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Forum Religion Catholique

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:25

Rappel du premier message :

Forum Religion Catholique





Catholicisme




Religion des chrétiens qui reconnaissent le pape comme chef spirituel.

Le catholicisme, également appelé l’Église catholique, est la branche du 
[ltr]christianisme[/ltr]
 qui reconnaît l'autorité spirituelle et juridictionnelle du 
[ltr]pape[/ltr]
. « Totalité et universalité » : tel est le sens en grec ancien du terme katholikos, par lequel est désignée, dès le iie s. de notre ère, l'Église qui a été fondée par Jésus, puis celle qui est restée attachée à ce titre ancien après les divisions apparues au sein du monde chrétien.

Le catholicisme fonde son unité sur une communauté de foi, de sacrements et de vie religieuse (un seul Christ, une seule foi). Une, la foi catholique repose sur un triple fondement : l'Écriture, qui est parole de Dieu ; la Tradition, qui est continuité de l'action divine ; l'Église, dépositaire et seule interprète autorisée de la vérité.



L'Église catholique au sein du christianisme

Forum Religion Catholique  - Page 2 1009069-Lippo_Memmi_saint_Pierre
Lippo Memmi, saint Pierre

Selon l'Évangile, Jésus a lui-même désigné parmi ses apôtres un homme, Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Le martyre de Pierre à Rome a ensuite désigné le siège épiscopal de la ville comme celui autour duquel doit s'affirmer l'unité de l'Église et de la foi. C'est ainsi que dans l'Église primitive est établie, vers le ier s., la primauté de l'évêque de Rome, successeur de Pierre. 

Les enseignements du Christ ont d'abord été transmis par voie orale. Aux premiers écrits chrétiens, notamment les lettres adressées par Paul aux communautés qu'il a fondées, vont succéder les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Face à la nécessité de légiférer pour authentifier, parmi les multiples écrits qui sont alors rédigés, ceux qui sont fidèles à l'enseignement du Christ, un corpus est rassemblé sous le nom de « Nouveau Testament », en même temps que les écrits juifs antérieurs sont rebaptisés « Ancien Testament ». De même, face à la multiplication des communautés chrétiennes qui naissent dans tout le Bassin méditerranéen à partir du ier s., sont structurées les formes de cette Église (assemblée), qui est appelée à préserver le message du Christ en le protégeant des interprétations erronées. 



Le schisme avec les chrétiens d’Orient



Forum Religion Catholique  - Page 2 1004860-Constantin_Ier_le_Grand
Constantin Ier le Grand

Persécuté du ier au ive s., puis toléré et enfin reconnu comme religion officielle par l'empereur Constantin, au début du ive s., le christianisme parvient à s'établir dans l'Empire romain, tout en maintenant son unité ecclésiale et doctrinale jusqu'au xe s. Cependant se développent au sein de l'Église de nombreux débats théologiques, tranchés lors de grands conciles où sont élaborés et fixés des éléments essentiels de la doctrine chrétienne, comme l'universalité du christianisme (Jérusalem, en 49), la Trinité de Dieu (Nicée, en 325 ; Constantinople, en 381), la nature de Jésus-Christ, à la fois humaine et divine (Chalcédoine, en 451). Après l'éclatement de l'Empire romain à la fin du ve s., les divergences entre Orientaux et Occidentaux se font de plus en plus sentir. 

Alors que l'Église orientale reste sous la tutelle de l'empereur de Constantinople, l'Église latine doit, pour sa part, suppléer le pouvoir politique, qui s'est effondré avec la chute de l'Empire romain d’Occident. Rome y gagne en autorité non plus seulement spirituelle, mais également temporelle. L'Église d'Orient, déjà opposée à l'Église latine sur la formulation du dogme de la Trinité, lui reproche son autorité centralisatrice. En 1054, la rupture est consommée. L'Église latine garde le nom ancien de « catholique » et celle d'Orient prend celui d'« Église orthodoxe ». Certaines Églises feront néanmoins retour à la communion catholique, notamment au xviiie s., tout en gardant leurs rites de tradition orientale. 



La Réforme protestante


Forum Religion Catholique  - Page 2 1007696-Martin_Luther
Martin Luther

Face au pouvoir temporel de plus en plus hégémonique de l'Église catholique en Europe, les critiques se lèvent pour dénoncer les pesanteurs et les compromissions de l'appareil clérical. Les thèses de Martin Luther (1517) marquent le début de la Réforme, qui donne naissance aux Églises protestantes. Ce mouvement de contestation aspire à une simplification et à une personnalisation de la religion, en préconisant notamment la lecture directe de la 
[ltr]Bible[/ltr]
 par le croyant. Grâce au développement de l'imprimerie, il parvient en effet à retirer aux clercs et à l'Église le monopole de la pratique des Saintes Écritures. Dans le protestantisme, il n'y a pas d'épiscopat sacramentel, mais un sacerdoce commun à tous. Le baptême et la Cène (partage du pain et du vin) sont les seuls sacrements retenus, et toute pratique de dévotion ou toute démarche visant à s'assurer du salut sont rejetées : le salut ne s'achète pas, il est obtenu par la grâce de Dieu et non par les œuvres. 

L'Église catholique tente de répondre à ces vives attaques par la Contre-Réforme, ou Réforme catholique, en réaffirmant notamment l'autorité du pape ainsi que son attachement à la Tradition, à son magistère, aux sacrements et au salut par les œuvres. 



La foi catholique

Introduction

La foi catholique consiste en l'adhésion aux enseignements de l'Église portant sur les vérités que Dieu a révélées par son Fils. Elle se caractérise précisément par la définition des voies d'accès à ces vérités et au salut qu'elles portent en elles : la Révélation, l'Église et la Tradition, qui forment un tout indivisible. 



La Révélation


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Lorenzo Lotto, la Reconnaissance de la nature divine de l'Enfant Jésus

Selon le christianisme, Dieu s'est révélé aux hommes à travers l'histoire du peuple juif, auquel il a proposé son alliance, avant de se révéler pleinement à travers son Fils – Jésus-Christ mort et ressuscité –, en lequel il s'est incarné. 

Le Dieu révélé par le Christ est un Dieu unique mais en trois hypostases : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il est créateur de toute chose et de toute vie. Empli de bonté envers sa création, il renouvelle, à travers le sacrifice de son Fils sur la croix, son alliance avec le peuple juif puis avec tous les hommes. Les chrétiens, en effet, croient non seulement à la résurrection du Christ, mais aussi à la résurrection des morts et à la vie éternelle : le salut. 

L'enseignement du Christ peut se résumer par cette phrase de l'Évangile de Luc (Luc X, 27) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, et de tout ton esprit. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le mot « alliance » traduit un lien de réciprocité entre Dieu et l'homme, et il exprime la « solidarité » de Dieu avec tout homme. Aussi toute adhésion de foi comporte des exigences d'engagement de solidarité humaine et sociale. 

La Révélation est tout entière contenue dans la vie, la mort et la résurrection du Christ. Les textes bibliques conservés par la Tradition transmettent les récits qui en ont été faits par les premiers chrétiens. 



L'Église

Dépositaire et interprète autorisée des vérités chrétiennes, l'Église veille au maintien de l'unité de la foi. Dans le catholicisme, c'est à elle, à l'assemblée des fidèles, que sont transmises les Écritures, et non à chacun de ses membres d'une manière individuelle. 

L'Église catholique ne peut admettre sans difficulté l'existence de plusieurs Églises chrétiennes. Selon elle, la volonté du Christ, réaffirmée dans le credo de Nicée, est que son Église soit « une, sainte, catholique et apostolique », et ce non seulement d'un point de vue théologique – comme le soutiennent orthodoxes et protestants –, mais également dans sa réalisation concrète. 

La conviction avec laquelle l'Église catholique revendique comme légitime le droit de rassembler tous les chrétiens repose sur trois éléments fondamentaux : 


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Évêque célébrant la messe

– La succession apostolique. Les évêques continuent avec le pape la mission confiée par Jésus aux apôtres. Leur ordination dans l'Église (par imposition des mains et sacrement de l'ordre) les investit des pouvoirs de gouverner, d'enseigner et de donner les sacrements au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. 

– La prédication de la Parole. De même que les premiers disciples ont reçu de Jésus l'Esprit saint, le collège des évêques et le pape sont assistés par l'Esprit lorsqu'ils doivent énoncer les vérités de foi. 


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Baptême d'un enfant

– Les sacrements. La présence du Christ dans l'Église se manifeste par l'Église elle-même et par les sacrements – signes sacrés porteurs de grâces et institués par le Christ –, à travers lesquels l'Esprit opère le don de Dieu. L'Église catholique dispense sept sacrements : le baptême et l'eucharistie (communs à toutes les Églises chrétiennes), la confirmation, le mariage, l'ordre, la réconciliation (pardon) et l'onction des malades (extrême-onction) pratiqués également dans les Églises orthodoxes. Par le sacrement de l'ordre (ordination), les clercs – diacres, prêtres, évêques – reçoivent le pouvoir de transmettre la grâce de Dieu par les sacrements. 



La Tradition

L'Église assure la présence du Christ à travers les âges, en tant que dépositaire des Écritures, mais aussi de la Tradition. Dans le catholicisme, la Tradition englobe l'ensemble des enseignements, des dogmes et des pratiques cultuelles que l'Église a adoptés tout au long de son histoire. Loin de penser que son épaisseur risque de rendre opaque la vérité du Christ, l'Église catholique considère que la Tradition garantit la transmission fidèle et intégrale de la Révélation. 

Par son action théologique, dogmatique, liturgique et même sociale, l'Église s'efforce sans cesse d'approfondir le mystère chrétien. Les nouveaux dogmes qu'elle élabore ne sont pas censés apporter de nouvelles vérités, mais éclairer un aspect de la vérité déjà révélée dans sa plénitude par le Christ. Ainsi, la vérité discernée à un moment donné par l'Église des fidèles n'est pas désavouée par les générations suivantes, mais elle est conservée dans la Tradition, tout en étant réinterprétée. 

Il existe une manière moderne d'adopter des dogmes qui tend à s'éloigner d'une conception « doctrinaire » de la Tradition et qui prend en compte la dimension historique de la parole doctrinale de l'Église. En témoignent les paroles du pape Jean XXIII au concile Vatican II (1962) : « Autre chose est le dépôt même ou les vérités de la foi, autre chose est la façon selon laquelle les vérités sont exprimées, à condition toutefois d'en sauvegarder le sens et la signification. » 

À toutes les époques et dans les divers contextes culturels, l'Église catholique a toujours professé sa foi dans l'assistance par l'Esprit saint pour interpréter et actualiser le message évangélique, en le préservant des interprétations subjectives et en lui conservant son authenticité et son unité. 



La liturgie

Ensemble des célébrations officielles du culte rendu à Dieu, la liturgie s'organise ordinairement au niveau de la communauté paroissiale. Ces célébrations publiques, qui ont lieu habituellement le dimanche ou le samedi soir, rassemblent à l'église les catholiques établis à proximité. Un calendrier liturgique répartit sur une année la célébration des grandes étapes de la vie du Christ (sa naissance est fêtée à Noël, sa résurrection à Pâques, etc.). 


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Messe à Notre-Dame de la Trappe

La principale liturgie est la messe, qui comprend deux grandes parties, la première étant consacrée à la lecture et aux commentaires de la Parole (sermon ou homélie), la seconde à l'eucharistie et à l'action de grâce. Comme le Christ l'a enseigné aux apôtres à la veille de sa mort, les catholiques partagent le pain et le vin dans l'eucharistie, un sacrement qui, plus qu'un acte dédié à la mémoire du Christ, est, dans la théologie catholique, sa transsubstantiation. Par la communion, les croyants participent à la vie du Christ, reçoivent son corps et son sang comme une nourriture spirituelle qui les sanctifie. 

Les catholiques, de même que les orthodoxes, prient la Vierge Marie et les saints, intercesseurs auprès de Dieu. 



L'institution catholique

Introduction

L'Église catholique possède une structure à la tête de laquelle se trouve le pape, suivi – dans l'ordre hiérarchique – par les évêques, les prêtres, les diacres et les laïcs (ou simples fidèles). 

Avec ses deux mille ans d'histoire et ses nombreux fidèles répartis dans le monde, l'Église catholique se révèle être une institution dont le gouvernement est fort complexe. 



