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Histoire Islamique

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Histoire Islamique - Page 7 Empty Histoire Islamique

Message  Arlitto Lun 02 Mai 2016, 17:54

Rappel du premier message :

Histoire Islamique

L’occupation de Tripoli par les croisés par Ibn abi Tayyî, dans  » Ibn al-Furât » :


Histoire Islamique - Page 7 Icon_reimg_zoom_inHistoire Islamique - Page 7 Premierecroisade4

Scène de bataille lors de la première croisade source : BNF

« Il y avait à Tripoli un palais de la Science qui n’avait en aucun pays son pareil en richesse, beauté ou valeur. Mon père m’a raconté qu’un shaykh de Tripoli lui avait dit avoir été avec Frakhr al-Mulk b. ‘Ammar lorsque celui- ci se trouvait à Shayzar, et que venait de lui parvenir la nouvelle de la prise de Tripoli. Il s’évanouit, puis revint à lui en pleurant à chaudes larmes. « Rien ne m’afflige, dit-il, comme la perte du palais de la science. Il y avait là trois millions (?) de livres, tous de théologie, de science coranique, de hadîth, d’adab et, entre autre, cinquante mille Corans et vingt mille commentaires du Livre de Dieu Tout-Puissant ». Mon père ajoutait que ce palais de la Science était une des merveilles du monde. Les Banu ‘Ammâr y avaient consacré d’énormes richesses; il s’y trouvaient cent quatre-vingts copistes appointés dont trente y demeuraient nuit et jour. Les Banu ‘Ammâr avaient dans tous les pays des agents qui leur achetaient des livres de choix. A vrai dire, de leur temps, Tripoli entière était palais de la Science, les grands esprits de tous pays s’y rendaient, toutes les sciences étaient cultivées auprès de ces princes, et c’est pourquoi l’on y venait, en particulier les adeptes de la science immamienne, qu’ils aimaient et dont ils étaient les adhérents. Lorsque les Francs entrèrent à Tripoli et conquièrent la ville, ils brûlèrent le palais de la Science, parce qu’un de leurs prêtres maudits, ayant vu ces livres, en avait été terrifié. Il s’était trouvé tomber sur le Trésor des Corans, il étendit la main vers un volume, c’était un Coran, vers un autre, encore un Coran, vers un troisième, encore de même, et il en vit vingt à la suite. «  Il n’y a que des Corans des musulmans dans cette maison ». dit-il, et ils la brûlèrent. On arracha cependant quelques livres, qui passèrent en pays des musulmans.

Ils détruisirent aussi toutes les mosquées, et furent sur le point de massacrer tous les habitants musulmans. Mais un chrétien leur dit : « Ce n’est pas sage, c’est une grande ville: où prendrez-vous les gens pour l’habiter ? Ce qu’il faut, c’est leur imposer une capitation, après avoir confisqué leurs biens, et les obliger à habiter à la ville, sans leur permettre d’en sortir, de façon qu’ils soient comme prisonniers et que leur séjour vous soit profitable ». Ils (…) après en avoir massacré vingt mille.

Quant au gouverneur et à quelques troupes, ils se réfugièrent au palais de l’émirat, et s’y défendirent quelques jours; puis ils demandèrent l’aman et l’obtinrent; ils furent expulsés de la ville, et allèrent à Damas. Puis les Francs prirent les notables et les chrétiens qui avaient avoué être riches, et les frappèrent et les torturèrent jusqu’à ce qu’ils livrassent leur fortune; beaucoup moururent sous la torture. La ville fut partagée entre les Francs en trois parts, l’une pour les Génois, les deux autres pour Baudouin, roi des Francs à Jérusalem, et pour Saint-Gilles le maudit.

Histoire Islamique - Page 7 Combat_premiere_croisade
combat lors dela 1ere croisades : sources BNF

La prise de Tripoli, et les épreuves de sa population consternèrent tout le monde. On s’assembla dans les mosquées pour le deuil des morts; tout le monde prit peur et se persuada de l’avantage d’une émigration; et un grand nombre de musulmans partirent pour l’Iraq et la Djéziré. Dieu sait mieux (…). L’on apprit que la flotte égyptienne était arrivée à Tyr huit jours après la chute de Tripoli, par l’arrêt du sort. Jamais une flotte semblable n’était sortie d’Egypte, et elle contenait des renforts, des vivres, de l’argent, de quoi ravitailler Tripoli pour un an. Lorsque le commandant de la flotte eut apprit la chute de Tripoli, il répartit les provisions et l’argent apporté entre Tyr, Saïda, Beyrouth et les autres places fortes musulmanes, et ramena la flotte en Egypte.

Fakir al-Mulk b.’Ammâr, le seigneur de Tripoli, lors de la prise de la ville, se trouvait chez l’émir Ibn Munqidh, qui lui offrait l’hospitalité. Il se rendit à Djabala et s’y fixa après y avoir fait apporter des provisions et des armes. Tancrède vint l’attaquer et lui livra de durs combats. Le cadi Fakhr al-Mulk appela au secours les princes des environs, leur faisant craindre la perfidie des Francs, et que , s’ils occupaient cette place, ils en gagnassent une autre, et que leur puissance s’accrût peut-être assez pour leur permettre de s’emparer de toute la Syrie et en expulser les musulmans. La lettre était longue, elle fit saigner les coeurs et pleurer les yeux, mais nul ne lui répondit (…). »

L’occupation de Tripoli par les Francs (Ibn abi Tayyî, dans Ibn al-Furât). Orient et Occident au temps des Croisades » de Claude Gahen, « Collection historique » dirigée par Maurice Agulhon et Paul Lemerle, éditions Aubier Montaigne, Paris, 1992, rubrique Documents, pages 219 à 223
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Histoire Islamique - Page 7 Empty Re: Histoire Islamique

Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:08

Histoire Islamique - Page 7 Salamiyya%2Cview
Salamyeh est une ville de Syrie située à 33 km au sud-est de Hama dans la province (muhafazah) du même nom, et à 45 km au nord-est de Homs.

Syrie, Al-Salamiyya, 754 ( Les Abbassides)
La ville de Salamiyya est reconstruite par Abdullah bin Saleh bin Ali al-Abbassi en 754 de l’ère chrétienne (an 136 de l’Hégire). Elle retrouve alors ses activités et relations commerciales et évolue considérablement au cours du iie siècle et iiie siècle de l’Hégire (viiie et ixe siècles ap. J.-C.). C’est à cette époque que Salamyeh est occupée par un groupe d’Ismaéliens, dirigé par Abdallah bin Mohammad bin Ismail bin Jafar al-Sadeq (l’un des auteurs de l’ouvrage «Les Frères de la Pureté et les amis fidèles»).
Elle est surnommée « La mère du Caire » car, en 894, y est né le second calife fatimide Abû al-Qâsim al-Qâ’im bi-Amr Allah, fils de `Ubayd Allah al-Mahdi.
La ville est également connue pour être un des principaux berceaux de l’Ismaélisme




Histoire Islamique - Page 7 1886608-the_ruins_of_sijilmassa-rissani
Ruines de Sijilmassa, Maroc.

Maroc, Sijilmassa, 757 (Les Midrarides)
Sijilmassa ou Sidjilmassa  était une ancienne ville importante du point vue commercial au Moyen Âge, la ville se trouvait à l’emplacement actuel de la ville de Rissani au sud d’Errachidia, à 40 km au nord des célèbres dunes de Merzouga, dans la région de Tafilalet au Maroc. Actuellement, des ruines attestent de son existence.
Ibn Khaldoun nous raconte la fondation Midraride kharijite  de Sijilmassa :
« Dans les premiers temps de la domination islamique, les Miknasa qui habitaient le territoire de Sijilmasa professaient la religion des Kharijites-sofrites, doctrine qu’ils avaient apprise de certains Arabes qui, s’étant réfugiés dans le Maghreb, devinrent leurs directeurs spirituels et temporels. Les néophytes berbères se précipitèrent alors sur les contrées voisines et secondèrent Maysira dans la révolte qui bouleversa le Maghreb. Une quarantaine de leurs chefs qui venaient d’embrasser le sofrisme, s’accordèrent à répudier l’autorité du khalife légitime, se placèrent aux ordres de ‘Aysa b. Yazîd al-Aswad, personnage très considéré parmi les Kharijites, et fondèrent la ville de Sijilmasa, vers l’an 140/757. Le père de ‘Aysa avait été converti à l’Islam par les Arabes. Tous les Miknasa de cette contrée s’empressèrent d’adopter les croyances de leurs chefs. » 




Histoire Islamique - Page 7 Nekor-rif-salihide
La cité portuaire d’Al-Mazama , a été fondée par la dynastie des Banu Salih, servait de port à l’émirat de Nekor

Maroc, Nekkor, 760 (Les Salihides)
Récit de la fondation arabe de Nekor au Maroc par la dynastie arabe des Salihides :
Ibn Khaldoun nous dit que la ville de Mezemma (al-Mazama) est en fait celle de Nokour : « Saleh (710-749) ayant reçu ce territoire comme ictâ, y fixa son séjour et eut une nombreuse postérité. Il commença  par rassembler au tour de lui les tribus ghomarites et sanhadjiennes ; et, après les avoir converties à l’islamisme, il maintint son autorité avec leur appui.
Ayant alors pris possession de Temçaman, il propagea rapidement la vraie religion parmi ces populations.
Les devoirs et obligations de la loi leur étant ensuite devenus à charge, elles retombèrent dans l’infidélité, forcèrent Saleh à quitter le pays et prirent pour chef un homme de la tribu de Nefza, surnommé Er-Rondi. Peu de temps après, elles revinrent à la foi et rappe lèrent Saleh au commandement.
Depuis lors, cechef régna sur elles jusqu’à sa mort, événement qui eut lieu à Temçaman, en l’an 132 (749-50).
Son fils et successeur, El-Motacem (749-?), prince rempli d’intelligence et de générosité, se distingua aussi par sa piété . pendant son règne, malheureusement bien court, il présida en personne à la prière publique et fit le prône (khotba) lui-même.
Son frère Idrîs (? -760), qui lui succéda, posa les fondements de la ville de Nokour sur le bord de la rivière [ainsi nommée] ; mais il laissa son ouvrage inachevé et mourut en 143 (760-1). Son fils Saîd (760-803) hérita de l’autorité souveraine et atteignit à une grande puissance.
Il habita d’abord à Temçaman ; mais, bientôt après son avènement (en 760), il termina la construction de Nokour et alla s’y établir. Nokour est la même ville qui porte, de nos jours, le nom d’El- Mezemma. Elle est située entre deux rivières dont l’une, le Nokour, descend du pays des Gueznaïa où il prend sa source dans la même montagne qui donne naissance à l’Ouergha. »




Histoire Islamique - Page 7 Ruines-de-mansurah-hibbaride-omeyyade-abbasside
Ruines d’al-Mansurah au Sindh (Pakistan) fondé par les Omeyyades au début vers 730-732 comme simple campement ur l’antque ville hindou de Brahmunabad pour finir sous les Abbassides en véritable métropole au règne du calife Abu Jafar al-Mansur 760-768 , al-Mansura ( arabe : منصورہ) était la capitale historique du sindh sous la domination arabe .

Pakistan, al-Mansurah, 760 (Les Abbassides)
Selon le geographe abbasside al-Massudi 893-956 le nom de Mansourah lui vient de « Mansour, fils de Djemhour, que les Omeyyades y avaient placé comme gouverneur ».
Fondation de Mansurah par Omar ibn Hafs al-Muhalabi 760-768, récit d’Abul al-Fida (1273 – 1331) :
« On lit dans le Qânoûn Mansoûrah est dans le Sind son ancien nom est Yamanhou (Brahmunabad).
Le nom de Mansoûrah Victorieuse lui a été donné parce que celui des Musulmans qui la conquit dit alors Dieu nous adonné la victoire.
Mansoûrah dit Ibn Hauqal est une grande ville qu entouré un canal dérivé de l’Indus en sorte qu elle forme comme une île. Ses habitants sont musulmans.
Le climat y est chaud et on n y voit guère que des palmiers.
La canne à sucre y croît ainsi qu un fruit gros comme une pomme et très acide auquel on donne le nom de limounah.. Mohallahî dit dans son Azîzi « Mansoûrah est une grande ville qu entouré un bras de l’Indus. Or l’Indus vient du Moltàn.’ Il ajoute que les palmiers et la canne à sucre abondent à Mansoûrah et que celte ville a été ainsi appelée par Omar ben Hafs surnommé Hèzàrmard al Mohallabî par allusion au surnom d’al-Mansoûr d’Aboû Djafar al Mansoûr le second khalife Abbâside sous le règne duquel ce général la construisit (760-768)  » 
Géographie d’Aboulféda (1273 – 1331) , Volume 2 Par Abū al-Fidāʼp15
Selon le « Le grand dictionnaire historique ou Le melange curieux de l’Histoire sacrée » p180 …de Louis Moreri la ville de Mansurah du Sindh fut construite par Abu Jafar al-Mansur le deuxième calife Abbasside. L’emplacement de Mansura a été redécouverte au début du 20e siècle par Henry Cousens sur le site de l’antique Brahmanabad.
La plus vieille source qui fait office de seule autorité sur la fondation de al-Mansura est l’historien al-Biladhuri, (Histoire des conquêtes des arabes p. 242) se basant sur ​​al-Madaini, qui a vécu entre 752 -839.




Histoire Islamique - Page 7 Baghdad
Le vieux Baghdad, Iraq, source ; « archnet« 

Irak, Baghdad / Madinat al-Salam 762 (Les Abbassides) 
Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au viiie siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers8. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad. Ce nom est cité dans le Talmud, de deux siècles antérieur10. Mais selon l’historien Thierry Murcia, l’édition du Talmud de Babylone serait plus tardive que ce que l’on envisage actuellement. Elle remonterait seulement à la deuxième moitié du viiie siècle voire au début du ixe siècle de notre ère. Murcia estime d’ailleurs que « ce travail éditorial aurait même pu avoir été achevé dans la ville même de Bagdad »11, ce qui pourrait expliquer les mentions répétées de cette métropole dans le corpus de textes rabbiniques. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas en 750, l’emplacement est choisi comme capitale du califat. Même si, à partir du xe siècle, elle a pour rivales dans cette fonction, d’abord Le Caire (avec la dynastie des Fatimides), puis Cordoue avec le nouveau califat des Omeyyades, elle joue le rôle d’une des capitales de l’islam et le restera jusqu’au milieu du xiiie siècle.
Le Bagdad des Abbassides est une ville ronde dont les dimensions ont fait l’objet de la part des auteurs arabes de nombreuses estimations différentes. Son diamètre était probablement de 2 534 m12. Elle possédait quatre portes : la porte de Syrie au N.-O., la porte de Bassora au S.-O., la porte de Koufa au S.-E. et la porte du Khorasan au N.-E.13. Elle est protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire qui, en plus des quatre portes, comportait 112 tours. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvent au centre, tandis que la ville constitue un anneau entre les deux remparts. La ville est dominée par le dôme vert du palais, de48,36 mètres de haut. Ce dôme qui fit la gloire de Bagdad se serait effondré en 941 à cause de la foudre. La ville ne tarda pas à s’agrandir et donc à perdre sa forme ronde originelle. Dès 773, Al-Mansur construisit au N.-E. De cette dernière, un nouveau palais, Al-Khuld, dont le nom rappelait le paradis.
Comme la ville devenait une énorme agglomération, dont la populace remuante inspirait la méfiance du calife, en 774, Al-Mansur transféra les marchés vers un nouveau quartier au sud de la Ville Ronde, qui fut appelé Al-Khark, entre les canaux Sarat et Isa. Sous son règne également, on construisit sur la rive orientale du Tigre un camp militaire pour son fils, auquel il emprunta son, Askr Al-Mahdi ou « le camp d’Al-Mahdi », que l’on appela plus tard Al-Rusafa14.
Sous Harun al-Rashid, les membres de la famille des Barmakides occupaient le poste de vizir. Jafar fit bâtir sur la rive orientale du Tigre au sud-est de Bagdad un palais qui devait jouer un rôle important dans le développement ultérieur de la ville.
En 813, le califat était déchiré par une guerre civile entre les deux fils d’Hâroun ar-Rachîd, Al-Amin et Al-Ma’mūn. Elle se termina par le siège de Bagdad par les forces d’Al-Ma’mūn. Il dura quatorze mois. Face à la défense acharnée de la population, les assiégeants détruisirent une grande partie de la ville ronde, qui ne s’en releva jamais.
À partir de Al-Mutasim (833-842), les califes abbassides achetèrent des esclaves turcs, appelés ghulams, pour se constituer une armée dont il attendaient plus de loyauté que de leurs partisans khorassaniens. Entre ces troupes turbulentes et la population de Bagdad les heurts étaient fréquents. Ce calife décida donc de déplacer sa capitale vers Samarra. En 865, le calife d’Al-Musta`in, qui se trouvait de plus en plus sous la tutelle des Turcs, quitta Samarra et retourna à Bagdad. Les Turcs ne l’entendirent pas de cette oreille et choisirent al-Mutazz comme nouveau calife. Bagdad fut à nouveau assiégée. Le gouverneur de la ville, Mohammed ibn Abadalla ibn Tahir, fit fortifier la ville et enrôla tous les habitants dans sa défense. Affamée et excédée par la durée du siège, la population manifesta son mécontentement et des émeutes éclatèrent. Le gouverneur Tahir, tout en protestant de sa fidélité à Al-Musta`in, entama des négociations avec les Turcs. En 866, ‘Al-Musta`in fut destitué puis exécuté.
Le départ du calife n’avait pas entamé la vitalité commerciale et l’éclat intellectuel de Bagdad, où, le calife Al-Mutamid revint définitivement en 892. Il s’installa dans l’ancien palais de Jafar le Barmakide. Après sa construction, il avait été cédé à Al-Manum, qui le donna à son tour à un de ses principaux serviteurs, al-Hasan b. Sahl. Il prit alors le nom de palais Hasani. Il fut ensuite occupé par sa fille Buran, veuve de al-Mamun, jusqu’au retour à Bagdad d’al-Mutamid. À ce palais vinrent s’en ajouter d’autres : al-Firdus (le paradis), al-Taj (la couronne) ainsi que al-Thuraya (les Pléiades), relié au palais al-Hasani par un couloir souterrain. Cet ensemble devint au fil du temps le Dar al-Khalifa (la demeure du Califat).
C’est à Bagdad qu’est fondée en 832 la plus ancienne Maison de la sagesse (Bayt al-hikma), sous le règne d’Al-Mamun. C’est un établissement particulièrement actif, spécialisé dans la traduction d’ouvrages en grec, pehlevi et syriaque. Des savants y viennent de tout l’empire abbasside, facilitant l’introduction de la science perse, grecque et indienne dans le monde arabo-musulman de cette époque. Astronomes, mathématiciens, penseurs, lettrés, traducteurs, la fréquentent, et parmi eux, al-Khwarizmi, Al Jahiz, al Kindi, Al-Hajjaj ibn Yusuf ibn Matar et Thābit ibn Qurra15.
La ville fut officiellement nommée Madīnat as-Salām (la cité de la paix) par son fondateur, le calife Al Mansur. Elle était également connue sous les noms de Madīnat al-Anwār (la cité des Lumières), ʿĀsimat ad-Dunyā (la capitale ou centre du monde) la ville ronde et la ville d’Al Mansour




Histoire Islamique - Page 7 Chateau-byzantin-arabe-de-tobna
Une mosquée fut construite par les Arabes Omeyyades ici à Tobna en Algerie (zab de l’ifriqiya), vers 706 JC sous Hassan ibn Numan ou Musa ibn Nusayr ( selon al-Bakri) dans ce qui n’était qu’un camps dans la forteresse byzantine, et reconstruite par les Abbassides avec la ville de Tobna (palais du gouverneur, mosquées, remparts et hamam etc) par ordre du deuxième calife Abbasside Abu Jafar al-Mansur en 768 par le gouverneur abbasside Omar ibn Hafs al-Muhallabi al-Azdi (768-771)

Algerie, at-Tubnah (768) (Les Abbassides) 
Tobna avait une importance tel au temps de la domination Arabe en Ifriqiya, que son gouverneur, Ibrahim al-Aghlab s’imposera à Kairouan capitale de province, et fondera ainsi la première dynastie arabe indépendante d’Afrique du Nord.
Le géographe et Historien andalous al-Bakri (1014- 1094) reviens sur  la ville de Tobna  et sa fondation Abbasside :
« Tobna, grande ville dont le mur actuel a été construit par l’ordre d’Abu Jafar al-Mansur (le deuxième calife Abbasside). Moussa ibn Nucayr al-Lakhmi ( général Omeyyade) qui s’empara de cette place et de tant d’autres, y fit vingt mille captifs; mais leur roi, Koceila, lui échappa. Tobna est entourée d’une muraille en briques, et possède quelques faubourg et un château. Dans l’intérieur du château ce vois un djama et un grand réservoir qui reçoit les eaux des jardins apparentent à la ville. Quelques personne disent que Tobna fut Bâtie par Abou Djafar Omar ibn Hafs al-Muhalabi, surnomé Hezarmerd.La Population, dont une partie seulement est arabe, est partagée en deux fractions qui sont toujours à ce quereller et à ce battre l’une avec l’autre.Une tribu, appelé, les Beni Zekrah, habite dans le voisinage de la ville.
Voici ce que dit Muhammad ibn Yussuf :  « Le château de Tobna, énorme construction ancienne, est bâti en pierre et couronné par un grand nombre de chambres voûtées, il sert de logement aux officier qui administres la province, et touche au coté méridional du mur de la ville, il ce ferme par une porte de pierre (..) Muhammad ibn Yussuf poursuivant :  “(..) Au-dehors de Bab El Feth se trouve un vaste champ, grand comme les deux tiers de la ville et entouré d’un mur construit grâce à Omar Ibn Hafs al-Muhallabi (de la dynastie arabe des Muhalabides). »
Ibn Al-Athir  nous parle de la fondation Abbasside de Tobna dans son Kamil tarikh , histoire du Maghreb et de l’Espagne:
« En 151 (25 janvier 768), El-Mançoûr (le deuxième  calife Abbasside) nomma au gouvernement de l’Ifrîkiyya Abou Dja’far ‘Omar ben Hafç, descendant du frère d’El-Mohalleb, c’est-à-dire de K’abîça ben Abou Çofra ; nous rapportons cette généalogie à cause de la notoriété d’El-Mohalleb.
La nomination d’Omar eut pour cause les craintes conçues par El-Mançoûr au sujet de cette province, à la suite de la mort violente d’El-Aghlab ben Sâlim. Il gagna Kayrawân en çafar 151 (24 février 768), à la tête de cinq cents cavaliers, et les principaux de la ville, s’étant réunis autour de lui, furent traités par lui avec honneur et générosité. Il s’installa dans cet endroit, et pendant trois ans tout marcha bien.Il se rendit alors dans le Zâb, d’après l’ordre d’El-Mançoûr , pour y reconstruire la ville de Tobna, et laissa à Kayrawân H’abîb ben H’abîb al-Mohallebi.L’Ifrîkiyya se trouvant ainsi dépourvue de djond, les Berbères en profitèrent pour se révolter, et H’abîb, en voulant les combattre, fut tué.Les Berbères se concentrèrent à Tripoli et choisirent pour chef Abou H’âtim l’Ibâd’ite, qui était un client de Kinda et s’appelait Ya’koûb ben H’abîb.El-Djoneyd ben Bechchâr al-Asadi,[162] lieutenant d’’Omar ben H’afç à Tripoli, demanda à son chef des secours avec lesquels il pût combattre Abou H’âtim ; il en obtint, mais il fut battu et se réfugia à Gabès, où son vainqueur l’assiégea, tandis qu’’Omar, toujours au Zâb, s’occupait de reconstruire T’obna.





Histoire Islamique - Page 7 Site-de-tahert-tagdem
Site de la Tahert rustumide, près de l’actuel Tiaret, dans la partie ouest de l’Algérie

Algerie, Tahert al-Jadida 761-71 (Les Rustumides) 

La localité romaine est détruite en 681 lors de l’invasion musulmane de l’Afrique du Nord par Okba ben Nafi et les nouveaux arrivants arabes investissent les lieux ,  plus tard les rustumides d’origine persane et les Berbères kharijites comme les précédents habitants, auraient rebâti sur ses ruines une ville nommée Tahert (la neuve) al Jadida.
L’ancienne ville de Tahert al-Qadima existait avant les Rustumides (dynastie kharijite persane) les Rustumides ont fait la Tahert al-Jadida mais  pas la Qadima, car elle fut conquise par Okba ibn Nafi al-Fihri général Omeyyade en battant les berbères et les byzantins qui s’y trouvait. (Ibn Khaldoun, Ibn ab al-Hakam, al-Nuwayri)
Un atelier de frappes monétaires « abbasside ce trouvais a Tahert. En effet Tahert al-Qadima existait encore au moment où Ibn Rustum al-Farisi al-Khariji s’installa dans la région car des pièces de bronze,(fulus), furent retrouvées à Volubilis (Maroc) mais frappées dans la ville de Tahert (Madinat al-Tahart), mentionnent le nom d’un gouverneur arabe de la ville, dépendant des Abbassides de  Baghdad  source: (L’urbanisation dans l’Algérie médiévale de A Khelifa – ‎2004 et Colin G. S., Monnaies, 1936, p. 118 et 123-124 Eustache D., Monnaies de Tahert, 1962, p. 75.
Puis, entre 761 et 771, le gouverneur de Kairouan, le kharidjite  persan Abd al-Rahman ibn Rustum, chassé par les Abbassides, se réfugie dans la région avec ses fidèles, et ayant obtenu le soutien des habitants y fonde « Tahert la Neuve » (Tahert al-Gadida), la première Tahert devenant alors « Tahert la Vieille » (Tahert al-Qadima).
Ibn Saghîr, auteur « rustumide » de la fin du IXe siècle décris la ville de Tahert al-Jadida :
« Il n’était pas un étranger s’arrêtant dans la ville qui ne si fixât chez eux et ne construisit au milieu d’eux, séduit par l’abondance qui y régnait, la belle conduite de l’Imâm, sa justice envers ses administrés et la sécurité dont tous jouissaient pour leurs personnes et leurs biens. Bientôt on ne voyait plus une maison en ville sans entendre dire : celle-ci est à un tel de Koufa, celle-là à un tel de Basra, cette autre à un tel de Kairouan, voici la mosquée des gens de Kairouanet leur marché ; voici la mosquée et le marché des Basriens, celle des gens de Koufa. »




Histoire Islamique - Page 7 Image-satellite-de-la-ville-de-raqqa
Image satellite de la ville de Raqqa en Syrie, avec la muraille en forme de fer à cheval construite en 772 par le 2e calife abbasside Abu Jafar al-Mansur, Syrie, c’est vraiment le dernier rescapé type de l’architecture urbain de la baghdad abbasside

Syrie, ar-Raqqah / ar-Rafiqah (771) (Les Abbassides)
L’antique site fut fondée par le grec Séleucos II, sous le nom de Callinicum sur le site de l’antique Nicephorium, et fit partie de l’Osroène.
Elle deviens musulmane en 639 ap. J.-C. au main  du conquérant arabe musulman Iyad ibn Ghanem radi Allah anhu.
Depuis, elle a figuré dans les sources arabes  sous le nom d’ar-Raqqah.  À la reddition de la ville, les habitants chrétiens ont conclu un traité avec Ibn Ghanem radi Allah anhu, cité par al-Baladhuri . Cela leur a permis la liberté de culte dans leurs églises existantes, (avec l’interdiction d’en construire des nouvelles).
Le successeur d’Ibn Ghanem comme gouverneur du califat Rashidun d’ar-Raqqah et de la Jazira , Sa’id ibn Amir ibn Hidhyam radi Allah anhu, avait  construit la première mosquée de la ville.
Ce bâtiment a ensuite été élargie à des proportions monumentales, mesurant environ 73 × 108 mètres, avec un minaret carré en brique ajouté plus tard, dans le milieu du 10ème siècle.
La mosquée a survécu jusqu’au début du 20ème siècle, est décrit par l’archéologue allemand Ernst Herzfeld en 1907, mais a depuis disparu.
En 656, au cours de la Première Fitna , le bataille de Siffin , l’affrontement décisif entre Ali et l’ omeyyade Mu’awiya radi Allah’anhum  a eu lieu. à 45 km  à l’ouest de Raqqah, et ​​les tombes de plusieurs des partisans d’Ali (comme Ammar ibn Yasir et Uwais al-Qarni ) sont situés dans ar-Raqqah.
La ville contenait également une colonne avec l’autographe d’Ali radi Allah anhu mais cela a été enlevé dans le 12ème siècle et emmené à  Alep dans la mosquée Mosquée de Ghawth.
L’importance stratégique d’ar-Raqqah a grandi pendant les guerres à la fin de la période omeyyade et le début du régime abbasside, et gagna en splendeur : le calife Omyyade Hisham ‘y fit construire deux palais.
Ar Raqqah-était situé sur ​​le carrefour entre la Syrie et l’Irak et de la route entre Damas , Palmyre , et le siège temporaire du califat Resafa , ar-Ruha ‘ .
Entre 771 et 772,  le calife abbasside Abu Jafar al-Mansour à construit une ville de garnison à environ 200 mètres à l’ouest d’ar-Raqqah pour un détachement de son armée Khorassanienne. Elle a été nommé ar-Rāfiqah.
La force de l’armée impériale abbasside est encore visible dans le mur de la ville impressionnante de ar-Rāfiqah.
Ar Raqqah et-ar-Rāfiqah ont  fusionnés en un seul complexe urbain, devenu que plus grande que l’ancienne capitale des Omeyyades de Damas.
En 796, le calife abbasside Harun al-Rashid  choisi ar-Raqqah / ar-Rafiqah comme sa résidence impériale.
Pour environ treize années ar-Raqqah était la capitale de l’empire abbasside étendant de l’Afrique du Nord à l’Asie centrale, tandis que l’organe administratif principal est resté dans Bagdad .
La zone du palais d’ar-Raqqah couvrait une superficie d’environ 10 kilomètres carrés (3,9 km ²) au nord des villes jumelles.
L’un des pères fondateurs de l’école Hanafite, Muḥammad ash-Shaibani , qui était chef cadi (juge) d’ar-Raqqah.
La splendeur d’ar-Raqqah est relaté dans plusieurs poèmes, recueillis par Abu al-Faraj al-Isfahani dans son « Livre des Chants » ( Livre des Chansons ). Seule la petite, restauré Palais dit de l’Est sur ​​les franges du quartier du palais donne une impression de l’architecture abbasside .
Environ 8 km à l’ouest de ar-Raqqah il y a un monument appelé Heraqla de la période du calife Abbasside Harun al-Rashid, ont  dit qu’il commémore la conquête de la ville byzantine de Herakleia en Asie Mineure en 806.
Après le retour de la capitale abbasside à Bagdad en 809, ar-Raqqah est restée la capitale de la partie occidentale de l’empire, y compris l’Egypte .






Histoire Islamique - Page 7 800px-Sousse_Kasbah
La Medina de Sousse

Tunisie, Sousse 787 (Les Abbassides) 
Le début de la période arabo-musulmane de Souss peut être fixé à 670, lorsqu’Oqba Ibn Nafi Al Fihri assiège l’antique ville de Hadrumete qui prend le nom de Sousse.
Elle est d’abord une petite agglomération pourvue en 787 d’un ribat et habitée essentiellement par des ascètes  et soldats chargés de la défense des côtes. De la elle deviens une véritable ville musulmane.
Le nouvel essor de Sousse vient du second prince aghlabide Ziadet-Allah Ier qui dote la ville d’un chantier naval (821) d’où partent les navires à la conquête de la Sardaigne (821), de Malte, de la Sicile (827) ou de Rome (846).



Histoire Islamique - Page 7 Le-vieux-najjaf
Le vieux Najjaf

Iraq, Najjaf, 791 (Les Abbassides)
La ville elle-même a été fondée en 791 (178 AH) par le calife abbasside Haroun al-Rashid.
source : Encyclopedia of Islamic Civilization and Religion publié par Ian Richard Netton p478-9






Histoire Islamique - Page 7 Monastir_1956
al-Monastir en 1956

Tunisie, Monastir 796 (Les Abbassides)
Selon le Dr Mohamed Salah Sayadi, la ville de Monastir serrai le premier « Kairouan » du nom d’Al-Qarn (non localisé, comme le Tikarwan d’Abu al-Muhajir Dinar) fondé par Mu’awiya Ibn Hudayj al-Kindi en 45 de l’Hégire (655 après jc). « Le premier, près de Qammouniya à al-Qarn et le second celui qui existe aujourd’hui ». Le deuxième Kairouan fondé par Okba Ibn Nafaa en 58 de l’Hégire (678 après Jésus Christ) actuellement Al-Baten (Baten al Qarn) se trouve au Nord-Ouest de la ville de Kairouan.
Le calife Abbasside Hârûn al-Rashîd aurait demandé au gouverneur d’Ifrîqiya, Harthama ibn  A‘yân, d’y édifier, en 180/796, le premier ribâṭ.
Les châteaux de Monastir selon al-Idrissi vol I p 258 « sont au nombre de trois ils sont habités par des religieux auxquels les Arabes ne font aucun mal et dont ils respectent les habitations et les vergers ». C’est à Monastir dit toujours al-Idrissi que les « habitants de la ville de Mahdia située à 3o milles vont par mer ensevelir leurs morts ». On lit aussi dans al-Bakri  notice de ME Quatremère que le grand palais de Monastir fut bâti par les ordres de Harthama ibn  A‘yân (émir Abbasside) l’an 18o de l’hégire et qu il s’y tient chaque année le 1o de Moharrem une foire importante qui attire une foule immense. Not et Ert t XII p 488 6




Histoire Islamique - Page 7 Yak1
Ruines du bassin d’al-Abbâssiya, ville crée en l’an 800 par Ibrahim al-Aghlab

Tunisie, Al-Abbassiya, 800 (Les Abbassides -Aghlabides)
Description d’al-Abbasiya dans ‘ »l’Histoire de la Tunisie » : « Al-Abbàsiya est une ville princière fondée en 184/800 par Ibrahim Ibn al-Aghlab, quelques mois après son accession au trône, sur un ancien site romain dénommé Qasr al-Mâ. La ville, qui montre à travers son toponyme les liens très étroits entre les Aghlabides et les Abbassides, était nommée aussi al-Qasr al-Qadîm. Elle se trouvait à 3 km.au sud de Kairouan. Les sources, qui la présentent comme un lieu de villégiature et un camp imprenable, signalent plusieurs palais, un hôtel de la monnaie et une mosquée célèbre par son minaret rond à sept étages. De ces vestiges, rien ne subsiste. Seul un réservoir de petites dimensions est, de nos jours, reconnu. Il adopte le même parti technique que les bassins de Raqqâda à savoir : un réservoir sub-aérien consolidé par des contre forts arrondis et revêtu d’un solide mortier à tuileaux »   




Histoire Islamique - Page 7 Une-vue-panoramique-de-la-mc3a9dina-idrisside-de-fc3a8s
Vue panoramique de la Médina Idrisside de Fès

Maroc, Fès 801-17 (Les Idrissides) 
La ville « Médina Fès » a été fondée par le chérif alide Idris Ier en 789 à l’emplacement de l’actuel quartier des Andalous, mais la trace la plus lointaine de Fès est au niveau de la numismatique avec une pièce frappée en 801 et Idris Ier étant déjà mort, ce fut sous la régence de Rashid . En 808, le régent Rashid ibn Morshid fonde « al-Aliya » sur l’autre rive de l’oued de Fès. Al Aliya se développe très vite et devient une véritable ville avec mosquée, palais et kissariya (halle, marché).
Les sources d’eau vitales aux alentours de Fès, qui avant même sa fondation étaient connues et louées en chanson, ont sans aucun doute été un critère important lors du choix de l’emplacement pour la future métropole.
Les évolutions suivantes sont dues à deux vagues successives d’émigration : à partir de 817–818 s’installent dans la ville fondée par Idrîs Ier près de 800 familles andalouses expulsées par les Omeyyades des faubourgs de Cordoue. Peu de temps après environ 200 familles bannies de Kairouan en Ifriqiya (fuyant les persécutions des Aghlabides) s’installent sur la rive d’al-Aliya. La mosquée universitaire Quaraouiyine fondée par l’aristocrate d’origine kairouanaise Fatima el Fihriya au ixe siècle devient l’un des centres spirituels et culturels les plus importants de l’époque et participe à l’âge d’or intellectuel de la civilisation islamique. Son influence se fait ressentir jusque dans les écoles d’Al-Andalus, et au-delà vers l’Europe d’où elle attire un grand nombre de savants et de mystiques y compris chrétiens comme Gerbert d’Aurillac futur pape Sylvestre II.
Les nouveaux arrivants apportent avec eux aussi bien un savoir-faire technique et artisanal qu’une longue expérience de la vie citadine. Sous leur impulsion, Fès devient un centre culturel important et après la fondation de la mosquée universitaire Quaraouiyine le cœur religieux du Maghreb.
Fès se trouve à un emplacement particulièrement avantageux, au croisement de routes commerciales importantes, au cœur d’une région naturellement généreuse avec des matières premières précieuses pour l’artisanat (pierre, bois, argile). Ceci lui permet de développer une riche culture esthétique issue de la grande tradition de l’art arabo-andalou. Fès se trouve sur la route des caravanes allant de la Méditerranée à l’Afrique subsaharienne en passant par la grande cité commerciale de Sijilmassa (disparue au xviie siècle) dans la région de Tafilalet, ce qui augmente également son attrait économique.
Selon al-Qantara : « Le fait historique majeur du règne d’Idrîs II est sans doute l’achèvement de la fondation de Fès. Une tradition historiographique, véhiculée depuis le Moyen Âge, lui attribue à lui seul la fondation de la ville, mais les recherches historiques et numismatiques, ont prouvé que Fès a été fondée en deux étapes. D’abord, sous Idrîs Ier, un premier noyau est établi dès 789 sur la rive est de l’oued Fès ; il est appelé Madinat Fas, nom qui apparaît sur des monnaies frappées en 801 et 805. En 808, Idrîs II fonde sur la rive opposée un second centre, qui porta jusqu’au milieu du IXe siècle, le nom d’al-‘Aliyya. Le peuplement des deux noyaux est renforcé par l’arrivée en 814 de réfugiés andalous fuyant la répression qui suit la révolte du Faubourg (Rabad) de Cordoue, ainsi que par des populations originaires de Kairouan. Cet apport démographique donnera aux deux rives leurs toponymes : al-Andalus (rive des Andalous) et al-Qarawiyyîn (rive des Kairouanais). Fès restera une ville double, avec deux noyaux séparés dotés chacun d’une enceinte, jusqu’à son unification par les Almoravides au XIe siècle.
À la mort d’Idrîs II en 828, ses fils se partagent le territoire de la dynastie, et l’aîné Muhammad hérite de Fès. Le pouvoir idrisside désormais morcelé ne sera plus jamais réunifié. Les territoires gouvernés par les descendants d’Idrîs II sont essentiellement concentrés dans le nord du Maroc, avec quelques possessions dans le Tadla ou dans l’extrême sud du pays. Les Idrissides continuent à cohabiter avec d’autres dynasties locales : les Salihides de Nakkur, les Barghwatas des plaines atlantiques et les Midrarides de Sijilmasa. D’autres pouvoirs éphémères, mu`tazilites ou kharijites, sont également connus grâce à leur frappe monétaire »




Histoire Islamique - Page 7 Basra-ou-basra-al-hamra-c2ab-basra-la-rouge-c2bb-est-un-site-archc3a9ologique-du-maroc-devenue-capitale-des-idrissides-dynastie-ayant-rc3a9gnc3a9-de-789-c3a0-985-lorsque-ces-derniers
Basra al-Hamra  ville des Idrissides

Maroc, Basra 796-803 (Les idrissides) 
Basra ou Basra al-Hamra (« Basra la rouge ») est un site archéologique du Maroc, devenue capitale des Idrissides, dynastie ayant régné de 789 à 985, lorsque ces derniers sont chassés de Fès par les Fatimides
La ville de Basra est fondée par les Idrissides et nommée d’après la ville de Bassora, en Irak. Elle apparaît en tant qu’atelier de frappe monétaire dès le début du ixe siècle.
Au xe siècle, le Maroc est la scène des confrontations, directes ou par alliés interposés, entre Omeyyades de Cordoue et Fatimides. En 926, les Idrissides sont chassés de Fèsmais conservent leur pouvoir sur certaines régions, principalement au nord-ouest du Maroc, dont la ville de Basra.
Le géographe arabe Ibn Hawqal, dont les voyages se déroulent de 943 à 969, décrit la ville desservie par deux ports fluviaux comme un centre de commerce florissant et une importante zone de production de coton et de céréales.
En 988, la ville est détruite par l’armée fatimide commandée par Bologhine ibn Ziri. Lorsque Léon l’Africain (1488-1548), découvre la ville, elle est intégralement en ruines. (D. Eustache, Al-Basra, capitale idrisside et son port. Hespéris, 1956, 133-195.=
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:09



Histoire Islamique - Page 7 F0321-zabid_enhancer-zabid
Vue sur des ancienne maisons de Zabid

Yemen, Zabid, 819 (Les Abbassides – Ziyyadides)
Zabid a  été fondée par Mohammed Ibn Ziyad en 819. C’est aussi la date de fondation de l’université, et le début de remarquables réalisations académiques en algèbre dans le monde arabe.
Zabid est l’une des villes côtières de la région de Tihama, dans l’ouest du Yémen, fondé par Muhamad Ibn Ziyad al-Umawi en 819 membre de la famille Omeyyade épargné par le calife abbasside al-Mamun, fondateur de la dynastie Ziyyadites.
La dynastie Ziyadide était une dynastie arabe Sunnite de souche Qurayshite par les Banu Umayyah (Omeyyades) qui régna sur l’ouest du Yémen de 819 jusqu’à 1018 à partir de la capitale de Zabid .
C’était le premier régime dynastique à exercer le pouvoir sur la plaine yéménite après l’introduction de l’islam depuis l’an 630 Jc.Zabid a rapidement acquis une réputation de ville de chercheurs.
À son apogée, sous les Rassoulides, elle offrait 5 000 places d’étudiants

Histoire Islamique - Page 7 Irakleio_kriti
Al-Khandaq, dit Candia, Chandax, actuellement Héraklion. en Crète

Crête, Al-Khandaq , 824-827 (Ribadi de Cordoue)
L’émirat de Crète est un État musulman qui exista sur cette île de la Méditerranée orientale de la décennie 820 à 961. Il fut fondé par un groupe d’Andalous exilés de Cordoue, qui conquirent la Crète vers 824ou en 827/828 et y édifièrent une nouvelle capitale, la ville de Chandax, actuelle Héraklion.
« Abou Hafs leur chef fut surnommé le « Crétois » (al-iqritishi). Ils s’établirent sur une colline, qu’ils entourèrent avec des défenses de bois avant de partir vers un endroit plus sûr qu’ils cerclèrent d’une large tranchée et qui devint connue sous le nom de Candia (rabad al-khandaq). » source  : al-Futuhat
Al Khandaq (en arabe, خندق). Ce terme qui signifie « fossé », tire son origine du fossé défensif creusé pour défendre la cité.
Jusqu’en 961, la ville se développa grâce à la piraterie contre l’empire byzantin, car les Arabes qui l’occupaient ne dépendaient d’aucune autre faction du monde musulman (Tantôt fatimide de Mahdia, tantôt Abbasside de Baghdad, avec des renforts venant d’Afrique du nord (Alexandrie, Barqa)  ou du Moyen orient (Syrie-Palestine) étant eux-mêmes andalous) et par conséquent ne se souciaient pas de diplomatie.
Cette activité leur coûta néanmoins l’indépendance et bien plus, puisqu’après onze mois de siège, en 961, le général byzantin Nicéphore Phocas, futur empereur, reconquit la ville, la pilla, massacra l’ensemble des Arabes, et la réduisit en cendres.




Histoire Islamique - Page 7 5-iraq-samarra_aerial-view-with-al-mutawakkil-palace_large-abbasid
Vue aérienne sur le palais du calife abbasside al-Mutawakkil à Samarra , Iraq.

Iraq, Samarra 833 (Les Abbassides) 
Samarra , fondée en 833 par le calife abbasside Al-Mutasim, afin d’y installer ses mercenaires turcs recrutés la même année lors de son accession au califat. Écartée de Bagdad où elle molestait la population locale, la nouvelle garde du calife y vécut en véritable micro-société et Samarra devint alors la nouvelle capitale du monde musulman.
Lors de l’époque appelée « l’Anarchie de Samarra », les troupes abbassides maghrebine, turques et du Ferghana ce sont affronté pour imposés chacune  un calife.
Durant le règne de son successeur Al-Wathiq et davantage sous celui du calife Al-Mutawakkil, Sāmarrā se transforme en une ville commerciale. Ce dernier a été le garant de la construction de la Grande Mosquée de Sāmarrā en 847 avec son célèbre minaret en spirale.
Il conçoit également des parcs et un palais pour son fils Al-Mu`tazz.
Sous le règne d’Al-Mutamid, le califat retourne à Bagdad afin de fuir les exactions de la garde turque ayant assassiné Al-Mutawakkil en 861. Sāmarrā connaît alors un déclin prolongé, qui s’accélère après le xiiie siècle quand le cours du Tigre change.




Histoire Islamique - Page 7 Cest-durant-le-rc3a8gne-de-muhammad-ier-quest-fondc3a9-madrid-ici-les-vestiges-de-la-muraille-musulmane
C’est durant le règne de Muhammad Ier qu’est fondé Madrid, ici les vestiges de la muraille musulmane

Espagne, Madrid 860-880 (Les Omeyyades de Cordoue) 
La première trace historique de ce qu’est aujourd’hui la cité de Madrid, date de l’époque de la domination musulmane, concrètement à la fin du ixe siècle, quand l’émir cordouan Muhammad Ier (852-886) dresse une forteresse sur un promontoire près de la rivière du Manzanares, dans un lieu occupé actuellement par le palais royal. La fonction de cette forteresse est de surveiller les cols de la sierra de Guadarrama pour protéger Tolède, l’antique capitale wisigothe. Également celle de Ribat, c’est-à-dire, le point de rassemblement et de départ des campagnes contre les royaumes chrétiens du nord. Par exemple, en 977, Almanzor commence sa campagne à Madrid. Quand le califat de Cordoue se désintègre, Madrid fait partie du royaume taifa de Tolède.
À proximité de cette fortification, fut créée une petite enclave connue sous le nom de Mayrit (pour les chrétiens Magerit) laquelle fut l’objet de plusieurs attaques des rois chrétiens durant la Reconquête, par exemple, Ramiro II de León essaie de l’occuper en 932.
Lorsque Alphonse VI de León se rend à Tolède entre 1083 et 1085, la cité passe aux mains des chrétiens sans lutte, comme divers autres villages du royaume de Tolède.




Histoire Islamique - Page 7 Ibn_tulun_mosque___by_e_zoghby-d3ail5r
La mosquée Abbasside Tulunides Ibn Tulun au Caire en Egypte

Egypte,  al-Qata’i 868 (Les Abbassides – Tulunides)
Le turc Ibn Tulun, 868 profita des difficultés du califat abbasside pour créer un État autonome sous suzeraineté abbasside. Les Touloumides voulurent créer leur résidence et choisirent au nord est d’Al-‘Askar, sur les pentes ouest de la colline qui allait accueillir ce qui deviendra la future citadelle, un espace d’un peu moins de 300 hectares pour implanter leur nouvelle fondation, al-Qatâ’i’. Celle-ci connut un développement similaire à celui d’Al-‘Askar un siècle plus tôt autour du palais d’Ahmad ibn Tûlûn et de la mosquée Ibn Tûlûn dont la construction commencée en 876 fut achevée en 879. Ahmad ibn Tûlûn fit également construire un hôpital et un aqueduc. Al-Qatâ’i’ est embellie par les descendants d’Ahmad ibn Tûlûn avant d’être détruite lors du retour des abbassides en 905. Il n’en reste que la mosquée.




Histoire Islamique - Page 7 Yak3
Le musée national d’art islamique de Raqqada est un musée spécialisé dans les arts de l’Islam et situé sur le site archéologique de Raqqada près de Kairouan.

