Forum Religion Catholique
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Forum Religion : Le Forum des Religions Pluriel :: ○ Enseignement :: Chrétienté :: L'Église Catholique
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Forum Religion Catholique
Rappel du premier message :
Religion des chrétiens qui reconnaissent le pape comme chef spirituel.
Le catholicisme, également appelé l’Église catholique, est la branche du
[ltr]christianisme[/ltr]
qui reconnaît l'autorité spirituelle et juridictionnelle du
[ltr]pape[/ltr]
. « Totalité et universalité » : tel est le sens en grec ancien du terme katholikos, par lequel est désignée, dès le iie s. de notre ère, l'Église qui a été fondée par Jésus, puis celle qui est restée attachée à ce titre ancien après les divisions apparues au sein du monde chrétien.
Le catholicisme fonde son unité sur une communauté de foi, de sacrements et de vie religieuse (un seul Christ, une seule foi). Une, la foi catholique repose sur un triple fondement : l'Écriture, qui est parole de Dieu ; la Tradition, qui est continuité de l'action divine ; l'Église, dépositaire et seule interprète autorisée de la vérité.
L'Église catholique au sein du christianisme
Lippo Memmi, saint Pierre
Selon l'Évangile, Jésus a lui-même désigné parmi ses apôtres un homme, Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Le martyre de Pierre à Rome a ensuite désigné le siège épiscopal de la ville comme celui autour duquel doit s'affirmer l'unité de l'Église et de la foi. C'est ainsi que dans l'Église primitive est établie, vers le ier s., la primauté de l'évêque de Rome, successeur de Pierre.
Les enseignements du Christ ont d'abord été transmis par voie orale. Aux premiers écrits chrétiens, notamment les lettres adressées par Paul aux communautés qu'il a fondées, vont succéder les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Face à la nécessité de légiférer pour authentifier, parmi les multiples écrits qui sont alors rédigés, ceux qui sont fidèles à l'enseignement du Christ, un corpus est rassemblé sous le nom de « Nouveau Testament », en même temps que les écrits juifs antérieurs sont rebaptisés « Ancien Testament ». De même, face à la multiplication des communautés chrétiennes qui naissent dans tout le Bassin méditerranéen à partir du ier s., sont structurées les formes de cette Église (assemblée), qui est appelée à préserver le message du Christ en le protégeant des interprétations erronées.
Le schisme avec les chrétiens d’Orient
Constantin Ier le Grand
Persécuté du ier au ive s., puis toléré et enfin reconnu comme religion officielle par l'empereur Constantin, au début du ive s., le christianisme parvient à s'établir dans l'Empire romain, tout en maintenant son unité ecclésiale et doctrinale jusqu'au xe s. Cependant se développent au sein de l'Église de nombreux débats théologiques, tranchés lors de grands conciles où sont élaborés et fixés des éléments essentiels de la doctrine chrétienne, comme l'universalité du christianisme (Jérusalem, en 49), la Trinité de Dieu (Nicée, en 325 ; Constantinople, en 381), la nature de Jésus-Christ, à la fois humaine et divine (Chalcédoine, en 451). Après l'éclatement de l'Empire romain à la fin du ve s., les divergences entre Orientaux et Occidentaux se font de plus en plus sentir.
Alors que l'Église orientale reste sous la tutelle de l'empereur de Constantinople, l'Église latine doit, pour sa part, suppléer le pouvoir politique, qui s'est effondré avec la chute de l'Empire romain d’Occident. Rome y gagne en autorité non plus seulement spirituelle, mais également temporelle. L'Église d'Orient, déjà opposée à l'Église latine sur la formulation du dogme de la Trinité, lui reproche son autorité centralisatrice. En 1054, la rupture est consommée. L'Église latine garde le nom ancien de « catholique » et celle d'Orient prend celui d'« Église orthodoxe ». Certaines Églises feront néanmoins retour à la communion catholique, notamment au xviiie s., tout en gardant leurs rites de tradition orientale.
La Réforme protestante
Martin Luther
Face au pouvoir temporel de plus en plus hégémonique de l'Église catholique en Europe, les critiques se lèvent pour dénoncer les pesanteurs et les compromissions de l'appareil clérical. Les thèses de Martin Luther (1517) marquent le début de la Réforme, qui donne naissance aux Églises protestantes. Ce mouvement de contestation aspire à une simplification et à une personnalisation de la religion, en préconisant notamment la lecture directe de la
[ltr]Bible[/ltr]
par le croyant. Grâce au développement de l'imprimerie, il parvient en effet à retirer aux clercs et à l'Église le monopole de la pratique des Saintes Écritures. Dans le protestantisme, il n'y a pas d'épiscopat sacramentel, mais un sacerdoce commun à tous. Le baptême et la Cène (partage du pain et du vin) sont les seuls sacrements retenus, et toute pratique de dévotion ou toute démarche visant à s'assurer du salut sont rejetées : le salut ne s'achète pas, il est obtenu par la grâce de Dieu et non par les œuvres.