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Rome
Le support territorial de l'Église catholique est l'État de la cité du Vatican, dont le statut a été établi par les accords du Latran, en 1929. Ce vestige des États pontificaux, institués au viiie s. pour garantir au pape une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques, couvre un territoire de 44 ha enclavé dans la ville de Rome. La cité du Vatican jouit d'un statut de neutralité et d'inviolabilité. Cet État singulier est doté d'un gouvernement propre. Sa population s'élève à quelques centaines de personnes, principalement occupées dans la curie romaine. 



Le gouvernement de l'Église


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Premier concile du Vatican

Au sommet de la hiérarchie catholique, le pape est le garant de la continuité apostolique. Occupant le siège épiscopal de l'apôtre Pierre, il est évêque de Rome. Il nomme les évêques. Élu par le Sacré Collège des cardinaux et choisi parmi eux, il est aussi le signe visible de l'unité de l'Église. À ce titre, il représente l'autorité suprême, arbitrant toutes les décisions concernant la vie de l'Église, l'expression de la foi et les grandes questions posées par les évolutions de société. Toutes ses décisions et déclarations n'engagent pas la foi catholique au même degré : une encyclique papale n'a pas la valeur d'un dogme, qui est l'énonciation d'un article de foi. Aux périodes défensives de son histoire, l'Église catholique s'est recentrée autour de l'autorité du pape, notamment après le grand schisme d'Orient (au moment même où l'Église orthodoxe a conservé des traditions plus pluralistes en son sein), mais aussi lors de la Réforme protestante, puis au début de la modernité issue des Lumières et de la Révolution française. En 1870, au concile Vatican I, l'Église s'est attachée à redéfinir la primauté et l'infaillibilité de son chef. Près d'un siècle plus tard, le concile Vatican II a rééquilibré l'autorité papale en réhabilitant dans ses fonctions primitives la collégialité des évêques. 

La collégialité épiscopale confère une responsabilité à tous les évêques, qui exercent leurs pouvoirs sous l'autorité du pape. C'est au chef suprême de l'Église qu'incombe, en effet, le droit de les réunir tous en concile œcuménique ou en synode (c'est-à-dire en assemblée régionale ou locale, par exemple, les évêques africains). Cependant, depuis le concile Vatican II, des conférences épiscopales nationales ou locales (par exemple, la Celam, la Conférence des évêques d'Amérique latine) se tiennent régulièrement à leur propre initiative. 

Assemblée des cardinaux – évêques élevés à ce rang par le pape –, le Sacré Collège joue un rôle de conseil particulier auprès du chef suprême de l'Église. Le rôle de cette assemblée consiste essentiellement à élire le nouveau pape. Mais, selon la règle édictée par Paul VI en 1970, ne participent au vote que les cardinaux âgé de moins de 80 ans. Le Sacré Collège, qui comptait 70 cardinaux de Sixte Quint à Jean XXIII, en rassemble près de 200 à la fin des années 2000. 



L'Église locale

Circonscrite par un territoire – le diocèse – plus ou moins vaste selon les régions du monde, l'Église diocésaine constitue l'unité de base de l'Église, dans laquelle la continuité apostolique est assurée par l'évêque. 

Nommé par le pape, l’évêque est choisi parmi les prêtres et ordonné par des évêques. La plupart d'entre eux sont à la tête d'un diocèse, qui est organisé en paroisses que l'évêque confie à des prêtres. L'évêque, qui a pouvoir de juridiction, est responsable en particulier de la pastorale (enseignement et mission) et des prêtres de son diocèse. 

Ordonnés par l'évêque, les prêtres sont au service de l'Église diocésaine. Ce sont exclusivement des hommes ayant fait vœu de célibat (à l'exception des Églises catholiques de rite oriental, où des hommes mariés peuvent être ordonnés). Ils reçoivent de l'évêque le pouvoir de dispenser tous les sacrements sauf l'ordination des nouveaux prêtres (réservée aux évêques). Ils président les célébrations liturgiques, organisent les nombreuses activités de catéchisme, d'entraide, de réflexion au niveau paroissial et diocésain. 

Les diacres constituent, au sein de l'Église, le premier degré de la hiérarchie et du sacrement de l'ordre. Tirant son origine d'une tradition ancienne, le diaconat a été remis en honneur par le concile Vatican II comme service spécifique de la communauté croyante ouvert aux hommes mariés. On parle alors de diacres permanents. 

Les laïcs sont les membres les plus nombreux de l'Église. Ils voient leur participation à la mission évangélique de l'Église mieux reconnue dans les sociétés laïcisées du IIIe millénaire. 



Les ordres religieux

En dehors des activités organisées autour des paroisses et, plus généralement, dans le cadre de la structure ecclésiastique, il existe d'autres formes de vie religieuse, plus dépouillées, plus disciplinées et souvent plus communautaires. Les ordres et les missions représentent ainsi des formes très différentes d'engagement au nom de la foi catholique. 


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Giotto, Innocent III approuve la règle de saint François

À l'instar des plus connus d'entre eux – bénédictins et bénédictines de saint Benoît (vie s.), franciscains de saint François d'Assise (xiiie s.), clarisses de sainte Claire (xiiie s.), dominicains de saint Dominique (xiiie s.) ou jésuites d'Ignace de Loyola (xvie s.) –, tous les ordres religieux suivent des règles de vie qui répondent aux trois appels évangéliques : la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Ils se différencient néanmoins par leur principale activité qui peut être la prédication, l'action missionnaire et sociale ou encore la prière (notamment dans les ordres contemplatifs vivant dans des monastères). 

Contrairement à la prêtrise, les ordres admettent hommes et femmes, mais dans des communautés séparées. Le statut de religieux n'est pas incompatible avec la prêtrise, tant et si bien que beaucoup de religieux sont également prêtres. Par ailleurs, certains ordres (comme les dominicains et les franciscains) ont institué un « tiers ordre », dans lequel sont regroupés des laïcs, mariés ou non, qui, tout en continuant à vivre dans le monde, s'engagent à suivre certains préceptes de la règle adoptée par l'ordre auquel ils appartiennent. 

Les ordres religieux ont, pour la plupart, essaimé sur tous les continents. Les responsables des communautés dépendent, selon les cas, de l'évêque du lieu ou d'une autorité centrale rattachée directement au Saint-Siège. 



Les mouvements catholiques

Les mouvements catholiques rassemblent des croyants désireux d'agir au nom de la foi, de la justice et de la charité chrétiennes, dans le cadre d'un des nombreux organismes existants, associations ou institutions. Alors que certains d'entre eux ont une dimension locale, d'autres (comme Caritas International, dont fait partie le Secours catholique français) sont internationaux. 

Ces mouvements allient à des degrés divers l'étude ou la formation religieuse, l'approfondissement spirituel et l'action caritative ou sociale. Une tension existe cependant entre ceux qui seraient tentés d'oublier le « monde » et ceux qui, au contraire, s'engagent « dans le monde » sans mettre en avant leur identité de membres de l'Église. 



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Léon XIII

À travers ces nombreux engagements, le catholicisme continue d'être actif dans les domaines de l'enseignement et de l'assistance hospitalière ou caritative, qu'il a longtemps eus en charge. Avec la révolution industrielle du xixe s., il s'est investi sur le terrain social pour dénoncer la « misère imméritée des ouvriers » (encyclique Rerum novarum de Léon XIII, en 1891) et pour y chercher remède. Connu sous le nom de catholicisme social, ce mouvement a débouché sur l'action politique, conduite par les partis de la démocratie chrétienne, et préparé l'éclosion de l'apostolat des laïcs, notamment l'Action catholique en France. 

La présence de plus en plus nombreuse de missionnaires dans les pays du tiers-monde a permis aux catholiques de participer à la lutte pour le développement des pays du Sud et de porter assistance aux plus défavorisés. 



L'évolution actuelle du catholicisme

Introduction

Ouverture sur le monde séculier, volonté de rejoindre les préoccupations des fidèles, telle est la tendance qui l'emporte aujourd'hui au sein de l'Église catholique, qui cherche à refréner la poussée des traditionalistes refusant toute modernisation liturgique et toute forme d'œcuménisme. 



Le concile Vatican II

La seconde moitié du xxe s. est marquée par le concile Vatican II. Convoqué par Jean XXIII, qui l'ouvre le 11 octobre 1962, il est clos le 8 décembre 1965 par Paul VI. Au terme de cette grande assemblée qui a réuni les évêques du monde entier et de nombreux experts théologiens, le catholicisme sort transformé, en particulier plus ouvert au dialogue : 
– avec les autres confessions chrétiennes dans le cadre du dialogue œcuménique, qui se traduit, dès le 7 décembre 1965, par la levée réciproque des excommunications entre Rome et Constantinople ; 
– avec tous les hommes s'interrogeant au sein de l'Église sur les problèmes de société, dans le respect de leur liberté ; 
– avec tous les catholiques, clercs et laïcs, qui ont reçu la même mission de témoigner du Christ et qui méritent ainsi une plus grande reconnaissance, due également au pluralisme culturel des Églises particulières et locales, dont il convient de respecter l'autonomie légitime (par exemple, par l'utilisation de la langue vernaculaire comme langue liturgique) ; 
– avec les autres religions, sur la base d'une reconnaissance plus ample du caractère impénétrable des voies de Dieu. 

Le concile Vatican II a été l'aboutissement et le point de départ d'un vaste travail théologique qui continue à susciter un intérêt général, de la part tant des clercs que des laïcs. 



La tentation intégriste

L'intégrisme catholique est né d'une réaction aux évolutions des sociétés modernes. Désignant initialement un parti politique espagnol, né vers 1890, à la suite de la condamnation papale du modernisme (Syllabus, 1864), le terme a pris un sens plus large. Aujourd'hui il s'applique aux catholiques intransigeants, qui refusent toute concession avec l'ordre social et politique des sociétés modernes, laïques et pluralistes. 

Au début du xxe s., sous le pontificat de Pie X, l'intégrisme a pris la forme d'une organisation secrète, la Sapinière, dont l'activité principale était de constituer des dossiers sur les catholiques jugés trop « compromis » avec la société moderne. Elle a mis fin à ses activités en 1921. 

Après Vatican II, l'intégrisme est devenu le creuset des tendances catholiques fondamentalement hostiles à l'aggiornamento (adaptation de l'Église à la modernité) engagé par le concile. Le 30 juin 1988, le schisme conduit par le chef des intégristes – l'évêque français Marcel Lefebvre – a été consommé avec l'Église de Rome. 


Documents associés

Médias


    Baptême d'un enfantConstantin Ier le GrandÉvêque célébrant la messeGiotto, Innocent III approuve la règle de saint FrançoisLéon XIIILippo Memmi, saint PierreLorenzo Lotto, la Reconnaissance de la nature divine de l'Enfant JésusMartin LutherMesse à Notre-Dame de la TrappePremier concile du VaticanRome
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:36

Forum Religion Catholique  - Page 2 Titre_messe_tridentine

Introduction à la messe tridentine

La messe tridentine fait intervenir des acteurs dont le rôle est très précisément codifié. Le missel de 1962 décrit même en détail chacun des gestes que doivent faire certains de ces acteurs pendant la messe :
Le prêtre. Lors de la messe, il ne se présente pas lui-même et ne parle pas en s’exprimant lui-même mais pour le Christ, « in persona Christi ». Il met sa personne à la disposition du Christ. Le pouvoir sacerdotal qu’il a reçu par le sacrement de l’ordre le place au dessus des fidèles dans la célébration de la messe. Comme l’écrit Pie XII dans son encyclique Mediator Dei : « Nous estimons cependant devoir rappeler que le prêtre remplace le peuple uniquement parce qu’il représente la personne de Notre-Seigneur Jésus-Christ en tant que Chef de tous les membres s’offrant lui-même pour eux ; quand il s’approche de l’autel, c’est donc en tant que ministre du Christ, inférieur au Christ, mais supérieur au peuple ».
Les servants d'autel, qu’on appelle aussi les enfants de chœur, qui assistent le prêtre pendant la célébration. Parmi eux on distingue :

  • Le cérémoniaire , chargé d’organiser la cérémonie et de s’assurer de son bon déroulement.
  • Les acolytes dont le rôle est de servir à l’autel le prêtre ou le diacre.
  • Le thuriféraire qui porte l’encens et l’encensoir. Il porte le bénitier pendant l’aspersion.
  • Les céroféraires , deux acolytes qui portent les cierges pendant la procession d’entrée et la lecture de l’évangile.

