nombre de partisans, et le mirent bientôt en état, avec le secours des chrétiens, de s’emparer de Murcie.
Le 1er.de ramadhan ( 4 août) de la même année, il se rendit en personne dans cette ville, et y fut proclamé roi, au milieu des applaudissements universels des grands et du peuple qui étaient également fatigués du joug des Almohades.
Un tel succès fut bientôt suivi de la conquête de Schatibah et de Dénia.

Dans le même temps , le wali Djomaïl ben-Zeyan (ou Abou-Djemaïl Zéyan, ibn-Modaf , ibn-Mardenisch,) al-Djudhami, parent du nouveau roi de Murcie, et descendant de ce Mohammed ibn-Sad, ibn- Mardenisch (Dit aussi le roi Loup d’origine goth), qui avait régné long-temps à Murcie et à Valence, voulut aussi recouvrer une partie de l’héritage dont ses ancêtres avaient été dépouillés par les Almohades : il excita contre ceux-ci une révolution dans Valence, et en expulsa Abou-Zeïd qui s’en était fait roi.

Celui-ci, après plusieurs combats dans lesquels la fortune lui fut toujours contraire, se voyant abandonné de la plupart des siens, se réfugia, l’an 626 (1229 ) , auprès de Jayme Ier., roi d’Aragon, dont il avait toujours ménagé et payé chèrement l’alliance et l’amitié. 

Le monarque chrétien le reçut avec bienveillance ; mais en feignant de vouloir le venger et le rétablir sur le trône , il ne songea qu’à profiter des dissensions des musulmans. Abou-Zeïd , trompé dans ses espérances, et n’ayant plus à se promettre ni asile , ni secours, dans l’état de trouble et de décadence où sa famille était réduite en Afrique et en Espagne, se fit baptiser avec ses deux fils
L’an 626 (1226), Mohammed ibn-Houd marcha sur Grenade, vainquit Abou-Abdallah , frère du roi berbère almohade de Marrakesh, Abou-Aly Edris Al-Mamoun , et s’empara de cette ville , au moyen de ses intelligences avec les habitants.
Le prince Abou-Abdallah se retira dans l’Alcaçar; mais, ne pouvant s’y maintenir à cause des dispositions peu favorables des Grenadins, il alla trouver son frère à Cordoue. Al-Mamoun, qui se disposait à lui envoyer des secours , fut consterné de la perte de Grenade, qui lui présageait celle des autres provinces.

Il conclut alors une trêve avec Ferdinand, et se porta avec toutes les forces qu’il put rassembler, pour arrêter les progrès de ibn-Houd (Ibn-Hud), qui s’avançait vers le midi de l’Andalousie.
Les deux armées se rencontrèrent dans les plaines de Tarifa , le 6 ramadhan ( 29 juillet ) , combattirent tout le jour avec un égal acharnement, et, s’étant reposées la nuit, recommencèrent le lendemain au point du jour; mais les Almohades , inférieurs en nombre, ne purent résister long-temps aux Andalousiens d’Ibn Hud.

Al-Mamoun l’Almohade abandonna le champ de bataille en bon ordre, sans que les vainqueurs, épuisés eux-mêmes, et craignant de le réduire au désespoir, osassent troubler sa retraite.
Il y perdit ses principaux capitaines, entre autres ses parents Âbou-Zeyad al-Mogayed, wali de Badajoz, et Ibrahim ben-Edris, ben- Abou-Ishak , wali de Ceuta et amiral de sa flotte.
Al-Mamoun, prévoyant que ses états en Espagne allaient lui échapper , en confia la défense à son fils Abou’l-Haçan, et à deux de ses frères, Seïd Abou-Abdallah et Seïd Mohammed, et voulut au moins conserver le trône de Mauritanie, que son neveu Yahia lui disputait.

Histoire Islamique - Page 5 Porte-de-la-casbah-almohade-des-oudayas-c3a0-rabat
Porte de la casbah Almohade des Oudayas à Rabat au Maroc

Pour combattre cet usurpateur, il eut recours au roi croisé de Castille, Ferdinand III, qui lui fournit douze mille hommes de cavalerie, aux conditions suivantes:
1°. qu’Al-Mamoun lui céderait les dix places-fortes les plus voisines des frontières de Castille,
2*, qu’aussitôt après son entrée dans Marakesh , ce prince y fonderait une église pour les chrétiens qui l’auraient accompagné » ;
3°. qu’ils y auraient le libre exercice de leur religion et l’usage des cloches;
4-*  , lorsqu’un chrétien voudrait embrasser l’islam, on le livrerait à ses chefs pour être jugé suivant leur loi ;
5°. que, lorsqu’un musulman voudrait se faire baptiser, on ne s’y opposerait point.

Ce fut la première armée chrétienne qui fit la guerre en Mauritanie (Actuel Maroc).
Al-Mamoun, ayant embarqué à Algéziras l’élite de son armée avec ses troupes auxiliaires, se rendit à Ceuta , au mois de dzoulkadah (octobre), marcha sur Marrakesh, vainquit son neveu Yahia quelques mois après , et recouvra sa capitale, ainsi que la plus grande partie de ses états dans le Maghreb.

La dernière victoire de al-Mutawakkil ibn-Houd lui assura la supériorité dans l’Espagne musulmane.
Les habitants de  Cordoue le reconnurent pour roi, dans le mois de dzoulkadah (octobre), chassèrent les berbères Almohades, et mirent à mort tous ceux qui tombèrent sous leurs mains.
Ibn-Hud prit alors le titre de Prince des Fidèles.

Ayant livré bataille au commencement de l’année 627 (fin de 1229), près d’Alhanjé, dans l’Estramadure , au wali de Séville, Seïd Abou-Abdallah, qui s’avançait contre lui avec toutes les forces qu’il avait pu rassembler dans l’Al-Gharb, et les secours qu’il avait reçus d’Alfonse IX, roi de Léon , il en triompha complètement, et entra dès la nuit suivante dans Mérida , dont ses partisans lui ouvrirent les portes.
Quelques débris de l’armée des Almohades étant revenus à Séville , la populace se souleva contre eux et les mit en pièces, entre autres Abou-Omar Abdal-Rahman , capitaine et poète célèbre, dont la mort affligea vivement le roi Ibn-Hud , qui savait apprécié son esprit et son érudition .
Ce prince fit alors son entrée triomphante dans Séville, où il fut reçu comme un libérateur.
Tous les caïds de la contrée vinrent lui rendre hommage, et l’Andalousie entière fut soumise à sa domination ; mais dès ce moment la fortune lui devint contraire.
Le roi al-salibi  (croisé) de Castille, voyant que l’Andalousie n’appartenait plus au souverain avec lequel il avait fait un traité de paix et d’alliance, y recommença ses incursions, ravagea le district de Cazorla, prit Quesada et plusieurs châteaux.
Le roi  al-salibi (croisé) du Portugal, Sanche II, s’empara d’Elvas, de Serpa et de quelques autres places de l’Alentejo.
Le roi  al-salibi (croisé) de Léon emporta d’assaut Caceres , qu’il n’avait pu prendre dans les campagnes précédentes, et se rendit maître de Toujillo, après avoir battu le gouverneur de Badajoz.
Le roi al-salibi (croisé) d’Aragon , Jayme Ier , sous prétexte de secourir l’ex-roi de Valence, Abou-Zeid, arma une puissante flotte, fit voile pour Maïorquc, s’empara des ports principaux , et malgré la vive résistance du wali qurayshite, Abou-Othman Saïd ben- Al-Hakem, al-Qoraïschi, força ce gouverneur de se renfermer dans la citadelle, où ce dernier, après s’être défendu encore quelque temps, se soumit, le 14 safar 627 (12 janvier 123o), ainsi que les al-Shurafa (sharif au plurielle, nobles) de Minorque et d’Iviça, à payer tribut au roi d’Aragon.

Saïd ben Al-Hakem le Qurayshite conserva le gouvernement de ces îles, jusqu’à ce que la jalousie et les intrigues du cadhi , Abou-Abdallah Mohammed, y rappelèrent les croisés , et aggravèrent leur joug.
L’an 628 (1231), les rois de Castille et de Léon attaquent les états de Ibn-Hud: le premier réduit Montesa et Montiel, et saccage les environs de Jaen ; le second as siège Mérida et l’emporte d’assaut.
Ibn-Hud qui, dans le même temps, enlevait Gibraltar et Algéziras aux Almohades, accourt pour sauver ou reprendre Mérida : il livre bataille au roi de Léon , la perd et ne peut empêcher le vainqueur de s’emparer de Montanches et de Badajoz, au mois de chaban (juin).

Cet échec ébranle la puissance encore mal affermie de Ibn-Houd.
Le roi de Valence, Abou-Djomaïl-Zeyan, lui enlève Dénia : mais un rival, plus redoutable et surtout plus habile et plus heureux , commence à s’é lever contre lui.

Histoire Islamique - Page 5 Al-andalous
Détail d’une fresque de l’Alhambra avec la famuse devise et c’est à son arrivée à Grenade que Mohammed ben Nasr aurait proclamé la devise des nasrides

ولا غالب إلا الله
Wa lā ghālib illa-āllāh
(Et il n’y a pas de vainqueur, sinon Dieu)
Avènement des Nasrides 
 Abou-Abdallah Mohammed ibn-Yusuf-ibn-Nasr , plus connu par le surnom de ibn Al-Ahmar , était natif d’Ardjouna ou Ardjidouna dans l’Andalousie orientale, mais issu d’un Ansar ou compagnon du législateur, le prophète Muhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui), le médinois nommé Saad ibn `Ubâda chef de la tribu arabe des Banu Khazraj, dont un descendant était venu d’Arabie, s’établir en Espagne, dès les premiers temps où elle fut conquise par les musulmans sous le califat Omeyyade.

Il reçut une éducation soignée, et manifesta, dès sa jeunesse, le désir de dominer et e se signaler par de grandes entreprises.
Sa taille , sa figure , sa force, sa valeur, commandaient la crainte et le respect, en même temps qu’il s’attirait l’estime universelle, par sa prudence , sa frugalité , sa douceur, l’austérité de ses mœurs , et la simplicité de ses vêtements.
Il servit d’abord sous les rois almohades , et montra autant de droiture et de désintéressement dans les emplois administratifs, que de courage et de talents dans ses expéditions militaires.
Après la décadence de cette dynastie , il se joignit à Mutawakkil ibn-Houd, et combattit longtemps avec lui, pour anéantir la puissance et la doctrine hérétique des Almohades.
Enfin, il se révolta contre ce prince, dans Ardjidiouna, sa patrie, dont il était sans doute gouverneur, prit d’assaut Jaen , l’an 629 (i235), s’empara successivement de Guadix, de Baça, etc., et se fit proclamer roi dans toutes les villes qui reconnurent sa domination.

Tels furent les commencements de la dynastie arabe des Nasrides et du nouveau royaume de Grenade, qui remplira seul la cinquième époque de l’histoire des Musulmans d’Espagne.
Cette année, Abou-Mousa Amran , frère du roi  berbère Almohade de Marrakesh, se révolta dans son gouvernement de Ceuta; mais, redoutant la vengeance de son frère , il se rendit en Espagne, auprès de Mutawakkil ibn-Hud, et lui livra Ceuta, en échange d’Almeria, où il mourut quelque temps après.
La perte de Ceuta fut si sensible à Edris Al-Mamoun l’Almohade, qu’il fut frappé d’apoplexie, et expira le 29 dzoulhadjah 629 ( 16 oc tobre 1232).
Son règne avait duré cinq ans et deux mois.

Nous pourrions terminer ici la quatrième époque, puis- qu’avec ce prince s’anéantirent la domination et les espérances des Almohades en Espagne ; mais, comme ils y conservèrent, quelques années encore , un petit nombre de places, et que la plus grande partie des provinces qu’ils y avaient possédées, se trouvaient alors partagées entre trois princes musulmans, dont le plus faible d’abord était le fondateur du royaume de Grenade ; nous avons cru devoir continuer cette époque jusqu’au temps où la mort de Mutawakkil ibn-Hud fit passer Grenade au pouvoir de Mohammed ibn Al-Ahmar le Nasride, temps qui coïncide avec la prise de Cordoue et de Valence par les chrétiens.
Des trois états que comprenait alors l’Espagne musulmane , Abou-Djomaïl Zeyan possédait à peine la moitié du royaume de Valence avec sa capitale.
Tout le reste , c’est- à-dire , l’Andalousie , les royaumes de Murcie et de Grenade, et quelques districts de celui de Valence, était au pouvoir de Ibn-Hud, à l’exception des places que ibn Al- Ahmar venait de lui enlever.
Mais le soin qu’il avait pris de former une puissance capable de résister aux chrétiens , fut la cause de sa durée éphémère. Son ambition réveilla leur défiance , en même temps que la jalousie de ses rivaux, et lui suscita une foule d’ennemis.
Tandis qu’il s’opposait aux progrès de la révolte de Ibn Al-Ahmar, le roi croisé de Castille, favorisé par les guerres civiles des Musulmans; ayant pris plusieurs places-fortes, entre autres Palma , dont il fit égorger tous les habitants (musulmans) sans distinction, il répandit , par ce terrible exemple, une telle épouvante, qu’il put pénétrer sans obstacle jusqu’à Xérèz , et campa sur les bords du Guadalete, si fameux par la défaite du dernier roi des Wisigoths face au Omeyyades de Damas.
Ibn-Hud, peu inquiet des avantages que son nouveau rival obtenait contre lui, dans les environs de Grenade, rassemble toutes ses forces, et marche contre les ennemis de l’islam. A son approche, les chrétiens, embarrassés par le grand nombre des captifs, les massacrent impitoyablement  , et se rangent en bataille.

Après une mêlée sanglante où les deux armées combattent avec fureur, les musulmans se replient dans un bois d’oliviers, échappent aux vainqueurs, et se retirent à Xérèz et à madina al-Sidonia.
Cette affaire eut lieu en 63o (1233), et détermina Ibn- Hud à acheter une trêve au prix de 1000 dinars par jour.
Dans le même temps, Mohammed ibn Al-Ahmar enlevait à ce prince Loja, Alhama et tous les châteaux des Alpujarras.

Histoire Islamique - Page 5 Umayyad-castle-of-bac3b1os-de-la-encina-andalusia-built-in-the-10th-century
Le chateau Omeyyade de baños de la Encina, , construit au 10eme siècle (al-Andalus) le château entre définitivement dans le domaine castillan, en 1225 par Ferdinand III
 
Fier de ces succès et croyant son rival abattu par sa dernière défaite, il ose lui livrer bataille dans les environs de Séville, en 631 (1234.); mais il est vaincu , et va néanmoins surprendre Séville , dont il est chassé, au bout d’un mois , par les habitants .
Dans l’Espagne orientale, Abou-Djomaïl Zeyan, après avoir ravagé les états du roi croisé d’Aragon , tandis que celui-ci était occupé à son expédition contre les îles Baléares, pénétra jusqu’à Hisn-Ambosta et Tortose , et revint avec un butin considérable et un grand nombre de captifs chrétiens.
Jayme le croisé, à son retour, entra dans le royaume de Valence, usa de représailles , reprit Péniscola , s’empara de Castillon, Bunol , Mansoura , Morelia , soit de vive force , soit par stratagème , réduisit Burriana à capituler à la fin de celle année, et accorda sécurité aux habitants.

L’an 632 ( 1235), les troupes de ce prince font la conquête de l’île d’Iviça, après un siège de cinq mois .
Cette année, les Génois vont avec une flotte considérable assiéger Ceuta , qui appartenait au roi de Murcie ; mais, après de longs et inutiles efforts, ils font la paix avec les habitants, reçoivent 4.00 mille dinars et remettent à la voile.
La même année, Ferdinand assiège et prend par capitulation l’importante place d’Ubeda, qui , malgré ses fortifications respectables, ne peut résister long-temps à cause de »a grande population : les Musulmans s’y étaient réfugiés en foule , après avoir abandonné les autres villes subjuguées par les chrétiens.
Dans l’Estramadure , les Castillans s’emparent aussi d’Alhanjc et de plusieurs autres places, entre autres, de Medelin et Mudela qui avaient des seigneurs parti culiers , parents du roi de Valence.
Les chrétiens de là garnison d’Ubeda , informés que Cordoue était mal gardée, se joignent aux troupes d’Andujar , escaladent de nuit le côté oriental des remparts de Cordoue, surprennent une tour, et égorgent les soldats qui la défen daient. Au point du jour , les habitants s’efforcent en vain de la reprendre.
Le roi Ibn-Hud rassemblait alors ses forces pour voler à la défense d’Ubeda et de Grenade.
A la nouvelle du danger qui menace Cordoue, il marche pour la secourir; mais il apprend en chemin que tout le faubourg oriental est au pouvoir des croisés, et que Ferdinand III, arrivé de l’Estramadure avec une nombreuse armée , est campé à Alcolea.

Ibn-Hud , au lieu de livrer bataille au roi croisé de Castille , pour relever le courage des Cordouans , prend un parti plus timide, suivant l’avis de la majorité de son conseil.
Il envoie don Suar (Laurent Suares de Figueroa) pour connaître le nombre et les dispositions de l’armée castillane.
Trompé par le rapport infidèle ou exagéré de ce transfuge espagnol, Ibn-Hud hésite encore, lorsque l’arrivée d’un courrier du roi de Valence fixé son irrésolution.
Zeyan lui écrivait de Dénia qu’il avait obligé les Aragonais de lever le siège de Cullera, mais que la prise de Montcast les rendait maîtres des plaines de Valence, et mettait en danger cette capitale.
Il implorait son secours, et promettait d’être son vassal et son tributaire.
Ibn-Hud, voyant ses troupes découragées par leur défaite devant Xérez et par la crainte d’en essuyer une seconde; flatté, d’ailleurs, d’acquérir le royaume de Valence, et persuadé que Cordoue était en état de résister long-temps, ou que dans tous les cas il la reprendrait aisément , s’éloigna de cette ville.

Histoire Islamique - Page 5 Mezquita_de_cc3b3rdoba_desde_el_aire_cc3b3rdoba_espac3b1a-mosuc3a9-de-someyyade-de-cordoue
La mosquée Omeyyade de Cordoue vue du ciel , fut principalement l’oeuvre d’Abd al-Rahman Ad-Dakhil
La chute de Cordoue al-Qurtuba après 540 ans de domination Islamique 
 
A cette nouvelle, les habitants qui, jusqu’alors, n’avaient cessé de combattre chaque jour dans les rues et dans les places publiques, pour défendre leur patrie, leur culte , leur vie et leur liberté, perdirent courage, et demandèrent à capituler.
Ferdinand le maudit fils du maudit, sûr que la ville ne pouvait lui échapper, leur accorda seulement la vie, et la permission de se retirer où ils voudraient.
Il y fit son entrée le dimanche 22 chawal 633 (22 juin 1236).
 
Ainsi fut perdue pour les Musulmans qui en avaient été les maîtres pendant 54o ans, la métropole de l’Andalousie, l’antique et célèbre Cordoue al-Qurtuba le joyaux des Omeyyades la capitale du califat d’Occident.
Les chrétiens se partagèrent les biens des musulmans, et changèrent les mosquées en églises .

Les villes de Baeça, Astapa , Leija, Almodovar et un grand nombre de bourgs et de villages, désespérant de résister au roi de Castille, se mirent sous sa protection , et lui payèrent tribut.
Abou-Djomaïl Zeyan , animé par l’espoir des secours de Ibn-Hud, recruta son armée, et assiégea Santa-Maria ; mais, après plusieurs assauts, il fut force de se retirer, et alla se renfermer dans Valence, à la fin de dzoulhadjah 634 (août 1237).
Al-Mutawakkil ibn-Hud s’était rendu à Alméria dans l’intention de s’y embarquer, avec ses troupes, pour Valence , où il comptait se joindre au roi Zeyan.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:54

Histoire Islamique - Page 5 04-15-documentacic3b3n-cantigas-de-santa-marc3ada-185d-ejc3a9rcito-moro-menc3a9ndez-pidal-nasrides
L’armée musulmane  tiré du Cantigas de Santa Maria du croisé Alfonso X
 
Mort d’al-Mutawakkil ibn Hud

Il y fut reçu par l’alcaïd Abd-el-rahman , qui lui donna un banquet solennel; mais, la nuit suivante, ce perfide fit étouffer le monarque pendant son sommeil.
Conde place la mort d’al-Mutawakkil ibn-Hud, au 27 djoumadi 1″. 635 ; mais cette date est évidemment une erreur .

Est-il vraisemblable que ce prince, volant au secours du roi de Valence, ait mis dix-huit mois pour se rendre des environs de Cordoue à Alméria, ou qu’il soit resté tout ce temps dans cette dernière ville, au sein de la mollesse et de l’oisiveté ?
Outre qu’aucun historien ne rapporte les événements qui auraient dû se passer dans ce long intervalle, Cardonne , Chenier, et tous les auteurs espagnols font mourir le roi de Murcie avant la prise de Cordoue, et disent même que la nouvelle de sa mort décida la reddition de cette ville.

Nous adoptons leur opinion d’autant plus volontiers, qu’elle ne contrarie en rien l’ordre chronologique des événements, et qu’au moyen du changement d’un chiffre , elle s’accorde avec la date donnée par Conde.

Nous pensons donc qu’al-Mutawakkil ibn Hud fut assassiné le 27 djoumadi 1er ». 633 (7 février 1236), c’est-à-dire , environ trois semaines ou un mois après s’être éloigné de Cordoue , dont les chrétiens pressèrent alors plus vivement le siège.
Cet intervalle est plus que suffisant pour qu’il ait eu le temps de se rendre avec son armée à Alméria.