L'Église catholique tente de répondre à ces vives attaques par la Contre-Réforme, ou Réforme catholique, en réaffirmant notamment l'autorité du pape ainsi que son attachement à la Tradition, à son magistère, aux sacrements et au salut par les œuvres.
La foi catholique
Introduction
La foi catholique consiste en l'adhésion aux enseignements de l'Église portant sur les vérités que Dieu a révélées par son Fils. Elle se caractérise précisément par la définition des voies d'accès à ces vérités et au salut qu'elles portent en elles : la Révélation, l'Église et la Tradition, qui forment un tout indivisible.
La Révélation
Lorenzo Lotto, la Reconnaissance de la nature divine de l'Enfant Jésus
Selon le christianisme, Dieu s'est révélé aux hommes à travers l'histoire du peuple juif, auquel il a proposé son alliance, avant de se révéler pleinement à travers son Fils – Jésus-Christ mort et ressuscité –, en lequel il s'est incarné.
Le Dieu révélé par le Christ est un Dieu unique mais en trois hypostases : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il est créateur de toute chose et de toute vie. Empli de bonté envers sa création, il renouvelle, à travers le sacrifice de son Fils sur la croix, son alliance avec le peuple juif puis avec tous les hommes. Les chrétiens, en effet, croient non seulement à la résurrection du Christ, mais aussi à la résurrection des morts et à la vie éternelle : le salut.
L'enseignement du Christ peut se résumer par cette phrase de l'Évangile de Luc (Luc X, 27) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, et de tout ton esprit. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le mot « alliance » traduit un lien de réciprocité entre Dieu et l'homme, et il exprime la « solidarité » de Dieu avec tout homme. Aussi toute adhésion de foi comporte des exigences d'engagement de solidarité humaine et sociale.
La Révélation est tout entière contenue dans la vie, la mort et la résurrection du Christ. Les textes bibliques conservés par la Tradition transmettent les récits qui en ont été faits par les premiers chrétiens.
L'Église
Dépositaire et interprète autorisée des vérités chrétiennes, l'Église veille au maintien de l'unité de la foi. Dans le catholicisme, c'est à elle, à l'assemblée des fidèles, que sont transmises les Écritures, et non à chacun de ses membres d'une manière individuelle.
L'Église catholique ne peut admettre sans difficulté l'existence de plusieurs Églises chrétiennes. Selon elle, la volonté du Christ, réaffirmée dans le credo de Nicée, est que son Église soit « une, sainte, catholique et apostolique », et ce non seulement d'un point de vue théologique – comme le soutiennent orthodoxes et protestants –, mais également dans sa réalisation concrète.
La conviction avec laquelle l'Église catholique revendique comme légitime le droit de rassembler tous les chrétiens repose sur trois éléments fondamentaux :
Évêque célébrant la messe
– La succession apostolique. Les évêques continuent avec le pape la mission confiée par Jésus aux apôtres. Leur ordination dans l'Église (par imposition des mains et sacrement de l'ordre) les investit des pouvoirs de gouverner, d'enseigner et de donner les sacrements au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
– La prédication de la Parole. De même que les premiers disciples ont reçu de Jésus l'Esprit saint, le collège des évêques et le pape sont assistés par l'Esprit lorsqu'ils doivent énoncer les vérités de foi.
Baptême d'un enfant
– Les sacrements. La présence du Christ dans l'Église se manifeste par l'Église elle-même et par les sacrements – signes sacrés porteurs de grâces et institués par le Christ –, à travers lesquels l'Esprit opère le don de Dieu. L'Église catholique dispense sept sacrements : le baptême et l'eucharistie (communs à toutes les Églises chrétiennes), la confirmation, le mariage, l'ordre, la réconciliation (pardon) et l'onction des malades (extrême-onction) pratiqués également dans les Églises orthodoxes. Par le sacrement de l'ordre (ordination), les clercs – diacres, prêtres, évêques – reçoivent le pouvoir de transmettre la grâce de Dieu par les sacrements.