Les dimanches ordinaires les fonctions de cérémoniaire et de thuriféraire sont supprimées. Lors de cérémonies particulièrement somptueuses on a aussi :

  • Le porte-croix , en tête de la procession d’entrée et de sortie.  
  • Le porte-navette assistant du thuriféraire. La navette est un vase allongé en forme de nef qui contient l’encens.

Bien sûr si le nombre d’enfants de chœur n’est pas suffisant certaines de ces fonctions seront exercées par la même personne. Les types de servants d'autel sont restés les mêmes après Vatican II.
La chorale. Elle chante le « propre » de la messe et accompagne le chant des fidèles. On appelle « propre » de la messe , les chants qui peuvent changer à chaque messe. Il s’agit de l’introït, du Graduel, de l’Alléluia, du psaume, de l’Offertoire et de la Communion. Par opposition, les chants de l’ordinaire sont ceux dont le texte ne change jamais : le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus et l’Agnus Dei ( qui peut être modifié pendant les messes de Requiem ). Même si la chorale a un rôle central, les textes officiels encouragent la participation des fidèles au chant, y compris pour le « propre », s’ils sont suffisamment exercés au chant grégorien. ( Instruction sur la Musique Sacrée et la Sainte Liturgie – Sacrée Congrégation des Rites – Septembre 1958 ).
Le chant grégorien, même après Vatican II, reste le chant liturgique officiel de l’Eglise catholique romaine comme l’indique cet extrait de la Constitution sur la Sainte Liturgie : « L'Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine; c'est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d'ailleurs, doit occuper la première place. » ( Paragraphe 116 ).
Les fidèles. Ils participent à la cérémonie. Pie XII, dans son encyclique Mediator Dei, précise même : « non d’une manière passive et négligente et en pensant à autre chose, mais avec une attention et une ferveur qui les unissent étroitement au Souverain Prêtre ». Même si le missel de 1962 ne mentionne presque pas les fidèles, ils sont invités à s’associer à la célébration du prêtre par leurs chants, leurs prières, leurs offrandes et leur participation à l’eucharistie. 
Forum Religion Catholique  - Page 2 Mediator-dei-pie-XII

 
Forum Religion Catholique  - Page 2 Messe-tridentineL’intervention de ces acteurs dépend de la forme de célébration de la messe tridentine. On distingue ainsi :
La messe pontificale. La messe pontificale est une messe célébrée par un évêque entouré par son clergé. Le Directoire pour la pastorale de la messe à l'usage des diocèses de France de Novembre 1956 la présente comme « la réalisation la plus parfaite de la célébration liturgique ». Elle est la plus ancienne et constitue la référence des autres messes.
La grand messe. La grand messe est une messe célébrée par un prêtre où celui-ci chante la Collecte, la Préface, le Pater et la Postcommunion et où le peuple et la chorale chantent l'ordinaire et le propre.

  • La grand messe solennelle est une messe pendant laquelle le célébrant est assisté par un diacre et si possible un sous diacre
  • La grand messe chantée est une messe pendant laquelle le prêtre n’est assisté que par des servants. La grand messe chantée ordinaire se célèbre sans encensements. Ceux ci sont souvent autorisés pour les grandes solennités.

La messe lue. La messe lue est une messe ou le célébrant ne chante aucune prière. On l’appelle aussi une « messe basse ». Les fidèles peuvent chanter pendant cette messe si cela n’oblige pas le prêtre à attendre.
La messe sans le peuple ou messe privée. Le Directoire pour la pastorale de la messe de Novembre 1956 confirme la légitimité et la dignité de ces messes parce que , je cite, « le prêtre ne cesse jamais de représenter à la fois le Christ et toute l'Eglise »
Sources :

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:36

Les rites d'ouverture

Forum Religion Catholique  - Page 2 Introibo_ad_altare_dei

Au début de la messe le célébrant, au bas de l'autel, prononce l'antienne "introibo ad altare dei" ( "Je m'approcherai de l'autel de Dieu" ). Le servant ou les ministres poursuivent : "ad Deum qui laetificat iuventutem meam" ( "De Dieu la joie de ma jeunesse" ) .
Le célébrant se reconnaît indigne d’y monter car il connaît la grandeur des mystères sacrés et les dispositions qu’ils exigent. Il récite en alternance avec les servants ou les ministres le psaume Judica me qui exprime en même temps la crainte, la confiance et le désir de paraitre devant Dieu. Le titre du psaume 42 (Judica me) est : « Prière pour obtenir justice et être reçu auprès de Dieu. » On ne récite pas le psaume Judica me aux messes des morts, ni au temps de la Passion, à cause du verset « Pourquoi es-tu triste, ô mon âme, pourquoi es-tu dans le trouble ? », puisqu’il faut être dans la tristesse en ces circonstances de deuil. 
Il termine le psaume par un "Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto" et répète l'antienne "introibo ad altare dei" toujours en alternance avec les servants ou les ministres. Il introduit la confession par "Adiutorium nostrum in nomine Domini Qui fecit caelum et terram" ( Psaume 124 : Notre secours est dans le nom du seigneur , Il a fait le ciel et la terre ). 

Le prêtre, s’incline et confesse ses péchés pour en obtenir le pardon, en récitant le Confiteor. Cette prière comprend deux parties qui correspondent aux deux fins du sacrement de pénitence : demander pardon pour ses péchés et demander les grâces nécessaires pour mieux résister aux tentations. Le servant ou les ministres répondent avec "Misereatur tui omnipotens Deus, et, dimissis peccatis tuis, perducat te ad vitam æternam. Amen" ( Que le Dieu tout-puissant vous fasse miséricorde, qu’il vous pardonne vos péchés et vous conduise à la vie éternelle. 
Amen. )

Après le célébrant, les fidèles, ou les servants en leur nom, récitent aussi le Confiteor ; ainsi contrits de leurs fautes, ils pourront mieux participer aux effets propitiatoires du sacrifice. 
Le célébrant leur répond avec "Misereatur ... ". Il ajoute : "Indulgentiam, absolutionem, et remissionem peccatorum nostrorum tribuat nobis omnipotens et misericors Dominus. Amen ( Que le Seigneur tout-puissant et miséricordieux nous accorde l’indulgence, l’absolution et la rémission de nos péchés. Amen. ). 

On notera que les deux prières "Misereatur" et "Indulgentiam" sont de simples demandes, elles ne sont pas une absolution sacramentelle. 
Le prêtre monte à l’autel en récitant à voix basse une prière où il demande encore la purification de ses péchés. Il baise l’autel en invoquant les saints dont les reliques sont dans l’autel (ou dans la pierre d’autel pour les autels non-consacrés). "Nous vous en prions, Seigneur, par les mérites de vos saints dont nous avons ici les reliques et de tous les saints, daignez pardonner tous nos péchés. Amen".
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:37

Forum Religion Catholique  - Page 2 Titre_enseignement






Introduction : de l'Introit à la Collecte

Pendant que le prêtre et les servants récitent les prières au bas de l’autel , la chorale chante l’introït (chant d’entrée). L’introït a trois fonctions : accompagner la procession d’entrée et les rites d’ouverture, soutenir l’unité des fidèles présents, favoriser l’entrée dans la célébration. L’introït est la première pièce de chant grégorien du propre de la messe c’est à dire les chants qui peuvent changer à chaque messe. Il est constitué d’une antienne , d’un verset de psaume , du Gloria Patri et de la reprise de l’antienne. Le gloria patri est une glorification de la sainte trinité : « Gloria Patri, et Filio, et Spiritui SanctoSicut erat in principio, et nunc, et semper, et in sæcula sæculorum. Amen. » ( Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Comme il était au commencement, et maintenant, et toujours et dans les siècles des siècles. Amen ). Il constitue une profession de foi pour les chrétiens. 
Puis la chorale chante le Kyrie eleison ( « Seigneur, prends pitié » en grec ). Le Kyrie est le premier chant de l’ordinaire de la messe c’est à dire ceux dont le texte ne varie pas mais dont la mélodie peut varier. A l’origine il constituait la réponse de l’assemblée à une litanie récitée pendant la procession d’entrée.  Dans le Kyrie on invoque les trois personnes de la trinité : le père ( Kyrie eleison ) , le fils ( Christe eleison ) et le Saint-Esprit ( Kyrie eleison ) . Chaque invocation est répétée trois fois. 
Après être monté à l’autel , le prêtre lit à voix basse l’introït et le kyrie. 
Puis, il entonne le Gloria avec la chorale . Le Gloria qui fait partie de l’ordinaire de la messe est composé de deux parties : un chant de louange adressé à la Trinité dans lequel est insérée une supplication adressée à Jésus-Christ. Son texte reprend les quatre objectifs de la messe : l’adoration, l’action de grâce, la propitiation et la supplication. Il exprime la joie des fidèles devant la miséricorde de Dieu qui accorde le pardon, un pardon demandé avec le Kyrie. L’usage veut qu’on ne dit pas le Gloria pendant le carême, l’avent aux offices des défunts et le Vendredi Saint , des offices qui selon Saint Thomas d’Aquin « concernent le rappel de notre misère ». 
Enfin le prêtre, après avoir appelé l’assemblée à la prière avec un « Prions », laisse un moment de silence et démarre la Collecte. A ce moment , il parle au nom de la communauté et exprime les sentiments et les désirs des fidèles et résume le sens de la célébration. Le nom Collecte vient du latin collectio qui signifie assemblée, réunion. La Collecte est un résumé des demandes que l’assemblée adresse au Ciel par l’intermédiaire du célébrant.  
Pour renforcer cette description de cette partie de la messe, lisons comment Saint Thomas d’Aquin en parle dans son ouvrage "la Somme Théologique" ( Troisième Partie, question 83 article 4 ) .
« La première partie de cette préparation est la louange divine, qui se fait dansl'introït, selon cette parole du Psaume ( Ps 50,23 )  : " Le sacrifice de louange m'honorera, et c'est là le chemin ou je lui montrerai le salut de Dieu. " Et cetintroït est tiré des Psaumes le plus souvent, ou du moins on le chante avec un Psaume, parce que, selon Denys. les Psaumes embrassent, par mode de louange, tout le contenu de la Sainte Écriture. - La seconde partie de la préparation comporte le rappel de la misère présente, lorsqu'on demande miséricorde, par le chant du Kyrie, eleison, trois fois pour la personne du Père, trois fois pour la personne du Fils, quand on dit Christe, eleison ; et trois fois pour la personne du Saint-Esprit, lorsqu'on dit encore Kyrie, eleison ; cette triple invocation se dit contre la triple misère, d'ignorance, de coulpe et de peine ; ou bien pour signifier que toutes les Personnes se contiennent réciproquement. - La troisième partie de la préparation rappelle la gloire céleste, à laquelle nous tendons, après la vie et la misère présente, en disant :Gloria in excelsis Deo. On le chante aux fêtes, ou l'on rappelle la gloire céleste ; on l'omet aux offices de deuil, qui concernent le rappel de notre misère. Enfin, la quatrième partie de la préparation comprend la prière que le prêtre fait pour le peuple, afin qu'il soit digne de si grands mystères. »
Face à la beauté des mots de Saint Thomas d’Aquin on se demande si on n’aurait pas du ne mettre que ce texte dans cette page.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:37

Patrimoine Religieux

Les Liturgies Orientales

Forum Religion Catholique  - Page 2 Logo_reside


 
Replaçons d’abord l’ histoire des différentes églises orientales et des liturgies correspondantes dans le contexte de l’ organisation de l’ Eglise impériale byzantine dans les premiers siècles après Jésus-Christ. A partir de 313 et l’ édit de Constantin, le christianisme devient religion officielle de l’ empire romain. Les communautés chrétiennes avec un évêque par cité sont groupées en provinces autour d’un chef-lieu ( métropole ) ou en diocèses. Le nom de métropole donnera le titre de métropolite que portent les archevêques dans l’ église orthodoxe. Les diocèses ou les provinces sont groupées en primaties. 

Cette organisation fut confirmée par les canons 4 et 5 du concile de Nicée en 325 , le concile reconnue aussi dans son canon 6 les primaties plus importantes des sièges d’Alexandrie , Rome et Antioche. Les conciles d’Ephèse, de Constantinople et de Chalcédoine ajoutèrent Constantinople et Jérusalem au groupe des primaties principales. On donne aux titulaires des sièges de ces primaties le titre de patriarche , ces primaties sont ainsi appelées des patriarchies. 