La fin tragique et imprévue de Mutawakkil ibn-Hud , porta un coup fatal à l’islam en Espagne.

Ce prince , que sa naissance , ses vertus, son courage, ses talents politiques et militaires , rendaient digne d’une meilleure destinée, avait fait de vains efforts pour réunir sous sa domination tous les lambeaux de la puissance musulmane dans la Péninsule; seul moyen , en effet, d’opposer une barrière aux conquêtes des princes croisés chrétiens.

Son règne, qui dura huit ans (ou dix, si on laisse subsister la date de Conde), fut une lutte continuelle, un enchaînement de guerres, de troubles et de convulsions qui ne fut pas néanmoins sans éclat , mais qui ne laissa à ses sujets que périls, malheurs et afflictions.

Pour ôter tous soupçons a son armée, on publia qu’il était mort d’apoplexie ou des suites de l’ivresse.

Malgré cette précaution, ses troupes se dispersèrent , retournèrent dans leurs foyers, xil personne ne songea à secourir le roi de Valence.

Histoire Islamique - Page 5 Fortersse-arabe-de-merida-omeyyade-al-andalus
Fort de Merida al-Andalus, construit par Abd al-Rahman II pour éviter les attaques de l’extérieur et les révoltes internes, elle contient les vestiges de plusieurs époques : romaine, wisigothe et arabe. elle est capitale de l’Estrémadure. En 1230, elle est prise par les troupes d’Alphonse IX de Léon.

Ali ibn Yussuf frère d’Ibn Hud dit : al-Adid al-Dawla
Aussitôt que la nouvelle de cet événement fut arrivée à Murcie, on y reconnut pour roi, Ali ibn-Yousouf, frère de al-Mutawakkel ibn Hud, et on lui donna le surnom d’Adid ed-daulah (al-Adid al-Dawla).
Mais son autorité précaire ne s’étendit guère au-delà du territoire de sa capitale.

Séville et Ceuta se soumirent au roi berbère Almohade de Marrakesh , Abu-el-wahed Al-Raschid, fils et successeur d’Edris Al-Mamoun.

Le gouverneur d’Alméria fit déclarer cette ville en faveur de Mohammed ben Al-Ahmar (le Nasride), roi d’Ardjouna et de Jaen et le wali de cette dernière ville, ayant gagné les habitants de Grenade, y fit recevoir ce prince, à la fin de ramadhan 635 (mai 1238), suivant Conde , ou peut-être l’année précédente, mais toujours depuis la mort d’al-Mutawakkil Ibn-Houd.

Source :
Tiré de l’encyclopédie  : « L’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments » éd. in-8°, t. n, p..356.-357.-358.-359.-360.-361.
Date d’édition : 1818-1819
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:54

1ere Taifa : Ta’ifa de Saragosse des arabes Banu Tudjib et Banu Hud MAMLAKAT AS-SARAQUSTA

Histoire Islamique - Page 5 Taifa-de-saragosse
La taïfa de Saragosse (ou taifa de Saraqusta) est un état musulman indépendant situé à l’est de l’Espagne de 1018 à 1110. Il naît en 1018 sur les décombres du Califat Omeyyade de Cordoue. Durant les trois premières décennies, la ville est dirigée par les arabes Toujibides, supplantés par la suite par la dynastie arabes des Houdides. Finalement le royaume est conquis par les berbères Almoravides en 1110.

ROYAUME DE SARAGOSSE MAMLAKAT AS-SARAQUSTA
Dynastie  Arabe des Tudjibides.

Histoire Islamique - Page 5 800px-zaragoza-la-seo-1-hanas-ben-abdallah-sanani-omeyyade-714 
La mosquée omeyyade de Saragosse fut construite par le tabi3i Hanas ibn Abdallah as-San’ani radi ALLAh anhu en 714  ( mort en 718), lors des début de la conquête omeyyade elle fut « capitale régionale » sous Abd al-Aziz fils de Musa ibn Nusayr al-Lakhmi
 
1er. Abou’l Hakem AL-MOUNDHAR AR AL MANSOUR.
An de l’hég. 4o5 (de J.-C. 1014)- Al-Moundhar ben Yahia, hen Houcein , surnommé Al-Tudjiby (Conde s’est trompé dans un endroit de son Hiistoria de la dominariun de las Arabes en Espana , où il dit qu’Al-Moundhar était de la famille  arabe des Banu-Hud , et père de Soléiman , en la personne duquel cette race parvint au trône de Saragosse. Dans un autre passage, l’orientaliste espagnol parait indécis et en contradiction avec lui-nièinr.) , à cause de la tribu arabe dont il tirait son origine, était gouverneur de Saragosse , et wali de la frontière où sa valeur et ses exploits contre les chrétiens lui avaient mérité le sur- non d’Al-Mansour , et la confiance des khalifes de Cordoue.

Plus éloigné de la capitale que les autres ambitieux, il fut probablement le premier qui secoua le joug de la dépendance ; car son usurpation paraît dater de l’an 405 (1014). Ses talents politiques et militaires , ses largesses, son alliance avec khaîran , gouverneur d’Alméria, contre le khalife Soléiman l’Omeyyade, le rendirent maître absolu de Saragosse et de tout le nord-est de l’Espagne.
Quoiqu’il eût servi comme auxiliaire sous les princes chrétiens, il ne laissa pas de leur faire la guerre, dès qu’il se fut déclaré souverain. Il ravagea la Navarre, en 1015; mais il fut repoussé par le roi Sanche le Grand, avec une perte considérable.
Il joua un rôle important dans les révolutions du royaume de Cordoue mais, tandis qu’il était en Andalousie, ses troupes ayant fait une invasion en Catalogne , la régente Ermécinde : 1018, Richard II, duc. de Normandie, son gendre , qui mit à feu et à sang le territoire de Saragosse , et força Al-Moundhar de demander la paix, et de se rendre tributaire dos comtes de Barcelone .

Après la chute des Ommeyades, Al- Moundhar se contenta d’envoyer complimenter Djahwar sur son avènement au trône de Cordoue, refura de se re connaître vassal de ce prince , et ne s’occupa que de la défense des frontières.
Un de ses parents, Maan , gouver neur de Hucsca , épousa une petite-fille du célèbre nadjob, .Abou-Amer Mohammed Al-Mansour, de sorte que toute l’Espagne septentrionale et orientale était soumise aux Tudjibides et aux Amirides, familles arabes puissantes, qui, unies par l’intérêt et par la parenté, formaient une ligue formidable contre les autres souverains musulmans de la Péninsule. Al-Moundhar, l’un des quatre qui aspiraient à la domination de l’Espagne, s’étant rendu à Grenade pour y fortifier son alliance avec le roi Habous ben Maksan , y fut retenu quelque temps , pendant que se rassemblait une armée que devait commander son parent, Abdallah ben Hakem : mais ce général, poussé par quelque motif secret de haine ou de jalousie, assassina Al-Moundhar, le 10 dzoulhadjah 43o (2 septembre 1039).

Les auteurs arabes ne sont pas d’accord sur le lieu où ce crime fut commis : les uns disent que ce fut dans le palais de Saragosse, les autres à Grenade (Casiri et Conde rapportent le» deux version» , sans discussion et sans critique. Les auteurs arabes , mal instruits des affaires du nord de l’Espagne , ont pu confondre Al-Moundhar avec son fils , qu’ils n’ont pas connu . et dont ils ne font aucune mention. Peut-être que le père fut assassiné à Grenade , et que le ftts périt à Saragoce, dans la révolution qui fit passer cette ville au pouvoir de la famille Bcn-Houd , et dont au cun historien musulman ou chrétien ne nous a transmis les motifs ni les détail». Au reste, le voyage d’Al-Moundhar à Grenade et l’alliance qui en fut l’objet, nous semblent fort problématiques. L’intimité qui régnait entre les rois de Grenade et les Atidcs ou Hanioudides , rois de Malaga , tdevait empêcher les premiers de s’allier avec les Tadjibides , rois de Sa ragoce , amis et parents des Amérides, qui dominaient à Valence , à Alurcie , à Almérie , et qui, dévoués aux Ommeyades, dont ils se regar daient comme le» héritiers et les vengeur» , étaient les enuemis irrécon ciliable» des Hanioudides.).
Al-Moundhar protégeait les lettres, et cultivait avec succès la poésie.

Histoire Islamique - Page 5 Dinar_de_yahya_al-muzaffar_de_zaragoza-houdide-saragosse1
Dinar de Yahya ibn al-Mundhir al-Mudhaffar ( يحي بن المنذر المظفر‎) chef des Banu Tujibi, prince de Saraqusta (Zaragoza) de 1021 à 1029.
2eme«. YAHIA AL-MODHAFER.

Yahfa, fils et successeur d’ Al-Moundhar , suivant les historiens espagnols, qui placent le commencement de son règne en 1021, et sa mort en 1025, ne put se main tenir sur le trône.
Il en fut bientôt chassé par Soléiman ben Houd.

Quoique les auteurs arabes , extraits et traduits par Casiri et Conde , ne fassent aucune mention de ce prince, nous n’avons pas cru devoir l’omettre, parce qu’il peut servir à expliquer la contradiction qu’offre le récit de la mort d Al-Moundhar.

Histoire Islamique - Page 5 Aljaferc3ada2
L’Aljaferia fut la résidence des rois Banu Hud (en arabe : بنو هود), une dynastie arabe de la taïfa de Saragosse entre 1039 et 1110, puis celle des rois catholiques d’Aragon, avant d’être affectée aux services de l’Inquisition

Dynastie arabe des Houdides.

1er.Abou-Ayoub SOLEIMAN AL-MOSTAIN-BILLAH
An de l’hég. 43i (de J.-C. 1039). Soléiman ben Mohammed, ben Houd Al-Djezamy, émir de Lerida , prince vaillant et d’un mérite supérieur, parvint au trône de Saragoce, au mois de moharrem (octobre), sans que l’on sacjie si ce fut par la force des armes ou par les vœux des habitants : on le proclama sous le titre d’Al-Mostaïn-Billah.
Mais bientôt l’esprit séditieux du peuple de celte capitale l’obligea de se retirer à Roth-al-Yehoud, forteresse inaccessible où il avait renfermé ses trésors. Son palais à Saragoce fut pillé et dévasté par la populace, irritée de son départ.
Soléiman retourna, l’année suivante , dans cette ville, et parvint à y rétablir la tranquillité.

Il fut presque toujours en guerre avec les chrétiens de Navarre et de Catalogne , leur enleva plusieurs places, et mourut pour la défense de l’islam, l’an 438 ( 1046-7 ) , après un règne de sept à huit ans.

Histoire Islamique - Page 5 Al-jafafariya-banu-hudd-saraqusta-arabe
Le palais  Al-jafiria (en arabe : قصر الجعفرية, al-Qasr Aljafariya) est un palais fortifié construit durant la seconde moitié du xie siècle, à l’époque du prince arabe Houdide’Al-Muqtadir, à Saragosse, en tant que résidence des rois Banu Hud. Il reflète la splendeur de la taïfa de Saragosse au moment de son apogée politique et culturel.

2eme Abou-Djafar AHMED Ier. AL-MUQTADIR-BILLAH
.-An de l’hég. 438 (de J.-C. 1046-7). Ahmed, fils de Soléiman , imita les vertus de son père, et signala son zèle pour le coran dans les guerres continuelles qu’il soutint avec autant de vaillance que de bonheur contre les chrétiens.
Dans l’année 460 ( 1068), il remporta sur eux une victoire mémorable , en fit un grand carnage , et leur reprit l’importante place de Balbastro , ainsi que plusieurs autres forteresses. Pour comble de gloire , il tua , dans la mêlée, Ramire I, roi d’Aragon .
Les intrigues de Mohammed Ben-Omar, ambassadeur du roi de Séville, Al- Mutamid al-Lakhmi l’Abbadide, ayant suscité des troubles et des persécutions contre quelques familles puissantes , de la part du prince Yousouf , fils du roi de Saragoce et gouverneur de Lérida ; elles furent forcées de s’expatrier , et trouvèrent un asile auprès du roi de Dénia, Abou-Mohammed Aly, fils du fameux al-Moudjahed al-Khawlani.
Le roi de Saragosse fit la guerre à ce prince , à l’instigation de Ben-Omar, loi enleva plusieurs places , l’an 468 ( 1076), et le vainquit dans un combat décisif.
Il marchait sur Dénia , et menaçait de sa vengeance tous les réfugiés, lorsque, cédant aux représentations et aux instances d’un ambassadeur de Moezz-eddaulah (Muizz al-Dawla) , roi d’Alméria, et beau-frère du roi de Dénia, il cessa de répandre le sang des musulmans, revint dans ses états, et tourna de nouveau ses armes contre les ennemis de l’ islam.

Ahmed se préparait à marcher au secours de Yahia II , roi de Tolède, attaqué par Alfonse VI , roi de Léon et de Castille, lorsqu’il mourut, l’an 474 (I°8i), après un règne glorieux de trente-six ans. Ahmed fut le plus habile et le plus puissant des rois de Saragosse.

Histoire Islamique - Page 5 Saraqusta
Plan de la ville arabe de Saraqusta (Saragosse) al-Andalus

3eme Abou-Amir YOUSOUF AL-MOUTEMIN (AL-MUTAMAN).
An de l’hég. 474- ( 1081)• Yousouf , fils d’Ahmed, fut proclamé au mois de djoumadi 1. (octobre). Il se vit d’abord embarrassé dans de longues guerres contre les princes chrétiens de l’Aragon et de la Catalogne.
Elles lui donnèrent occasion d’illustrer sa bravoure et son zèle pour sa religion, surtout dans les terribles batailles de Lérida et de Huesca , où il donna à quarante mille hommes le plus affreux spectacle des horreurs de la guerre ; et grossit par des flots de sangs les rivières d’Hisuera et de Cinga.

Obligé de se défendre lui-même, il ne put secourir Tolède assiégée par le roi croisé de Castille , et mourut l’année de la prise de cette ville, 478 (1085).
Yousouf Al-Moutemin fut il ailleurs un prince turbulent et ambitieux , qui sut à propos employer l’artificieux Ben-Omar , pour s’agrandir aux dépens des rois de Valence et de Murcie.
Yusuf al-Mutaman régna au moment de la plus grande splendeur de la Saragosse musulmane, suite au règne de son père al-Muqtadir. Yusuf al-Mutaman fut un roi érudit, protecteur des sciences, de la philosophie et des arts. Exemple de roi sage, il connaissait l’astronomie, la philosophie et surtout les mathématiques, discipline dans laquelle il écrit un traité, le Livre de la perfection ( : كتاب الإستكما). Il poursuivit les efforts de son père et créa autour de lui une cour d’intellectuels, vivant dans le cadre du beau palais de l’Aljaferia, surnommé le « palais de la joie ».


Histoire Islamique - Page 5 250px-Teorema_de_Ceva_-_sin_r%C3%B3tulo.svgLe théorème de Ceva, découvert à la fin du xie siècle par al-Mutaman.

L’œuvre principale d’al-Mutaman a été son Livre de la perfection (Kitab al-Istikmal). Ce livre était un compendium de la mathématique grecque d’Euclide et d’Archimède entre autres, mais contenait aussi les enseignements de Thābit ibn Qurra, des Banu Musa et d’ibn al-Haytham, et enfin introduisait également des théorèmes originaux. Son œuvre a été transmise en Égypte grâce à Maimonides, et de là elle s’est répandue jusqu’à Bagdad au 14e siècle, si bien que son influence n’a pas véritablement touché l’Occident. De son œuvre, on possède deux copies : la première a été trouvée à la bibliothèque de l’Askerî Müze d’Istanbul en 1985, provenant de la bibliothèque du sultan ottoman Mehmed II, dont a hérité son fils Bayezid II. Plus tard on a découvert une seconde copie au Caire. Le Livre de la perfection traite des nombres irrationnels, des sections coniques, de la quadrature du segment parabolique, des volumes et des aires de divers objets géométriques ou le tracé de la tangente à un cercle, entre autres problèmes mathématiques.

Dans l’œuvre apparaît une tentative de classification des mathématiques en espèces aristotéliciennes. La classification comprend un chapitre pour l’arithmétique, deux chapitres pour la géométrie et deux autres concernant la stéréométrie.
Al-Mutaman est l’auteur de la première formulation connue du théorème de Giovanni Ceva, qui n’a été connu en Europe qu’en 1678 dans l’ouvrage De lineis rectis de ce géomètre italien et que l’on peut énoncer comme suit : « Soit ABC un triangle et D, E, F des points sur les côtés BC, CA et AB. On trace les droites AD, BE et CF. Ces trois droites se coupent en un point si et seulement si Histoire Islamique - Page 5 15584e919fe1ba233783a915c13ccf6e
Histoire Islamique - Page 5 Palacio_de_la_aljaferc3ada_s-_xi
Intérieur du Qasr al-Jafariya,ce  palais fortifié de  Saragosse,  est incontestablement un des joyaux phare du patrimoine arabo-musulman andalous elle fut la résidence des émirs arabe de souche yéménite des Banu Hud.

4eme Abou-Djafar AHMED II AL-MUSTA’IN- BILLAH.
An de l’hég. 478 (de J.-C. 1085). Ahmed, fils et succasseur de Yousouf, était à peine sur le trône , qu’il se vit attaqué par le’ roi croisé de Castille , Alfonse VI , qui venait d’arracher Tolède (Tulaytuyah)  à l’islam.
Alfonse mit le siège devant Saragosse ; mais il fut obligé de le lever, pour aller s’opposer à la confédération générale des princes musulmans d’Espagne, dont Ahmed avait réclamé les secours, et qui, de concert avec le roi Almoravide de Marrakesh (Maroc), vainquirent totalement le monarque chrétien dans les plaines de Zallaka, l’an 4-79 ( 1086 ).
Cette victoire ne rendit point la paix et la tranquillité au roi de Saragosse. Ses états furent envahis, en 48o ( 1087) par Sanche- Ramirez, roi d’Aragon.
Il marcha contre ce nouvel ennemi qu’il rencontra devant Ben-Hudiel, forteresse voisine de Huesca. Les deux armées composées l’une et l’autre de vingt mille hommes, combattirent avec autant de bravoure que ‘d’opiniâtreté.
Malheursement, la victoire se déclara pour les chrétiens , qui emportèrent la place, firent un grand carnage des fuyards, et forcèrent Ahmed le Huddide de se renfermer dans Huesca. Il  y soutint un long siège, pendant lequel Sancho-Ramirez fut blessé mortellement.

Sa perte, loin de décourager les assiégeants, redoubla leur courage. Ils reçurent des renforts, et serrèrent de plus près la ville. Cependant les émirs de Sainte-Marie de Ben-Racin (Albaracin), de Schatibah et de Dénia, appelés par le roi de Saragosse, s’avançaient pour le délivrer.
Pierre Ier , fils et successeur de Sanche, lève le siège , va combattre les musulmans, les met en déroute près d’Alcorasa (peut-être Alcueçar), et revient devant Huesca . Mais Ahmed, renonçant à l’espoir de conserver cette place , l’avait abandonnée, et s’était retiré à Saragosse. Peu de mois après, Huesca se rendit aux chrétiens par capitulation .
Malgré la perte de cette ville, il restait encore à ce prince, dans l’Espagne orientale, une assez grande étendue de pays, depuis Guadalajara , Medina-Celi et Tudële , jusqu à Balbastro , Lérida , Tarragone et Tortose.
Ses états comprenaient les trois quarts au moins de l’ Aragon , la Catalogne méridionale et quelques parties de la Navarre -et de la Castille. Maître du cours de l’Ebre. inférieur , il envoyait en Afrique et en Egypte ses vaisseaux chargés des productions de l’Espagne , et recevait par eux les marchandises de l’Orient.
Ahmed passait pour l’un des souverains les plus opulents de la Péninsule Ibérique. Juste, affable, bienfaisant, il était chéri de ses sujets, respecté de ses voisins , et redouté de ses ennemis.
Cependant, lorsqu’il vit le roi Almoravide de Marrakesh pousser’ ses conquêtes jusqu’à Valence, il craignit d’éprouver le sort des autres dynastes musulmans de l’Espagne, et crut devoir se ménager l’amitié et la protection du monarqne africain. Il lui envoya son propre fils, Abdel-malik , avec une lettre et de riches présents.
Yousouf ibn Tashfyn répondit gracieusement aux avances d’un prince dont les états étaient depuis longtemps le rempart de l’islam sur les frontières des chrétiens- en Occident , parut flatté de son alliance, et lui envoya six mille arbalétriers et mille cavaliers.