Tunisie, Raqqada 876 (Les Abbassides -Aghlabides)
Raqqada ou Raqqâda (رقادة) est le site de la seconde capitale de la dynastie des Aghlabides (ixe siècle) située à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Kairouan (Tunisie). Le site abrite maintenant le musée national d’art islamique.
En 876, le neuvième émir aghlabide Ibrahim II éprouve le besoin de changer de résidence pour trouver un endroit calme à l’abri du bruit de la ville. La nouvelle cité est pourvue de plusieurs palais et d’une mosquée. Les Aghlabides y fondent une fabrique de textiles et de papiers pour alimenter la Maison de la sagesse et des sciences (bayt al-ḥikma). À certains moments, Raqqada devient même plus grande que Kairouan.
En 909, Ubayd Allah al-Mahdi, fondateur de la dynastie des Fatimides qui s’était installé à Kairouan, s’installe finalement à Raqqada. Il choisit une autre capitale et fonde la ville de Mahdia. Il se proclame lui-même calife en 909.
Le 7 juillet 969, les troupes du quatrième calife fatimide Al-Muizz li-Dîn Allah entrent à Fostat en Égypte. Le calife fonde près de cette ville une nouvelle capitale qu’il nomment Le Caire. Al-Mu‘izz aurait fait raser Raqqada après la construction du Caire.
Après 1960, on construit sur le site d’une vingtaine d’hectares un palais présidentiel au milieu des quelques vestiges encore visibles ; il abrite depuis 1986 le musée national d’art islamique de Raqqada.
Des campagnes de fouilles engagées au début des années 1960 sur le site des anciens palais ont livré d’abondants fragments de céramiques à glaçure, dont des tessons et des carreaux à reflets métalliques ornés de motifs floraux et végétaux (feuille de vigne stylisée) ainsi que des coupes soigneusement décorées (coupe à l’oiseau datée de la seconde moitié du IXe siècle)


Histoire Islamique - Page 7 Aerial_view_mdina_malta
Vue aérienne de Mdina, Malte 

Malte, Mdina, 869, (Les Aghlabides-Abbassides)
Mdina (Mdina vient de l’arabe médina qui signifie « ville »), Malte est une ville reconstruite et fortifié par les Aghlabides sur un ancien site antique du nom de Città Notabil. Selon al-Qantara « Les Aghlabides prennent à leur tour possession de la ville  de Mdina en 879 et vont marquer l’héritage architectonique de la citadelle. »  
Fondée par les Phéniciens comme centre de commerce, au centre de l’île le plus loin de la mer, Mdina a été occupée par les Arabes qui ont divisé l’ancienne cité, qu’ils trouvaient trop grande pour être fortifiée, en deux villes distinctes : fondant ainsi  Mdina « la ville » et Rabat, de Rabat qui signifie « faubourg ».
Les différents noms de Mdina ont été Malet, Melita, Rabbat, Mdina et L-Imdina.
Sur le principal fort de Mdina:
« Les Arabes dont la domination dans les îles eut 220 ans de durée élevèrent en 973 le château Saint Ange qui 592 ans plus tard sauva Malte du joug des Ottomans et dont les fortifications renouvelées font encore aujourd hui l’une des principales défenses « 
Miege, Histoire de Malte, p88


Histoire Islamique - Page 7 Derb-medina-djdida-oran-algeria
Derb, Medina Djdida, Oran,

Algérie, Oran 902 (Les Omeyyades de Cordoue)
Oran en Algerie fut fondé par l’émir Omeyyade Abd Allah en 902
Les émirs Omeyyades de Cordoue souhaitaient s’installer sur les côtes africaines.
Aux premiers signes de dislocation de l’empire abbasside, les Arabes d’Andalousie, au faîte de leur puissance, choisirent de développer des comptoirs commerciaux sur la côte nord-africaine.
Ainsi Oran fut fondée en 902  par les marins Omeyyade: Muhammad Ibn Abu Aoun et Muhammad Ibn Abdoun et un groupe de marins, envoyés par l’ émir Omeyyades de Cordoue Abd Allah ibn Muhammad al-Umawi  qui est le fils de Muhammad Ier, il est né le 11 janvier 844. Il succède à son frère Al-Mundhir comme émir omeyyade de Cordoue en 888 jusqu’en 912. Il laisse le pouvoir à son petit-fils `Abd ar-Rahmân III an-Nâsir. Il meurt le 15 octobre 912.
Emir à 44 ans, sa piété est appréciée de ses sujets. Il a cependant une réputation très dure, car les troubles durant son règne l’obligent à répandre souvent le sang : un de ses fils, soupçonné de trahison, et de nombreux rebelles. En effet, son accession au trône est le signal de plusieurs révoltes en Al-Andalus. Il bat définitivement l’ennemie  Omar Ben Hafsun (un goth de la shuhbiya anti-arabe), qui s’était rendu indépendant à Malaga et que son père et son frère avaient combattu en vain. De nombreuses autres révoltes éclatent, à cause de l’antagonisme entre les différentes composantes de la population : Arabes, Berbères, Muladi ou Mozarabes et Chrétiens.
Ce fut sous sont règne que la ville d’Oran dans l’actuel Algérie fut construite et qui servira a ses successeurs de base de lute contre les Ismaéliens Fatimides.
Ibrahim des Banu Hadjabj, gouverneur de Séville, prend même le titre de roi et son indépendance, qu’Abd-Allah est contraint de reconnaître. Il meurt en 912, laissant à son petit-fils `Abd ar-Rahmān III an-Nāsir un royaume agité, que ce dernier parviendra à pacifier et à soumettre.
Il épouse entre autres Oneca Fortúnez, fille du roi de Navarre Fortún Garcés et grand-mère d’Abd al-Rahman III.
Ils fondèrent la ville d’Oran pour commercer avec Tlemcen en développant l’occupation de la baie abritée de Mers el-Kébir.
Peu après sa fondation, Oran devient un objet de conflit entre Omeyyades sunnites et Fatimides chiites.
Le conflit entre des fractions des berbère des Ifrenides et les Fatimides et berbère kutamas s’amplifie.
En 954 la ville d’Oran est prise par les berbères Ifrenides commandés par Yala Ibn Mohamed. Sous ses ordres Oran fut détruite et sa population déplacée dans la nouvelle ville qu’il avait bâtie, Fekkan.
Les Fatimides prennent Oran grâce aux vassaux berbères Zirides, ces derniers reconstruisirent la ville d’Oran sur le site actuel.
Alors Ziri b. Ataya des Maghraouas et gouverneur du Maghreb reprend Oran et plusieurs villes des Sanhadjas.
Son fils Al Moez ibn Ziri b Ataya lui succède en 1005 et est gouverneur Omeyades au Maghreb. Son père lui lègue Oran, Tlemcen, Achir, M’Sila, etc
Al-Bakri le célèbre géographe arabe reviens sur la fondation Omeyyade  d’Oran :
« Oran, située à quarante milles d’Arzao , est une place très-forte ; elle possède des eaux courantes, des moulins à eau , des jardins et une mosquée djamê. Elle eut pour fondateurs Mohammed ibn Abi Aoun, Mohammed ibn Abdoun et une bande de marins andalous qui fréquentaient le port de cet endroit. Ils accomplirent leur entreprise après avoir obtenu le consentement des Nefza et des Mosguen [tribus qui occupaient cette localité]. Les Mosguen faisaient partie [de la grande tribu berbère] Azdadja.
[Ces Andalous] qui avaient été les compagnons d’El-Corachi, ( El-Corachi, c’est-à-dire membre de la tribu de Coreich. Il s’agit probablement du général Omeyyades Andalous Abd el-Mclek ibn Omaîa, qui fut mis à mort l’an 282 (8g5-6 de J. C). Voyez l’extrait du grand ouvrage bistorique d’Ibn Haiyan, que M. de Gayangosa inséré dans sa traduction d’ Ël-Maccari , vol. II, p. 454.) fondèrent Oran en l’an 290 (902-903 de J. C). Ils y séjournèrent jusqu’à l’an 297, quand une foule de tribus se présentèrent devant la ville et demandèrent l’extradition des Beni Mosguen , afin d’exercer contre eux une vengeance de sang. Les Andalous ayant refusé de les livrer, ces tribus commencèrent des hostilités contre la ville, la blo quèrent étroitement et empêchèrent la garnison [de sortir pour puiser] de l’eau. Les Beni Mesguen pro fitèrent enfin d’une nuit obscure pour s’enfuir de la place et se mettre sous la protection des Azdadja. Les habitants, se voyant sur le point de succomber, consentirent à livrer leur ville, leurs trésors et leurs approvisionnements, à la condition de pouvoir se retirer la vie sauve. Oran fut saccagée et brûlée par les vainqueurs ; ce qui eut lieu dans le mois de dou-‘l-càda 297 (juillet-août 910 de J. C). Une an née plus tard, les habitants y revinrent avec l’au torisation d’Abou Homeid Doouas, ou Dawoud ibn Soulat, gouverneur de Tîhert. Au mois de châban de l’année suivante (avril-mai 911), la ville com mença à se relever et elle devint plus belle qu’au paravant. Dawoud ibn Soulat el-Lahîci leur donna pour gouverneur Mohammed ibn Abi Aoun. La  ville ne cessa de s’agrandir et de prospérer jusqu’à l’an 3 43 .quand Yâlaibn Mohammed ibn Saleh l’ilrc- nide s’en empara , après avoir attaqué et mis en dé route les Azdadja du mont Guèdera1. Cette bataille eut lieu le samedi 1 5 djomada de l’année susdite (septembre-octobre o5/i de J. C).
Dans le mois de dou-‘l-câda de la même année (mars 955), Yàla transporta les habitants d’Oran à la ville qu’il venait de fonder et qui est connue [par le nom d’IJtjan ou Fekkan]. Oran fut alors dévastée et brûlée pour la seconde fois, et elle resta dans un état d’abandon pendant quelques années. Les habitants ayant alors commencé à y rentrer, la ville se releva de nouveau.  » al-Bakri op cit. p.165 166 167




Histoire Islamique - Page 7 Mahdia
Vue aérienne de la cité Fatimide de Mahdia en Tunisie

Tunisie, Mahdia 916  (Les Fatimides)
L’année 916 voit l’arrivée du premier calife fatimide Ubayd Allah al-Mahdi qui ordonne la fondation de Mahdia, dont la construction s’étale sur cinq ans, et qui lui donne son nom actuel. La ville devient ainsi la capitale des Fatimides en 9216 et le reste jusqu’en 973, date à laquelle Mahdia est remplacée par Le Caire. Assiégée durant huit mois (944-945) par les kharidjites sous la conduite de leur chef Abu Yazid, la ville résiste victorieusement. En 1057, les Zirides s’y réfugient face à la menace des Hilaliens.
Ibn al-Athir relate la fondation d’al-Mahdia par le calife Ubayd Allah al-Mahdi :
 « En 303 (16 juillet 915), le Mahdi se rendit en personne à Tunis, à Carthage et ailleurs pour rechercher sur le littoral un emplacement convenable pour y fonder une ville, car il avait trouvé dans les livres l’annonce du soulèvement que fomenterait Abou Yézid contre lui. C’est ainsi qu’il bâtit Mehdiyya, pour laquelle il ne trouva aucun emplacement ni plus convenable, ni plus sûr, car c’est une presqu’île jointe à la terre (par un isthme), ce qui la fait ressembler à la paume de la main se rattachant au poignet. Il l’édifia pour en faire sa capitale et l’entoura de murailles solides garnies de portes imposantes, dont chaque battant pesait cent quintaux. Les travaux de construction commencèrent le samedi 5 dhoû’ l-k’a’da 303 (10 mai 916). Quand les murailles furent montées, il fit lancer par un archer une flèche dans la direction-du Maghreb, et le projectile arriva jusqu’au Moçalla : « C’est jusque-là, » dit-il, « qu’arrivera le maître de l’âne, » désignant ainsi l’hérétique Abou Yézid, à cause de l’animal qui lui servait de monture. Il donnait lui-même aux ouvriers les ordres nécessaires pour les travaux. Il fit ensuite creuser dans la montagne un arsenal (dâr çinâ’a) pouvant renfermer cent galères[291] et qui était fermé par une porte ; le sol fut creusé pour y installer des magasins à vivres et des citernes. On éleva aussi des habitations et des palais. Quand tout fut fini : « Je suis maintenant », dit-il, « tranquille quant au sort des filles fatimides, » désignant ainsi ses propres filles.[292] Ensuite il s’éloigna. Il disait, en contemplant les merveilleux travaux accomplis tant pour la ville même que pour ses fortifications, que tout cela n’était que pour une heure. Son dire se réalisa, car Abou Yézid arriva jusqu’à l’endroit où était tombée la flèche de l’archer, y séjourna une heure, puis se retira sans avoir obtenu aucun succès. »




Histoire Islamique - Page 7 Msila-vue-ac3a9rienne
Vue aérienne de M’Sila-Muhammadiya en Algérie, capitale des Bani Hamdoun

Algerie, Msila Muhamadiya 925 (Les Fatimides) 
Fondation de la ville de Msila Muhammadiya, , par Ibn al-Athir revient sur la fondation  d’origine arabe de la ville de Msilla i :
« En 315, au mois de çafar (avril 927), le Mahdi fatimide envoya de Mehdiyya au Maghreb une armée considérable sous les ordres de son fils Abou’ l-K’âsim, ce qui était motivé par la victoire remportée par Mohammed ben Khazer Zenâti sur uns armée de Ketâma et le grand massacre qu’il avait fait de ceux-ci.  L’importance attribuée par le Mahdi à cette affaire lui fit décider l’envoi de ces troupes, dont la mise en marche provoqua là dispersion des rebelles. Après avoir poussé jusqu’au delà de Tahert, Abou l-Kasim revint sur ses pas et traça avec sa lance, sur le sol même, le plan d’une ville qu’il fonda, et à laquelle il donna le nom de Mohammediyya, laquelle n’est autre que Mesîla. »
— Traduction française de ibn al-Athir du kitab (livre) Al-Kamil fi al-Tarikh, p. 116.
Le géographe et historien arabo-andalou al-Bakri (1014-1094), dans sa Description de l’Afrique septentrionale revient sur la fondation par les Banu Hamdun al-Judhami sous suzeraineté fatimide:
« De cala-t-Abi Tawil on ce rend à El-Msila (ou El-Mecila) grande ville située sur une rivière appelé le Seher. Elle eut pour fondateur Abu al-Qasam Ismail, fils d’Ubayd’Allah (le calife fatimide), qui en posa les fondements en l’an 313 (925-926 de notre ère). Ali ibn Hamdoun al-Judhami, mieux connu sous le nom d’Ibn al-Andalusi, fut la personne chargée de faire construire cette ville. Simak ibn Messaud ibn Mansour, l’aïeul d’Ali ibn Hamdoun appartenait à la famille arabe de Djudham (ancêtre de la grande tribus yéménite qahtanite dite « arabe pure »). Nommé par Ismail (fatimide) au gouvernement d’El-Mecila (M’Sila), Ali ibn Hamdoun y passa le reste de sa vie, il fut tué pendent les troubles suscitées par Abou Yezid (le kharijite). Son fils Djafar, qui n’avait pas quitté la ville obtient le commadement du Zab entier (…) »
— Traduction française de Mac Guckin de Slane, de la Description de l’Afrique septentrionale par al-Bakri, pp. 141 et 142.




Histoire Islamique - Page 7 Medina-al-zahra-madinat-al-zahra
Madinat zahra 936 (omeyyade andalous)

Espagne, Madinat zahra 936 (Les Omeyyades de Cordoue)
Madinat al-Zahra ou medina Azahara (Arabe: مدينة الزهراء) était une cité califale Omeyyade  construite à partir de 936 par les Omeyyades d’Espagne sous le règne de Abd al-Rahman III en l’honneur de sa favorite prénommée al-Zahra (الزهراء, resplendissante).
Des trois terrasses s’étendant au pied de la sierra Morena, des fontaines de mercure et des marbres sertis de rubis et de perles, il ne reste aujourd’hui qu’un vaste espace de ruines. Entièrement détruite et pillée lors d’une invasion de Berbères en 1010 due à une fitna, cette ancienne ville-palais est aujourd’hui un site archéologique en cours de restauration.
La ville nouvelle d’une surface d’environ de 112 ha, avec sa mosquée, ses bains, et ses souks, avait pour fonction la protection des représentants du pouvoir, compte tenu de l’agitation perpétuelle de la cité deCordoue, toute proche (8 km).
Les trois terrasses marquent l’organisation du palais : la terrasse la plus élevée est réservée au palais califal et les deux autres accueillent les bâtiments administratifs, la mosquée, le souk, les habitations des commerçants et fonctionnaires…
La Madinat al-Zahra était embellie par un immense jardin et vergers, fruit des connaissances en botanique et systèmes d’irrigation des arabes à cette époque.
Elle présente une grande enceinte rectangulaire 1 500 × 750 m) enserrant un ensemble d’éléments juxtaposés conçus comme des structures indépendantes. Chaque élément regroupe une série de pièces situées autour d’un patio central, dont une généralement se démarque par sa taille et l’exubérance de la décoration.




Histoire Islamique - Page 7 Palais-de-zc3aeri-c3a0-achir-fatimides-algerie-10e-sic3a8cle
Achir 935 (fatimide) Selon Lucien Golvin, qui a entrepris des fouilles sur le site en 1954, Achir est composée de deux cités distinctes. Achir, la capitale de Ziri et Benia, construite postérieurement par son fils Bologhine, 2 km plus au sud.

Algerie, Achir 935 (Les Fatimides)
Achir est une ancienne ville Fatimide d’Algérie, lieu d’établissement » des gouverneur Zirides ( la dynastie ziride débute en seulement en 972 elle est donc ville fatimide.) , sous suzerainté Fatimide située à une altitude de 1 280 m  dans les monts du Titteri, dans l’actuelle commune algérienne de Kef Lakhdar (Wilaya de Médéa). La ville est mentionnée par Ibn Khaldoun qui indique que le mont Tetri est le royaume des Zirides, dans lequel se trouvent les ruines d’Achir. Des fouilles archéologiques ont permis de déterminer l’existence de deux sites zirides dans ce secteur.
L’éponyme de la dynastie berbère Sanhadja, Ziri ibn Menad, qui héritait de la domination sur l’Ifriqiya, avait été le lieutenant fidèle et actif des Arabes Fatimides. Dans leurs luttes contre les soldats d’Abou Yazid et contre les Zénètes, qui dominaient à l’ouest de Tiaret, ses interventions avaient joué un rôle décisif.
Aussi, le Calife Fatimide al-Qaim l’avait-il autorisé à affirmer sa jeune puissance par la construction, en 935-936, d’une capitale qui lui servit de place forte .
Georges Marçais, qui a recherché sur place les vestiges des constructions zirides, a montré qu’ils révèlent les progrès du fondateur de la dynastie.
Au début du xie siècle, Al Bakri rapporte que « l’on assure que, dans toute la région, il n’y a pas de place qui soit plus forte, plus difficile à prendre et plus propre à décourager l’ennemi », car dix hommes suffisent à défendre.
Quand, en 972, le calife fatimide Al-Mu’izz quitte le Maghreb pour l’Égypte, il confie l’administration de l’Ifriqya à Bologhine, le fils de Ziri. Celui-ci quitte Achir pour s’installer à Kairouan, mais il va garder des liens étroits avec Achir où sa famille va demeurer.
En 1048, Yusuf Ibn Hammad la prend et la pille ; en 1076, les Zenata l’occupent. Reprise par les Hammadites, elle est dévastée, en 1101, par Tachfine ben Tinamer, le maître de Tlemcen.




Histoire Islamique - Page 7 800px-Palais_ElMansour_5
Ruines du palais fatimide d’Al-Mansur

Tunisie, Sabra al-Mansuriyya 946 (Les Fatimides) 
Al-Mansuriya ou Mansuriyya (arabe : المنصوريه) est une ancienne cité située près de Kairouan en Tunisie. Elle est pendant un siècle la capitale du califat des Fatimides durant le règne des califes Al-Mansur(946-953) et Al-Muizz li-Dîn Allah (953-975).
Bâtie entre 946 et 972, al-Mansuriya est une cité fortifiée abritant des palais entourés de jardins, de bassins artificiels et de canaux. Pour une courte période, elle est le centre d’un État puissant s’étendant sur la plus grande partie de l’Afrique du Nord et la Sicile. Elle continue de servir de capitale provinciale aux Zirides jusqu’en 1057, date à laquelle elle est détruite par l’invasion des tribus hilaliennes.
Tout objet utile ou relique y est pillé durant les siècles qui suivent. De nos jours ne subsistent que de faibles traces.


Histoire Islamique - Page 7 800px-Calascibettadepuisenna
Calascibetta

Sicile, Calascibetta 951, (Les Kalbides -Fatimides) 
Calascibetta sicile 2km de l’Enna en Sicile, fut construite par les Kalbides en 951 , et elle fut prise par Roger en 1087,  Calascibetta tient son nom de l’arabe Qalat-Scibet fondée lors du siège d’Enna par les Kalbides en 951. Selon Joseph-Antoine de Gourbillon  dans son livre  « Voyage critique à l’Etna » (p208) en 1819, disait sur Calascibetta « petite ville dépendante encore du val Nôto. Cette ville comme son nom l’indique  fut fondée par les Sarrasins qui en firent d’abord une place forte » 
« Presque tous les lieux dont le nom commençait par Rahal et Menzil n’existent plus ceux qui sont encore debout tels que Misilmeri Realbutô et quelques autres sont de simples villages les lieux au contraire dont le nom commence par Calaat et Cassar quoique bien moins nombreux que les précédents si à l aide des anciens documents on en dresse une liste comparative se trouvent en bien plus grand nombre encore existant sur le sol Ils indiquent en général des villes de troisième ordre bâties sur des hauteurs telles sont Galtanissetta Caltagirone Calascibetta Caltabelotta et bien d’autres » introduction  « Histoire de l’Afrique sous la dynastie des Aghlabites et de la Sicile »




Histoire Islamique - Page 7 Flickr_-_Bakar_88_-_Aerial_View_for_Fatimid_Cairo
(fatimide), photo du Caire fatimide

Egype, Le Caire 969 (Les Fatimides) 
Conquérant de l’Égypte à la tête des troupes fatimides, Jawhar al-Siqilli ou al-Siqilli installe en 969 sa fondation sur 136 hectares, Qâhira, au nord des anciennes fondations. Le site offre l’avantage d’être à l’abri des crues du Nil et à l’écart de Fustât et de ses populations chrétiennes et sunnites. Jawhar fait construire un palais (le palais de l’Est) pour accueillir le calife et la Mosquée al-Azhar, centre de la propagande chiite sur l’Égypte. Les contingents de l’armée, d’origine tribale, furent installés par cantonnements, qui devinrent rapidement des quartiers. Le 10 juin 973, tout était prêt pour accueillir le calife Al-Muizz li-Dîn Allah qui y transféra sa capitale. Qâhira s’affirma alors comme la capitale administrative, culturelle et religieuse de la dynastie fatimide, tandis que Fustât demeurait le cœur économique et concentrait l’essentiel de la population.
Le calife Abu Mansur Nizar al-Aziz Billah, qui succède à al-Mu’izz fait construire à Qâhira pour sa fille aînée un second palais, en face du palais de l’est ou Grand Palais qui s’étend sur 9 hectares, le petit palais de l’Ouest qui s’étend sur 4,5 hectares. Les deux palais s’étendent de part et d’autre de la rue principale de Qâhira. Tracée par al-Mu’izz elle traverse la ville du nord au sud, de la porte, en son milieu elle forme une grande place appeléeentre-les -deux-palais. Le palais du vizirat (Dâr al-Vizâra), résidence des vizirs est construit à partir de 1094. Les palais de Qâhira, et particulièrement le Grand Palais, font l’admiration des voyageurs. Les palais ne forment pas une structure compacte, mais sont constitués de multiples pavillons, de places, de jardins. Le quartier des palais de Qâhira est le cadre des cérémonies et processions de cour. Son accès est strictement réglementé. Autour de celui-ci les zones d’implantations des contingents militaires évoluent rapidement. De nouvelles populations occupent les espaces laissés libres entre les implantations. Qâhira se transforme en véritable ville. Réservée au départ au calife, à sa cour et à son armée, Qâhira attire cependant une population nombreuse pour servir aux palais ou les construire. Du fait de l’éloignement avec Fustât les activités commerciales et artisanales se développent à Qâhira qui commence à s’entendre hors des limites fixées par Gawhar. Au Nord, ‘Azîz puis Al-Hakim bi-Amr Allah font construire la grande mosquée al-Hâkim, à l’ouest, des jardins et des pavillons forment une zone de promenade appréciée, au sud, des quartiers apparaissent sur la route menant à Fustât. Ces extensions, encore modestes, amènent le grand vizir Badr al-Gamâlî, à construire entre 1087 et 1092 une nouvelle enceinte qui porte la superficie de Qâhira à 160 hectares. (images portes Bâh al-Futûh 1087 et Bâh al-Nasr)




Histoire Islamique - Page 7 Bust-afghanistan-ghaznevides-ghaznavids-who-established-it-as-their-winter-capital-in-976-a-military-campsite2
Bust, Afghanistan,source 

Afghanistan, Bust, 976 (Les Ghaznévides)
Bust, Afghanistan, était la capitale militaire d’hiver de la dynastie des Ghaznevides, fondé en 976 comme campement au tout début de la dynastie. (Stéles arabes de Bust (Afghanistan) Janine Sourdel-Thomine -« Arabica », III, 1956, 285-306.)
La ville antique de Bust sur la rive est de la rivière Helmand, dans le sud de l’Afghanistan a été peuplé dès le septième siècle avant JC mais n’ a vécu son âge d’or que sous les Ghaznévides, qui y ont établi leur capitale d’hiver en 976. Un camping militaire, situé à six kilomètres au nord de la capitale, sur la rive orientale de la rivière Helmand, est devenu leur site de prédilection pour y  installer les palais et a grandi jusqu’au XIe siècle, dans une banlieue royale fortifiée. Son nom arabe, Lashkari Bazar, rejoint le mot militaire « Al-‘Askar » avec « Bazaar », en référence à la rue du marché sur le long menant à la porte sud de la banlieue. (L’équivalent persan est « Lashkargah, ou la place du soldat.) Lashkari Bazar a été brûlé en 1150-1151 lors de la conquête du ghouride ‘Ala al-Din Jahansuz (ou Husayn II, reg. 1149-1161) et a été restauré dans le cadre de la dynastie ghoride
Bazar et de la Mosquée
Le Palais du Sud a été précédée au sud par une vaste court fortifiée, dont la grille se trouvait à l’extrémité sud d’une rue d’un  bazar – avec quatre cent cinquante mètres de long avec plus d’une centaine de stands – qui a donné son nom à la royale banlieue. Les fondements d’une mosquée publique ont été excavées le long du bord ouest de l’esplanade du palais. Archnet source
Subuktugîn — transcrit aussi par Sabuktagin ou Sebük Tigin — (né vers 942 et mort en août 997) est le fondateur de l’empire et de la dynastie des Ghaznévides dans ce qui est l’Afghanistan aujourd’hui.
Subuktugîn naquît à Barskhan. Esclave, il épousa la fille de son maître Alptegîn, le gouverneur des Samanides de Ghaznî, lui succéda comme gouverneur en 977 et se libéra bientôt de la suzeraineté des Samanides en décadence. En 986, il défît le râja Jayapâlaqui régna sur Kaboul, Lâhore et Bathinda.
Le reste de sa vie fut occupé à la conquête d’un territoire correspondant à la majeure partie de l’Afghanistan moderne. Subuktugîn mourut à Balkh pendant une campagne, après avoir désigné son deuxième fils Ismail comme successeur. Ce dernier fut rapidement renversé par son frère ainé Mahmoud qui s’empara du pouvoir.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:10

« Histoire de la prise de Constantine par les Arabes d’Orient en l’année 654 jc », G. Niculy Limbery

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Al-Qustantiniya – Constantine Algérie

« Histoire de la prise de Constantine par les Arabes d’Orient en l’année 654 de J-C », par G. Niculy Limbery,…
Cet  extrait de l’histoire d’Ifriqiya  est puisé des textes de :  » Mohamed ben Farhoun el-Kairouani. —Mohamed ben Youssef el- Ouarrak -el-Kairouani.— El-Wakadi.—Aboubéker al-Maliki.—Essema ben Zéid al-Laythi. — Aissa ibn Messkin.El-Kilay.—Ibn Schabat  .—Ibn Nébéta.—Ibn Rakik el-Kairouani, et Ibn Négi. » ( G.Niculy Liberly)
Date de l’édition originale : 1870. , texte  adapté par Histoire islamique.
CHAPITRE Ier.
La domination dès empereurs de Byzance en  Afrique ne fut pas longtemps sans être troublée.  L’Arianisme avait reçu un coup mortel dont il lui était difficile de se relever. Les Catholiques triomphèrent ; mais ils avaient d’autres ennemis. Les Mauritaniens opprimés par les Vandales, qui l’avaient été à leur tour, crurent voir une circonstance favorable pour sortir de leur abaissement,  ils se révoltèrent, et forcèrent l’empereur Constant II à envoyer un nouveau général pour les soumettre. Salomon parvint à les ramener à la soumission.  Ce général avait plutôt assoupi les haines qu’il  ne les avaient éteintes, sa modération aurait pu consolider cet ouvrage avec le temps, mais les Préfets grecs ne l’imitèrent pas; ils se conduisirent  dans ces pays, ainsi que ces esclaves titrés qui regardent les places qui les éloignent de la cour  comme des exils, et qui faisant passer leur humeur  sur le peuple qu’ils gouvernent, les dépouillent de leurs richesses pour, se mettre en état de reparaître avec plus de luxe auprès de leur maître.
Les Africains exaspérés, se révoltèrent encore; leur mouvement fut prompt et rapide; ils’marchèrent au palais de Salomon et l’assassinèrent. Il fut remplacé par Ariobonde que l’empereur envoya avec le titre de Proconsul. On crut à la cour de Byzance que ce titre pompeux pourrait faire respecter davantage le représentant de l’Empire  dans la province africaine: mais les coeurs étaient  trop ulcérés, les haines trop déchaînées; et l’esprit de  vengeance ne pouvait être réprimé par la rigueur,  des lois, dans un pays où les lois étaient devenues le jouet d’une multitude de petits usurpateurs et d’une foule de partis politiques et religieux. Un des capitaines de Salomon appelé Gondibond le massacra, et fut puni lui-même par un assassinat. Artaban, Persan d’origine, qui succéda à Ariobonde, mit fin à la révolte.
Les Africains alors restèrent soumis; toute cette partie de l’Afrique jouit d’une sorte de tranquillité pendant plus de cent ans, et on ne voit pendant cette période, aucun événement qui mérite d’être cité.
Mais pendant cet intervalle, tandis que le colosse de Byzance dormait dans la mollesse et semblait oublier sa faiblesse au milieu de ses fêtes pompeuses il se formait à l’Orient une puissance qui devait le remuer profondément, et faire passer l’Afrique sous de nouvelles lois, et sous une nouvelle croyance.

Histoire Islamique - Page 7 Califat-rashidun-omar
Le califat Rashidun sous Uthman ibn Affan qu’Allah sois satisfait de lui

Le démembrement de l’empire d’Orient commença sous le califat d’Othman-ibn -Affan (radi Allahanhu) troisième successeur de Muhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui), et sous celui de l’empereur Constantin IV, dit Pogonat. L’Afrique avait déjà été convoitée par les Arabes depuis l’année 644, époque à laquelle ou Othman envoya Abd-Allah-ibn-Abi-Sarkh et après lui Okba-ibn-Amar; mais elle ne fut totalement conquise que sous Justinien II et Léonce, en l’année 698 à 700, par le général Hassan-ibn -al-Nu’man le ghassanide, envoyé par le calife Omeyyade Abd al-Malik-ibn-Marwan.
Ainsi la puissance des Arabes musulmans allait tous les jours en s’augmentant. L’état de faiblesse dans laquelle était tombé l’Empire favorisait leur passion de prosélytisme et de conquête. C’était une jeunesse robuste et ardente qui attaquait un corps consumé par la vieillesse et les maladies et privé d’une grande partie de ses membres .
Othman préoccupé de ses projets, toujours actif, portait déjà son regard au-delà des limites de ses états; de Médine qui était devenue siège d’un nouvel empire il dirigeait la marche de ses généraux, assurait le succès de leurs entreprises;tandis que par. ses ordres El-Fadal et Abouthor dévastaient l’Asie-Mineure, portant le pillage et la terreur jusqu’aux portes de Cyzique (cité grecque de Mysie), Othman faisait partir pour la seconde fois un général qui avait été un des compagnon de Muhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui).
Ce général quoique âgé de 60 ans, était encore rempli de courage et d’énergie. Il avait pour mission de compléter la conquête d’Afrique, recommandée par le Prophète qui a dit: «Vous vous emparerez après moi delà terre où le froid est extrême, et la chaleur excessive» de prêcher et planter l’islam au milieu d’un peuple divisé par tant de croyances (1), bouleversé par tant de dissensions intestines. Ce guerrier – missionnaire était Okba ibn Nafi al-Fihri; il reçut 40,000 hommes des meilleures troupes de Syrie (al-Sham), composées en grande partie de cavaliers. Okba ibn Nafi ayant augmenté son armée d’un grand nombre de Coptes et de Berbères arriva bientôt dans la Byzacène. Tout ce pays fut inondé de sang chrétien au cri de l’islam ou la mort.  Pendant que le sabre et le Coran à la main le farouche guerrier frappait impitoyablement les hommes qui ne se soumettaient pas assez rapidement (..), il faisait respecter les vieillards, les femmes et les enfants dont le Livre saint avait recommandé de préserver la vie. Ce scrupuleux exécuteur des ordres du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) et du Calife renversant tout sur son passage sema partout l’épouvante (« dans le coeur des infidèles« ).

Histoire Islamique - Page 7 Okba-ibn-nafi-a-sidi-okba-statue
La statue d’Okba ibn Nafi à Sidi Okba, Biskra Algerie

Les Chrétiens d’Afrique furent atterrés par cet orage effroyable qui fondait sur leurs têtes : rapide comme la foudre, Okba ibn Nafi s’empare de Méhédie, de Souse , de Sébiba .remporte la bataille d’Oued el-Klakh, prend la ville du Kef, se rend maître de celle de Khidra  qui lui coûte de longs efforts et de grandes fatigues.
Là son élan vient s’arrêter : des discussions s’élevèrent parmi les chefs arabes, enivrés de leurs succès :chacun prétendit diriger la marche de l’expédition et désigner la nouvelle ville qu’on devait attaquer. Okba ibn Nafi s’apercevant des conséquences fâcheuses qui pouvaient résulter d’une semblable dissension, il en imposa d’abord aux turbulents en invoquant le nom et l’autorité du Prince des croyants et il leur déclara que se dessaisissant momentanément de la direction de l’armée il allait écrire au Calife et lui demander de leur tracer lui-même la marche qu’ils avaient à suivre. Le séjour de l’armée se prolongea dans les plaines de Khidra pendant 40 jours.
Okba ibn Nafi assemble dans sa tente tous les capitaines de l’armée et après leur avoir fait connaître le but de cette réunion, il se fît apporter une feuille de parchemin et écrivit devant eux une lettre conçue en ces termes :
« Au nom de Dieu clément et miséricordieux,« De la part d’Okba ibn Nafi commandant en chef des Arabes en Afrique, au Prince des croyants Othman ben Affan, le salut ;« Je porte à votre connaissance que Dieu nous a fait conquérir une partie de l’Afrique; nous y avons pris pied, c’est le pays le plus riche et le plus fertile, et mes yeux n’ont jamais rencontré une terre qu’on puisse lui comparer: nous nous sommes emparés des villes de Méhédie, de Lorbous (laribus) de Sousse, de Sébiba, du Kef et de Khidra. « Dieu nous a aidé dans ces entreprises, et le courage de Abd’Allah ibn Jaffar nous a fait sur-monter toutes les difficultés, il est le héros de l’armée. Tout ce que nos bras et nos lances n’ont pu vaincre a été surmonté par son génie et ses ruses guerrières.« Parmi les capitaines qui se sont-distingué dans les combats les plus difficiles, je citerai El-Fadalben el-Abbas et ben el-Hareth, Sulayman ben Khaled, Messrouk ben, Zeid, Hassen ibn Draret le fils du prince de Carthage, gouverneur de la Méhédie, qui se trouve avec nous et qui a embrassé l’islam.
« J’ai cru nécessaire de vous informer de tout ce qui s’est passé; l’armée se trouve campée à Khidra parce que nous sommes indécis sur la marche que nous devons suivre pour terminer la conquête. Il y a chez nous la discorde : tantôt on veut aller attaquer Carthage, tantôt Tébessa, tantôt Castilia et tantôt Constantine. Je viens d’être assuré que le prince de cette dernière ville est très-puissant, qu’il a des hommes et des armes redoutables. Quant à moi, je pense attaquer Constantine, puis porter le dernier coup à Carthage, mes capitaines ne partageant pas mon opinion, veuillez, au nom de Dieu, je vous en conjure, me tracer dans une de vos lettres le chemin que nous devons suivre pour l’expédition, pour que chacun soit obéissant à mes ordres. »
LorsqueOkba ibn Nafi eut terminé sa lettre il en fit la lecture aux chefs qui l’entouraient, aucun d’eux n’osa contredire ce qui avait été écrit par lui. Okba ibn Nafi fixa sur eux un regard scrutateur comme pour lire dans leurs pensées; ils baissèrent les yeux; il scella la lettre du cachet du Prophète puis les regardant de nouveau avec fierté il leur dit: lequel de vous chargerai-je de cette missive pour le Prince des croyants ?
Les chefs s’entre regardèrent et sans répondre, au bout d’un instant cependant Aouisse ibn Daffar se leva et dit: c’est moi, ô mon chef, lui dit-il; quels sont les gens qui vous accompagneront? reprit le général; Aouisse répliqua: « j’ai choisi Raffa ben Alga, Yézid ben Galeb el-Aschari, et Aroua ben-Hassen al-Aschari. »

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Les conquêtes d’Okba ibn Nafi sont en rouge et Cirta = Constantine, ( les arabes ont pris Tebessa en 653,  Sbeitla en 647 et Cirta en  654)

Le général fut satisfait du choix. Okba ibn Nafi lui remit la lettre et lui donna l’ordre de se mettre en route sans perdre de temps. Aouisse suivi de ses compagnons monta sur des négibs (dromadaires) dont les pieds légers faisaient 6 lieues à l’heure. Ils précipitent leur course et après 30 jours de marche forcée pendant lesquels ils changèrent fréquemment de montures ils arrivent couverts de poussière et de sueur aux portes de Médine.
Les habitants de la ville s’attroupèrent autour des messagers et lorsqu’ils reconnurent Aouisse qu’ils savaient faire partie de l’armée d’Oukba, ils poussèrent de grandes acclamations, pendant qu’Aouisse sans vouloir répondre aux questions qui lui sont adressées par toutes les bouches, pénètre dans l’intérieur de la ville, la foule le quitte et court tumultueusement au palais du Calife. Ce dernier s’entretenait alors avec Ali, gendre de Muhamamd (paix et bénédiction d’Allah sur lui).
Lorsqu’il vit tous ces hommes envahir, en poussant des cris confus, l’appartement où il se trouvait, Othman troublé se leva sur ses deux poings et il leur dit: «Quel désastre venez-vous donc m’annoncer? » Prince des croyants répondit aussitôt un grand nombre de voix, nous venons vous annoncer l’arrivée d’Aouisse qui combattait dans les rangs de l’armée d’Afrique, et nous sommes impatients de savoir les nouvelles qu’il apporte. Pendant qu’Othman partageant l’étonnement général se disposait à sortir pour se rendre à la mosquée où reposaient les cendres du Prophète et où se traitaient ordinairement les grandes affaires de l’État, l’agitation se propageait dans toutes les parties de la ville.
Des hérauts parcourent les rues en criant à haute voix qu’Aouisse, envoyé d’Okba ibn Nafi vient d’arriver à Médine. « Ô vous tous, disaient-ils qui avez des vôtres dans l’armée, venez vous informer de leur sort; » on voyait alors sortir de chaque maison les mères traînant leurs enfants, les fils aidant leurs vieux pères à marcher, tous enfin se précipitèrent vers la mosquée.
Cependant Aouisse et ses compagnon savaient pénétré a grand peine dans l’intérieur de la mosquée et s’étaient assis aux pieds du tombeau du Prophète, et s’étant prosternés ils lui rendirent grâce de leur heureux voyage, après avoir accompli ce pieux devoir qui dans l’esprit de ces hommes religieux devait précéder tous les autres, ils se disposaient à faire prévenir le Calife lorsque’ Othman fendant la foule entra lui-même dans la mosquée; il était accompagné d’Ali, d’Abd el-Rahman ben Aous et de Zoubir ben el-Aouam, Aouisse voyant entrer le Commandeur des croyants se lève et se précipite à sa rencontre jusqu’au milieu de la cour de la mosquée, là s’inclinant avec respect il donne au Calife le salut de paix et lui présente la lettre dont il était porteur.
Othman rend le salut de paix et saisissant d’une main tremblante d’émotion la lettre d’Okba ibn Nafi il en rompt le cachet. Tout le peuple attentif retient son souffle,et attend avec anxiété. Le Calife lit la dépêche à haute voix et à peine en a-t-il prononcé les derniers mots que la foule éclate en cris d’allégresse, «l’Afrique est conquise, répète-t-on de toute part,béni soit le nom du Prophète qui a protégé nos armes et fait triompher l’Islam ; » toutes les familles dont les parents ont été mentionnés sont comblées de joie et d’orgueil et reçoivent d’unanimes félicitations.
Othman après avoir rendu de solennelles actions de grâce fit sortir la foule de la mosquée, et entrant dans la salle du conseil avec sa suite et Ali ibn Abi Taleb se fit donner un parchemin et il y écrivit ces mots:
« Au nom de Dieu clément et miséricordieux ;« De la part d’Othman ben Affen, prince des croyants, à Okba ben Neffa, commandant l’armée musulmane en Afrique, le salut:« J’ai reçu ta lettre et j’ai été saisi de joie en apprenant les grandes choses que tu as faites pour la propagation de l’Islam ; le Prophète en soit glorifié, j’ai vu avec plaisir les louanges que tu donnes aux Béni-Heschem et aux Béni-Makhzoum. Tu loues plus particulièrement Abd Allah ibn Jafar , cela ne m’étonne pas: tout le monde le reconnaît descendant de héros, et héros lui-même l’opinion que tu exprime sur son compte doit t’obliger à ne rien faire sans le consulter, et comme tout travail pénible doit être récompensé, dans le partage du butin il devra avoir le droit de prendre la meilleure partie et celle qui lui sera le plus agréable ………….
Arrivé à cette ligne, Othman se retourna vers Ali et lui présentant le parchemin, il lui dit : pour ce qui concerne la marche de l’armée d’Afrique,c’est à vous de la tracer, vous avez fait la guerre et vous êtes l’épée victorieuse de Dieu sur les infidèles.
Ali remercia le Calife de son attention,prit le parchemin de sa main et écrivit les mots suivants :
« De la part d’Ali ben Abi Taleb, à Okba ibn Nafi, le salut: « Je suis chargé de la part du Prince des croyants de t’écrire et de répondre à ta lettre, et t’indiquer la marche que tu dois suivre dans ton expédition. Dès que la présente sera entre tes mains, diriges-toi sur Castilia et après sa prise à Tébessa, puis à Constantine et en dernier lieu à Carthage. Continue à conduire les Musulmans à la victoire mais ne t’expose pas toi-même à de trop grands périls, parce que la vie du général est l’âme de l’armée, efforce-toi de rétablir la concorde entre toi et les chefs placés sous tes ordres et de la faire régner toujours sans nuages; fais en sorte que toute l’armée, soldats et capitaines,soient toujours animés d’un même sentiment, car les hommes que l’on mène au combat y sont plus forts et plus intrépides lorsqu’ils n’y vont seulement par obéissance et qu’ils y vont aussi poussés par leurs propres désirs. Que le salut soit sur toi. »
Dès qu’Ali eut fini la lettre, il la présenta au Calife qui la lût, l’agréa et la scella du sceau du Prophète, elle fut remise à Aouisse qui le lendemain se remit en route avec ses compagnons,et 30 jours après il franchissait les barrières du camp et rendait compte de sa mission à Okba ibn Nafi.

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Constantine en 1837 (fin ottomane) par le savant Ernest Mercier

CHAPITRE II.
Okba ibn Nafi ayant lu la lettre d’Othman, la communiqua aux chefs de l’armée, et le lendemain il se mit en route, il prit Castalia, Tébessa et après 3 jours de séjour dans cette dernière ville il se dirigea sur Constantine; toute l’armée était impatiente de se trouver sous les murs de la capitale des Numides, dont la renommée était grande et qui par le souvenir des événements importants qui s’y étaient passés devait exciter dans l’esprit des Arabes la plus vive curiosité.
Les commandants des divers corps de troupes impatients d’atteindre ce nouveau but se plaignirent du retard qu’apportait à leur marche les bagages de l’armée et le nombreux butin dont on était déjà chargé.
Okba ibn Nafi donna l’ordre de faire diriger ce qui entraverait la marche, sur Hidra, et sous l’escorte de quelques troupes; l’armée diminuée déjà parles-garnisons qu’elle avait dû laisser dans un grand nombre de villes se trouvait alors réduite à 15,000 hommes environ armés à la légère et pourvus de 5 à 6 jours de vivres, la frugalité des conquérants rendait peu difficile et embarrassant le transport de cet approvisionnement; il n’avait été réservé que 2 tentes, l’une pour les séances des conseils de l’armée, et l’autre pour Abdallah ibn Jaffar  qui était accompagné de sa femme, fille du gouverneur de Carthage, qui avait fui la cour de son père et avait embrassé l’Islam.
Le signal du départ allait être donné, lorsqu’on aperçut dans le lointain un cavalier qui ayant aperçu l’armée sembla vouloir rebrousser chemin,il fut promptement arrêté et conduit en présence d’Okba, c’était un Berbère qui arrivait précisément de Constantine.
Okba ibn Nafi l’ayant interrogé,le Berbère qui était sans doute un espion répondit à l’Émir que le prince de Constantine avait été averti de l’approche des Arabes, qu’il s’était préparé à les recevoir et qu’il avait une forte garnison, et qu’au surplus la ville était suffisamment défendue par sa position naturelle.
Constantine, dit-il, est comme le nid de l’aigle, elle est bâtie sur un rocher qui s’élève bien haut au-dessus de la plaine, et que l’abîme environne de toutes parts; si vous n’avez pas des ailes pour vous y porter, vous pourrez demeurer des siècles aux pieds du rocher, car la ville, abondamment pourvue de vivres et d’armes ne vous ouvrira point ses portes.
À ce récit les chefs se regardent,un profond découragement semble atteindre leur première ardeur, Abdallah s’apercevant de ce mouvement est saisi d’une violente colère, qu’est-ce à dire, s’écria-t-il, lès mensonges évidentes,de ce chien vous feront oublier qui vous êtes et au nom de qui vous marchez? N’êtes vous pas ceux qui ont conquis la Perse et qui avez détruit le palais de ses Empereurs, n’êtes-vous pas ceux qui avez pris Jérusalem, l’Egypte et les Pyramides, n’êtes vous point ceux qui marchez au nom de Dieu et sous la bannière du Prophète?
En avant, en avant, et il s’élance le premier, les chefs reprennent courage et le suivent avec l’armée qui n’eût point connaissance de cet incident.
Le soir ils arrivèrent à Meskiana et y passèrent la nuit, le lendemain à là pointe du jour ils continuèrent leur route et ne s’arrêtèrent qu’au coucher du soleil dans l’endroit appelé Amama, vers le milieu de la nuit la marche continue et après le troisième jour l’armée s’arrêta aux pieds de la montagne Messtas (2) à 4 lieues de Constantine.
Constantine était alors gouverné par un Africain (Afariqa) investi par l’Empereur, mais que depuis longues années, profitant du désordre et de l’anarchie qui minaient de toutes parts l’empire de Byzance, gouvernait plutôt en son propre nom qu’au nom de son maître; toutefois ses idées d’indépendance étaient tenues en respect par la présence d’une garnison greco-byzantine qui n’ayant que peu de liens dans le pays était restée à peu près fidèle. Le gouverneur dont nous n’avons trouvé nulle part le nom dans l’histoire et qui, ainsi que nous l’avons dit, est désigné par les historiens arabes par le titre générique de Mélek ou de Batrik (corruption de Patrice), était fortement soutenu par la population de la ville et du territoire.

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al-Qantara al-Qustantinah, Constantine, Algérie.

Une pareille situation devait être très-favorable aux efforts de la nouvelle puissance qui venait de si loin se substituer à cette multitude d’influences et de dominations qui cherchaient mutuellement à s’ébranler.
Les populations étaient d’ailleurs fatiguées de tant de tiraillements, en proie aux dissensions religieuses, toujours opprimées par les sectes que l’intrigue ou la force rendaient tour-à-tour victorieuses, elles semblaient attendre l’avènement d’un pouvoir assez fort pour s’élever au-dessus de tous ces pouvoirs rivaux et faire enfin régner l’ordre.
Elles avaient hâte surtout de voir disparaître de leur sol les bandes greco-byzantines qui ne présentaient aux vaincus que l’ombre des anciennes légions romaines, et qui ne savaient que piller sans protéger; c’est pour cela que dans les autres parties de l’Afrique où l’esprit des populations était à peu près le même, la marche des conquérant savait été si rapide,que dans un grand nombre de ville les portes leur avaient été ouvertes par les habitants eux-mêmes qui s’étaient révoltés contre tes troupes grecques, chose étrange, la nécessité de se soumettre à une foi nouvelle prêchée par le sabre, n’opposait qu’un faible obstacle à cette tendance des esprits, le dogme chrétien avait été affaibli comme le pouvoir temporel, la multiplicité des sectes religieuses avait altéré le principe de la foi primitive, et fait jaillir le doute, au choc de toutes ces croyances diverses qui se disputaient les temples.
La curiosité était d’ailleurs excitée dans ‘imagination de ces hommes mobiles’qui avaient besoin d’une religion nouvelle comme ils avaient besoin d’un pouvoir nouveau.
A peine les éclaireurs de la garnison eurent-ils signalé l’approche de l’armée arabe que le gouverneur se hâta de réunir les principaux de la ville, il leur fit connaître la situation des choses, et il leur demanda ce qu’ils se proposaient de faire, voulaient-ils se défendre énergiquement, ou bien se rendre aux ennemis en essayant d’obtenir des conditions favorables, qu’elles étaient enfin leurs intentions. Les grands de la ville ainsi interrogés répondirent d’une voix unanime: Vous êtes notre père et notre maître, vous savez mieux que nous ce qu’il faut faire pour écarter ou adoucir les coups du malheur qui menace nos tètes, nous vous dirons cependant que notre pays est bien beau,nos champs bien fertiles, que notre ville renferme bien des richesses et qu’il nous en coûterait de renoncer à tous ces biens : or la guerre pourrait nous les enlever et la paix peut nous les conserver.
Le Mélek comprit le sens de cette réponse. Il résolut alors d’agir de façon à ne pas se compromettre et à pouvoir profiter de tous les événements qui pourraient survenir : il donna pour la forme quelques ordres insignifiants aux chefs de la garnison, fît encourager secrètement les habitants à opposer peu de résistance et attendit; en effet pensa-t-il, ou bien les efforts des Arabes se rebuteraient devant les immenses difficultés du siège et se retireraient, alors il demeurait dans la même situation plus fort encore de la sympathie des habitants dont il avait accepté les idées pacifiques sans s’être compromis avec la garnison dont il avait en apparence encouragé la résistance, ou bien si le sort de la guerre paraissait devoir être favorable aux armes des assiégeants, il suivait le moment opportun et avec l’assistance des habitants il capitulerait aussitôt pour se faire un mérite de sa soumission et conserver une partie de son pouvoir. Cependant l’armée arabe quitta son dernier campement de Messtas et arriva sous les murs de Constantine.
Son étonnement fut grand à l’aspect de cette ville extraordinaire, il y avait là en effet de quoi frapper vivement l’imagination, cet immense bloc de rocher qu’un coup de baguette semblait avoir soudainement séparé les masses environnantes, cette rivière qui s’engouffrait en bouillonnant dans l’abîme et qui après avoir entouré la ville dans une grande partie de sa circonférence d’une ceinture invisible, reparaissait et s’échappait en cascades bruyantes, tout cela présentait aux Arabes un spectacle bien propre à exciter leur admiration, mais ils comprirent bientôt aussi combien était grande la difficulté de leur entreprise, ils n’avaient avec eux aucunemachine de guerre et la ville était si bien fortifiée par la nature, que les assiégés paraissaient n’avoir qu’à se tenir dans leurs murailles où les assaillants n’auraient jamais pu les atteindre.
Aussi comme cela était déjà arrivé plusieurs fois, une sorte de découragement s’empara du soldat, avant même que les opérations fussent commencées, leurs yeux mesuraient avec terreur la hauteur prodigieuse de ces escarpements naturels, du sommet desquels on voyait reluire les armes du soldat Grec : Okba ibn Nafi cependant distribue son armée autour de la ville, les abords de la porte du Pont furent occupés par les Béni-Ahd-el-Ménef; les Béni-Ghassen, les Béni-Lakhm et les Judham furent placés sur les deux côtés de l’escarpement qui joint la ville au pied de la petite montagne qui s’élève à l’ouest. Indépendamment des fortifications naturelles dont nous venons de parler, Constantine était encore défendue par un système de murailles qui s’avançaient à quelques centaines de pieds en avant des rochers.
Ils s’en emparèrent assez facilement car les assiégés comptant plus particulièrement sur la solidité des autres remparts s’étaient assez mollement défendus sur cette première ligne,mais lorsque les Arabes, que ce premier et facile succès avait ranimés s’avancèrent jusqu’au pied des principales fortifications, ils reconnurent qui leur serait impossible de s’en emparer.
Les soldats Grecs se montrant en foule firent pleuvoir une grêle de traits et de projectiles,cette tentative causa à l’armée Arabe un assez grand nombre de morts et de blessés, les jours suivants mêmes assauts, mêmes résultats ; Okba seul sans partager le découragement profond que ces insuccès répandaient dans l’esprit de ses soldats,s’étonnait cependant de ce que la population de la ville qu’il n’avait point vu sur les murailles prendre la défense, ne cherchât point à entrer en relation avec lui,il ignorait que les chefs de la garnison s’étant bien vite aperçus de l’intention où étaient les habitants de ne pas opposer de résistance à l’ennemi, s’étaient méfiés d’eux et les surveillaient étroitement, ils n’avaient pas tardé à intercepter des émissaires secrets chargés de propositions pour les chefs de l’armée Arabe; certains alors que ne pouvant compter sur les habitants de la ville, doutant des dispositions du Mélek à rester fidèle à la cause de l’Empire, ils commencèrent à concevoir quel que crainte, ils songèrent à demander l’assistance du Gouverneur de Carthage duquel relevait celui de Constantine et que les auteurs Arabes appèlent Mélek el-Akbar, ils lui exposèrent leur situation périlleuse: « Ignorez vous donc, disaient-ils, ce qui nous arrive? nous sommes assiégés parles Arabes, leur armée est nombreuse, nos puissantes fortifications et nos remparts de rocher sont insuffisants aujourd’hui pour nous protéger, la population effrayée loin de songer à se défendre avec nous, semble mûrir le projet de se rendre à l’ennemi et de nous livrer pour obtenir une capitulation meilleure, nous sommes comme vous, Seigneur, de fidèles sujets de l’illustre empereur, nous vous adjurons en son nom, songez que si la ville de Constantine est prise les Arabes enivrés de cette difficile conquête, se précipiteront plus impétueux et plus fiers sur Carthage, tandis que si dès aujourd’hui vous nous aidez à les vaincre nous débarrasserons peut-être l’Afrique de ce terrible fléau.»
Mais le gouverneur de Carthage ne leur répondit point, frappé de terreur lui-même par la prise de la Méhédie, parla mort de son fils aîné et la disparition de ses deux autres enfants, il ne pensait qu’à se préparer à subir le siège dont il était menacé, il se garda bien dès lors de démembrer ses forces pour secourir Constantine; que lui importait d’ailleurs le sort de cette ville? Il y avait bien longtemps déjà qu’elle ne relevait plus que[nominalement du pouvoir central de Carthage, dans ces temps de décomposition, d’anarchie et de terreur, c’était un sauve qui peut général, et chacun ne songeait qu’à conserver un lambeau de puissance et de richesse, sans reculer pour cela devant aucun sacrifice.