On donne aussi le nom de patriarchies aux cinq églises de Rome qui représentent les juridictions des patriarches : Saint Jean de Latran représente le Patriarche de Rome ; Saint Pierre le Patriarche de Constantinople ; St. Paul celui d'Alexandrie ; Sainte Marie Majeure celui d'Antioche ; et St. Laurent hors les murs celui de Jérusalem. La législation de l’ empereur Justinien ( empereur byzantin 526-565 ) plaçait à la tête de l’ Eglise cette « symphonie des cinq sièges patriarcaux » (pentarchie) . Pour les églises en dehors de l’ empire romain cette législation prévoyait le rôle des « évêques généraux » qui dirigent ces églises sans dépendre d’un des patriarcats , églises qu’on qualifie alors d’autocéphales.

Forum Religion Catholique  - Page 2 Liturgies_orientales

Dès le  troisième siècle un mouvement quasi spontané d’évangélisation du monde avait conduit à la fondation d’églises en dehors de l’ empire romain.    
Jusqu’au concile de Constantinople en 381 , toutes ces églises sont d’accord sur une confession de foi commune. Puis, les querelles théologiques provoquées par l’ un ou l’ autre des deux grands foyers culturels que sont Antioche et Alexandrie, amorcèrent l’ éclatement de ces églises. De plus la volonté centralisatrice et unificatrice de l’ empire byzantin ne fit qu’augmenter le besoin de ces communautés d’affirmer leurs spécificités culturelles et spirituelles.

En 431 le concile d’Ephèse, dirigé par Cyrille évêque d’Alexandrie, proclame la vierge Marie Theotokos ( c’est à dire mère de Dieu ) et condamne le nestorianisme qui voit deux personnes dans Jésus-Christ. Il destitue Nestorius évêque de Constantinople originaire d’Antioche
En 451 le concile de Chalcédoine confirme les décisions du concile d’Ephèse et établit que Jésus-Christ est une même personne mais qu’il possède deux natures. Il condamne le monophysisme qui ne reconnaît qu’une nature au Christ. Il destitue Dioscore évêque d’Alexandrie partisan du monophysisme.
C’est l’ adhésion ou le rejet des décisions de ces deux conciles qui permet de classer les différentes églises orientales.
Crée au troisième siècle, l’ église perse sassanide est tolérée par l’ empire perse à partir de 410. Pour lui témoigner de sa loyauté, elle se déclare religieusement autonome de l’ empire byzantin en 424. Au synode de Séleucie-Ctésiphon en 484 elle adhère au nestorianisme. Cette église célèbre selon le rit qu’on appelle assyro-chaldéen.
l’ impératrice Theodora ( 500-548 femme de l’ empereur Justinien et régente au nom de son fils Michel III ), favorable au monophysisme, incita à la nomination en 542 d’un moine, Jacques Baradée, comme évêque des tribus Ghassanides, arabes au service de l’ empire byzantin. Cet évêque répandit les thèses monophysites bien au delà de sa juridiction. Rejoint par une fraction du patriarcat d’Antioche, il organisa l’ épiscopat de l’ église syrienne occidentale qui se créa en rupture avec le patriarcat de Constantinople. Cette église monophysite qu’on appelle l’ église jacobite célèbre selon un rite qu’on appelle le rit syro-antiochien.
En 301 le roi d’Arménie Tiridate III proclame le christianisme religion d’état. l’ Arménie devient le premier état officiellement chrétien. Son église est organisée par Saint Grégoire l’ Illuminateur ( Environ 260-328 ). Influencée par la liturgie de Saint Basile , la liturgie de Saint Grégoire constitue le rite arménien. En 448 l’ église arménienne acquière le statut d’église autocéphale. En 486 elle se déclare autonome du siège d’Antioche et, un peu plus tard, refuse officiellement les conclusions du concile de Chalcédoine.
l’ église égyptienne aurait été fondée du temps de Saint Marc un des quatre évangélistes. A la fin du 2ème siècle , le monachisme chrétien s’implanta dans l’ arrière pays et eut une forte influence sur l’ Eglise. Touchés directement par la destitution de leur patriarche par la concile de Chalcédoine, les moines coptes prirent violemment parti pour lui. Les chrétiens des villes eux restèrent fidèles à l’ orthodoxie de l’ Empire. Le conflit aboutit à la rupture et à la constitution de l’ église copte et au rit copte qui abandonna la langue grecque.
En 330 Ezana roi d’Axoum en Ethiopie se convertit au christianisme. Frumence , son précepteur, est nommé évêque d’Axoum par Athanase d’Alexandrie. Selon la tradition neuf saints venus du monde byzantin introduisirent le monachisme au cinquième ou sixième siècle.  

l’ Eglise d’Ethiopie étroitement liée à l’ Eglise copte adhère aussi au monophysisme. En raison de la disparition de documents anciens on ne sait rien de l’ histoire de la constitution du rit éthiopien. 
Deux thèses s’affrontent sur la fondation de l’ église et du rit maronite. Les maronites eux mêmes la font remonter à un ascète Saint Maron ( environ 350-433 ) , l’ église maronite aurait accepté les décisions du concile de Chalcédoine mais se serait opposée à la volonté hégémonique byzantine. D’autres situent sa fondation au VII ème siècle. Sa scission avec le patriarcat d’Antioche serait due à son appui au monothélisme une hérésie qui reconnaît dans Jésus-Christ deux natures humaine et divine mais une seule volonté divine.
Les églises fidèles au concile de Chalcédoine se considèrent comme représentantes de  « l’ orthodoxie chrétienne ». Elles adoptèrent les décisions du patriarcat de Constantinople et les pratiques des églises byzantines en particulier la liturgie qui constitue le rite byzantin. Cette adhésion les fit appeler les églises melchites ( vient du syriaque melech « roi » ). On retrouve dans ce groupe les églises de Chypre, de Géorgie, l’ archevêché du Sinaï, l’ église russe ainsi que les églises restées fidèles aux différents patriarcats.
Sources :


  • Nouvelle Histoire de l'Eglise - Des origines à Grégoire le Grand Par Jean Daniélou et Henri Marrou


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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:37

Forum Religion Catholique  - Page 2 Titre_sacrements


Les sacrements sont aujourd'hui au nombre de sept :


  • Les sacrements d'initiation : le Baptème , la Confirmation , l'Eucharistie

  • Les sacrements de guérison : la Réconciliation, l'Onction des malades

  • Les sacrements de service : le Mariage, l'Ordre


Pour les chrétiens, un sacrement est d’abord un signe sensible du dessein de Dieu sur le monde, une vérité révélée par Dieu aux croyants. Saint Thomas d’Aquin dans la Somme Théologique écrit : « Un sacrement est donc un signe qui remémore la cause passée, la passion du Christ ; manifeste l’effet de cette Passion en nous, la grâce ; et qui prédit la gloire future ». ( ST III, Question 60, Article 3 ).
Cette même définition s’applique aussi au mot mystère qu’on retrouve dans l’expression « mystère pascal ». Ce mot vient du latin mysterium emprunté au grec mustêrion qui désigne un culte à initiation parfois un culte secret. Ces cultes païens souvent cachés, parfois pratiqués dans des grottes ; utilisant des symboles , des codes et des mots de passe fascinaient les populations par cette obscurité. Le sens chrétien du mot mystère est tout autre. Il exprime simplement que la révélation divine est inaccessible à l’intelligence de l’homme. 

Le mot sacrement lui, vient du latin ecclésiastique « sacramentum » qui désigne tout objet ayant un caractère sacré. En latin classique , il signifie dépôt d’argent fait aux dieux comme garantie de sa bonne foi, serment prêté lors de ce dépôt ou lors d’un procès, serment d’engagement militaire, marque indélébile d’appartenance gravée sur la peau. 
L’usage du mot sacrement pour désigner les activités cultuelles chrétiennes permettait d’éviter la confusion avec les religions à mystères païennes.

Forum Religion Catholique  - Page 2 Sacrements_saint_thomas_aquin





Les sacrements sont constitués de deux parties : un signe sensible et des paroles. Dans un sermon sur le sacrement de l’autel aux enfants , Saint Augustin écrit « Otez la parole, c'est du pain, c'est du vin. Joignez-y la parole, et voilà un sacrement. ». L’action du sacrement sur l’homme se situe ainsi à deux niveaux : le signe touche son corps et la parole devient un objet de foi pour l’âme. A ce sujet , Saint Thomas d’Aquin cite Saint Augustin qui écrit « D’où vient à l’eau une si grande vertu qu’elle touche le corps et lave le cœur ? . Ne lui vient-elle pas de la parole qui opère non parce qu’elle est dite mais parce qu’elle est crue ? ». ( ST III, Question 60, Article 6 ). 
Les sacrements ont deux effets : ils produisent la grâce qui rend l’homme capable d’accomplir la volonté de Dieu et ils marquent l’âme de l’homme du sceau du Christ. 
La vertu des sacrements vient spécialement de la passion du christ puisque , pour les chrétiens, c’est par sa passion qu’il a délivré l’homme de ses péchés, péchés qui l’éloignent de Dieu. Saint Thomas d’Aquin insiste donc sur l’importance particulière du [ltr]baptême[/ltr] et de l’[ltr]eucharistie[/ltr], sacrements institués par Jésus-Christ. « L’eau et le sang jaillis du côté du Christ en croix symbolisent cette vérité, l’eau se rapporte au baptême et le sang à l’eucharistie, car se sont les sacrements les plus importants » ( ST III, Question 62, Article 5 ). 
Par le sceau dont elle est marquée , l’âme est désignée pour recevoir ou transmettre aux autres ce qui concerne le culte divin. Seuls trois sacrements marquent l’âme du sceau du Christ : le [ltr]baptême[/ltr]qui est la porte de tous les autres sacrements , la [ltr]confirmation[/ltr] associée longtemps au baptême dans la même cérémonie et l’ordre qui mandate des hommes pour donner les sacrements.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:38

Forum Religion Catholique  - Page 2 Titre_mort

Illustrer un article sur la mort chrétienne avec la photo que vous voyez à droite ne peut se faire qu'avec un minimum d'explications. Cette statue du XVIème siècle s'appelle le "transi de Rene de Chalon" ou plus familièrement le " squelette de Ligier Richier ". Elle est visible dans l'église Saint-Etienne de Bar-Le-Duc. Cette façon hyperréaliste de représenter la mort traduit la peur qu'elle peut inspirer. Mais contrairement aux autres, ce transi est debout et a une certaine allure même dans la mort. 

On peut imaginer dans cette statue la représentation des deux aspects de la mort. D'un côté des chairs en putrefaction qui commencent à se dissoudre pour nourrir d'autres vies. De l'autre un bras indifférent à cette décomposition qui tend vers le ciel un coeur intact dans un élan vers la vie éternelle.

D'un côté il y a la nature synonyme de naissance, de finitude, de flétrissure et de décomposition et qui seule permet à l'homme d'exister. Mais la nature est aussi transmission et enrichissement et c'est grâce à la mort. Dieu a soumis l'homme aux contraintes de la nature pour qu'il soit pleinement homme. Quand une étoile meure en explosant, elle sème des molécules qui donneront naissance à d'autres étoiles et à d'autres molécules plus complexes. Elle passe sa vie à synthétiser ce qu'elle va transmettre, elle ne sait faire que cela et elle a un temps qui nous semble infini pour le faire. L'homme, lui, est rattrapé par la mort beaucoup plus rapidement. Heureusement, il pourra utiliser plus tôt son énergie en transmettant des gênes, des idées ou juste une image qui enrichira les autres. Il n'aura pas à attendre sa mort pour le faire mais, s'il transmet , s'il veut laisser une trace, s'il veut aller de l'avant c'est justement parce qu'il sait qu'il va mourir. Sans cela il serait tout à fait capable de ne rien créer. Pour trouver des exemples, pensez à ceux dans votre entourage qui ont la vie devant eux. L'homme n'a à sa disposition que peu de temps mais s'il crée quelque chose c'est justement parce qu'un jour il devient pressé par l'urgence. De plus, il veut croire aussi qu'il y a autre chose que sa nature aussi noble ou aussi fragile soit elle. Il ne peut pas se faire à l'idée que la mort va le transformer simplement en engrais pour ces fleurs qui colorient nos cimetières. 