Ces secours aidèrent le roi Huddide de Saragoce, l’an 486 (1093), à repousser une invasion du roi croisé d’Aragon , qui, à la tête d’une nombreuse armée de Français et d’Erdomaniens (Nous n’avons pu deviner quel était ce peuple cité par Conde.) , s’était emparé de Fraga-, de Balbastro , avait passé au fil de l’épée quarante mille musulmans, enlevé un grand nombre de femmes et d’enfants des deux sexes, et mis tout le pays à feu et à sang.
Ahmed, secondé par ses alliés, obtint plusieurs avantages signalés sur les chrétiens, reprit de vive force Balbastro et Fraga dont il fit égorger les garnisons, recouvra toutes les places qu’il avait perdues , porta le ravage sur les terres de l’ennemi , et revint à Saragosse , avec cinq mille captives chrétiennes et un butin considérable , dont il donna une part au roi Almoravide de Marrakesh.
La conquête de Valence, en 495 (1102 ), ayant achevé de soumettre à la domination africaine tous les états qui s’étaient élevés sur les ruines de khalifat d’Occident , à l’exception du royaume de Saragoce , nous pourrions terminer ici la chronologie des princes Houdides qui ont régné dans cette dernière ville. Mais nous n’avons pas cru devoir interrompre la suite de cette dynastie , quoique la fin de son histoire appartienne proprement à la quatrième époque des Maures d’Espagne.
Il paraît qu’Ahmed Al-Musta’ïn-Billah , malgré son état continuel de’ guerre avec les chrétiens, vécut assez tranquille sous la protection de Yousouf ibn Tashfyn : mais le monarque africain ayant eu pour successeur son fils Ali Ben Youssef (1083- 26 janvier 1143), l’an 5oo ( 1 107), la position du roi de Saragosse devint plus embarrassante. Alfonse I , roi croisé (al-salibi) d’Aragon , l’ayant attaqué par l’Elbre supérieur , venait de lui enlever Tauste, Borja et Magalia ; et ses troupes légères avaient étendu leurs ravages jusques dans les plaines de Saragosse, lorsqu’en 5o2 (1 109) , Mohammed ben Al-hadj, envoyé par Temim , frère du roi Almoravide de Marrakesh et gouverneur de Valence, arrive avec une armée, sous prétexte de secourir Ahmed , met en fuite les chrétiens , et entre en vainqueur dans Saragosse.

Peu rassuré sur la bonne foi de ces auxiliaires , et craignant d’être déporté en Afrique, comme les rois de Grenade et de Séville , Ahmed sorti secrètement de sa capitale , et se retira dans une forteresse voisine, avec ses sujets les plus distingués : mais il rentra bientôt dans Saragosse , après le départ du général africain almoravide , qui , ayant fait une invasion sur les terres de Barcelone, périt dans cette expédition.
Ahmed marcha ensuite au secours de Tudèle que les chrétiens tenaient assiégée , leur livra bataille, au mois de redjeb 5o3 (février 1110), et y perdit la vie , après un règne de vingt-cinq ans.
Sa mort entraîna la déroute de son armée et la reddition de Tudèle au roi d’Aragon. Il fut porté à Saragosse, où on l’enterra comme martyr, avec ses- vêtements et ses armes.
Une foule immense accompagna la pompe funèbre de ce vertueux et vaillant prince, qui laissa de longs regrets à ses sujets.

Histoire Islamique - Page 5 800px-Patio_de_Santa_Isabel
Al-jafariya, les arcades que l’on contemple vers le portique sud ont été restaurées à partir des moulages des arcs originels déposés au Musée archéologique national de Madrid et au Musée de Saragosse. Ces arcs sont ceux démontrant d’une réelle innovation en comparaison aux modèles califaux.

5eme Abou-Merwan ABDEL-MALIK IMAD-AL-DAWLA.
An de l’hég.’ 5o3 (de J.-C. 11 10). Abdel-malik, fils et successeur d’Ahmed , s’était- signalé à la bataille de Huesca et aux combats de Tauste et de Lérida. Mais s’il eut la bravoure de son père, il ne posséda pas ses talents politiques, qui pouvaient seuls le maintenir entre deux voisins puissants et ambitieux.
Assiégé dans Saragosse , l’an 510 (1116), par le roi croisé (al-Salibi) d’Aragon, il fut secouru par les troupes Almoravides de Valence, qui, après plusieurs combats, obligèrent les chrétiens à lever le siège. Mais Abdel-malik , se défiant de ses libérateurs, se relira aussitôt avec sa famille et ses trésors, dans la forteresse de Roth al-Yehoud (Ruëda). Là , se voyant dans l’alternative de recourir à la protection des chrétiens, ses ennemis naturels, ou de se mettre entre les mains des Africains almoravides, ses auxiliaires , qui suivaient la même croyance que lui , il se détermina imprudemment pour le premier parti , et préféra l’alliance du roi croisé d’Aragon à celle des Almoravides.
Les habitants de Saragosse, indignés contre leur souverain, s’a dressèrent au gouverneur de Valence , qui accourut avec une armée, et vainquit les chrétiens près de Saragosse (C’est sans doute par erreur que Conde cite ici, comme gouverneur de Valence , Mohammed ben Al-hadj , ce général africain almoravide dont ou avons rapporte* la mort , d’après lui , en 502 ou 5o3 (1103 J.).
Alfonse ayant rassemblé des troupes plus nombreuses, revint attaquer les Almoravides , et gagna sur eux, dans les environs de cette ville , une sanglante bataille qui coûta la vie à leur général, Abdallah ben Mezdeli, et à plusieurs de ses capitaines.
Après cette victoire, il s’empara de Lérida et de toutes les places orientales des états de Saragosse.

Moyennant ce sacrifice, le faible Abdel-Malik recouvra sa capitale, et crut conserver la protection de son allié : mais Alfonse , contraint de se défendre contre une nouvelle armée almoravide africaine, ayant livré un combat meurtrier dont le succès fui indécis , ne ménagea plus le roi de Saragosse , et lui envoya demander la cession de celle place importante.
Imad-ed- daulah (Imad al-Dawla) , victime de sa propre imprudence, ne fit aucune réponse, et ne songea qu’à fortifier et à approvisionner une ville, où il s’attendait bien à être assiégé.
En effet, Alfonse, à la tête d’une armée considérable de Navarrois , d’Aragonais et de Français, vint camper devant Saragosse , l’a bloqua étroitement, et disposa des tours de bois et d’autres machines de guerre, qui battirent sans relâche les murs de la place.
L’immense population qu’elle renfermait, ayant bientôt épuisé tous les vivres la famine y exerça d’horribles ravages, et réduisit enfin les habitants à capituler. Ils conservèrent la vie et les biens, avec la liberté de rester à Saragoce ou de se retirer ailleurs.
Alfonse y fit son entrée , le 4 ramadhan 512 ( 19 décembre 1118) , et Abdel-malik , accompagné de sa famille, retourna à Rucda, asile ordinaire des princes de sa maison.
La ville de Qalat-Ayoub tomba au pouvoir du roi d’Aragon, à la suite d’une grande victoire qu’il remporta sur les Maures d’Afrique, près de Cutanda , le 19 rabi 1″. 514- ( ‘8 juin 1120 )- Aly , roi de Marrakesh (Maroc), voulant punir l’ancien roi de Saragosse de n’avoir pas su défendre sa capitale, de s’être allié avec les chrétiens et de leur payer tribut , chargea un de ses généraux , en 519 (1125), d’enlever à ce prince tout ce qui lui restait.
Mais Abdel- malik écrivit au monarque Almoravide , et parvint à l’apaiser, en lui rappelant l’ancienne amitié qui avait uni leurs pères , et en lui exposant franchement les motifs qui avaient dicté sa conduite dans des circonstances si difficiles.
Ce prince, dépouillé , mourut dans sa retraite de Rucda, au mois de chaban 524- (juillet 1130), méprisé de tous les musulmans et abhorré de ses sujets, parce qu’il payait tribut au roi salibi (croisé) d’Aragon , et qu’il l’aidait dans ses guerres contre les Almoravides.

Histoire Islamique - Page 5 Says-ahmas-al-dawla-saragossa
Les croisades en Andalousie au temps des Murabitun, par Osprey

1) Batteur Almoravide, du 12e siècle 
2) Ahmad Sayf al-Dawla , v.1135 le Houdide
3) Mercenaire chrétien du 12e siècle

6eme Abou-Djafar AHMED III SAYF-Al-DAWLA. 
An de l’hég. 524 (de J.-C. 1130). Ahmed, en succédant à son père, adopta entièrement son système politique.
Dans l’espace de trois ans, il céda au roi d’Aragon la plupart des places qui lui appartenaient encore sur les frontières orientales de l’Espagne. Aussi, disent les auteurs arabes, quoi qu’il eût pris les titres d’Al ‘ Mosta’in-Billah et d’Al-Mostansir-Billah, Dieu lui retira son secours et ses faveurs , à cause de sa honteuse alliance avec les infidèles (chrétien).
Enfin , au mois de dzoulkadah 527 (septembre ti33), suivant Conde , Alfonse-Raimond , roi salibi (croisé) de Castille , à force de menaces et de mauvais procédés , parvint à se rendre maître de Roth-al- Yehoud et de quelques autres places moins importantes.

Sayf al-Dawla (écris aussi Seif-ed-daulah et dit chez les chrétien, « Zafadola »)  craignant que ses sujets ne les livrassent aux Almoravides, ou que ces derniers ne les lui enlevassent, s’il se brouillait avec le roi croisé de Caslille , les céda toutes à ce prince , en échange de la moitié de Tolède et de plusieurs possessions dans les environs de cette ville.
Mais comme en cette année, Alfonse I , roi saibi (croisé) d’Aragon, vivait encore, et que ce ne fut qu’en 528 ( 1 134 ) qu’il périt devant Fraga , dans une bataille contre les Almoravides (al-Murabitun), qui voulaient l’obliger à lever le siège de celte place, nous pensons que ce ne fut qu’après la mort de ce prince , que Sayf al-Dawla (Seif-ed-daulah) , redoutant la vengeance des berbères Africains , rechercha la protection du roi croisé de Castille, et que l’échange auquel il consentit, n’eut lieu qu’en 534. (1139) , comme le dit Casiri.
Sayf al-Dawla Seif-ed-daulah fut le dernier prince Houdide, qui ait régné dans l’Aragon et le nord-est de l’Espagne , où sa race s’était maintenue plus de cent ans.
On le verra, dans la quatrième époque , devenir précairement et successivement roi de Cordoue, de Grenade, de Valence et de Murcie, et sa postérité fonder dans cette dernière ville et dans le midi de la Péninsule , une puissance qui jeta un certain éclat.

Histoire Islamique - Page 5 1920px-Basilica_of_Our_Lady_of_the_Pillar_and_the_Ebro_River%2C_Zaragoza
Lors de l’arrivée des Musulmans au 8e siècle sous le califat Omeyyade de Damas, la ville de Saragosse en ruines, compte moins de 10 000 habitants. Durant les deux premiers siècles, la ville connaît une lente croissance démographique pour arriver à 15 000 habitants à la fin du 10e siècle sous le califat Omeyyade de Cordoue. C’est l’indépendance de la taïfa qui permet l’accélération de la progression démographique, pour atteindre plus de 25 000 habitants lors de la taifa.

Dynastie arabe Tujibide

  • Mundir I al-Tudjibi al-Mansur: c.1013-1021/2
  • Yahya: 1021/2-1036
  • Mundir II: 1036-1038/9
  • Abd Allah (Saragosse): 1038/9

Dynastie arabe Huddide

  • Suleiman Al-Mustain I ibn Hud: 1038/9-1046
  • Muhammad al-Hayib Adud ad-Dawla (Calatayud): 1046/7-1066/7 …
  • Lubb (Huesca): 1047-1048 …
  • Mundir al-Hajib al-Zafir Nasir ad-Dawla (Tudela): 1047-1048/9 …
  • Yusuf al-Muzaffar Sayf ad-Dawla (Lérida): 1047-1078/81 …
  • Abu Ya’far Ahmad al-Muqtadir: 1046-1081 or 82/3
  • Yusuf al-Mu’tamin: 1081 or 82/3-1085
  • Ahmad II al-Musta’in: 1085-1110
  • Abd al-Malik Imad ad-Dawla (Rueda, Z. 1110 ): 1110-1130
  • Abu Dja’far Ahmad  Sayf al-Dawla dit Zafadola (Rueda. In Val. 1146): 1130-1131 d. 1146

    • Saragosse prise par Marrakech 1110-1118; Rueda à Castile 1130



Source :
Tiré de l’encyclopédie  : « L’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments » éd. in-8°, t. n, p 334.-335.-336.-337.-338.
Date d’édition : 1818-1819
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:55

1er Taifa, Mamlakat Balansiya, Taifa de Valence 1021-1102
ROYAUME DE VALENCEMamlakat al-Balansiya

Histoire Islamique - Page 5 Abd-al-aziz-al-mansur-dinar-taifa-de-valence-1035-1036
Abd al-Aziz al-Mansur. Dinar. Taifa de Valence. 1035-1036.

Dynastie arabes des Amirides issue d’al-Mansur dit Almanzor de la tribu yéménite des Banu Maafir.
1er. Abou’l Haçan ABDEL-AZIZ AL-MANSOUR.

An de l’hég. 412. (de J.-C. 1021). Abdel-aziz, fils d’Abd-el-rahman et petit  fils du célébrissime général arabe Abou-Àmir Mohammed Al- Mansour de la tribu yéménite des Banu Maa’fir, après la mort tragique de son père, se réfugia auprès d’Al-Moundhar, wali de Saragosse; il obtint, peut- être sous le second khalifat de Hescham II Al-Mowaïad, ou plutôt sous celui d’Abdel-rahman IV Al-Morthady , le gouvernement de Valence, et s’y rendit indépendant. Dans la première hypothèse , l’année 42 (1021) peut être regardée comme l’époque de son avènement au trône de Valence. Dans la seconde, cette date serait celle de sa nomination au gouvernement de cette ville , et il n’aurait usurpé le pouvoir suprême qu’après la chute des Omeyyades. Quoi qu’il en soit, soutenu par la faction des Al-Ameris (al-²Amiri), tous parents ou créatures (mawlah, client) de sa famille , et surtout par Zohaïr, gouverneur (wali) d’Alméria et chef des esclavons (as-Saqlabi), dévoués à la maison d’Abou-Amer, il crut, en raison de son rang cl de sa naissance, pouvoir imiter les usurpateurs qui s’étaient élevés en diverses parties de l’Espagne, et prit les titres* d’Emir et d’Al-Mansour. Il possédait aussi Murbitcr (2) et Schatibah ; et tous les petits princes de l’Espagne orientale, depuis Almérie jusqu’aux bouches de l’Ebre, le re gardaient comme leur suzerain ; aussi refusa-t-il de se re connaître vassal de Djahwar, nouveau roi de Cordoue. Ayant hérité, l’an 432 (1041), du royaume d’Almérie, par la mort et le testament de Zohaïr, il y envoya , pour naïb ou lieutenant, son gendre, Abou’l Ahwas Maan, qui ne tarda pas à s’y rendre indépendant, Abdel-aziz Al-Mansour fit alliance avec le roi de Tolède, « le secourut dans son exdiédition contre le roi de Cordoue, et mourut à Valence, an 45a (1060), après un règne de quarante ans.

Histoire Islamique - Page 5 Vestiges-du-mur-arabe-de-valence
Vestiges du mur arabe de valence (Balensiya) Pendant le règne de Abd al-Aziz ibn Amir al-Maaifiri ( 1021 – 1.061 ) un nouveau mur a été construit dans le but de protéger la population et ceux qui sont venus d’autres lieux d’Al-Andalus face au chrétiens . 

2eme. ABDEL-MALIK AL-MODHAFFER.
An de l’heg. 4^2 (de J.-C. 1060). Abdel-Malik , fils et successeur d’Abdel-aziz , avait épousé une fille de* Yahia Al-Mamoun , roi de Tolède, auquel il fournit des troupes contre le roi de Cordoue. Mais ayant refusé , par l’avis de son vezir , d’envoyer de nouveaux secours à son beau- père dont l’armée avait été battue par celle du roi de Sé- ville; Al-Mamoun, irrité, arrive à Valence, sans y être attendu , surprend le palais, dépose son gendre , et s’empane du trône de Valence, le g dzoulhadjah 4^7 ( 1 1 novembre io65). Toutefois, par égard pour sa fille, épouse d’Al- Modhaffer, il laisse à ce prince le gouvernement de Chclva. Le vezir d’Al-Modhaffer, ne pouvant survivre à la douleur d’avoir, par son imprudent conseil , causé la perte de son maître , se poignarda.

Histoire Islamique - Page 5 Royaume-taifa-de-valence-c-1037
La Taifa de Valence, en  1037
 
YAHIA I ». AL- MAMOUN , roi de Tolède.
An de l’hég. 457 (de J.-C. 1065). Al-Mamoun laisse un gouverneur à Valence, et possède ce’ royaume jusqu’à sa mort, arrivée en 469 ( 1077). Voyez ci-dessus, la chronolugie des rois de Tolède. ■

Histoire Islamique - Page 5 Muralla_c3a0rab_torre_c3a0ngel-valence
Vestiges d’une tour du mur arabeb de Valance, selon la description  que nous a donné le géographe Al-Udri , le mur était d’une grande perfection et avait sept portes. et fut construit de ciment et  avec des tours semi-circulaires.

ABDEL-MALIK AL-MODHAFFER pour la seconde fois.
An de l’hég. 469 ( ‘077 ). Al-Modhaffer, informé de la mort de son beau-père par Mohammed ben Qmar, général de l’armée du roi de Séville, Al-Molamcd , et assuré de la protection de ce dernier, se rendit à Valence à la fin de cette année , et remonta sans obstacle sur le trône dont il était privé depuis douze ans. Il confirma dans leurs gou vernements le wali de Cuenca et les autres qui étaient de son parti , et mit des alcaïds de confiance à Liria, Chelva et Ganda. U jouit peu des états qu’il avait recouvrés, et mourut en 4?o (,078). . •

3′. ABOU-BAKR.
An de l’hég. 470 (de J.-C. 1078). Abou-bakr, fils ou frère d’ Abdel-malik Al-Modhaffer, lui succéda. Les savants Casiri et Conde le nomment à peine, ne donnent point ses titres et ses surnoms, et ne nous apprennent pas quand et comment se termina son règne. On voit seulement qu’il désapprouva les relations du roi de Séville avec les chrétiens, et qu’il facilita l’arrestation du vezir Ben-Omar, agent de ces négociations. Il est probable qu’il gouverna Valence jusques vers le milieu de l’an 478 ( 1085).
 
Histoire Islamique - Page 5 800px-muralla_c3a0rab_valc3a8ncia-valence
Carte du mur arabe de Valence (Balansiya Après la chute du califat de Cordoue , au début du XIe siècle , Valence est devenue la capitale de la Taifa de Valence , et, par conséquent, a connu une croissance urbaine importante.
 
YAHIA II». AL-DHAFER ou AL-QADHER DILLAH (Nous ne trouvons d’autre moyen d’expliquer cette incertitude sur les surnoms ou titres donnés à Yahia, qu’en supposant qu’il fut surnomme Al-Dhafer-Billah , en montant sur le trône de Tolède , et qu’il reçut le titre d’Al-Qadhcr-Billah , en prenant possession de Valence.).

An de l’hég. 478 (de J.-C. 1083). Yahia II, fils d’Yahia Al-Mamoun , ayant été dépouillé, cette année, du royaume de Tolède par Alfonse VI , roi de Léon et de Castille, en obtint des secours pour se mettre en possession du trône de Valence, que son père avait occupé. On ignore s il réussit dans cette entreprise par la force, par la trahison ou par quelque traité avec le roi Abou-bekr; ou si, après la mort
Histoire Islamique - Page 5 El-cid-orders-the-execution-of-abu-ahmad-djafar-and-his-companions-after-his-conquest-of-the-taifa-of-valencia-in-1094
El-Cid ordonne l’exécution du cadhi et émir de Valence Abu Ahmad Djafar al-Maafiri et ses compagnons après la prise de Valence par le Cid en 1094
AHMED BEN DJAHAF AL-MAAFIRI.

An de l’hég. 485 (de J.-C. 1092). Le cadhi Ahmed, comme l’indique son surnom d’Al-Maafery  al-Maafir), appartenait à la famille ou du moins à la tribu  arabes des princes Amirides , dépouillés du trône de Valence par les berbères arabisés Dzou’lnounides de Tolède. Pour prix de sa trahison, il obtint du général Daoud, le titre de wali et le gouvernement de Valence: mais il n’en jouit pas longtemps. L émir d’Albaracin, Abou-Merwan Abdel- melek ben Houceil ‘(Husayl?), allié et parent du dernier roi de Valence , engagea les walis de Mourviedro , de Schatibah et de Dénia, à former une nouvelle ligue contre les Almoravides. Ils se joignirent encore a Rodrigue, qui, sous prétexte de venger la mort d’un prince , ami et vassal du roi de Castille, vint assiéger Valence avec une armée composée d’aventuriers chrétiens et de musulmans. Les habitants, serrés de près , forcèrent leur gouverneur de capituler. Il stipula que les citoyens conserveraient, ainsi que lui, la vie, les biens et la liberté, et qu’il serait maintenu dans sa dignité. Toutes ces conditions ayant été accordées parle Cid, Ahmed rendit la place aux assiégeants, au mois de djoumadi 1″. 487 ( avril ou mai 1094).

Histoire Islamique - Page 5 1268601967-ciddy
Reconquista, par Osprey publishing 

1) El-Cid, ver 1050
2)Alvar Fanez Minaya, ver 1075
3) Andalous Al-Wazir policier arabe, ver 1080
Le croisé RODRIGUE DIAZ DE BIVAR , dit le Cid.