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« Les ennemies de Byzance »

Le Gouverneur de Carthage se souvenait d’ailleurs de la fin tragique du Proconsul Grégoras tué de la main d’Abdallah ibn el-Zoubir, en 647 à Sbeitla.
Pendant que la garnison greco-byzantine était plongée dans l’inquiétude et commençait à redouter sérieusement l’issue du siège, l’armée arabe de son côté, ignorant cette situation était en proie au découragement ; les soldats étaient irrités de l’inutilité constante de leurs attaques et de voir tous leurs efforts se briser contre ces immenses murailles naturelles, auxquelles les homme savaient eu peu à ajouter pour les rendre imprenables, c’est en vain, disaient-ils, que nous persisterions à rester devant ces rochers formidables, nous y émoussons nos épées, nous y usons nos griffes et nos dents sans pouvoir les entamer.
L’absence des bagages augmentait encore la mauvaise humeur des soldats; presque tous étaient obligés de coucher sur la dure, exposés à toutes les intempéries de l’air, aussi les maladies commençaient-elles à envahir les rangs, malgré la fermeté de son esprit et sa confiance dans sa mission, Okba sentait lui-même sa constance s’ébranler, il était étonné de ne recevoir aucune ouverture des habitants comme il en avait reçu dans toutes les autres villes,il commença à craindre que contrairement à ce qu’il avait remarqué jusqu’alors, il n’existât entre la population et les troupes grecques un accord et une solidarité d’intérêts qui aidés de la forte position de la ville eût rendu tous succès impossibles ; il chercha mais vainement à faire pénétrer des espions dans l’intérieur de la place, ces espions
furent toujours arrêtés par les soldats Grecs qui n’avaient pas encore perdu complètement courage parce qu’ils espéraient toujours recevoir une réponse favorable du Gouverneur de Carthage.

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Le Suq à Bab Djabia, Constantine

Il avait reconnu que les seuls endroits par où la ville pût être accessible; étaient le pont situé dans la partie inférieure delà ville, et l’autre la porte que les historiens arabes appellent Sitraouagi, nous pensons que cette porte est celle qui s’appelle aujourd’hui porte Djébia, ce nom de Sitraouagi nous paraît être en effet la corruption du mot « Xystus trivium », c’est-à-dire passage où aboutissent trois chemins, la tradition parle en effet qu’à ce point aboutissaient trois chemins dont deux couverts servaient au transport de l’eau puisée dans un bassin placé entre la porte et la rivière; ce bassin était alimenté par les eaux de cette rivière, que des travaux de maçonnerie placés à l’entrée assez étroite du ravin,élevaient à une certaine hauteur, il était d’ailleurs soigneusement voûté et couvert de terre ; et les gens du pays seuls en pouvaient connaître l’existence, il est à présumer toute fois qu’à l’époque dont nous parlons le bassin et les chemins couverts étaient dans un assez mauvais état pour quel’usage en fut devenu impossible.
Les historiens arabes que nous avons eu occasion de citer nous apprennent en effet que les assiégeants ayant coupé les canaux dont on retrouve encore aujourd’hui la trace et qui amenaient l’eau à la Citadelle par les hauteurs et d’immenses aqueducs, la garnison et les habitants craignirent de manquer complètement d’eau. Aux premières attaques dirigées sur la porte du Pont, les soldats Grecs s’étaient hâtés de rendre ce lieu déjà bien défendu, complètement inaccessible par la destruction d’une des arcades supérieures du pont, ils avaient ainsi ouvert entre eux et les assiégeants un vide que ces derniers ne pouvaient ni combler, ni franchir. Okba concentra dès lors toutes ses forces et tous ses efforts sur la porte Sitraougi. De leur côté les Grecs n’ayant plus qu’un seul point à défendre tentèrent diverses sorties qui leur réussirent,un grand nombre de Musulmans perdirent la vie dans ces combats partiels.
Okba voyant la démoralisation de ses troupes réunit en conseil général les hommes les plus influents et les chefs des diverses tribus, leur exposa les faits et leur demanda ce qu’ils pensaient qu’on devait faire, tous ceux qui dans la plaine de Khidra avaient été d’avis de marcher sur Carthage se plaignirent amèrement de ce que leur conseil avait été dédaigné, Okba ibn Nafi leur représenta qu’il avait dû suivre les ordres formels du Calife, ils répliquèrent qu’à une aussi grande distance du théâtre de la guerre, Othman n’avait pu apprécier suffisamment les causes qui devaient déterminer la marche de l’armée dans telle ou telle direction, enfin l’anarchie qui une première fois avait failli compromettre les progrès de la conquête paraissait devenir plus menaçante que jamais.
Raffa ben el-Harith se levant au milieu du tumulte s’écria: nous ne devons pas murmurer, nous les serviteurs du Prophète contre le Vicaire qui commande en son nom, nous ne devons point oublier non plus que le Sayyid Okba ibn Nafi a été choisi pour conduire nos armes, nous avons donc bien fait d’obéir, mais ni le Prophète, ni le Calife, ni le chef de l’armée ne peuvent vouloir qu’en persistant dans des choses impossibles nous compromettions le succès de notre mission glorieuse, or regardez, nos yeux ont-ils vu jusqu’à présent une ville pareille, une position aussi formidable et des obstacles aussi grands chaque jour nous démontre l’impossibilité de la victoire, nous ne recevons aucune proposition des habitants qui contrairement à ce que nous avons vu ailleurs semblent d’accord avec les Ministres et les soldats de l’empereur,ce n’est pas à nous que Dieu et le Prophète ont réservé cette conquête difficile, et en nous ordonnant de l’entreprendre ils n’ont voulu qu’éprouver notre courage. Je crois donc que nous ferons bien de quitter ces lieux maudits avant que la maladie et le fer nous aient enlevé nos meilleurs soldats.
Une nouvelle sortie des assiégés vint interrompre ce débat qui avait rempli d’amertume et de douleur le coeur du Sayyid Okba, son intrépidité se révoltait contre la pensée d’une honteuse retraite, il se souvint alors de la recommandation que lui avait fait le Calife de prendre conseil d’Abdallah ibn Jaffar  dans les circonstances périlleuses, ce dernier retenu dans sa tente par la maladie n’avait pu assister au conseil des chefs. Le général se rendit auprès de lui. Après lui avoir fait connaître son inquiétude et s’être plaint avec amertume du peu de constance des chefs qu’il venait de consulter.
O Abdallah, s’écriat-il, échouerons-nous contre ce rocher fatal,et ta sagesse ne nous indiquera-t-elle aucun moyen de réussir? où sont donc tes stratagèmes, tes ruses de guerre qui nous ont été jusqu’à présent aussi utiles que la lame de ton glaive, creuse ta pensée jusqu’au fond; je ne compte plus que sur toi. Noble Émir, répondit le parent du Prophète, si tu me vois malade et sans force c’est que mon esprit s’est épuisé à chercher ce que tu me demande,nous ne pouvons espérer d’entrer dans Constantine par la force, nous n’y pénétrerons qu’avec l’assistance des habitants et peut-être du Gouverneur, auquel sa soumission à nos armes peut faire espérer la conservation de son rang et de son pouvoir,mais il ne nous arrive aucune parole de l’intérieur, et jusqu’à présent nous n’avons vu que les piques et les traits des soldats. Je vais essayer de nouveau de faire parvenir une lettre aux principaux de la ville à qui je ferai dés promesses et en attendant tâche de réprimer l’impatience des chefs si tu ne peux parvenir à relever leur courage.
A peine Abdallah achevait-il ces mots que les soldats introduisirent un prisonnier qui d’après leur récit avait semblé chercher à se faire prendre et dès qu’il s’était trouvé entre leurs mains avait demandé à être conduit devant le chef de l’armée. C’était un officier d’un grade très-inférieur qui avait été gagné par un des principaux de la ville pour entrer en relation avec les assiégeants, cet homme fît connaître au général Musulman la véritable situation des choses, la discorde régnant entre le Gouverneur et la population d’une part et la garnison de l’autre, les premiers désirant capituler et les seconds d’abord résolus de se défendre jus-qu’à la mort aujourd’hui fortement ébranlés en ne recevant aucune réponse du prince de Carthage; l’espion ajouta que si l’on voulait le charger d’une lettre soit pour le Gouverneur, soit pour les principaux habitants pour leur faire connaître les conditions qui devaient être aussi favorables que possibles, il s’acquitterait de ce message et rapporterait lui-même la réponse.

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Les deux chefs Musulmans s’étant consultés à voix basse, Okba laissa à Abd Allah le soin de mener à fin cette négociation et rentra sous sa tente. Abdallah demanda alors au transfuge s’il ne pourrait pas lui fournir les moyens de pénétrer lui-même dans l’intérieur de la ville et d’entrer en relation avec les habitants.Le Grec accepta la proposition et il fut convenu qu’à une heure déterminée de la nuit, Abdallah se trouverait aux abords de la porte Sitraougi et qu’un guide s’y présenterait en prononçant un mot d’ordre pour se faire reconnaître. Le soir même le messager secret feignant des être échappé des mains de ceux qui l’avaient fait prisonnier, rentra dans la ville. Le lendemain de ce jour qui était le trente-et-unième du siège, Abdallah oubliant son état de maladie se disposa à exécuter sa difficile entreprise, sa femme le voyant placer une épée sous son manteau lui demanda en pleurant où il allait à une heure aussi avancée, femme répondit Abd’Allah, je vais avec la protection de Dieu dans les murs de Constantine, sèche tes larmes et surtout garde un silence absolu car personne si ce n’est que le Sayyid Okba ne doit savoir où je vais.
Ayant franchi les dernières lignes du camp il arriva en se glissant avec les plus grandes précautions à quelque distance de la porte Sitraougi; là il s’abrita sous un débris de muraille et attendit avec impatience le guide qu’on lui avait annoncé. La couleur de son manteau dit l’historien arabe se confondait avec celle des objets qui l’entouraient.
Il attendait depuis longtemps; cet homme ordinairement si maître de lui-même sentait l’inquiétude s’emparer de son esprit, il ne se dissimulait pas que si son projet avortait il fallait renoncer à la prise de Constantine, en effet en traversant le camp arabe il avait entendu presque tous les groupes de soldats près desquels il était passé se plaindre avec violence et exprimer quelques idées de révolte, enfin après deux heures d’attente il entendit un léger bruit à la porte Sitraougi, un homme en sortit mystérieusement et sembla chercher autour de lui, Abdallah s’avança près de cet homme qui prononça à voix basse le mot d’ordre convenu avec l’espion, Abdallah lui ayant répondu, son interlocuteur le prit par la main et lui dit: Abdallah ibn Jaffar , suivez-moi.En passant sous la porte, Abdallah ibn Jaffar reconnut que le chef des soldats chargé de la garder était précisément l’officier subalterne qui la veille s’était rendu au camp arabe.

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Abdallah Ibn Jaafar l’un des chefs de la deuxième expédition arabe en Ifrîqiya qui eut lieu en 647, à laquelle prirent part sept compagnons dont le nom commence par Abdallah et connue sous le nom « d’expédition des sept Abdallah».

Le guide d’Abdallah le conduisit dans une maison d’assez belle apparence située presque ‘au milieu de la ville, l’y ayant fait entrer, il se fit connaître à lui. Ce n’était rien moins que le Castellarius ou Intendant des fortifications que l’historien arabe désigne sous le titre de Sakhab el-Khossn. Ce personnage expliqua alors d’une manière plus circonstanciée l’état des choses, il lui dit que la population secrètement d’accord avec le Gouverneur ne demandait pas mieux que de se rendre pourvu que les conditions de la capitulation ne fussent pas trop lourdes, que la crainte qu’il savaient de la garnison grecque les avait seule empêchés d’entrer en relation directe avec le chef de l’armée arabe, qu’il était cependant urgent de prendre un parti définitif, et qu’il allait ménager une entrevue entre Abdallah et le Gouverneur, Abdallah y consentit.
Comme déjà le jour commençait à poindre,l’envoyé arabe soigneusement déguisé en femme fut placé dans une litière fermée et conduit en cet équipage au palais du Gouverneur, là il fut amené en présence de ce dernier qui le reçut avec une grande déférence, ils commencèrent alors à discuter les conditions de la remise de la ville. Abdallah promit au Gouverneur que son pouvoir lui serait conservé, que la possession de Constantine serait rendue héréditaire dans sa famille, il ajouta que la vie et la propriété des habitants seraient préservées de toute atteinte, la condition formelle de la réalisation de ces promesses était la conversion immédiate à la religion musulmane du Prince,de sa famille et des principaux dignitaires.

Histoire Islamique - Page 7 Sidi_Abdallah_et_la_fille_du_roi

Le Gouverneur qui avait été prévenu de l’arrivée d’Abdallah avait fait réunir à l’avance les principaux de la ville, aussitôt qu’il eut arrêté avec Abdallah ibn Jaffar  l’arrangement dont nous venons de parler, il lui fit remettre ses premiers vêtements et le conduisit dans la salle où s’étaient rendus les notables; l’homme que voici, leur dit-il, est Abdallah ibn Jafar , le conseil et l’envoyé du général de l’armée qui nous assiège, il vient nous dire que si la ville se rend, notre vie, nos dignités et nos fortunes nous seront conservées à la condition que les hommes revêtus de dignités et chargés du commandement embrasseront la religion nouvelle qui s’est déjà étendue sur presque tout l’Orient, les particuliers qui voudront rester fidèles à leur culte seront libres de le faire. Si la ville ne se rend pas nous serons dépouillés et massacrés, dites ce que vous voulez faire, ils répondirent d’une voix unanime qu’ils acceptaient les propositions de l’envoyé d’Okba ibn Nafi, et qu’il fallait aviser au moyen d’obtenir le concours de la garnison ou bien de l’emporter sur sa résistance.
Au même instant on vint annoncer au Gouverneur que les principaux officiers Grecs demandaient à lui parler, il ordonna qu’on les fit entrer dans la salle du conseil; ces officiers furent extrêmement surpris en voyant un chef arabe assis à la droite du Gouverneur, ils venaient dire à ce dernier que leurs forces étaient épuisées, que s’il voulait que la défense de la ville fut encore possible ils le conjuraient au nom de l’Empereur leur maître commun, d’engager ou de forcer les habitants à se joindre à eux, le Batrik leur répondit, tout ce qu’il a été possible de faire pour conserver cette ville à notre auguste Empereur je l’ai fait, mais voici les grands de la population qui sont décidés pour mettre fin aux périls du siège, à se mettre entre les mains de l’armée arabe, celui que vous voyez assis près de moi et que votre surveillance n’a pas su empêcher de pénétrer jusqu’ici, est le principal lieutenant du chef de cette armée, il a fait des propositions qui ont été acceptées, et moi je vous dis vos rangs sont décimés,vos approvisionnements de vivres sont épuisés, etc’est à peine si nos réservoirs contiennent assez d’eau pour nous désaltérer pendant 8 jours,voyez et réfléchissez, si vous persistez à vous défendre s’en est fait de vous tous, si vous consentez à vous rendre, vous serez sauvés comme nous. Les officiers furent saisis d’un profond étonnement,après un instant de réflexion quelques-uns d’entre eux déclarèrent au Gouverneur qu’ils se soumettaient avec lui, les autres criant à la trahison jurèrent de se défendre jusqu’au dernier soupir. Ils furent immédiatement arrêtés et mis en lieu de sûreté.
Le Gouverneur, les principaux, habitants de la ville et les chefs qui restaient à la tête de la garnison étant ainsi d’accord, il fut convenu qu’Abdallah sortirait le soir même de la ville, qu’il retournerait au camp, et que le lendemain il se représenterait à la porte avec une troupe nombreuse qui prendrait possession de la place. Cependant Okba ibn Nafi était resté plongé dans une inquiétude mortelle, tourmenté par les plaintes des soldats et des chefs qui demandaient à lever le siège, il voulut avant de prendre une résolution définitive consulter une dernière fois Abdallah ibn Jaffar , il se rendit en conséquence dans la tente de ce dernier qu’il croyait encore malade, il n’y trouva que sa jeune femme qui toute éplorée et ayant pris à peine le temps de se voiler se précipita au-devant d’Okba ibn Nafi, elle lui raconta que son mari était parti la veille pour se rendre dans les murs de Constantine et qu’il n’était point encore rentré, Okba ibn Nafi sentit s’accroître son anxiété, il allait se retirer lorsqu’Abdallah lui-même entra dans la tente, son front était radieux, il se hâta d’informer Okba ibn Nafi de ce qui s’était passé, le général soulagé d’un grand poids, retourne chez lui suivi d’Abdallah et ayant à la hâte convoqué les principaux de l’armée il leur fit part: de ces heureuses nouvelles, qui promptement répandues dans tous les rangs ranima l’esprit des soldats.

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» Cirta (Constantine) devait porter encore le nom de Kalâat Ifrikya, citadelle de la «province» qui s’étendait de l’Egypte jusqu’au méridien de Bougie… suivant la division faîte par les Arabes dans le Maghreb durant la longue conquête musulmane , eu égard à son site défensif sur un rocher et ses fortifications. »  tiré de « La mosquée de Sidi El Kettani: Un bijou du patrimoine de Constantine (page n°82,) Par Zemmouchi Med-Rida Correspondant à Constantine

Le lendemain à la pointe du jour un millier de cavaliers arabes sous la conduite d’Abdallah ibn Jaffar , se présenta à la porte Sitraougi, les soldats qui la gardaient par ordre des chefs que nous avons vus se rallier au Gouverneur n’opposèrent aucune résistance.
Abdallah suivi de ses soldats arriva bientôt sur la place qui entourait le palais du Gouverneur,elle était remplie d’une foule nombreuse, le Batrik se trouvait avec toute sa cour sur la plateforme d’une des quatre tourelles qui flanquaient son palais, à la vue d’Abdallah il s’écria:
« Sachez, ô habitants de Constantine, que les armes des Arabes l’ont emporté, le vainqueur respectera votre vie et vos propriétés, ceux d’entre vous qui embrasseront l’Islam seront comblés de dignités, ceux qui voudront conserver leur foi ne seront point inquiétés, il n’y a de Dieu que Dieu, et Muhammad  est son Prophète. »
Un grand nombre de voix répondirent par des acclamations, quelques instants après Okba ibn Nafi suivi du reste de l’armée entra au bruit des tambours et des trompettes ; et la ville fut ainsi complètement occupée.
C’est ainsi que Constantine tomba comme tant d’autres villes sous la domination de l’Islam. Okba ibn Nafi continua sa course et se dirigea vers Carthage,il avait laissé à Constantine une garnison arabe suffisante et le Cadi Daffar ibn Hassan al-Sulami pour l’enseignement de la religion du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui).
Les conditions promises par Abdallah ibn Jaffar furent d’abord complètement respectées, (//) mais la plupart d’entre ‘eux  (les chrétiens) se réfugièrent en Corse, en Sicile, à Malte et en Espagne.
Quarante ans après la conquête il ne restait (pratiquement) plus un seul chrétien dans cette partie de l’Afrique (..).
FIN.
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notes
(1)  A l’époque de l’invasion arabe de 644, il y avait en Afrique du nord  le Judaïsme mêlé au Paganisme de Syrie (phénicie), l’idolâtrie des Grecs, la religion mage zoroastrienne dont l’auteur arabe du Qirtas (ibn Abi Zar) et Ibn  Galeb font mention vers l’année 804 de J.-C. et 189 de l’hégire. Le Christianisme avec toutes ses sectes, présent en afrique jusqu’au moins les Almohades, des chrétiens de souche vandales de Shershall, aurai fui du temps des Aghlabides vers le nord de l’Espagne.
(2) Cette montagne est celle qu’on appelle aujourd’hui Om-Settas par corruption de l’ancien nom, cette montagne est sur la route de Annaba et s’élève sur un des côtés de la vallée du Boumerzoug.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:12

Le califat par al-Maqrizi (1364-1442) tiré de l’Histoire de l’Egypte »

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Les trois portes du Masjid an-Nabawi à Medine

Le califat par al-Maqrizi tiré de l' »Histoire de l’Egypte ».
PRÉFACE d’al-Maqrizi (1364-1442)
Au nom du Dieu clément et miséricordieux.
Je n’ai pas d’autre assistance que celle d’Allah et je me remets entre ses mains !
Dis : Allah possède la toute puissance ; c’est par sa volonté que l’autorité vient aux hommes et c’est sa volonté qui la leur enlève.
Il glorifie ou abaisse celui qu’il lui plaît d’élever ou d’abaisser; il change le bonheur en larmes et sa toute puissance s’étend sur toutes choses.
Il fait succéder la nuit au jour et le jour à la nuit ; il fait sortir la vie de la mort, et la mort de la vie, il donne à qui il veut, sans compter, son pain quotidien.
Louange à Allah qui est un dieu sage, un dieu puissant, un roi omnipotent et victorieux, qui donne à celui qui est faible et méprisé, qui humilie la vanité du puissant et du riche, qui élève l’homme humble et obscur, qui humilie l’homme puissant et noble, qui glorifie celui qui est méprisé et honni, qui dérobe le fugitif à la vue des hommes qui le poursuivent, qui humilie ceux qui sont armés de lois inexorables ou qui possèdent de nombreux soldats, ceux qui font flotter au-dessus de leur tête les étendards et les drapeaux[12] et ceux qui commandent aux armées et aux troupes.

Histoire Islamique - Page 7 Medine-mosque-rassoul
Reproduction de la maison du prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) à Medine.

Il donne sa puissance à celui qui n’est rien, dont on ne connaît ni les pères ni les ancêtres, mais qui se conforme dans sa conduite aux désirs de son Maître et qui est utile à son prochain, à celui que les gens haïssent et pour qui personne n’a de considération, à celui qui ne peut faire rien qui soit utile à lui-même et encore bien moins à un autre que lui, qui est incapable d’écarter le mal et les calamités qui fondent sur lui par suite de sa faiblesse et de l’obscurité dans laquelle il vit.
Il enlève l’empire à celui que les plus méchants redoutent au milieu de leurs ruses, à celui devant qui s’humilie l’insolence des guerriers malgré leur dureté et leur cruauté, aux pieds duquel se prosternent les plus braves soldats.

Histoire Islamique - Page 7 Le-lieu-de-naissance-du-prophc3a8te
Le lieu de naissance du prophète Muhammad 

Louange à Dieu pour ce qu’il refuse et pour ce qu’il donne, pour les épreuves qu’il envoie à l’homme, pour les souffrances, les malheurs et la médiocrité dans lesquels il le fait vivre, pour les bienfaits et les dons dont il gratine ceux qui louent sa Gloire.
C’est dans sa main qu’est la puissance sur toute chose et c’est vers lui que nous retournerons.
Il n’y a pas d’autre divinité qu’Allah, l’Unique, le Seul, l’Isolé, l’Éternel, qui n’a pas été enfanté et qui n’a pas engendré, il n’a pas d’égal. Allah est grand.

Histoire Islamique - Page 7 Hadhrat-ameer-hamza-ru-jannatul-mu_alla-in-mecca
La tombe de Hamza radi Allah anhu à Janat al-Mualla à la Mecque

Les hommes ne saisissent de sa science que ce qu’il a bien voulu leur en dévoiler ; son trône s’étend sur la terre et sur les cieux ; l’intelligence ne peut aller jusqu’à concevoir sa grandeur, et c’est lui qui a instruit les prophètes et les envoyés.
Qu’Allah prie sur notre prophète Mohammed par la main de qui il a fait disparaître du monde les Khosroès qui associaient à Dieu d’autres divinités, qui a renversé par sa loi l’empire des Césars de Rome, qui a anéanti les religions dans lesquelles les hommes adoraient des idoles et des statues, qui a détruit les temples du feu, qui a réuni autour de lui les princes des Arabes qui, avant cette époque, étaient dispersés dans leur presqu’île.
Quand Allah (louanges lui en soient rendues!) m’eut permis d’achever le « Livre des Colliers des perles des écrins sur l’histoire de la ville de Fostat » et le livre intitulé les « Enseignements réservés aux orthodoxes sur l’histoire des khalifes (fatimides) », tous les deux traitant des souverains d’Egypte, des émirs et des khalifes, des événements qui se sont passés sous leurs règnes depuis les temps de la conquête jusqu’à l’époque de la chute de la dynastie fatimide, je me suis plu à continuer ce récit par l’histoire des souverains d’Egypte qui ont régné après eux, tant des souverains Kurdes ou ayyoubides, que des Sultans Mamlouks, Turcs et Circassiens, dans un livre dans lequel se trouve racontée leur histoire, où l’on expose leurs institutions ainsi que la plupart des événements qui se sont passés à leur époque, sans distinguer entre les biographies et les obituaires.[13]
Je me suis tenu à un juste milieu entre une narration trop développée et un récit trop succinct, et j’ai intitulé cet ouvrage « Le livre de l’introduction à la connaissance des dynasties royales » (Kitab as-soloûk-li-ma’rifat-douval-al-moloûk).

Histoire Islamique - Page 7 East-hem_610ad
L’empire Romain Byzantin d’Orient et l’empire Sassanide en 610

INTRODUCTION HISTORIQUE
I TABLEAU DU MONDE AVANT L’ÉTABLISSEMENT DE L’ISLAM.
Il faut savoir qu’avant la venue de notre Prophète Mohammad (qu’Allah prie sur lui et lui accorde le salut !), tous les habitants de la terre, tant dans les pays de l’ouest que dans l’est, étaient répartis en sept grandes nations:[14]
Les Sin (Chinois) au sud-est (djanoûb-mashrek) de la terre.
Les Hindous au sud franc (wasit djanoûb).
Les Nègres (Soudan) au sud-ouest (djanoûb-maghreb).
Les Berbères au nord-ouest (shamal-maghreh).
Les Roumis au nord franc (wasit-shamal).
Les Turks au nord-est (shamal-mashrek).
Les Persans au milieu de ces six nations qui les entouraient de toutes parts.
Dans les temps anciens, avant l’apparition de la loi musulmane, ces différents peuples ne formaient qu’une seule nation que l’on appelait de deux noms, les Samanéens et les Chaldéens ; ils se séparèrent ensuite en cinq groupes religieux : les Sabiens, les Mages, les Polythéistes, les Juifs et les Chrétiens.
Les Sabiens[15] adoraient les étoiles ; ils pensaient que tout ce qui se trouve dans ce monde inférieur, que les créatures traversent dans la vie actuelle, a été produit par les étoiles.
Ils croyaient également que c’était du soleil qu’émanait tout ce qui se produit dans le monde.
Cette religion est la plus ancienne de toutes, c’était celle des habitants de Babylone (Babil) qui étaient Chaldéens; Allah leur envoya comme prophètes Nouh et Ibrahim (que les prières d’Allah soient sur eux deux!).

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Le château Saint-Gilles ,  située à Tripoli, au Liban, fut reconstruite en 1103 par le comte Raymond IV de Toulouse sur un site fortifié par les Arabes du califat Rashidun notamment par le général Sufyan ibn Moujib al-Azadi en 644.  En effet, lorsqu’Omar ibn al-Khattâb envahit la Syrie en 641, la ville, alors byzantine, oppose une âpre résistance. Elle n’est prise qu’en 644 après la fuite par la mer des habitants qui échappent à la surveillance des Musulmans malgré la construction à l’écart de la ville d’un petit fort destiné à les observer.

Les Sabiens faisaient des idoles de pierres précieuses et de métaux auxquelles ils donnaient le nom des étoiles.
Ils adoraient ces idoles, leur adressaient leurs prières, leur faisaient des sacrifices pour se les concilier, croyant qu’ils en tiraient un bénéfice et qu’elles éloignaient le mal d’eux.
Quelques restes de ces Sabiens vivent aujourd’hui dans le Sawad de l’’Irak, à Harrân et à ar-Rohâ (Édesse).
Ils ont embrassé l’Islam et sont connus sous les noms de Nabatéens et de Djarnaniens ; ils n’ont plus aujourd’hui d’autonomie depuis que les Persans les ont vaincus.
C’est sous le règne de al-Mamun (fils d’Haroun al-Rashid l’Abbasside), qu’ils abandonnèrent leur nom de Chaldéens pour prendre celui de Sabiens.

Histoire Islamique - Page 7 Prophet_mohammed_houses_in_madina
Reproduction de la maison du prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui)

Les Mages disaient qu’il y avait deux dieux, le premier, auteur du bien[16] était la Lumière et l’autre, auteur du mal, était les Ténèbres.[17]
On les appelait également les Dualistes.
Ils construisirent pour ces dieux des pyrées dans lesquels le feu brûlait continuellement.
C’était à ces feux qu’ils adressaient leurs prières et qu’ils offraient leurs sacrifices, et ils croyaient que ces dieux étaient la source du bien et du mal.
Cette religion était celle des Khosroès, rois de Perse dans l’Irak.
L’Envoyé d’Allah (qu’Allah prie sur lui et lui donne le salut!) naquit sous le règne de Kesrâ Anoushirvân.
Les Arabes anéantirent l’empire des Khosroès pendant le khalifat du Commandeur des Croyants, ‘Omar ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui!), ils leur prirent al-Madaïn, Djaloula ainsi que d’autres villes.
Le dernier de leurs souverains, Yezdedjerd fut tué sous le khalifat du Commandeur des Croyants ‘Othman ibn ‘Affân (qu’Allah soit satisfait de lui !)
Aucun Khosroès ne régna après lui; les Persans furent dispersés et leur royaume est resté anéanti jusqu’à aujourd’hui.
J’ai parlé déjà des rois de Perse dans mon livre des « Colliers des perles des écrins » ; j’y renvoie pour plus de détails.

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La Chambre de Halimah (رضي الله عنها) où Rassoul Allah (صلى الله عليه وسلم) a passé son enfance

Les Polythéistes ou Associateurs, tout comme les Sabéens et les Mages, adorent des idoles et des feux au lieu d’adorer Allah.
Les Arabes, auxquels Allah envoya notre prophète Mohammad (qu’Allah prie sur lui et lui donne le salut !) les appelèrent les Polythéistes (al-moushrakin) et ce nom leur resta.
Ils adoraient des idoles, des statues et des représentations de divinités au lieu d’adorer le vrai Dieu.
Ils se prosternaient devant elles, leur adressaient leurs prières et leur offraient des sacrifices.
Ces idoles étaient faites de pierres, de bois et d’autres substances. Ils étaient persuadés que c’était d’elles que leur venait tout profit et qu’elles détournaient le mal qui aurait pu les atteindre.
Les Polythéistes (ou Associateurs) croyaient que c’est le Dieu très haut qui les a créés, qui les fait exister et ensuite les fait mourir et qui leur donne leur pain de chaque jour.
Ils étaient persuadés que leur adoration des idoles était pour eux le moyen de se rapprocher de lui; quand ils se trouvaient en péril sur mer par suite de la violence du vent et de la force des vagues et qu’ils étaient en danger de mort, ils élevaient des idoles qu’ils adoraient et suppliaient Dieu de les sauver.
Allah (louanges lui en soient rendues !) anéantit cette hérésie au milieu des Arabes par la main de notre Prophète Mohammad (qu’Allah prie sur lui et lui donne le salut !)[18] et ils entrèrent successivement dans la loi de l’Islam.

Histoire Islamique - Page 7 The-final-expulsion-of-non-muslims
l’Expulsion finale des non-musulmans d’Arabie sous Omar ibn al-Khatab radi Allah anhu en 642

Ils ne voulurent pas reconnaître le vrai Dieu jusqu’au moment où l’Islam triompha de toutes les autres religions et où les Arabes eurent conquis l’Orient et l’Occident de la terre, tous les pays que foulèrent le pied de leurs coursiers et tous les rivages auxquels abordèrent leurs navires.
Nous avons suffisamment parlé dans notre livre des « Colliers de Perles des écrins sur l’histoire de la ville de Fostat », des tribus arabes et de leurs subdivisions.
Les Juifs sont les sectateurs de Moussa, fils d’Amrân (que les prières d’Allah soient sur lui!). Leur livre sacré s’appelle la Thora ; ils sont tous fils d’Ibrahim, l’ami d’Allah. Ils sont aussi connus sous le nom de Bènou Isrâil, (Israélites); Israil étant Yakoub, fils d’Ishak, fils d’Ibrahim (que les prières d’Allah soient sur eux!).
Ils formaient douze tribus et ils possédèrent la Syrie tout entière, moins une petite portion jusqu’au moment où leur empire fut détruit par Bokht-en-Nasr, puis par Titus (Titis).
Quand Allah eut révélé l’Islam, ils perdirent leur puissance et leur empire ; ils furent dispersés dans les diverses contrées de la terre et ils passèrent sous la domination des Chrétiens. Nous avons de même mentionné tous leurs rois dans notre livre des « Colliers des perles des écrins ».
Les Chrétiens suivent la loi du Messie, fils de Dieu, ‘Isa, fils de Mariam (que les prières d’Allah soient sur lui!)
Leur livre saint se nomme l’Évangile (al-Indjil). Allah envoya le Messie aux fils d’Israël qui, sauf quelques-uns, le traitèrent d’imposteur.
Sa religion se répandit après qu’il fut monté au ciel.

Histoire Islamique - Page 7 Zenobie
La forteresse Zénobia-Halabiyé (en arabe : qala’a al-ḥalābiyā, قلعة الحلابيا) en Syrie  ce fut la reine arabe  Zénobie  qui la fonde , vers 266 ap. J.-C., alors reine de Palmyre, et qui lui donna son nom Zenobie,  afin de contrôler cette passe, face aux Perses Sassanides de Shapur Ier, toujours menaçants vis-à-vis de l’Empire romain, dont Palmyre était l’un des garants.

Les Romains, les Coptes, les Abyssins et un certain nombre d’Arabes embrassèrent cette religion et ils la conservèrent jusqu’au moment où Allah révéla l’Islam.
Les Musulmans, tant compagnons du Prophète que ceux qui vinrent ensuite (qu’Allah soit satisfait d’eux tous!), combattirent contre Heraclius, le dernier de leurs rois et contre ses vassaux; ils lui enlevèrent la Syrie, l’Egypte et ils les forcèrent à se réfugier dans les îles de la mer.
Les Musulmans livrèrent ensuite la bataille de Djellaka et conquirent de même sur les Chrétiens, l’Afrique (Ifriiya), l’Espagne (Andalous) et tous les pays du Maghreb ; ils portèrent la guerre et le massacre jusque dans le pays des Roum et ils détruisirent leur empire auquel succéda celui des Francs.
Nous avons déjà raconté dans notre livre des « Colliers des perles des écrins » et dans le livre intitulé « Exhortations et explications sur la topographie et les monuments anciens[19] », toutes les guerres qui eurent lieu entre les Roumis, les Francs et les Musulmans.
A notre époque, ces rois des Francs, leurs sujets, ainsi que la plupart des rois d’Abyssinie et de leurs peuples, suivent toujours la religion chrétienne.

Histoire Islamique - Page 7 Badr-battle
La bataille de Badr

Allah a effacé ces religions de la face de la terre quand il a envoyé notre Prophète Mohammad (qu’Allah prie sur lui et lui donne le salut!). A cette époque, le monde était divisé en cinq empires : le royaume de Perse ; le souverain de ce pays se nommait Khosroès ; le royaume de Roum dont le souverain était appelé Kaisar ; ce royaume fut en guerre continuelle avec le royaume de Perse, les souverains de ces deux pays ont élevé de nombreux monuments; le royaume des Turks, dont les souverains firent la guerre aux Persans, mais les chroniques des Khalifes ne nous apprennent pas qu’ils aient triomphé d’eux;[20] le royaume de l’Inde, les souverains de ce pays se bornèrent à garder ce qui leur appartenait et le royaume de Chine.[21]
Quant aux fils de Cham, Abyssins, Zendjs et Berbères, ils n’avaient point de royaume qui put compter.

Histoire Islamique - Page 7 Rashidun-califat-c3a9tapes
Les étapes du Califat Rashidun jusqu’à Uthman ibn Affan radi ALLAH anhu

I LE KHALIFAT.
Sache qu’Allah donna sa mission à notre Prophète Mohammad (qu’Allah prie sur lui et lui donne le salut !) à l’âge de quarante ans.
Il prêcha les Koraïchites à la Mecque durant treize années et il s’enfuit ensuite de la Mecque à Médine où il demeura pendant dix ans.
Allah le rappela à lui à l’âge de soixante-trois ans.
Nous avons déjà raconté sa vie en détail au commencement de notre livre « Le Collier des perles des écrins, sur l’histoire de la ville de Fostat » (Kitab ‘akd-djavâhir-el-isfat fi akhbar medinet-el-Fostat).
Après sa mort, les khalifes orthodoxes régnèrent durant trente ans sur l’islam et sur les Musulmans.

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Place de la bataille de Muta La bataille de Mu’tah (arabe : غزوة مؤتة) a lieu en septembre 629 près du village de Mu’ta à l’est du Jourdain et d’al-Karak, entre une troupe de combattants musulmans dépêchée par le prophète Muhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui) et une armée de l’empire byzantin.

Ces khalifes sont au nombre de cinq:
Abou-Bakr-as-Siddik (qu’Allah soit satisfait de lui!); son nom était ‘Abd-Allah ibn ‘Othman-Abou-Kahâfa. Il fut khalife durant deux ans et trois mois, moins cinq nuits (632-634).
Omar ibn al-Khattab (qu’Allah soit satisfait de lui!) ibn Nafil al-‘Adouvi; il régna durant dix ans, six mois et quatre jours (634).
Othman ibn ‘Affân ibn Abou al-‘As ibn Oumayya ibn ‘Abd-Chams ibn ‘Abd-Manâf ; il régna durant douze ans moins douze jours.
On dit aussi que la durée de son règne fut de onze ans, onze mois et quatorze jours, ou encore, suivant d’autres personnes, dix-huit jours (644).
‘Ali ibn Abou-Thâlib ibn ‘Abd-al-Motallib ibn Hicham ; il fut khalife durant quatre années, neuf mois et six jours, ou trois jours ou encore, suivant d’autres personnes, quatorze jours (656).
al-Hasan ibn Ali ibn Abou Thâlib, il régna cinq mois et demi environ ; on dit également six mois (661).

Histoire Islamique - Page 7 Arabic_ascendency_1884-omeyyade-al-walid-1-ier-omeyyade-umayy
« L’ascendance arabe » carte de 1884 Ancienne carte (1884) du califat Omeyyade et du plan de Dimashq ( Damas) sous le 6eme calife omeyyade Al-Walid Ier né le 668 – mort le 715 (le monde chrétien est en jaune et le monde païen en vert )

C’est avec al-Hasan que se termina la dynastie des khalifes orthodoxes (qu’Allah soit satisfait d’eux tous !). Le Khalifat devint ensuite une royauté de violence et de tyrannie et le pouvoir passa aux Omeyyades.[22]
Le premier d’entre eux qui exerça la souveraineté fut :
Mo’awiyya ibn Abou-Sofian (661); il s’appelait Sakhr ibn Harb ibn Omayya ibn ‘Abd-Chams ibn ‘Abd-Manâf; il régna durant dix-neuf ans, trois mois ou, suivant d’autres, trois mois moins un jour.
Après lui, son fils (680)
Yazid monta sur le trône et fut khalife durant trois ans et six mois.
On a dit aussi huit mois et on donne encore d’autres durées à son règne. Après lui régna (683)
Mo’awiyya, fils de Yazid, fils de Mo’awiyya, durant trois mois ou suivant d’autres, pendant quarante jours. Après Yazid, ‘Abd-Allah ibn al-Zobaïr ibn al-‘Avvam ibn Khawilad ibn Asad ibn ‘Abd-al-Ghari ibn Kasi régna en même temps que Mo’awiyya dans le Hedjaz. Marwân le trahit en Syrie.

Histoire Islamique - Page 7 Pantelleria-sulla-costa-en-700-lc3aele-a-c3a9tc3a9-conquise-par-les-arabes-qui-la-nommc3a8rent-d8a8d986d8aa-d8a7d984d8b1d98ad8a7d8ad-bint-al-riyah-la-fille-des-vents
Pantelleria sulla Costa, Italie.  En 700 l’île a été conquise par les Arabes omeyyade depuis l’ifriiqya , qui la nommèrent بنت الرياح Bint al-Riyah ‘la fille des vents », qui représente les vents forts qui se posent au large de la côte nord de l’Afrique. Véritable poste frontière avancé du califat Omeyyade

La durée du règne d’Ibn al-Zobaïr jusqu’au moment où il fut tué à la Mecque, fut de neuf ans.
Après Moaviyya-ibn-Yazid, régna en Syrie (684)
Marvân ibn al-Hakim-ibn Abou’l As ibn Omayya ibn ‘Abd-Chams ibn ‘Abd-Manâf, durant dix mois. Après lui régna son fils
‘Abd-al-Malik (685) qui envoya al-Hadjdjâdj ibn Youssouf al-Thakafï faire la guerre à ‘Abd-Allah ibn Zobaïr ; ce dernier fut tué après la mort de son concurrent. ‘Abd-al-Malik régna pendant treize ans, quatre mois moins sept nuits. Après lui régna son fils (705)
al-Valid, durant neuf ans et sept mois; il eut pour successeur son frère, (715)
Soleïman ibn ‘Abd-al-Malik, qui régna pendant deux ans, huit mois et cinq jours ; on dit aussi moins cinq jours. Après ce prince régna (717)
Omar ibn ‘Abd al ‘Aziz ibn Marvân ibn al-Hakim durant deux ans et cinq mois, après lui (720)
Yazid ibn ‘Abd-al-Malik durant quatre ans, un mois et quelques jours.
Ce khalife eut pour successeur sou frère (724) Hicham ibn ‘Abd-al-Malik, qui régna dix-neuf ans, neuf mois et vingt et un jours, ou suivant une autre estimation, huit mois et demi.
Ce khalife se fit faire des vêtements brodés à sa taille ; il en fit tellement faire, qu’il fallut sept cents chameaux pour transporter ceux qu’il choisit.
Cette charge était composée des habits dont il se revêtait, mais combien y en avait-il qu’il ne portait pas !
Après lui régna (743) al-Walid ibn Yazid ibn ‘Abd-al-Malik qui est connu sous le nom de Yazid-al-Nakis ; il régna durant un an et trois mois ou suivant d’autres auteurs, pendant deux mois et vingt-deux jours. Après lui son fils (744)
Yazid fut investi du Khalifat ; la situation de l’empire périclita sous son règne et il ne resta sur le trône que cinq mois et quelques jours. Son frère (744)
Ibrahim ibn al-Valid lui succéda et régna quatre mois ou, comme disent quelques personnes, soixante-dix jours ; il n’eut jamais aucune autorité. Après Ibrahim,
Marvân ibn Mohammad ibn Marvân ibn al-Hakim monta sur le trône (744-750). On le nommait Marvân le frisé, ou Marvân l’ânier. C’est sous le règne de ce prince que commença à poindre la dynastie des Abbassides. Ils lui firent la guerre et le tuèrent en Egypte. Il avait régné depuis son avènement pendant cinq ans, six mois et seize jours.

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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:12

La dynastie Omeyyade finit avec l’assassinat du khalife Marvân ibn Mohammad.

La dynastie du fils d’Abbas ibn ‘Abd-al-Motallib ibn Hicham ibn ‘Abd-Manâf le remplaça durant une période de cinq cent vingt-trois ans, dix mois et quelques jours.
C’est à partir des Abbassides que la division s’introduisit dans l’Islam; ce fut sous leur règne que le nom d’Arabe disparut de la cour de Bagdad, que les Turks leur prodiguèrent les humiliations, et que les Deïlémites[23] arrivèrent au pouvoir.

Histoire Islamique - Page 7 As-saffah-le-premier-abbasside-rec3a7ois-les-allc3a9gences-e1424131478337
As Saffah le premier Abbasside reçois les allégeances dans la mosquée construite par les Omeyyades (ses prédécesseurs a Kufa en Iraq, illustration persane du 14e siècle

Les Turks acquirent ensuite un pouvoir immense et ils se partagèrent les royaumes de la terre.
Le premier khalife de cette dynastie (Abbasside) fut as-Saffah, qui se nommait ‘Abd-Allah ibn Mohammad ibn ‘Ali ibn ‘Abd-Allah ibn ‘Abbâs; il régna durant quatre ans, huit mois et un jour (750-754).
Ce prince aimait à répandre le sang; il fit périr des milliers de personnes et ses lieutenants imitèrent sa cruauté, en Orient comme en Occident.
C’était en même temps un homme généreux qui répandait sans compter l’argent autour de lui et ses lieutenants l’imitèrent encore en cela.

Histoire Islamique - Page 7 Allegiance-mosquc3a9e-ou-aqaba-qui-est-lendroit-oc3b9-le-prophc3a8te-a-rencontrc3a9-dieu-le-bc3a9nisse-et-ansar-fbayaoh-sur-lislam-et-la-victoire-par-al-mansur-labbasside-en-arabie-144
La mosquée de l’ Allégeance Aqaba en Arabie, là ou eu lieu les deux serments d’allégeance d’Al-Aqabah entre le prophète Muhammad (paix et bénédiction sur lui) et les Sahaba (ra), lorsque les Abbassides ont pris le pouvoir le deuxième calife Abu Jafar al Mansur construisit cette mosquée en l’an 144 de l’hegire (761 jc), Aqqaba, Arabie Saoudite
Son frère (754) Abou Djafar al-Mansour, qui se nommait également ‘Abd-Allah ibn ‘Ali, régna après lui durant vingt et un ans et onze mois.

Ce fut lui le premier qui détermina la rupture entre les Abbassides et les ‘Alides; auparavant, ils ne formaient qu’une seule famille.
Il fut de même le premier khalife qui admit dans son intimité les astrologues, qui régla ses actions sur les présages des étoiles, qui fit traduire en arabe des livres rédigés dans des langues étrangères, qui fit de ses affranchis et de ses serviteurs des gouverneurs de provinces et qui leur donna le pas sur les Arabes.
Les khalifes qui lui succédèrent agirent de même, de telle façon que les règles de gouvernement des Arabes disparurent, que les lois et les usages qu’ils avaient mis en vigueur furent abandonnés et qu’ils perdirent le rang qu’ils occupaient auparavant dans l’empire.
Ce prince avait étudié les sciences, aussi, sous son règne, les gens se livrèrent-ils ardemment à l’étude et la science se répandit.

Histoire Islamique - Page 7 Shibam-l
La Grande mosquée de Shibam au Yémén situé au cœur de la vieille ville entourée par de hautes maisons en briques de boue, a été construit en 753 au début de l’ére Abbasside. Une grande partie de la mosquée reconstruit au XIVe siècle. La présence de briques cuites rouges, typiques de la construction abbasside du 9e siècle, souligne les efforts de reconstruction dès le règne du calife Abbasside Harun al-Rashid; c’est le seul site de Shibam où dees briques cuites furent retrouvés. source :archnet.org

Après lui régna son fils (775) al-Mahdi-Abou ‘Abd-Allah-Mohammad, durant dix ans et un mois et demi.
Ce fut un prince bon et libéral ; le peuple imita sa conduite et vécut dans l’aisance.
Il s’appliqua à anéantir les hérétiques dès leur apparition et il fit disperser les livres traitant de leurs croyances.
Ce fut lui le premier khalife qui ordonna de composer des livres de polémique pour réfuter les Zendiks[24] et les hérétiques.
Il construisit une mosquée à la Mecque, une à Médine et une à Jérusalem.

Histoire Islamique - Page 7 040amolenuvolette-it1237-les-cavaliers-avant-le-dc3a9filc3a9-les-sc3a9ances-dal-harc3aerc3ae-bagdad-irak-peint-par-al-wc3a2siti-peint-par-al-wc3a2siti
Procession de la cavalerie Abbasside lors de la fin du Ramadan peint par Yahya ibn Mahmud al-Wâsitî’ qui est un peintre et un calligraphe arabe du 13e siècle, actif à Bagdad. Il a notamment illustré un manuscrit des Maqamat de al-Hariri en 1237 tiré du kitab al maqamat d’Abu Muhammad al-Qasim ibn Ali al-Hariri, dit aussi al-Hariri de Basra, né en 1054 et décédé en 1122 à Bassora, en Irak, était un savant et écrivain arabe

Il eut pour successeur son fils (784) al-Hadi billah Abou Abd-Allah-Moussa qui resta sur le trône pendant un an et trois mois ; ce fut un prince indécis.
C’est lui le premier qui fit marcher devant lui des hommes armés d’épées tranchantes, de lourdes masses d’armes et de nombreux arcs.
Les gouverneurs des provinces l’imitèrent, aussi l’on fabriqua sous son règne une immense quantité d’armes.

Histoire Islamique - Page 7 Rda13151-tus-iran-tombe-harun-al-rashid
Le mausolée ou ce trouve la tombe du calife Abbasside Haroun al-Rashid a Tus au Khirassan ( Iran)

Après lui, son frère (786) Haroun ibn Mohammad er-Rashid régna durant vingt-trois ans, deux mois et dix-huit jours, ou, suivant d’autres autorités, un mois et seize jours. Il faisait le pèlerinage avec la plus grande assiduité et il fit constamment la guerre ; il s’appliqua aussi à faire exécuter des travaux, des puits, des citernes, des fortins, sur le chemin qui conduit à la Mecque, ainsi que dans cette ville, à Mina et sur le mont ‘Arafa.
Ses bienfaits et sa justice s’étendirent à tous ses sujets.
Il bâtit les villes frontières de l’empire, ainsi que les capitales (les villes des villes) et il y fit des fortifications considérables, telles Tarsous, Adana, Masisa, Marasch et autres.
Le peuple régla sa conduite sur celle de ce prince ; ce fut lui le premier khalife qui joua à la paume à cheval (litt. avec dessavalidja) dans l’hippodrome,[25] et qui tira avec des armes à feu sur des cibles.[26]
Ce fut aussi lui le premier qui joua à la balle et aux échecs;[27] il fréquenta les gens qui étaient habiles dans ces jeux et leur donna des pensions.
Tout le peuple l’imita et son règne fut comme une suite ininterrompue de réjouissances nuptiales.