C'est là qu'intervient le symbole du bras dont les chairs sont en lambeaux et qui tend un coeur intact vers le ciel. Les chrétiens voient dans la mort un passage vers la vie éternelle, vers la rencontre avec Dieu le père. Cela peut sembler étrange de l'écrire mais tout le monde croit à la vie éternelle, les chrétiens sont juste un peu plus sincères que les autres. Quand un parent se reconnait dans son enfant, il est rassuré par le sentiment d'avoir repoussé un peu la mort en créant quelqu'un qui le prolonge. Quand un scientifique construit une théorie c'est avec le secret espoir que son nom soit inscrit dans les mémoires d'un maximum de gens. On dit parfois qu'on ne meure vraiment que quand plus personne ne prononce votre nom. C'est ce qui explique qu'on fasse autant d'effort pour que ce nom reste dans les mémoires. 

Cette opposition entre la chair en lambeau et le coeur intact ne correspond pas à l'opposition classique entre le corps soumis à la mort et l'âme immortelle.
Elle marque plutôt l'opposition entre l'homme mortel quand il est intégré à la nature et l'homme dans la vie éternelle là ou il y aura toujours Dieu pour prononcer son nom.
Pour poursuivre cette réflexion sur la mort chrétienne je vous propose de lire le texte du catéchisme de l'Eglise Catholique en cliquant [ltr]ICI[/ltr] . On lira aussi avec profit le [ltr]Sermon sur la mort de Bossuet[/ltr].

Forum Religion Catholique  - Page 2 La_mort_chretienne
fait bien voir par une certaine vigueur qu' il ne tient pas tout entier à la matière et qu' il est comme attaché par sa pointe à quelque principe plus haut
Sermon sur la mort. Bossuet
 
[ltr]Forum Religion Catholique  - Page 2 Bossuet[/ltr]
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:38

Forum Religion Catholique  - Page 2 Titre_resurrection
On peut mieux comprendre la foi des catholiques en la résurrection si on la replace dans l’histoire de cette espérance chez les juifs. Le catholicisme est, en effet, né au cœur du judaïsme.

Forum Religion Catholique  - Page 2 Resurrection_des_morts

Dans l’histoire du judaïsme, l’idée de la résurrection a d’abord été développée au sujet du peuple juif lui-même au moment des crises qu’il a traversées.

Le prophète Osée vivait au VIII ème siècle avant Jésus-Christ dans le royaume du Nord rongé par la corruption juste avant sa chute provoquée par les Assyriens. Il écrit « Venez, retournons vers Yahvé. Il a déchiré, il nous guérira ; il a frappé, il pansera nos plaies ; après deux jours il nous fera revivre, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence » ( Osée 6,1-2 TOB ). L’intervention de Dieu est évidente pour le prophète parce que l’alliance entre Dieu et le peuple juif est conçue comme un engagement réciproque : « je suis le SEIGNEUR, ton Dieu, un Dieu jaloux, poursuivant la faute des pères chez les fils sur trois et quatre générations – s’ils me haïssent – mais prouvant sa fidélité à des milliers de générations – si elles m’aiment et gardent mes commandements. ». ( Ex 20,5-6 ). Ainsi selon Osée , le même Dieu qui a frappé son peuple ne peut que le sauver si ce peuple revient vers lui.

Le prophète Ezéchiel vivait au VI ème siècle avant Jésus-Christ dans le royaume du Sud , il a connu la chute de Jérusalem en 587 et a été déporté à Babylone. De façon encore plus explicite que le prophète Osée il décrit la résurrection du peuple juif « Je mettrai mon souffle en vous pour que vous viviez ; je vous établirai sur votre sol ; alors vous connaîtrez que c’est moi le SEIGNEUR qui parle et qui accomplis » ( Ez 37,14 ). Dans la suite du texte, il décrit même la réunion des royaumes du nord et du sud et l’unité retrouvée du peuple de dieu.
Dans ces deux cas, la résurrection n’est qu’une image pour dire l’espoir des prophètes de voir à nouveau le peuple juif retrouver son unité, sa terre et son avenir comme peuple élu.

Mais, face à l’exil et à la création de la diaspora, les individus passent de la conscience de participer au destin commun d’un peuple à une conscience individuelle et à une responsabilité individuelle. Chaque individu se considère maître de sa relation avec Dieu et attend une rétribution personnelle de ses actes. La réciprocité de l’alliance s’exerce au niveau de l’individu lui même par un Dieu qui montre sa fidélité à chaque homme. . 
Cette foi apparaît déjà chez Ezéchiel en opposition avec les convictions de responsabilité collective de l’époque « Celui qui pèche, c’est lui qui mourra ; le fils ne portera pas la faute du père ni le père la faute du fils ». ( Ez 18,20 ). On la retrouve vers le II ème siècle avant Jésus-Christ tout particulièrement dans le contexte de la persécution des juifs par Antiochus IV Epiphane le roi de perse. Ce roi qui veut supprimer le particularisme juif, leur fait subir massacres, prohibition des pratiques religieuses,  profanation et pillage du temple. Cette répression déclenchera la révolte dite des « Maccabées » en 167.  

Ecrit vraisemblablement à cette époque, Le livre de Daniel affirme que Dieu ne peut pas abandonner les justes qui sont morts pour leur foi et que sa puissance triomphera de la mort. « Beaucoup de ceux qui dorment dans le sol poussiéreux se réveilleront, ceux-ci pour la vie éternelle, ceux-là pour l’opprobre, pour l’horreur éternelle. » ( Dn 12,2-3 ). Il s’agit là d’une résurrection collective qui se produit à la fin des temps. Elle ne fait pas de distinction entre les hommes, c’est le jugement dernier qui déterminera qui sont les justes. Dans le deuxième livre des Maccabées l’auteur raconte le martyre de sept frères. Avant de mourir le deuxième frère dit « le roi du monde, parce que nous serons morts pour ses lois, nous ressuscitera pour une vie éternelle. » ( 2M 7,9 ). Contrairement au livre de Daniel, le livre des Maccabées limite la résurrection aux seuls justes.

Forum Religion Catholique  - Page 2 Resurrection_foi_chretienne
Cliquez sur le tableau de la résurrection de Jésus-Christ pour l'afficher dans une fenêtre séparée

Jésus-Christ lui même partage cette espérance de la résurrection. A des Sadducéens qui ne croient pas en la résurrection il rétorque « Et pour ce qui est de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu l’oracle dans lequel Dieu vous dit : Je suis le Dieu d’ Abraham, le Dieu d’ Isaac, le Dieu de Jacob ?. Ce n’est pas de morts mais de vivants qu’il est le Dieu ! » ( Mt 23,31-32 ). L’argument qu’utilise les Sadducéens pour refuser la résurrection est qu’elle n’est pas mentionnée dans le Pentateuque. C’est pour cela que Jésus-Christ cite l’Exode qui fait partie du Pentateuque comme contre-exemple.
En ressuscitant Jésus-Christ Dieu montre aux hommes qu’il est fidèle à sa promesse. Il démontre l’inutilité de la violence et de l’injustice. Jésus-Christ condamné à mort par les hommes à cause de son engagement et de sa prédication, humilié par la foule, est maintenant triomphant auprès de lui. Pour les juifs de l’époque, par cet événement, Dieu désignait Jésus-Christ comme « Le Juste » celui qui a répondu totalement à l’Alliance que Dieu propose aux hommes. 
Les premières communautés chrétiennes associaient encore la résurrection des morts et la fin des temps. Ayant connu la résurrection de Jésus-Christ ils considéraient comme imminent son retour sur terre. Le temps passant, impatients, certains doutèrent de la réalité de la résurrection. Puis ce temps que Dieu donnait à l’homme fut vécu comme une deuxième alliance que Dieu veut partager avec lui sur terre.
Sources :

  • La résurrection des morts Tout Simplement - Isabelle Chareire
  • La résurrection de Jésus-Christ Tout Simplement - Paul Bony
  • La TOB Ancien Testament.

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:39

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Le mot vertu vient du latin « vir » qui désigne l’être humain de sexe masculin. La vertu est donc théoriquement la qualité propre d’un être humain : ce qui le caractérise et le différencie, ce qui le rend apte à remplir sa fonction. 
 La doctrine de la vertu a été crée par les philosophes grecs ( Platon, Aristote, … ) puis reprise et développée par le judaïsme et le christianisme. Le sens du mot vertu s’est ainsi logiquement réduit à celui de force morale et le christianisme a ajouté les vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité. 
 Plus précisément, on peut trouver aujourd’hui la définition suivante : « La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien » ( Catéchisme de l’Eglise Catholique 1803 ) , définition normalement applicable uniquement aux vertus morales. 
 Par analogie avec celle-ci, si l’on veut rester général, on peut donc proposer : « La vertu est aussi une disposition habituelle et ferme à atteindre le vrai dans un domaine donné » , définition applicable aux vertus intellectuelles.

Forum Religion Catholique  - Page 2 Ange_vertu
On dénombre cinq vertus intellectuelles : l’intelligence, la science, la sagesse, l’art et la  prudence.  
Les vertus morales et les vertus intellectuelles sont regroupées sous le terme de vertus humaines. Elles sont acquises par l’éducation, par la pratique, par la volonté et par la persévérance. Elles se réfèrent à l’homme. 
Par contre, les vertus théologales, c’est à dire les vertus qui ont Dieu lui même pour objet, sont infuses. Pour un chrétien c’est Dieu qui les répand dans l’âme de l’homme.  Même si elles sont un don de Dieu, il faut savoir le faire fructifier.






On trouve la première mention des vertus théologales dans la première épître de Saint Paul aux Théssaloniciens « Nous nous rappelons en présence de notre Dieu et Père l'activité de votre foi, le labeur de votre charité, la constance de votre espérance, qui sont dus à notre Seigneur Jésus Christ » ( 1Th 1,3 ). 
 Saint Paul ajoute dans la première lettre aux Corinthiens : « Mais ce que nous proclamons, c'est, comme dit l'Écriture : ce que personne n'avait vu de ses yeux ni entendu de ses oreilles, ce que le coeur de l'homme n'avait pas imaginé, ce qui avait été préparé pour ceux qui aiment Dieu. Et c'est à nous que Dieu, par l'Esprit, a révélé cette sagesse. » ( 1Co 2,9-10 ) . Il exprime ainsi qu’il a fallu ajouter quelque chose à l’homme pour qu’il accède à ce savoir :

Forum Religion Catholique  - Page 2 Saint_paul



 
Forum Religion Catholique  - Page 2 Ancre_esperance
Forum Religion Catholique  - Page 2 Colombe_foi


  • la foi par laquelle il croit en Dieu ,
  • l’espérance par laquelle il désire avec confiance ce qu’a promis Jésus-Christ et
  • la charité par laquelle il aime Dieu et son prochain.

Saint Paul place la charité au dessus des autres vertus. « Ce qui demeure aujourd'hui, c'est la foi, l'espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c'est la charité. » ( 1Co 13,13 ).
 Selon lui, à la fin des temps, « Quand viendra l'achèvement, ce qui est partiel disparaîtra » ( 1Co 13,10 ) il ne sera plus nécessaire de croire en Dieu puisqu’il sera parmi les hommes et d’espérer dans la réalisation des promesses de Jésus-Christ puisqu’elles seront réalisées. La foi et l’espérance disparaîtront donc d’elles mêmes. 
« Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m'a connu. » ( 1Co 13,12-12 ).
Dans les œuvres d’art les vertus théologales sont représentées soit par des symboles soit sous les traits de femmes portant les attributs suivants :

  • la foi : un livre ou un ostensoir .
  • l’espérance : une ancre .
  • la charité : femme représentée les bras ouverts , accueillant ou nourrissant un enfant.

Les symboles :

  • la foi : colombe ou croix tréflée ( croix avec des trèfle aux bouts de chaque branche )  
  • l’espérance : une ancre ou une barque
  • la charité : un cœur enflammé.


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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:40

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Les premiers écrits au sujet des vertus humaines sont l’œuvre des philosophes grecs. Dans « La République » , Platon ( 427-348 avant Jésus-Christ ) distingue déjà quatre vertus principales : la sagesse (Livre IV, 428b-429a), le courage (Livre IV, 429a-430c), la tempérance (Livre IV, 430d-432b) et la justice (Livre IV, 432b-444a). Platon rapproche la sagesse de la connaissance. Selon lui, être sage c’est être de bon conseil et c’est la connaissance qui permet d’être de bon conseil. Le courage n’est nécessaire qu’aux auxiliaires des chefs d’état qui sont les gardiens et les défenseurs de la cité. La tempérance est partagée par tous les citoyens. Grâce à cette vertu l’homme maîtrise ses passions. L’harmonie entre les citoyens est ainsi favorisée. Platon met au dessus des autres la quatrième vertu : la justice. Elle est en même temps la condition des trois autres mais aussi la plus difficile à trouver.