An «le 1 hég. 487 (de J.-C. 1094). Rodrigue gouverna Balensiya(valence en arabe) avec un pouvoir souverain et une apparente douceur. Il laissa  Ahmed exercer tranquillement ses fonctions de cadhi-alcodhah ( suprême cadhi) : mais au bout d’un an révolu, il le fit arrêter; et après avoir vainement employé tour-à-tour les prières , les promesses, les menaces ,-‘les caresses et les tourments, pour le contraindre à livrer les trésors du roi Yahia , il ordonna qu’un bûcher fût dressé sur la place publique de Valence, et qu’on y brûlât le cadhi avec toute sa famille. Cédant néanmoins aux instances unanimes de tous les spectateurs de cette déplorable scène, il pardonna aux innocents; et, ayant fait creuser une fosse sur le même lieu, on y enterra, par son ordre, le malheureux cadhi jusqu à la ceinture: on environna de bois le reste de son corps , et on le laissa brûler à petit feu. Ahmed, avant d’expirer, prononça au milieu des fammes la profession de foi musulmane, le supplice d’un personnage aussi recommandable par sa naissance et par son rang, indisposa la plupart des citoyens contre le Cid. Ce guerrier résolut d’abandonner Valence : il en confia le gouvernement au wali de Mourviedro, Abou-Isa ben Leboun, comme naïb ou lieutenant du wali d’Albaracin, el partit avec ce. dernier, laissant des troupes chrétiennes pour soutenir les musulmans , ses alliés. Vers ce temps-là , Schyr ben Abou-bekr, l’un des généraux du roi des Almoravides de Marakesh (Maroc) , ayant rassemblé une flotte considérable , soumit, sans coup férir, les Baléares à la domination des Almoravides. Ces îles, depuis cinquante-cinq ans, étaient gouvernées , au nom des rois de Valence et de Dénia, par les Schohaïdes , qui y maintenaient la paix et la justice, et dont le premier tut le wali Abou’l Abbas Ahmed ben Raschikh , qui avait été secrétaire du fameux Abou-Diaïsch Moudjahed ben Abdallah Al-Ameri. Les habitants de ces îles , informés que toute l’Espagne musulmane obéissait à Yousouf, roi de Maroc, jurèrent volontairement fidélité à ce monarque, et se mirent sous sa protection. Le général africain, au retour de cette expédition , ayant appris par le gouverneur d’Almérie , fils du malheureux cadhi de Va lence , que les chrétiens s’étaient emparés de cette dernière ville, vint avec toute sa flotte et de nombreuses troupes de débarquement , arabes et africaines, pour en faire le siège. Après une vive et longue résistance , les chrétiens et les musulmans, leurs alliés, ne recevant aucuns secours et ne pouvant plus se maintenir dans Valence , évacuèrent cette ville, qui rentra sous les lois du coran et sous la domination des Almoravides , au mois de redjeb 495 (avril ou mai 1102).
Dynastie arabe Amiride


  • Abd al-Aziz : 1021-1061
  • Abd al-Malik al-Muzzaffar : 1061-1065

    • roi de Tolède Tolède : 1065-1075


  • Abu Bakr ibn Abd al-Aziz : 1075-1085
  • Uthman : 1085-1086

La dynaste berbère Dhunnunide

  • Yahya al-Qadir (à Tolède 1075-1085): 1086-1092

Dynastie arabe Yahhafid

  • Abu Ahmad Dja’far: 1092-1094

Dynastie du croisé El-Cid

  • El Cid: 1094-1099
  • Jimena Díaz: 1099-1102

    • à Castile en : 1099-1102
    • au Almoravides en : 1102-1145



Source :
Tiré de l’encyclopédie  : « L’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments » éd. in-8°, t. n, p..332.-333.- .
Date d’édition : 1818-1819
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:55

1ere taifa: ROYAUME D’AL-GHARB, Sapur et les Aftasides :

Histoire Islamique - Page 5 694px-Location_map_Taifa_of_Badajoz.svg
La Taifa de Badajoz.

La taïfa de Badajoz fut le nom d’un royaume (ou taïfa) musulman de la péninsule ibérique, de capitale Badajoz, pendant le Haut Moyen Âge.
ROYAUME DE BADAJOZ (Batalyaws بطليوس) OU D’AL-GHARB.
 
Histoire Islamique - Page 5 Expo_epigrafia_mapba_1-roi-de-la-taifa-saqalabi-de-badajoz
La pierre tombale du fondateur  d’origine perse de la taifa de Badajoz Abu Abdallah Muhammad bin Muhammad  al-Sabur al-Saqlabi ( né en Perse ver 950 , Badajoz , 8 Avril de 1022 ) ou mieux connu sous Shapur ou Sabour, fut le premier roi de la royaume Taifa de Badajoz .

SCHABOUR.
Schabour, persan de nation , et ancien vezir du khalife Al-Hakem II  Al-Mostanser, fut wali de l’Al-Gharb, c’est-à-dire de l’ouest de l’eEpagne et de la plus grande partie du Portugal, sous le khalifat Omeyyade de Hischam Al-Mowaïad. Ayant pris à son service le jeune Abdallah ben Al-Aftas, il lui accorda toute sa confiance, lui donna le gouvernement de Merida , le combla d’honneurs et de richesses, et ne se conduisit que par ses conseils.
Schabour se rendit indépendant, dès les premiers temps des guerres civiles, et mourut avant la fin de la dynastie des Ommeyades; mais aucun auteur ne nous apprend la durée de son règne et l’année de sa mort. ‘

Histoire Islamique - Page 5 Milenario05abu-bekr-muhammas-al-mudaffar-mudaffar-i-de-badajoz-1045-1067
Fresque , qui appartenait à la tombe d’Abdallah Ibn el-Aftas, berbère des Ben-el-Aftas, fut à l’origine de la dynastie des Aftasí qui gouverna sur la taifa, appelée communément les « seigneur de Badajoz ».dit al-Mansur
 
Dynastie berbère des Aftasides.
1er. ABDALLAH ben al-aftas al-mansour.

Parvenu, par son courage et son adressse, au plus haut degré d’autorité , et chargé du gouvernement de l’étal et de la tutelle des enfants de Schabour, l’ingrat et ambitieux Abdallah dépouilla ses pupilles, s’empara du trône sans obstacle, et prit le titre d’Al-Mansour. Il était natif de Mekinez (tribu berbère meknasa) dans le Maghreb , et avait eu pour père Mohammed ben-Mouslema ben-Al-Aftas , dont sa dynastie a pris le nom.
Fier de son élévation , il se crut assez affermi dans son usurpation pour mépriser les lettres de Djahwar, roi arabe de Cordoue , et refusa de le reconnaître.
Il  établit sa cour à Badajoz, et déclara son fils Mohammed pour son successeur. Uni par les liens du sang avec les arabes Houdides de Saragoce et avec les arabes Tadjibides de Huesca et de Tortose, il fut un des plus puissants princes de l’Espagne, et nul de ses voisins n’osa l’attaquer. Il jouit d’une prospérité si cons tante, qu’on l’appelait, non pas le favori, mais l’enfant de la fortune. L’année de sa mort est inconnue.

Histoire Islamique - Page 5 La-ville-de-badajoz-a-c3a9tc3a9-fondc3a9e-par-abd-al-rahman-ibn-marwan-en-lan-875
La ville de Badajoz a été fondée par Abd al-Rahman Ibn Marwan Ibn Yunus al-Yilligi al-Maridi , connu sous le nom de Ibn Marwan al-Yilliqui , , «le fils du galicien » , en l’an 875 sous l’émir Omeyyade régnant à Cordoue Muhammad Ier 

2eme’. Abou-bekr MOHAMMED AL-MODHAFFER.
Mohammed , fils d’Abdallah , fut un prince illustre par son courage , sa prudence , sa justice , sa loyauté , son éloquence et son érudition. Il composa une histoire universelle en cinquante volumes , intitulée la Mémoire des événements ; et d’autres ouvrages.

Un est probable que ce fut lui plutôt que son père qui fut, l’an 443 (1051), le négociateur et l’âme de l’alliance entre les rois de Séville et de Cordoue, et qui fournit ensuite des secours à ce dernier contre le roi de Tolède. On ignore la durée de son règne, et l’on sait seulement qu’il mourut l’an 460 (1068).
Ce fut sans doute à ce prince, et non pas au roi de Séville, que Ferdinand Ier. , roi de Castille , imposa tribut, après lui avoir enlevé Viseo, Coimbre, etc.
Ce fut aussi ce Mohammed, roi de Badajoz, et non pas Mohammed Ben-Abbad qui donna asile à Garcie, roi de Galice et de Portugal, dépossédé par son frère Sanche II, roi de Castille. Le royaume de Badajoz, étant limitrophe des états de Léon et de Galice , eut sans douté des guerres et des liaisons avec les chrétiens, et dut prendre peu de part aux affaires des autres princes musulmans : c’est pourquoi les auteurs arabes parlent si peu de son histoire.
Le royaume de Séville, au contraire , longtemps séparé des puissances chrétiennes du nord de l’Espagne, ne put avoir avec elles de relations directes qu’après que l’islam eut perdu Tolède. Au reste, il ne paraît pas que Lisbonne ait été, à cette époque , la’ capitale d’un royaume musulman. Cette ville faisait alors partie des états des rois de Badajoz.

Histoire Islamique - Page 5 Portugal__sintra_3_by_crlt-omeyyade-al-andalus-vikings
Château du 8eme siècle fabriqué par les Omeyyade en Andalousie dans l’actuel Portugal et servie de base de lutte contre les Hordes vikings

3eme. YAHIA AL-MANSOUR.
An de l’hég. 460 (de J.-C. 1068). Yahia, fils d’Al-Modhaffer, succéda à son père. Il eut de longues guerres à soutenir contre son frère Omar, gouverneur de Jabora (2), qui lui disputa le trône.
La fortune lui fut contraire suivant Casiri ; mais il paraît, d’après Conde, que ces guerres empêchèrent seulement Yahia, comme son père , do prendre part d’abord aux affaires de l’Andalousie. Lorsque Yahia, roi de To lède, se vit attaqué par Alfonse VI, roi de Léon et de Castille, le roi de Badajoz vola à son secours, traversa, à marches forcées , les pays arrosés par le Guadiana et par le Tage, et le bruit seul de son arrivée força le monarque r.hré tien de décamper précipitamment.
Au retour de cette glorieuse expédition, qui prouve que le prince Aftaside était digne du surnom d’Al-Mansour, il fut atteint d’une ma ladie suinte à Merida, et y mourut, l’an 474 °u 47^ (1081 ou 1082), d’autant plus regretté de ses sujets, qu^il ne laissait aucun héritier direct de ses vertus. Yahia avait régné quatorze à quinze ans.

Histoire Islamique - Page 5 Dirham-al-mutawakkil-taifa-de-badajoz
4eme. Abou-Mohammed OMAR AL-MUTAWAKKIL ALA-ALLAH.

An de l’hég. 474 ou 475 (de J.-C. 1081 ou 82). Omar, ayant appris à Jabora la, mort de son frère, reçut les ser ments Jes peuples d’Al-Garb,y laissa pour gouverneur son iils Al-Abbas, et se rendit à Badajoz, où il fut proclamé roi. Omar était un prince savant et sage, qui, dès sa jeu nesse, avait montré autant de courage à la tète des ar mées, que de justice et d humanité au sein de la paix. Son affabilité était extrêmé, et le dernier de ses sujets pouvait arriver jusqu’à lui. Il donna le gouvernement de Merida à son fils Al-Fadhl , imitateur des exemples de son père et de sou frère, et il envoya ce prince au secours de Yahia Al- Dhafer, roi de Tolède; mais Al-Fadhl, après avoir livré plusieurs combats meurtriers au roi Alfonse, et perdu la Heur de sa cavalerie, ne put parvenir à lui faire lever le siège de Tolède, ni à l’empêcher d’en dévaster les campagnes, et revint à Merida.
Le cadhi Abou’l Walid de Beja lui prédit alors que la désunion des souverains mahométans de l’Es pagne causerait leur perte et la ruine de 1 islamisme dans la Péninsule. La prise.de Tolède, les conquêtes que le roi de Caslille continuait de faire , alarmèrent les princes musul mans du midi de I Espagne; un intérêt commun les réunit et mit fin a leurs querelles. Le roi de Badajoz, à qui Alfonse venait d’enlever Coria , et demandait tribut et hommage , en voya des députés à la junte qui eut lieu a Cordouc , l’an ^yH (ioS5), pour délibérer sur les mesures à prendre.

Il donna une de ses filles en mariage au roi de Sévillc, et fut chargé , par les autres souverains, d’écrire, au nom de tous, à Yousouf ben Taschfyn , roi de Maroc, de la dynastie des Al-Moravidcs , pour le prier de passer en Espagne, afin d’arrêter les progrès ambitieux d’ Alfonse , et les maux dont il accablait les musulmans. Le monarque africain ayant dé barqué en Andalousie, en rabi IIe. 479 (août 1086), Omar, dont il devait traverser les états, en marchant contre les chrétiens, chargea son frère Mostanser de préparer des ma gasins considérables de vivres et de fourrages, pour l’armée des musulmans d Afrique et d Espagne, à laquelle il se joignit lui-même avec ses troupes.
La bataille se donna à quatre lieues de sa capitale, dans la plaine de Zallaka,(lieu glissant), près d’un bois qui portait le même nom, et sur les bords de jSahr-hadjir(probablement le (îuadiana), qui séparait lesdeux armées (2). Le roi de Badajoz se distingua peu dans cette journée, l’une des plus désastreuses qui aient affligé le christianisme (Les auteurs arabes la comparent aux batailles d al-‘Yarmouk et d’al-Qadissiya, que leurs ancêtres avaient gagnées , dans le premier siècle de l’hégire , l’une sur les Grecs , l’autre sur les Perses.); mais, après le départ du roi de Marrakesh, il se joignit aux troupes Almoravides , laissées en Espagne par ce monarque, sous les ordres de son parent Schyr ben Abou- bekr; et il recouvra, l’an 480 ( 1087), les places et les forteresses que les Castillans lui avaient enlevées. Il partagea bientôt les craintes des autres princes musulmans sur l’ascendant que Yousouf ibn Tashfyn prenait en Espagne, et se détacha de son alliance.
Cependant, lorsque ce conquérant eut dépouillé le roi de Grenade , comme le bruit se répandit qu’il lui cédait, en échange, d’autres provinces en Afrique, le roi de Badajoz et celui de Sévillc l’envoyèrent complimenter par des ambassadeurs , que Yousouf l’Almoravide congédia sans leur donner audience.

Cette marque de mépris, l’arrestation du roi de Séville, la fuite du roi d’Alméria, et l’occupation de leurs états par les Almoravides apprirent bientôt à Omar le sort qui lui était réservé. Une prétendue prophétie avait annoncé la chute inévitable des royaumes d’Espagne et leur envahissèment par une puissance africaine.

Cette fausse prédiction, adoptée aveuglément par des peuples imbus du préjugé du fatalisme, avait plus contribué que la force des armes, à soumettre l’Andalousie à la domination du roi de Marrakesh. Aussitôt qu’une forte division de l’armée de ce monarque fut entrée dans les provinces d’Al-Gharb, en 486 (1093), sous les ordres de Schyr ben Abou-bekr, le plus astucieux de ses capitaines, Silves , Lisbonne, Santarein , Evora et plusieurs autres villes se rendirent sans résistance.
Une armée que le roi de Badajoz voulut opposer aux Africains fut mise en déroute, et deux de ses fils qui la commandaient, Al-Fadhl et Abbas , tombèrent, couverts de blessures, au pouvoir des vainqueurs. Assiégé dans sa capitale, Omar continua de s’y défendre vaillamment : mais les habitants perdirent courage, et l’obligèrent de capituler. Schyr, ayant pris possession de la place, envoya un détachement de cavalerie à la poursuite du roi , qui , sur la foi de la capitulation , en était sorti avec sa famille , ses esclaves et ses trésors. On arrêta ce malheureux prince , on le. renferma dans la prison publique ; ensuite on le conduisit hors de la ville; et, après l’avoir battu de verges, ainsi que ses deux fils, on eut la barbarie de le rendre témoin du supplice de ses enfants, auxquels on trancha la tête , avant de lui faire subir le même sort. Cette horrible tragédie arriva le 7 safar 487 (26 février 1094)1 et mit fin à la dynastie, des Aftasides .
Nadjm-al-Dawla, troisième fils d’Omar» et wali de Santarein , périt en prison dans le plus absolu dénuement. Tous les poëtes contemporains déplorèrent la catastrophe du dernier roi de Badajoz ; et l’on a conservé des vers que cet infortuné monarque composa dans sa prison. Il s’était rendu célèbre par ses richesses, sa prospérité et par son goût pour les lettres et les arts.
 
Emirs de Badajoz
1ere période de Taifa

  • Abu Muhammad Abdallah ben Muhammad el Sabur al-Saqlabi: 1013-1022 (esclave régnant).
  • Abdallah ibn Muhammad ibn Maslamah ibn al-Aftas: 1022-1027 (Al-Mansur I de Badajoz, des Aftasides, 1ere foi).

va à la Taifa de Seville: 1027-1034

  • Abdallah ibn Muhammad ibn Maslamah ibn al-Aftas: 1034-1045 (Al-Mansur I de Badajoz, 2e foi).
  • Abu Bakr Muhammad ibn Abdallah al-Muzzaffar: 1045-1067 (Modafar I de Badajoz, dynastie Aftaside).
  • Yahya ibn Muhammad al-Mansur: 1067-1073/1079 (Al-Mansur II de Badajoz, dynastie Aftaside).
  • ‘Umar ibn Muhammad al-Mutawakkil: 1073/1079-1094 (dynastie Aftaside).
  • au Almoravides en: 1094

2eme période de Taifa 

  • Aben Hacham: 1144-1145.
  • à la Taifa de Silves en : 1145-1146
  • Sidrey 1146-1151.
  • au Almohads en: 1151

La taïfa apparut réellement en 1013, connut une histoire mouvementée et disparut en 1150. Elle fut envahie et conquise plusieurs fois par les royaumes voisins, les Almoravides et les Almohades, le Portugal et finalement les royaumes de León et de Castille.

  • 875 : Fondation de la ville de Badajoz par Ibn Marwan.

La ville et les territoires qui en dépendaient demeurèrent au début de son histoire assez indépendants. Ils luttaient constamment avec le pouvoir central de Cordoue. Pourtant, durant le xe siècle, le califat de Cordoue réussit à contrôler la ville.

  • 1013 : Fondation de la taïfa (almoravide).

L’affranchi Sapur, ancien esclave de Al-Hakam II profita en fait de la désintégration du Califat de Cordoue pour fonder cette taïfa. Elle contrôlait une grande partie de l’ancienne Lusitanie, y compris Mérida etLisbonne.

  • 1013 – 1022 : Règne de Abu Muhammad Abdallah ben Muhammad el Sapur al-Saqlabi (Sapur).
  • 1022 – 1027 : Règne de Aben Muhammad Aben Maslama ben Abdallah Ibn el-Aftas al-Mansur (appelé aussi Almanzor I de Badajoz).

Abdallah Ibn el-Aftas, berbère des Ben-el-Aftas, fut à l’origine de la dynastie des Aftasí (les Aftasid) qui gouverna sur la taïfa, appelée communément les « seigneur de Badajoz ».

  • 1027 – 1034 : Contrôle par la taïfa de Séville.
  • 1034 : Retour au pouvoir de Almanzor I.
  • 1034 – 1045 : Second règne de Almanzor I.
  • 1045 -1067 : Abu Bekr Muhammad al-Mudaffar (ou Modafar I de Badajoz), dynastie aftaside.

À la mort de Modafar s’installa la guerre civile entre ses deux fils Yahya et Abu. La victoire revint au dernier.

  • 1067 – 1073 / 1079 : Yahya ben Muhammad al-Mansur (ou Almanzor II de Badajoz), dynastie aftaside.
  • 1073 / 1079 – 1094 : Abu Muhammad Omar al-Muttawakil ben al-Mudaffar, dynastie aftaside.

Al-Muttawakil combattit aux côtés des Almoravides les troupes chrétiennes à la Bataille de Zalaca (très proche de Badajoz). Mais après la victoire des troupes musulmanes, il y eut un retournement d’alliance. Al-Muttawakil s’allia à Alfonso VI.

  • 1094 : Occupation de Badajoz par les Almoravides. Première disparition de la taïfa.

Ceux-ci tuent Al-Muttawakil et deux de ses enfants. Un de ses enfants réussit à s’enfuir et rejoindre Alfonso VI.

  • 1094 – 1144 : Domination almoravide.
  • 1144  : La taïfa renaquit de ses cendres.
  • 1144 – 1145 : Règne de Aben Hacham.
  • 1145 – 1146 : Contrôle par la taïfa de Algarve (Al-Gharbia).
  • 1146 – 1151 : Règne de Sidrey.
  • 1151 : Disparition définitive de la taïfa avec l’arrivée des Almohades en Al-Andalous.
  • 1151 – 1169 : Contrôle almohade.
  • 1169 – 1170 : Contrôle portugais.
  • 1170 – 1227 : Contrôle almohade.
  • 1227 : Conquête chrétienne.

La partie occidentale revint au royaume de León et la partie orientale au royaume de Castille.
Tiré de l’encyclopédie  : « L’art de vérifier les dates des faits historiques,.; » éd. in-8°, t. n, p.331-332
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:56

1ere Taifa : La dynastie Abbadides de Seville issue des Lakhmides :

Histoire Islamique - Page 5 Reino_de_sevilla_s-_xile-royaume-de-sc3a9ville-c3a0-son-apogc3a9e-en-vert-c-1080-1078-lannc3a9e-de-lannexion
Le Royaume arabe Abbadides de Séville à son apogée en vert, c. 1080 (en parenthèse = l’année d’annexion)
ROYAUME DE SÉVILLE Ishbiliya. *Dynastie arabe  des Abdadides. 