Histoire Islamique - Page 7 Bagdad1
La Baghdad d’Abu Jafar al-Mansur al-Abbasi

Il eut pour successeur son fils (809) Amin-Mohammad, qui occupa le trône pendant quatre ans, huit mois et cinq jours.
Ce prince favorisa les eunuques, leur donna les grands postes de l’empire et eut pour eux un attachement extraordinaire. Sa mère lui choisissait pour ses plaisirs de jeunes esclaves ; et le peuple imita sa conduite. Après lui régna son frère (813) al-Mamoun ‘Abd-Allah ibn Haroun, durant vingt-deux ans, depuis le jour où il eut été désigné pour le khalifat, et pendant vingt ans, cinq mois et trois jours, ou, suivant d’autres, vingt-cinq; jours, depuis la mort de son frère. Ce fut le premier khalife qui étudia l’astronomie et qui régla sa conduite sur les présages des astres;[28] il lut un grand nombre d’ouvrages des philosophes anciens. Quand il fut arrivé à Bagdad, il cessa complètement et se mit à professer les doctrines des Motazallistes ; il s’entoura de savants, les fit venir de toutes les contrées et leur donna des pensions. Sous son règne, les gens s’adonnèrent à la science de la controverse et tout le monde composa des ouvrages pour prouver la supériorité de ses opinions. Ce fut un prince généreux et clément ; ses sujets imitèrent sa conduite.

Histoire Islamique - Page 7 The-mecca-caravan-setting-out-from-aqaba1
La caravane de la Mecque sort de Aqqaba (Jordanie)

Après lui, régna son frère al-Mo’tasim billah Abou-Ishak Mohammad ibn Haroun durant huit années, huit mois et huit jours (833). Ce fut le premier khalife qui fit entrer les Turks à la cour; il était ignorant au point de ne savoir ni lire ni écrire, mais il excellait à monter à cheval. Après lui régna son fils (842)
al-Wâthik billah Abou Djafar Haroun ibn Mohammad, durant cinq ans, neuf mois et six jours; mais son règne fut signalé par une grande calamité.[29] Ce khalife mangeait beaucoup et il finit par ne plus pouvoir se nourrir.[30]

Histoire Islamique - Page 7 Euphrates_river
Le fleuve Euphrate en iraq

Il eut pour successeur (847) al-Motawakkil ‘ala-Allah Djafar ibn al-Mo’tasim, qui fut khalife durant quatorze ans, neuf mois et huit jours. Les Turks l’assassinèrent et c’est à partir de ce moment que date leur domination dans les différents pays du monde. Ce khalife fit cesser la calamité (qui avait désolé le règne de son prédécesseur);[31] il défendit de se livrer à la controverse et il édicta des peines contre ce délit. Il ordonna de publier les recueils de traditions musulmanes (hadith).
Après lui, son fils (861) al-Montasir-Mohammad ibn Djafar fut élevé au trône, mais il mourut au bout de six mois moins quelques jours.
Il eut pour successeur (862) al-Mosta’ïn billah Ahmad ibn Mohammad al-Mo’tasim, qui resta sur le trône durant trois ans, huit mois et vingt-huit jours; les Turks le renversèrent, le martyrisèrent et finirent par le tuer neuf mois après sa déposition. Ce khalife est le premier qui ait mis à la mode les habits pourvus de larges manches; il fixa leur largeur à trois empans, mais il diminua par contre la dimension des coiffures (al-kalânis) qui, avant lui, se portaient larges.

Histoire Islamique - Page 7 Dalal-bridge-c3a0-zakho-lirak-abbsside1
Le pont Abbasside de Dalal Zakho au Kurdistan, Irakien al-Jazira

Il eut pour successeur (866) al-Mo’tazz billah Mohammad ibn al-Motawakkil; les Turcs le renversèrent, le torturèrent et le frappèrent jusqu’à ce qu’ils l’eussent tué. Il avait régné durant trois ans, six mois et vingt et un jours; on dit aussi durant vingt-quatre jours. Ce fut le premier khalife qui imagina de monter à cheval revêtu de riches ornements d’or; auparavant, les khalifes Omeyyades et les Abbassides montaient à cheval revêtus d’un habit garni seulement de quelques ornements en argent à la ceinture : il prit de plus des sabres, des selles et des freins tout en or. Quand al-Mo’tazz monta à cheval avec ces ornements d’or, le peuple courut derrière lui pour le voir.

Histoire Islamique - Page 7 Abu_dulaf_600x1316882385407-abbasside-samara
Abu Dulaf bien que similaire au minaret de la Grande Mosquée de Samarra , c’est en fait le minaret en spirale d’Abu Dulaf, 15 km au nord de Samarra  al-jafariya construite par le calife al-Mutawakkil en 861

Après lui régna (869) al-Mohtadi billah-Mohammad ibn al-Wâthik; les Turcs le tuèrent au bout de onze mois et dix-neuf-jours de règne.
Il eut pour successeur (870) al-Mo’tamed billah Ahmad ibn al-Motavakkil; les Turcs le tinrent dans une étroite dépendance, et son frère, al-Mouvaffik billah-Abou-Ahmad-Talha accapara toute son autorité. Ce fut sous son règne que le sultan du pays de Zindj se révolta contre l’autorité du Khalifat; al-Mowaffik lutta contre le prince de Zindj durant de nombreuses années, et il mourut après l’avoir tué. La mort d’al-Mowaffik fut un coup terrible pour al-Mo’tamad qui fut assassiné après un règne de vingt-deux ans, onze mois et vingt-cinq jours. Ce fut le premier khalife qui fut mis en tutelle et en interdit, et qui eut auprès de lui quelqu’un pour régir les affaires de son empire.

Histoire Islamique - Page 7 Abbasidy
Al-Mutawakkil le calife abbasside a Jérusalem

Il eut pour successeur (892) al-Mo’tadad Ahmad ibn al-Mouvaffik-Talha, sous le règne duquel eut lieu l’insurrection des Karmathes; ce prince mourut après avoir exercé le khalifat durant dix ans, neuf mois et trois jours, ou suivant d’autres, neuf ans, sept mois et vingt-deux jours. Quand il fut mort, on l’ensevelit dans deux vêtements qui valaient seize oboles.
Après lui régna son fils (902) al-Moktafî billah ‘Ali ; ce prince poussa avec énergie la guerre contre les Karmathes et les mit en déroute. C’est également lui qui mit fin à la dynastie des Toulounides qui régnaient en Egypte et en Syrie. Il mourut après avoir occupé le trône du Khalifat durant six ans, six mois et seize jours ou, suivant d’autres personnes, dix-neuf jours.
Il eut pour successeur son frère (908) al-Moktadir billah Djafar ibn al-Mo’ladad, qui, à l’époque de son avènement, avait treize ans, deux mois et trois jours. Ce fui le premier khalife qui arriva au trône étant encore enfant. Les femmes et les eunuques usurpèrent toute son autorité; ce prince ne fit que disgracier et assassiner ses vizirs, de telle sorte que sa position devint intenable et qu’il ne resta sur le trône que quatre mois. Il fut renversé par ‘Abd-Allah, fils d’al-Mo’taz, qui fut assassiné au bout d’un jour et d’une nuit; et al-Moktadir remonta sur le trône. Sous son règne, il y eut un soulèvement des Karmathes, qui enlevèrent la pierre noire de la Kaaba et l’emportèrent dans leur pays. Les Deïlémites s’insurgèrent également contre lui ; en même temps ‘Obeïd-Allah-al-Mahdi se soulevait en Afrique et se déclarait khalife indépendant, en interdisant de faire dans le Maghreb et à Barka la khotba au nom des Abbassides.

Histoire Islamique - Page 7 Al-muqtadir-908-932-granger-1
Reproduction du Médaillon représentant le calife abbasside al-Muqtadir

Al-Moktadir fut détrôné une seconde fois et on mit à sa place (929) al-Kâhir billah Mohammad ibn al-Mo’tadad.  Au bout de peu de temps al-Moktadir fut remis sur le trône, mais les membres des divans usurpèrent toute son autorité et ne lui laissèrent que l’apparence du pouvoir. C’était une de ses concubines nommée Thamal-al-Kahramâna qui tenait les lits de justice; les vizirs, les kadis et les juristes venaient se présenter devant elle. Sous le règne de ce khalife, le pèlerinage fut interrompu ; les haines et les guerres se multiplièrent. Moktadir fut enfin assassiné après avoir occupé le trône du Khalifat durant vingt-quatre ans, deux mois et dix jours, ou, suivant d’autres, onze mois et quatorze jours, au moment où il partait pour se rendre à l’armée. Quand les meurtriers l’attaquèrent, il était enveloppé dans le manteau du Prophète et quand ils l’eurent massacré, le vêtement fut taché de son sang.
Après lui (932) al-Kahir billah Mohammad, fils d’al-Mo’tadad, fut élevé au Khalifat; il fut ensuite déposé et on l’aveugla avec un poinçon incandescent que l’on fit rougir par deux fois dans le feu, de telle sorte que ses yeux coulèrent. Cela arriva au bout d’un an, six mois et huit jours. Le Vendredi, il se tenait dans les mosquées et implorait la miséricorde des gens en disant : « O vous tous qui êtes assemblés ici, j’étais autrefois votre khalife et aujourd’hui je vous supplie de me donner un peu de ce que vous possédez ». Les assistants lui faisaient l’aumône.
Après lui régna (934) ar-Radi billah Mohammad, fils d’al-Moktadir. Ce fut sous le règne de ce prince que les Grecs s’emparèrent de toutes les villes frontières. Ce khalife était tellement tombé sous la dépendance de ses affranchis qu’il n’avait plus aucun pouvoir : il mourut après un règne de six ans, dix mois et dix jours, ou, suivant d’autres, neuf mois. Al-Radi fut le dernier khalife qui composa un divan de poésies complet; il fut également le dernier qui s’occupa avec une grande sollicitude[32] des affaires de l’armée et des finances de l’État, qui fit des constructions, qui invita ses familiers à venir se distraire avec lui, le dernier dont les dépenses, les dons qu’il faisait, la solde de ses troupes, les traitements qu’il assignait, ses dépenses de bouche et de réceptions, les traitements de ses chambellans furent réglés par les lois du premier Khalifat. Ce fut également le dernier khalife qui conforma sa conduite à celle des anciens khalifes.

Histoire Islamique - Page 7 Abbasid-dynasty-al-radi-934-40-av-dinar-3-95g-misr-ah323

Après lui régna son frère (940) al-Mottakî billah Ibrahim, qui était un homme vertueux et religieux. Sous son règne, les Bènou Hamdan s’emparèrent du Djézireh et de la Syrie. Il y eut beaucoup de révoltes contre lui; Toûzoûn le Turk le détrôna et lui brûla les yeux avec un poinçon d’acier comme on l’avait fait à al-Kahir. Ensuite, il le jeta dans le même cachot qu’al-Kahir et tous deux étaient aveugles. Kahir récita ces deux vers :
O Ibrahim, tu commences ta vie d’aveugle ; mon cœur ne peut s’empêcher de gémir tant que dure le pouvoir de Toûzoûn et tant que le poinçon est sur les charbons ardents.
Cela se passa après qu’il eut régné trois ans et onze mois. Il mourut vingt-cinq ans après sa déposition.
Il fut remplacé sur le trône par (944) al-Mostakfi billah ‘Abd-Allah ibn al-Moklafi. Ce prince fil poursuivre al-Fadl ibn Moktadir qui était son ennemi, mais celui-ci s’enfuit auprès d’Ahmad ibn Bouyah qui lui donna l’hospitalité jusqu’à l’époque où mourut Toûzoûn. Al-Mostakfi ne dissimulait pas ses sentiments chiites et son amour pour ‘Ali, fils d’Abou Thâlib. Il fut aussi aveuglé et ainsi se trouva confirmée la crainte qu’al-Kahir exprimait dans ses vers quand il disait : « mon cœur ne peut s’empêcher de gémir ». Les Deïlémites s’emparèrent de l’empire, et des révoltes éclatèrent contre le khalife, qui fut fait prisonnier et aveuglé par Mo’izz Eddaulèh-Ahmad ibn Bouyah lui-même. Il avait régné durant un an, quatre mois et deux jours.
Après lui (946) al-Moti’-lillah al-Fadl ibn al-Moktadir monta sur le trône ; il régna durant vingt-neuf ans, quatre mois et vingt-et-un jours, mais il n’eut que le nom de souverain, tandis que Mo’izz ed-dauleh gouvernait en réalité l’empire; ce personnage donnait chaque jour deux cents dinars pour la dépense d’al-Moti. C’est sous le règne de ce khalife qu’une armée commandée par al-Mo’izz li-din Allah Abou Tamîm-Ma’d entra en Egypte et que la dynastie Abbasside perdit ce pays ainsi que la Syrie.

Histoire Islamique - Page 7 Abbasid-caravanseray-of-nishapur-ribati-i-abbasi-of-nishapur
Caravanserai abbasside de Nishapur Ribati-i-Abbasi , Iran

Al-Moti’-lillah resta sur le trône jusqu’au moment où il abdiqua en faveur de son fils (974) al-Tâï’-lillah ‘Abd-al-Karim, qui régna durant dix-sept ans, neuf mois et six jours, dominé par les Bouïdes; il fut détrôné au bout de ce temps et vécut dans la misère jusqu’à sa mort. Ce khalife avait une grande inclination pour les ‘Alides. Sous son règne, les gens n’eurent plus aucune retenue ; les poètes composèrent des satires contre lui et le tournèrent en ridicule.
Il eut pour successeur (991) al-Kadir billah Ahmad ibn Ishak ibn al-Moktadir, qui régna durant quarante et un ans et trois mois ou, suivant d’autres, quarante-trois ans, trois mois et vingt et un jours. Sous le règne de ce khalife, les Deïlémites et les Bathéniens acquirent encore plus de puissance qu’ils n’en avaient auparavant. Ce fut un prince pieux, généreux pour sa famille et pour les étudiants. Sous son règne, les sectes des Moutazilites, des Bathéniens et des Rafidites se montrèrent au plein jour et firent de nombreux adhérents dans le monde; c’est également sous son règne que parut le sultan Yamin ed-dauleh Mahmoud ibn Sébuktéguin qui conquit l’Inde.
Après lui régna (1031) al-Kaïm-bi-Amr Allah ‘Abd-Allah ; Arslan-al-Besasiri se révolta contre ce khalife et on fit la prière en son nom dans les chaires de l’Irak et de l’Ahwaz. Al-Kaïm écrivit au sultan Thoghril-Beg, fils de Mikâil, fils de Seldjouk, le turcoman, qui fut le premier des sultans Seldjoukides. Ce prince marcha sur Bagdad, et Besasiri s’enfuit avec les Turks qui composaient son armée. Besâsin se rendit auprès d’al-Mostansir billah Ma’d ibn at-Tahir, khalife fatimide d’Egypte, qui lui donna des secours pécuniaires, grâce auxquels il put s’emparer de Bagdad. Besasiri interdit de faire la khotbadans cette ville au nom des Abbassides et y substitua le nom d’al-Mostansir billah. Cela dura pendant environ une année qu’al-Kaïm passa en prison. Thoghril-Beg étant revenu, réinstalla al-Kaïm sur le trône du Khalifat ; il mit Besasiri à mort et réduisit tout le pays à son autorité. Al-Kaïm resta sur le trône jusqu’à sa mort, et régna quarante-quatre ans et huit mois. C’était un prince religieux, bon et qui priait souvent; il n’avait que le défaut d’écouter tous ceux qui lui donnaient des conseils. Il lui arriva d’investir du vizirat un homme qui tenait un petit commerce à Bagdad, et qui était connu sous le nom d’Ibn al-Silt ; cet individu le persuada d’appeler les Ghozzes[33] à son secours parce qu’ils étaient très montés contre les Chiites; al-Kaïm leur écrivit dans ce but ; il tomba sous leur domination et Besasiri périt comme l’on sait.
Il eut pour successeur al-Moktadi-bi-Amr Allah ‘Abd-Allah ibn Dhakhirat-ad-Din Mohammad ibn al-Kaïm (1075). Ce Khalife n’eut jamais que l’apparence de la souveraineté, tandis que le pouvoir était en réalité aux mains de Malik Shâh, fils de ‘Adad ed-dauleh. Il régna dans ces conditions durant dix-neuf ans, huit mois moins deux jours ou, suivant d’autres personnes, moins cinq jours.
Après lui son fils (1094) al-Mostathhir billah Ahmad, régna sous la domination des sultans Seldjoukides durant vingt-cinq années, ou, suivant d’autres personnes, durant vingt-quatre ans, trois mois et vingt et un jours. C’est sous son khalifat que les Francs s’emparèrent de Jérusalem et qu’ils y établirent leur domination.
Il eut pour successeur son fils (1118) al-Mostarshid billah al-Fadl ibn Ahmad, qui fut tué après dix-sept ans, six mois et vingt jours de règne.

Histoire Islamique - Page 7 Death-of-the-abbasid-caliph-al-mustarshid-bi-llah-assassinated-during-the-reign-of-sultan-mas_ud-from-a-manuscript-of-hafiz-i-abru_s-majma_-al-tawarikh
La mort du calife abbasside-al-Mustarshid-bi-llah-assassiné pendant le règne du sultan seldjoukide Mas’ud tiré d’un manuscrit de Hafiz-i abru s majma -al-tawarikh.

Après lui régna son fils ar-Rashid billah Mansour (1135), qui fut déposé et assassiné après un règne d’un an moins dix jours. Après lui (1136)
al-Moktadi-bi-Amr-Allah-Mohammad ibn al-Mostathhir fut investi du khalifat.
La prospérité de son règne fut due à son vizir ‘Aoun ad-Din Yahya ibn Mohammed ibn Hobaîra; il fit arrêter un certain nombre de gens qui avaient un pouvoir trop étendu.
Il alla prendre lui-même le commandement de ses armées et lutta en personne contre ceux qui se révoltaient contre lui. Ce khalife resta sur le trône vingt-quatre ans, trois mois et vingt et un jours.
Après lui, son fils (1160) al-Mostandjid billah Yousouf monta sur le trône et mourut après onze ans et un mois de règne.

Histoire Islamique - Page 7 Islamcrusades
Map Ottomane des croisades d’un point vue islamique d(un manuscrit ottoman du 17e siècle Art Archive / University Library Istanbul / Dagli Orti ] ¥ 

Il eut pour successeur son fils al-Mostadi-bi-Amr-Allah-al-Hasan (1170).
C’est sous le règne de ce khalife que l’on reprit au Caire et à Misr la khotba au nom des Abbassides.
Elle avait été interrompue durant deux cent cinquante années, et elle fut rétablie par le sultan Salah ad-Din Youssouf ibn Ayyoub ibn Shâdî, le Kurde.
Ce khalife mourut après un règne de quatre ans moins quatre jours.

Histoire Islamique - Page 7 Abbasid-palace-of-caliph-al-nasir-li-din-allah
Vue sur le palais du calife Abbasside Al Nasir li-Din Allah 1180- 1225

Après lui régna son fils (1180) an-Nasir-li-dîn-Allah durant quarante-deux ans, dix mois et vingt-huit jours.
C’est sous son règne que parut Gengis Khân.
Il lui arriva de s’habiller avec une veste blanche ornée de galons d’or, et de se coiffer d’un bonnet en peau de chèvre blanche bordé d’une ganse d’or suivant la mode des Turcs.

Histoire Islamique - Page 7 Al-qasr-al-abbasi
« al-Qasr al-ʻAbbāsī » fī qalʻat Baghdād 1226-1242 al-Mada’in, Bagdad, gouvernorat de Bagdad

Il eut pour successeur son fils (1225) ath-Tahir-bi-Amr-Allah-Mohammad, qui régna durant neuf mois et quatorze jours, après quoi il mourut.
Son fils (1226) al-Mostansir billah Abou Djafar al-Mansour régna après lui pendant dix-sept ans moins un mois, ou, suivant d’autres, pendant quinze ans, onze mois et cinq jours.
C’est sous le règne de ce khalife que les Tartares attaquèrent Bagdad. Il prit à sa solde des soldats de telle sorte que son armée atteignait cent mille hommes.
Son fils (1242) al-Mosta’sim billah ‘Abd-Allah lui succéda.
Ce prince ne s’occupa que de thésauriser et licencia la plus grande partie de son armée.
Aussi les Tartares marchèrent contre Bagdad et le mirent à mort, le sixième jour du mois de Safer de l’année 656.
Il avait régné durant quinze ans, sept mois et six jours.

Histoire Islamique - Page 7 Ludwig-deutsch-la-cour-de-luniversitc3a9-al-azhar-au-caire-1890-huile-sur-toile
La cour de l’Université Al-Azhar au Caire (1890), huile sur toile Ludwig Deutsch,

L’empire abbasside disparut avec ce prince et les Musulmans restèrent sans khalife jusqu’à l’année 659. On installa alors un khalife en Egypte ; il vint de Bagdad dans ce pays et on lui donna le titre d’al-Mostansir billah Ahmad ibn ath-Tahir ibn Nasir. Il partit ensuite pour s’en retourner à Bagdad, mais les Tartares le surprirent et le tuèrent avant qu’un an se fût écoulé depuis son avènement.
Dans la suite, les souverains turcs de la dynastie des Mamlouks installèrent comme khalife un homme à qui ils donnaient ce nom et les titres qui étaient propres aux khalifes. Il n’avait du reste aucune autorité et n’avait pas le droit de manifester son opinion ; il passait son temps chez les émirs, les grands officiers, les écrivains, les kadis, à leur faire des visites pour les remercier des dîners et des soirées auxquels ils l’avaient invité.
Nous ferons plus loin mention de ces khalifes, s’il plaît à Dieu !  »  .

notes du traducteur :
[12] Litt. « les maîtres des drapeaux et des étendards », autrement dit les chefs d’armée et les souverains.
[13] Pour l’intelligence de cette phrase, se reportera l’Introduction.
[14] Cette division de la terre ne répond pas à celle qui est généralement adoptée par les géographes et les mathématiciens musulmans, tels qu’Aboulféda, Yakout et les autres. D’après cette dernière, le quart habitable de la terre, c’est-à-dire, environ la moitié de l’hémisphère nord de la sphère terrestre est divisée en sept zones par des cercles parallèles à l’équateur, et chacune de ces zones est nommée climat (iklîm). La division adoptée par Makrizi est toute différente et dérive directement du système cosmogonique du Mazdéisme, la religion de la Perse à l’époque sassanide ; dans ce système, il y a également sept climats nommés karshvare en zend, kishvar en pehlvi et en persan ; le climat centrai nommé Hvaniratha, en pehlvi Khvaniras comprend la Perse et les pays iraniens, à lui seul il a une superficie égale à celle des six autres climats qui sont rangés autour de lui comme les pétales d’une fleur. On trouvera dans le Bulletin de l’Académie d’Hippone, année 1898, une étude sur ce point.
[15] Suivant leur habitude, les historiens musulmans ont confondu dans l’appellation de Sabéens des éléments religieux qui n’ont rien à voir ensemble Massoudi, l’auteur du Moroudj-ez-zeheb et du Kitab-at-tenbîh, nous apprend qu’il y a quatre sortes de Sabéens :
1° Les Chaldéens ou Babyloniens, qui habitent quelques villages dispersés entre Vasith et Bassora;
2°Une secte grecque qui semble être une secte de néo-platoniciens; ils se retournaient au Levant pour prier;
3° Les Sabéens d’Egypte autrement appelés Harraniens, du nom de la ville de Harrân; ils se tournaient vers le midi pour faire leurs dévotions; ils ne mangeaient ni porc, ni poulet, ni ail, ni haricots;
4° Les Tasmina, qui sont les Sabéens de Chine et qui suivent les dogmes d’un homme nommé Youdasf ou Boudasf.
Il est évident, à première vue, que la seconde et la quatrième de ces sectes n’ont rien à voir avec le Sabéisme, la seconde étant, suivant toutes les vraisemblances, d’origine hellénique et la quatrième représentant, comme on va le voir bientôt, les disciples du Bouddha Sakya Mouni. La religion de l’ancien royaume de Saba dans le Yémen, dont la légende se rattache d’un côté, par la reine Belkis, à l’histoire de Salomon, et de l’autre par les Négus à l’Abyssinie. Ce fut avant l’Islam et à partir d’une époque qu’on ne saurait dire au juste, une des civilisations les plus puissantes et les plus avancées de la péninsule arabique. Elle disparut avant l’Islam, sans laisser d’autres traces que son nom et de nombreuses inscriptions que le sable du désert a peu à peu recouvertes et que l’on exhume aujourd’hui, sans toujours les comprendre de ce qui fut les capitales du royaume de Saba. Peu de temps après l’avènement des Abbassides, le khalife Mamoun se rendit à Harrân, vieille cité chaldéenne où s’était formée du mélange de la religion des anciens empires de Chaldée et du syncrétisme grec, une religion étrange où les astres étaient les principales divinités. Le khalife Mamoun était, paraît-il, un homme d’ordre, moins intolérant qu’on serait porté à le supposer, mais qui entendait que chacun appartint à une forme religieuse bien définie et officiellement reconnue ; il entendit parler des adorateurs des astres et comme il ne voyait pas au juste à quoi cela correspondait, il se fit présenter les chefs de la secte et il leur demanda le nom de leur religion. Ceux-ci, sachant que le khalife n’aimait pas les innovations en matière religieuse, imaginèrent de dire qu’ils étaient Sabéens. Cela parut suffisant au Commandeur des Croyants qui n’alla point chercher et pour cause, si les gens de Harrân adoraient bien les mêmes divinités que les sujets de la reine de Saba. C’est ainsi que le nom de Sabéisme passa à une religion eschatologique toute différente de celle du Yémen.
[16] Litt. « ne cessait de faire le bien ».
[17] Ces deux divinités sont Ormuzd, en zend et en perse Ahura-Mazda, et Ahriman, en zend Angra-Mainyu. En réalité, dans le Mazdéisme officiel des Sassanides que l’on connaît par les fragments de l’Avesta et les traités pelhvis qui en dérivent, il n’y avait point deux divinités opposées l’une à l’autre, mais un seul dieu, Ahura Mazda, et un archidémon Angra Mainyu; il est probable qu’il en était de même dans la religion des Achéménides. La doctrine exposée ici par Makrizi est celle de la secte des Dualistes qui se rapproche beaucoup du Manichéisme, si même elle ne se confond pas avec elle. On pourra voir pour plus de détails le Livre intitulé l’Oulamâ Islam dans laRevue de l’Histoire des Religions, année 1898.
[18] Une partie des tribus arabes était, en effet, avant l’islam, convertie à la religion du Christ. Les Ghassanides qui furent les alliés fidèles des Césars de Byzance dans leurs luttes contre l’empire sassanide se convertirent au Christianisme aux environs du commencement du IVe siècle de notre ère et ils ne cessèrent de lutter avec acharnement contre les Lakhmides de Hira, leurs frères de race, qui eux, étaient complètement inféodés à la Perse. C’est à peu près à la même époque que les Himyarites embrassèrent le Christianisme, mais les souverains sassanides les forcèrent à renoncer à leurs croyances et réduisirent le Yémen à l’état de province persane.
[19] C’est le livre généralement connu sous le nom de Khitât; il traite avec les plus grands détails et une exactitude parfaite de la topographie du Caire et de ses environs. Il s’y trouve une partie historique et c’est à cette dernière que Makrizi fait allusion ici; elle a d’ailleurs assez peu d’importance quand on la compare au récit de Makrizi dans le Soloûk ou d’Aboul-Mahâsin dans le Nodjoum.
[20] Il s’agit évidemment ici des luttes que les Iraniens eurent à soutenir sous la dynastie des Sassanides, et même à des époques bien antérieures contre les populations du Turkestan et contre les Turks des contrées situées au Nord de la Perse.
[21] C’est-à-dire qu’ils n’entreprirent point de guerres pour essayer d’agrandir leur empire. Par Sin il faut comprendre non seulement la Chine dont les Musulmans ne connurent l’existence qu’assez tardivement, mais aussi le pays que l’on connaît en Europe sous le nom de Transoxiane ; l’histoire de l’Inde et de la Chine anciennes n’est pour ainsi dire pas connue des Arabes et des Persans.
[22] Il est intéressant de remarquer l’esprit dans lequel cette phrase a été écrite, on dirait presque qu’elle sort de la plume d’un Chiite et non de celle d’un Sunnite.
[23] Les Deïlémites sont les Bouïdes, dont l’histoire sera exposée brièvement par Makrizi après celle du Khalifat.
[24] Le mot zendik (athée) est pehlvi ; c’est l’adjectif régulièrement formé du mot zend, qui désigne en moyen-persan, le commentaire pehlvi de l’Avesta ; ce nom signifie donc « celui qui s’attache au commentaire, à la glose, pour l’opposer, le cas échéant, au texte », comme faisaient les Manichéens, par opposition à celui qui s’en tient à la lettre même du texte. Voir sur ce point le Livre de l’Oulama-i Islam dans la Revue de l’Histoire des Religions de l’année 1898.
[25] Le manuscrit porte « dans Madaïn » ; Madain est, comme l’on sait le nom arabe de Ctésiphon ; je suppose qu’il y a ici une simple faute pour maïdân « hippodrome ».
[26] Littéralement « qui jeta le feu sur la cible »; il s’agit probablement d’une arme à feu portative, réduction des siphons à feu de la marine byzantine qui lançaient le feu grégeois, ou plutôt les divers feux grégeois dont l’un n’était vraisemblablement pas autre chose que la poudre ou une composition détonante analogue.
[27] Shatranj ; les Persans donnent de ce mot une étymologie fantaisiste; ils le décomposent en shad« joie » et ranj, « douleur » et prétendent que ce nom a été donné à ce jeu, parce qu’il n’y en a pas un qui donne plus de peine à apprendre et plus de joie quand l’on s’en est bien rendu maître. En réalité, ce mot dérive du composé perse catur anga « qui a quatre angles ». On trouve cependant dans les peintures persanes, des reproductions d’échiquiers à huit côtés composés de deux rectangles qui se coupent.
[28] Makrizi, quelques lignes plus tôt, attribue cette innovation à Abou Djafar al-Mansour.
[29] C’est une allusion aux persécutions religieuses qui déshonorèrent le règne de ce khalife; son fanatisme le rendit aussi redoutable aux Musulmans, qu’il voulait convertir de force aux croyances motazallistes, qu’aux Chrétiens.
[30] Wâthik mourut, en effet, d’une hydropisie causé par des excès de table.
[31] Motawakkil abandonna, en effet, les fantaisies motazallistes de son frère.
[32] Peut-être « qui s’occupa seul ».
[33] Les Ghozzes désignent ici les Turcs Seldjoukides dont l’un des chefs était Thoghril Beg. On trouve le nom de Ghozzes appliqué également aux Kurdes ayyoubides ; on lit, en effet, dans le manuscrit arabe 307, fol. 2 r° : « Quand les Ghozzes Kurdes s’emparèrent de l’Egypte, » et plus loin, fol. 3 r° : «par la main des Ghozzes Kurdes », et enfin, fol. 7 r° : « sous la domination des Ghozzes Kurdes ». Ce nom ethnique paraît apparenté à celui de Ouz ou Oudj qui est également appliqué à des tribus d’origine turque; le premier paraît dériver de Oughouz, nom de l’ancêtre mythique des Turcs, par chute de la première syllabe; quant au second, Ouz, il provient sans doute du même nom Oughouz, par suite de la chute de l’aspirée gh qui est tombée avec la voyelle qu’elle portait. Ce fait est constant dans les dialectes turcs et mongols.
[34] Probablement la transcription arabe du nom mazdéen Peshotân.
[35] C’est-à-dire jusqu’aux rois Sassanides de Perse.
[36] C’est-à-dire le même personnage; ‘Imad ad-Din étant le surnom honorifique qui lui fut donné dans la suite.
Al-Maqrizi de son livre  » Histoire d’Egypte »

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Ahmad al-Maqrizi, l’historien arabe d’Egypte de l’époque Mamlouk

Notice bio Ahmad al-Maqrîzî (1364-1442), historien arabe  né en 1364 au Caire et mort en 1442 au Caire. Il est considéré comme l’un des auteurs les plus importants de l’historiographie égyptienne. Son œuvre traite de l’histoire égyptienne depuis la conquête arabe au viie siècle jusqu’à la période mamelouke dont il fut le contemporain.
Le surnom de Makrizi, sous lequel il est le plus connu, était commun à sa famille, et on le lui avait donné parce qu’il résidait dans un faubourg de Baalbec nommé Makriz. Aussi Taqi al-Din était tantôt appelé Makrizi, tantôt Ibn Almakrizi, c’est-à-dire fils de Makrizi. Il naquit au Caire entre l’an 1358 et 1368. Sa famille prétendait, à ce qu’il paraît, descendre d’Ali, par la branche qui a donné le jour aux khalifes fatimides. Il fit ses études au Caire, et suivit d’abord les opinions de l’école hanéfite. Mais ensuite il l’abandonne et suit les opinions de l’école chafeite, à laquelle il reste constamment attaché.
Makrizi, se livrant avec ardeur à l’étude, acquit de bonne heure de vastes connaissances, et contracta un goût très vif pour une vie retirée, il s’occupa ainsi jusqu’à la fin de sa vie, à écrire et à composer des ouvrages nombreux et presque tous historiques.
Cependant, il fut, à plusieurs reprises, chargé des fonctions de Muhtasib ou commissaire de police du Caire, et exerça divers autres emplois relatifs à la religion. On lui offrit la place de Cadi de Damas mais il la refusa.
Makrizi vécut presque quatre-vingts ans et il mourut au mois de janvier 1442.

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La Cité des morts du Caire est un vaste quartier du Caire avec des dômes et des mausolées. Il s’agit en fait de l’un des plus anciens cimetières musulmans qui n’a cessé de s’étendre depuis les Omeyyades, abbassides et Fatimides et jusqu’à l’époque mamelouk, pour devenir lors de la conquête ottomane une vrais ville.
Ses ouvrages sont en grand nombre, ils attestent la variété de ses connaissances, et son goût pour les recherches d’antiquités. la plupart et les plus importants concernent l’histoire de l’Égypte.
Parmi ses ouvrages:
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Localisation : France

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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:13

Le palais Omeyyade de Resafa (Sergiopolis) Syrie :

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Porte nord de la cité, site du Palais Omeyyade  d’Hisham.

Resafa (en arabe : الرصافة), connu à l’époque romaine comme Sergiopolis, est une ville située dans ce qui est maintenant la Syrie.
Il s’agit de l’ancienne résidence du calife Omeyyade Hisham au sud-ouest de la ville d’Ar Raqqa et de l’Euphrate.
Le site remonte au ixe siècle av. J.-C., quand un camp militaire a été construit par les Assyriens. Durant les périodes romaines, elle était un avant-poste fortifié du désert pour se défendre contre les Sassanides. Elle a prospéré du fait de son emplacement idéal sur la route des caravanes reliant Alep, Doura Europos et Palmyre. Resafa n’avait pas de source ni d’eau courante, et elle dépendait de grandes citernes pour capter les pluies l’hiver ainsi qu’au printemps.
Resafa, implantée sur le chemin des guerres perso-byzantines, était bien défendue : elle était entièrement ceinte de murs massifs et possédait une forteresse.

Histoire Islamique - Page 7 Ressaf-omeyyade
Les arches de Rusafa

La ville est mentionnée dans la Bible sous le nom de Retzef , mais fut oubliée jusqu’au 4e siècle lorsqu’elle est devenue une ville de pèlerinage pour les chrétiens venant vénérer saint Serge. Serge était un soldat romain persécuté pour sa foi chrétienne. Il a été conduit à Resafa pour son exécution, et à partir de ce moment est devenu un martyr de la ville.
Une église a été construite à l’emplacement de sa tombe, et la ville fut rebaptisée Sergiopolis.
En effet, par la suite le site est devenu l’un des  «centre de pèlerinage le plus important dans la partie orientale de l’empire byzantin, en particulier y était attiré les Arabes locaux, les Ghassanides (Banu Ghassan) arabes vassaux de Byzance.
Au 8ème siècle, le calife  omeyyade Hischam ibn Abd al-Malik (.724-743) fait de la ville sa résidence favorite, et construit plusieurs palais autour d’elle avec une mosquée. 
 
Cette entrée a été publiée dans Le califat des Omeyyades ( Damas et Cordoue).

La forteresse Omeyyade de Merida en Espagne date de l’an 835 :
Publié le 14 février 2015Mis à jour le 16 février 2015 

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L’intérieur de la Alcazaba de Merida

La forteresse arabe de Mérida est l’une des plus ancienne fortification Omeyyade de la péninsule ibérique , construit au en 835 dans la ville de Merida (Espagne) à côté pont romain sur le fleuve Guadiana .
Située près du pont romain sur le Guadiana, elle a été construite par l’émir Abd al-Rahman II de Cordoue en 835 pour contrôler la ville, qui s’était révoltée en 805.

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Entrée citerne souterraine de l’Alcazaba.

Elle a été la première Alcazaba musulmane, et comprend une grande ligne de murs carrée, chaque côté mesure 130 mètres de longueur, 10 m de hauteur et 2,7 m d’épaisseur.
Les murs comprennent 25 tours avec une base carrée, qui servait aussi de contreforts.

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Couloir emprunté par les chevaux source

À l’intérieur se trouve un aljibe, un réservoir d’eaux pluviales, y compris une citerne pour recueillir et filtrer la rivière.
Le périmètre de la forteresse est presque carrée, à environ 550 mètres.

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Mur de la citadelle de la rivière Guadiana.

Les murs, d’environ 2,70 mètres d’épaisseur et de 10 mètres de haut, sont faits principalement avec des pierres réutilisées romain et wisigoth œuvres précédentes en granit et complétant la structure, de la terre, des pierres et du mortier.
Elle avait à l’origine une grande tour carrée à chaque coin de l’enceinte ; et les murs qui se joignent à intervalles réguliers ou flanquant les portes étaient une vingtaine d’autres petits tours totaux de base carrée.

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Au sommet de ce réservoir à eau ce trouvais la mosquée ! source

Abd ar-Rahman II, le constructeur du site est né en octobre 792 à Tolède (At-Tulaytulah).
Il succède à son père Al-Hakam Ier comme quatrième émir omeyyade de Cordoue en 822. Il meurt le 22 septembre 852 à Cordoue.
Arrière-petit-fils d’Abd al-Rahman Ier ad-Dakhil

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Comme vous pouvez le voire il y avais une mosquée au 2e niveau du batiment source:
 
 
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Inscription de la Citadelle Omeyyade de Merida en Espagne. source:
Une inscription fut retrouvé dans la Alcazaba Omeyyade traduction approximative :
« Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux. La bénédiction d’Allah et sa protection à ceux qui sont dans l’obéissance à Allah. Il  à commandé à la construction de la forteresse et la bien fortifiée, comme un lieu de refuge pour ceux sous leur obéissance, al-Amir Abd al-Rahman, fils d’Al-Hakem. Ce qui glorifie Allah- sous la direction de l’architecte Abd Allah, fils de Kulaib, fils de Tabala et de la gestion de la construction de Hayqar ibn Mukabbis, son affranchi,, au mois de Rabi II 220 « .
Avril 835 JC.
Cette entrée a été publiée dans Le califat des Omeyyades ( Damas et Cordoue).

Le château de Qalaat Musa ibn Nusayr à al-Ula région de Madain Saleh Arabie-Saoudite :
Publié le 9 février 2015Mis à jour le 19 février 2015
al-Qalaat Musa ibn Nusayr  le conquérant d’al-Andalus et du Maghreb al-Aqsa à al-Ula région de Mada’in Saleh Arabie-Saoudite :

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Le château de Qalaat Musa  ibn Nusayr, est sur un rocher surplombant ‘al-Ula, dans le nord-ouest de l’Arabie Saoudite  il fut construit par le général musulman qui a conquis l’Espagne et Portugal. Ce  fut une forteresse au  début, mais a probablement été restaurée à plusieurs reprises depuis le début du 8e siècle

Musa ibn Nusayr ( arabe : موسى بن نصير Moussa Ibn Noçaïr; 640-716) fut  gouverneur d’Ifriqiya et général sous le calife omeyyade Al-Walid Ier (705-715)
Il régna sur les provinces musulmanes d’Afrique du Nord (al-Ifriqiya), et a dirigé la conquête  islamique du  Maghreb al-Aqsa (Maroc) et du royaume wisigoth en Hispanie (Espagne, Portugal, Andorre et une partie du sud de la France).
Certains  disent notamment al-Bakri que son père Nusayr appartenait à la tribu arabe des lakhmides (Banu Lakhm) clan semi-nomades qui vivaient à l’est de l’Euphrate et alliés des Perses Sassanides, tandis que d’autres dont al-Baladhuri affirment qu’il appartenait à la confédération tribale arabe des  Banu Bakr.

Histoire Islamique - Page 7 Moussa-ibn-nusayr
Le chateau de Mussa ibn Nusayr , al-Ula , Arabie saoudite, construit sur un site  antique vieux de 2600 ans

Le récit le plus détaillé est celui de l’imam at- Tabari  qui a déclaré que le père de Musa avait été fait prisonnier après la chute de la ville syrienne de Ayn al-Tamr (633). 
Ibn khalikan dans son dictionnaire biographique l’appel explicitement al-Lakhmi donc issu des Banu Lakhm
Al-Wakidi cité par Al-Baladhuri,  déclare qu’il était un Arabe de la tribu de Bali, du Jabal al-Jalil en Syrie. 
Comme esclave, le père de Musa est entré au service d’ Abd al-Aziz ibn Marwan ( gouverneur Omeyyade de l’Egypte et le fils du calife Marwan I ) qui lui a donné sa liberté.
 Il est retourné en Syrie, où Musa est né à un endroit appelé Kafarmara ou Kafarmathra.
La date de sa naissance a été donné en 640. 

Histoire Islamique - Page 7 Musa-ibn-nusayr
al-Qalat al-Qadhim al-Ula de l’ancien émir Omeyyade d’Ifriqya 703-715 et conquérant du Maghreb et d’al-Andalus en 711, le tabi’i Mussa ibn Nusayr al-Lakhmi (radi Allah anhu)  au nord de l’actuelle Arabie Saoudite
Abou Abd al-Rahman Mussa ibn Nusayr, était né en 19 de l’hégire (640 JC), son père Nusayr, affranchis d’Abd al-Aziz ibn Marwan, commandait la garde de Muawiya ibn Abu Sufyan radi Allah anhu, et occupait une place élevé dans l’estime du calife Muawiya (ra) .

Cependant Mussa s’était jeté dans le partie d’Abd Allah ibn al-Zubayr et ce fut dans les rangs Zubayride qu’en 64 de l’hègire, qu’ il prit part à la bataille de Marj Rahit. Proscrit par Marwan, il avait demandé la protection d’Abd al-Aziz, gouverneur d’Egypte et patron de son père, ce fut sans doute à cette protection qu’il dut d’etre chargé par Abd al-malik après la mort de Bishr, de la perception du Kharaj (impôt) à Basra (Iraq).

Histoire Islamique - Page 7 Qasr-musa-ibn-nusayr-ela
Le Qasr du général Omeyyade Mussa ibn Nusayr en haut de la montagne qui domine la ville d’Al-Ula

Mais il ce rendit coupable de malversation, et al-Hajjaj ibn Yussus ath-Taqafi reçut l’ordre de l’arreter. Averti à temps Mussa ce sauva en Egypte près de son protecteur, dont il partageait les affinités pour les kalbites (Banu Kilab), et Abd al-Aziz, empressé de servir un partisan dévoué, l’accompagna à Damas (Dimashq, Syrie) ou le calife malgré les instances de son frère, exigea une indemnité de cent mille dinars, dont le gouverneur d’Egypte n’hésita pas à prendre la moitié à sa charge, puis ils retournèrent ensemble à al-Misr (Egypte), ou Mussa se trouvait encore en l’an 85 de l’hègire, et il est permis de supposer que Hassan ibn Numam al-Ghassani le tueur de la Kahina, dépouillé de son butin, se trouva payer ainsi l’amende infligé au fauteur percepteur d’impôt de Basra pour combler l’amertume de Hassan le conquérant de Carthage, Mussa ibn Nusayr prit sa place en Ifriqiya comme emir, Hassan avait laisser un de ses homme en ifriqiya du nom de Salih le premier acte de Mussa fut de lui enlevé le commandement.

Histoire Islamique - Page 7 Lintc3a9rieur-du-chc3a2teau-de-musa-ibn-nusayr
L’intérieur du château de Musa ibn Nusayr

Musa a été co-gouverneur de l’Irak par le calife Omeyyade Abd al-Malik , avec le frère du calife : Bishr ibn Marwan.
Il a ensuite été responsable de la nomination de Musa ibn Nusayr pour le gouvernorat  de l’Ifriqiya

Histoire Islamique - Page 7 Old_town_of_al-ula
La vieille ville d’al-Ula

La ville d’Al-`Ula (également Al Ola, l’arabe al-العلا’ulā; ), à 110 km sud-ouest de Tayma (380 km au nord de Médine ) au nord-ouest de l’Arabie saoudite elle été situé à la route de l’encens . 
C’était la capitale de l’ancien royaume arabe adnanites des Lihyanites (Dedanites).
Région connu pour ses vestiges archéologiques, dont certains ont plus de 2500 ans.
Muhammad (paix et bénédiction d’Allah sur lui) est passé par Al-`Ula en 630 lors de la campagne de Tabuk .
La région a prospéré environ  de 650  (sous Uthman ibn Affan radi Allah anhu) jusqu’au moins 1230 JC.
Les deux les ruines de la ville médiévale et le site antique de la colonie Liyhanite sont maintenant dans les limites de la ville moderne .

Histoire Islamique - Page 7 Al_Ula_old_town,_Saudi_Arabia_2011
La vieille ville d’al-Ula dominé par la Qalat de Musa ibn Nusayr
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:14

La conquête arabe de l’Afrique 639-709 par Ibn Idhari :

Histoire Islamique - Page 7 Futuhat1
Les premières conquêtes en Afrique du Nord Rashidun & Omeyyade , Hassan ibn Numan est venu avec la plus grande armée que les musulmans eurent envoyé en Ifriqiya dans les premiers temps (Ibn Idhari, Bayanu al-Maghreb) 

On dit que sur le littoral de l’ifriqiya se trouve un lieu nommé Monastir, qui est l’une des portes du paradis.
Dans ce même pays se trouve aussi la montagne nommée El-Mamt’oûr, qui est une des portes de l’enfer .
Une tradition dit que l’ifriqiya produira 70,000 martyrs à la face aussi brillante que la lune dans son plein.
Le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui), à ce que rapporte Ibn Wahb, a dit :
« Pour les habitants de l’ifriqiya, il y aura grand froid, mais aussi grande récompense . »
D’après Sofyân ibn Oyeyna (Mort en 198 H,  selon le kitab-al-Ma’ârif, 254,  ibn Qutayba), on dit qu’il y a au Maghreb une porte qui est ouverte au repentir, qui est large de quarante années (de marche) et que Dieu ne fermera que quand le soleil se lèvera de  ce côté.
Parmi les Compagnons de l’Apôtre de Dieu, il y eut beaucoup de Muhâdjiriens (al-Muhajirun) primitifs  qui se rendirent en Ifriqiya, et de même beaucoup des successeurs (tâbi’un) pénétrèrent en Espagne.
Les souvenirs laissés par les Maghrébins sont d’ailleurs innombrables.

Histoire Islamique - Page 7 Naga_mosque_exterior_tripoli_libya-naqah-amr-ibn-al-as
La mosquée al-Naqah, de Tripoli en Libye fut construite par le compagnon et général du califat Rashidun Amr ibn al-As (radi ALLAH anhu), en 643 lors de la conquête de l’Egypte, Cyrénaïque et Tripolitaine sous le califat rashidun d’Omar ibn al-Khatab (radiALLAH anhu), elle est certainement la première mosquée construite en Ifriqiya et dans tout al-Maghreb al-Arabi 

Celui qui porta le premier la guerre en Ifriqiya du temps d’Omar ibn al-Khattàb fut Amr ibn al-As (radi Allah anhum), qui avait conquis l’Egypte en l’an 20 de l’hégire (20 déc.640).
Amr ibn al-As envoya  Ok’ba ibn  Nâfi al-Fihri  (radi Allah anhum) dans la Libye et la Marmarique (il pris le Fezzan et la partie sud en dir du Sudan), pays qui furent conquis; puis Amr lui-même s’avança jusqu’à al-Barqa, dont les habitants se rendirent par composition,  moyennant 13,000 dinars et à la fin de l’année 22 de l’hégire sur chaque individu pubère.
De là il poussa sur Tripoli, qu’il conquit malgré les secours (De l’empire byzantin, ar-Rum) que demandèrent les habitants de cette ville à la tribu berbère de Nefoûsa à raison de leur commune conversion au Christianisme.
En l’année 21 (9 déc. 641), Amr ibn al-As conquit Alexandrie.
En cette même année il conquit la province de Tripoli et écrivit au Prince des croyants  Ômar ibn al-Khattab pour lui annoncer de quelles conquêtes Dieu l’avait favorisé, en ajoutant qu’il avait maintenant devant lui l’Ifriqiya, région obéissant à de nombreux princes et dont les habitants et, pour la plupart, avaient des chevaux comme montures.
Mais le khalife Omar ibn al-Khatab (radi Allah anhu) ayant répondu par l’ordre de revenir en arrière, Amr  ibn al-As fit rétrograder ses troupes du côté de l’Egypte.
Omar (radi Allah anhu) ayant ensuite trouvé la mort du martyre, (..) ; le successeur , Othmàn ibn Affan enleva le gouvernement de l’Egypte à Amr ibn al-As et en investit, en l’an 25 (27 oct. 645), Abd Allah ibn Sa’d.
En 27 (6 oct. 647), Othmân donna à Abd Allàh ibn Sa ‘d ibn Aboû Sarh. . . . l’Ifriqiya.

Histoire Islamique - Page 7 800px-as_sahabi_palace_ajdabiya-compagnon-situc3a9-c3a0-mi-chemin-entre-ajdabiya-et-awjila-un-chc3a2teau-construit-lors-de-la-conquc3aate-islamique-et-appelc3a9-palais-companion-proportion

Le Qasr Sahabi, a Ajdabiya fut construit en 647 par le compagnon et général du califat Rashidun Abdullah Ibn Abi Sarh radi Allah anhu frère de lait du calife rashidun Uthman ibn Affan situé entre Ajdabiya et Awjila en Libye La Conquête de l’ifriqiya par Abd’Allah ibn Sa’d Ibn Abuû Sarh’al-Amiri.