Aristote ( 384-322 avant Jésus-Christ ) dans «  Ethique à Nicomaque » utilise une distinction différente . « Nous distinguons, en effet, les vertus intellectuelles et les vertus morales : la sagesse, l’intelligence, la prudence sont des vertus intellectuelles ; la libéralité et la modération sont des vertus morales ». (Livre I, chapitre 13). Il met à part la justice qu’il considère comme la plus haute des vertus. Un peu plus loin , il précise la signification de la vertu. « Ainsi donc, la vertu est une disposition à agir d’une façon délibérée consistant en un juste milieu relative à nous, laquelle est rationnellement déterminée et comme la déterminerait l’homme prudent ». (Livre II, chapitre 6). Il passe ainsi en revue une dizaine de vertus . Parmi celles il décrit : Le courage est un juste milieu entre la peur et la témérité. La libéralité est un juste milieu entre l’action de donner et celle de recevoir des richesses. La magnanimité est un juste milieu entre la pusillanimité et la vanité. La tempérance est le juste milieu par excellence. Ces vertus deviennent ainsi des formes de prudence. 
Les vertus principales sont ainsi plus que trois : la justice , la prudence et la sagesse. 

L’intelligence n’est qu’une vertu mineure.
Cicéron ( 106-43 avant Jésus-Christ ) dans « De finibus » reprend à son tour la doctrine des quatre vertus principales. « L'autre genre comprend les grandes et véritables vertus, filles de notre liberté, telles que la prudence, la tempérance, la force, la justice, et les autres de même nature. » . Contrairement à Aristote Cicéron ne privilégie par une vertu par rapport aux autres. Elles ont chacune une fonction particulière mais elles sont tellement liées entre elles et elles participent tellement les unes aux autres qu’on ne peut pas les séparer. (Livre V)

Saint Ambroise ( environ 340-397) dans « De officiis ministrorum » est le premier auteur chrétien à fixer la liste des vertus cardinales : la tempérance, la justice, la prudence et la force. Le mot cardinale vient du latin cardo , « le gond ». C’est autour de ces vertus que pivotent toutes les autres comme autour d’un gond.
A son tour, Saint Augustin ( 354-430 ) dans un ouvrage intitulé « DES MOEURS DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET DES MOEURS DES MANICHÉENS » , au chapitre XV nous donne ce qu’il appelle une définition chrétienne des quatre vertus cardinales. Le texte constitue une synthèse entre les vertus cardinales et les vertus théologales. 

« Si la vertu est le chemin du bonheur, que peut être la vertu sinon amour souverain pour Dieu ? . Quand donc on dit qu'elle est quadruple, je crois qu'on l'entend des divers états de cet amour. Ces quatre vertus, plaise à Dieu que leur efficacité soit dans tous les Cœurs, comme leurs noms sont dans toutes les bouches ! — Voici comme je les définis sans hésiter: La tempérance, c'est l'amour se donnant tout entier à l'objet aimé; la force, c'est l'amour supportant tous les maux à cause de l'objet aimé; la justice, l'amour soumis au seul objet aimé, et par suite régnant sur tout le reste avec droiture; enfin, la prudence, c'est l'amour faisant un choix judicieux de ce qui peut lui être utile à l'exclusion de ce qui peut lui être nuisible . Et cet amour, nous avons dit que ce n'est pas l'amour de n'importe quel objet, mais uniquement l'amour de Dieu, c'est-à-dire l'amour du souverain bien, de la souveraine sagesse, de la concorde souveraine. Je pourrais donc encore définir ces vertus: la tempérance c'est l'amour de Dieu, se conservant intègre et incorruptible; la force, c'est l'amour supportant facilement tout à cause de Dieu ; la justice, c'est l'amour ne servant que Dieu seul et par suite régissant avec droiture tout ce qui est soumis à l'homme; la prudence, c'est l'amour discernant judicieusement ce qui peut nous aider à arriver à Dieu ou ce qui peut nous détourner de lui. »

Dans les œuvres d’art les vertus cardinales sont représentées sous les traits de femmes portant les attributs suivants :

  • la prudence : miroir et serpent
  • la tempérance : deux récipients avec de l’eau passant de l’un à l’autre
  • la force : le glaive
  • la justice : la balance

Les symboles :

  • la foi : colombe ou croix tréflée ( croix avec des trèfle aux bouts de chaque branche )  
  • l’espérance : une ancre ou une barque
  • la charité : un cœur enflammé.

 
Forum Religion Catholique  - Page 2 Platon
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:41

La prudence, clef de la perfection 

Les anciens ont beaucoup parlé de cette vertu, et nous devons leur en savoir gré. ils nous ont enseigné que, dans un certain sens, la valeur de l'homme se mesure à l'aune du bien moral qu'il réalise dans la vie. Or, c'est précisément là ce qu'assure la vertu de Prudence. L'homme prudent, qui s'engage pour tout ce qui est vraiment bon, s'efforce de mesurer toute chose, toute situation et toute son activité à l'aune du bien moral. Il faut donc considérer comme prudent non pas - comme on le fait souvent - celui qui sait se débrouiller dans la vie et en tirer le plus grand avantage, mais plutôt celui qui sait construire sa vie en suivant la voix d'une droite conscience ainsi que les exigences de l'authentique morale. Ainsi donc la Prudence est-elle la clef pour la réalisation de la tâche fondamentale que le Seigneur a confiée à chacun d'entre nous. cette tâche, c'est la perfection même de l'homme. Chacun de nous tient son humanité de Dieu. A nous de nous comporter en conséquence. 

Mais le chrétien a le droit et le devoir de considérer la vertu de Prudence encore d'un autre point de vue. Elle est comme l'image de la providence de Dieu projetée dans l'homme concret. Car - la Genèse nous l'apprend - l'homme a été créé à l'image et ressemblance de Dieu. Et Dieu réalise son plan dans l'histoire de la la création et surtout dans l'histoire de l'humanité. L'objet de ce dessein est - selon l'enseignement de saint Thomas d'Aquin - le bien suprême de l'univers. Considéré dans l'histoire de l'humanité, le même dessein divin devient simplement le dessein du salut, un dessein qui nous embrasse tous. Au centre même de sa réalisation se trouve Jésus-Christ, expression de l'éternel amour et de la sollicitude de Dieu même, Père, pour le salut de l'homme. C'est en même temps l'expression pleine de la divine Providence. 

Et bien, l'homme qui est à l'image de Dieu doit être - je cite encore saint Thomas - en quelque sorte la Providence. Mais à sa mesure. Il peut participer à cette grande marche de toutes les créatures vers ce but qu'est le bien de la création. Il doit - pour nous exprimer encore davantage dans le langage de la foi - participer au dessein du divin Salut. Il doit marcher vers le Salut et aider les autres à se sauver. En aidant les autres, il se sauve lui-même. Chacun de nous se posera donc la question : suis-je prudent dans ce sens là ? Mon programme de vie tend-il à mon vrai bien ? Tend-il à la réalisation de mon salut, tel que le veulent le Christ et l'Eglise ? 

L'étudiant et l'étudiante qui m'écoutent aujourd'hui, le garçon et la fille, considèreront sous cet éclairage leurs devoirs de classe, leurs lectures, leurs passe-temps, le choix de leurs amis et ames. Le père et la mère de famille qui m'écoutent, penseront à leurs devoirs d'époux et de parents. Sous ce même éclairage, le ministre ou l'homme d'Etat considèrera ses devoirs et ses responsabilités. Cherche-t-il le vrai bien de la société, de la nation, de l'humanité ? Ou n'a t-il en vue que des intérêts particuliers ? Si j'ai parmi mes auditeurs un journaliste, un publiciste ou une personne qui a une influence sur l'opinion publique, il réfléchira sur la portée de son influence. 

Et moi, le Pape qui vous parle, que dois-je faire pour agir avec prudence ? Je pense aux lettres adressées par Albino Luciani, alors patriarche de Venise, à Saint Bernard. Dans sa réponse au cardinal Luciani, saint Bernard, docteur de l'Eglise, rappelle avec force que celui qui gouverne doit être prudent. Que doit faire le nouveau Pape pour agir avec prudence ? Il doit certainement faire beaucoup. Il doit toujours se renseigner et toujours méditer sur ces problèmes. Est-ce tout ? Non. Il doit en outre prier pour avoir le don de Conseil. Et tous ceux qui désirent que le nouveau Pape soit un pasteur prudent de l'Eglise, auront à coeur de demander pour lui le don de Conseil. Et qu'ils demandent aussi pour eux-mêmes ce don, par l'intercession de Notre-Dame du bon Conseil. Il faut en effet souhaiter que tous les hommes se comportent avec prudence et que les détenteurs du pouvoir soient animés par une authentique Prudence. Puisse l'Eglise, fortifiée par les dons du Saint-Esprit et en particulier par le don de Conseil, s'insérer efficacement dans cette grande marche vers le bien de tous, et montrer à tous la voie du Salut éternel. 

(Jean-Paul II 25 octobre 1978) 


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La justice, suppose l'amour
Nous sommes à peu près tous conscients qu'en ce monde il est impossible de réaliser la justice dans toute sa dimension. Sans doute les paroles tant de fois entendues : il n'y a pas de justice en ce monde sont quelques peu simplistes. Mais elles sont vraies. La Justice est plus grande que l'homme, plus grande que sa vie terrestre. Il est difficile aux hommes d'établir entre eux, entre les divers milieux, entre la société et le les groupes qui la composent, entre les nations, des rapports aussi justes qu'ils le voudraient. Chaque homme vit et meurt comme assoiffé de justice car le monde n'est pas en mesure de satisfaire pleinement un être créé à l'image de Dieu, ni au plus profond de sa personne ni dans les différents aspects de sa vie humaine.
Ainsi assoiffé de justice, l'homme s'ouvre à Dieu qui est Justice. Dans le sermon sur la montagne, Jésus l'a dit clairement : Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice car il seront rassasiés (Mt 5,6).
Sans nous écarter de cette vision évangélique, il nous faut considérer la justice également comme la dimension fondamentale de la vie humaine ici-bas : la vie de l'homme, de la société, de l'humanité. C'est la dimension morale. La justice est un principe fondamental de l'existence et de la coexistence des hommes, des communautés, des sociétés et des nations.
La justice est aussi un principe de l'existence de l'Eglise, Peuple de Dieu, un principe de la coexistence de l'Eglie et des diverses structures sociales, en particulier de l'Etat, ainsi que des organisations internationales. Sur ce terrain, vaste et varié, l'homme et l'homme et l'humanité cherchent sans cesse la justice : c'est un processus continuel, une tâche extrêmement importante. Selon les différents rapports et situations, la justice a reçu tout au long des siècles, des définitions de plus en plus appropriées.
D'où le concept de la justice : commutative, distributive, légale et sociale. Tout cela montre combien la justice est fondamentale pour l'ordre moral, parmi les hommes, dans les relations sociales et internationales. On peut dire que le sens même de l'existence de l'homme sur la terre est lié à la justice. Définir correctement ce qui est dû à chacun de la part de tous et à tous de la part de chacun, ce qui est dû (debitum) à l'homme de la part de l'homme, partout. Définir et surtout réaliser ! C'est une grande chose pour laquelle une nation vit et grâce à laquelle sa vie a un sens. On a assisté tout au long des siècles à un effort incessant, à une lutte continuelle pour mettre plus de justice dans la société. Il faut considérer avec respect les nombreux programmes et les systèmes réformateurs de diverses tendances.
Mais il faut aussi se rendre compte qu'il ne s'agit pas ici avant tout des systèmes mais de la justice et de l'homme. Ce n'est pas l'homme qui est au service du système, mais le système qui doit être au service de l'homme. Par conséquent, ces systèmes eux-mêmes doivent se garder de se durcir. Je pense aux systèmes sociaux, économiques, politiques et culturels qui doivent être respectueux de l'homme, de son bien intégral et capables de se corriger eux-mêmes, de corriger leurs propres structures en les adaptant aux exigences de la pleine vérité sur l'homme. De ce point de vue, il faut accorder toute sa valeur à l'effort accompli de nos jours pour consolider les droits de l'homme dans la vie de l'humanité, des peuples et des Etats. L'Eglise de notre siècle est en dialogue continu avec le monde contemporain à tous les niveaux, comme le témoignent les nombreuses encycliques des Papes et la doctrine du concile Vatican II. Le Pape actuel devra revenir souvent sur ce vaste sujet qu'il ne fait pour l'instant que signaler.
Chacun de nous doit pouvoir vivre dans la justice et, bien plus, être juste et agir avec justice à l'égard de ceux qui sont loin, à l'égard de la communauté, de la société et... à l'égard de Dieu.
Parmi les nombreuses formes de justice, il en est une qui concerne ce que l'homme doit à Dieu. C'est un thème, à lui seul, très vaste ! Je ne le développerai pas maintenant, mais je ne puis m'abstenir de le signaler.
Arrêtons-nous, en attendant, sur les hommes. Le Christ nous a laissé le commandement de l'amour du prochain. Ce commandement renferme tout ce qui concerne la justice. Il ne peut y avoir d'amour sans justice. L'amour dépasse la justice, mais en même temps il la suppose. Même le père et la mère qui aiment leur enfant doivent être justes avec lui. Si la justice vacille, l'amour aussi est menacé. Etre juste c'est rendre à chacun selon son dû. Cela concerne les biens temporels, matériels. Le meilleur exemple peut être ici la rétribution pour le travail, le droit au fruit de son travail ou de sa terre. Il faut aussi rendre à l'homme le respect et la considération auxquels il a droit. - Plus nous connaissons l'homme, plus il nous révèle sa personnalité, son caractère, son intelligence et son coeur. Et nous nous rendons compte alors - et nous devons nous rendre compte - du critère selon lequel nous devons le mesurer et de ce que veut dire être juste à son égard.
Il est par conséquent nécessaire d'approfondir sans cesse la connaissance de la justice. Elle n'est pas une science théorique. Elle est une vertu, une force de l'esprit, de la volonté et du coeur. Il faut aussi prier pour être juste et pour savoir être juste. Nous ne pouvons oublier la parole de Notre-Seigneur : C'est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous (Mt 7,2). Homme juste, homme de juste mesure, que nous le soyons tous, que nous ne cessions d'essayer de le devenir !