Les `Abbadides`Abadites ou Banû `Abbad (arabe : banū `abbād بنو عباد ou al-`abbādyī العبادي) sont une dynastie arabe qui régna à Séville (1023-1091) après le démembrement du califat Omeyyade de Cordoue, durant la première période de taïfas, issue de l’ancienne tribu arabe des Lakhmides. Ses membres étaient à la fois cadis (juges musulmans) et gouverneurs de Séville.

Histoire Islamique - Page 5 694px-Location_map_Taifa_of_Seville.svg
1er ». Abou’l-Qacem MOHAMMED I ». ben Abbad.

An de l’hég. 413 (J.-C. 1023). Ismaè’l ben Abbad, père d’Abou’l-Qacem Mohammed, était originaire d’Hémèse (Homs) en Syrie.
Un de ses ancêtres vint en Espagne dans le deuxième siècle de l’hégire , et se fixa dans les environs de Séville , à Tocina près au Guadalquivir, où il exerça la profession du commerce, qu’il abandonna pour celle des armes.
Ismaè’l , par son opulence et son habileté , acquit beaucoup de considération et d’autorité à Séville , avant et depuis les révolutions.
Personne n’égalait son faste et sa libéralité. Sa maison fut l’asile des plus illustres bannis de Cordoue , pendant les troubles.
Son esprit insinuant, son air de franchise et de candeur, ses manières affables cl généreuses lui avaient gagné tous les cœurs, et lui servirent à poser les bases de l’é lévation de sa famille. Abou’l-Cacem Mohammed, son fils marcha sur ses traces, gagna la confiance du roi de Cordoue , Al-Cacem Al-Mamoun, obtint la charge de grand cadhi de Séville, puis le gouvernement de la province; et par reconnaissance, lorsque ce prince perdit pour la seconde fois le trône de Cordoue , Mohammed se rendit indépendant, l’an 413 (1023), par le secours des cheikhs et des vezirs que ses largesses avaient gagnés.

La défaite et la mort du roi Yahia Al-Molâly , l’an 417 (1026), furent le premier acte de révolte de Mohammed ben Abbad et consolidèrent sa souveraineté. Après l’extinction des Ommeyades , il prit le titre de roi, et ne laissa échapper aucune occasion de s’agrandir. Il tourna ses armes contre Mohammed ben Abdallah Al-Boracely , maître absolu de Carmone et d’Ecija, lui enleva plusieurs places, et l’assiégea dans Carmone, sans égard pour les lettres de Djawhar, nouveau roi de Cordoue.
Serré de près et manquant de provisions, Al-Boracely s’évada de Carmone (Carmona), tandis que la ville capitulait ; envoya son fils solliciter les secours du roi de Grenade , et alla lui-même implorer ceux du roi de Malaga.
Ismaè’l , fils de Ben Abbad , vainquit successivement les troupes de ces princes, avant qu’elles eussent pu faire leur jonction *, mais, s étant réunies, elles gagnèrent sur lui une grande bataille où il perdit la vie.

Histoire Islamique - Page 5 Alcazar_puerta_sevilla_carmona_t4101170_1306973099-porte-de-seville-a-carmona-elle-date-du-9eme-sic3a8cle-avant-jc-les-carthaginois-ont-tracc3a9-le-premier-plan-pour-faire-face-au-romain
La Porte de Seville a Carmona (Espagne) elle date du 9eme siècle avant jc les carthaginois ont tracé le premier plan pour faire face au romains.

Le roi de Séville , affligé de cette disgrâce et craignant d être accablé , si le roi de Cordoue se déclarait contre lui , eut recours à un stratagème. 11 supposa que le khalife Hisham II Al-Mowaïad, dont on ignorait depuis longtemps le sort , avait reparu à Calatrava , et était venu se mettre sous sa protection.
Afin d’accréditer le bruit de l’existence de ce prince , il voulut que le nom de Hisham fût proclamé dans la khothbah et gravé sur les monnaies, au mois de moharrem 427 (novembre 1035) : et il annonça à tous les cheikhs de l’Andalousie, a tous les wali de l’Espagne et de l’Afrique, qu’il n’avait pris les armes que pour rétablir Hisham sur le trône de ses pères.
Cette fable, qui ne trompa que le peuple, raffermit néanmoins la puissance du roi de Séville et déconcerta les projets pacifiques du souverain de Cordoue.
L’émir de Carmone, étant rentré dans sa capitale, se joignit à ses alliés pour se venger du roi de Séville et ravager ses états.
Mais Ben Abbad, par ses richesses, les ressources de son esprit , et la valeur de son général , Ayoub ben Amer, remporta divers avantages sur les coalisés , sema parmi eux la discorde, et les força de se retirer chacun chez soi , mécontents d’un mauvais succès dont ils s’accusaient réciproquement.

Alors, voulant tirer un dernier parti du nom de Hescham, il feignit que ce prince venait de mourir, après l’avoir déclaré son successeur et son vengeur.
Le testament supposé qu’il publia, séduisit les Al-Ameris qui , regrettant les Omeyyades , s’attachaient jusqu’à l’ombre de leur puissance.
Mohammed ben Abbad vit alors presque tout le midi de l’Espagne se déclarer pour lui ou rechercher son alliance.
Il se disposait à marcher contre ses ennemis , lors qu’il mourut dans la nuit du 2 1 djoumadi 1er. 433 (24 janvier 1042)i après un règne de 20 ans.
Il fut regretté de ses sujets qu’avaient éblouis ses talents, ses succès, et ses qualités plus brillantes que solides.

Histoire Islamique - Page 5 Khalid-ibn-al-walid
2eme Abou Amrou ABBAD AL-MOTADHED-BILLAH.
An de l’hég. 433 (de J.-C. 1042). Abou-Amrou Abbad (2), fils de Mohammed , fut proclamé le 2 djoumadi 11e. (27 janvier), sous le titre d’Al-Motadhed-Billah , qu’il prit à l’instar des khalifes Omeyyades , Abbassides et Fatimides , et des princes Hamoudides , rois de Malaga, issus des trois usurpateurs qui avaient interrompu la suite des derniers khalifes de Cordoue.
L’exemple du nouveau roi de Séville fut imité par tous les petits tyrans qui s’étaient partagé l’Espagne musulmane.
Ce prince , du vivant de son père, avait un harem composé de soixante-dix femmes de divers pays ; il le porta au nombre de 800 , lorsqu’il fut sur le- trône , ce qui ne l’empêchait pas de témoigner beaucoup d’égards et de tendresse à sa principale épouse , fille de al-Moudjahed al-Khawlani , roi arabe de Dénia et des îles Baléares , parce que cette alliance avait mis dans ses intérêts tous les Al-Amiri.
Il était bon poëte, mais il passait pour impie ou du moins pour musulman très-relâché, parce que, dans les vingt -cinq villes que comprenaient ses états, il ne fonda qu’une seule mosquée.
Dans une des salles de son palais de Séville, il conservait plusieurs coupes ornées d’or et de pierreries , et faites avec les crânes des principaux ennemis dont son père et lui avaient triomphé.
Il continua la guerre contre le roi de Carmone , et contre ceux de Grenade et de Malaga, ses auxiliaires.

Cette guerre lui servit d’excuse pour différer de secourir le roi de Cordoue contre celui de Tolède.Mais, par les soins du roi de Badajoz, il se tint à Séville une junte où assistèrent, en personne ou par commissaires, plusieurs cheikhs et seigneurs de l’Andalousie occidentale, qui demandaient à être compris dans l’alliance que l’on conclut en rabi premier 443 (juillet 1051).

Histoire Islamique - Page 5 Vue-gc3a9nc3a9rale-sur-la-giralda-de-seville
Vue générale sur la Giralda de Seville (Ishbiliya) Au 9eme siècle, sous le règne de l’émir Omeyyade Abd al-Rahman II, fut édifiée la première grande mosquée de Séville, à l’emplacement actuel de l’église du Salvador, situé non loin de la cathédrale. Il faut en réalité attendre les Almohades pour que soit bâtie la grande mosquée dont la Giralda constitue l’héritage le plus précieux. Au 12e siècle, les Almohades, fraîchement débarqués du Maghreb, décident de faire de la cité leur capitale, laquelle se peuple de plus en plus généreusement et renforce sa splendeur et son prestige.
Le roi de Séville refusa de les y admettre, alléguant qu’ils étaient ses vassaux et non point souverains inamovibles ; de sorte que le traité ne fut avantageux qu’à ce prince , qui renvoya les députés plus satisfaits de sa magnificence et de sa libéralité que de sa bonne foi.

il se contenta de fournir quinze cents cavaliers au roi de Cordoue ; et , tandis que ces troupes , réunies avec celles des émirs de l’Andalousie , combattaient pour la même cause , l’ambitieux Motadhed , pour se venger de ces derniers, les attaquait les uns après les autres, les dépouillait de leur petits états , et incorporait successivement aux siens , Niébla , Huelva , Salles , Oksonoba , Sainte- Marie et Silves, en un mot toute l’Andalousie occidentale et l’Al-Gharb méridional.
Il donna néanmoins le fief de Niébla, à titre de récompense, à Abdallah , fils d’Abdel-aziz, qui, dépossédé , persécuté par son implacable suzerain, s’était réfugié à Carmone , d’où il avait été se jeter entre les bras du roi de Cordoue.
Abdallah se montra reconnaissant des faveurs d’Al-Motadhed. A la tête des troupes de ce prince , il fit la guerre au roi de Carmone et l’assiégea dans sa capitale, qui , peu auparavant , avait servi d’asile a son père, Abdel- aziz , fugitif il pressa si vivement le siège que les habitants capitulèrent, et se rendirent vassaux du roi de Séville.
Mohammed Al-Boracely, avant la reddition de la place. , en sortit secrètement , et alla implorer de nouveau le secours du roi de Malaga. Ces deux princes tentèrent inutilement de reprendre Carmone; mais, après divers combats sans résultats décisifs, ils retournèrent, l’un à Malaga, l’autre à Ecija.

Le roi de Séville , s’étant rendu maître de Cordoue par la plus infâme trahison (Voyez la fin des rois Jahwaride de Cordoue), l’an 452 (1060) , sut accoutumer les habitants à sa domination , en prodiguant aux grands l’or et les honneurs , et en donnant des fêtes et «les spectacles au peuple qui oublia bientôt le bienfaisant Djahwar et son gouvernement sage et paternel.
Insatiable dans son ambition, Al-Motadhed ordonne des préparatifs de guerre contre le roi de Tolède, et envoie son fils Mohammed pour combattre les rois de Grenade et de Malaga , dont la constante protection empêchait seule la’ ruine complète de la famille Al-Boracely.
Avant le départ du jeune prince, son père l’arma chevalier, et lui donna un bouclier couleur d’azur, parsemé d’étoiles d’or , et ayant au milieu une lune d’or , avec un emblème relatif aux vicissitudes des armes.
al-Motadhed accompagna son fils jus qu’à Ronda , où il attendit l’issue des premières opérations du nouveau chevalier.
Le bruit des conquêtes des Al-Moravides en Afrique parvint aux oreilles des princes- belligérants, vers l’an 46° ( 1068), sans suspendre les hostilités, quoique le roi de Malaga eût à craindre pour ses états d’Afrique , celui de Grenade pour les provinces qu’y possédait sa famille ; et que le roi de Séville soupçonnât que celte puissance naissante était celle dont son fils était menacé par les astrologues .
Ce dernier monarque ne laissa pas je continuer la guerre avec succès contre les princes coalisés , et acheva de dépouiller celui d’Ecija.
Enfin le ciel frappa l’orgueilleux Motadhed par le coup le plus sensible , et délivra l’Espagne de la crainte qu’inspirait ce prince à’ la fois magnifique et ambitieux , timide et superstitieux , voluptueux et cruel.
Il avait une fille d’une incomparable beauté , qu,’une mort prématurée enleva à la fleur de l’âge. Le chagrin d’une perte si douloureuse affecta subitement toutes Tes facultés physiques et morales du roi de Séville.
Les secours de l’art semblèrent le rappeler un moment à la vie ; mais, ayant voulu voir la pompe funèbre de sa fille chérie, dont il avait désigné lui-même la sépulture, ce triste spectacle accrut tellement son mal , qu’il expira vingt- quatre heures après , le 2 ou 6 djoumadi second 461 (29 mars ou 2 avril 1069).
Il était âgé de 57 ans, et en avait régné 28.

Ce prince, le plus puissant des souverains de l’Espagne ses contemporains , recommanda à son fils de se défier des Almoravides, de conserver avec soin les deux clefs de l’Andalousie, Algéziras et Gibraltar, et de ne rien négliger pour réunir sous sa domination toute la Péninsule, qui devait appartenir au maître de Cordoue.

Histoire Islamique - Page 5 Tombes-dal-mutamid-sa-femme-et-leur-fille-c3a0-aghmat
Les Tombes du prince arabe et poète Al-Mu’tamid, sa femme et leur fille à Aghmat dans l’actuel Maroc

3eme. Abou’l Qacem MOHAMMED II AL-MUTAMID BILL AH.
An de l’hég. 461 (de J.-C.1069). Mohammed fut proclamé le lendemain, sous les titres d’ ‘ Al-Mutamid , d’Al-Dhafer d’ Al- Mowaîad ; aussi ces différents surnoms l’ont- ils fait confondre avec d’autres princes.
Le nouveau roi présida, le même jour, aux funérailles de son ppère, qui il fit enterrer à l’entrée de l’Alcaçar, dans le tombeau de son aïeul.
Valeureux et prudent , et sachant par sa libéralité enflammer le zèle de ses serviteurs ont s’assurer de leur fidélité, Mohammed ben Abbad , âgé de 29 ans, aussi magnifique, aussi ambitieux que son père, ne fut ni cruel ni sanguinaire, et abusa rarement de la victoire.

Il rendit les biens à ceux qui s’étaient dérobés par la fuite à la tyrannie du dernier règne.
Il excellait dans l’art des vers, et rivalisait avec le roi d’Alméria, son ami : tous deux à l’envi protégeaient les gens de lettres.
On ne reprochait au roi de Seville d’être mauvais musulman , de boire du vin , et d’en permettre l’usage à ses sujets, il faisait la guerre en personne aux rois de Grenade et de Malaga , lorsqu’il apprit par les émirs de Murcie et de Tadmir, ses alliés, qu’Al-Mamoun , roi de Tolède , était entré sur leurs terres, avec une puissante armée.
Il chargea Aboubekr Mohammed ben Omar de marcher à leur secours , et lui confia une mission auprès du comte de Barcelonne.
Ben Omar fit des levées considérables tant à Séville que sur la route, et arriva à Murcie, où sa présence et ses promesses rendirent la confiance aux habitants. Au bout de deux jours, il en partit pour Barcelonne, où il conclut un traité d’alliance offensive et défensive avec le comte Raymond Bérenger ».

Il fut stipulé que, pour prix des secours que ce prince fourni rait au roi de Séville, il recevrait dix mille pièces d’or, le jour que ses troupes sortiraient de Barcelonne , et qu’une pareille somme lui serait comptée, lorsqu’elles arriveraient a Murcie : pour sûreté réciproque, le comte donna un de ses cousins comme otage à Ben Omar, qui promit que son maître livrerait son propre fils Raschid , et enverrait une forte armée.
Raymond Bérenger partit alors avec une brillante cavalerie. Arrivé dans la plaine de Murcie , il y trouva quelques troupes envoyées par le roi de Séville, avec son fils qui passa aussitôt dans le camp des chrétiens.

Histoire Islamique - Page 5 Abbad-de-seville
al-Mutamid ibn Abbad al-Lakhmi de Seville

Ben Omar prit le commandement de ces troupes, dont le petit nombre excita les plaintes du comte, lorsqu’il vil les forces respectables et la position avantageuse du roi de Tolède qui assiégeait Murcie.
Se déliant de son allié, il fit resserrer plus étroitement le jeune Raschid. Cette mésintelligence se communiqua des chefs aux soldats, et fut cause de la dé faite que les coalisés essuyèrent, l’an 462 (1070).
Mohammed accourait, avec un corps de cavalerie qu’il amenait de Jaen. Arrivé à Segura, il fut arrêté sur les bords du Guadimena, dont les eaux grossies empêchaient le passage.
Ce fut alors que les débris de son armée vaincue, qui se pressaient sur l’autre rive,’ lui apprirent la malheureuse issue de la ba taille.
L’épouvante des fuyards était si grande, que plusieurs, ayant osé tenter de traverser la rivière , furent entraînés par les flots.
Ce spectacle jeta le découragement parmi les troupes du roi de Séville, qui se vit forcé de retourner à Jaen , avec le parent du comte de Barcelonne.
Ben Omar , échappé de la déroute, rejoignit bientôt son maître, et lui persuada d’exécuter le traité; mais, faute d’argent, l’échange des otages n’eut pas lieu , et Raymond emmena en Catalogne le fils du roi de Séville.
Ben Omar ne tarda pas à se rendre à Barcelonne; il rendit au comte son otage , compta trente mille pièces d’or pour la rançon du jeune prince, et le renvoya a son père , qui pleura de joie en le revoyant.
Ce fut sans doute pour obliger Raymond que cet adroit musulman vint à la cour du roi de Saragoce, et le détermina par ses intrigues à laisser .respirer les chrétiens, et à faire la guerre au roi de Dénia, ennemi du souverain de Séville. (Voy. ci-après l’art. Ahmed I, roi Huddide de Saragoce. )

Histoire Islamique - Page 5 Al-mutamid
Pièce commémorative à l’effigie d’al-Mutamid al-Lakhmi de Seville 
Les armes de Ben Abbad étaient occupées contre les rois de Grenade et de Malaga, dont il avait juré la ruine , lors qu’un ennemi plus redoutable le mit à la veille de voir lui-même sa puissance anéantie.
Le roi de Tolède, Al- Mamoun , fier de sa victoire de Murcie , crut pouvoir aisément achever de dépouiller son rival affaibli par cet échec.
II entra dans l’Andalousie à la tête d’une armée formidable, dont une division, commandée par Hariz ben Hakem , ancien général des rois de Cordoue , surprit cette ville et celle de Madinat al-Zahra.
Seradj-ed-daulah (Saraj al-Dawla) , fils aîné du roi de Séville, ayant été tué en défendant le palais de Zahra , Hariz voulut que sa tête , placée au bout d’une lance , fût promenée dans les rues de  Cordoue , et qu’en la montrant au peuple , l’on criât : « Voilà les terribles effets de la vengeance divine. »

Dans le même temps , les troupes du roi de Tolède s’emparaient d’Ubeda et de plusieurs autres places , menaçaient Jaen ; et lui-même , après une courte résistance , se rendait maître de Séville. al-Mutamid rassembla bientôt toutes ses forces, dispersées du côté d’Algéziras , de Malaga et de Jaen; mais n’ayant pu secourir sa capitale , il fut obligé d’en former le siège.
La mort de son rival , arrivée à la fin de 469 ( ‘1077), lui facilita la réduction de cette ville. Il y rentra, presque aussitôt , tandis que les troupes de Tolède forçaient son camp pour sortir de la place, et il se mit aussitôt à leur poursuite.
Hariz espérait se maintenir dans Cordoue, et comptait tellement sur l’affection des habitants, qu’il se flattait d’y être proclamé roi. Mais il fut bientôt désabusé , lorsque assiégé dans cette ville par al-Mutamid , après avoir en-vain soutenu divers assauts, et fait plusieurs sorties , il vit le peuple se partager en factions. Craignant d’être livré à un prince dont il avait encouru la vengeance , il se hâte d’abandonner Cordoue.

Histoire Islamique - Page 5 Muralla-puerta-sevilla-porte-de-seville-a-cordoue
Muraille du coté de la porte de Seville (al-Ishbilya en arabe) à Cordoue (al-Qurtuba en arabe)
Le monarque le poursuit à. bride abattue, l’atteint, le perce d’outre en outre d’un coup de lance, et le fait clouer ignominieusement à une croix avec un chien, et exposer sur le pont de Cordoue , où il le laisse dévorer par les bêtes féroces et les oiseaux de proie.

al-Mutamid , ayant ainsi recouvré ses états d’Andalousie, étendu ses relations et augmenté le nombre de ses alliés par les intrigues de Ben-Omar, dans le nord et l’est de l’Espagne, le nomma son vezir, et le chargea de la conquête de Murcie, que ce général enleva aux Taherides, en l’an 471 ( 1078 jc).
Pour empêcher que le roi de Tolède ne tenta de faire rentrer celte contrée sous sa domination, il envoya Ben Omar en ambassade, d’abord auprès du roi de Casiille, afin de le détourner de l’alliance du souverain de Tolède , puis auprès de ses amis , le roi de Saragoce et le comte de Barcelone, afin de s’assurer de leur secours, en cas de besoin.
L’habile  Hadjeb (ministre) réussit ‘dans toutes ces négociations par ses ruses, autant que par son éloquence et ses talents poétiques. La faveur dont il jouissait , excitait les murmures des principaux officiers de l’état, qui l’accusaient de ne songer qu’à ses intérêts, et de tirer profit de tout.

L’an 472 (1079), après une guerre longue et cruelle, Al-Mutamid, acheva la conquête du royaume de Malaga , par la prise de la capitale et d’Algéziras , et mit fin à la dynastie alide des Hamoudides.
La même année, l’Andalousie fut affligée, pendant quatre mois, par des tremblements de terre continuels qui renversèrent plusieurs édifices et monuments publics , sous les ruines desquels un grand nombre d’individus fut enseveli.