—Marwân ibn al-Hakam al-Umawi ; rassembla de nombreux membres de la tribu des Omeyyades, Abd Allah ibn az-Zubayr ibn al-Awwâm avec nombre des siens, ainsi qu’ Abd er-Rahmân ibn Zeyd ibn al-Khattâb et  Abd Allah ibn Omar ibn al-Khattàb, (radi Allah anhum)  en moharram de cette année.
Conformément à son ordre on dressa le camp, et alors il leur fit la khotba (sermon), leur adressa de sages conseils et excita leur zèle à la guerre sainte ; après quoi il ajouta: « J’ai recommandé à Abd Allah ibn Sa ‘d d’agir au mieux à votre égard et de vous traiter avec bienveillance ; je vous confie à la direction d’Al-Hârith ibn al-H’akam pour vous mener à Abd Allah ibn Sa ‘d, qui alors prendra le commandement. » 

Histoire Islamique - Page 7 Ghadames09

La première moquée du Sahara al-jami al-Atiq de Ghadamès en Libye dans le Fezzan  (frontière Tuniso-Algérienne) fut construite en l’an 666 JC au début des Omeyyades , sous le gouvernement de Mu’awiya ibn Hudaij al-Kindi sous le califat de Muawiya ibn Abu Syfyan , elle a incroyablement, survécu jusqu’en 1943, quand elle a été détruite par les alliés, elle fut donc reconstruite, si ont ce réfère à al Hash’ishi il y a les tombes de deux sahaba , en l’occurrence : Sidi Al-Badri et de Sidi Okba ibn Amr (radi Allah anhum) sont là dans le sanctuaire de la mosquée source : E.J. Brill’s » First Encyclopaedia of Islam 1913-1936″ et « Libya. Ediz. Inglese » par Anthony Ham.

Quelques détails sur ‘Abd Allah ibn Sa’d ibn Abu Sahr al-Amiri ; son commandement et la conquête qu’il fit de l’Ifriqiya.
Ce personnage avait d’abord servi de secrétaire à l’Envoyé de Dieu (paix et bénédiction d’Allah sur lui), puis avait apostasie et rejoint les polythéistes à la Mecque.
Muâwiya ibn Abû Sofyân (radiAllah anhu), qui était alors à la Mecque et qui avait sincèrement embrassé l’Islam, le remplaça en qualité de secrétaire auprès du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui).
Lorsque ce dernier s’empara  de cette ville (La Mecque), Abd Allah ibn Sa’d ibn Abu Sahr al-Amiri se réfugia dans la maison d ‘Othmân ibn Affan pour solliciter sa protection, et Othmân obtint du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) le pardon d’Ibn Aboû Sarh’, qui était son frère de lait et dont, à partir de là, la foi resta sincère .
Othmân (radi Allah anhu), lorsqu’il fut devenu khalife, le nomma gouverneur et chef militaire de l’Egypte.
Après avoir à maintes reprises envoyé des détachements de cavalerie légère pour enlever du butin du côté de l’Ifriqiya, Abd Allah écrivit à Othmân pour lui dire quels résultats il avait obtenus, et ces informations déterminèrent l’envoi qui lui fut fait d’un corps d’armée dont il devait prendre le commandement pour entreprendre une campagne contre l’Ifriqiya.

Histoire Islamique - Page 7 East-hem_610ad
L’empire Romain Byzantin d’Orient, en 610 33 ans avant la prise de Tripoli d’Ifriqiya (Libye)  par le général du califat Rashidun Amr ibn al-As en 643; la région Tanger s’entendait au nord jusqu’à Ceuta (Sebta)

Abd Allah se mit donc en marche à la tête de vingt mille hommes contre cette contrée, qui obéissait à un patrice nommé Djerdjir, dont l’autorité s’étendait de Tripoli à Tanger.
Le général musulman envoya dans diverses directions des. colonnes légères qui ramenèrent toutes du butin.
Lui-même rencontra un matin le patrice Byzantin Djerdjir (Grégoire) qui (commandé une) armée de cent vingt mille hommes, dans un lieu connu sous le nom de Sobeytala (Suffetula).
Le grand nombre de leurs ennemis jeta les musulmans dans l’angoisse, et ils ne partageaient pas l’avis de leur chef,qui alors se retira dans sa tente pour réfléchir.
Mais Djerdjir, de son côté, fut pris de peur en voyant les musulmans ; il fit sortir la tour mobile  et y monta pour de là dominer les troupes, et il fit distribuer les armes.
Sa fille monta sur la tour et se dévoila, entourée de ses quarante servantes qui  étaient montées avec elle et étaient magnifiquement  parées et ornées de bijoux.
Les escadrons défilèrent les uns après les autres, tandis que lui-même [se trouvait  au haut de] la tour :
« Connaissez-vous, leur dit-il, la  personne que voilà ?
— Certes, répondirent les guerriers, c’est la princesse fille du roi ( Celui qui tuera) Abd Allah ibn Sa’d, chef des Arabes [je lui donnerai] comme dot, les servantes, les richesses et les parures »
Les musulmans n’étaient qu’un petit nombre, tandis que les guerriers de Djerdjir étant, comme nous, l’avons dit au nombre de cent vingt mille, l’opposition qui se fit jour contre le projet d’Ibn Sa’d l’avait fait se retirer dans sa tente pour réfléchir.

Histoire Islamique - Page 7 Sbeitla_arch_of_antonius_pius
L’arche du césar Antonin à Sbeilta en Tunisie, à l’époque du calife Othmân ibn Affân (radi Allah anhu) , Sbeïtla est le point d’entrée de la conquête arabo-musulmane de l’Afrique du Nord , sous la conduite des sept « Abdullah » : –`Abdullah ibn az-ZubayrAbdullah ibn AbbasAbdullah ibn OmarAbdullah ibn MasudAbdullah ibn Amr ibn al-AsAbdullah ibn Djafar ibn Abi Talib et Abd Allâh ibn Saad ibn Sarh — qui réussissent à battre le patrice Grégoire, dans des batailles qui voient en l’an 647 la première ville qui suit est Tebessa en Algerie dans le voisinage proche de Sbeitla.

Abd Allah ibn az-Zubayr ibn al-Awwâm met Djerdjir à mort à Sbeitla .
Je remarquai, raconte  Abd Allah ibn az-Zubayr, un passage non défendu auprès de Djerdjir, alors que ses guerriers étaient rangés en ordre de bataille : monté sur une lourde monture grise, il se tenait en arrière et à quelque distance des siens, tandis qu’à ses côtés deux jeunes filles l’abritaient à l’aide de plumes de paon contre les rayons du soleil.
Je me rendis alors à la tente d’Abd Allah ibn Sa’d et je demandai à être introduit près de lui :
« Laisse-le, me répondit son chambellan, car il est en train de réfléchir à la situation, et si quelque plan s’était présenté à son esprit, il se serait montré ou aurait appelé.
— Mais, répondis-je, j’ai besoin de m’entretenir avec lui.
— J’ai l’ordre de refuser l’entrée jusqu’à ce qu’il m’appelle. »
Alors, continue Abd Allah, je fis le tour de la tente et j’arrivai par derrière ; en apercevant mon visage, il me fit un signe de tête pour  me dire d’entrer.
Il était étendu sur sa couche et me demanda ce qui m’amenait :
« J’ai vu, lui dis-je, un passage non défendu chez l’ennemi ; j’ai cru que c’était là une occasion favorable que Dieu nous ménageait, et (je suis venu) dans la crainte de la laisser échapper. »
Il se leva aussitôt et vint reconnaître avec moi ce que j’avais constaté :
« Soldats, s’écria-t-il, marchez avec Ibn az-Zubayr ! »
Toute une troupe se précipitant vers moi, je choisis dans le nombre trente. cavaliers, à qui je dis: « Je me charge de tout ; frappez seulement ceux qui m’attaqueraient par derrière, et, avec l’aide de Dieu, je saurai me garder de ceux que je verrai en face. »
Je me lançai au galop dans la direction du prince ennemi, tandis que ceux qui composaient ma petite troupe me suivaient et gardaient mes derrières, et je les menai ainsi jusqu’à un endroit découvert où un certain espace s’étendait entre eux et moi.
Le prince se figurait que je n’étais autre chose qu’un messager et le crut jusqu’à ce que, voyant mes armes, il tourna bride pour s’enfuir.
Quand je fus à portée, je lui donnai un coup de lance qui le fit tomber et je me précipitai sur lui; mais les deux jeunes filles voulurent le couvrir de leur corps, si bien que je coupai la main de l’une d’elles.
Histoire Islamique - Page 7 7th-century-byzantins
L’armée Grecque de l’empire Roman Byzantin au 7eme siècle (osprey) 

J’achevai de le tuer, puis je hissai sa tête sur ma lance; ses troupes se précipitèrent, mais les musulmans chargèrent de mon côté, restèrent victorieux, mirent les Roûm en fuite et les massacrèrent à leur gré.
Partout ils dressèrent des embuscades; les cavaliers et les fantassins devancèrent les fuyards devant la place forte de Suffetula et les empêchèrent d’y pénétrer : ils les resserrèrent à l’aide de leur cavalerie tant à droite qu’à gauche, en plaine comme en montagne, puis il fut fait un grand massacre des troupes à pied et à cheval, sans parler des captifs, si nombreux que, dans un seul endroit, j’en vis plus de mille. »
D’après le récit des shuyukh d’Ifriqiya, la fille de Djerdjir vit, après la mort de son père, des Arabes se disputer à ce propos, et comme elle demandait le motif de leur discussion, on lui apprit [que c’était à cause] de son père.
Elle dit avoir vu  celui qui lui avait porté le coup fatal, et répondît, sur la demande que lui adressa Ibn Abû Sarh’, qu’elle pourrait le reconnaître.
On fit donc défiler les guerriers devant elle, et ce fut  Abd Allah ibn az-Zubayr qu’elle désigna.
Quand Ibn Abû Sarh’ demanda à ce dernier pourquoi il avait caché son exploit, ce héros répondit :
« Celui-là le sait qui »
La fille de Djerdjir lui fut attribuée dans sa part du butin. … Leurs biens étaient, en majeure partie, constitués par de l’or et de l’argent
On mettait devant lui des monceaux de ces métaux précieux, et il demanda aux Africains (Afariq) d’où cela leur venait.
L’un d’eux se mit à fouiller le sol et en tira un noyau d’olive :
«Voilà, dit-il, la source de nos richesses, car ni les marins, ni les insulaires n’ayant d’huile venaient en acheter ici  . »
Chaque cavalier reçut pour sa part trois mille dinars en or, et chaque fantassin, mille.
De Suffetula, Ibn Abû Sarh’ fit partir dés détachements et des colonnes expéditionnaires ; la cavalerie parvint jusqu’aux villages fortifiés (k’oçour) de Gafça, et ces expéditions procurèrent du butin et des captifs.
Cette affaire abattit l’orgueil des Roûm d’Ifriqiya et leur inspira une grande terreur, de sorte qu’ils cherchèrent un abri dans les places fortes et les lieux de refuge.
Ils offrirent ensuite à Ibn Sa’d trois cents quintaux d’or pour le décider à les laisser tranquilles et à évacuer leur territoire.
Ce chef accepta et reçut tout cet or.
Une des clauses du traité transactionnel portait que les musulmans garderaient ce qu’ils avaient reçu antérieurement, mais restitueraient ce qu’ils auraient pris postérieurement à cet arrangement .
Ibn Sa’d fit venir Ibn az-Zubayr et lui parla en ces termes :
« Nul plus que toi n’a de titres à porter cette bonne nouvelle ; pars donc et va annoncer au Prince des croyants  Othmân, à Médine, les bienfaits que Dieu a fait descendre sur les musulmans!»
Ibn az-Zubayr quitta donc Sobeytala, et arriva, à ce qu’on prétend, à Médine en vingt-quatre jours, après avoir fait en Ifriqiya un séjour d’un an et deux mois.
Le butin provenant de là conquête parvint ensuite à Médine, il fut mis en vente, et le quint fut adjugé à Marwân ibn al-Hakam [moyennant cinq cent mille dinars], dont Othmàn lui fit la remise à cinquante dinars près, et c’est là l’un des faits reprochés à ce khalife (radi Allah anhu).
C’est à propos de cette affaire et du rappel qu’il fit d’al-Hakam,- dont l’exil avait été prononcé par le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) , qu’Abd er-Rahmân, frère de Kenda, s’exprime ainsi : [Motakârib]. « J’en prends solennellement Dieu à témoin, le Créateur n’a rien laissé à l’aventure ! Toi tu as été créé pour servir de pierre de touche, afin que nous soyons éprouvés par toi ou bien que tu le sois toi-même. Tu as rappelé le maudit  , contrairement à la tradition de celui qui n’est plus, tu as arbitrairement donné à Marwân le quint qui revient aux serviteurs de Dieu et tu as couvert de ta protection ce qui est interdit. »
Marwân ibn al-Hakam dit un jour, pendant qu’il se trouvait dans le salon de Muâwiya ibn Abi Sufyan : « II y a trois choses où je n’ai jamais rien introduit de prohibé : ma maison à Médine, ma propriété à Dhoû Khochob  et les prélèvements légaux de mes femmes. »
Muâwiya tourna ses regards du côté d’Abd Allah ibn az-Zubayr, qui était présent et qui dit : « Tu me dis de choses que je connais bien ; pas si vite, Aboû Abd el-Melik ! Nous sommes allés en Ifriqiya avec Abd Allah ben Aboû Sarh’ Il campa sur une hauteur d’où il découvrait la mer (à douze milles de Sousse). Ce qu’apprenant Nicéphore (Le rum) il mit à la voile et s’enfuit sans combattre.
Ibn az-Zubayr s’avançant vint camper sous la porte de Sousse, auprès de la mer; il fît avec les fidèles la prière de du asr, sous les regards des Roûm émerveillés de son audace. [Ceux-ci firent marcher] contre lui un corps de cavalerie, mais Ibn az-Zubayr, sans se laisser effrayer par cette nouvelle, poursuivit et acheva sa prière ; puis se mettant à la tête de ses compagnons, il chargea l’ennemi, qui fut totalement mis en déroute. Après quoi ce chef alla rejoindre Muâwiya ibn Hodeydj, du côté du Djebel el-K’arn.
Ce dernier officier envoya ensuite c Abd el-Malik ibn Marwân (futur calife Omeyyade de 685 a 705) à la tête de deux mille cavaliers contre Djeloùla, place qui fut assiégée pendant quelques jours et qui, après avoir eu un grand nombre de ses habitants tués, fut emportée de vive force
Le vainqueur enleva tout ce qu’elle renfermait et le traîna à sa suite auprès de Muâwiya ibn Hodeydj, qui en opéra le partage entre les musulmans ; chacun d’entre eux reçut, dit-on, deux cents mithkàl.
Muàwiya ibn Hodeydj envoya contre la Sicile une expédition composée de deux cents bâtiments, qui revint après avoir passé un mois dans cette ile et y avoir fait du butin et des prisonniers des esclaves et des idoles garnies de pierres précieuses.
On procéda au partage du butin et il envoya Muâwiya ibn Aboû Sofyàn.
Histoire Islamique - Page 7 Pice-dor-frappc3a9-a-carthage-au-dernier-gouv-byzantin
Muâwiya ibn Hodeydj al-Kindi en Ifriqiya

Ar-Raq’iq s’exprime ainsi dans son livre : Héraclius, roi de Constantinople et de Rome, [recevait de divers princes] un tribut : tels, par exemple, le comte d’Alexandrie et de Barq’a de Tripoli et de Cabra, le prince de Sicile et des Roûm d’Ifriqiya et d’Espagne.
Quand Héraclius apprit [que la paix était conclue entre les habitants d’Ifriqiya et Abd Allah ibn Aboû Sarh] il envoya dans ce pays un patrice du nom d’Awlima [pour réclamer] trois cents quintaux d’or, quantité égale à celle qu’avait prise Ibn Aboû Sarh’.
Ce chef descendit à Carthage et informa les habitants du [but de sa mission] : « Les sommes que nous avions entre les mains, répondirent-ils, nous ont servi de rançon pour échapper aux Arabes; [comment donc l’empereur] voudrait-il encore prélever sur nous la même somme que d’habitude ? »
Celui qui était chargé de leurs affaires se nommait H’abâh’iya [gouverneur chrétien qui avait remplacé Djerdjir].
Ils tombèrent d’accord pour mettre El-At’riyoûn à leur tète, et H’abâh’iya se rendit en Syrie [où il exposa à Muàwiya ibn Aboû Sofyân] l’état de i’Ifriqiya…. en lui demandant de le faire accompagner dans le Maghreb par un corps d’armée, ce qu’il obtint en 45 (23 mars 665).
Muâwiya ibn Hodeydj al-Kindi se mit donc en marche,  Abd al-Malik ibn Marwàn al-Umawi pénétra dans la ville [de Djeloûla d’Ifriqiya] de vive force, et les musulmans s’y emparèrent de tout ce qu’elle renfermait, ainsi qu’il a été dit plus haut
Entre Muâwiya ibn Hodeydj et  Abd el- Malik ibn Marwàn surgirent des discussions parce que ce dernier voulait ses frères et ses compagnons, attendu que la conquête de la ville était de son fait .
H’anach ibn Abd-Allah as-Sanani (le célèbre tabi3i) dit un jour à  Abd al-Malik : « Eh quoi donc! Tu deviendras un jour khalife, je le jure, et alors ce sera toi qui décideras ; renonce donc au butin ! »
Quand Abd al-Malik devenu khalife fit marcher Al- Hajjâj ibn Yûsuf contre Abd Allah ibn  az-Zubayr, H’anach fut fait prisonnier et envoyé à Abd al- Malik ibn Marwàn, qui lui dit : « N’est-ce pas toi qui, lors de la prise de Djeloûla, m’annonças que je deviendrais khalife ?
— C’est moi, en effet.
— Et pourquoi donc as-tu quitté mon parti pour te rallier à Ibn az-Zubayr ?
— Parce que je l’ai vu élevant le drapeau de Dieu, tandis que tu dressais celui des choses de ce monde.
— Je te pardonne », reprit le khalife Abd al-Malik ibn Marwan .
En l’an 46 (12 mars 666), dit al-Baladhuri, eut lieu la première expédition (Omeyyade) contre la Sicile, où Muâwiya ibn Hodeydj envoya Abd Allah ibn Q’ays.
Cet officier y prit des idoles d’or et d’argent diadémées de pierres pré- cieuses, qui furent adressées à Muàwiya ibn Abû Sofyân et celui-ci les envoya dans l’Inde pour en obtenir le (plus haut) prix.
Cet acte souleva contre lui la réprobation énergique du peuple.
Celui qui gouvernait alors l’Ifriqiya au nom de Muàwiya ibn Abû Sofyàn était, au témoignage de al-Tabari, Muâwiya ibn Hodeydj al-Kindi, déjà cité (*).
En 47 (2 mars 667), Mo’àwiya ibn Aboû Sofyân enleva à c Abd Allah ibn Amr ibn al-As le gouvernement de l’Egypte et le remplaça par Muâwiya ibn Hodeydj al-Kindi, qui quitta l’ifriqiya pour se rendre dans le pays où il venait d’être nommé.
Ibn Hodeydj, qui avait autérieurement fait mettre à mort Mohammed ibn Abù Bakr as-Sidiq, rencontra Abd er-Rah’màn ibn Abû Bakr, qui lui dit : « Tu as, ô Muâwiya, reçu de Mu’âwiya ibn Aboû Sofyân ta récompense : tu as tué Mohammed ibn Aboû Bakr pour devenir gouverneur d’Egypte, et la chose est faite.
— Si, dit-il, j’ai tué Mohammed ibn Abu Bakr as-Sidiq, ce n’est pas en vue d’obtenir un gouvernement, mais seulement pour venger la mort d’Othmân ibn Affan (radi Allah anhu). »
 En 48 (19 fév. 668), Muâwiya ibn Hodeydj continua de gouverner l’Egypte et l’Ifriqiya au nom de Muàwiya ibn Abû Sofyân.
Histoire Islamique - Page 7 Conquete-arabes
Les conquêtes arabes sous les Rashidun et Omeyyade

Expédition d’Okba ibn Nafi al-Fihri
En 49 (8 fév. 669), Okba ibn Nâfi al-Fihri entreprit, de concert avec les Egyptiens, une expédition maritime contre les Roûm .
En la même année  669 Ibn Nâfi ibn Abd Qays ibn. . .
Cette même année, en l’an 49 de l’Hégire (669), décéda le noble Compagnon et le général al-Mughirah Ibn Shu’ba Ibn Abi ‘Amir Ibn Mas’oud ath-Thaqafi, radi Allah anhu. Il est mort poignardé et fut enterré à Kufa. D’autres ont rapporté que sa mort fut en l’an 50 (669) et d’autres en l’an 51 de l’Hégire (670). Il est dit que Mughirah Ibn Shu’bah devint musulman l’année de la bataille de la Tranchée. Il était présent à Hudaybiyah et au pacte de Ridwan. Il combattit lors des batailles des Murtadin, à Yamamah. Il participa à la conquête de la Syrie, à al-Yarmouk et à la conquête de la Perse et de l’Iraq sassanide à al-Qadissiya. Il resta à l’écart de la Fitna et lors de l’appel au Jugementpar le Livre d’Allah sous ‘Ali Ibn Abi Talib (radi Allah anhu), il rejoignit les rangs de Muawiya, radi Allah anhu.
Toujours cette année Busr Ibn Abi Artat et Soufyan Ibn Awf al-Azdi attaquèrent ensemble les territoires byzantins tandis que Fadalah Ibn ‘Ubayd al-Ansari les attaqua par la mer.
Ibn Aboû’l. . . . dit qu’ Okba naquit un an avant la mort du Prophète  (Paix et bénédiction d’Allah sur lui) il est donc un Sahabi .
D’après Ibrahim ibn al-Qâsim, Okba à la tête de dix mille musulmans arriva dans l’Ifriqiya, qu’il conquit et où il s’avança, poursuivant le sabre à la main tous les chrétiens qui s’y trouvaient.
Ce chef tint alors aux musulmans le discours que voici : « Dans cette région, les habitants se convertissent à l’Islam quand arrive un prédicateur de la foi, mais quand il se retire, les nouveaux convertis retournent à leurs erreurs. Je suis donc d’avis que vous preniez pour y fixer à toujours la foi musulmane. »

Histoire Islamique - Page 7 Mosquc3a9e-et-chateau-omeyyade-de-waddan-au-fezan-libyen-666-par-okba-ibn-nafi-sous-le-gouverment-de-khudayj 
La mosquée et le chateau  (qasr) de Waddan dans le Fezzan en Libye fut construit ver l’an 666 JC , sous le gouvernement omeyyade de ‘l’Ifriqiya de Muawiya ibn Hudaij al-Kindii radi allah anhu sous le califat de Muawiya Ier radi Allah anhu, avec les conquêtes d’Okba ibn Nafi radi Allah anhu alors général et pas encore émir d’Ifriqiya

Cet avis fut unanimement accepté, et l’on décida que les gens stationnés dans les ribât (couvents fortifiés) pour la guerre sainte et la défense des frontières .
« Je crains également, (continua  Okba ibn Nafi al-Fihri), que le prince de Constantinople ne vienne la conquérir; établissez donc aussi entre cette (ville) et la mer dont ne puisse se rendre maître celui qui tiendrait la mer sans, qu’il y ait de là à la mer une distance qui nécessite l’abréviation de la prière; on y tiendra garnison Rapprochez-la, dit-il, de la sebkha (lac salé), car vous avez pour bêtes de somme des chameaux qui vous servent à transporter vos bagages des incursions et de la guerre jusqu’à ce que Dieu nous en fasse faire la conquête de proche en proche. Alors nos chameaux dont les pâturages seront à l’abri des attaques des Berbères et des chrétiens. »
al-Ishbili dit, dans son livre des « Mesâlik » entrèrent dans le Maghreb, ils trouvèrent que les Francs les y avaient devancés : ils les poursuivirent, puis la paix fut conclue à condition et que les Francs résideraient dans les plaines.
Ce fut dans cette partie du pays qu’ils édifièrent des villes.

Histoire Islamique - Page 7 Mosquc3a9e-tabhit-des-ansar-a-kairouan
La mosquée Ansâr à Kairouan  serrai construite  en 668-674 en Tunisie (47 – 53 H) par le compagnon et ansar Ruwaifi ibn Thabit al Khazraji al-Ansari radi Allah anhu, issue des Bani Malik ibn Al-Najjar, il a participé a toute les batailles jusqu’au « Futtouh Sham. » , et partie sous le règne de Muawiya radi Allah anhu ver Tripoli dans l’année 46 de l’hégire il à notamment contribué à l’introduction de l’islam en Ifriqiya ver l’an 47 de l’hégire du coté de Djerba et arrivé sur le futur site de Kairouan où il posa les fondations d’une mosquée connue après la fondation de Kairouan comme la mosquée «Ansar» ou «Mosquée de Sidi Rwaifi», puis il est passez ver la ville de de Bayda en Cyrénaïque orientale en Libye et est resté pour devenir l’émir de Cyrénaïque (al-Barqa) et il est est mort en 56 de le l’hégire et a été enterré à Bayda.

Construction de Kairouan (al-Qayrawan)
Reprenons le fil de notre récit. En 50 (28 janv. 670), Okba ibn Nafi al-Fihri (radi Allah anhu) commença à construire la ville de al-Qayrawan (Kairouan).
Les Arabes répondirent à l’appel qu’il leur adressa à ce propos, mais ensuite ils lui dirent : « Tu nous fais bâtir dans une région peu enviable, constituée par des fourrés et des marais couverts de roseaux où il y a à redouter les bêtes féroces, les serpents et autres animaux nuisibles. »
Or, comme son armée comptait dix-huit Compagnons du Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui)  et que le reste était formé de successeurs (at-tabii’un), il adressa une invocation que tous ceux qui le suivaient firent suivre d’un amen; puis s’avançant vers la sebkha il s’écria : « Serpents et bêtes féroces nous sommes les Compagnons du Prophète; éloignez-vous, car nous allons nous fixer en ces lieux, et dorénavant nous tuerons tous ceux d’entre vous que nous rencontrerons ici ! »
On assista alors à ce spectacle merveilleux du défilé des lions, des loups et des serpents qui s’éloignaient en emportant leurs petits, et conformément à son ordre on respecta ces animaux pendant qu’ils procédaient à leur exode.
Quand il fut terminé, Okba descendit dans le creux et le fit déboiser, et pendant les quarante années qui suivirent, on n’y vit plus ni scorpions ni fauves . Il dressa alors le plan de la maison de gouvernement (al-Dar al-Imara) et de la grande mosquée (al-Jami al-Kabir), mais sans faire élever les murs de celle-ci, bien qu’il y fit la prière.

Histoire Islamique - Page 7 Mosquc3a9e_oqba_kairouan_by_jm_rosier
La grande mosquée du conquérant de l’Afrique du Nord (Shamal al-ifriqiya) Okba ibn Nafi al-Fihri à Kairouan vue de nuit, Tunisie. 

Mais il s’éleva dans la masse des discussions au sujet de la direction de la Mecque (al-Qibla): « Les indigènes, lui dit-on, régleront leur qibla d’après celle de cette mosquée ; il faut que tu fasses tous tes efforts pour la fixer exactement. »
Pendant quelque temps on observa les levers et les couchers des étoiles, tant l’hiver que l’été, ainsi que les levers du soleil. Comme les observations n’étaient pas conformes, il se coucha un jour tout soucieux et pria Dieu de lui venir en aide.
Alors Okba vit en songe quelqu’un qui lui disait : « A ton réveil, prends l’étendard que tu as à la main, mets-le toi au cou et alors tu entendras prononcer un cri de « Dieu est grand » que nul autre musulman que toi ne percevra ; regarde où s’arrêtera ce son, c’est là la kibla. Dieu, par considération pour toi, accorde sa faveur à ce camp, à cette ville et à cette mosquée, il s’en servira pour humilier les infidèles. »
 Okba, en proie au plu» grand trouble, se réveilla et, après avoir procédé aux ablutions légales, se mit à dire la prière dans la mosquée et en compagnie de notables. Après que l’aurore eut paru et qu’il eut fait une prière de deux rek’a, il entendit qu’on disait devant lui :
« Dieu est grand. Allahu Akbar»
Il interrogea ceux qui l’entouraient, lesquels lui dirent n’avoir rien entendu, ce qui lui fit conclure que ce signe émanait bien de Dieu. Il prit donc l’étendard, se le mit sur le cou et suivit la voix, qui le mena ainsi jusqu’à l’emplacement du mihrâb de la grande mosquée, où elle cessa de se faire entendre.  
Ce fut là qu’il ficha son étendard, en ajoutant que là était le mihrâb qui devait servir aux fidèles, et ce point servit de repère pour toutes les mosquées de la ville. 
Il se mit alors à élever les murs, les temples et les habitations ; on y amena de toutes parts des charges de marchandises, et l’importance de ce lieu s’accrut beaucoup.
Les maisons s’étendaient sur une longueur de treize mille six cents coudées, si bien que Okba (radi Allah anhu), dont les prières étaient écoutées du ciel, était d’ailleurs un excellent administrateur et général. 

Histoire Islamique - Page 7 Le-cimetic3a8re-des-awlad-farhan-sous-les-remparts-de-la-mc3a9dina-kairoua
Le cimetière des Awlad Farhan, sous les remparts de la médina, Kairouan, Tunisie

Maslama ibn Mokhalled al-Ansari 667-682
En 55 (5 déc. 674), Muawiya  ibn Abû Sofyàn (radi Allah anhu) préposa à l’Egypte et à l’Ifriqiya Maslama ibn Mokhalled al-Ansari 667-682 (l’Ansar), enlevant ainsi l’administration du premier de ces pays à Muawiya ibn Hodeydj (665-666) , et celle du second, à  Okba ibn Nâfi al-Fihri .
Maslama l’Ansar avait déjà gouverné l’Egypte.
Après sa nomination en Ifriqiya il révoqua Okba et le remplaça par Abû’ al-Muhàjer Dinar.
Muâwiya réunit sur la tête de ce chef tout le pays depuis Tripoli jusqu’à Tanger, ce qui ne s’était pas fait avant lui et ce qui dura jusqu’à la mort de Muâwiya ibn Aboû Sofyân.

Histoire Islamique - Page 7 Mila-mosquc3a9e-omeyyade
La Mosquée de Sidi Ghanem à Mila en Algérie (675-676 JC) fut construite par le compagnon et général omeyyade Abu Muhajer Dinar (radi ALLAH anhu), sous le califat de Muawiya (radi ALLAH anhu) (667-680).

Abû al-Muhâjer Dinar devient gouverneur de l’Ifriqiya ; dépossession d’Okba ibn Nâfi’.
Après que Muâwiya ibn Aboû Sofyân eut confié l’administration du Maghreb à Maslama ibn Mokhalled al-Ansari, celui ci nomma sous-gouverneur en Ifriqiya son client Abû’ al-Muhâjer Dinar (dit selon certain des Banu Makhzum), en remplacement d’Okba ibn Nafit, qui fut ainsi révoqué.
On dit à Maslama ibn Mokhalled : « Pourquoi n’as- tu pas laissé  Okba en Ifriqiya, car il avait des droits antérieurs en outre de son mérite, et c’est lui qui a édifié al-Qayrawan et sa mosquée….dans un autre gouvernement…. nous voudrions…. en Ifriqiya…. »
II opéra grossièrement cette destitution.
Okba ibn Nafi al-Fihri sortit de la ville…. jusqu’à ce qu’il l’eût dépassée de deux milles…. du côté de Tunis…. J’ai entendu dire que toute une troupe de Quraychites y doit trouver la mort du martyre :
« grand Dieu, s’écria Okba, moi aussi j’en serait ».
Il lui arriva  ensuite ce qui a été raconté ci-dessus.

Histoire Islamique - Page 7 Cimetic3a8re-shorfa-et-mosquc3a9e-okba-ibn-nafi-a-biskra-sidi-okba
Vue satellite sur le site de la bataille de Tehuda de nos jours Sidi Okba en Algerie, le cimetière shurafa ou son enterrées les  300 soldats d’Okba (puisse Allah leurs faire miséricorde) dont Abu Muhajir Dinar radi Allah anhu lors de la bataille de Tehuda, ils furent inhumé sur place le tombeau est situé ver  la mosquée Ibn Khaldoun dit dans son livre « Histoire des dynasties.. »: « de tous les cimetières du monde vers lequels les hommes devots portent leur pas, celui de Sidi Okba est le plus illustre par le nombre et la qualité des martyrs qu’il renferme ».

Tehoûdah  est une ville des plus anciennes, bâtie en pierre, renfermant de nombreux marchés (soûk’) et n’ayant qu’un seul faubourg ; on y trouve une vaste mosquée principale, d’autres mosquées et de grands fondoûks. La population qui l’habite est berbère (en ce temps, et à entendre n’est pas habité par des rum).
En moharrem 64 de l’hégire (.29 août 683), Koseyla le Bernesi pénétra à K’ayrawân et l’enleva aux musulmans dans les circonstances que voici.
A la tête d’une foule de Berbères qui s’étaient joints à lui, il marcha contre al-Qayrawan, où les musulmans passèrent par de rudes épreuves et où Zoheyr ibn K’ays al-Balawi, prenant la parole en qualité de prédicateur, s’exprima en ces termes : « Musulmans ici réunis, vos compagnons sont au paradis et ont reçu de Dieu les palmes du martyre ; faites comme eux, Dieu ne peut non plus faire moins pour vous ! »
Mais H’anach ibn as-Sanani s’écria : « Non, par Dieu ! nous ne t’écouterons pas, car tu n’es pas notre chef ; il n’y a rien de mieux à faire que de se sauver et de remmener en Orient, d’où ils viennent, cette poignée de musulmans. »
Puis il ajouta : « Fidèles ici rassemblés ! que tous ceux d’entre vous qui désirent retourner en Orient me suivent. »
La population le suivit en effet, et Zoheyr, resté seul avec les siens, dut en faire autant.
Il s’arrêta dans son château de Bark’a, où il resta à combattre les infidèles jusqu’au règne d’Abd al-Malik ibn Marwân.
Cependant Koseyla et ses troupes, continuant d’avancer, arrivèrent près de K’ayrawân, et alors les Arabes qui y habitaient, hors d’état de tenir tête à ces forces considérables, composées de Berbères et de Roûm, commencèrent à fuir.
Koseyla accorda quartier aux musulmans restés dans la ville, où il se fixa comme chef de toute l’Ifrîqiya et du Maghreb entier ainsi que des musulmans habitant ce pays, jusqu’à l’époque où  Abd al-Malik ibn Marwàn monta sur le trône des khalifes Omeyyade en 65 (17 août 684).

Histoire Islamique - Page 7 East-hem_700ad
Le califat Omeyyade en 700 sous Abd al-Malik ibn Marwan (685-705), les confédérations berbères ne furent pas encors anéantis
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:15

Quand le pouvoir de ce prince fut affermi et que tous les grands se furent ralliés à lui, on lui demanda de soustraire l’Ifrîqiya et ses habitants musulmans au joug de ce maudit Koseyla:
« Pour venger, répondît-il, le sang d’Okba sur les Roûm et les Berbères, on ne peut prendre que quelqu’un dont les sentiments religieux et l’intelligence vaillent ceux de ce chef. »
On tomba d’accord pour choisir Zoheyr ibn  Kays al-Balawi, car on reconnut que, ancien compagnon d’Okba, il était le mieux au courant de ses faits et gestes et de sa politique, et le plus qualifié pour venger sa mort.
En conséquence, Abd al-Malik envoya à Zuhayr, qui était à Barka, l’ordre de se rendre avec sa cavalerie en Ifrîqiya a pour délivrer les musulmans de K’ayrawân ; puis sur l’observation faite par Zoheyr que l’armée de Koseyla, formée de Berbères et de Roûm, était des plus nombreuses, il lui envoya des secours en cavaliers, en fantassins et en argent, en outre des chefs arabes qu’il convoqua pour appuyer son lieutenant.

Histoire Islamique - Page 7 800px-adb_al-malik_gold_dinars
Dinar du calife Omeyyade Abd al-Malik ibn Marwan 685-705 (avant la réforme à  gauche et après la réforme à droite)

Zoheyr se trouva ainsi à la tête de forces .considérables, la population se réunit avec empressement sous ses drapeaux et il pénétra en 69 (5 juillet 688) en Ifrik’iyya.
Koseyla ibn Lemzem, en apprenant l’attaque dont il allait être l’objet, ne fit aucune soumission ni ne manifesta aucune crainte, car ses troupes de Berbères et de Roûm étaient deux fois plus nombreuses que celles de Zoheyr.
Cependant il réunit les nobles berbères et leur dit:
« Je suis d’avis de m’éloigner de cette ville, où il y a des musulmans vis-à- vis de qui nous sommes engagés par des traités et qui, il y a lieu de le craindre, se tourneront contre nous quand nous combattrons leurs frères. Nous irons donc nous établir vers l’endroit par où arrive l’ennemi [à Mems], et comme nous disposons d’une armée considérable, ou bien nous le battrons et alors le refoulant sur Tripoli nous l’anéantirons complètement, de manière à rester pour toujours maîtres du Maghreb, ou bien nous aurons le dessous, et alors la montagne étant proche nous pourrons nous mettre à l’abri dans des lieux abrupts. »

Histoire Islamique - Page 7 11925-la-mosquee-de-sidi-okba
La Mosquée Omeyyade de Sidi Okba à Biskra en Algérie (686 JC) construite sous le gouvernement du général omeyyade  Zuhair ibn Qais al-Balawi (radi ALLAH Anhu), sous le califat d’Abd al-Malik (685-705),
Bataille entre Zuhayr ibn Q’ays al-Balawi  et Koseyla ibn Lemzem al-Barbari. 

Après que Koseyla eut quitté al-Qayrawan , Zoheyr ibn Kays vint camper sous les murs de cette ville pendant trois jours, mais sans y pénétrer; il repartit de là le quatrième jour, à la fin duquel il rencontra l’armée de Koseyla.
Il fit alors camper ses troupes, et le lendemain après la prière  il s’avança contre l’ennemi, qui s’était de son côté mis en mouvement.
La lutte s’engagea avec un très vif acharnement des deux parts, si bien qu’il semblait que personne n’en dût réchapper, mais enfin Koseyla fut battu et tué. Les musulmans se lancèrent à la poursuite des Berbères et des Roûm et en firent un grand massacre ; ils y mirent une telle ardeur qu’ils poussèrent jusqu’au Wàdi Moloûya dans le Maghreb.
 Les plus vaillants guerriers des Roûm et des polythéistes périrent dans cette affaire, où furent tués leurs princes, leurs nobles et leurs champions.
Zoheyr regagna alors K’ayrawân et s’y installa, tandis que les indigènes pénétrés de crainte se réfugièrent dans leurs châteaux et leurs forts.
Mais ensuite ce chef, se rendant compte de l’importance de l’Ifrîqiya, ne voulut pas continuer d’y séjourner : « Je ne suis, dit-il, venu ici que pour faire la guerre sainte, et je crains que ce pays ne m’entraîne dans les plaisirs mondains et que je n’y succombe. »
Il comptait en effet au premier rang des gens distingués par leur piété et leur esprit de mortification, de sorte qu’il s’éloigna, laissant d’ailleurs K’ayrawân dans une parfaite sécurité.
Mais beaucoup de ses compagnons restèrent dans cette ville.

Histoire Islamique - Page 7 La-tombe-de-zuhayr-ibn-qais-al-balawi-a-derna-en-libye-dans-la-mosquc3a9e-sahaba
La tombe de Zuhayr Ibn Qais Al-Balawi à  Derna (Barqa) en Libye dans la mosquée sahaba

Zuhayr se retire à Barka et y est tué par les Romains.
Zoheyr suivi de nombreux compagnons se dirigea donc vers l’Orient.
En apprenant qu’il se mettait en route de l’Ifrîk’iyya vers Barka, les Roûm saisirent cette occasion de réaliser leurs désirs et expédièrent contre cette place une flotte nombreuse et bien montée, qui y fit une razzia importante par le nombre de gens tués et la quantité de butin et de prisonniers.
L’armée de Zoheyr arriva au moment où ces événements venaient de se produire, et ce général, mis au courant, fit aussitôt avancer ses troupes sur le littoral dans l’espoir d’arriver jusqu’aux captifs musulmans et de les rendre à la liberté.
 Mais les Roûm étaient excessivement nombreux, et quand il se trouva sur eux il n’y eut plus moyen de reculer, d’autant que les musulmans qu’on était en train d’embarquer criaient et invoquaient son aide.
Il fit aussitôt mettre pied à terre à ses compagnons, tous hommes remarquables par leur piété, chefs arabes habitués à la guerre sainte et dont le plus grand nombre étaient des successeurs (tâbiïoûn) ; la nombreuse armée des Roûm les assaillit et la mêlée s’engagea.
 Mais la supériorité numérique de l’ennemi était trop grande : Zoheyr fut tué, de même que les chefs arabes qui l’accompagnaient.
Les musulmans regagnèrent Damas et portèrent à  Abd el-Melik ibn Merwàn la nouvelle du martyre de leur général et des principaux de leurs guerriers.
Le khalife fut fort affecté, à cause du mérite et de la piété de Zoheyr, de cette catastrophe, pendant de celle qui avait coûté la vie à Okba.
Les chefs arabes vinrent alors en corps demander à Abd el-Melik de s’occuper du choix d’un chef capable de défendre l’friqiya et d’y rétablir l’ordre, à quoi le prince répondit qu’il ne voyait personne de plus qualifié que Hassân ibn an- Numân.
En 74 (12 mai 693), mourut Abd Allah ibn  Omar ibn al-Khatâb, empoisonné, dit-on, par Al-Hajjàj ib Yaûsuf à la suite d’événements trop longs à raconter.
 En 76 (20 avril 695), On commença à frapper des monnaies (proprement) musulmanes : ce fut le Prince des royants Abd el-Melik qui fit frapper des dinars et des dirhems au type musulman.
En 77 (9 avril 696), eut lieu la révolte d’Al-Mot’arrif obn El-Moghîra ibn Chu’ba contre Abd el-Melik, qui employa la ruse contre lui pour arriver à le tuer .
En la même année de nombreux chefs hérétiques furent décapités .

Histoire Islamique - Page 7 Warriors-of-the-umayyad-caliphate
Cavaliers et Gouverneur Omeyyades (oprey)
1) Gouverneur Omeyyade de Balkh
2) Cavalier élite Omeyyade
3) Cavalier leger Omeyyade , Egypte 

Gouvernement de Hassan ibn an-No’màn en Ifriqiya.
En 78 (29 mars 697), Hassan ben en-No c mân, choisi à cet effet par  Abd el-Melik ben Merwân, entra en Ifrîk’iyya à la tête de 40,000 hommes qui lui furent confiés (*).
Le khalife l’avait d’abord envoyé avec cette armée en Egypte pour parer aux événements, puis il lui adressa l’ordre de se rendre en Ifrîk’iyya, en ajoutant :
« Je te donne pleins pouvoirs de disposer des richesses de l’Egypte; donnes- en à ceux qui sont près de toi, donnes en à ceux qui te viennent trouver, donnes-en au peuple et rends-toi en Ifriqiya avec la bénédiction et la protection divines ! »
Hassan ibn  en-Nomân ibn  Adi ibn Bekr ibn Moghith ibn c Amr Mozaykiyâ ibn c Amir ibn el-Azd pénétra en Ifrlk’iyya avec l’armée la plus considérable que les musulmans y eussent jamais envoyée.
A son arrivée à K’ayrawân, il demanda aux habitants du pays quel était le prince le plus puissant de la région, à quoi on lui répondit que c’était le prince de Carthage, capitale de l’ifriqiya.

Histoire Islamique - Page 7 Port-punique-de-carthage
L’antique port phénicien de la cité de Carthage au nord de la Tunisie, qui  tombera  au mains des arabes  sous Hassan ibn Numan 

Hassan alla donc mettre le siège devant cette ville, qui renfermait une population grecque (Roûm) innombrable.
Les habitants dirigés par leur prince firent une sortie, mais Hassan les mit en fuite et en massacra la plus grande partie ; après quoi il continua le siège et finit par prendre cette capitale.
Carthage, actuellement dénommée El-Mo c allak’a par les Tunisiens, était une ville considérable dont les remparts étaient baignés par la mer.
Elle était* séparée de Tunis par une étendue de douze milles où se trouvaient des bourgades florissantes.
La mer n’arrivait pas alors jusqu’à Tunis, qui n’y a été reliée que plus tard .

Histoire Islamique - Page 7 Byzantin-ad-610-13-de-carthage-omeyyade2
Carthage renfermait des monuments considérables, de grandes constructions et des colonnes élevées qui prouvent la haute puissance des peuples disparus ; de nos jours encore les Tunisiens rencontrent toujours dans ces ruines des choses merveilleuses et des citernes que la suite des temps n’a pas ravies aux regards.

Quand Hassan y arriva et qu’il en eut massacré les cavaliers et les fantassins qui la défendaient, les habitants survivants songèrent unanimement à fuir dans les nombreux vaisseaux dont ils disposaient : les uns gagnèrent la Sicile, les autres l’Espagne.
Hassan s’étant en-suite éloigné, les habitants des campagnes voisines et de la région, qui avaient appris la fuite du gouverneur [romain], s’empressèrent de venir occuper la place laissée vide.
Mais alors Hassan revint camper sous les murs et entama un siège très rigoureux, à la suite duquel il entra de vive force dans la place, où il fit un épouvantable massacre, réduisit les survivants en captivité et se livra au pillage; après quoi les habitants de la région se rendant à l’appel de ses messagers, s’empressèrent d’accourir, tant la violence de ses attaques et sa bravoure les avaient terrifiés, et quand il n’en manqua pas un, il leur fit détruire et démanteler Carlhage, dont toute trace fut effacée.
Puis, apprenant que les chrétiens soutenus par les Berbères avaient réuni une armée considérable dans le district de Çatfoûra, il alla leur livrer bataille, les vainquit et lança sur les fuyards sa cavalerie, qui en fit un grand carnage, car elle ne laissa inexplorée aucune partie du pays.
Les Roûm effrayés s’enfuirent à Bàdja, où ils se préparèrent à la résistance, tandis que les Berbères gagnèrent la province de Bône (Buna, Annaba).
Quant à Hassan, il rentra à al-Qayrawan (Kairouan).

Histoire Islamique - Page 7 Ummayadinfantryearly8thcentury1
L’infanterie Omeyyade dans un ribat par Opsrey (Angus McBride)
1) Garde Omeyyade 
2) Fantassin Omeyyade 
3) Femme Musulmane  avec lance

La Kâhina est mise en défaite par Hassan ibn Numan al-Ghassani.
Après avoir pris quelques jours de repos à Kayrawân, ce chef demanda aux habitants quel était le prince d’Ifrîqiya le plus puissant, pour aller ou anéantir son autorité ou le forcer à se convertir :
« C’est, lui dit-on, une femme appelée Al-Kâhina, qui habite dans l’Aurès; tous les Roûm d’Ifriqiya la redoutent et tous les Berbères lui obéissent; elle tuée, tout le Maghreb se soumettra à toi et tu ne trouveras plus ni rivalité ni résistance. »
Il se mit donc en marche avec ses troupes, et la Kâhina, qui l’apprit, descendit de la montagne avec des forces dont le nombre dépassait tout ce qu’on peut dire.
Arrivée la première à Bàghàya, elle la fit évacuer par les Grecs, puis la détruisit dans la croyance que son ennemi chercherait une place où se fortifier.
A la suite de cette nouvelle, Hassan alla camper auprès de la rivière de la Meskiyâna ; la Kâhina en fit autant, mais était en aval.
Les cavaliers des deux armées prirent contact dès qu’ils se trouvèrent les uns en face des autres.
Mais comme Hassan ne voulut pas engager le combat à la fin du jour, les deux armées passèrent la nuit en selle.
Le lendemain matin s’engagea la lutte la plus acharnée qu’on eût jamais vue et qui fut des deux côtés soutenue avec la plus vive opiniâtreté ; mais à la fin Hassan ibn an-Nomân al-Ghassani et ses vaillants compagnons durent fuir ; la Kâhina fit un grand massacre des Arabes et fit quatre-vingts chefs prisonniers.
La rivière auprès de laquelle eut lieu la bataille fut dénommée : rivière des instruments de torture (wâdïl- adhâra).
Hassan, poursuivi l’épée dans les reins jusqu’à ce qu’il fût sorti de la province de Gabès, informa le khalife Omeyyade Abd al-Malik de cet événement en ajoutant :
« Ces peuples du Maghreb n’ont pas de commencement et nul ne sait où ils finissent : sitôt que l’un est détruit, plusieurs autres le remplacent; les moutons qui paissent ne sont pas plus nombreux qu’eux. »
L’ordre du khalife qui lui enjoignait de s’arrêter à l’endroit où il recevrait la réponse lui parvint dans la province de Barqa.
Ce fut donc là qu’il s’arrêta, et il y construisit des châteaux encore appelés aujourd’hui Qoçoûr Hassan.
Pendant les cinq ans qui suivirent cette bataille, la Kàhina resta maitresse du Maghreb tout entier ; puis voyant la longue immobilité des Arabes, elle dit aux Berbères :
« Les Arabes ne recherchent en Ifriqiya que les villes, l’or et l’argent, alors que nous ne lui demandons que de nous fournir des champs de culture et des pâturages. Nous ne voyons donc pour vous rien de mieux à faire que de ravager toute l’Ifriqiya, de façon que les Arabes, désespérant d’y plus rien trouver, ne songent jamais plus à revenir. »

Histoire Islamique - Page 7 Oqba_ibn_naafi_en_afrique_du_nord_arabe-svg
La deuxième phase 681-682 de conquête d’Okba ibn Nafi radi Allah anhu qui traversa tout le Maghreb, il fut le seul gouverneur Omeyyade connus des berbères du Maghreb al-Aqsa jusqu’à  l’avènement de Mussa ibn Nusayr al-Lakhmi

Elle envoya donc dans toutes les directions des colonnes chargées de couper les arbres et de démanteler les forteresses.
L’Ifriqiya (prend le sens de Maghreb et va parfois jusqu’a Tanger), dit-on, ne présentait autrefois, depuis Tripoli jusqu’à Tanger, qu’une suite continue d’ombrages, de bourgades se touchant, de villes peu distantes les unes des autres, si bien que nul pays au monde n’était aussi favorisé, aussi continuellement béni, n’avait autant de villes et de forteresses, et cela sur une longueur et une largeur de deux mille milles.
Cette maudite Kâhina ruina tout cela, et alors de nombreux chrétiens et indigènes, implorant vengeance contre elle, durent s’enfuir et se réfugièrent tant en Espagne que dans les autres îles.
Des quatre-vingts compagnons de Hassan que la Kâhina avait faits prisonniers, elle eut la générosité de rendre la liberté à presque tous, ne gardant auprès d’elle que Khâlid ibn Yezîd, à qui elle dit un jour :
« Tu es l’homme le plus beau, le plus brave que j’aie jamais vu ; aussi je veux te donner de mon lait pour qu’ainsi tu deviennes le frère de mes deux fils; » — en effet, elle en avait deux, l’un berbère, l’autre grec ; «  chez nous tous Berbères, la parenté de lait confère un droit réciproque d’hérédité. »
En conséquence, elle prit de la farine d’orge qu’elle aggloméra avec de l’huile et qu’elle plaça sur ses seins; puis appelant ses deux enfants elle la leur fit manger avec Khalid sur sa poitrine et leur dit  » Vous voilà devenus frères.»