(Jean-Paul II 8 novembre 1978)
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La force, va de pair avec le sacrifice 


Pour nous, qu'est-ce qu'un homme fort, un homme courageux ? On pense toute de suite au soldat qui défend sa patrie, qui, pendant la guerre, met en péril sa santé et même en temps de paix. C'est pourquoi nous avons beaucoup d'estime pour les personnes qui se distinguent par ce que lon appelle le Courage civique. Fait preuve de courage qui risque sa vie pour sauver quelqu'un qui va se noyer, qui offre son aide lors de calamités naturelles - incendies, inondations, etc. 

Le courage, une vertu que possédait à coup sûr saint Charles, mon patron, qui exerçait son ministère pastoral parmi les habitants de Milan frappés par la peste. - Mais nous pensons aussi avec admirtion aux alpinistes qui gravisent les sommets de l'Everest ou aux cosmonautes, en particulier ceux qui ont posé pour la première fois le pied sur la lune. 

Vous le voyez, la vertu de force se manifeste de mille manières. Certaines sont très connues, ont une certaine renommée. D'autres le sont moins, bien que souvent elles requierent une force encore plus grande. La force , nous l'avons dit est une vertu, une vertu cardinale. Permettez-moi d'attirer votre attention sur des exemples dont on parle peu mais qui témoignent une grande vertu, héroïque parfois. Je pense par exemple, à cette femme, mère de famille nombreuse à qui on conseille de supprimer une nouvelle vie conçue en son sein et de se soumettre à une intervention pour interrompre sa maternité. Cette femme répond fermement non, consciente des difficultés que comporte ce non, des difficultés pour elle, pour son mari, pour toute sa famille. Cependant, elle répond non. La nouvelle vie qu'elle porte dans son sein a une valeur trop grande, trop sacrée pour qu'elle puisse céder à toutes les pressions. 

Encore un exemple : un homme à qui on promet la liberté et une carrière facile à condition qu'il renie ses principes ou approuve quelque chose qui met en cause son honnêteté à l'égard des autres, cet homme aussi répond non, faisant fi des attraits et des menace. Voilà un homme courageux. - Ils sont nombreux, très nombreux, les actes de courage, parfois héroïques, dont les journaux ne parlent pas et dont on ne sait presque rien. Seule la conscience de l'homme les connaît... Et Dieu le sait ! 

Je veux rendre hommage à tous ces courageux inconnus. A tous ceux qui ont le courage de dire non ou oui lorsqu'il leur en coûte. Aux hommes qui font preuve de dignité et d'une grande humanité. C'est bien parce qu'ils sont inconnus qu'ils méritent un hommage et une reconnaissance spéciale. - Selon la doctrine de saint Thomas, possède la vertu de force celui qui est prêt à agredi pericula, c'est-à-dire à affronter les adversités pour une juste cause, pour la vérité, pour la justice, etc. 

Posséder la vertu de courage, c'est surmonter la faiblesse humaine et surtout la peur. L'homme, de par sa nature, est porté à craindre le danger, les malheurs, la souffrance. Il faut donc chercher les hommes courageux non seulement sur les champs de bataille, mais aussi dans les hôpitaux et partout ou l'on souffre. On rencontrait de tels hommes dans les camps de concentration, dans les centres de déportation. C'étaient de véritables héros. 

Parfois la peur ôte le courage civique aux hommes qui vivent dans un climat de menace, d'oppression ou de persécution. Quelle n'est alors la force et la valeur de ces hommes capables de franchir la barrière de la peur pour rendre témoignage à la vérité et à la justice. Pour atteindre une telle force, l'homme doit en quelque sorte aller au-delà de ses propres limites et se dépasser lui-même en courant le risque de l'inconnu, le risque d'être mal vu, le risque de s'exposer à des situations désagréables, de supporter les injures, les dégradations, les pertes matérielles, et même d'endurer la prison ou les persécutions. Pour atteindre une telle force, l'homme doit être soutenu par un grand amour de la vérité et du bien auquel il se consacre. La vertu de force va de pair avec le sacrifice. Cette vertu avait déjà chez les anciens une valeur bien définie. Avec le Christ, elle a acquis une valeur évangélique, chrétienne. L'Evangile s'adresse aux faibles, aux pauvres, aux doux et aux humbles, aux artisans de paix, aux miséricordieux, et il est en même temps un incessant appel à la force. Il dit souvent : N'ayez pas peur (Mt 14,27). Il enseigne à l'homme qu'il faut savoir donner sa vie (Jn 15,13) pour une juste cause, pour la vérité, pour la justice. 

Nous avons besoin de force pour être des hommes. En effet, l'homme n'est vraiment prudent que s'il possède la vertu de force. Prions pour ce don du Saint-Esprit, le don de la force. Lorsque l'homme n'a pas la force de se dépasser lui-même, en vue d'atteindre des valeurs supérieures comme la vérité, la justice, la vocation, la fidélité conjugale, il faut que ce don d'en-haut fasse de chacun de nous un homme fort et nous murmure au bon moment Courage ! 

(Jean-Paul II 15 novembre 1978) 

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La tempérance, maîtrise de soi

On ne peut être vraiment prudent, ni vraiment juste, ni vraiment fort, si l'on ne possède pas aussi la vertu de tempérance. On peut dire que cette vertu conditionne indirectement toutes les autres vertus. Mais il faut dire aussi que toute les autres vertus sont indispensables pour que l'homme soit tempérant (ou sobre). 

Le terme même de tempérance semble se rapporter en quelque sorte à ce qui est hors de l'homme. En effet, est tempérant, dit-on, celui qui n'abuse pas de nourriture, de boisson, de plaisirs, celui qui ne boit pas trop d'alcool, qui ne laisse pas sa conscience s'anéantir par la drogue, etc. Cette référence à des éléments extérieurs à l'homme a son fondement dans l'homme. C'est comme si en chacun de nous existait un moi supérieur et un moi inférieur. Dans notre moi inférieur s'exprime notre corps et tout ce qui lui appartient : ses besoins, ses désirs, ses passions, celles des sens avant tout. La vertu de tempérance permet à chaque homme de faire triompher son moi supérieur sur son moi inférieur. Est-ce là une humiliation de notre corps ? Une diminution ? Non, au contraire ! Cette maîtrise met en valeur le corps. La vertu de tempérance fait en sorte que le corps et nos sens trouvent la juste place qui leur revient dans notre être humain. Possède la vertu de tempérance celui qui sait se maîtriser, celui qui ne permet pas à ses passions de l'emporter sur la raison, sur la volonté et aussi sur le coeur. L'homme qui sait se maîtriser ! S'il en est ainsi, il est facile de comprendre la valeur fondamentale et le caractère indispensable de la vertu de tempérance. Oui, elle est indispensable pour que l'homme soit pleinement homme. Il suffit de regarder celui qui se laisse entraîner par ses passions et en devient la victime, renonçant de lui-même à l'usage de la raison pour comprendre clairement qu'être homme c'est respecter sa propre dignité et donc, se laisser guider par la vertu de tempérance. 

Cette vertu est appelée aussi sobriété. C'est juste ! En effet, pour être en mesure de maîtriser nos passions, la convoitise de la chair, les explosions de la sensualité etc., nous ne devons pas aller au-delà des justes limites imposées à nous mêmes et à notre moi inférieur. si nous ne respectons aps ces jutes limites, nous ne serons pas à même de nous dominer. 

Cela ne veut pas dire que l'homme vertueux ne puisse pas être spontané, ne puisse pas exprimer sa joie, ne puisse pas pleurer, ni exprimer ses prores sentiments; cela ne veut pas dire qu'il doive devenir insensible, indifférent, comme un bloc de glace ou de pierre. Non, en aucune manière ! Il suffit de penser à Jésus pour s'en convaincre. La morale chrétienne ne s'est jamais identifiée avec le stoïcisme. Au contraire, si l'on considère toute la richese des sentiments dont chaque homme est capable - chacun de manière différente d'ailleurs : l'homme à sa façon, la femme à la sienne - il faut reconnaître que l'homme ne peut atteindre cette spontanéité adulte, que par un travail incessant sur lui-même, en contrôlant tout son comportement. C'est cela la vertu de tempérance, de sobriété. Je crois que cette vertu exige aussi de notre part l'humilité devant les dons que Dieu a offerts à notre nature humaine. 

Je dirais : humilité du corps et humilité du coeur. Cette humilité est nécessaire à l'harmonie intérieure de l'homme, à la beauté intérieure de l'homme, à la beauté intérieure de la femme. Que chacun y réfléchisse, les jeunes surtout, et plus encore les jeunes filles... A l'âge ou l'on tient tant à être beaux ou belles pour plaire aux autres ! N'oublions pas que l'homme doit être beau d'abord à l'intérieur. Sans cette beauté, tous les efforts entrepris pour embellir le corps ne feront ni d'elle ni de lui, une personne vraiment belle ! 

D'ailleurs, n'est-ce pas le corps, la santé qui subissent des dégâts lorsque l'homme ne pratique pas la vertu de tempérance, de sobriété ? Les statistiques et les bulletins de santé de tous les hôpiteaux du monde en disent long à ce sujet ! Les médecins des centres de consultation où se rendent les époux, les fiancés et les jeunes ont une grande expérience dans ce domaine. Il est vrai que nous ne pouvons pas dire qu'une personne est tempérante ou non, exclusivement d'après sa santé psychique et physique; cependant, c'est prouvé, l'absence de cette vertu porte atteinte à la santé.
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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:41

Les conciles œcuméniques

Conciles et synodes

Les conciles (du latin "concilium" = assemblée) œcuméniques (du grec "oikouménê" = univers, terre habitée) ou généraux réunissent les évêques du monde entier pour arbitrer des questions relatives à la doctrine ou à la discipline ; ils obéissent à un ordre du jour précis.
Alors que l’Eglise catholique romaine se fonde sur les 21 conciles jalonnant l’histoire du christianisme, l’Eglise orthodoxe ne considère comme œcuméniques que les conciles généraux antérieurs à celui de Constantinople IV ; les anglicans et les protestants reconnaissent seulement les 4 premiers.