La Tradition
L'Église assure la présence du Christ à travers les âges, en tant que dépositaire des Écritures, mais aussi de la Tradition. Dans le catholicisme, la Tradition englobe l'ensemble des enseignements, des dogmes et des pratiques cultuelles que l'Église a adoptés tout au long de son histoire. Loin de penser que son épaisseur risque de rendre opaque la vérité du Christ, l'Église catholique considère que la Tradition garantit la transmission fidèle et intégrale de la Révélation.
Par son action théologique, dogmatique, liturgique et même sociale, l'Église s'efforce sans cesse d'approfondir le mystère chrétien. Les nouveaux dogmes qu'elle élabore ne sont pas censés apporter de nouvelles vérités, mais éclairer un aspect de la vérité déjà révélée dans sa plénitude par le Christ. Ainsi, la vérité discernée à un moment donné par l'Église des fidèles n'est pas désavouée par les générations suivantes, mais elle est conservée dans la Tradition, tout en étant réinterprétée.
Il existe une manière moderne d'adopter des dogmes qui tend à s'éloigner d'une conception « doctrinaire » de la Tradition et qui prend en compte la dimension historique de la parole doctrinale de l'Église. En témoignent les paroles du pape Jean XXIII au concile Vatican II (1962) : « Autre chose est le dépôt même ou les vérités de la foi, autre chose est la façon selon laquelle les vérités sont exprimées, à condition toutefois d'en sauvegarder le sens et la signification. »
À toutes les époques et dans les divers contextes culturels, l'Église catholique a toujours professé sa foi dans l'assistance par l'Esprit saint pour interpréter et actualiser le message évangélique, en le préservant des interprétations subjectives et en lui conservant son authenticité et son unité.
La liturgie
Ensemble des célébrations officielles du culte rendu à Dieu, la liturgie s'organise ordinairement au niveau de la communauté paroissiale. Ces célébrations publiques, qui ont lieu habituellement le dimanche ou le samedi soir, rassemblent à l'église les catholiques établis à proximité. Un calendrier liturgique répartit sur une année la célébration des grandes étapes de la vie du Christ (sa naissance est fêtée à Noël, sa résurrection à Pâques, etc.).
Messe à Notre-Dame de la Trappe
La principale liturgie est la messe, qui comprend deux grandes parties, la première étant consacrée à la lecture et aux commentaires de la Parole (sermon ou homélie), la seconde à l'eucharistie et à l'action de grâce. Comme le Christ l'a enseigné aux apôtres à la veille de sa mort, les catholiques partagent le pain et le vin dans l'eucharistie, un sacrement qui, plus qu'un acte dédié à la mémoire du Christ, est, dans la théologie catholique, sa transsubstantiation. Par la communion, les croyants participent à la vie du Christ, reçoivent son corps et son sang comme une nourriture spirituelle qui les sanctifie.
Les catholiques, de même que les orthodoxes, prient la Vierge Marie et les saints, intercesseurs auprès de Dieu.
L'institution catholique
Introduction
L'Église catholique possède une structure à la tête de laquelle se trouve le pape, suivi – dans l'ordre hiérarchique – par les évêques, les prêtres, les diacres et les laïcs (ou simples fidèles).
Avec ses deux mille ans d'histoire et ses nombreux fidèles répartis dans le monde, l'Église catholique se révèle être une institution dont le gouvernement est fort complexe.
Rome
Le support territorial de l'Église catholique est l'État de la cité du Vatican, dont le statut a été établi par les accords du Latran, en 1929. Ce vestige des États pontificaux, institués au viiie s. pour garantir au pape une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques, couvre un territoire de 44 ha enclavé dans la ville de Rome. La cité du Vatican jouit d'un statut de neutralité et d'inviolabilité. Cet État singulier est doté d'un gouvernement propre. Sa population s'élève à quelques centaines de personnes, principalement occupées dans la curie romaine.
Le gouvernement de l'Église
Premier concile du Vatican
Au sommet de la hiérarchie catholique, le pape est le garant de la continuité apostolique. Occupant le siège épiscopal de l'apôtre Pierre, il est évêque de Rome. Il nomme les évêques. Élu par le Sacré Collège des cardinaux et choisi parmi eux, il est aussi le signe visible de l'unité de l'Église. À ce titre, il représente l'autorité suprême, arbitrant toutes les décisions concernant la vie de l'Église, l'expression de la foi et les grandes questions posées par les évolutions de société. Toutes ses décisions et déclarations n'engagent pas la foi catholique au même degré : une encyclique papale n'a pas la valeur d'un dogme, qui est l'énonciation d'un article de foi. Aux périodes défensives de son histoire, l'Église catholique s'est recentrée autour de l'autorité du pape, notamment après le grand schisme d'Orient (au moment même où l'Église orthodoxe a conservé des traditions plus pluralistes en son sein), mais aussi lors de la Réforme protestante, puis au début de la modernité issue des Lumières et de la Révolution française. En 1870, au concile Vatican I, l'Église s'est attachée à redéfinir la primauté et l'infaillibilité de son chef. Près d'un siècle plus tard, le concile Vatican II a rééquilibré l'autorité papale en réhabilitant dans ses fonctions primitives la collégialité des évêques.