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Bir al-Ater en Algérie (Ifriqiya), lieu présumé de l’exécution d’al-Kahina

Mort violente de la Kâhina.
Hassan, ayant reçu du khalife tous les secours désirables en cavaliers et en fantassins arabes, fit porter par un homme sûr une lettre à Khalid ben Yezid.
Celui-ci après l’avoir lue, écrivit au dos : «Les Berbères sont divisés, l’ordre ne règne pas parmi eux et la prévoyance leur fait défaut; arrive donc à marches forcées.»
Puis il mit ce message dans un pain qu’il donna comme provision au messager de Hassan ibn Numan.
Mais cet homme venait à peine de s’éloigner que la Kâhina sortit les cheveux épars et se frappant la poitrine tout en s’écriant: « Malheureux Berbères, votre puissance s’en va dans un objet qui sert d’aliment ! »
On organisa aussitôt des recherches de tous les côtés, mais la protection divine couvrit le messager, qui put porter la lettre à Hassan.
Celui-ci rompit le pain et prit connaissance de ce qu’avait écrit Khalid; mais comme la cuisson avait détérioré le message, il voulut renvoyer à Khalid cet homme, qui s’y refusa, disant que celte femme, grâce à son don de divination, n’ignorait rien de cette affaire.
Hassan se mit donc en campagne, et de son côté, la Kâhina sortit des montagnes de l’Aurès avec des forces considérables.
Quand la nuit vint, elle dit à ses deux fils qu’elle se considérait déjà comme morte; qu’elle avait vu sa tête coupée et offerte au grand prince arabe à qui obéissait  (le calife Omeyyade Abd al-Malik ibn Marwan) le général d’Ifriqiya Hassan ibn Numan.
Ce fut en vain que Khalid lui proposa de s’en aller avec eux et d’abandonner le pays à l’envahisseur, elle objecta que ce serait une honte pour son peuple.
Comme alors ils lui demandaient tous les trois ce qu’ils deviendraient après elle : « Quant à toi, Khâlid, dit-elle, tu arriveras à un grand pouvoir auprès du grand roi; vous autres, mes enfants, vous exercerez un commandement auprès de celui qui me donnera la mort, et par vous, les Berbères réacquerront quelque pouvoir. Montez à cheval et allez demander quartier à l’ennemi ! »
Les trois jeunes gens se rendirent la nuit même auprès de Hassan, à qui  Khâlid conta ce qui venait de se passer, la prédiction par la Kâhina de sa propre mort et l’envoi qu’elle lui faisait de ses enfants.
Le général musulman confia ceux-ci à des gardiens et donna à Khâlid le commandement de la cavalerie. Alors s’avança la Kâhina les cheveux épars et s’écriant: « Veillez aux événements, car autant dire que je suis morte ! »
La bataille s’engagea furieuse, mais la reine dut fuir, et Hassan ibn Numan al-Ghassani se mit à sa poursuite et la tua.
Des Berbères se rendirent auprès de Hassan ibn Numan pour lui demander quartier ; mais il n’y consentit que moyennant l’engagement de leur part de lui fournir un corps de douze mille de leurs contribules qui auraient à combattre la guerre sainte à côté des Arabes.
Ces Berbères se convertirent et lui fournirent les cavaliers demandés, qu’il divisa en deux moitiés égales, à chacune desquelles il donna pour chef l’un des deux fils de la Kâhina ; il leur fit, simultanément avec les Arabes, parcourir le Maghreb pour y massacrer les Roûm et les Berbères infidèles.
Lui-même rentra en ramad’ân 82 à Kayrawân, à la suite de la sincère conversion et de la soumission des Berbères.
Le calme qui alors régna en Ifriqiya permit à Hassan d’organiser cette année-là les bureaux (ad-Diwan); la tranquillité fut assurée aux vaincus moyennant le paiement du kharàdj, auquel furent astreints tous les barbares du pays, aussi bien que les chrétiens  (grecs) qui y habitaient avec eux.
A la suite de la mort de la Kàhina, Hassan ibn Numan n’eut plus à faire d’expédition, car toute résistance avait cessé.
II fut ensuite révoqué et rappelé par Abd al-Aziz ibn Marwân, qui était frère du khalife Omeyyade Abd al-Malik et qui, en sa qualité de gouverneur d’Egypte, disposait à son gré du gouvernement de l’Ifriqiya .
Abd al-‘Aziz en voulait aux pierres précieuses, à l’or et à l’argent, de sorte que Hassan ibn Numan, qui le savait, les cacha dans des outres à eau et ne laissa voir que les effets, les montures, les esclaves et autres richesses.
A son arrivée en Egypte, il donna en présent à Abd al-Azîz deux cents jeunes filles de race royale, soit grecque soit berbère ; mais ce chef lui enleva, en outre, tous les chevaux, les chameaux, les femmes esclaves et les nègres qu’il emmenait.
 Hassan continua sa route avec ce qui lui restait de bagages et arriva auprès du khalife Al-Walid, dont la colère fut excitée par le récit qu’il lui fit des procédés d’Abd al-Azîz ; puis il se fit apporter les outres et en tira assez d’or, d’argent, de pierres précieuses et de rubis pour exciter l’étonnement du khalife, qui, tout charmé, lui dit :
« Veuille Dieu te récompenser, Hassan !
— Prince des croyants, répondit-il, si je suis parti, c’est pour aller combattre la guerre sainte dans le sentier de Dieu, et un homme comme moi ne peut tromper ni Dieu ni le khalife.
— Je veux, reprit le prince, te renvoyer dans ton gouvernement en Raccordant des bienfaits et en faisant proclamer tes louanges ! »
Mais Hassan ibn Numan al-Ghassani (le Ghassanide) jura qu’il n’accepterait plus de gouvernement sous les Omeyyades.
Al-Walîd garda à cause de cela du ressentiment contre son oncle Abd al-Aziz.
L’ordre chronologique des campagnes de Hassan, surnommé « le cheykh intègre », n’est pas bien déterminé, non plus que sa conquête des villes de Carthage et de Tunis et la mort de la Kâhina. (voir ibn Abd al-Hakam)
D’après Ibn el-Katt’ân, la révocation de Hassan et la nomination de Moûsa ibn Noçayr furent faites par Abd al-Azîz ibn Merwàn sans aucun ordre ou avis de son frère c Abd el-Melik.

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Nomination d’Abû ‘Abd ar-Rahmân Moûsa ibn Nusayr au gouvernement de l’Ifriqiya et du Maghreb; exposé d’une partie de ce qu’il y fit. 

Les uns disent que ce chef descend des Banu Lakhm, et d’autres, de Bekr ibn Wâ’il.
Ibn Bachkowâl dans la Sila le nomme Moùsa ibn Nusayr ibn  Abd ar-Rah’mân ibn Zayd.
Nommé par Abd al-Malik à la perception du kharâdj à Baçra, il s’en appropria, dit-on, le produit, et l’ordre donné par le khalife à Hajjal ibn Yussuf ath-Taqafy de ne pas le laisser échapper fit que Moûsa, pris de peur, se rendit auprès d’Abd al- Azîz ibn Marwàn gouverneur Omeyyade d’Egypte.
Celui- ci, qui lui portait de l’affection, l’accompagna en Syrie auprès d’Abd al-Malik, qui frappa Moûsa d’une amende de cent mille dinars.
Abd al- c Aziz fournit à son protégé la moitié de cette somme, puis le ramena en Egypte, où il le nomma gouverneur de l’Ifriqiya, dépendance de l’Egypte.
Moûsa remporta ses premières victoires du côté de Zaghwàn, localité éloignée de K’ayrawân  (Kairouan) d’une pleine journée de marche.
Dans les environs habitaient des tribus Berbères dont vinrent à bout les 500 cavaliers qu’il envoya contre elles; 10,000 prisonniers,  restèrent aux mains des vainqueurs et furent les premiers qu’on amena à K’ayrawân depuis qu’il en était gouverneur.

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Pièces arabo-byzantine du général Omeyyade Musa ibn Nusayr 

L’un de ses fils, nommé Abd Allah, qu’il envoya dans une région d’Ifriqiya, en ramena 100,000 prisonniers (berbères et grecs), puis son autre fils Marwân en ramena un nombre égal, de sorte que le quint fut alors représenté par 60,000 têtes {sic).
Moûsa envoya à Abdal- Aziz une lettre où il l’informait de ses succès en ajoutant que le quint montait à 30,000 têtes, nombre qui avait été écrit au lieu de 60,000, par suite d’une erreur du secrétaire.
Ce chiffre de 30,000 parut énorme à Abd al-Aziz, qui y vit une erreur en trop commise par le secrétaire et qui la signala dans sa réponse à Moûsa en lui demandant de la rectifier: « Il y a en effet, écrivit Moûsa, une erreur imputable, ainsi que l’a conjecturé l’Emir, au secrétaire. Sache, ô Emir, que le nombre exact et bien certain est de 60,000 ! »
La joie d’Abd al-Azîz fut alors à son comble.
Il avait, d’autre part, reçu une lettre dans laquelle son frère  Abd al-Malik lui disait qu’ayant appris la décision qu’il avait prise touchant la révocation de H’assàn et le remplacement de ce dernier par Moùsa, lui, Prince des croyants approuvait l’une et l’autre de ces mesures.
Il informa alors le khalife des succès remportés et lui adressa la lettre de Moûsa. En conséquence, Abd al-Malik envoya à ce dernier un messager chargé de prendre possession du quint précité, auquel Moûsa ajouta encore un millier de têtes par surcroît.
Quand Moûsa arriva en Ifriqiya, il marchait en tête de l’armée: un passereau étant venu se poser sur sa poitrine, il s’en empara, regorgea et de son sang s’oignit la poitrine par dessus les vêtements, puis il le pluma et éparpillant les plumes sur sa personne il s’écria :
« J’en prends à témoin le Dieu de la Kaaba, voilà la victoire ! »
D’après Ibn Qutayba, Moûsa ibn Nusayr, après avoir pris Sedjoûma et mis à mort les princes de cette ville, accorda à Iyâd’, Othmân et Aboû Obda, fils d’Ok’ba ibn Nafi al-Fihri, le droit de tirer vengeance du meurtre de leur père et ne les arrêta qu’après qu’ils eurent mis à mort six cents des principaux de la ville.
Cela eut lieu en 83 (3 février 702), au dire de ceux qui font commencer son administration en cette année.
Moûsa réduisit ensuite les berbères Hawwàra, les Zenâta et les Kotâma, contre qui il fît des expéditions qui lui coûtèrent du monde et au cours desquelles on fit 5,000 prisonniers.
Leur chef, nommé Kâmoûn, fut envoyé par Moûsa à Abd al-Azîz ibn Merwân, qui le fit exécuter près de l’étang appelé encore de nos jours Birket Kâmoûn proche du bourg d’Akaba.
Quant aux Kotàma (sic), ils s’étaient rendus auprès de Moûsa ibn Nusayr, qui leur donna pour chef l’un d’entre eux et se fit livrer des otages de marque.
En djomàda 1er 85 (mai-juin 704), mourut  Abd al-Aziz ibn Marwân, qui gouvernait l’Egypte au nom de son frère Abd el-Malik ibn Merwân.
Le khalife, qui le remplaça par Abd Allah ibn Abd al-Malik ibn Marwân, avait déjà, dans cette même année, voulu révoquer son frère tant à cause de la disgrâce dont il avait frappé Hassan ibn an-Numân al-Ghassani qu’à cause de ses rapines.
Il en avait été empêché par K’abîssa ibn Dho’ayb, qui lui avait représenté qu’une mort prochaine pourrait le débarrasser, mais cependant il y songeait toujours.
C’est dans ces dispositions qu’il était un jour à causer avec Rawlh ibn Zinbâ al-Judhami, qui lui disait que cette révocation n’aurait pas été de nature à provoquer de combat entre deux chèvres, quand K’abissa survenant s’écria:
« Prince des croyants,  veuille Dieu te récompenser à raison de ton frère!
— Il est donc mort? repartit le khalife.
— Il est bien mort.
— Aboû Zor’a, Dieu nous a suffi pour décider la question sur laquelle nous étions d’accord ! »
A la suite de la mort du Prince des croyants Abd al-Malik ibn Marwân, survenue en 86 (1 er janvier 705), Al-Walîd Ier écrivit à son oncle Abd Allah [ibn Abd al-Malik] ibn Merwân, de nommer Moûsa ibn Nusayr au gouvernement de l’Ifrîqiya et du Maghreb, pays qu’il enleva ainsi à son oncle [lisez frère]
La plupart des villes d’Ifrîqiya étaient alors désertes par suite des conquêtes successives dont elles étaient l’objet de la part des Berbères.

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L’Occident Omeyyade sous le calife al-Walid Ier en 710, « vert-foncé » = terre Omeyyade, et le « vert-clair » ce sont les tribus berbères tributaires du califat Omeyyade  mais pas dans l’espace territorial des Omeyyades mais il s’y déroula des expéditions  jusqu’au Abbasside par LSCatilina

Moûsa ibn  Nusayr conquiert le Maghreb el-Ak’ça.
Moûsa poursuivit sa marche guerrière d’Ifriqiya vers Tanger, car les Berbères, par peur des Arabes, se retiraient vers l’ouest (al-Gharb).
La poursuite à laquelle il se livra lui permit d’en tuer une grande quantité et de faire de nombreux prisonniers.
Il arriva ainsi jusqu’au Soûs el-Adna, c’est-à-dire au pays de Der’a.
Les Berbères accablés lui ayant alors demandé quartier et s’étarit soumis, il leur donna un chef.
Comme gouverneur de Tanger et des environs il nomma son client (esclave) T’ârik’, à qui il confia un corps de 17,000 Arabes et de 12,000 Berbères, ceux-là ayant l’ordre d’enseigner à ceux-ci le Coran et de les mettre bien au courant de la religion.
Après quoi il se remit en route pour l’Ifriqiya.
D’après Ibn al-K’attân, on raconte que Moûsa ibn Nusayr, sitôt après avoir, en la dite année, été investi par Al-WAlid Ier, envoya à des tribus berbères Zor c a ben Aboû Modrik, qui n’eut pas à subir d’hostilités dé leur part ; ces peuples se rendirent à composition, et il envoya leurs chefs à Moûsa, qui exigea d’eux dés otages.
Le gouverneur donna ensuite le commandement de la flotte d’Ifriqiya à Ayyâch ib Akhyal, qui se rendit en Sicile, où il attaqua et pilla complètement une ville nommée Syracuse, puis revint sain et sauf, chargé de butin.
Quand Aboù Modrik Zo’ra ibn Aboû Modrik amena les otages des Masmoûda, Moûsa les réunit aux otages  berbères qu’il s’était fait livrer en ifriqiya et au Maghreb et qui se trouvaient à Tanger : il les mit sous les ordres de son client (mawla) Târik’, qui [plus tard] envahit l’Espagne avec eux.
Dix-sept Arabes furent laissés par Moûsa à l’effet d’instruire ces Berbères dans le Coran et les préceptes de l’Islam.
[Autrefois], Ok’ba ibn Nâfi en avait déjà laissé dans le même but quelques-uns de ses compagnons, parmi lesquels Shâkir et d’autres.
Dans le Maghreb el-Aqsa n’avait pénétré aucun gouverneur Omeyyade autre qu’Ok’ba ibn Nàfi al-Fihri; c’était le seul que les berbères Maçmoûda eussent connu, et l’on dit que la plupart de ces derniers opérèrent volontairement leur conversion entre ses mains.
Ce fut Moûsa ibn Nusayr qui pénétra après lui dans ce pays.

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Le Maghreb et al-Andalus en 731 sous les Omeyyades, avec la localisation des tribus berbères et  judeo-berbères (en soulignés par osprey

En 92 (28 octobre 710), T’àrik envahit l’Espagne et la conquit avec une armée formée d’Arabes, de Berbères et des otages livrés par ces derniers, tant ceux que lui avait laissés Moûsa que ceux qui avaient auparavant été remis- à H’assân dans le Maghreb central.
C’est en 85 (13 janvier 704) que T’ârik’ devint gouverneur Omeyyade de Tanger et du Maghreb al-Aqsa, et c’est à cette date que la conversion des habitants de cette dernière région à l’Islam fut complète: on orienta dans la direction de la Mecque les temples élevés par les polythéistes et l’on installa des chaires dans les mosquées des communautés.
Alors fut élevée la mosquée d’Aghmât Heylâna.
Quant à ce chef, son nom est T’ârik’ ben Ziyâd ibn Abd Allah ibn Oulghoû ibn Ourfeddjoûm ibn Neberghâsen ibn Oulhàs ibn Ltoûmet ibn Nefzâou ; il était Nefzi d’origine.
On dit qu’il figurait parmi les Berbères (à Barqa) faits prisonniers.
Il était affranchi (mawla)  de Moûsa ibn Nusayr.
En 93 (18 octobre 711), ce dernier, irrité contre Târik franchit la mer et se rendit en Espagne; il y suivit une autre route que son général et y remporta de nombreux succès que nous raconterons en faisant l’histoire de la conquête de l’Espagne, dans la seconde partie du présent ouvrage.
En la même année, Abd Allah ibn Moûsa remplaça son père comme gouverneur d’Ifrîqiya, à raison du départ de Moûsa, jusqu’au jour où celui-ci revint d’Espagne pour se rendre en Orient.
Moûsa arriva à al-Qayrawan (Kairouan) à la fin de Tannée 95.

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Le califat Omeyyade de Damas en 712 jc sous le calife al-Walid ier ‘705-715

En 95 (25 septembre 713), Moûsa quitta l’Espagne pour se rendre en Ifriqiya avec le butin dont Dieu l’avait gratifié : la flotte transporta à Tanger toutes les riches dépouilles que formaient l’or, l’argent et tes pierreries, puis elles furent chargées sur des chariots.
D’après ïbn ar-Raqiq’, cent quatorze véhicules  furent employés à cet usage.
La table [de Salomon], qui était faite d’or avec un peu d’argent et qui comptait trois cercles, l’un de rubis, l’autre d’émeraudes et le troisième de perles, fut un jour chargée sur un grand mulet, le plus agile et le plus vigoureux qu’on pût trouver, dont les jambes cédèrent sous le poids même avant d’arriver à l’étape.
Au dire d’Al-Layth ibn Sa’d, on n’avait jamais depuis la fondation de l’Islam, entendu parler d’un nombre de prisonniers aussi considérable: quand son fils Marwân revenu du Soûs se porta au-devant de son père, avec les principaux chefs, il ordonna à eux-ci de donner à chacun des compagnons de son père un esclave noir homme ou femme , et Moûsa ayant donné le même ordre à ceux qu’il commandait, chacun se trouva pourvu et d’un esclave noir et d’une femme esclave  noir.
On raconte encore que Moûsa en quittant l’Espagne y laissa comme gouverneur son fils  Abd al-Azîz et que, rentré en Ifriqiya, il parvint à al-Qayrawan (Kairouan) à la fin de 95 (. 25 sept. 713).
Il ne pénétra cependant pas dans la ville et descendit au Qasr Elmâ, où il tint une audience à laquelle assistèrent les guerriers arabes de la ville, dont les uns l’avaient accompagné dans son expédition, tandis que les autres étaient restés en Ifriqiya avec son fils Abd Allah : « Aujourd’hui, leur dit-il, trois faits heureux se sont produits pour moi : j’ai d’abord reçu une lettre par laquelle le Prince des croyants me témoigne sa reconnaissance et m’accorde des louanges » (il énuméra ici les succès que Dieu avait réalisés par ses mains) ; « ensuite une lettre où mon fils Abd al-Azîz me décrit les victoires que Dieu lui a. fait remporter en Espagne » (ici il prononça les formules de louanges à Dieu, et les assistants se levèrent pour le féliciter)» ; quant à la troisième chose, continua-t-il, je vais vous la faire voir »; et, se levant, il fit tirer une tenture derrière laquelle se trouvaient diverses jeunes filles semblables à autant de pleines lunes montant à l’horizon et couvertes de bijoux et de parures.
Comme on lui réitérait les félicitations, Ali ibn Rebâh’ al-Sulami prit la parole : « Général, dit-il, c’est moi qui te donnerai le meilleur avis : rien n’arrive au sommet qui ne soit près de redescendre; modère-toi donc  avant d’y être forcé! »
Cette observation décontenança Moûsa, qui renvoya aussitôt ces jeunes filles.
Il partit ensuite pour l’Orient, après avoir confié l’Ifiqiya, l’Espagne et la région de Tanger aux soins respectifs de ses fils Abd Allah ibn  Moussa ibn Nusayr, Abd al-Aziz ibn Moussa ibn Nusayr  et Abd al-Malik ibn Moussa ibn Nusayr.

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Vue du Jabal Musa des montagnes du Rif  au Maroc depuis Tarifa, en Andalousie, le jabal Mussa fut nommé ainsi après Mussa ibn Nusayr général des Omeyyades

D’après Ibn el-K’atTân, la plupart s’accordent à dire que T’ârik’, avant d’aller explorer l’Espagne, s’était établi à Tanger.
Cependant, selon certains, il était installé sur l’emplacement de Sidjilmâssa (Sur le site de cette ville car la fondation de cette ville date de 140 H, d’après al-Bakri, p. 328), vu que Selà et le pays en-deçà, Fez, Tanger et Ceuta appartenaient aux chrétiens (Rum).
Il ajoute qu’on n’est pas d’accord si Moûsa entra ou non à al-Qayrawan dans ce voyage.
Moûsa se mit donc en marche avec ses autres enfants, c’est-à-dire Marwân, Abd al-A’la, etc. ; il était en outre accompagné des nobles Q’oreychites, Ansâr et autres Arabes, de cent chefs berbères, parmi lesquels les fils de Koseyla ibn Lemzem, les Benoû Isder, Mezdâna, roi de Soûss, le prince de Mayorque et de Minorque, des fils de la Kâhina, de cent des princes espagnols chrétiens, et de vingt princes des villes conquises en Ifriqiya; il emporta en outre des spécimens des produits de toutes les villes de ce pays.
Il arriva ainsi à al-Misr (Egypte), où il n’y eut pas de savants ni de nobles à qui il ne fit des présents et des dons.
D’Egypte, il se dirigea sur la Palestine, où il fut reçu par la famille de Rawh’ ibn Zinbâ  , qui égorgea cinquante chameaux pour lui faire fête.
Il en repartit en laissant une partie de ses femmes et ses plus jeunes enfants auprès de ses hôtes, à qui il fit de riches présents.
Mais alors il reçut une lettre du khalife Al-Welid ibn Abd al-Malik, qui était malade et lui enjoignait d’arriver au plus vite pour le trouver encore en vie, tandis que d’autre part Sulaymàn ibn Abd al-Malik, frère et héritier présomptif d’Al-Walîd, lui écrivait de temporiser et d’attendre.
Sans tenir compte de cette dernière lettre, Moûsa fit diligence, si bien qu’il arriva à la cour trois jours avant la mort du khalife Al-Walîd.
Aussi Sulaymàn disait-il qu’il le ferait crucifier s’il l’avait en son pouvoir.
Moûsa put donc remettre à Al-Walîd les richesses qu’il apportait, la Table de Salomon, les perles, les rubis, les diadèmes, ainsi que l’or et l’argent.
Al-Masoûdi, dans son livre intitulé « Adjâ’ibel-bilâd wez- zemân », s’exprime ainsi :
« A la suite de la conquête de Tolède, Târik’ pénétra dans le palais royal de cette ville, où il trouva les Psaumes de David transcrits sur des feuilles d’or à l’aide d’une solution de rubis et d’un travail si merveilleux que l’on n’avait en quelque sorte jamais rien vu de pareil. Là encore se trouvaient la Table de Salomon, précédemment décrite, vingt-quatre dia- dèmes rangés en ordre et correspondant au nombre des rois Goths d’Espagne, car il était d’usage que le diadème d’un roi mort fût déposé en cet endroit et que son successeur s’en fit faire un autre; enfin, une grande pièce remplie d’élixir alchimique (pierre philosophal). Tous ces objets furent remis à Al-Walîd ibn Abd al-Malik. » 
En djomâda II 96 (février 715), le khalife Omeyyade Al-Walid Ier mourut et eut pour successeur Sulaymân.
Celui-ci, qu’animait une vive colère contre Moûsa, le fit exposer au soleil pendant une journée très chaude, jusqu’à ce que le patient, homme corpulent et asthmatique, perdit connaissance.
Suleymân alors lui dit : « Tu n’as voulu tenir aucun compte de la lettre que je t’avais écrite ! Paie maintenant cent mille dinars!
— Prince des croyants, répondit Moûsa, vous m’avez pris tout ce que je possédais; d’où donc tirerais-je cent mille dinars?
— Il t’en faudra payer deux cent mille », reprit Solaymân ; et comme Moûsa se défendait: « C’est trois cent mille, continua le khalife, que tu auras à verser » ; et en même temps il le fit mettre à la question, avec l’intention de le faire mourir.
Moûsa eut alors recours à l’intervention de Yezid ibn al-Mohallab al-Azdi qui avait du crédit auprès de Sulaymân et qui obtint du prince la grâce du prisonnier, moyennant l’abandon par celui-ci de tout ce qu’il possédait.
On dit aussi, c’est la version d’Ibn H’abîb et d’autres, que Moûsa racheta sa vie moyennant le paiement à Sulaymân d’un million de dinars.
Plus tard, Yezîd ibn al-Mohallab étant à causer un soir avec Moûsa lui dit : « Aboû Abd er-Rah’mân (Moussa), quel groupe formez-vous, toi et les tiens, clients et serviteurs ? Arrivez-vous à mille ?
— Oui certes, répondit Moûsa, et de plus mille et mille autres encore.
— Et pourquoi donc t’es- tu exposé à la mort au lieu de rester au siège de ta puissance, à l’endroit où s’exerce ton pouvoir ?
— Je le jure ! repartit Moûsa, si je l’avais voulu on n’eût rien pu contre moi; mais j’ai préféré le respect de mes devoirs envers Dieu, et je n’ai pas cru que je dusse oublier que j’ai à obéir. »
On raconte qu’après s’être fait payer cette énorme rançon, Sulaymân ibn Abd al-Malik demanda un jour une coupe d’or, et Moûsa, surprenant le regard qu’il lui jetait, lui parla en ces termes :
« Prince des croyants, il n’y a pas là de quoi s’enorgueillir ! Cette coupe, je ne l’estime certes pas dix mille dinars: or Dieu m’est témoin que j’ai envoyé à ton frère Al-Walid un vase à lampe en émeraude verte dans lequel le lait qu’on y versait prenait une teinte verte ; on a estimé qu’il valait cent mille dinars. J’ai en outre trouvé telles et telles choses », dont il se mit à faire une longue énumération, si bien que Sulaymân en resta stupéfait.
Moûsa ibn Nusayr était né en 19 (1er janvier 610) et mourut en 98 (24 août 716), à l’âge de 79 ans.
Il fut nommé en 88 (11 décembre 708) gouverneur Omeyyade d’Ifrîqiya et administra ce pays, de même que l’Espagne et le Maghreb tout entier, jusqu’à sa mort, c’est-à-dire pendant environ dix- huit ans .
On raconte entre autres choses au sujet de sa mort, qu’il fit avec Sulaymân le pèlerinage et que, lors de leur arrivée à Médine, Moûsa annonça que le surlendemain mourrait un homme dont le nom avait rempli l’Orient et l’Occident.

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Les Conquêtes de Musa ibn Nusayr entre 703-715

Tiré d’Ibn Idhari Al Marrakuchi « al-Kitab al-bayan al-Maghrib. »
Leiden, E. J. Brill – 1948.
Histoire de l’Afrique du Nord, de la conquête au 11ème siècle.

Histoire Islamique - Page 7 Medersa-ben-youssef-marrakech
La Mardasa Ibn Yussuf de Marakesh (Maroc)  fut construite par le sultan Mérinide Abû al-Hasan `Alî (أبو الحسن علي بن عثمان : abū al-ḥasan `alīy ben `uθmān), né en 1299 (ou 1288) et mort en 1351,
(notice wiki  auteur) Ibn Idhari (ابن عذاري) est un écrivain et historien marocain 14e siècle. Il naquit à une date inconnue et vécut à Marrakech sous les Mérinides (dynastie berbère) au Maroc (d’où son appellation de ibn Idhāri al-Marrākushi) entre le 13e et le 14e siècle, dans une famille d’origine arabe andalouse.

Son nom complet est Abū al-Abbas Ahmad ibn Muhammad ibn Idhāri al-Marrākushi (arabe : أبو العباس أحمد ابن عذاري المراكشي) mais il est essentiellement connu sous le nom Ibn Idhari Al Marrakuchi traduction de l’appellation traditionnelle espagnole médiévale de :Aben Adarí de Marruecos (Marruecos vient d’une déformation de Marrakech). Bien que cité comme référence dans de nombreux ouvrages historiques, nous savons peu de chose sur la vie de cet historien et les sources le concernant sont rares. Il fut l’auteur du texte de référence sur l’histoire du Maghreb et l’Espagne maure écrit en 1312 intitulé Al-Bayan Al-Mughrib (arabe : البيان المغرب)  » ou parfois uniquement Al-Bayan mais dont le titre complet est : Kitāb al-bayān al-mughrib fī ākhbār mulūk al-andalus wa’l-maghrib. Ses écrits considérés comme des informations historiques contemporaines sont uniques, même si certaines parties sont à ce jour perdues.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 16:15

Administration du califat Omeyyade :

L’administration du Califat Omeyyade est organisée en trois grandes branches qui traitent les différentes affaires du Califat : les affaires religieuses, les affaires politiques et militaires et les affaires fiscales. Chacune de ces trois branches est subdivisée à son tour en bureaux et départements.

Le Califat omeyyade est géré par six bureaux centraux : dīwān al-kharāǧj (bureau des revenus), dīwān ar-rasāʾil (bureau de la correspondance), dīwān al-khātam (bureau du sceau), dīwān al-barīd (bureau de la poste), dīwān al-quḍāh (bureau de la justice) et dīwān al-jund (bureau de l’armée).

Histoire Islamique - Page 7 Reprc3a9sentation-du-nilomc3a8tre-du-caire-construit-au-viiie-sic3a8cle-par-les-omeyyades-2
Représentation du nilomètre (pour les impots ‘Egypte) du Caire, construit au VIIIe siècle par les Omeyyades
Dīwān al-Kharāǧ

C’est le bureau chargé d’administrer les finances du Califat. Il impose et collecte également les taxes et les impôts, notamment l’impôt foncier.

Histoire Islamique - Page 7 Omeyyades-lettre-yazid-ii
Ce document Omeyyade (661-750) a été écrit esous le règne de Yazid II (720-724 ) qui a nommé Bishr ibn. Safwan al-Kalbi en tant que dirigeant de l’Egypte (101 AH). 

Le document est rédigé sous forme d’une lettre privée, mais il inclut l’affranchissement d’une esclave. Et met de côté une waqf, une maison et des  vignes. Avec le sceau et les témoins, à la fin, la lettre devient donc officielle. Le testateur est une femme, une testatrice dont le nom ne s’est pas préservé. Elle a mis une condition qui elle vivra dans sa maison pour aussi longtemps qu’elle vivra, mais après sa mort, la maison et le vignoble seront donnée à l’esclave affranchi.

Dīwān ar-rasāʾil
C’est le bureau chargé de la correspondance d’État. Il fait circuler les missives et les communiqués officiels à travers tout le Califat, et vers les officiers centraux et provinciaux. Il coordonne également l’action des autres bureaux.

Histoire Islamique - Page 7 1129729382-scea-muawiya
Ces deux sceaux, identiques dans leur contenu, sont peut-être les premiers exemples connus du califat Omeyyade

Dīwān al-Khātam
Ce bureau est chargé de lutter contre les actes de contrefaçon, notamment des documents officiels, qu’il copie et conserve avant de les sceller et de les envoyer à leur destination, si bien qu’au fil du temps, de véritables archives d’État se développent à Damas. Ce bureau est conservé par les Abbassides, lorsqu’ils prennent le pouvoir.

Histoire Islamique - Page 7 Scan0020-muawiya-a-inventc3a9-la-post
Ce fut véritablement sous le calife Omeyyade Muawiya ibn Abi Sufyan radi Allah anhu que la poste fut inventé 

Dīwān al-barīd 
Introduit par Muʿāwiyah ibn Abu Sufyan radi Allah anhu, ce bureau gère la poste à travers l’Empire. Sous ʿUmar ibn Abd al-Aziz, plusieurs caravansérails voient le jour le long des routes, notamment du Khorassan à l’Arabie et l’Afrique du Nord. Des relais de chevaux permettent la liaison entre le calife, ses agents et les officiers provinciaux. Les routes principales sont subdivisées en tronçons d’environ 19 km, chaque tronçon ayant ses montures qui transportent le courrier et assurent la liaison avec le tronçon suivant. Initialement prévu pour les besoins du gouvernement, ce système profite également aux particuliers et à l’armée. Sous le gouverneur Yūsuf ibn ʿUmar, le bureau de poste de l’Irak coûte environ 4 000 000 de dinars par an.

Histoire Islamique - Page 7 Mosque_amr_ibn_al-as_entrance
L’entrée de la mosquée du califat Rashidun de Fustat (Le Caire) du compagnon et général rashidun Amr ibn al-As avec écris « Allahu Akbar »

Dīwān al-Quḍāh : 
La justice est gérée par un bureau indépendant. Les juges principaux, à partir de 661, siègent en Égypte.
Les plus grandes villes du Califat ont chacune un juge musulman ou cadi, généralement nommé par le gouverneur de la province.
Le cadi reçoit les plaideurs chez lui ou, plus souvent, à la mosquée, lors d’audiences publiques.

Histoire Islamique - Page 7 Modc3a8le-de-catapulte-utilisc3a9e-par-les-musulmans-en-jours-sindh-fattouh-muhammad-bin-qasim
Modèle de catapulte utilisée par les omeyyades lors de la prise du Sindh par Mussa ibn Nucayr al-Lakhmi en Andalousie contre les wisigoth Muhammad ibn Qasim ath-Taqafy et lors du bombardement de la Mecque par al-Hallaj ibn Yusuf ath-Taqafy

Dīwān al-Jund : 
C’est le bureau chargé de l’administration militaire. L’armée est divisée en cinq corps : le centre, les deux ailesl’avant-garde et l’arrière-garde, en marche ou au champ de bataille. Marwān II abandonne ce système et introduit la cohorte (kurdus), petite formation compacte. L’armée Omeyyade se compose de trois divisions : la cavaleriel’infanterie et l’artillerie. La cavalerie utilise des selles pleines et rondes, l’infanterie est d’inspiration ghassanide (eux même byzantine) et l’artillerie est formée de mangonneauxbéliers et balistes. Initialement, des pensions et indemnités de subsistance sont accordées même aux militaires qui ne sont pas en service actif, cependant, Hišhām instaure une réforme et seuls les participants aux combats sont payés.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 17:19

Science, culture, civilisation, inventions Islamique 



LIVRE DES PRAIRIES D’OR ET DES MINES DE PIERRES PRÉCIEUSES Tome 1 al-Masu’di 951 JC


Histoire Islamique - Page 7 D8add985d8b2d8a9-almasudi-3
Al-Mas’ûdî , voyageur, écrivain, géographe encyclopédiste et polygraphe arabe abbasside. en plein « age d’or » né à Baghdad en 893 mort à al-Fustat al-Misr en 956

Abū al-Ḥasan ‘Alī ibn al-Ḥusayn ibn ‘Alī al-Mas’ūdī dit al-Mas’udi
LIVRE DES PRAIRIES D’OR
ET DES MINES DE PIERRES PRÉCIEUSES.
Murūj adh-dhahab wa-ma’ādin al-jawhar

Histoire Islamique - Page 7 Masoudi
 
Tome 1
AU NOM DU DIEU CLÉMENT, MISÉRICORDIEUX ET SECOURABLE.
Louanges à Dieu, qui est digne d’être loué, et qu’on doit célébrer et glorifier ! Que Dieu accorde sa bénédiction et sa paix à Mohammed, le sceau des prophètes, et à sa sainte postérité !
CHAPITRE PREMIER.
LE BUT DE CE LIVRE.
L’auteur dit : Dans l’introduction de notre ouvrage intitulé « Annales historiques » (Akhbar ez-zeman), nous avons décrit la forme de la terre, ses villes et ses merveilles ; les mers, les vallées, les montagnes et les fleuves qu’elle renferme ; le produit des mines, les différents cours d’eau, les marais, les îles situées dans les mers ou les lacs ; les grands monuments et les édifices vénérés. Nous y avons exposé l’origine des êtres et le principe des générations, la différence des pays entre eux ; nous avons dit que tel fleuve était devenu mer, telle mer continent ; que tel continent s’était changé en mer dans le cours des âges et la succession des siècles, par suite d’influences astronomiques ou physiques. Nous avons expliqué la division de la terre en climats, l’influence des astres, la direction des chaînes de montagnes et l’étendue relative des contrées. En citant les opinions diverses émises par les Indiens et d’autres peuples païens sur les temps primitifs, sur l’origine et les commencements de l’histoire, nous avons enregistré aussi les théories des légistes, fournies par les livres saints et soutenues par les différentes religions.

A cette introduction succèdent l’histoire des anciens rois, des peuples tombés dans l’oubli, des nations et des tribus qui ont disparu de la scène du monde ; les variétés de races et d’espèces, les différences de culte qui les distinguaient ; leurs sages maximes, les opinions de leurs philosophes, l’histoire de leurs rois et de leurs empereurs, telles que le temps nous les a transmises.
Nous avons ajouté à ces faits généraux la biographie des prophètes, des apôtres et des saints jusqu’au moment où Dieu a élevé par sa grâce et illustré du don de la prophétie Mohammed, son envoyé (qu’il soit béni et sanctifié !) ; nous avons raconté la naissance du Prophète, sa jeunesse, sa mission, sa fuite ; les expéditions militaires commandées par lui-même ou par ses lieutenants, jusqu’à l’époque de sa mort ; enfin l’histoire du khalifat et de l’empire musulman à chaque période, ainsi que les guerres suscitées par les Thalébites ou descendants d’Ali, jusqu’au moment où nous avons entrepris la rédaction de ce livre, c’est-à-dire sous le règne d’el-Mottaki lillah, prince des croyants, l’an 332 de l’hégire (943 de J. C).
A la suite de ce premier ouvrage, nous avons écrit notre Histoire moyenne (Kitab el-awsat), où sont racontés, en suivant l’ordre chronologique, les événements du passé, depuis la création du monde jusqu’à l’époque où se terminent notre grand ouvrage et cette Histoire moyenne, qui en est le complément.

Nous croyons utile aujourd’hui de donner le résumé et l’abrégé de ces développements dans un livre moins considérable, qui ne renfermera que l’esquisse des matières contenues dans les deux compositions précédentes, mais où nous ajouterons un certain nombre de faits scientifiques ou de renseignements relatifs à l’histoire omis dans ces deux ouvrages.
Nous réclamons l’indulgence du lecteur en faveur des erreurs ou des négligences qui peuvent se présenter dans ce livre ; car notre mémoire s’est affaiblie et nos forces se sont épuisées par suite des fatigues résultant de longs et pénibles voyages à travers les mers et le continent. Avide de connaître par nous-même ce qu’il y a de remarquable chez tous les peuples, et d’étudier de nos propres yeux les particularités de chaque pays, nous avons visité dans ce but le Sind, le Zanguebar, le Sinf (sud de la Cochinchine), la Chine et le Zabedj (Java) ; passant de l’Orient à l’Occident, nous avons couru des dernières limites du Khoraçan au centre de l’Arménie, de l’Aderbaïdjan, de l’Erran, de Beïlakan, et exploré tour à tour l’Irak et la Syrie. Nous pouvons comparer cette course à travers le monde à la marche que le soleil décrit dans les cieux, et nous appliquer ces vers du poète :

Nous parcourons le monde en tous sens ; aujourd’hui nous sommes dans l’extrême Orient et demain dans l’Occident
Tel le soleil, dans sa marche infatigable, s’avance vers des contrées où jamais caravane n’osa pénétrer.
L’auteur ajoute : Dans ces voyages nous avons fréquenté plusieurs rois, aussi différents par leurs mœurs et leurs opinions que par la situation géographique de leur pays, et progressivement nous avons trouvé chez eux le même accord à reconnaître que les vestiges de la science ont disparu et que sa splendeur est éteinte ; l’étude, en se généralisant, a perdu de sa profondeur ; on ne voit plus que des gens pleins de vanité et d’ignorance, savants imparfaits, qui se contentent d’idées superficielles et méconnaissent la vérité.

Aussi une pareille étude et une érudition de ce genre nous parurent si peu dignes de nos efforts, que nous préférâmes composer nos ouvrages sur les doctrines et les croyances différentes ; tels sont : le Livre de l’exposition des principes de la religion, le Discours sur les bases des croyances, le Livre du secret de la vie et l’Arrangement des preuves touchant les principes religieux. Ce dernier renferme les principes et les règles à suivre dans les arrêts et jugements ; la certitude que fournissent le recueil des lois apostoliques et la jurisprudence des moudjtehid (interprètes sacrés) ; les règles pour apprécier et décider ce qui est préférable ; la connaissance des versets du Koran qui sont abrogés et de ceux qui leur sont substitués ; ce qu’il faut entendre par l’unanimité (idjma), et ce qui la constitue ; le moyen de discerner le particulier du général, les ordres des interdictions, les choses permises de celles qui sont défendues ; les traditions générales et celles qui ont été transmises par une seule autorité ; les actes du Prophète et les conséquences qui en dérivent pour la juridiction ; on y trouve enfin l’exposé des doctrines de nos adversaires, autant quand ils nous combattent que lorsqu’ils sont d’accord avec nous.
Nous écrivîmes ensuite le Livre des réflexions sur la qualité d’imam ou examen des doctrines professées par ceux qui restent attachés à la lettre du texte religieux et ceux qui admettent la libre interprétation (au sujet de l’hérédité de l’imam), les arguments de chaque parti, etc. et enfin le Livre de la sincérité, qui traite également de l’imamat. Nous mentionnerons encore nos autres traités sur les différentes sciences extérieures et intimes, visibles et occultes, passées et existantes. Nous y avons éveillé l’attention du lecteur sur les conjectures de ceux qui remontent le cours des âges pour étudier le passé, et sur les prévisions de ceux qui interrogent l’avenir ; nous avons reproduit leurs opinions à l’égard d’une lumière qui brillerait sur la terre et se répandrait pendant les époques de stérilité et d’abondance, enfin sur les suites des prédictions historiques dont l’origine est manifeste et dont les commencements ne sont un mystère pour personne.
Citons aussi nos écrits politiques, études sur le gouvernement de l’État et de ses parties, sur son organisation naturelle et ses subdivisions ; enfin nos recherches sur l’origine et la composition de l’univers et des corps célestes, sur les matières épaisses ou subtiles qui tombent ou ne tombent pas sous le sens, et les théories philosophiques relatives à ce sujet.

En composant ces ouvrages sur l’histoire universelle, en recueillant les faits que le temps nous a transmis sur les prophètes, les rois et leur règne, les nations et leur place sur le globe, nous avons été désireux de suivre la voie tracée par les savants et les sages, et de laisser après nous un souvenir glorieux, un monument solide et construit avec art. Les auteurs qui nous ont précédé nous paraissent pécher ou par une trop grande abondance de détails, ou, au contraire, par une concision exagérée. Bien que les matériaux aient augmenté avec le temps et en raison des événements qui les ont fait naître, les esprits les plus judicieux en ont souvent négligé des parties importantes ; chacun d’eux a consacré ses soins à un objet spécial et s’est borné à étudier les particularités que lui offrait son pays natal. Or celui qui n’a pas quitté ses foyers, limitant ses recherches au champ borné que lui présentait l’histoire de sa patrie, ne peut être comparé au voyageur courageux qui a consumé sa vie dans les explorations lointaines et affronté chaque jour un danger pour fouiller avec persévérance les mines (de la science) et arracher de l’oubli les restes précieux du passé.
Le nombre des ouvrages qui traitent de l’histoire est considérable ; parmi les différents auteurs qui ont écrit les annales des temps anciens ou qui ont raconté les événements des âges modernes, les uns ont réussi, les autres, au contraire, sont restés inférieurs à leur tâche ; mais on est obligé de reconnaître que tous ces écrivains s’y sont appliqués dans la mesure de leurs forces, et ont déployé toutes les ressources de leur talent
Tels sont :
Wahb, fils de Monabbih ; Abou Mikhnaf Lout, fils de Yahia el-Amiri ; Mohammed, fils d’Ishak el-Wakidi ; Ibn el-Kelbi ; Abou Obeïdah Mamer, fils d’el-Motanni ; Ibn Aïach ; el-Haïtem, fils d’Adi et Tayi ; Charki, fils d’el-Kitami ; Hammad « le conteur »; el-Asmayi ; Sehl, fils d’Haroun ; Abd Allah, fils d’el-Mokaffa ; el-Yezidi ; Otbi el-Omawi ; Abou Zeïd Saïd, fils d’Aws l’Ansarien ; Nadhar, fils de Chomeïl ; Abd Allah, fils d’Aiechah ; Abou Obeid el-Kaçem, fils de Sellam ; Ali, fils de Mohammed de Médaïn ; Dammad, (fils de) Rafi, fils de Selmah ; Mohammed, fils de Sellam el-Djomhi ; Abon Otman Amr, fils de Bahr el-Djahiz ; Abou Zeid Omar, fils de Chebbah en-Nomaïri ; Zoraki l’Ansarien ; Abou-Saib el-Makhzoumi ; Ali, fils de Mohammed, fils de Soleiman en-Nawfeli ; Zobeir, fils de Bekkar ; el-Indjili ; er-Riachi ; Ibn Abid Ommarah, fils de Watimah l’Egyptien ; Iça, fils de Loheïah l’Égyptien ; Abd er-Rahman, fils d’Abd Allah, fils d’Abd el-Hukm l’Égyptien ; Abou Haçan ez-Ziadi ; Mohammed, fils de Mouça le Kharezmien ; Abou Djafar Mohammed, fils d’Abou’s Seri ; Mohammed, fils d’el-Heitem, fils de Chebabah le Khoraçanien, auteur du Livre de la Dynastie ; Ishak, fils d’Ibrahim de Moçoul, auteur du Livre des chansons, etc. Khalil, fils d’el-Heitem el-Hartémi, auteur des Ruses et stratagèmes de guerre et d’autres ouvrages ; Mohammed fils de Yezid el-Mouberred el-Azdi ; Mohammed, fils de Suleïman el-Minkari el-Djewheri ; Mohammed, fils de Zakaria ei-Gallabi l’Égyptien, auteur du Livre des hommes généreux (Kitab el-adjwad), etc. Ibn Abi’d-douniah, précepteur du khalife el-Moktafi-billah ; Ahmed, fils de Mohammed el-Khozayi, surnommé el-Kkakani, originaire d’Antioche ; Abd Allah, fils de Mohammed, fils de Mahfouz el-Belawi l’Ansarien, ami d’Abou Yezid Ommarah, fils de Zeïd el-Medini ; Ahmed, fils de Mohammed, fils de Khaled el-Barki l’Ecrivain, auteur du Livre de la Démonstration (Kitab et-Tibian) ; Ahmed, fils d’Abou Taher, auteur d’une chronique de la ville de Bagdad, etc. Ibn el-Wecha ; Ali, fils de Modjahid, auteur de l’Histoire des Omeyades, etc. Mohammed, fils de Saleh, fils de Nitab, auteur de l’Histoire des Abbassides, etc. Yousef, fils d’Ibrahim, auteur de l’Histoire d’Ibrahim, fils d’el-Mehdi, etc. Mohammed, fils d’el-Haret le Taglébite, auteur du livre intitulé « Mœurs royales » (Kitab akhlak el-molouk), qu’il a composé pour el-Fath, fils de Khakan, etc. Abou Saïd es-Soukkari, auteur des Poésies des Arabes ; Obeïd Allah, fils d’Abd Allah, fils de Khordadbeh. Ce dernier est un écrivain distingué et remarquable par la beauté de son style, aussi a-t-il eu un grand nombre d’imitateurs qui lui ont fait des emprunts et suivi fidèlement la voie qu’il avait tracée. On peut s’en convaincre en examinant son grand ouvrage historique. Ce livre se distingue entre tous par le soin et l’ordre de sa méthode, l’abondance de ses renseignements sur l’histoire des peuples, et la biographie des rois de la Perse ou d’autre race. Un autre ouvrage non moins précieux du même auteur, c’est son traité Des Routes et des royaumes, etc., mine inépuisable de faits que l’on explore toujours avec fruit. Nous devons mentionner également l’Histoire du Prophète, depuis sa naissance jusqu’à sa mort, des khalifes et des rois ses successeurs, jusqu’au règne d’el-Motadhed-billah, avec le détail des événements qui ont signalé ces époques, par Mohammed, fils d’Ali, el-Hoçeini, l’Alide, originaire de Dinawer. La Chronique d’Ahmed ben Yahia el-Beladori, ainsi que son livre intitulé Des Pays et de leur soumission par les armes ou par capitulation depuis l’hégire, avec le récit des conquêtes du Prophète et de ses successeurs, les circonstances qui les ont accompagnées, la description des contrées de l’Orient et de l’Occident, du Nord et du Sud. Nous ne connaissons pas un meilleur travail sur l’histoire de la conquête musulmane. La Grande Chronique des Perses et autres nations, par Dawoud, fils d’el-Djerrah, grand-père du vizir Ali ben Iça ben Dawoud ben el-Djerrah. Le Recueil comprenant l’historique de tous les événements survenus pendant les siècles qui ont précédé ou suivi l’islam, par Abou Abd Allah Mohammed, fils d’el-Hoçein, fils de Sewar, surnommé le neveu d’Iça ben Ferhanchah, travail qui va jusqu’à l’an 320. L’Histoire d’Abou Iça, fils de l’Astrologue, d’après les révélations du Pentateuque, avec la chronologie des prophètes et des rois. L’Histoire des Omeyades, leurs vertus, leurs talents, les exemples qu’ils ont suivis et leurs innovations, par Abou Abd er-Rahman Khaled, fils d’Hicham, l’Omeyade. L’Histoire d’Abou Bechred-Dawlabi. Le Livre illustre (Kitab ech-cherif) sur l’histoire et d’autres sujets, par Abou Bekr Mohammed ben Khaled ben Wakia le Juge. Le Livre de biographie et d’histoire (Kitab es-sier we akhbar), par Mohammed, fils de Khaled le Hachémite. Un ouvrage qui porte le même nom, par Abou Ishak, fils de Soleiman le Hachémite. La Biographie des khalifes (Kitab sier el-khoulafa), par Abou Bekr Mohammed, fils de Zakaria er-Razi, auteur du livre intitulé Kitab el-Mansouri et d’autres livres de médecine. Les œuvres d’Abd Allah, fils de Moslem, fils de Kotaïbah de Dinawer, qui se distinguent par leur étendue et leur nombre, comme son Traité des connaissances (Kitab el-mearif) et d’autres écrits.
La Chronique d’Abou Djafar Mohammed, fils de Djerir et-Tabari. Ce livre brille entre tous les autres et leur est bien supérieur ; la variété des renseignements, des traditions, des documents scientifiques qu’il renferme le rendent aussi utile qu’instructif. Comment pourrait-il en être autrement, puisque l’auteur était le premier jurisconsulte et le plus saint personnage de son siècle, et qu’il réunissait à la connaissance de toutes les écoles de jurisprudence celle de tous les historiens et traditionnistes.
Telle est aussi l’Histoire d’Abou Abd Allah Ibrahim, fils de Mohammed, fils d’Arafat, le grammairien de Waçit, connu sous le nom de Naftaweïh. Ce livre, plein de beautés de premier ordre et rempli des meilleurs passages et des plus utiles renseignements fournis par les bons écrivains, prouve que son auteur surpassait ses contemporains par son savoir et son style.