On distingue les conciles œcuméniques et les conciles particuliers.
Les conciles généraux ou œcuméniques sont les assemblées de tous les évêques appartenant à une même communion ecclésiale.
Les conciles particuliers ne rassemblent qu'une partie des évêques ; on distingue :
- les conciles nationaux ou pléniers, composés de tous les évêques d'un État ;
- les conciles provinciaux, convoqués par un évêque métropolitain, où sont réunis les évêques d'une province ecclésiastique ;
- les synodes (du grec "syn-odos" = chemin commun) diocésains, convoqués par l'évêque local.

Concile de Nicée I

Le concile de Nicée I, convoqué et présidé par l’empereur Constantin, est le premier concile œcuménique. Il se déroule du 20 mai au 25 juillet 325.
Dans le débat dogmatique, le rôle le plus important est joué par l’évêque occidental Hosius de Cordoue.

Le concile condamne Arius et affirme que le Fils de Dieu est consubstantiel au Père, autrement dit de nature semblable. 
Athanase (v. 295-373) s’oppose à Arius par la doctrine homoousienne (de "homoousios" : consubstantiel) et précise : « Le Père étant la source, le Fils est appelé le fleuve, il est dit que nous buvons l’Esprit ».

Les 318 pères adoptent le fameux symbole : « Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant, créateur de toutes les choses visibles et invisibles, et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, né du Père, c’est-à-dire de la substance (ousia) du Père, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non fait, consubstantiel (homoousios) à son Père, par qui tout a été fait, aussi bien ce qui est au ciel que ce qui est sur la terre ; qui est descendu du ciel pour l’amour de nous et pour notre salut ; qui s’est incarné ; qui s’est fait homme, a souffert et est ressuscité le troisième jour, est monté aux cieux et viendra pour juger les vivants et les morts ; et en l’Esprit saint. » « Mais ceux qui disent qu’il y eut un temps où il (le Fils) n’était pas, qu’avant de naître, il n’était pas et qu’il a été créé du néant, ou qui disent qu’il est d’une autre substance (hypostasis) ou d’une autre essence (ousia), ou que le Fils de Dieu est soumis au changement ou à l’altération, l’Eglise catholique et apostolique les frappe d’anathème. »

Un symbole plus tardif, appelé couramment et de manière erronée "symbole de Nicée" ou "symbole de Nicée-Constantinople", s’appuie sur un symbole datant du IVe siècle, véritable credo de Jérusalem, instauré sous l’influence de l’évêque de Jérusalem, saint Cyrille (+ 387), dans le même sens que celui de Nicée. Ce symbole est contenu dans l’Ancoratus de l’évêque de Salamine, Epiphane (+ 496), et est considéré comme œcuménique par les confessions orientales et latines ainsi que par la majorité des Eglises réformées.

Le concile proclame : « Entendons que sur l’autel se trouve l’agneau de Dieu qui efface les péchés du monde, et qui est immolé par les prêtres d’une manière non sanglante ; et, recevant son corps et son sang précieux, croyons que ce sont là les symboles de notre rédemption. »

Le concile reçoit les novatiens (8e canon).

"En ce qui concerne ceux qui se qualifient eux-mêmes de purs, si jamais ils veulent entrer dans l’Église catholique, ce saint et grand concile décide […] avant toute autre chose qu’ils doivent déclarer clairement, par écrit, qu’ils acceptent et suivent les enseignements de l’Église catholique : c’est-à-dire qu’ils devront entrer en communion avec ceux qui se sont mariés en secondes noces et avec ceux qui ont failli dans la persécution, pour lesquels un temps et des modalités de pénitence ont été établis, afin qu’ils puissent suivre en toutes choses les décisions de l’Église catholique et apostolique". (source : Chiesa)

Il décide de rebaptiser les paulianistes ou pauliniens, sectateurs de Paul de Samosate (11e canon).

Il condamne le schisme mélétien (du nom de Meletios, évêque de Lycopolis qui contestait le pouvoir de Pierre, l'évêque d'Alexandrie, sur l'ensemble de l'Egypte chrétienne).

Il condamne Elien qui dit que "le Verbe est entré par l’oreille de Marie".

L’accès du sacerdoce est interdit aux eunuques.
Après son ordination un prêtre ne peut plus se marier. Paphnuce (+360), évêque en Thébaïde (Egypte), très estimé de l'empereur Constantin, convainc les évêques à ne pas obliger les prêtres mariés à quitter leur épouse.

La date de Pâques est fixée au dimanche, à un jour distinct de la fête juive.

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Constantin au concile de Nicée

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Message  Arlitto Jeu 09 Juin 2016, 19:42

L’ARIANISME


Arius. Eunome. Macedonius.



Natif de Libye, Alexandre Arius (256-336) étudie à l’école théologique de Lucien d’Antioche avant d’être ordonné.

Prêtre à Alexandrie, il enseigne, vers 319-320, que Dieu n’a pas toujours été Père, et qu’il y eut un temps où le Fils, le Logos, n’était pas.
Ce Logos est seulement l’une des nombreuses puissances créées par Dieu, ainsi le Fils n’est pas véritablement Dieu et il est d'une substance différente de celle du Père dont il est la première des créatures.

L’unique vrai Dieu est le Père inengendré.
Les "ousiai" (substances) du Père, du Fils et du Saint-Esprit sont séparées et totalement dissemblables.

Dans son ouvrage intitulé Thalie, Arius écrit : « Dieu n'a pas toujours été Père ; il y eut un temps où il était Dieu seulement et n'était pas encore Père, quoiqu'il le soit devenu ensuite. Le Fils n'a pas toujours été, car toutes choses ayant été faites du néant, le Verbe divin, qui est du nombre des créatures et des ouvrages, a aussi été fait du néant. Il y eut un temps où il n'était pas encore, et il n'était pas avant que d'avoir été fait, et il a commencé, il a été créé comme les autres. Car il y eut un temps où Dieu était seul, où le Verbe, la Sagesse n'existait pas encore. Mais ayant dessein de nous produire, Dieu a fait un être auquel il a donné le nom de Verbe, de Fils et de Sagesse, afin de s'en servir pour notre production. »

Arius adresse sa profession de foi à Alexandre, évêque d'Alexandrie : « Nous reconnaissons un seul Dieu, seul non engendré, seul éternel, seul sans principe, seul véritable, seul immortel, seul sage, seul bon, seul puissant, seul juge de tous, qui conduit et gouverne tout ; le Dieu de la loi, des prophètes et du Nouveau Testament ; qui a engendré son Fils avant le temps et les siècles, par qui il a fait les siècles mêmes et toutes les autres créatures... Il lui a donné l'être par sa propre volonté... Ce Fils est la créature parfaite de Dieu, mais non comme une autre créature ; il est sa progéniture, mais non comme une autre progéniture. La progéniture du Père n'est point une émission ; elle n'est point une partie du Père ; elle n'est point une lumière tirée d'une lumière, de manière à faire deux lampes avec une seule... Le Fils a reçu du Père la vie et l'être, et le Père, en le créant, l'a associé à sa gloire... Le Fils, engendré hors du temps par son Père, créé et fondé avant les siècles, n'était pas avant d'être engendré ; mais il a été engendré hors du temps et avant toutes choses. Il n'a pas l'être en même temps que son Père, comme quelques-uns l'affirment, introduisant ainsi deux principes non engendrés... Si le Fils était une émission de la substance du Père, il s'ensuivrait que le Père est un être composé, divisible et muable. »

Arius et ses partisans sont excommuniés et exilés.

Arius reçoit alors l’appui des évêques de Palestine et se voit accueillir d’abord à Césarée puis à Nicomédie ; de là, sa doctrine se diffuse dans le milieu oriental partisan d’un monothéisme strict, pour lequel la doctrine de la Trinité peut paraître éloignée de l’idée d’un Dieu unique.

L’arianisme est condamné par le concile de Nicée en 325.

Arius, Second de Ptolémaïde et Théonas de Marmarique sont exilés.

L’empereur Constantin fait défense de lire les ouvrages d'Arius et ordonne de les détruire, par un édit : « Tous les livres écrits par Arius devront être brûlés partout où ils se trouveront, afin que non seulement son odieuse doctrine soit anéantie, mais que la mémoire n'en passe pas à la postérité. Si quelqu'un est surpris ayant caché un livre d'Arius et ne le brûle pas sur-le-champ, il subira la peine de mort. Le supplice capital suivra immédiatement la découverte de la faute. Que Dieu vous conserve ! »

Après quelques années passées en exil et suite à une lettre de rétractation ambiguë dans laquelle il jure avoir été condamné pour une doctrine qui n’est pas la sienne, Arius est autorisé à rentrer vers 334.

En 335, le concile de Jérusalem le réhabilite officiellement. Mais lorsqu’il cherche à retourner à Alexandrie pour la réhabilitation solennelle organisée en son honneur, le peuple d’Alexandrie se soulève. La réhabilitation doit donc avoir lieu à Constantinople.

De février à août336, se déroule le conciliabule de Constantinople. Ayant été condamné pour son attitude sans compromis envers les ariens et les mélétiens (de Mélitios, évêque de Lycopolis) qui revendiquent l'autonomie des Églises de Moyenne-Égypte et de Haute-Égypte par rapport à Alexandrie, Athanase en appelle à Constantin Ier ; mais l'évêque arien, Eusèbe de Nicomédie, persuade l'empereur d'exiler Athanase à Trèves en Gaule. Arius meurt subitement, la veille de la cérémonie de sa réhabilitation. Marcel d’Ancyre est déposé et excommunié par les ariens.

En 359, aux conciles de Rimini et de Séleucie, l’arianisme devient l’orthodoxie de l’Empire.

Homoousiens, homéens et anoméens

Les ariens se disputent et se séparent en deux groupes :

- Les plus modérés (homoousiens) sont composés principalement des évêques conservateurs d’Orient, qui sont, sur le fond, d’accord avec le Symbole de Nicée mais hésitent sur le terme non scripturaire "homoousios" (consubstantiel) utilisé dans le Credo.

- Les plus radicaux (homéens et anoméens) prétendent que le Fils est d’une essence différente (en grec "heteroousios") du Père, ou fondamentalement dissemblable (en grec "anomoios").
Eunome (+ 393), disciple du diacre-philosophe Aetius d’Antioche (+ 366), considère que l'essence de Dieu, c'est-à-dire le fait d'être inengendré, est incommunicable par définition, mais que le Père a communiqué à son Fils sa puissance créatrice, faisant ainsi de Lui l’intermédiaire entre Dieu et le monde créé.
En 380, au concile d’Antioche, les ariens écrivent à Eunome pour lui demander de faire cause commune avec eux ; Eunome consent à cette fusion.

Pneumatomaques ou macédoniens

En 360, le concile de Constantinople dépose Macedonius (Makedonios + v. 370), patriarche de Constantinople et partisan de l’arianisme.
Celui-ci fonde la secte des pneumatomaques (ou macédoniens) qui nient la divinité du Saint Esprit.

Déclin et disparition de l’arianisme

Avec le décès de Constance II en 361, et le règne de Valens, lequel persécute les ariens, l’orthodoxie de Nicée ne peut que vaincre.

En 379, la doctrine est définitivement condamnée dans tout l’Empire romain par l’empereur Théodose Ier. Mais elle survivra pendant plus de deux siècles au sein des tribus barbares converties au christianisme par des évêques ariens.

En 381, le concile de Constantinople réitère la condamnation de l’arianisme.

L’arianisme disparaît d’Espagne après la conversion du roi wisigoth Récarède (587).

Forum Religion Catholique  - Page 2 Arius
Arius

Citations 

Fuit tempus cum et delictum et filius non fuit, quod judicem et qui patrem Dominum faceret : Il y eut un temps où n'existaient ni le péché, ni le Fils, de sorte qu'alors Dieu n'était ni juge, ni Père. (Tertullien +230/240)

Le Verbe très saint du Père, tout-puissant et absolument parfait, se répand en toutes choses. Il déploie partout sa puissance. Il éclaire toutes choses, visibles et invisibles. Il les contient en lui et les rassemble en lui. Il n’en laisse aucune en dehors de sa puissance, mais il donne vie et protection à toutes choses, en tout lieu, à chacune en particulier et à toutes ensemble. (Athanase, vers 318)

L'Afrique eut beaucoup plus à souffrir du zèle des Vandales pour l'arianisme, que de leur avarice et de leur cruauté naturelles. (Machiavel 1469-1527)

L'arianisme s'est éclipsé devant la triple auréole d'un Dieu unique. (Frayssinous 1765-1841)




Note
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