Histoire Islamique - Page 5 Seville-omeyyade
Vue sur Ishbiliya (Seville), une mosquée fut construite dans la région sur les plaines en 716-717 par les omeyyades en l’occurrence le fils de Musa ibn Nusayr al-Lakhmi, Abd al-Aziz à Rubina dans une ancienne église du nom de santa Rufina .

Insatiable dans son ambition, le roi de Séville envoya pour la seconde fois son astucieux vezir au roi de Castille, et le résultat de celte ambassade fut la destruction du royaume de Tolède, dont la capitale et la majeure partie passèrent sous la domination d’Alfonse, en 478 (1085).
Al-Mutamid, dans cet intervalle, reculait aussi ses frontières, et subjuguait Ubeda , Jaen, Baeça , Martos, etc.
Tous les musulmans murmuraient contre de pareilles négociations, et accusaient le roi de Séville de sacrifier les intérêts de l’islam , et jusqu’à sa propre famille, pour acheter au poids de l’or une honteuse alliance.
Al-Mutamid , rejetant alors sur un ministre qui l’avait trop bien servi , tout l’odieux de sa conduite politique , résolut de l’immoler à sa propre sûreté. Ben Omar avait donné à ses parents et à ses amis le commandement de plusieurs châ teaux sur les frontières. Sous ce frivole prétexte, le roi ordonna de l’arrêter comme conspirateur.
Ben Omar, averti , s’enfuit à Murcie, d’où il se rendit à Valence : mais , voyant que les princes y étaient divises et peu satisfaits de lui , il n’osa pas y rester , et partit pour Tolède , où il fut bien reçu du roi Alfonse, qui espérait l’employer utilement dans ses projets de conquêtes. Ses ennemis l’ayant rendu suspect à ce prince , il passa au service du roi de Saragoce qu’il aida de ses artifices pour le rendre maîlre de quelques places sur les frontières des royaumes de Valence et de Murcie. al-Mutamid , craignant que ses secrets ne fussent trahis par son ancien favori, eut iccoursà toutes sortes de moyens pour l’avoir en sa puissance.
Ben Omar fut enfin arrêté à Segura, par l’entremise du roi de Valence , Aboubekr.
Conduit sous bonne escorte à Séville, à travers les malédictions et les injures du peuple de plusieurs provinces, il fut renfermé dans une salle du palais, dont le roi Ïirit lui-même la clef. Vainement il employa le charme de a poésie pour toucher le monarque irrité , et pour im plorer l’intercession d’un fils de ce prince, lequel, ainsi que son père, excellait dans l’art des vers. Al-Motamed voulut bien, pour la dernière fois, répondre de la même manière au poêle disgracié ; mais, excité par les ennemis de ce vezir, il alla dans sa prison , et lui trancha la tête de sa propre main , au commencement de l’an 479 (1086) .
Aboubekr Mohammed , ben Omar , ben Houcein , Al- Mahry , né de parents obscurs, près de Silvès, dans l’Al-Gharb , s’était attaché , jeune encore, au service des Abbadides, dès le tems de l’expédition d’ Al-Motamed dans cette province, vers 445 (1053).

Histoire Islamique - Page 5 La_sevilla_del_sigloxvi-seville-ancienne-vue-au-16eme-sic3a8cle
Ishbiliya (Seville) au 16eme siècle .

La nature l’avait doué de tous les dons du corps et de l’esprit. Homme supérieur dans tous les genres , il fut à la fois grand capitaine, habile négociateur et excellent poëte.
Le roi de Séville, inquiet des progrès d’Alfonse, qui , de puis la prise de Tolède, étendait ses conquêtes sur les plaines arrosées par le Tage, et s’était emparé de Maglit (peut-être Madrid), Maqueda et Guadalajara, lui écrivit pour 1 inviter à se contenter de la capitale , et à se conformer aux clauses de leur traité d’alliance. Le castillan répondit que les pays qu’il avait soumis appartenaient au roi de Valence, qu’a appe lait son ami , mais qui était devenu son vassal (2). Voulant prouver en même tems qu’il était’ fidèle au traité, il en voya au roi de Séville 1,5oo hommes, armés de toutes pièces, pour le seconder dans ses guerres contre le roi de Grenade.
al-Mutamid fit la paix avec celui-ci , et se hâta de congédier ses dangereux auxiliaires, qui, en se retirant, ravagèrent ses frontières, et en enlevèrent des troupeaux et des jeunes gens des deux sexes. Al-Mutamid , mécontent du monarque chrétien, n’hésita pas à méditer sa ruine, lorsqu’il apprit l’invasion de ce prince dans les états d’Al-Gharb et de Saragoce.
Il invita les rois d’Alméria , de Grenade , de Badajoz, de Valence , et tous les dynastes musulmans de la Péninsule , à se joindre à lui, pour s’opposer aux progrès des chrétiens et à la destruction de l’islam.

Histoire Islamique - Page 5 Medina_of_marrakech_nov-_2008
La médina de Marrakech fondée en 1071 par Youssef Ibn Tachfin, à la tête de l’empire berbère des Almoravides. Dans le passé, le Maroc était connu en Orient sous le nom de Marrakech (appellation toujours d’actualité en Iran); le nom Maroc provient lui-même de la déformation de la prononciation portugaise de Marrakech: Marrocos.

Une junte , composée des oulémas , dus fakihs et des cadhis attachés aux mosquées métropolitaines de l’Espagne, se tint à Cordoue  , l’an 478 (1085) ; et le résultat de ses délibérations fut de proclamer l’al-Jihad (la guerre sainte), et de prier le souverain almoravide de l’Afrique  de vouloir bien en être le chef.
Yousouf ben Taschfyn , second prince de la dynastie berbères des Al-Moravides , et fondateur de Maroc (Maroc ici veut dire Marakesh), régnait alors sur les deux Mauritanies jusqu’au détroit de Gibraltar. Sur le bruit des victoires de ce conquérant, al-Mutamid avait, depuis quelques années, recherché, son amitié, et l’avait même aidé à s’emparer de Ceuta et de Tanger, afin de pouvoir lui- même subjuguer plus aisément le royaume de Malaga , a qui ces deux villes fournissaient des secours .
Après la conquête de Tolède , Alfonse avait écrit au roi de Séville pour lui demander quelques places fortes ou pour le presser du moins de se reconnaître vassal de la couronne de Castille.
Malgré la réponse négative de al-Mutamid , un ambassadeur castillan vint à Séville avec un juif, trésorier du roi de Castille, pour recevoir le tribut exigé par ce monarque.
Le juif n’ayant pas voulu accepter les pièces d’or de Ben-Abbad, sous prétexte qu’elles n’étaient pas de bon aloi ; et l’ambassadeur demandant qu’au lieu d’or on lui donna quelques vaisseaux, al-Mutamid , irrité, refusa toute espèce de tribut.
La nuit suivante , des esclaves assassinèrent le juif, et maltraitèrent les gens de l’ambassadeur.
Soit que le roi de Séville ne fût pas étranger à cet attentat, soit qu’il fût déterminé à rompre avec le monarque chrétien , il laissa partir son envoyé , sans avoir égard à ses plaintes , sans s’effrayer de ses menaces , et ne songea qu’à se préparer à la guerre. Sourd aux représentations de Raschid , l’aîné de ses fils, et son héritier présomptif, sur la nécessité de se justifier d’une pareille violation du droit des gens, et sur le danger de compter sur le secours du souverain Almoravide de l’Afrique : « Eh bien ! répondit al-Mutamid , j’aime mieux garder les chameaux du roi de Marakesh , que de payer tribut aux chien de chrétiens. » (Dans une autre version : « Mieux vaux gardé les chameaux pour le roi de Marakesh dans le desert que de garder les porcs pour le chrétiens » )

Au commencement de l’année 479 ( 1086) , il envoya une nouvelle ambassade à Yousouf ibn Tashfyn, pour l’engager à hâter son départ.
Ce monarque ayant exigé au préalable, la cession du port d’Algéziras, al-Mutamid non-seulement consentit à ce sacrifice , et ordonna à son fils , Yezid , de livrer cette place aux troupes africaines , mais encore, voulant capter la confiance du roi de Marakesh, ils’embarqua avec une suite brillante, traversa le détroit, et alla visiter ce prince qu’il rencontra dans la province de Tanger, à trois journées de Ceuta. Il en fut accueilli favorablement, l’entretint de l’état de l’Espagne , des causes de sa décadence , l’assura que tous les musulmans fondaient leurs espérances sur son puissant secours , et en reçut la promesse formelle que sous peu de jours il se rendrait à leurs voeux.
Yousouf ayant en effet débarqué, pendant une nuit obscure du mois de rabi-11 479 (aoul 1086), à Algéziras, y fut reçu par Ben-Abbad , et par tous les émirs de la Péninsule, il se rendit à Séville, où était indiqué le rendez- vous général des troupes arabes et africaines. al-Mutamid y avait dévancé ce monarque, qui s’y reposa huit jours, au milieu des fêtes et des plaisirs.

Histoire Islamique - Page 5 Rdtyggugfydf
Guerriers de la dynastie  des Almoravides et des Andalous au combat contre les Croisés d’Espagne

Toutes les forces des musulmans s’étant rassemblées dans les environs de cette ville , furent partagées en trois corps. al-Mutamid , comme le plus puissant des émirs de l’Espagne, était à la tête du premier corps, qui, uniquement composé des troupes de ces divers petits souverains, formait l’avant-garde , et devait recevoir le premier choc de l’ennemi.
Yousouf jugea cette mesure nécessaire autant à la sûreté qu’à la gloire de ses armes.
Le  second corps, conduit par Daoud ben Aïscha, général africain (ici le mot « africain » a le sens du mot « berbère »), ne comptait que des soldats de cette nation; il eut ordre de soutenir le premier.
Enfin le roi de Marakesh commandait la réserve , composée de sa garde et de ses meilleures troupes.
Alfonse , à la première nouvelle de l’arrivée du monarque almoravide, avait levé le siège de Saragoce , et réclamé le secours de tous les princes et seigneurs chrétiens de l’Espagne et de la France méridionale.
A la tête de cent mille hommes d’infanterie, suivant les auteurs orientaux , et de quarante mille, ou, selon d’autres, de quatre-vingt mille cavaliers , parmi lesquels se trouvaient quelques arabes tributaires , il s’était avancé dans les plaines de Zallaka , entre Badajoz et Merida.

Là , se rencontrèrent les deux armées, le 12 redjeb 479(^3 octobre 1086).
Attaqués par une division de celle des chrétiens , commandée par Al-Barhanis ( sans doute Bérenger-Raimond II , comte de Barcelonne) , et par Garcie, fils de Ramire, les musulmans espagnols plièrent après une assez courte résistance , et bientôt tous leurs chefs prirent la fuite , et gagnèrent Badajoz.
Le roi Abbadide de Séville seul demeura ferme à son poste, avec ses fidèles Andalousiens, et donna le temps au roi almoravide de Marrakech de lui envoyer des renforts, qui l’aidèrent à combattre avec avantage.
Dans ce moment , une mêlée non moins terrible avait lieu entre Daoud et Alfonse : mais lissue de la bataille était encore incertaine, lorsque Yousouf, débouchant de la montagne, derrière laquelle sa réserve était cachée , assaillit le camp du roi de Castille , égorgea les troupes qui le gardaient , s’empara de tous les bagages , prit en queue l’armée chrétienne , la mit en pleine déroute , et décida la victoire.
La plupart des princes et des généraux chrétiens perdirent la vie dans cette bataille, qui dura jusqu’à la nuit.
Alfonse courut souvent risque d’être tué ou fait prisonnier, se sauva avec cinq cents cavaliers , et n’arriva a Tolède qu’après avoir vu périr la plus grande partie de son escorte.
Les musulmans eurent trois mille hommes tués , au rapport des historiens arabes, qui paraissent avoir exagéré la perte des chrétiens.
Les plus modérés la portent’ à vingt- quatre mille morts, dont les têtes coupées furent élevées en forme d’une colline, du haut de laquelle on appela les fidèles à la prière du matin .

Histoire Islamique - Page 5 Warriors-of-medieval-times-bojovnici-stredoveku-emir-youssouf-et-les-tetes
L’exposition des têtes des croisés après la bataille de Zalaqa (23 octobre 1086) par la dynastie des Almoravides (al-Murabitun) source : Warriors of Medieval Times – Bojovnici Stredoveku

Le roi de Séville , malgré les blessures qu’il reçut dans cette journée, s’empressa d en en voyer la nouvelle à son fils aîné, par un billet de sa main qu’il attacha sous l’aile d’un pigeon .
Après le partage du butin , le roi Almoravide de Marrakesh Youssouf ibn Tashfyn  retourna en Afrique, laissant des troupes en Espagne, sous le commandement de son parent Schyr ou Sayr ben Abou-bekr.
Al-Mutamid , à la tête d’un camp volant, se rendit maître d’Uklés, Hueta, Cuenra , Consuegra et autres places, que son alliance avec le roi de Castille avait assujetties à ce prince : mais surpris dans la province de Murcie, par quelques partis de cavaliers chrétiens qui gardaient cette frontière , il gagna Lorca en désordre.
Les Castillans s’étaient emparés d’Albit (le nom de cette place est écrit Lebatha, par Deguignes ; Lebla, par Ordonne S Albel, par Casiri; Labil al mewali, par Duiulm : Elibat, par d’autres auteurs; et Alid, par Conde, dont l’orthographe tel est évidemment vicieuse ; nous avons suivi celle qu’a bien voulu nous indiquer M. de Sacy.), forteresse importante à douze milles de cette ville.
Les efforts d’Alfonse pour la conserver, et ceux de al-Mutamid pour la reprendre , portèrent , dans cette contrée, le fléau de la guerre. Dégoûté du mauvais succès de son entreprise, le roi de Séville revint dans sa capitale.
Aspirant à la monarchie universelle de l’Espagne, il avait appelé le roi Almoravide de Marrakesh comme un utile et puissant auxiliaire; mais les contrariétés qu’il éprouva de la part des émirs espagnols et des capitaines almoravides, le déterminèrent à recourir de nouveau à ce monarque.
Il l’informa des courses continuelles des chrétiens Sur les terres des musulmans, de la prise d’Albit (Labil al mewali) par le roi de Castille, de celle de Huesca par le roi d’Aragon , et des entreprises de Rodrigue (Le Cid) , du côté de Valence.
Il se plaignit que les chefs de l’armée africaine almoravide, en Espagne , n’étaient pas tels que l’exigeaient les circonstances , et termina sa lettre , en offrant d’aller prendre les ordres de Yousouf , si des affaires plus importantes retenaient ce conquérant en Afrique.

Sans attendre la réponse , il traversa le détroit ; et , croyant le roi de Marrakesh très-occupé dans le Maghreb, il espéra en obtenir le commandement de ses troupes en Espagne.
Il le rencontra près d’Al-Mamoura, à l’embouchure du Ouad al-Seloua (actuelle Maroc). Yousouf ibn Tashfyn le reçut avec affabilité , mais parut surpris de son arrivée en Afrique.
Alors al-Mutamid lui répéta avec plus de détails le contenu de sa lettre , et le pria d’achever son ouvrage dans la Péninsule.
Cependant il n’en reçut que des consolations et l’assurance que ce prince irait bientôt délivrer les musulmans opprimés.
Dès la fin de l’an 480 ( 10^8), Yousouf ibn Tashfyn  accomplit sa promesse : al-Mutamid lui fit la plus brillante réception, et l’accompagna , en rabi 1er . 481 (mai ou juin 1088 ) , à Malaga, à Grenade et à Lorca , où tous les émirs d’Espagne avaient eu ordre de réunir leurs troupes, pour assiéger Albit. La garnison de cette forteresse, consistant en douze mille hommes d’infanferie et mille de cavalerie, résista plusieurs mois à tous les assauts des musulmans.
La discorde, la désertion ayant affaibli ceux-ci, Alfonse en profita pour voler au secours de la place. A son approche, Yousouf leva le siège , et alla se Tembarquer à Alméria, à la fin de l’année 48 « ( 1080,).
Les émirs retournèrent aussi dans leurs états, ainsi que al-Mutamid , qui avait repris Albit, après qu’Alfonse en eut détruit les fortifications et emmené la garnison
Les hostilités continuelles entre les chrétiens et les musulmans , la désunion de ceux-ci , les lettres pressantes de Schyr ben Aboubekr , le beau ciel de l’Espagne , la richesse de son sol , éveillèrent l’ambition du roi Almoravide de Marrakesh, et le déterminèrent à y entreprendre une troisième expédition.

La guerre sainte en fut encore le but apparent ; mais il vint , cette fois, sans être appelé par les princes, qui malheureusement avaient démêlé trop tard ses secrètes intentions.
Yousouf ibn Tashfyn l’Almorvaide assiège d’abord Tolède , où le roi de Castille s’était renfermé; il saccage les environs de cette capitale; fait périr, ou réduit en servitude un grand nombre de chrétiens; puis, le fait que les émirs avaient refusé de se joindre à lui , il lève le siège , et les traitant en ennemis , il va d’abord détrôner Abdallah, dernier roi de Grenade.
Charmé du climat de cette ville , séjourne quelque temps ; renvoie, sans leur donner audience , les ambassadeurs des rois de Séville et de Badajoz (actuel Portugal), fait arrêter le fils du roi d’Alméria; et , laissant entrevoir par la ses projets ultérieurs, il retourne à Marrakesh, en ramadhan 483 ( novembre 1090).
Al-Mutamid le roi arabe de Seville , prévoyant le sort qui le menace, se repent alors d’avoir attiré les « Maures » eu Espagne : il fortifie à la hâte les murs et le pont de Séville, et met ses autres places en état de défense.
Les Africains (Almoravide) , ayant reçu des renforts, se partagent eu quatre divisions : l’une , commandée par Schyr ben Abou-bekr, est chargée de la conquête de Séville et de Badajoz; deux autres doivent attaquer Cordoue et Ronda, qui étaient gouvernées par deux fils de al-Mutamid,  ; la quatrième est destinée à agir contre le roi d’Alméria. Schyr ben Abou-bekr , après avoir vainement employé la ruse et les promesses pour engager le roi de Séville à se soumettre, le somme de livrer ses places, et de venir jurer obéissance a Yousouf, émir suprême des musulmans de l’Ouest reconnus par le calife abbasside de Baghdad.

Histoire Islamique - Page 5 Arabe-andalous-periodes-des-taifas

Al-Mutamid, sans considérer l’infériorité de ses forces, ne répond qu’en attaquant ses auxiliaires. Trop faible pour risquer une bataille, il se borne à livrer des escarmouches, et soutient quelque temps cette guerre inégale avec des succès balancés. Mais la perte successive de Jaen , Bacça, Ubeda, Castro al-Belad, Almodovar, Assachira , Segura; celles de Ronda et de Cordoue, où deux de ses fils furent égorgés, au mépris de la capitulation ; enfin la prise de Carmone , qui fut enlevée d’assaut , le 17 rabi 1er. 484 ( 9 mai 1091), ayant réuni toutes- les forces de l’ennemi devant Séville , il ne resta plus à al-Mutamid jusqu’à faire une chose qui causera sa perte : Appelé au « secours » le roi croisé de Castille. Alfonse , moins par générosité peut-être que pour arrêter les progrès alarmants des Africains Almoravides , envoya une armée de soixante mille hommes , sous les ordres du comte Gomez , qui , après avoir fait le dégât dans la province de Cordoue, fut battue par les troupes Almoravides.
Ce der nier échec ayant privé al-Mutamid de son unique ressource, il se rendit aux vœux , aux instances de ses sujets, et consentit à capituler.
Il obtint sécurité pour lui, ses fils, ses filles , ses femmes , sa maison , et pour tous les habitants.
Schyr ben abou-bekr prît possession de Séville un jeudi ou un dimanche 19 ou 22 redjeb 484 (6 0u 9 septembre 1091),et fit embarquer le malheureux al-Mutamid avec sa famille.
Le désespoir de ces infortunés fut inexprimable , lorsqu’ils perdirent de vue les tours de leurs palais, et qu’ils virent disparaître comme un songe leur grandeur passée. Yousouf ibn Tashfyn, qui les attendait à Ceuta , ne daigna pas les voir , et sans égard pour le malheur et pour la majesté royale, il les envoya prisonniers à Aghmat (Actuel Maroc) .

Histoire Islamique - Page 5 4c-mosquec3a9-wattas-ibn-kardc3bbs-faite-en-859-jc-aghmat-maroc
Ruines d’une mosquée faite en 859  par Wattas ibn Kardûs dans l’année de 245 de l’hégire (859 JC). Sous les Idrissides (789 – 985), Aghmat fait partie du Souss al-Aqsa. Les Almoravides (1040 – 1147) se rendent maître de la ville en 1057. Cette cité leur a servi de base dans leur avancée vers les régions du nord, avant qu’ils ne fondent la médina de Marrakech en 1062. Sous le règne de Youssef Ibn Tachfin, Aghmat fut le lieu d’exil des rois déchus d’Espagne dont le célèbre poète Al-Mutamid ibn Abbad a-Lakhmi, roi abbadide de Séville.

Un arabe qui rencontra al-Mutamid sur sa route, lui présenta des vers sur sa disgrâce non méritée : quoiqu’ils fussent médiocres, ce prince donna au poète trente-six pièces d’or qui lui restaient , n’ayant rien de plus à sa disposition.
Renfermé dans une tour , il y vécut quatre ans dans une extrême pauvreté, servi par ses propres filles,, dont la vue aggravait ses chagrins , loin de les adoucir.
La misère de ces princesses était si profonde . qu’elles étaient réduites à filer  (coudre) pour vivre, et manquaient même de chaussures.
Mais leur naissance et leur beauté brillaient encore sous les haillons qui les couvraient.