Mohammed, fils de Yahia es-Souli, a suivi la même voie dans ses Feuillets sur l’histoire des khalifes abbassides, leurs vizirs et leurs poètes ; il raconte plusieurs particularités qu’on chercherait vainement ailleurs, et que lui seul pouvait connaître, parce qu’il en a été le témoin oculaire. C’était d’ailleurs un homme instruit, d’une érudition variée et un habile écrivain.

L’Histoire des vizirs (Kitab akhbar el-wazera), par Abou’l-Haçan Ali, fils d’el-Haçan, plus connu sous le nom d’Ibn el-Machitah, offre les mêmes qualités ; il va jusqu’à la fin du règne de Radi-billah. On reconnaît le même mérite dans Abou’l-Faradj Kodamah, fils de Djafar el-Katib, écrivain élégant et original, dont le style, quoique concis, est toujours clair. On en trouve la preuve dans son histoire intitulée « Les Fleurs du printemps » (Kitab zahr er-rebi), ainsi que dans son Traité du Kharadj ; on verra dans ces deux écrits la vérité de ce que nous avançons et la justesse de notre appréciation.

Abou’l-Kaçem Djafar, fils de Mohammed, fils d’Hamdan de Moçoul le Jurisconsulte, a composé son recueil historique qu’il intitula « L’Admirable » (Kitab el-bahir), pour réfuter le Livre du jardin (Kitab er-rouda), par el-Mobarred. On doit aussi à Ibrahim, fils de Mahaweïh le Persan, une réfutation du Kamil, d’el-Mobarred. Ibrahim, fils de Mouça, el-Waçiti el-Katib, a donné une histoire des vizirs, où il attaque l’ouvrage de Mohammed, fils de Dawoud, fils d’el-Djerrah, sur le même sujet. Ali, fils d’el-Fath l’Ecrivain, surnommé el-Moutawak, a raconté l’histoire de quelques-uns des vizirs de Moktadir.
Citons encore le livre nommé « La Fleur des yeux et l’épanouissement des cœurs » (Zekret el-ouïoun wè djela el-Kouloub), par el-Misri. Une chronique, par Abd er-Rahman, fils d’Abd er-Rezzak, surnommé el-Djordjanies-Saadi. L’Histoire des Abbassides, etc. par Ahmed, fils de Yakoub l’Égyptien. Une Histoire des Abbassides et autres princes, par Abd Allah, fils d’el-Hoçeïn, fils de Saad l’Écrivain. L’Histoire de Moçoul et d’autres villes, par Abou Zokrah (?), de Moçoal. Un recueil d’histoire, etc. par Mohammed, fils d’Abou’l-Azhar, et son livre intitulé « Révoltes et séditions ». (Kitab el-heradj wel ahdath).

Je considère Senan, fils de Tabit, fils de Korrah el-Harrani, comme ayant entrepris une œuvre hors de sa compétence et suivi une voie qui n’était pas la sienne, quand il a composé ce livre, qu’il adresse sous forme d’épître à un de ses amis, secrétaire du Diwan. Il débute par des généralités sur la nature des âmes, leur division en âme raisonnable, irascible et concupiscente ; il donne une esquisse du gouvernement, d’après les théories que Platon a émises dans sa République en dix séances ; il énumère rapidement les devoirs des rois et des ministres, et passe au récit d’événements qu’il ne révoque pas en doute, bien qu’il n’en ait pas été le témoin. Il arrive ainsi à l’histoire de Motadhed-billah, nous parle de la faveur dont il jouissait et des années qu’il a passées à sa cour, puis il remonte d’un khalife à l’autre, et, par cette marche rétrograde, il s’écarte de la vraie méthode historique. Quel que soit donc le mérite de l’exécution et la véracité de l’auteur, on ne peut que le blâmer d’être sorti de sa sphère et de s’être chargé d’un travail pour lequel il n’était pas fait. Que n’est-il resté dans le domaine scientifique, où il n’avait pas de rivaux, la connaissance d’Euclide, des sections de l’Almageste (astronomie) ou des cercles ! Que n’a-t-il développé les vues de Socrate, de Platon et d’Aristote sur le système des sphères, des phénomènes météorologiques, des tempéraments, des relations et des compositions, des conclusions, des prémisses et des syllogismes, la différence entre le monde physique et surnaturel, la matière, les propriétés et la mesure des figures, ou quelque autre problème philosophique ! Il se serait acquitté avec honneur de cette tâche, et son œuvre aurait répondu à son talent. Mais où est l’homme qui connaît la limite de ses forces et les bornes de son aptitude ?Abd Allah, fils d’el-Mokaffa, a dit avec raison : « Tout auteur poursuit un but ; en l’atteignant, il s’illustre ; s’il le manque, il se déshonore. »
Abou’l-Haçan el-Maçoudi ajoute : Les chroniques, les annales, les recueils de biographies et de traditions mentionnés ici appartiennent à des auteurs célèbres, ou du moins connus ; nous avons passé sous silence les livres des écoles traditionnaires relatifs aux noms, à l’époque et à la classification des principaux personnages de l’islam, parce que ces développements excéderaient les limites de cet ouvrage. D’ailleurs, ce qui concerne le nom des docteurs qui, à diverses époques, ont transmis les traditions, recueilli les faits biographiques et historiques ; les catégories de savants de chaque siècle, depuis les compagnons du Prophète et leurs successeurs (tabis), les subdivisions d’école, les divergences d’opinion qui ont surgi entre les jurisconsultes des grandes villes, les philosophes, les sectaires et les controversistes, tous ces faits en un mot, jusqu’à la date de l’année 332 (de l’hégire), sont consignés dans nos Annales historiques (Akhbar ez-zeman) et notre Histoire moyenne (Kitab el-awsat).

J’ai donné à ce livre le titre de Prairies d’or et de mines de pierres précieuses, à cause de la haute valeur et de l’importance des matières qu’il renferme, puisque, pour le sens et le contexte, il reproduit les parties saillantes et les passages principaux de nos œuvres précédentes.

J’en fais hommage aux rois illustres et aux savants, persuadé que je n’y ai rien omis de ce qu’il est utile de connaître et de ce qui peut satisfaire un esprit curieux d’étudier le passé.
Ce livre est, en quelque sorte, le mémento de mes premiers écrits, le résumé des connaissances que doit posséder un homme instruit, et qu’il serait inexcusable d’ignorer ; il n’y a pas, en effet, une seule branche de la science, un renseignement quelconque, une source de traditions qui n’y soient contenus en détail ou en abrégé, ou tout au moins indiqués par de rapides allusions et par quelques observations sommaires.
Quant à celui qui oserait dénaturer le sens de ce livre, renverser une des bases sur lesquelles il repose, obscurcir la clarté du texte ou jeter du doute sur un passage, par suite d’altérations ou de changements, par des extraits ou des résumés ; celui enfin qui se permettrait de l’attribuer à un autre auteur, qu’il soit l’objet de la colère divine et d’un prompt châtiment !

Puisse-t-il être accablé de calamités qui épuiseront sa patience et dont la pensée seule frappera son esprit de terreur ! Qu’il devienne un exemple pour ceux qui savent, une leçon pour les intelligents, un signe pour ceux qui réfléchissent ! Que Dieu lui retire tous les bienfaits dont il l’avait comblé ! Que le créateur du ciel et de la terre lui enlève les facultés et les dons qu’il lui avait accordés, à quelque secte et à quelque opinion qu’il appartienne ! Dieu est tout-puissant ! Nous avons placé cette menace au début de ce livre, et nous l’avons répétée à la fin (voy. chap. dernier), pour qu’elle retienne celui qui pourrait céder à une pensée coupable ou qui succomberait à un désir criminel.
Qu’il redoute Dieu, son Seigneur, qui le voit ! qu’il tremble devant l’avenir qui l’attend ! car le temps est restreint, la distance est courte, et c’est vers Dieu qu’il faut retourner.
Il est temps de donner la liste des chapitres dont se compose cet ouvrage et d’indiquer le contenu de chacun de ces chapitres.
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 17:20

CHAPITRE II.
TABLE DES CHAPITRES QUE RENFERME CET OUVRAGE.

Dans ce qui précède nous avons fait connaître le but de ce livre ; nous allons maintenant donner une table du nombre de ses chapitres, suivant l’ordre méthodique que nous avons adopté dans notre récit afin de faciliter les recherches.

  • III. Du commencement des choses, de la création et de la génération de tous les êtres, depuis Adam jusqu’à Abraham.
  • IV. Histoire d’Abraham, des prophètes et des rois d’Israël qui ont vécu après lui.
  • V. Règne d’Arkhoboam, fils de Salomon, fils de David ; des rois d’Israël ses successeurs ; aperçu de l’histoire des prophètes.
  • VI. Des hommes qui ont vécu dans l’intervalle (fitreh), c’est-à-dire entre le Messie et Mohammed.
  • VII. Généralités sur l’histoire de l’Inde, ses doctrines, l’origine de ses royaumes, les mœurs et les pratiques religieuses de ce pays.
  • VIII. Description du continent et des mers ; sources des fleuves ; les montagnes, les sept climats, astres qui exercent sur eux leur influence, etc.
  • IX. Renseignements généraux sur les migrations des mers et sur les principaux fleuves.
  • X. Renseignements sur la mer d’Abyssinie, son étendue, ses golfes et ses détroits.
  • XI. Opinions diverses sur le flux et le reflux ; résumé des systèmes proposés.
  • XII. La mer de Roum (Méditerranée) ; opinions diverses sur sa longueur, sa largeur, les lieux où elle commence et où elle finit.
  • XIII. La mer Nitas (Pontus), la mer Mayotis et le détroit de Constantinople.
  • XIV. Mer de Bab el-Abwab, de Khazar et de Djordjan (mer Caspienne) ; de la place que les mers occupent sur le globe.
  • XV. Rois de la Chine et des Turcs ; dispersion des descendants d’Amour ; histoire résumée de la Chine ; ses rois ; généralités sur leur vie, leur système politique, et autres renseignements analogues.
  • XVI. Rapide exposé des mers ; leurs particularités ; les peuples qui habitent les îles et le littoral ; classification des États riverains. (fin tome1)
  • XVII. Le mont Caucase (el-Kabkh) ; renseignements sur les peuplades nommées Allan (Alains) ; les habitants d’es-Serir, les Khazars ; les tribus turques et bulgares (Borghoz) ; description de Bab el-Abwab (Derbend) ; les rois et les peuples du voisinage.
  • XVIII. Rois syriens.
  • XIX. Rois de Moçoul et de Ninive, nommés aussi rois assyriens.
  • XX. Rois de Babel, nabatéens on d’autre origine, nommés aussi chaldéens.
  • XXI. Rois perses de la première époque ; résumé de leur règne et de leur histoire.
  • XXII. Rois des Satrapies et Achgans qui ont vécu entre la première-et la seconde époque.
  • XXIII. Généalogie des Perses ; opinions différentes des historiens à cet égard.
  • XXIV. Rois sassanides ou de la seconde époque ; leur règne et leur histoire.
  • XXT. Histoire des rois grecs ; opinions diverses sur leur généalogie.
  • XXVI. Histoire abrégée de l’expédition d’Alexandre dans l’Inde.
  • XXVII. Rois grecs qui ont régné après Alexandre.
  • XXVIII. Peuples de Roum ; opinions historiques sur leur généalogie ; le nombre de leurs rois, leur chronologie et leur règne.
  • XXIX. Rois chrétiens de Roum, c’est-à-dire rois de Constantinople ; résumé des principaux événements de leur temps.
  • xxx. Rois de Roum (Byzantins) depuis l’apparition de l’islamisme jusqu’à Romanus, qui règne aujourd’hui (332 de l’hégire).
  • XXXI. Renseignements sur l’Egypte, le Nil, les curiosités et les rois de ce pays.
  • XXXII. Histoire d’Alexandrie, sa fondation, ses rois, ses curiosités et autres détails analogues.
  • XXXIII. Les nègres, leur origine, leur variété de races et d’espèces ; la position respective de leurs contrées ; histoire de leurs rois.
  • XXXIV. Les Slaves, leurs établissements, leurs rois, leurs migrations.
  • XXXV. Les Francs et les Galiciens ; leurs rois ; résumé de leur histoire et de leurs guerres avec les habitants de l’Espagne (Mores).
  • XXXVI. Les Longobards (Noukobard), leurs rois, le pays qu’ils habitent.
  • XXXVII. Les Adites et leurs rois ; abrégé de leur histoire ; opinions sur la durée de leur existence.
  • XXXVIII. Les Thamoudites et leurs rois ; leur prophète Salih ; résumé de leur histoire.
  • XXXIX. La Mecque et son histoire ; fondation de la Maison sainte (Kaaba) ; domination successive des Djorhomites et autres tribus, avec plusieurs faits qui se rapportent à ce chapitre.
  • XL. Renseignements généraux sur la description de la terre et des différentes contrées ; de l’amour de l’homme pour son pays natal.
  • XLI. Opinions diverses sur le motif pour lequel le Yémen, l’Irak, la Syrie (Cham) et le Hedjaz ont été ainsi nommés.
  • XLII. Le Yémen ; généalogie de ses habitants ; opinions diverses sur ce sujet.
  • XLIII. Rois du Yémen, nommés Tobba, et autres rois de ce pays ; leur vie et la durée de leur règne.
  • XLIV. Rois de Hirah, d’origine yéménite ou autre ; histoire de ce pays.
  • XLV. Renseignements historiques sur les rois de Syrie d’origine yéménite, les Gassanides, etc.
  • XLVI. Tribus nomades chez les Arabes et autres peuples ; pourquoi elles vivent de préférence dans le désert, comme les Kurdes dans les montagnes ; origine de ces derniers, résumé de leur histoire et autres renseignements analogues.
  • XLVII. Croyances et opinions des Arabes dans les âges d’ignorance (Djahelieh) ; leurs migrations ; histoire des compagnons de l’Éléphant ; invasion des Abyssins et d’autres peuples ; Abd el-Mottaleb, et autres renseignements analogues.
  • XLVIII. Opinion des Arabes sur l’âme, qu’ils croyaient ressembler au hibou et au chat-huant, avec quelques renseignements sur le même sujet
  • XLIX. Récits des Arabes sur les ghouls (ogres) et leur transformation, comparés aux récits analogues d’autres peuples, ainsi que divers détails qui se rapportent au même sujet.
  • L. Récits que font les Arabes et d’autres peuples sur les oracles et les génies, soit pour en affirmer l’existence, soit pour la nier.
  • LI. Opinions des Arabes sur la science de la physionomie, les augures, les pronostics fondés sur le vol des oiseaux de droite à gauche et de gauche à droite, etc.
  • LII. L’art divinatoire ; en quoi il consiste ; opinions émises à cet égard ; distinction entre l’âme raisonnable et les autres âmes ; détails relatifs aux songes et à d’autres sujets analogues.
  • LIII. Renseignements généraux sur les devins et sur la rupture de la digue d’Aram dans le pays de Saba et de Mareb. Dispersion des Azdites et leur établissement dans diverses contrées.
  • CH. Les années et les mois chez les Arabes et les peuples étrangers ; analogies et différences qu’on y remarque.
  • LV. Mois des Coptes et des Syriens ; différences de leurs dénominations ; résumé de leur chronologie et autres renseignements analogues.
  • LVI. Mois des Syriens ; leur concordance avec les mois grecs ; nombre des jours de l’année ; définition des Anwa.
  • LVII. Mois des Persans, et autres détails sur ce sujet.
  • LVIII. Jours des Persans, et autres détails sur ce sujet
  • LIX. Années et mois des Arabes ; noms qu’ils donnent aux jours et aux nuits.
  • LX. Traditions des Arabes sur les nuits des mois lunaires, et autres renseignements qui se rattachent au même sujet.
  • LXI. Influence du soleil et de la lune sur ce monde ; résumé des opinions émises à cet égard, et autres détails analogues.
  • LXII. Des quarts du monde, des éléments et des vents ; connaissance des propriétés de chaque partie du monde, l’est, l’ouest, le sud et le nord, par suite de l’influence des astres.
  • LXIII. Édifices consacrés, monuments religieux, temples voués au culte du soleil, de la lune et des idoles ; religion particulière des Indiens ; les astres et autre merveilles du monde.
  • LXIV. Édifices consacrés chez les Grecs, et leur description.
  • LV. Édifices consacrés chez les anciens Romains, et leur description.
  • LXVI. Édifices consacrés chez les Slaves, et leur description.
  • LXVII. Édifices consacrés, monuments religieux chez les Sabéens de Harran et d’autres villes ; curiosités qu’ils renferment ; renseignements à cet égard.
  • LXVIII. Renseignements sur les temples du feu ; leur description ; tradition des Mages à cet égard, et autres détails de même nature.
  • LXIX. Résumé de chronologie universelle, depuis le commencement du monde jusqu’à la naissance de notre prophète Mohammed, et autres détails analogues.
  • LXX. Naissance du Prophète ; sa généalogie, et tout ce qui se rapporte à ce chapitre.
  • LXXI. Mission du Prophète ; son histoire jusqu’à sa fuite (hégire).
  • LXXII. Fuite du Prophète, résumé des principaux faits historiques jusqu’à sa mort.
  • LXXIII. Récit abrégé de tous les événements et faits historiques survenus entre la naissance et la mort de notre saint Prophète.
  • LXXIV. Des locutions nouvelles introduites par le Prophète, et inconnues avant cette époque.
  • LXXV. Khalifat d’Abou Bekr, le véridique (es-siddik) ; sa généalogie ; abrégé de sa vie et de son histoire.

CH.LXXVI. Khalifat d’Omar, fils de Khattab ; sa généalogie ; abrégé de sa vie et de son histoire.

  • LXXVII. Khalifat d’Otman, fils d’Affan ; sa généalogie ; abrégé de sa vie et de son histoire.
  • LXXVIII. Khalifat d’Ali, fils d’Abou Taleb ; sa généalogie ; abrégé de sa vie et de son histoire ; généalogie de ses frères et sœurs.
  • LXXIX. Récit de la journée du Chameau ; ses causes ; combats livrés pendant cette journée, et autres détails analogues.

Ca. LXXX. Résumé de ce qui s’est passé à Siffla entre les habitants de l’Irak et de la Syrie.

  • LXXXI. Les deux arbitres ; causes qui ont amené l’arbitrage.
  • LXXXII. Guerre d’Ali avec les habitants de Nehrewan, surnommés Chorat (hérétiques), et autres faits qui s’y rapportent.
  • LXXXIII. Meurtre d’Ali, fils d’Abou Taleb.
  • LXXXIV. Paroles mémorables d’Ali ; sa piété, et autres anecdotes sur le même sujet.
  • LXXXV. Khalifat d’el-Haçan, fils d’Ali ; résumé de son histoire et de sa vie.
  • LXXXVI. Portrait de Moawiah ; sa politique ; particularités intéressantes tirées de son histoire.
  • LZXXVII. Règne de Moawiah, fils d’Abou Sofian ; histoire abrégée de ce prince.
  • LXXXVIII. Les compagnons du Prophète et leur panégyrique ; Ali, fils d’Abou Taleb el-Abbas ; leurs vertus, etc.
  • LXXXIX. Règne de Yezid, fils de Moawiah, fils d’Abou Sofian (que Dieu le maudisse !).
  • XC. Meurtre d’el-Hoçeïn, fils d’Ali, fils d’Abou Taleb, avec plusieurs de ses parents et de ses partisans.
  • XCI. Nomenclature des enfants d’Ali, fils d’Abou Taleb.
  • CH. XCII. Résonné de l’histoire et de la vie de Yezid ; quelques-unes de ses actions remarquables, sa conduite à Horrah, etc.
  • XCIII. Règne de Moawiah, fils de Yezid ; Merwan, fils d’el-Hakm ; Mokhtar, fils d’Abou Obeïd ; Abd Allah, fils de Zobeir ; quelques détails sur leur histoire et leur vie ; principaux événements de cette époque.
  • XCIV. Règne d’Abd el-Melik, fils de Merwan ; récit abrégé de son histoire et de sa vie ; el-Hadjadj, fils de Yousouf ; particularités curieuses ayant trait à sa vie et à son histoire.
  • XCV. Résumé historique de la vie d’el-Hadjadj ; ses discours, ses actions remarquables.
  • XCVI. Règne d’el-Welid, fils d’Abd el-Melik ; résumé de son histoire et de sa vie.
  • XCVII. Règne de Soleiman, fils d’Abd el-Melik ; résumé de son histoire et de sa vie.
  • XCVIII. Khalifat d’Omar, fils d’Abd el-Aziz, fils de Merwan, fils d’el-Hukm ; détails sur son histoire, sa vie et sa piété.
  • XCIX. Règne de Yezid, fils d’Abd el-Melik ; résumé de son histoire et de sa vie.
  • C. Règne de Hicham, fils d’Abd el-Melik, résumé de son histoire et de sa vie.
  • CI. Règne de Welid, fils de Yezid, fils d’Abd el-Melik, résumé de son histoire et de sa vie.
  • CII. Règne de Yezid, fils d’el-Welid, fils d’Abd el-Melik, et de son frère Ibrahim ; principaux événements de leurs règnes.
  • CIII. Esprit de parti qui se déclare parmi les tribus du Yémen et de Nizar ; révolte contre les Omeyades qui en est le résultat.
  • CIV. Règne de Merwan, fils de Mohammed, fils de Merwan, fils d’el-Hukm.
  • CV. Du nombre d’années pendant lesquelles régnèrent les Omeyades.
  • CVI. De la noble dynastie des Abbassides ; quelques détails sur Merwan ; sa mort violente ; résumé.de son histoire et de son règne.
  • CVII. Khalifat d’es-Saffah ; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque.-
  • CVIII. Khalifat d’Abou Djafar el-Mansour ; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque.
  • CIX. Khalifat d’el-Mehdi ; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque.
  • CX. Khalifat d’el-Hadi ; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque.
  • CXI. Khalifat d’er-Rechid ; résumé de son histoire, de sa vie et des événements de cette époque.
  • CXII. Histoire des Barmékides ; rôle qu’ils ont joué à cette époque.
  • CXIII. Khalifat d’el-Amin ; résumé de son histoire, de sa vie ; abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXIV. Khalifat d’el-Mamoun ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CH. cxv. Khalifat d’el-Motaçem ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXVI. Khalifat d’el-Watiq ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXVII. Khalifat d’el-Motewakkil ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXVIII. Khalifat d’el-Mountasir, résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXIX. Khalifat d’el-Mostaïn ; résumé de son histoire, de sa vie ; abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXX. Khalifat d’el-Motazz ; résumé de son histoire, de sa vie ; abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXI. Khalifat d’el-Mohtadi, résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXII. Khalifat d’el-Motamid, résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXIII. Khalifat d’el-Motaded ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXIV. Khalifat d’el-Moktafi ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXV. Khalifat d’el-Moktadir ; résumé de son histoire, de sa vie et des principaux événements de cette époque.
  • CXXVI. Khalifat d’el-Kaher ; résumé de son histoire» de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXVII. Khalifat d’er-Radi ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXVIII. Khalifat d’el-Mottaki ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXIX. Khalifat d’el-Mostakfi ; résumé de son histoire de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXX. Khalifat d’el-Mouti ; résumé de son histoire, de sa vie, et récit abrégé des principaux événements de cette époque.
  • CXXXI. Second résumé chronologique depuis l’hégire jusqu’à la présente époque, c’est-à-dire le mois de djoumada premier, l’an trois cent trente-six. C’est à cette date que nous avons terminé ce livre.
  • CH. CXXXII. Nomenclature des chefs du Pèlerinage, depuis l’origine de l’islam jusqu’à l’année trois cent trente-cinq.

L’auteur ajoute : Tel est le sommaire des chapitres contenus dans ce livre ; mais on trouvera, en outre, dans chacun de ces chapitres, différents faits relatifs aux sciences, à la tradition et à l’histoire, qui ne sont pas énoncés dans le titre. Fidèle à la classification qui précède, nous consacrons à la chronique des khalifes et à la durée de leur vie un paragraphe distinct de leur biographie et de leur histoire. Nous passons ensuite en revue les faits principaux de leur règne, les traits remarquables de leur vie ; nous résumons enfin les événements importants de l’époque, l’histoire de leurs vizirs, et les sciences qui étaient l’objet de leurs réunions académiques. Nous faisons aussi de fréquentes allusions aux sujets analogues que nous avons développés dans ceux de nos ouvrages précédents qui se rapportent aux mêmes matières.
Le nombre total des chapitres que renferme ce livre est de cent trente-deux. Le premier a pour titre : « Généralités sur le but de ce livre ; » le second est intitulé, « Table des chapitres que renferme cet ouvrage, » et le dernier : « Nomenclature des chefs qui ont conduit les pèlerins à la Mecque, depuis l’origine de l’islam jusqu’à l’année trois cent trente-cinq. »

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CHAPITRE III.

DU COMMENCEMENT DES CHOSES ; DE LA CREATION ET DE LA GÉNÉRATION DES ÊTRES.
Toutes les sectes musulmanes s’accordent à dire que Dieu, le tout-puissant, créa l’univers sans modèle et le tira du néant. D’après une tradition qui remonte à Ibn Abbas et à d’autres docteurs, la première chose créée par Dieu fut l’eau, et le trône divin était porté par cet élément. Lorsque Dieu voulut entreprendre l’œuvre de la création, il fit sortir de l’eau une vapeur qui s’éleva au-dessus d’elle et forma le ciel ; pois il dessécha la masse liquide et la transforma en une terre qu’il partagea ensuite en sept. Cette œuvre fut terminée en deux jours, le dimanche et le lundi. Dieu, en créant la terre, la plaça sur un poisson, ainsi qu’il le dit dans son Koran (LXVIII, 1) : « Par la plume et ce qu’ils écrivent, par le poisson, etc. » Il mit le poisson et l’eau sur des blocs de pierre, ces blocs sur le dos d’un ange, l’ange sur un rocher, et le rocher sur le vent. Il est fait mention de ce rocher dans le Koran, lorsque Lokman dit à son fils : « O mon enfant, le moindre grain de sénevé, fut-il sur le rocher, au ciel ou dans la terre, sera produit au grand jour par Dieu, car Dieu pénètre et sait toutes choses. » (XXI, 15.) Les mouvements du poisson donnant à la terre de. violentes secousses ; Dieu y fixa les montagnes et elle devint stable, ainsi qu’il est dit dans le Koran (XVI, 15) : « Il a jeté de solides montagnes sur la terre, pour qu’elle ne vous entraine pas dans ses secousses. » Les montagnes, la nourriture des habitants de la terre, les arbres et tout ce qui était nécessaire, furent créés en deux jours, le mardi et le mercredi ; aussi on lit dans le Koran (XLI, 8-10) : « Dis-leur : Pourriez-vous méconnaître celui qui a créé la terre en deux jours, et oseriez-vous lui donner des égaux, à lui, le maître de l’univers ? Il a placé de solides montagnes sur la terre, il l’a bénie, et il a pourvu à la subsistance de ceux qui l’implorent, et cet ouvrage a été terminé en quatre jours. » Puis Dieu remonta vers le ciel, qui n’était qu’une vapeur, et il lui dit ainsi qu’à la terre : « Venez de gré ou de force. » Tous deux répondirent : « Nous venons avec obéissance. » De cette vapeur provenant des exhalaisons de l’eau. Dieu fit un seul ciel, qu’il divisa en sept autres deux, en l’espace de deux jours, le jeudi et le vendredi. Ce dernier n’a été nommé Djouma, ou réunion, que parce que la création des deux fut réunie à celle de la terre pendant ce jour. Dieu dit ensuite (Koran, XLI, 11), « Et il révéla à chaque ciel ce qui le concernait ; » ce qui signifie qu’il créa dans chaque ciel les anges, les mers et les montagnes de glace qu’il renferme.

Le ciel placé au-dessus de la terre est en émeraude verte ; le second ciel est en argent ; le troisième en rubis rouge ; le quatrième en perle ; le cinquième en or pur ; le sixième en topaze ; le septième est une masse de feu et est couvert d’anges qui, debout sur un seul pied, chantent les louanges de Dieu parce qu’ils sont près de lui. Leurs jambes traversent la septième terre, et la plante de leur pied repose au-dessous de cette terre, à une profondeur qu’il faudrait cinq cents ans pour atteindre, tandis que leurs têtes se trouvent sous le trône, sans pourtant le toucher. Ils disent : « Il n’y a de dieu que Dieu, le maître du trône glorieux ! » (Koran, LXXXV, 15.) Placés là depuis leur création, ils y resteront jusqu’à l’heure du jugement. Sous le trône est une mer, d’où descend la subsistance de tous les êtres vivants. Obéissant à la volonté divine, elle transmet d’un ciel à l’autre la quantité de pluie fixée par Dieu, jusqu’à l’endroit nommé el-Abram. Dieu commande ensuite au vent, et il porte l’eau aux nuages, qui la tamisent comme un crible. Sous le ciel qui recouvre la terre est une mer toute remplie d’animaux qui ressemblent à ceux qui vivent dans les mers de notre globe, et ils y sont retenus par la puissance divine.

Après avoir terminé la création de la terre, Dieu la peupla de génies (Djinns) avant d’y placer Adam ; « il les créa du feu le plus pur (Koran, LV, I4), et parmi eux se trouvait Iblis (le diable). Dieu leur défendit de verser le sang des animaux et de se révolter les uns contre les autres ; mais ils répandirent le sang et se combattirent mutuellement. Lorsqu’Iblis vit que les génies ne s’abstenaient d’aucune mauvaise action, il pria Dieu de l’élever au ciel, où il unit ses ferventes adorations à celles des anges. Dieu envoya contre les génies, qui sont de la race d’Iblis, une troupe d’anges qui les repoussèrent jusque dans les iles des différentes mers, après avoir exterminé ceux dont Dieu ordonna la mort. Iblis, qui avait été institué par Dieu comme gardien du ciel voisin de la terre, laissa envahir son cœur par l’orgueil. Lorsque Dieu voulut créer Adam, il dit aux anges : « Je vais établir mon vicaire sur la terre. » Les anges répondirent : « Seigneur, qui sera ce vicaire ? » Dieu dit alors : « Il aura des descendants qui feront le mal ; ils se haïront et s’extermineront les uns les autres. « Les anges reprirent : « Seigneur, veux-tu donc placer sur la terre une créature qui la couvrira de désordres et de sang, tandis que nous célébrons tes louanges et que nous te bénissons ? « Dieu répondit : « Je sais ce que vous ignorez. » (Koran, II, 28.) Puis il envoya Gabriel sur la terre pour qu’il lui en rapportât de l’argile ; mais la terre dit à l’ange : « J’invoque Dieu contre toi si tu as l’intention de me nuire. »
Gabriel s’éloigna donc sans remplir sa mission. Dieu envoya Michel, auquel la terre adressa les mêmes paroles, et qui partit aussi sans prendre d’argile. Dieu envoya en fin l’ange de la mort, contre lequel la terre invoqua encore l’appui divin ; mais l’ange lui dit, « Que Dieu me préserve de m’en retourner sans avoir exécuté son ordre ! » puis il prit de la terre noire, rouge et blanche, et c’est pour cette raison que les hommes différent de couleur. Le premier homme fut nommé Adam, parce qu’il a été tiré de la surface (adim) de la terre ; mais on donne aussi d’autres explications à ce nom. Dieu confia la mort à l’ange de la mort. Puis il pétrit cette argile et la laissa pendant quarante ans, pour qu’elle formât une masse unie et compacte ; il la laissa encore pendant le même espace de temps, jusqu’à ce qu’elle devînt fétide et se corrompît. Ainsi il est dit dans le Koran (XV, 26) : « Formé d’une argile masnoun, » c’est-à-dire fétide. Dieu donna à ce limon ta forme humaine, mais le laissa sans âme comme un vase de terre, pendant cent vingt ans, ou, selon d’autres, pendant quarante ans. Voilà pourquoi il est dit dans le Koran (LXXXVI, 1) : « L’homme n’est-il pas demeuré longtemps sans qu’il fût digne d’avoir un nom ? » Les anges, en passant devant ce corps, furent saisis de frayeur. Iblis, plus effrayé encore, le heurta du pied en passant près de lui, ce qui produisit un son semblable à celui d’un vase de terre ; c’est ainsi qu’il faut entendre le mot salsal, dans ce passage du Koran (LV, 13) « d’un bruit analogue à celui d’un vase d’argile ; » on explique aussi ce terme d’une manière différente de la nôtre. Iblis pénétra dans la bouche et ressortit du côté opposé, en disant : « Dans quel but as-tu été créé ? » Lorsque Dieu voulut animer ce corps du souffle de la vie, il ordonna aux anges de se prosterner devant Adam ; tous obéirent à l’exception d’Iblis, qui, dans l’excès de son orgueil, s’écria : «Seigneur, je suis meilleur que lui, car tu m’as créé de feu, tandis que tu l’as formé d’argile. » (Koran» XXXVIII, 77.) Or le feu est plus noble que l’argile ; c’est moi que tu avais établi comme ton vicaire sur la terre ; j’ai des ailes, une auréole de lumière, et ma tête est couronnée de noblesse ; c’est moi qui t’ai adoré au ciel et sur la terre. » Dieu lui répondit : «Sors d’ici, car tu es lapidé ; que ma malédiction pèse sur toi jusqu’au jour du jugement ! » (Ibid. XXXVIII, 78 et seq.) Iblis demanda un répit jusqu’au jour de la résurrection, et Dieu le lui accorda «jusqu’au terme fixé. » (Ibid. 82.) Ce fut ainsi que le nom d’Iblis reçut le sens qu’on lui attribue (diabolus), et à cause de lui fut donné l’ordre de se prosterner devant Adam. Quelques personnes pensent qu’Adam n’était que le mihrab ou la direction vers laquelle devaient se tourner les anges qui avaient reçu cet ordre, mais que le véritable objet de l’adoration était le Créateur, et que c’est ainsi que les serviteurs de Dieu doivent se soumettre et obéir à sa volonté dans l’examen et les épreuves qu’il leur impose. Il y a encore d’autres opinions à cet égard. Dieu fit pénétrer son souffle dans l’homme, et à mesure qu’une partie de corps était animée par ce souffle, elle tendait à s’asseoir ; Dieu dit alors : « L’homme est créé trop prompt.» (Koran, XIII, 12.) Lorsque le souffle divin l’eut rempli entièrement, l’homme éternua, et Dieu lui dit : « Prononce les mots : Louanges à Dieu, pour que ton Seigneur te fasse miséricorde, ô Adam ! »

Le récit qu’on vient de lire sur l’origine de la création nous est donné par la révélation ; il a été transmis oralement de génération en génération, et l’antiquité l’a légué aux âges modernes. Nous le rapportons tel que nous l’avons recueilli de la bouche des anciens, tel que nous l’avons trouvé dans leurs livres ; il est accompagné des arguments qui prouvent d’une manière évidente que le monde est créé et tiré du néant. Mais nous ne voulons mentionner ici ni l’opinion des sectes religieuses qui acceptent et soutiennent le système de la création, ni les arguments qu’elles opposent aux sectes dissidentes qui affirment l’éternité du monde ; nous avons traité ces matières dans nos écrits précédents. On trouvera d’ailleurs dans plusieurs passages de ce livre un résumé des sciences spéculatives, des arguments et des discussions relatives à un grand nombre d’opinions philosophiques ; mais ces renseignements suivront toujours la marche des faits historiques.
Une tradition qui remonte au prince des croyants, Ali, fils d’Abou Taleb, dit que lorsque Dieu voulut établir les lois de l’univers, jeter les germes des êtres et produire la création, il donna à ces germes la forme d’atomes, avant d’étendre la terre et d’élever les cieux. Au sein de sa royauté sans partage et de sa glorieuse unité, il prit un rayon de sa lumière, une étincelle de son foyer de splendeur. Cette lumière, en se répandant, se concentra au milieu de ces atomes invisibles et s’unit à la forme de notre saint prophète Mohammed.
Dieu prononça alors ces augustes paroles : « Tu es l’élu et le choisi ; je dépose en toi ma lumière et les trésors de ma grâce ; pour toi j’étendrai le lit des vallées, je donnerai un libre cours à l’eau, j’élèverai le ciel, et je distribuerai les récompenses et les châtiments, le Paradis et l’Enfer. En ta faveur, je ferai des membres de ta famille les guides du salut, je leur révélerai les secrets de ma science, afin qu’il n’y ait plus pour eux de subtilités ou de mystères ; ils seront la preuve de ma création, les apôtres de ma toute-puissance et de mon unité. » Dieu prit ensuite le témoignage de sa toute-puissance et la croyance pure en son unité, et à ces deux dogmes, qu’il disposa selon sa sagesse, il ajouta, dans l’intelligence des créatures, la notion de l’élection de Mohammed et de sa famille ; il montra à la création que la direction dans le salut et la lumière de la foi appartenaient à Mohammed, comme la suprématie religieuse (imameh) à sa famille, en devançant ainsi la loi de la justice (le Koran) et en prévenant toute excuse. Puis Dieu ensevelit la créature dans le monde invisible et la cacha dans les mystères de sa science. Il posa les mondes, déroula le temps, souleva les flots et fit surnager l’écume et monter la vapeur. Le trône divin flottait encore sur l’eau ; Dieu étendit la terre sur cette surface liquide, et tira de l’eau une vapeur dont il forma le ciel. Il somma le ciel et la terre de lui obéir, et ils reconnurent sa puissance. Dieu créa ensuite les anges, qu’il forma des lumières et des esprits tirés par lui du néant, et il unit au dogme de son unité celui de la mission prophétique de Mohammed. Cette croyance fut ainsi répandue dans le ciel avant que le Prophète accomplit sa mission sur la terre.
Après avoir créé Adam, Dieu fit connaître aux anges la haute dignité de l’homme et la supériorité de science qu’il lui avait accordée sur eux ; pour le prouver, il lui fit nommer tous les objets de la création. Adam fut donc désigné par Dieu comme un mihrâb, une kaabah, une porte sainte ou une kiblah vers laquelle les purs esprits et les anges de lumière devaient se tourner pour prier.

Dieu avertit le premier homme du dépôt qui lui était confié et lui révéla le précieux trésor qu’il avait confié à sa garde, après l’avoir désigné comme imam en présence des anges. Adam eut ainsi le glorieux privilège d’être honoré comme le gardien de la lumière divine ; mais Dieu continua à cacher cette lumière sous le voile du temps, jusqu’à ce qu’il daignât tirer Mohammed du canal de la grâce (voy. ci-après). Celui-ci appela les hommes (à la foi) en public ou en particulier, il prêcha en secret et ouvertement ; il ne cessa de rappeler aux hommes l’époque antérieure à sa venue, mais où il existait déjà comme un germe céleste. Ceux à qui s’était communiquée une étincelle du flambeau de la lumière primitive pénétrèrent dans ce secret et le comprirent clairement ; ceux qui conservèrent le bandeau de l’ignorance furent l’objet de sa colère. Après Mohammed, la lumière a été transmise aux plus nobles d’entre nous (les Alides), et elle a brillé dans nos imams. Nous sommes donc les lumières du ciel et celles de la terre ; en nous est le salut, de nous sort le secret de la science, et c’est vers nous que tout doit aboutir, un guide, pris parmi nous, fournira les preuves décisives ; il sera le sceau des imams, le sauveur de la nation, le foyer de la lumière et la source de toutes choses. Noos sommes les plus nobles des créatures, l’élite des êtres et la preuve vivante du maître des mondes. Heureux donc celui qui s’attache à notre suprématie et qui se laisse guider par nous !
Telle est la tradition enseignée par Abou Abd Allah Djafar ben Mohammed, d’après son père Mohammed ben Ali, d’après son père Ali ben el-Hoçein, d’après son père el-Hoçein, d’après son père l’émir des croyants, Ali, fils d’Abou Taleb.
Nous ne chercherons pas à citer toutes les autorités qui appuient cette tradition, ni ses variantes ; nous l’avons déjà développée dans nos ouvrages précédents, «o la rattachant historiquement à toutes les sources auxquelles nous l’avons puisée. Mais dans ce livre nous craindrions les répétitions et les longueurs.

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Voici ce qu’on lit dans le Pentateuque (Tourah), « Dieu commença la création le lundi, et la termina le jour du sabbat ; » voilà pourquoi les Juifs ont fait du sabbat un jour consacré.
Les sectateurs de l’Évangile, croyant que le Messie est sorti de son tombeau le dimanche, ont adopté ce jour comme jour de fête.
Mais la plupart des jurisconsultes et des traditionnistes pensent que la création commença le dimanche et finit le vendredi.
Ce jour-là, c’est-à-dire le 6 du mois d’avril, le souffle de la vie anima le premier homme.
Eve (Hawa) fut ensuite créée d’Adam. Ils furent placés dans le Paradis terrestre à la troisième heure de ce jour, et ils y séjournèrent trois heures, ou un quart de jour, ce qui égalait deux cent cinquante années terrestres.
Après sa chute, Adam fut relégué par Dieu à Serendib (Ceylan), Eve à Djeddah, Iblis à Beiçan et le serpent à Ispahan.
Adam fut précipité dans l’Inde, sur le mont Rahoun, situé dans l’île de Ceylan. Quelques feuilles (du Paradis), cousues ensemble, couvraient son corps ; quand elles furent desséchées, le vent les dispersa dans l’Inde.
On prétend (Dieu sait, mieux la vérité) que ces feuilles ont donné naissance aux parfums qui naissent dans ce pays ; mais d’autres donnent une raison différente. Telle serait donc l’origine de diverses productions propres à l’Inde : l’aloès, le giroflier, les aromates, le musc et tous les parfums. Sur cette même montagne brillent les rubis et les diamants ; les îles de l’Inde produisent l’émeri, et la mer qui l’entoure recèle les perles dans son sein. Adam, chassé de son premier séjour, emporta une provision de froment et trente rameaux détachés des arbres fruitiers du Paradis.
Dix de ces fruits ont une écorce : la noix, l’amande, l’aveline ou noisette, la pistache, le pavot, la châtaigne, la grenade, la noix dinde, la banane et la noix de galle ; dix autres sont des fruits à noyaux, savoir : la pêche, l’abricot, la prune, la datte, la sorbe, le fruit du lotus (voy. Forskal, Flor.Egypt. p. LXIII), la nèfle, le jujube, le fruit du doum (palmier éventail du Saïd) et du cerisier ; dix autres enfin, dont la pulpe n’est recouverte ni d’une écorce, ni d’une pelure, et qui n’ont pas de noyaux ; ce sont : la pomme, le coing, le raisin, la poire, la figue, la mûre, l’orange, le concombre, la courge et le melon.

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Jour de Hajj, la plaine d’Arafat, la Mecque, Arabie-Saoudite

On raconte qu’Adam et Eve furent séparés après avoir été chassés du Paradis, et qu’ils se retrouvèrent au lieu nommé Arafat (reconnaissance) : c’est ainsi du moins qu’on explique le nom de cette montagne (à vingt-quatre kilomètres de la Mecque) ; mais il y a d’autres opinions à cet égard. Eve, rendue à l’amour d’Adam, lui donna un enfant mâle et une fille ; le premier fut nommé Caïn, et la fille Loubeda. Devenue mère pour la seconde fois, Eve mit encore au monde un fils et une fille ; l’un fut nommé Abel, et l’autre Iklimia. On n’est pas d’accord sur le nom du fils aîné d’Adam, mais l’opinion générale parmi ceux qui suivent l’autorité de l’Écriture, et d’autres encore le nomment Caïn, comme nous l’avons dit ; quelques-uns ont adopté le nom d’Abel, mais cette version est peu répandue, tandis que la première a pour elle la majorité. C’est ce que confirme le passage suivant d’une poésie sur l’origine du monde, par Ali, fils d’el-Djohm :
Ils obtinrent un fils nommé Caïn, qui grandit sous leurs yeux.
Abel parvint à l’adolescence à côté de Caïn, et rien ne séparait les deux frères.
Ceux qui admettent l’Écriture sainte disent qu’Adam, afin d’éviter le mariage entre les enfants issus de la même grossesse, unit Gain à la sœur (jumelle) d’Abel, et celui-ci à la sœur (jumelle) de Caïn. Le but d’Adam, dans cette double union, était d’établir une séparation dans les liens du sang, autant du moins que cela était possible en l’absence de race éloignée ou étrangère. Les Mages prétendent cependant qu’Adam n’a pas interdit le mariage entre enfants issus de la même grossesse, et que cette défense eût été blâmable, Ils ont, à cet égard, certain dogme mystérieux d’après lequel ils soutiennent qu’il est préférable qu’un frère épouse sa sœur, ou une mère son propre fils. Nous en avons parlé dans le quatorzième chapitre de notre ouvrage intitulé : « Annales historiques relatives aux peuples de l’antiquité, aux races éteintes et aux rois qui ont disparu de la scène du monde. »
Abel et Caïn offrirent chacun un sacrifice ; Abel fit choix, pour ce sacrifice, de ses plus belles brebis et de ses aliments les plus délicats ; Caïn offrit, au contraire, la part la plus mauvaise de son bien. Ce qui arriva alors, c’est-à-dire le meurtre d’Abel par Caïn, est raconté dans le Koran (sur. XXX, v. 33). On dit que Gain surprit son frère dans une plaine déserte, située sur le territoire de Damas, en Syrie, et qu’il le tua en lui frappant la tête avec une pierre. On ajoute que les bêtes sauvages ont appris ainsi de l’homme à être cruelles, puisqu’il leur donna le premier exemple du crime et du meurtre. Après avoir tué son frère, Caïn, embarrassé de cacher le corps, le chargea sur ses épaules et parcourut la terre. Dieu lança alors deux corbeaux, dont l’un tua et enterra le second. A cette vue, Caïn, au désespoir, prononça ces paroles rapportées dans le Koran (ibid. v. 34) : « Malheureux que je suis ! Ne pouvais-je pas même imiter ce corbeau, et cacher mon crime contre mon frère ? » Puis il l’ensevelit. Quand Adam fut instruit de ce meurtre, il fut en proie à une sombre tristesse et tomba dans un profond désespoir.
Il existe une poésie fort populaire, que l’on dit avoir été composée par Adam, sous l’impression de la douleur et du deuil que lui causait la perte de son fils. Voici cette lamentation poétique :
Quel changement dans ce pays et dans ceux qui l’habitent ! Une sombre poussière ternit la face de la terre.
Tout a perdu sa saveur et son éclat ; le deuil a succédé au sourire et à ta joie.
Les hommes ont substitué le tamaris et d’autres plantes vénéneuses à la riche végétation qui couvrait les jardins célestes.
Près de nous veille un ennemi implacable, un être maudit, dont la mort seule nous laisserait respirer.
Caïn a tué Abel injustement ; ô regrets ! Où est ce gracieux visage ?
Pourrais-je ne pas répandre des torrents de larmes, quand le tombeau renferme Abel ?
La vie n’est plus pour moi qu’une longue suite de maux, et cette vie est un fardeau dont je ne puis me délivrer !
J’ai lu dans plusieurs recueils d’histoire, de biographie et de généalogie, que lorsqu’Adam eut prononcé ces paroles, Iblis, caché de façon que sa voix fût entendue sans qu’on pût voir son corps, lui répondit par les vers suivants :
Fuis ce pays et ceux qui l’habitent ; la terre maintenant est trop étroite pour toi.
A côté d’Eve, ton épouse, tu t’y croyais, ô Adam ! à l’abri des maux de la vie.
Mais mes ruses et mes artifices n’ont pas eu de trêve que ces biens précieux ne te fussent ravis.
Si la pitié du Tout-Puissant ne te protégeait, un souffle aurait suffi pour t’arracher aux jardins de l’éternité.
Enfin, dans un manuscrit différent, j’ai trouvé, au lieu des vers qui précèdent, ce vers isolé que, la voix d’un être caché de façon à n’être pas aperçu aurait adressé à Adam :
Père d’Abel, tes deux fils ont péri ensemble : le survivant tombe sacrifié à celui qui est mort
A ces mots, la douleur et le chagrin d’Adam redoublèrent, autant pour le fils qui n’était plus que pour celui qui lui restait ; car il comprit que tout meurtrier doit périr. Dieu lui révéla alors ces paroles : « Je ferai sortir de toi ma lumière, qui traversera les canaux purs et les races illustres ; son éclat ternira toute autre clarté, et j’en ferai le sceau du Prophète. Ce prophète (Muhammad paix et bénédiction d’Allah sur lui) aura pour successeurs les plus illustres imams, qui se transmettront cet héritage jusqu’à la fin des temps.
La terre tressaillira à leur appel, et leurs sectateurs resplendiront de lumière. Aussi prépare-toi, par des purifications et des prières, célèbre les louanges de Dieu et approche ensuite de ta femme, quand elle sera dans un état de pureté (légale) ; car de vous deux mon dépôt passera à l’enfant qui naîtra de votre union. Adam fit ce qui lui était ordonné, et Eve devint mère aussitôt son front resplendit, des rayons de lumière illuminèrent ses traits et sortirent de l’orbite de ses yeux. Arrivée au terme de sa grossesse, elle mit au monde Cheit (Seth), l’enfant le plus noble, le plus majestueux, le plus beau, le plus parfait et le mieux proportionné qu’on eût jamais vu ; une auréole lumineuse le couronnait, la majesté et la grandeur étaient empreintes sur son visage. La lumière divine, passant d’Eve en cet enfant, scintillait autour de son front et rehaussait l’éclat de sa beauté. Adam le nomma Cheit ou « Dieu donné » (hibet Allah).
Lorsque l’âge, en développant sa taille, eut mûri son intelligence et sa raison, il fut instruit par Adam de la mission et du précieux dépôt dont il allait être chargé ; il apprit qu’il serait la preuve de Dieu et son représentant sur la terre, qu’il transmettrait la vérité divine à ses successeurs, et qu’il serait le second dépositaire « de la semence pure et du rameau toujours vert. » Cheit, après avoir recueilli les dernières volontés d’Adam, les mit de côté et ne les divulgua point avant l’heure où son père fut près de quitter ce monde. Adam mourut le vendredi 6 avril, à l’heure même à laquelle il avait été créé ; il avait alors neuf cent trente ans. Cheit, son héritier, devint ensuite le chef de sa postérité, qu’on dit avoir été de quarante mille enfants et petits-enfants. On n’est pas d’accord sur l’emplacement du tombeau d’Adam.
Les uns croient qu’il est situé à Mina, dans la mosquée d’el-Khaïf ; les autres le placent dans une caverne du mont Abou Kobaïs, et il existe encore d’autres versions (Dieu sait mieux la vérité).

Histoire Islamique - Page 7 Masjid-al-khaif-arabie
Al-Masjid Al-Khaif ou Mosquée Kaif est situé à Mina. le Prophète Muhammad ﷺ a prié ici pendant le hadj. Les pèlerins prient aussi dans la mosquée au cours de leur séjour à Mina.

Cheit rendit la justice parmi les hommes ; il établit comme lois les feuilles qui avaient été transmises du ciel à Adam, ainsi que les livres et les prescriptions que Dieu lui révéla à lui-même.

La femme de Cheit devint mère d’Enos (Anouch), et la lumière qui brillait en elle pendant sa grossesse passa dans cet enfant au moment de sa naissance.
Quand Enos eut atteint l’âge de raison, son père lui révéla le précieux dépôt qui était la gloire de la famille ; il lui recommanda d’enseigner un jour à son fils la vérité et l’importance de leur noblesse, afin que cette tradition, transmise par ce dernier à ses enfants, passât de père en fils, tant que vivrait leur race.
C’est ainsi, en effet, que cet ordre se perpétua d’une génération à l’autre, jusqu’à ce que la lumière divine parvînt à Abd el-Mottaleb et à son fils Abd Allah, père de notre saint Prophète.
Mais ce qui précède est un objet de discussion entre les sectes religieuses qui s’en tiennent à la désignation textuelle, et celles qui sont pour l’élection. Les premières, c’est-à-dire les imamites ou sectateurs (chiites) d’Ali, fils d’Abou Taieb, et de sa sainte postérité, prétendent qu’à aucune époque Dieu n’a privé le genre humain on d’un prophète, ou d’un légataire (imam) expressément et nominativement désigné par Dieu et son Prophète, et chargé de la garde de la vraie religion.
Au contraire, les partisans de l’élection qui se recrutent parmi les jurisconsultes des capitales, les Motazélites, quelques fractions des Kharédjites ou hétérodoxes, les Mourdjites (qui proclament la foi sans les œuvres), plusieurs traditionnistes, le peuple en général, et une partie des Zeïdites (disciples de Zeïd, quatrième imam) soutiennent que Dieu et son Prophète ont prescrit à la nation le devoir d’élire dans son sein un homme qui aura qualité d’imam ; mais ils ajoutent que certaines époques peuvent être privées de « la preuve de Dieu, » c’est-à-dire d’un imam exempt de toute tache, comme disent les  (sectaires) chiites.
On trouvera plus loin quelques éclaircissements sur les doctrines de ces écoles et les différences qui les séparent.
Enos se consacra à la culture de la terre.
Quelques personnes considèrent Cheit comme le père du genre humain, à l’exclusion des autres enfants d’Adam ; mais il y a encore d’autres opinions à cet égard. Dieu sait la vérité.
Cheit mourut à l’âge de neuf cent douze ans ; ce fut de son temps que fut tué Caïn, fils d’Adam et meurtrier de son frère Abel ; la mort de Caïn fut accompagnée de circonstances curieuses que nous avons racontées dans nos Annales historiques et dans l’Histoire moyenne. Enos mourut le 3 octobre, à l’âge de neuf cent soixante ans, après avoir engendré Kaïnan.
Celui-ci reçut, avec la lumière prophétique, le pacte fait avec sa famille, et cultiva la terre jusqu’à ce qu’il mourût, âgé de neuf cent vingt ans. On croit que ce fût au mois de juillet, après avoir donné le jour à Mahalaïl.
Ce dernier vécut huit cents ans et fut père de Loud (Yared ?).
La lumière prophétique, le pacte religieux et la vérité continuaient à se transmettre ainsi sans interruption. On prétend que plusieurs instruments de musique furent inventés vers cette époque par un fils de Caïn.
On peut voir, dans nos Annales historiques, le récit des guerres et des événements survenus entre la postérité de Caïn et Loud, ainsi que la lutte des fils de Cheit avec une branche de la famille de Caïn, de laquelle une race d’Indiens, qui reconnaît Adam (voy. chap. VII), tire son origine.
Elle occupe dans l’Inde le pays de Komar (aujourd’hui Assam), qui a donné son nom à l’aloès Komari. Loud vécut neuf cent soixante-deux ans et mourut dans le mois de mars. Il eut pour successeur son fils Enoch (Akhnoukh), qui n’est autre qu’Edris, le prophète.
Les Sabéens le confondent avec Hermès, et ce dernier nom signifie Mercure (Outarid).
C’est d’Enoch que Dieu a dit dans son livre (Koran, XIX, 58) qu’il l’a élevé « à une place éminente. » Il vécut en ce monde trois cents ans, et on dit même un plus grand nombre d’années : on lui attribue l’art de coudre et l’usage de l’aiguille. Il reçut du ciel trente feuillets, comme Adam en avait reçu trente et un, et Cheit vingt-neuf ; ils contenaient les louanges de Dieu et des prières.
Son fils Mathusalem (Matouchalekh) continua après lui à cultiver la terre, et reçut la lumière prophétique sur son front. Il eut, dit-on, un très grand nombre d’enfants, parmi lesquels on range les Bulgares, les Russes et les Slaves.
Il mourut au mois de septembre, après avoir vécu neuf cent soixante ans. Ce fut du vivant de son fils Lamek que survinrent les événements qui amenèrent la confusion des races ; Lamek mourut âgé de neuf cent quatre-vingt-dix-neuf ans.

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La ville de Thamanin du prophète Nuh (aleyhi salam) devenue  Jazira ibn Omar et ensuite Cizre, Benjamin de Tudela au 12ème siècle disait  que cette mosquée fut construite par  Omar ibn  al-Khattab radi Allah anhu   à partir des restes de l’arche de Noé (Nouh) aleyhi salam (Turquie) 

Son fils Noé (Nouh) lui succéda, et de son temps la corruption et l’injustice la plus effrénée régnèrent parmi les hommes.
En vain Noé chercha à les ramener vers Dieu ; ils persévérèrent dans leur révolte et leur infidélité.
Dieu les maudit et ordonna à Noé de se construire un vaisseau, et, quand il fut terminé, Gabriel lui apporta le cercueil qui renfermait les ossements d’Adam.
Noé et ses compagnons entrèrent le vendredi 19 du mois de mars, dans ce vaisseau, qui flotta sur la surface des eaux, tandis que la terre fut submergée pendant cinq mois.
Dieu ordonna enfin à la terre d’absorber l’eau, il ferma les cataractes du ciel (sur. XI, vers. 46), et l’arche se reposa sur le mont Djoudi, situé dans le pays de Baçoura (Baçourin) et Djezireh ibn Omar, dans la province de Moçoul, à huit parasanges du Tigre.
On montre encore aujourd’hui, sur le sommet de cette montagne, l’endroit où l’arche s’arrêta ; s’il faut en croire une autre version, certaines portions de la terre tardèrent à absorber l’eau du déluge, et les autres l’absorbèrent dès qu’elles en reçurent l’ordre.
Les premières donnent de l’eau douce quand on les creuse ; mais les terres rebelles reçurent comme châtiment l’eau salée ; elles devinrent arides et furent envahies par le sel et par les sables.
L’eau qui ne fut pas absorbée pénétra dans les bas-fonds de la terre et forma les mers, qui ne sont donc que le reste des eaux dans lesquelles Dieu fit périr les nations. Nous aurons occasion ci-après de parler des mers et de les décrire. (Voy. chap. VIII.)
Noé sortit de l’arche avec ses trois fils, Sem, Cham (Ham) et Jafet, ses trois brus, quarante hommes et un même nombre de femmes. Ils s’arrêtèrent sur un plateau de la montagne de Djoudi et y bâtirent une ville, qu’ils nommèrent Temanin (quatre-vingts), nom qu’elle a conservé jusqu’à ce jour (332 de l’hég.).
La postérité de ces quatre-vingts personnes s’éteignit, et Dieu repeupla la terre avec les trois fils de Noé, c’est ainsi qu’il le dit lui-même dans le Koran (XXXVII, 75) : « Nous avons établi sa race et nous avons assuré sa durée. » Dieu sait mieux le vrai sens de ce passage.

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Le mausolé de Nouh à Cizre (Jazira ibn Umar) à Sirnak en Turquie, Thamanin ville fondé par Nouh alayhi salam

Le nom du fils de Noé qui refusa l’offre de son père, quand il lui dit, « O mon fils, embarque-toi avec nous » (ibid. XI, 44), est Yam. Noé partagea la terre entre ses fils, et assigna à chacun sa propriété.
Il maudit Cham à cause de l’injure qu’il recul de ce fils, ainsi qu’on le sait, et s’écria : « Maudit soit Cham ! puisse-t-il être l’esclave de ses frères ! » et il ajouta : « Je bénis Sem ; que Dieu augmente (la famille de) Jafet, et qu’il habite dans le pays de Sem ! » (Gen. IX, 25-27.)
J’ai lu dans la Bible que Noé vécut encore trois cent cinquante ans après le déluge, ce qui fait pour sa vie entière neuf cent cinquante ans ; mais on n’est pas d’accord sur ce point.
Cham s’éloigna, suivi de ses enfants, et ils se fixèrent dans différentes portions de la terre ou dans des îles, ainsi que nous le dirons plus loin (voy. chap. XLVII).
Parions maintenant de la dispersion des races ainsi que du partage de la terre entre les enfants de Jafet, Sem et Cham.
Sem s’établit au centre de la terre, depuis le territoire sacré (La Mecque et Médine) jusqu’à l’Hadramout, l’Oman et Alidj.
Parmi ses descendants on cite Aram et Arfakhchad, tous deux fils de Sem ; parmi ceux d’Aram, Ad, fils d’Aws, fils d’Aram.
Les Adites occupèrent les déserts d’el-Ahkaf, où le prophète Houd leur fut envoyé.

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Madâin Salih (en arabe : مدائن صالح) la ville du prophète Salih (aleyhi salam)

Témoud, fils d’Abir, fils d’Aram, s’établit dans le Hidjr (Arabie Pétrée), entre la Syrie et le Hedjaz ; Dieu envoya aux Témoudites leur frère Salih.
Les faits relatifs à la vie et à l’histoire de ce prophète sont connus de tout le monde.
Nous reviendrons d’ailleurs, dans le courant de notre récit (chap. XXXVIII), sur les principaux traits de sa biographie, et nous raconterons l’histoire d’autres prophètes.
Tasm et Djadis, fils de Loud, fils d’Aram se fixèrent dans le Yemamah et le Bahreïn, et les descendants de leur frère Amalik, fils de Loud, fils d’Aram, vinrent habiter, soit le territoire sacré, soit la Syrie. Il est le père des Amalécites, qui se répandirent dans différents pays.
Un autre frère, Omaim, fils de Loud, fils d’Aram occupa la Perse.
Dans le chapitre (XXIII) intitulé « Généalogie des Perses, opinions différentes des historiens à cet égard, » nous discuterons l’opinion qui identifie Keioumert avec Omaim, fils de Loud ; d’autres auteurs pensent qu’Omaim se fixa dans le Wabar, pays qui, s’il faut en croire les conteurs arabes, fut soumis par les Djinns (Génies).
La postérité d’Abil, fils d’Aws, frère d’Ad, fils d’Aws, habita la ville du Prophète (Médine). Mach, fils d’Aram, fils de Sera, s’empara du pays de Babel, sur les bords de l’Euphrate ; son fils Nemrod construisit la tour de Babel et un pont sur le fleuve ; il régna cinq cents ans et fut roi des Nabatéens.
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La tour de Babel 

De son temps, Dieu divisa les langues ; les descendants de Sem en eurent dix-neuf, ceux de Cham dix-sept, et ceux de Jafet trente-six.
Par la suite les langues se subdivisèrent en un grand nombre d’autres dialectes, comme nous le dirons ci-après en parlant de la dispersion des hommes, et des poèmes qui furent composés lorsqu’ils quittèrent le pays de Babel.
Mais quelques-uns croient que ce fut Faleg qui partagea la terre entre les peuples, et que c’est à cette circonstance même qu’il doit son nom de Faleg, ou plutôt Faledj, c’est-à-dire répartiteur.
Arfakhchad, fils de Sem, fils de Noé, engendra Chalih, qui fut le père du même Faleg, le répartiteur, et l’aïeul d’Abraham. Abir, autre fils de Chalih, eut pour fils Kahtan, qui engendra Yarob. Celui-ci fut le premier que ses enfants saluèrent de la félicitation royale conçue en ces termes : « Que ta matinée soit heureuse ! Que les malédictions s’écartent de ta personne ! »
Mais, selon d’autres, ce fut un roi de Hirah qui fut le premier salué de la sorte.
Kahtan est le père de tous les Yéménites, comme nous le prouverons plus loin en parlant des discussions relatives aux origines du Yemen (ch. XLII). Il fut aussi le premier qui parla arabe, c’est-à-dire qui désigna les choses d’une manière claire (araba) et distincte.
Yaktan, fils d’Abir, fils de Chalih, fut le père des Djorhomites, qui étaient, par conséquent, cousins de Yarob. Cette tribu, qui habitait d’abord le Yémen et parlait l’arabe, émigra plus tard à la Mecque et s’y fixa, comme nous le raconterons lorsque nous aurons occasion de parler de son histoire (chap. XXXIX).
Les fils de Katoura sont aussi leurs cousins.
Lorsque, par la suite, Ismaïl vint, d’après l’ordre de Dieu, habiter la Mecque, il se choisit une femme dans la tribu des Djorhomites, qui devinrent ainsi les oncles maternels des enfants d’Ismaïl.
Ceux qui admettent les Écritures disent que Lamek, petit-fils de Noé, est encore vivant, parce que Dieu aurait révélé à Sem les paroles suivantes : « Celui à qui je confierai la garde du corps d’Adam vivra jusqu’à la fin des siècles. » Or Sem, après avoir déposé le cercueil d’Adam au centre de la terre, en avait laissé la garde à Lamek. Sem mourut un vendredi, dans le mois de septembre, à l’âge de six cents ans.
Il fut remplacé par son fils Arfakhchad, qui mourut âgé de quatre cent soixante-cinq ans, au mois d’avril. Son fils Châlit, qui lui succéda, atteignit l’âge de quatre cent trente ans, et laissa en mourant un fils nommé Abir, qui cultiva la terre.
Cette époque fut signalée par de graves événements et des discordes dans différentes contrées. Abir laissa en mourant, à l’âge de trois cent quarante ans, son fils Faleg, qui suivit la voie tracée par ses ancêtres, et vécut deux cent trente-neuf ans. Nous avons déjà parlé de ce dernier, et de la confusion des langues dont Babel fut alors le théâtre.
Son successeur fut son fils Argou (Reou), et c’est à cette époque que l’on place la naissance de Nemrod, le tyran. Argou mourut à l’âge de deux cents ans, dans le mois d’avril, et laissa après lui son fils Saroug (ou Charoukh).
On présume que c’est du vivant de celui-ci que le culte des idoles et des images, dû à différentes causes, fut introduit sur la terre. Saroug, après avoir vécu deux cent trente ans, fut remplacé par son fils Nathour, qui suivit l’exemple de ses pères.
Cette époque fut signalée par des commotions physiques et des tremblements de terre, phénomènes inconnus jusqu’alors ; on inventa aussi plusieurs machines et instruments.
On place, dans cette même période, de grandes guerres et la formation de plusieurs nations chez les Indiens et d’autres peuples.
Lorsque Nathour mourut, âgé de cent quarante-six ans, son fils Tarikh (Terah), qui n’est autre qu’Azer, père d’Abraham, lui succéda.
Ce fut sous le règne de Nemrod ben Kanan, contemporain de Tarikh, que parurent sur la terre le culte du feu et des astres, et les différentes catégories introduites dans ce culte.
Des guerres terribles ravagèrent le monde, de nouveaux empires et de nouvelles provinces furent fondés en Orient et en Occident, etc.
Les étoiles et leur influence sur la destinée devinrent alors un objet d’étude ; on traça des sphères, et l’on inventa des instruments pour faciliter ces travaux et les rendre accessibles à l’intelligence.
Les astrologues observèrent l’horoscope de l’année dans laquelle Abraham vint au monde, et ils avertirent Nemrod qu’un enfant allait naître qui traiterait leurs rêveries religieuses de folie et renverserait leur culte.
Nemrod ordonna de tuer tous les enfants, mais Abraham fut caché dans une caverne. Son père Azer ou Tarikh mourut à l’âge de deux cent soixante ans.

Histoire Islamique - Page 7 Ziggourat-dur
La zigurat d’Ur (Our, en sumérien URIM), actuellement Tell al-Muqayyar (en arabe : tall al-muqayyar, تل المقير, « la colline poissée/bitumée »), est l’une des plus anciennes et des plus importantes villes de la Mésopotamie antique, dans l’actuel Irak ou kle prophète Ibrahim aleyhi salam ce trouva face au roi Nimrod
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Message  Arlitto Mar 03 Mai 2016, 17:21

CHAPITRE IV.

HISTOIRE D’ABRAHAM, L’AMI DE DIEU, DES PROPHÈTES ET DES ROIS D’ISRAËL QUI ONT VECU APRES LUI.
Lorsqu’Abraham eut grandi, et qu’il fut sorti de la caverne où il s’était caché, il jeta ses regards sur le monde et il y reconnut les preuves de la création et d’une influence supérieure.
Observant d’abord la planète Vénus, qui se levait à l’horizon, il dit : «Voici mon Seigneur. »
Il vit ensuite la lune, qui jetait plus d’éclat, et dit : « Voici mon Seigneur. » Enfin, ébloui par les rayons du soleil, il s’écria encore : « Voici mon Seigneur. »
Ces paroles d’Abraham sont diversement commentées ; les uns pensent qu’il ne faut les considérer que comme une sorte d’induction ayant un sens interrogatif ; d’autres croient que, lorsque Abraham les prononça, il n’avait pas encore l’âge de raison, et par conséquent la responsabilité de ses actes ; il y a encore d’autres explications à cet égard. Puis Gabriel vint lui enseigner la vraie religion, et Dieu le choisit pour son prophète et son ami (khalil). (Je dois pourtant faire remarquer que) Abraham avait déjà reçu de Dieu « la direction spirituelle. » (Koran, XXI, 52.)
Or celui qui a obtenu ce secours est à l’abri de tout péché et de toute chute, et ne peut altérer le culte dû au Dieu unique et éternel. Abraham s’éleva contre l’idolâtrie de son peuple et lui reprocha d’ériger en divinités des figures sculptées.
Ces reproches devenant plus vifs chaque jour, et faisant impression sur le peuple, Nemrod fit jeter Abraham dans un brasier ardent ; mais Dieu lui donna au milieu des flammes la fraîcheur et le bien-être (Koran, V, 20), et le même jour le feu s’éteignit sur toutes les parties de la terre.

Histoire Islamique - Page 7 Mont-de-sodome-mer-morte-avec-le-pilier-de-l-femme-de-lot
Mont Sodome, sur la mer morte avec le pilier de la femme de Lot (as)

Abraham était âgé de quatre-vingt-six ans, ou, selon d’autres, de quatre-vingt-dix ans, lorsqu’il eut Ismaïl de Agar (Hadjar), esclave de Sarah. Sarah, qui adopta la première la croyance de son mari, était fille de Betouël, fils de Nakhour, et cousine d’Abraham ; mais ce point est controversé, comme nous te montrerons plus loin.
Lot, fils de Haran, fils de Tarikh, fils de Nakhour, et par conséquent neveu d’Abraham, crut aussi en sa mission et fut envoyé par Dieu dans les cinq villes (Pentapole), c’est-à-dire Sodoum, Amoura (Gomorrhe), Admouta (Admah), Saoura (Ségor) et Saboura (Seboïm).
Le peuple de Lot était « les hommes de la Moutafikeh » (Koran, LIIII, 54), mot qui dérive de ifk, mensonge, d’après les partisans de l’étymologie.
Il en est fait mention dans ce passage du Koran (ibid.) : « La Moutafikeh a été renversée. »
Ces cinq villes sont situées entre la Syrie et le Hedjaz, du côté du Jourdain et de la Palestine, mais elles dépendent de la Syrie. On en voit encore (332 de l’hég.) remplacement dans un aride désert, où le voyageur remarque des pierres marquées d’empreintes » (Koran, XI, 84) et d’un noir brillant.
Lot vécut parmi ces peuples pendant plus de vingt ans, et leur prêcha la vraie religion ; mais ils restèrent incrédules et furent punis comme Dieu nous l’apprend dans son saint Livre.

Histoire Islamique - Page 7 Voyage10-ibr
Le trajet du prophète Ibrahim (Abraham) alayhi salam

Lorsqu’Agar eut donné le jour à Ismail, Sarah en conçut de la jalousie, Abraham conduisit donc Ismaïl et Agar à la Mecque, et les y établit. C’est ce que dit le Koran, qui met les paroles suivantes dans la bouche d’Abraham : « J’ai donné pour demeure à une partie de ma famille une vallée sans culture, près de ta maison sainte, etc. » (XII, 40.) Dieu, exauçant leurs prières, peupla leur solitude en y amenant les Djorhomites et les Amalécites, « dont il leur concilia les cœurs. » (Ibid.)
Le peuple de Lot fut détruit du temps d’Abraham à cause de sa corruption, ainsi qu’on le sait, Dieu ordonna ensuite à Abraham d’immoler son fils ; Abraham s’empressa d’obéir « et il coucha son fils le front contre terre » (XXXVII, 103) ; mais Dieu le racheta « par un sacrifice précieux » (ibid. 107), et Abraham éleva, « de concert avec Ismaïl, les fondements du temple. » (II, 121.)
Abraham avait atteint l’âge de cent vingt ans lorsque Sarah, sa femme, lui donna son fils Isaac (Ishak).
Le sacrifice d’Abraham a donné lieu à diverses opinions : les uns disent que la victime avait dû être Isaac, les autres nomment Ismaïl. Si l’ordre d’accomplir le sacrifice fut donné à Mina, ce fut Ismaïl, puisque Isaac n’est jamais entré dans le Hedjaz ; si, au contraire, cet ordre a été donné en Syrie, il faut croire que ce fut Isaac, puisque Ismaïl ne retourna jamais en Syrie après en avoir été expulsé.
Après la mort de Sarah, Abraham épousa Keitoura, qui lui donna six fils : Maran (Zimran), Yakach (Yakchan), Madan, Midian, Sanan (Sabbaq-Ychbak) et Souh (Souah).
Abraham mourut en Syrie.
Lorsque Dieu l’appela à lui, il avait cent soixante et quinze ans, et il avait reçu du ciel dix feuillets.

Histoire Islamique - Page 7 La-tombe-dbrahima-dans-la-mosquc3a9e-ibrahimi-al-haram-al-ibrahimi
La tombe du prophète Ibrahim (Abraham) aleyhi Salam, à Hebron Palestine occupée au Caveau des Patriarches dans le Sanctuaire d’Abraham ou la Mosquée Ibrahimi (arabe: الحرم الإبراهيمي, Al-Haram Al-Ibrahimi 

Après la mort de son père, Isaac épousa Rafaka (Rébecca), fille de Betouël ; elle donna le jour en même temps à Esaü (Elis) et à Jacob (Yakoub) ; mais Esaü vint au monde avant son frère. Isaac avait alors soixante ans, et sa vue s’était affaiblie ; il élut Jacob chef de ses frères et son successeur dans sa mission prophétique ; à Esaü il donna la royauté sur ses enfants.

Isaac fut rappelé par Dieu à l’âge de cent quatre-vingt cinq ans, et on l’enterra avec son père « l’ami de Dieu. » Leur tombeau, situé dans un lieu bien connu, est à dix-huit milles de Jérusalem, dans une mosquée qui est surnommée Mosquée d’Abraham et pâturages d’Abraham (Hébron).
Isaac avait ordonné à son fils Jacob de se rendre en Syrie, en lui annonçant qu’il serait prophète et qu’il transmettrait cette dignité à ses douze fils Ruben (Roubil), Siméon (Chamoun), Lévi, Juda (Yahouda), Issachar (Yechsahar), Zabulon, Joseph, Benjamin, Dan, Neftali, Gad et Acher (Achrouma).
Tel est le nom des douze tribus, dont quatre ont conservé le don de prophétie et la royauté : ce sont celles de Lévi, Juda, Joseph et Benjamin. Jacob redoutait beaucoup son frère Esaü ; mais Dieu lui promit sa protection.
Cependant Jacob, qui possédait cinq mille cinq cent brebis, en donna la dixième partie à son frère, en cédant à la peur que lui inspiraient sa méchanceté et sa violence, et oubliant que la protection divine le mettait à l’abri des agressions d’Esaü. Aussi Dieu le châtia dans ses enfants pour avoir contrevenu à la promesse divine, et il lui révéla ces paroles : « Tu ne t’es pas reposé sur ma promesse, aussi les fils d’Esaü régneront sur les tiens pendant cinq cent cinquante ans.
Telle a été, en effet, la durée de la période comprise entre la destruction du temple de Jérusalem par les Romains et la captivité des Israélites, jusqu’à la prise de Jérusalem par Omar, fils d’el-Khattab.
Joseph était le fils préféré de Jacob, aussi ses frères en devinrent jaloux, et leur haine suscita entre eux et Joseph les événements que Dieu a racontés dans son Livre (sur. XII) par l’intermédiaire de son Prophète, et qui ont une grande notoriété chez ce peuple.

Histoire Islamique - Page 7 Ce-relief-sculptc3a9-crc3a9c3a9-c3a0-lc3a9poque-de-ramsc3a8s-ii-montre-un-noir-un-rougec3a2tre-blanc-et-un-asiatique-reprc3a9sentant-les-trois-courses-de-sem-cham-et-japhet-c3a9ta
Ce relief sculpté à l’époque de Ramsès II montre un Noir un rougeâtre Blanc et un Asiatique sémite représentant les trois races de Sem, Cham et japhet ce faisant sacrifiés à Ammon

Jacob mourut en Egypte, à l’âge de cent quarante ans. Joseph fit transporter et ensevelir son corps en Palestine, près des tombeaux d’Abraham et d’Isaac.
Il fut lui-même rappelé par Dieu en Egypte, à l’âge de cent dix ans, et déposé dans un cercueil de marbre, soudé de plomb et enduit d’un vernis qui en interceptait le passage à l’eau et à l’air ; puis ce cercueil fut jeté dans le Nil, près de Memphis (Menf), à l’endroit où s’élève la mosquée qui porte son nom.
D’autres croient que Joseph ordonna que son corps fût transporté et enterré près de son père Jacob, dans la mosquée d’Abraham.
A la même époque vivait Job (Eyoub), dont la généalogie est : Job, fils d’Amous, fils de Zarih (Zerah), fils de Rawil, fils d’Esaü, fils d’Isaac, fils d’Abraham.
Il habitait en Syrie le territoire du Hauran et de Bataniah, dans le district du Jourdain, entre Damas et el-Djabiah. Il était riche et possédait un grand nombre d’enfants ; Dieu l’éprouva dans sa personne, sa fortune et ses enfants ; mais, touché de sa patience, il lui rendit tout, et mit fin à ses maux.
Cette histoire est racontée dans le Koran (sur. XXI, 83, et XXVIII, 40).
La mosquée de Job et la source où il se lavait sont encore connues aujourd’hui (332) dans le pays de Nawa et de Djawlan, situé dans le district du Jourdain, entre Damas et Tibériade ; elles sont à trois milles environ de la ville de Nawa.
La pierre sur laquelle il se reposait pendant son malheur, auprès de sa femme Rohma, est encore conservée dans cette mosquée.

Histoire Islamique - Page 7 Le-proche-orient-ancien-vu-par-les-anciens-israc3a9lites-la-table-des-nations-reconstituc3a9e-daprc3a8s-lhypothc3a8se-documentaire
Le Proche-Orient ancien vu par les anciens Israélites ; la Table des nations (reconstituée d’après l’hypothèse biblique)

Ceux qui acceptent l’autorité du Pentateuque et des livres anciens disent qu’un prophète du nom de Mouça (Makhir ?), fils de Micha (Manassé), fils de Joseph, fils de Jacob, précéda Moïse (Mouça), fils d’Amran, et que c’est ce Mouça qui se mit à la recherche de Khidr, fils de Malkan, fils de Faleg, fils d’Abir, fils de Chalih, fils d’Arfakchad, fils de Sem, fils de Noé.
D’autres, parmi eux, identifient Khidr avec Khidroun, fils d’Amaïl, fils d’Alnifar (Alifaz), fils d’Esaü, fils d’Isaac, fils d’Abraham ; ils ajoutent qu’il fut envoyé par Dieu à son peuple et le convertit.
Moïse, fils d’Amran, fils de Kahet, fils de Lévi, fils de Jacob, vivait en Egypte du temps de Pharaon le tyran.
Celui-ci, le quatrième des Pharaons d’Egypte, était alors très âgé et d’une haute stature ; il s’appelait el-Walid, fils de Moçab, fils de Moawiah, fils d’Abou Nomaïr, fils d’Abou’l-Hilwas, fils de Leit, fils de Haran, fils d’Amr, fils d’Amlak.
A la mort de Joseph, les Israélites tombèrent dans l’esclavage et souffrirent de grands maux.
Les devins, les astrologues et les magiciens annoncèrent à Pharaon qu’un enfant allait naître qui le précipiterait de son trône, et susciterait de graves événements en Egypte.
Pharaon, effrayé de cette prédiction, fit périr tous les enfants ; mais Dieu ordonna à la mère de Moïse d’exposer son fils sur l’eau, ainsi qu’il nous l’apprend par la bouche de Mohammed, son prophète (sur. IX, 39).
A cette époque vécut le prophète Choaïb, fils de Nawil, fils de Rawaïl, fils de Mour, fils d’Anka, fils de Madian, fils d’Ibrahim ; ce prophète, qui parlait arabe, fut envoyé vers les Madianites.
Moïse, fuyant la colère de Pharaon, se rendit auprès de Choaïb, dont il épousa la fille, comme il est dit dans le Koran (VII, 83).
Puis Dieu parla directement à Moïse (IV, 162), lui donna l’assistance de son frère Aaron (Haroun), et les envoya tous deux auprès de Pharaon, qui leur résista et périt dans les flots. Dieu ordonna alors à Moïse de conduire au désert (et-tih) les fils d’Israël, dont le nombre s’élevait à six cent mille adultes, sans compter les enfants.

Histoire Islamique - Page 7 1867_edward_poynter_-_israel_in_egypt
Les israélites en esclavage en Egypte , Edward Poynter, 1867 JC

Les tables que Dieu donna à son prophète Moïse, sur le mont Sinaï (tour Sina) étaient d’émeraude, et les caractères y étaient gravés en or. E
n descendant de la montagne, Moïse vit les Israélites prosternés devant un veau qu’ils adoraient ; il fut saisi d’effroi, et les tables s’échappèrent de sa main et se brisèrent.
Il en réunit les fragments et les déposa avec d’autres objets dans l’arche « de la majesté divine » (II, 249), qu’il plaça dans le tabernacle.
Il en confia la garde à Aaron, qu’il institua son successeur ; puis Dieu acheva de révéler le Pentateuque à Moïse pendant qu’il était dans le désert.
Aaron mourut et fut enterré dans la montagne de Moab, près de la chaîne de Cherat, non loin du Sinaï.
On montre son tombeau dans une antique caverne, d’où l’on entend souvent, pendant la nuit, sortir un grand bruit qui épouvante tous les êtres vivants.
On dit encore qu’Aaron n’a pas été enterré, mais seulement déposé dans cette caverne.
Les particularités étranges qui se rapportent à ce lieu sont bien connues de tous ceux qui l’ont visité.
Aaron mourut sept mois avant Moïse, et âgé selon les uns de cent vingt-trois ans, ou de cent vingt ans selon les autres.
D’autres croient que Moïse ne mourut que trois ans après son frère, qu’il pénétra en Syrie, et envoya de l’intérieur du pays des expéditions contre les Amalécites, les Korbanites, les Madianites, et d’autres peuples dont il est fait mention dans le Pentateuque.
Dieu donna à Moïse dix feuillets, qui complétèrent le nombre de cent feuillets.

Histoire Islamique - Page 7 Mont-sinai
Le mont Sinai (Egypte)

Puis il lui révéla en hébreu le Pentateuque (Tourah), avec les commandements et les défenses, les permissions et les interdictions, les décrets et les décisions que renferment ses cinq sefer (), c’est-à-dire cinq livres.
L’arche où reposait la majesté divine et que construisit Moïse était en or, du poids de six cent mille sept cent cinquante miskal, et, après Aaron, la garde en fut confiée à Josué (Youcha), fils de Noun, de la tribu de Joseph.
Moïse mourut à l’âge de cent vingt ans ; mais ni lui, ni Aaron n’éprouvèrent les infirmités de la vieillesse, et ils jouirent d’une jeunesse continuelle.
Après la mort de Moïse, Josué, fils de Noun, conduisit les Israélites en Syrie, où régnaient alors les géants, race de rois amalécites, ainsi que d’autres princes.
Il envoya contre eux quelques expéditions et eut avec eux plusieurs engagements ; il conquit tout le territoire dépendant de Jéricho et de Zogar, dans le Gour, ou contrée basse du lac Fétide (mer Morte).

Histoire Islamique - Page 7 Deadsea_panorama
La mer morte vue depuis la Jordanie

Ce lac repousse ce qu’on y jette, et ne renferme ni poissons, ni aucun être vivant, comme l’ont remarqué l’auteur de la Logique (Météorol. II, cap. III) et d’autres philosophes qui ont vécu avant ou après Aristote.
Le Jourdain verse dans ce lac les eaux du lac de Tibériade ; ce dernier sort du lac Keferla et el-Karoun (?), aux environs de Damas.
Arrivé au lac Fétide, le Jourdain le traverse jusqu’à la moitié, sans mélanger ses eaux avec celles du lac, dans le centre duquel il s’engouffre. On ne s’explique pas comment un fleuve aussi considérable que le Jourdain n’influe pas sur la crue on la diminution des eaux du lac.
D’ailleurs, on a fait relativement au lac Fétide de longs récits que nous avons reproduits dans nos Annales historiques et dans l’Histoire moyenne.
Nous y avons parlé aussi des pierres qu’on retire de ce lac, et qui ont deux formes analogues à celle du melon.
Ces pierres, connues sous le nom de pierres de Judée, ont été décrites par les philosophes, et sont employées en médecine contre les calculs urinaires. On les divise en deux espèces : les mâles et les femelles ; les premières sont employées pour le traitement des hommes et les autres pour celui des femmes.
On extrait également de ce lac le bitume nomméelkomar (). Il n’y a pas, dit-on, dans le monde d’autre lac qui ne renferme ni poissons, ni, en général, aucun être vivant, excepté celui dont nous parlons, et un autre lac sur lequel j’ai navigué dans l’Azerbaïdjan : il est situé entre les villes d’Ourmiah et de Méragah, et reçoit dans le pays le nom de Keboudan.
Plusieurs auteurs anciens ont expliqué les causes de cette absence complète d’êtres animés dans le lac Fétide ; mais, bien qu’ils n’aient fait aucune mention de celui de Keboudan, il est permis de conclure, par analogie, que ce phénomène est déterminé par les mêmes causes dans les deux lacs.
Le roi de Syrie es-Someida, fils de Houbar, fils de Malek, marcha contre Josué, fils de Noun, et, après plusieurs combats, fut tué par ce dernier, qui s’empara de son royaume ; mais bientôt plusieurs autres géants alliés aux Amalécites l’attaquèrent, et la Syrie devint le théâtre d’une longue guerre.
Josué gouverna les Israélites, après la mort de Moïse, pendant vingt-neuf ans.
Sa généalogie était Josué, fils de Noun, fils d’Éphraïm, fils de Joseph, fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham.
On croit que le premier combat que Josué livra à es-Someida, roi des Amalécites, eut lieu dans le pays d’Eïlah, près de Madian.
Cette circonstance est mentionnée dans les vers suivants de Awf, fils de Saad, le Djerhomite :
N’as-tu pu vu à Eïlah la chair de l’Amalécite (Someida), fils de Hou-bar, mise en lambeaux,
Lorsqu’il fut attaqué par une armée de quatre-vingt mille Juifs, protégés ou non par des boucliers)
Ces cohortes d’Amalécites, qui se traînaient péniblement et grimpaient sur ses traces,
On ne les a plus rencontrées entre les montagnes de la Mecque, et personne depuis lors n’a revu es-Someida.

Histoire Islamique - Page 7 Megido_city_gate1
Porte cananéenne de Megiddo ce  site fut habité de 7000 à 500 av. J.-C, et fut le théâtre de nombreuses batailles décisives. et célèbres :

bataille de Megiddo (xve siècle av. J.-C.) – entre les forces égyptiennes aux ordres du pharaon Thoutmôsis III et une coalition cananéenne ;
bataille de Megiddo (609 av. J.-C.) – où le roi Josias trouva la mort face aux troupes du pharaon Nékao II (2 Rois, 23,29 – 2 Chroniques, 35, 22-24)
Dans une bourgade du district de Balka, en Syrie, vivait un homme nommé Balam, fils de Baour, fils de Samoun, fils de Ferestam, fils de Mab, fils de Lout, fils de Haran, et dont les prières étaient exaucées par Dieu. Sou peuple le poussa à appeler les malédictions du ciel sur Josué, fils de Noun ; mais, ses imprécations étant restées stériles, il engagea un des rois amalécites à envoyer les plus belles de ses femmes dans le camp de Josué.
L’armée des Israélites se précipita, en effet, sur ces femmes ; mais la peste se déclara parmi eux et enleva quatre-vingt-dix mille hommes, et même un plus grand nombre, d’après le dire de quelques auteurs.
C’est de ce Balam que Dieu a dit dans le Koran « qu’il reçut les signes (de la grâce divine), mais qu’il devint apostat. » (VII, 174.) Josué, fils de Noun, mourut, dit-on, à l’âge de cent dix ans.
Après lui les enfants d’Israël furent gouvernés par Kaleb, fils de Youfanna, fils de Bared (Pères), fils de Juda. Josué et Kaleb sont les deux hommes « auxquels Dieu a accordé ses bienfaits. » (Kor. V, 26.)
J’ai trouvé dans un autre texte qu’après la mort de Josué Kouchan el-Koufri (Couchan Richataïn ?) fut le chef des enfants d’Israël pendant huit ans, et à sa mort il eut pour successeur Amyaïl, fils de Kabil (Athaniel, fils de Kenaz ?), de la tribu de Juda, lequel régna quarante ans et tua Kouch, le géant, qui résidait à Mab (Debbah), dans le pays de Balka.
Après lui les Israélites tombèrent dans l’infidélité, et Dieu les assujettit à Kanaan pendant vingt ans. Quand ce roi mourut, Amlal el-Ahbari (Eli, le grand prêtre ?) les gouverna durant quarante ans. Samuel (Chamwil) lui succéda jusqu’à l’avènement de Saül (Talout), sous le règne duquel eut lieu l’invasion de Goliath (Djalout), le géant, roi des Berbers de Palestine.
D’après la première tradition que nous avons déjà citée, le chef des Israélites, après Josué, fut Kaleb, fils de Youfanna ; puis ils furent gouvernés par Fenhas, fils d’Eléazar, fils d’Aaron, fils d’Amran, pendant trente ans.
Fenhas, pour préserver les livres de Moïse, les déposa dans un coffre de cuivre dont il souda l’orifice avec du plomb, et qu’il porta sur le rocher où le temple devait être élevé plus tard.
Ce rocher se fendit et laissa voir une caverne renfermant un second rocher, sur lequel le coffre fut déposé : puis le rocher se referma et reprit sa forme première. A la mort de Fenhas, fils d’Éléazar, les Israélites furent soumis par Kouchan el-Atim (Richataïm), roi de la Mésopotamie, qui les asservit et les persécuta pendant huit ans.
Anyaïl (Atinel), fils de Youfanna, frère de Kaleb, de la tribu de Juda, fut leur chef durant quarante ans. Ils passèrent ensuite sous le joug oppressif d’Aloun (Eglon), roi de Moab, qui régna dix-huit ans.
Après lui Ehoud, de la tribu d’Ephraïm, fut leur juge pendant cinquante-cinq ans.
La trente-cinquième année de son règne coïncide avec la quatre millième du monde ; mais ceci est matière à controverse parmi les chronologistes. Chaan (Chamgar), fils d’Éfaoud, gouverna durant vingt-cinq ans. Failach (Yabin), le Cananéen, roi de Syrie, assujettit les Israélites pendant vingt ans.
Il eut pour successeur une femme du nom de Débora, que l’on considère comme sa fille ; celle-ci régna pendant quarante ans, et associa à son pouvoir un homme de la tribu de Neftali, qui se nommait Barak.
Après elle les Israélites obéirent à des chefs madianites, tels que Ourib, Zawib, Banioura, Dara et Salta, pendant une période de sept ans et trois mois. Gédéon (Djidaoun), de la tribu de Manassé, qui extermina ces chefs madianites, régna quarante ans.
Le règne de son fils Abimélech (Abou-Malikh) fut de trois ans et trois mois.
Ses successeurs furent Toula, de la tribu d’Éphraïm, qui régna vingt-trois ans ; Yamin (Yaïr), de la tribu de Manassé, vingt-deux ans ; les rois d’Ammon, dix-huit ans ; Nahchoun (Absan), de Bethlehem, sept ans ; Chinchoun (Samson), vingt ans ; Amlah, dix ans, et Adjran huit ans.
Les rois des Philistins les tinrent ensuite sous leur joug pendant quarante ans, et après eux Ailan (Élie), le grand prêtre, les gouverna pendant quarante ans.

Histoire Islamique - Page 7 Jerusalem-destroyed
La destruction de Jérusalem par les Babyloniens en 587 avant Jc

De son temps, les Babyloniens vainquirent les Israélites, leur enlevèrent l’arche, qui avait été l’instrument de leurs victoires, et la transportèrent à Babel ; ils arrachèrent les Israélites à leurs foyers et à leurs familles.
A la même époque arriva ce qui est raconté de peuple d’Ézéchiel (Hizkiel) « qui, au nombre de plusieurs milliers d’hommes, quittèrent leur pays de peur de mourir, et que Dieu, après leur avoir dit, Mourez, rappela à la vie. » (Koran, II, 244.) La peste les décima, et il ne resta que trois tribus, dont l’une se réfugia au milieu des sables, l’autre dans une ile, et la troisième sur le sommet des montagnes.
Après de longues épreuves, ils revinrent dans leurs demeures, et dirent à Ezéchiel :
« As-tu jamais vu un peuple souffrir ce que nous avons souffert ? »
« Non, répondit-il, je n’ai jamais entendu parler d’un peuple qui ait fui devant Dieu comme vous l’avez fait. »
Sept jours après, Dieu leur envoya la peste, et ils moururent tous jusqu’au dernier d’entre eux.
Après Ailan le grand prêtre, régna Samuel (Ichmawil) fils de Barouhan (Yerouham), fils de Nafaour. Ce prophète séjourna vingt ans parmi les Israélites ; Dieu éloigna d’eux la guerre et rétablit leur fortune. Mais ils retombèrent dans de nouveaux troubles et ils dirent à Samuel : « Donne-nous un roi, afin que nous combattions dans la voie de Dieu. » (Koran, II, 247.)
Dieu lui ordonna de conférer la royauté à Talout, qui est le même que Saül (Chaoul), fils de Kich, fils d’Atial (Abïel), fils de Saroun (Seror), fils de Nahourab (Bakhorad), fils d’Afiah, fils de Benjamin, fils de Jacob, fils d’Isaac, fils d’Abraham.
Dieu le revêtit donc de l’autorité, et jamais les Israélites n’avaient été unis comme ils le furent sous Saül.
Entre la sortie des enfants d’Israël de l’Egypte, sous la conduite de Moïse, et le règne de Saül, on compte une période de cinq cent soixante et douze ans et trois mois. Saül fut d’abord tanneur, et il préparait le cuir ; aussi lorsque le prophète Samuel dit aux Israélites, « Dieu vous envoie Saül en qualité de roi, » ils répondirent, ainsi que Dieu nous l’apprend dans son livre : « Comment pourrait-il régner sur nous ? Nous sommes plus dignes de la souveraineté que lui, car il ne possède pas même des richesses, etc. » (Koran, II, 248.) —« Le signe de la royauté, répondit le prophète, sera le retour de l’arche, qui est pour vous un gage de sécurité de la part de Dieu, etc. » (Ibid. 249.)
En effet, l’arche sainte était à Babel depuis dix ans ; mais dès le lendemain, au point du jour, ils entendirent le frôlement des anges, qui la rapportaient.

Histoire Islamique - Page 7 Fugel_David_gegen_Goliath

Goliath (Djalout) avait affermi sa puissance et accru le nombre de ses soldats et de ses généraux. Jaloux de l’obéissance des Israélites envers Saül, il sortit de la Palestine et marcha contre lui à la tête de différentes races de Berbers.
Ce Djalout était fils de Maloud, fils de Debal, fils de Hattan, fils de Farès.
Lorsqu’il eut envahi les plaines des Israélites, Saül, d’après l’ordre de Samuel, sortit avec son armée pour combattre Goliath. Ce fut alors que Dieu leur envoya une épreuve auprès d’une rivière qui sépare le Jourdain de la Palestine, et qu’il leur infligea les tourments de la soif, ainsi qu’il est raconté dans le Koran (II, 250).
Les Israélites furent instruits de la manière dont ils devaient boire ; ceux qui doutèrent lapèrent l’eau à la façon des chiens, et furent exterminés jusqu’au dernier par Goliath. Saül choisit ensuite trois cent treize de ses plus vaillants soldats, parmi lesquels se trouvaient David et ses frères.
Les deux armées se rencontrèrent, et, le sort de la bataille restant indécis, Saül, pour encourager ses troupes, promit le tiers de son royaume et la main de sa fille à celui qui combattrait Goliath.
David marcha contre cet ennemi, et le tua avec une pierre qu’il avait dans son sac de berger, et qu’il lança au moyen d’une fronde. Goliath périt sur-le-champ, comme on lit encore dans le livre saint : « Et David tua Goliath. » (Ibid. 2 52.)
On raconte que David avait dans son sac trois pierres qui se réunirent et formèrent une seule pierre, avec laquelle il tua Goliath.
Quant aux différents récits qui se rattachent à ce fait, on peut consulter nos ouvrages précédents.
On dit aussi que ce fut Saül qui extermina ceux qui lapèrent l’eau de la rivière et désobéirent ainsi aux ordres qu’ils avaient reçus.
Nous avons déjà raconté l’histoire de la cotte de mailles au sujet de laquelle le prophète des Israélites leur annonça que celui-là seul qui pourrait la revêtir tuerait Goliath ; et, en effet, David seul put s’en couvrir.
Pour ce qui concerne le détail de ces guerres, l’histoire du fleuve qui tarit, le récit du règne de Saül, les Berbers et leur origine, nous renvoyons le lecteur à nos Annales historiques.
Plus bas, et dans un chapitre plus approprié à ce sujet, nous donnerons un résumé de l’histoire des Berbères et de leur dispersion sur la terre.
Dieu grandit le nom de David et abaissa celui de Saül, qui avait refusé de remplir ses engagements envers David.
Cependant, voyant la popularité qui entourait celui-ci, Saül lui donna sa fille en mariage et lui concéda un tiers de ses revenus, de son autorité et de ses sujets. Mais la jalousie que lui inspirait David l’aurait porté à le faire périr dans une embûche, si Dieu ne l’en avait empêché.
David, au contraire, ne chercha jamais à lui disputer le pouvoir, et sa gloire ne fit que s’accroître tant que Saül resta sur le trône.
Ce roi mourut une nuit dans un violent désespoir, et les Israélites se soumirent à David.
La durée du règne de Saül fut de vingt ans. On dit que c’est près de Beisan, dans le Gour ou région inférieure du Jourdain, que Goliath fut tué. Dieu ramollit le fer sous les mains de David, qui en fit des cottes de mailles ; Dieu lui soumit aussi les montagnes, et permit aux oiseaux de chanter ses louanges avec David.
Ce roi combattit le peuple de Moab, dans le pays d’el-Balka. Il reçut du ciel le psautier en hébreu, composé de cent cinquante chapitres, et divisé en trois parties : la première prédit les rapports des Israélites avec Bokhtnaçar (Nabuchodonosor) et l’histoire de ce roi ; la seconde, le sort que leur réservaient les Assyriens ; la troisième renferme des prédications et des exhortations, ainsi que des cantiques et des prières.
On ne trouve dans ce livre ni commandement, ni défense, ni aucune prescription ou interdiction.

Histoire Islamique - Page 7 1911844_1646847075541244_2374358855175841865_n-25-p-prophc3a8te
La liste des Prophètes 

Le règne de David fut prospère, et sa puissance inspira du respect aux peuples infidèles jusqu’aux extrémités du monde. Il bâtit un temple pour le culte de Dieu dans le Kour Selam, c’est-à-dire à Jérusalem (beit el-moqaddes) ; ce temple, qui existe encore aujourd’hui, 332 de l’hégire, est connu sous le nom d’Oratoire (Mihrab) de David.
C’est maintenant le point culminant de la ville, et l’on aperçoit de là le lac Fétide et le Jourdain, dont nous avons parié ci-dessus.
L’histoire de David et des deux plaideurs est racontée par Dieu dans le Koran, ainsi que la sentence que ce roi prononça avant d’avoir entendu l’autre plaideur : « Il a agi iniquement à son égard, etc. » (XXXVIII, 23.) On n’est pas d’accord sur la nature du crime commis par David.
Les uns, adoptant notre manière de voir, nient tout acte de révolte ou d’impiété volontaire de la part des prophètes, parce qu’ils sont présanctifiés (mâsoum) ; ils croient donc que le péché de David consiste dans cette sentence inique.
C’est ce que confirme ce verset : « O David, nous l’avons établi notre vicaire sur la terre, juge les hommes selon la vérité. « (Sur. XXVIII, 25.) D’autres allèguent l’histoire et le meurtre de Ouria (Urie), fils de Haïan, comme le racontent « les livres des origines, etc. »
Le repentir de David fut exaucé après quarante jours de jeune et de larmes.
Il épousa cent femmes. Salomon, son fils, ayant grandi, assista son père dans l’exercice de la justice, et reçut de Dieu les dons de prophétie et de sagesse, comme le dit le saint livre : « Nous avons donné à chacun d’eux la sagesse et la science, etc. » (XXI, 79.)
David avant de rendre son âme à Dieu désigna son fils Salomon comme son successeur.
Il avait régné quarante ans sur la Palestine et le Jourdain.
Son armée se composait de soixante mille hommes portant l’épée et le bouclier ; qui ne comptait que des jeunes gens encore imberbes, mais pleins de courage et de vigueur.

Histoire Islamique - Page 7 Mosquee-aqsaL
a Mosquée Al Aqsa à al-Quds en Palestine (705-715) , reconstruite  par le calife Omeyyade al-Walid Ier (ayla =Jérusalem, al-Quds)

A cette époque vivait, dans le pays d’Aïlah et de Madian, Lokman le Sage, dont le nom entier est Lokman, fils d’Anka, fils de Mezid, fils de Saroun ; c’était un Nubien, affranchi de Lokaïn, fils de Djesr.
Il naquit dans la dixième année du règne de David. Ce fut un esclave vertueux auquel Dieu accorda le don de la sagesse ; il vécut, et ne cessa de donner au monde l’exemple de la sagesse et de la piété, jusqu’à l’époque de la mission de Jouas, fils de Matta, chez les habitants de Ninive, dans le pays de Moçoul.
Après la mort de David, Salomon, son fils, hérita, de son caractère prophétique et de sa sagesse.
Il étendit sa justice sur tous ses sujets, rendit ses États florissants et maintint la discipline dans son armée.
Ce fut Salomon qui bâtit « la maison de la sainteté, » c’est-à-dire la mosquée el-Aksa, que Dieu a entourée de ses bénédictions.
Après avoir terminé cet édifice, il bâtit pour lui-même une maison qu’on nomme aujourd’hui Keniçet el-Komamah, et qui est la principale église (Saint-Sépulcre) des chrétiens de Jérusalem ; mais ils ont encore dans cette ville d’autres églises vénérées, telles que l’église de Sion, nom que mentionne déjà David, l’église d’el-Djesmanieh (l’Incarnation), qui renferme, selon eux, le tombeau de David, etc.
Dieu rendit Salomon plus puissant que tous ses prédécesseurs ; il soumit à son pouvoir les hommes, les génies, les oiseaux et les vents, ainsi qu’il l’a révélé dans son saint livre. (Koran, XXI et XXXVIII). Salomon régna sur les Israélites pendant quarante ans, et il mourut à l’âge de cinquante-deux ans.

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Reconstitution de Jérusalem  (538 av JC to 70 après JC.
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