Témoin de leur douleur muette, al-Mutamid composa sur ses revers une élégie , pleine de sensibilité; car la poésie qui avait fait ses délices aux jours de sa prospérité, fut son unique consolation dans sa disgrâce.
Ses romances étaient si touchantes, qu’elles devinrent populaires. Il  mourut dans sa prison , en rabi 1er. 488 ( mars 1095) , âgé de cinquante-six ans , après en avoir régné vingt- trois.
Al-Mutamid aurait réuni toutes les qualités qui font admirer les héros et chérir les bons rois , si la bonne foi eût été la règle de toutes ses actions. Mais l’ambilion , la politique tortueuse que ses ancêtres lui avaient transmises , l’entraînèrent à sa perte.
En lui s’éteignit la dynastie des Abbadides, qui, après avoir duré plus de soixante et dix ans, se termina par une catastrophe semblable à celle dont son père et lui-même avaient rendu victime le dernier roi de Cordoue , Mohammed ben D’jàhwar.
Les fils d’al-Mutamid finirent leurs jours en Afrique du Nord, dans l’indigence et l’obscurité.

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La dynastie

  • Abbad Ier (Al-Mutamid ibn Abbad, ou Muhammad ibn Isma`il) (règne 1023-1042)
  • Abbad II (Abû Amr Abbad “Al-Mu`tadid”) (règne 1042-1068)
  • Al-Mu`tamid ibn Abbad (Abbad IIIAbû al-Qâsim Muhammad Al-Mu`tamid) (règne 1068-1091) il meurt en 1095

 
 
Tiré de l’encyclopédie  : « L’art de vérifier les dates des faits historiques,.; » éd. in-8°, t. n, p.324-329
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:57

Histoire de la dynastie arabe des Banu Jami (11&12e siècle) de Gabès Tunisie par ibn Khaldoun:

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Les principautés arabes des Banu Hilal, Banu Sulaym et la dynastie des Banu Jami de Gabès

Les Banu Jami étaient une dynastie arabe locale de Gabès en Tunisie , issue de la maison Hilal , qui a régné sur Gabès  de 1097 à 1160 , avec une brève perte de puissance en 1147 . Ils étaient de la tribu de Dahman (fraction Munkasha) des Banu Riyah (al-Dahman  Fadigh formé avec la tribu des Banu Ali Banu Riyah).

Histoire Islamique - Page 5 Gabes-tunisie-voyage
Vue sur la ville Tunisienne de Gabès

HISTOIRE DE LA DYNASTIE ARABE DES BENI-DJAMÊ  DE GABES
FAMILLE HILALLIENNE QUI, AYANT OBTENU DU GOUVERNEMENT SANHADJIEN ZIRIDE LE COMMANDEMENT DE GABES, PROFITA DES TROUBLES SUSCITÉS PAR LES ARABES, POUR Y FONDER UN ETAT INDÉPENDANT. PAR IBN KHALDOUN
Quand El-Moëzz se trouva bloqué dans Kairouan par les Arabes, qui venaient d’envahir l’Ifrîkïa et de conquérir tout le pays ouvert, il avait dans son armée deux caïds, frères d’El-Moëzz- Ibn-Mohammed-Ibn-Oulmouïa le sanhadjien, gouverneur de Gabès.

Ces officiers, dont l’un se nommait Ibrahîm et l’autre Cadi, ayant été destitués par leur souverain, cédèrentà leur mécontentement et passèrent dans le camp de Mounès-Ibn-Yahya-es-Sinberi, émir arabe de la tribu des Rîah.
Accueillis avec distinction par ce chef et envoyés àGabès, auprès de leur frère, ils se concertèrent ensemble et reconnurent pour souverain l’homme qui les avait si bien traités.
Ce fut là la première conquête réelle que les Arabes effectuèrent en Ifrîkïa.

Plus tard, Ibrahîm prit le commandement de Cabes, et son frère, Moëzz-Ibn-Mohammed, alla trouver Mounès et resta avec lui.
Quand Ibrahîm mourut, Cadi, le troisième frère, lui succéda.

Celui-ci gouverna d’une manière si tyrannique que, sous le règne de Temîm, fils d’El-Moëzz-Ibn- Badîs, les habitants le firent mourir et donnèrent le commandement de la ville à Omar [fils d’El-Moëzz le Ziride], qui venait de se révolter contre son frère, le sultan Temîm.

La nomination d’Omar eut lieu en 489 (1096).

Quelque temps après, Temîm vint à la tête d’une armée et lui enleva la ville.
Le peuple de Gabès, s’étant ensuite révolté contre ce prince, reconnut de nouveau la souveraineté des Arabes et reçut pour chef Megguen-Ibn-Kamel-Ibn-Djamê, émir des Menakcha.
Cette tribu faisait partie des Dehman, branche des Beni-Ali, une des grandes ramifications de la tribu de Rîah.

Megguen étant parvenu à y établir son autorité malgré les efforts du gouvernement sanhadjien, accueillit avec empressement Mothenna, fils de Temîm-Ibn-el-Moëzz, qui venait d’abandonner le parti de son père.
Il mit alors le siège devant El- Mehdïa, mais la résistance que cette place lui opposa et la découverte de plusieurs traits scandaleux dans la conduite de son protégé, le portèrent à décamper.
Il conserva jusqu’à sa mort le gouvernement de Gabès et le commandement des Dehman.
Rafé, son fils et successeur, exerça une grande autorité à Cabes.
Le Qasr-el-Aroucïîn (Arousiyin?), château royal de cette ville, fut bâti par Rafê, et l’on voit encore sur la muraille de cet édifice une inscription qui porte son nom.
Lors de l’avènement d’Ali, fils de Yahya- Ibn-Temîm, une mésintelligence éclata entre lui et Rafé, lequel embrassa alors le parti de Roger, seigneur de la Sicile.
Ali ayant ensuite défait les chrétiens dans un combat naval, prit à sa solde plusieurs tribus arabes, organisa une nouvelle flotte et, en l’an 514 * (1117-8), il se dirigea contre Gabès.
Ibn-Abi-‘as- Salt  assure qu’il enrôla les trois cinquièmes de la population arabe ; ayant acheté les services des Saîd, des Mohammed et des Nahba , auxquels il ajouta une portion du quatrième cinquième, savoir : les principaux chefs des Beni-Mocaddem.

Les Arabes de la plaine de Kairouan vinrent aussi se ranger sous les drapeaux du prince zîride.
Rafê chercha à se réfugier dans cette ville, mais il en fut repoussé parles habitants.

A la suite de ces événements, les cheikhs de la tribu de Dehman tinrent une assemblée et, s’étant distribué les villes du pays, ils assignèrent à Rafê celle où il avait essayé de trouver un asile.
Ali, fils de Yahya, averti que son adversaire avait obtenu des Dehman la possession de Kairouan, ordonna à ses troupes et à ses mercenaires arabes d’aller y mettre le siége.
Il marcha lui-même plusieurs fois contre les partisans de Rafé et, dans une de ces expéditions, il mourut de maladie.

Rafê écouta alors les conseils de Meimoun-Ibn-Zîad- es-Sakhri, et grâce à la médiation de ce chef, il conclut un traité de paix avec le [nouveau] sultan.
Plus tard, Rechîd-Ibn-Kamel exerça l’autorité à Gabès.

Histoire Islamique - Page 5 Dinar-gabc3a8s
Ibn Khaldoun nous indique que la monnaie al- Rachidiya

(rachidienne) des Banu Jami fut frappée à Gabès au  12e s. Dinar de Gabès Source : « Gabes et l’activité monétaire à l’époque ziride »
 
« Ce » fut lui, dit Ibn-Nakhîl, qui fonda le Qasr-el-Aroucïîn et fit » battre les monnaies que l’on appelle rechidiennes ‘. »
Son fils et successeur, Mohammed, avait un affranchi nommé Youçof.

Etant sorti une fois pour conduire une expédition, il laissa son fils avec ce serviteur, auquel il accordait une confiance entière.
L’affranchi profita de cette occasion pour usurper le commande ment de la ville et, ayant expulsé le fils de son patron, il reconnut la souveraineté de Roger, prince de la Sicile ; mais il en fut bientôt chassé à son tour par les habitants indignés.
Pendant que Mohammed-Ibn-Rechîd se rendait dans sa tribu, son frère Eïça (Issa) alla trouver Roger et l’instruisit de ce qui venait de se passer.
Roger fit alors assiéger la ville et la tint bloquée pendant un temps considérable.

Le dernier des Beni-Djamê qui régna à Cabes fut Modafê, fits de Rechîd-Ibn-Kamel et frère de Mohammed.
Il quitta cette ville précipitamment quand Abd-el-Moumen, après avoir pris El- Mehdïa, Sfax et Tripoli, eut envoyé contre elle son fils Abd- Allah.
Ayant ainsi abandonné Gabès aux Almohades, Modafê passa chez les Arabes de la tribu d’Auf qui se tenaient dans la province de Tripoli, et vécut sous leur protection pendant quel ques années.
S’étant ensuite rendu à Fez, il obtint sa grâce d’Abd-el-Moumen l’Almohade et trouva auprès de ce prince un accueil fort distingué.

Telle fut la fin de la dynastie que les Beni-Djamé avaient fondée à Cabes.
 
Histoire Islamique - Page 5 Palmeraie_gabc3a8s2
Palmeraie à Gabès Tunisie

.Liste des émirs Banu Jami de Gabès :
Banu Walmiya

  • Ibn Walmiya 1063-?
  • Ibrahim? -?
  • Kadi? -1096
  • Umar al-Muizz et 1096-1097 (Zirides avec le soutien des arabes  zughba de  Tripolitaine)

Banu Jami

  • Makki ibn Kamil ibn Jami 1097-?
  • Rabi ibn Makki Kamil ? -1121
  • Rachid ibn Kamil ibn Jami 1121-1147

    • Yusuf (usurpateur) 1147 (protégé par les Normands)


  • Muhammad ibn Rachid1147

    • Banu Walmiya 1147-1148


  • Muhammad ibn Rachid(seconde fois, protégé par les Normands) 1148-1155
  • Mudafi ibn Rachid 1155-1160 (protégé par les Normands)
  • Prise Almohade 1160-1172

Biographie de l’auteur :
Histoire Islamique - Page 5 Ibn-khaldoun-2
Timbre tunisien à effigie d’Ibn Khaldoun

Ibn Khaldoun, en arabe ابن خلدون (ibn khldoun), de son nom complet Abou Zeid Abd ur-Rahman Bin Mohamad Bin Khaldoun al-Hadrami1,2 (né le 27 mai 1332 à Tunis et mort le 17 mars 1406 au Caire), est un historien, philosophe, diplomate et homme politique arabe. Sa façon d’analyser les changements sociaux et politiques qu’il a observés dans le Maghreb et l’Espagne de son époque a conduit à considérer Ibn Khaldoun comme un « précurseur de la sociologiemoderne ». Ibn Khaldoun est aussi un historien de premier plan auquel on doit la Muqaddima (traduite enProlégomènes et qui est en fait son Introduction à l’histoire universelle et à la sociologie moderne) et Le Livre des exemples ou Livre des considérations sur l’histoire des Arabes, des Persans et des Berbères. Dans ces deux ouvrages résolument modernes dans leur méthode, Ibn Khaldoun insiste dès le début sur l’importance des sources, de leur authenticité et de leur vérification à l’aune de critères purement rationnels. Georges Marçais affirme que « l’œuvre d’Ibn Khaldoun est un des ouvrages les plus substantiels et les plus intéressants qu’ait produit l’esprit humain ».

Ibn Khaldoun de son nom Abou-Zeid-Abd-er-Rahman, surnommé Wéli-‘d-Dîn (ami de la religion), fils de Mohammed, fils de Mohammed, fils de Mohammed, fils d’El-Hacen, fils de etc., etc., fils de Khaldoun’, appartenait à une noble famille arabe dont l’aïeul, Waïl-Ibn- Hodjr, prince de la tribu qahtanite de Kinda, avait embrassé l’islam dans la dixième année de l’hégire *. Les Kinda habitaient alors le Hadramawt, province située dans le Sud de la Péninsule arabique. Khald, surnommé Khaldoun , huitième descendant de Waïl, passa en Espagne avec un détachement de troupes tirées du Hadramawt, et se fixa dans Carmona. Vers le milieu du troisième siècle de l’hégire, sa famille alla s’établir à Séville, et pendant longtemps elle fournit à l’Espagne musulmane une suite de généraux habiles et de savants distingués
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:57

Harran en Turquie dans l’ère Islamique depuis les Omeyyades au arabes Numayrides :

La ville turque de Harran dans l’ère Islamique depuis les Omeyyades au Croisades :

Histoire Islamique - Page 5 Harran-ruinnes-du-dar-al-khilafah-et-de-a-mosquc3a9e-omeyyade-turquie
Harran les ruines du dar al khilafah  du calife Marwan II  744-750  jc (région al-Jazira), en  Turquie .

 Harran dans l’ère Islamique :
Harran fut capitale des Omeyyades sous le calife Marwan II en 746-750. Il reste les ruines du Dar al-Khilafah et de la mosquée Omeyyade de Marwan II et de ce qui étais l’une des premières université Islamique construite au monde,  fondé par Harun al-Rashid le célèbre calife des Abbassides et la citadelle de la tribu arabe des Numayrides.

Histoire Islamique - Page 5 Harran-ruinnes-du-dar-al-khilafah-et-de-a-mosquc3a9e-omeyyade-turquie-2

Ruines de la mosquée Omeyyade de Harran construit par le calife Marwan II en 746  
Au début de la période islamique Harran était situé dans le pays de la tribu arabe Mudarite (Diyar Mudar), dans la partie occidentale du nord de la Mésopotamie ( al-Jazira ).Avec ar-Ruha ‘( Sanliurfa ) et Ar Raqqah– elle était une des principales villes de la région.

Pendant le règne (744-750) du dernier calife omeyyade Marwan II, Harran est devenu le siège du gouvernement califal de l’empire islamique de l’Espagne à l’Asie centrale .

Histoire Islamique - Page 5 Harran-ruins-of-umayyad-mosque-built-by-marwan-ii-ca-746
Ruines de la mosquée Omeyyade de Harran construit par le calife Marwan II en 746 

Marwan II ibn Muhammad l’Omeyyade (744-750), avait déplacé la capitale de Damas à Harran (al-Jazira dans l’actuel Turquie) lors de la révolution Abbasside d’As-Saffah et de son général Abu-Muslim al-Khorassani 
La grande mosquée de Harran est la mosquée la plus ancienne construite en Anatolie, ce monument a été construit par le dernier calife omeyyade Marwan II entre les années 744 –750. Le plan d’ensemble de la mosquée qui a des dimensions de 104×107 m, avec ses entrées, a été déterré au cours des fouilles menées par le Dr Nurettin Yardimer en 1983. Les fouilles sont actuellement menées également en dehors des portes nord et ouest. La grande mosquée, qui est resté debout jusqu’à aujourd’hui, avec son minaret de 33,30 m de haut , sa fontaine, son mihrab, et le mur de l’Est, a connu plusieurs processus de restauration . 

Histoire Islamique - Page 5 Harran-har62689
L’une des premières université au monde Harran (Turquie) faite par le calife Abbasside Harun al-Rashid 786 – 809 pour la traduction des textes grecs etc.

Le théologien chrétien Théodore Abu Qurrah fut, de 795 à 812, évêque orthodoxe de Harran.
Dans la période antique cette ville fut un centre de premier plan dans l’idolâtrie des mésopotamiens, avec une grosse communauté sectaire proche des sabéens (adorateurs des étoiles) le calife abbasside al-Ma’mûn (813 à 833), qui, en passant par Harran sur son chemin lors d’une campagne contre les romains de l’Empire byzantin, aurai forcé les Harraniens à choisir (se convertir) à l’une des «religions du livre» (ahl al kitab) comme cette secte issue des sabéens n’en fait pas partie. Les Chrétiens araméens et assyriens sont quant à eux restés chrétiens. Les Sabéens ont été mentionnés dans le Coran, mais ceux-ci étaient un groupe issue des mandéens (une secte gnostique) vivant dans le sud de la Mésopotamie.  Après la mort du calife alMa’mûn en 833, certains redevinrent ouvertement adorateurs des planètes.  Le plus célèbre des sabéens de Harran est Thābit ibn Qurra,  (826-901) mathématicien et astronome, qui a traduit en arabe de très nombreux textes scientifiques grecs.

Histoire Islamique - Page 5 Harran-citadelle-img
Ruines de la citadelle de Harran en Turquie de la région de la Jazira

En 1032 ou 1033 le temple des Sabéens de Harran a été détruit.
En 10591060 le temple a été reconstruit en une résidence fortifiée  par les arabes Numayrides, (Banu Numayr) qui a pris le pouvoir dans le Diyar Mudar (ouest d’al-Jazira) au cours du 11ème siècle.
Les Banu Numayr ibn ʿAmir ibn SaʿSaʿ, sont une tribu arabe (Wüstenfeld, Geneal. Tabellen, F 15), habitant originellement les hauteurs occidentales de la Yamāma et celles qui sont situées entre ce territoire et le Ḥimā Ḍāriyya: une région âpre et difficile, dont la nature explique le caractère sauvage et farouche des Numayr. Leur nom, comme celui de Namr/Anmār porté par d’autres groupes ethniques (on connaît d’ailleurs, dans la liste des tribus arabes, plusieurs autres clans portant le même nom de Numayr: chez les Banu Asad, les Banu Tamïm, les Banu Ḏj̲uʿfī’, les Banu Hamdān, etc.), il se rattache sans doute à nimr/namir [q.v.], la panthère arabe  » (1)

Histoire Islamique - Page 5 Banu_amir_branches1

En  1037, les Banū Numayr lancèrent une expédition sous le commandement d’Ibn Waṯṯāb et d’Ibn cUṭayr, avec  l’aide d’Ibn Marwān (dynastie kurde que certain disent omeyyade marwanide) qui leur envoya une armée afin de prendre Edesse (al-Ruhâaux Rum (Byzantins). Ils levèrent également les villageois musulmans de la région. Ils s’emparèrent d’abord de la ville de Suwayda (Sevavarak, à la limite du Diyār Muḍar et du Diyār Bakr) que les Byzantins venaient de rebâtir. Ils y tuèrent 3 500  soldats, firent de nombreux esclaves et un gros butin (al-Ghanima). Puis ils investirent Edesse (al-Ruhâ), encerclant la ville et interdisant toute entrée de vivres ou de matériel. Le patrice Byzantin qui commandait la garnison réussi à s’enfuir, déguisé, et se rendre auprès du Basileus qui lui confia 5 000 cavaliers pour dégager la cité . Mais les troupes musulmanes avertis, tendirent un piège, ou un grand nombre d’hommes furent massacrées et le patrice Rumi fait prisonnier. En menaçant de l’exécuter sous les murailles d’Edesse (al-Ruhâles assiégeants purent se faire ouvrir les portes de la ville. Seule, la citadelle résistait encore. Le butin fut énorme et les captifs innombrable . Ibn Waṯṯāb envoya à Āmid cent soixante bêtes de somme chargées des têtes qu’il avait fait couper. (2)

Histoire Islamique - Page 5 Mirdasid_dynasty_map-numayr1
Les dynasties arabes des Mirdassides et des Numayrides du Sham et Jazira

Ḥassān ibn al-Ǧarrāḥ, au service des Byzantins, vint combattre les Banū Numayr à la tête de 5 000  cavaliers arabes et grecs. Ibn Waṯṯāb avança à sa rencontre. La garnison byzantine d’Edesse (al-Ruhâ) en profita pour faire une sortie et attaquer Harran. Ibn Waṯṯāb l’ayant appris se rendit dans cette ville pour les combattre. Vaincus, les soldats grecs revinrent à Edesse (al-Ruhâ). Le siège de la forteresse se poursuivit jusqu’en 429/1033, année où Ibn Waṯṯāb consentit à leur livrer la ville et son faubourg (rabaḍ). Les Rums purent alors quitter la tour-citadelle et occuper à nouveau la ville. Celle-ci fut reconstruite et fortifiée ; des Grecs y furent installés en nombre. Les musulmans de Harran se sentirent menacés par la proximité d’Edesse (al-Ruhâ).

L’affaiblissement des Banū Numayr s’explique, en partie, par les changements intervenus en Syrie du Nord. Naṣr b. Ṣālih, leur allié avait disparu. (3)

Histoire Islamique - Page 5 A-citadele-de-harran-numayride-ruler-1040-jc
Le portail sculpté de la citadelle  des arabes Numayride à Harran en 1060 par Osprey source The Saracen stronghold »

« Avec une entrée en fer à cheval,  les arches  de la Citadelle Numayride de Harran a des tours solides, de forme rectangulaires. Immédiatement sur les portes il ce trouve des inscriptions gravée sur pierre du seul verset de la sourate 112 du Coran« Dis: «Il est Allah, Unique. Allah, Le Seul à être imploré pour ce que nous désirons.  Il n’a jamais engendré, n’a pas été engendré non plus. Et nul n’est égal à Lui».. » Cette déclaration empathique de la différence fondamentale entre l’Islam et Christianisme, rejetant la croyance chrétienne dans la divinité de Jésus  (Aleyhi salam). La structure entière a été couvert de basalte, tandis que les alentours de la porte voûtée ont été décorés de sculptures de basalte, y compris les paires de chiens de chasse tenu en laisses (voir image). Sur les côtés de l’arc ont été sculptés des oiseaux, probablement des aigles aux ailes repliées. Bien que les fragments sont maintenant trop décomposés pour être entièrement vue, ce même motif a été utilisé dans cette même région ‘un siècle plus tard dans la ferronnerie islamique. Une autre inscription de consécration longeait les murs orientés vers l’intérieur des tours et au-dessus de la porte. ont y lisait clairement : « Au nom de Dieu Allah Le Miséricordieux, le bienveillant .. C’est ce qui a été ordonné à faire, (par) notre maître, l’émir, l’Auguste, le Seigneur que Dieu aide, le Victorieux, Najib al-Dawla Radi al-Dawla Abu’l-Ziman fils de Mu’ayyad al-Dawla Waththab fils de Ja’bar le Numayrid en l’an 451  » Le prince  Numayride en question est plus communément connu sous le nom de Mani ibn Shabib, qui a dominé la région de Harran de l’an 1040 jusqu’en 1063, la date islamique de 451 Hijra c’est déroulée du 17 Février 1059 JC  au 6 Février 1060 JC. » (4)

Histoire Islamique - Page 5 Citadelle-dharan-turquie-numayrides
Ruines de la citadelle Numayride de Harran en Turquie de la région de la Jazira 

Le sultan de la dynastie Turque Zenguide Nur al-Din Mahmoud el Mâlik al Adil (vers 1117/8 – 15 mai 1174) aussi appelé Nur ed-Din à  transformé la résidence fortifié en un pur château fort ont étais alors en pleine croisade.
Pendant les Croisades , le 7 mai 1104, une bataille décisive a eu lieu dans la vallée de la rivière Balikh, connue sous le nom de « bataille de Harran » . Toutefois, selon Matthieu d’Edesse l’emplacement réel de la bataille se trouve à deux jours de Harran.

Albert de Aachen (v. 1100) et Foucher de Chartres  (mort en 1127) ont localiser le champ de bataille dans la plaine en face de la ville d’ ar-Raqqah .
Pendant la bataille, Baudouin de Bourcq (mort le 21 août 1131), comte d’Édesse , a été capturé par les troupes de l’Empire des Grands seldjoukides (1038-1118) .
Après sa libération Baudouin est devenu roi de Jérusalem .

A la fin du 12ème siècle Harran a servi avec ar-Raqqah en Syrie comme résidence des princes kurdes Ayyoubide (1171 – 1341).
Le sultan ayyoubide de la Jazira, Al-Adel  (né en 1143 – mort en 1218), a encore renforcé les fortifications du château.
Dans les années 1260 la ville a été complètement détruite et abandonnée pendant les invasions mongoles Ilkhanide de la Syrie .
Le père du célèbre hanbalite  et érudit le shaykh al Islam Ibn Taymiyya (né en 1263 à Harran , mort en 1328 à Damas) était un réfugié de Harran, installé à Damas et est issue de cette tribu arabe adanite des Banu Numayr.

L’historien musulman du 13ème siècle Abu al-Fida décrit la ville comme étant en ruines.

Notables liés à Harran :

  • Al-Battani, Sabéen astronome et mathématicien
  • Balthazar, fils et régent de Nabonide roi neo-babylonien
  • Hammad al-Harrani , érudit islamique
  • Ibn Taymiyya, érudit islamique
  • Nabonide, le dernier roi néo-babylonien 
  • Théodore Abu Qurrah, théologien chrétien
  • Thabit ibn Qurra, mathématicien et astronome
  • Marwan II, dernier calife Omeyyade d’Orient
  • Ibrahim/Abraham aleyhi salam, patriarche et prophète

Notes :

  • Levi Della Vida, G.. « Numayr. » Encyclopédie de l’Islam. Brill Online, 2015
  • Ibn Al-cAdīm, I, 250; Ibn al-Aṯīr, p.505 .
  • Thierry Bianquis  Damas /Syrie sous domination Fatimide chap 2. La grande révolte des tribus Arabes
  • David Nicolle  » The Saracen Strongold 630-1050 – The Middle East And Central Asia
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 12:58

La famille arabe Toudjibide et sa branche les Banu Sumadith d’Almeria Andalousie 11eme siècle:

Histoire Islamique - Page 5 694px-Location_map_Taifa_of_Almer%C3%ADa.svg
La taifa d’Alméria dans la première période de taïfas (arabe : [mulūk aṭ-ṭawā’if] ملوك الطوائف les royaumes des factions) (espagnol : Reynos de taifa) est une période de l’histoire d’Al-Andalus située entre la chute du Califat arabe Omeyyade de Cordoue et la conquête berbère almoravide. Datation : 1039-1094 (achèvement de la conquête almoravide)

ROYAUME D’ALMÉRIA.
1ere Dynastie celle des : esclavons (as-Saqlabiya)
Les Saqaliba occupaient des fonctions variées : serviteurs, eunuques, artisans, soldats et même gardes du calife. Nombre d’entre eux occupèrent des postes importants et à la différence des millions d’esclaves inconnus, leur sort est bien renseigné. Certains Saqāliba devinrent même seigneurs de taïfas (muluk at-tawa’if) à al-Andalus après la chute du califat Omeyyade de Qurtuba.

Histoire Islamique - Page 5 1280px-Almeria_Muralla_de_Jayran_fcm
Le mur de Khairan al-Saclabi à Almeria , Andalousie, 11e siècle.
 
 
1er  KHAIRAN AL-SACLABI.
Khaïran , Dalmate ou Esclavon de naissance, peut être considéré comme le premier émir indépendant d’Almérie, Quoiqu’il n’ait pas pris le titre de roi. Dévoué à la famille es Amérides, dont il tenait sa fortune et le gouvernement d’Almérie, il refusa, l’an 399et 400 de l’heg. (1009 et 1010 de J. C), de se soumettre à Mohammed Al-Mahdy et à Soléiman, usurpateurs du khalifat de Cordoue.
Elevé à la charge de hadjeb , par Hischam Al-Mowaïad l’Omeyyade , il défendit, avec autant de zèle et de constance que de courage, et toujours au péril de sa vie , les droits de ce faible et infortuné monarque, même après s mort ou sa disparition politique.

Uni avec Ali Ibn hammoud (Le berbère Hammadide d’ifriqiya, Bejaia), qu’il alla chercher en Afrique du Nord, il fit la guerre avec succès à Soleiman, mais, trompé dans son espérance de voir le trône de Cordoue rebdu à Hisham ou à quelque autres princes parmis la famille des Banu Umayyah (Omeyyades), il se déclara contre Ali, qui s’en étais emparé, fit proclamer cause de ce prince, l’an 408 (1017-18).
 
Histoire Islamique - Page 5 Remparts-de-la-ville-dalmeria
Les remparts Omeyyade de la ville andalouse d’Almeria
2eme ZOHA1R AL-SACLABI.

An de l’hég. 4o8 (de J.-C. 1017-18). Zohaïr, compatriote et parent de Khaïran, ayant apris sa mort, accourut, de Dénia, dont il était gouverneur ; et, soutenu par les autres Al-Amiri, il enleva de vive force la ville d’Alméria , au Cadhi Abou’l Cacem Mohammed al-Zobeidi, qui fut tué sur la brèche (1).
Il se démit du gouvernement de Dénia en faveur d’Aly ben Moudjahed al-Khawlani et céda la ville de Castillon à Moudjahed, lui-même, ce roi arabe des îles Baléares, dont on a parlé ci-dessus, en deux endroits .
Le pays de Tadmir ou de Murcie, appartenait aussi à Zohaïr.
Ce prince continua de résister à la faction des Alide Hammoudide et aux rois de Grenade , leurs principaux soutiens.
Mais, toujours fidèle aux Omeyyades, il ne dut prendre le titre de roi qu’après l’extinction de cette célèbre dynastie.
Suivant Conde , il mourut de maladie , l’an 432 de l’hég. (1041), après avoir institué pour son héritier, le roi de Valence, Abdel-aziz ,* chef de la famille arabe des Amirides. Suivant Casiri , Zobaïr fut assassiné en 443 ( 1051), sans qu’on sache la cause ni l’auteur de ce crime.
Quoi qu’il en soit , Abdel-aziz , devenu maître du royaume d’Alméria , soit par le testament de Zohaïr, soit par droit de conquête , y envoya pour lieutenant ou naïb , son gendre Maan, qui fonda une dynastie à Alméria.

Histoire Islamique - Page 5 Palacio_de_almotacc3adn-al-tujjibi-des-somadith-arabe-dalmeria
Ruines du palais de l’émir et poète d’Almeria de la tribu arabe yéménite des Banu Tujjib ,de la dynastie des Banu Sumadih : Al-Mu’tasim Billah At-Tujjibi 
 
Dynastie arabe des Samadahite, Sumadith ou Toudjibidcs.
1erAbou al-Ahwas MAAN DZOU’L VEZIRA-TAYN.
An de l’hég. 432 ou 443 (de »J.-C. 1041 ou 1051). Mohammed ben Abdelrahman ben Samadah ou Samidab, père de Maan, et parent d’Al-Moundhar , premier roi de Saragosse , ayant abandonné son gouvernement de Huesca, eu 431 (104o), pour échapper sans doute aux persécutions de la famille arabe des Houdides , qui avait usurpé le trône de Saragoce sur les Tudjibide , vint à Valence avec ses deux fils, Abou’l Ahwas Maan et Abou-Otba Samadah, qui épousèrent deux filles du roi Abdel-aziz. (Casiri dit , t. II. , page 40 , que le roi de Valence épousa la fille de Mohammed, et page 214 • que les deux fils de celui-ci obtinrent la main de deux sœurs et non pas de deux filles d’Abdel- Aziz.).
Après les noces , il s’embarqua pour l’Orient , et périt dans un naufrage.

Maan, ayant reçu le royaume d’Alméria, le rendit indépendant , le gouverna avec beaucoup de prudence , et mérita l’amour de ses peuples.
Il fut surnommé Dzoul veziratayn, le maître des deux veziriats, c’est-à-dire de l’autorité civile et militaire.
Il mourut en 443 (1051), suivant Conde, qui n’assigne pas la durée de son règne, ou en 444 (1052), suivant Casiri qui, sans aucune vraisemblance , ne le fait régner qu’un an.

Abou’l A hvvas Maan , avant d’expirer, avait fait reconnaître son fils pour son successeur.

Histoire Islamique - Page 5 Corte-del-taifa-almeriense-al-mustasin-obra
La court de l’émir de la taifa d’Almeria al-Mustasim Billah en 1051

2emeAbou-Yahia MOHAMMED MOEZZ- ED-DAULAH Muizz al-Dawla.
s An de l’hég. 443 ou 444 (de J.-C. 105i ou 1052). Ce prince , né à Saragoce , dans le temps que son père en était cadhi , était à peine âgé de 18 ans lorsqu’il monta sur le trône d’Alméria.
A l’exemple des khalifes d’Orient , il prit dans sa proclamation, les titres  Al-Mutasim-Billah , et d ‘ Al-Wathik-Billah.
Son frère, ou plutôt son oncle Samadah, lui disputa la couronne et lui fit la guerre ; mais il échoua dans cette entreprise , et fut forcé de se mettre à la merci de son neveu , qui l’admit à sa cour, et lui conserva ses honneurs.
Doué de tous les avantages physiques, sage, vertueux, bienfaisant, libéral et magnifique, Moezz-ed- daulah (Muizz al-Dawla)  se fit aimé de ses sujets et mérite d’être cité parmi les meilleurs souverains de l’Espagne arabe.
Plus ami des douceurs de la paix, qu’ébloui des prestiges de la gloire militaire, il fut souvent l’arbitre et le médiateur des princes musulmans, ses contemporains.
Protecteur des ettres, qu’il cultivait lui-même avec succès, il attira à sa cour les savants de l’Orient, de l’Afrique , de diverses parties de l’Europe, et les combla de faveurs et de bienfaits.
Il les admettait à sa table , un jour de chaque semaine , afin de jouir de leur conversation plus à loisir , et il en logeait plusieurs dans son palais. Nul monarque de son temps, n’égala sa douceur, son humanité, sa justice; et quant à son goût éclairé pour les sciences et pour les arts , à l’étendue de ses connaissances, et à son talent supérieur pour les vers, on ne pouvait lui comparer que le roi de Séville, Al-Motamed, son ami et son neveu par alliance, avec lequel il faisait assaut poétique.
On a conservé quelques pièces de sa composition, adressées à ce monarque. Muizz al-Dawla  avait épousé en effet une fille de Mordjahed al-Khawlani, wali de Dénia et des Baléares ; mais il n’est pas vraisemblable qu’il ait formé une double alliance avec ce prince, en lui donnant aussi sa fille, puisque Moudiahed était mort avant que Moezz-eddaulah  (Muizz al-Dawla) fut en âge d’avoir des enfants.
Ce fut probablement Aly, fils de Moudjahed, qui épousa la fille du roi d’Alméria.

Al-Mutasim se joignit aux dynastes musulmans d’Espagne, pour appeler le souverain de l’Afrique, Yousouf ben Taschfyn l’Almoravide; mais il n’assista point à la bataille de Zallaka , en 479 (1086), étant occupé alors au siège d’Albit, place forte, dont les Castillans s’étaient emparés , dans les environs de Lorca.
Lorsque Yousouf ibn Tashfyn visita pour la seconde fois l’Espagne, l’an 48i (1088), afin de presser le siège d’Albit, le roi d’Alméria al-Mutasim vint le trouver dans le camp de Lorca, vêtu d’habillements noirs , pour faire sa cour au monarque africain, qui avait adopté cette couleur; ce qui donna lieu au roi de Séville de le comparer à un corbeau entouré de colombes, parce que les troupes d’Alméria étaient vêtues de blanc(Le. noir était  la couleur des khalifes Abbassides d’Orient. Le roi de Marrakesh l’avait prise par déférence pour cette maison , dont il affectait de reconnaître la suprematie spirituelle. Les rois d’Almérie , de Valence , et quelques autres émirs d’Espagne , avaient conserve le blanc, couleur des Ommeyades, leurs anciens souverains, et rivaux des Abbassides.).
La mésintelligence s’étant mise parmi les princes musulmans qui assiégeaient Albit, le siège fut levé, malgré l’avis de Moezz-eddaulah (Muizz al-Dawla); et le roi de Castille fit démanteler la place, après en .avoir retiré les restes de la garnison qui s’était si vaillamment défendue.

Yousouf ibn Tashfyn se rendit à Alméria , où il se rembarqua pour l’Afrique. A sa troisième expédition en Espagne, l’an 483 (1090), ayant été forcé de lever le siège de Tolède, parce qu’aucun des émirs ne lui amena des renforts, il se vengea en s’emparant successivement des états et des personnes des rois de Grenade et de Séville. Le bon roi d’Alméria , malgré ses vertus pacifiques et conciliantes, malgré l’amour de ses sujets et l’estime universelle dont il jouissait dans la Péninsule , ne put échapper à l’ambition du conquérant de l’Afrique. Assiégé dans sa capitale, par une division de l’armée de Yousouf, sous les ordres du général Abou-Zakaria ben Houcein, bloqué étroitement par terre et par mer, sans espoir de secours , et plus affligé des maux dont la famine accablait ses sujets , que de ses propres disgrâces , Moezz-eddaulah (Muizz al-Dawla) mourut de douleur le 4 rabi 11e. 484( 26 mai 1091) après un règne de quarante ans, digne d’une meilleure fin.

Histoire Islamique - Page 5 2007-12-18-04706_spain_almeria
Vue sur Almeria al-Andalus, Espagne

3emeAbou Marwan  Obayd Allah- al-Dawla .
An de l’hég. 484 (de J:-C. 1091). Obayd-Allah fut proclamé roi a Alméria  le jour même de la mort de son père , qui l’avait déjà déclaré son héritier.
Ce prince eut à peine le teins de s’asseoir sur un trône prêt à s’écrouler. Ayant appris la reddition de Séville , la chute et la captivité du roi al-Mutamid ibn abbad al-Lakhmi , il sentit qu’il était impossible de conserver plus longtemps Alméria.
Craignant de retomber entre les mains d’un monarque dont il avait déjà «prouvé la perfidie, il traita de la reddition de la place; et ayant, par ce moyen, endormi la vigilance des troupes ennemies, qui fermaient l’entrée du port , il équipa secrètement un navire , sur lequel il s’embarqua de nuit avec ses femmes , ses enfants, ses trésors, son frère Rafy-al- Dawla et la famille de ce prince.
Il abandonna ainsi sa capitale et ses états , à la fin de chaban ou dans le courant de ramadhan (septembre ou octobre), environ cinq mois après la mort de son père.
Suivant le conseil de ce dernier, il se retira dans les états du roi Al-Mansour, de la dynastie des Hammadides, qui régnait à Bougie (Bejaia) en Afrique (ifriqiya, Algerie), lien obtint le gouvernement de Tenes, où il se livra entièrement aux lettres, et il y composa plusieurs ouvrages.

Son frère Rafy-al-Dawla, excellent poète , mourut en 53g (n44-5), à Tlemsan (Tlemcen, Algerie) , dont Al-Mansour l’avait nommé gouverneur. Ezz-eddaulah , le plus jeune des frères du roi d’Alméria, se retira dans l’Espagne orientale.
Ainsi finit la dynastie arabe des Samadahides. Le lendemain de la fuite d’Obayd -Allah , les troupes Almoravides entrèrent dans Alméria, et la prise de Montujar et des autres places qui composaient ce petit royaume, suivit de près la conquête de la capitale.
 
Histoire Islamique - Page 5 Moaz-edawla-ibn-samadah-d_almc3a9ria-1068-alger-delys
La Qasaba de Dellys en : Algérie, Dellys construite en 1068 par l »émir arabe andalous Muiz al-Dawla Ibn Samadah d’Alméria Situé à une centaine de kilomètres d’Alger, Dellys est une ville méditerranéenne typique où s’harmonisent les  styles  berbère, arabo-andalou et turco-ottoman.

Ibn Khaldoun nous dit qu’après avoir fait partie du royaume de Bejaia (Bougie, Ifriqiya en Algérie) la région de Dellys fut concédée par Mansur ibn Nasir (mort 1104) le 6e émir de la dynastie berbère des Hammadides en Algerie (1088–1104).  à Muizz al-Dawla ibn Samadah émir  arabe Toudjibide d’Almeria, qui vint chercher un asile auprès de lui, quand l’Espagne fut prise par les berbères  Almoravides 1088 (481 de l’Hégire) à 1104 (498 de l’Hégire).
Voilà ce que dit ibn Khaldoun dans « Histoires des berbères et des dynastie musulmanes » p55 : »Quand les Almora vides s’emparèrent de l’Espagne, Muizz-ad- Dawla-Ibn-Samadah , souverain d’Almeria , vint chercher un asile auprès d’al-Mansur. Ce monarque lui conceda Tedellis et l’établit dans cette ville. »
Les Toujibides sont à l’origine une famille arabe d’origine yéménite, ayant immigré dans la péninsule Ibérique au 8e siècle au temps des grandes conquêtes musulmanes. Cette famille influente qui joua un grand rôle dans la vie politique d’al-Andalus appartenait à l’aristocratie musulmane. Le fief de la famille se trouvait dans la vallée d’Ebre et plus particulièrement dans la ville de Daroca.  L’autre branche, celle des Sumadith, réussit à prendre le pouvoir dans la première moitié du xie siècle sur la principauté d’Almeria, où leur dynastie règne jusqu’à l’arrivée des Almoravides en 1091.

Histoire Islamique - Page 5 Bandera-de-al-mutasim-de-almerc3ada-1051
Bannière de l’émir arabe et poète al-Mutasim de la taifa d’Almeria en 1051

Le membre le plus célèbre de la dynastie est le prince al-Mutasim qui a été contraint par les Almoravides de se retirer dans la ville de Béjaïa en Algérie.  
En 1038 , sous le règne d’Abou Bakr al-Ghamini la Taifa d’Almeria a été conquise par Abd’al-Malik ibn Abd’al Aziz , roi de la Taifa de Valence et petit-fils d’ Almanzor , qui a nommé gouverneur Muhammad ben Ma’n qui est devenu indépendant en 1044 en inaugurant une nouvelle période de Taifa sous le règne de la dynastie des Banu Sumadih , connaissait une période de grande splendeur économique et culturel sous le gouvernement d’Abou Yahya Muhammad al-Mu’tasim, aussi connu comme Almotacín le roi poète, qui est arrivé à Almería forment l’un des centres culturels les plus importants de al-Andalus , qui attirait les poètes à qui,  il cédait auberges et argent. 
En 1085 , Alfonso VI a Toledo. Les rois Taifa de Séville , Grenade et Badajoz demandé l’aide des Almoravides qui sont entré dans la péninsule ibérique par Algésiras en 1086 , en battant le roi croisé de Castille-León dans la bataille de Zalaqa , après quoi, voyant la faiblesse des royaumes Taifa par des disputes continuelles entre eux,  ils prennent Almería en 1091, quelques mois après la mort de son dernier roi Taifa, Ahmad Mu’izz al-Dawla .

La Famille Banu Sumadih d’Almeria

  • 1041 Ma’n ben Muhammad ben Sumadih tudjibí
  • 1051 Abu Yahya Muhammad ben Ma’n, al-Mutasim
  • Régence d’Abou Utba 1052-1054 ou 1055
  • 1091 Ahmad ben MuhammadMuizz al-Dawla (uniquement de Juin à Octobre ou Novembre 1091)

Source :
Tiré de l’encyclopédie  : « L’art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques et autres anciens monuments » éd. in-8°, t. n, p..330-331 .
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