La collégialité épiscopale confère une responsabilité à tous les évêques, qui exercent leurs pouvoirs sous l'autorité du pape. C'est au chef suprême de l'Église qu'incombe, en effet, le droit de les réunir tous en concile œcuménique ou en synode (c'est-à-dire en assemblée régionale ou locale, par exemple, les évêques africains). Cependant, depuis le concile Vatican II, des conférences épiscopales nationales ou locales (par exemple, la Celam, la Conférence des évêques d'Amérique latine) se tiennent régulièrement à leur propre initiative.
Assemblée des cardinaux – évêques élevés à ce rang par le pape –, le Sacré Collège joue un rôle de conseil particulier auprès du chef suprême de l'Église. Le rôle de cette assemblée consiste essentiellement à élire le nouveau pape. Mais, selon la règle édictée par Paul VI en 1970, ne participent au vote que les cardinaux âgé de moins de 80 ans. Le Sacré Collège, qui comptait 70 cardinaux de Sixte Quint à Jean XXIII, en rassemble près de 200 à la fin des années 2000.
L'Église locale
Circonscrite par un territoire – le diocèse – plus ou moins vaste selon les régions du monde, l'Église diocésaine constitue l'unité de base de l'Église, dans laquelle la continuité apostolique est assurée par l'évêque.
Nommé par le pape, l’évêque est choisi parmi les prêtres et ordonné par des évêques. La plupart d'entre eux sont à la tête d'un diocèse, qui est organisé en paroisses que l'évêque confie à des prêtres. L'évêque, qui a pouvoir de juridiction, est responsable en particulier de la pastorale (enseignement et mission) et des prêtres de son diocèse.
Ordonnés par l'évêque, les prêtres sont au service de l'Église diocésaine. Ce sont exclusivement des hommes ayant fait vœu de célibat (à l'exception des Églises catholiques de rite oriental, où des hommes mariés peuvent être ordonnés). Ils reçoivent de l'évêque le pouvoir de dispenser tous les sacrements sauf l'ordination des nouveaux prêtres (réservée aux évêques). Ils président les célébrations liturgiques, organisent les nombreuses activités de catéchisme, d'entraide, de réflexion au niveau paroissial et diocésain.
Les diacres constituent, au sein de l'Église, le premier degré de la hiérarchie et du sacrement de l'ordre. Tirant son origine d'une tradition ancienne, le diaconat a été remis en honneur par le concile Vatican II comme service spécifique de la communauté croyante ouvert aux hommes mariés. On parle alors de diacres permanents.
Les laïcs sont les membres les plus nombreux de l'Église. Ils voient leur participation à la mission évangélique de l'Église mieux reconnue dans les sociétés laïcisées du IIIe millénaire.
Les ordres religieux
En dehors des activités organisées autour des paroisses et, plus généralement, dans le cadre de la structure ecclésiastique, il existe d'autres formes de vie religieuse, plus dépouillées, plus disciplinées et souvent plus communautaires. Les ordres et les missions représentent ainsi des formes très différentes d'engagement au nom de la foi catholique.
Giotto, Innocent III approuve la règle de saint François
À l'instar des plus connus d'entre eux – bénédictins et bénédictines de saint Benoît (vie s.), franciscains de saint François d'Assise (xiiie s.), clarisses de sainte Claire (xiiie s.), dominicains de saint Dominique (xiiie s.) ou jésuites d'Ignace de Loyola (xvie s.) –, tous les ordres religieux suivent des règles de vie qui répondent aux trois appels évangéliques : la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Ils se différencient néanmoins par leur principale activité qui peut être la prédication, l'action missionnaire et sociale ou encore la prière (notamment dans les ordres contemplatifs vivant dans des monastères).
Contrairement à la prêtrise, les ordres admettent hommes et femmes, mais dans des communautés séparées. Le statut de religieux n'est pas incompatible avec la prêtrise, tant et si bien que beaucoup de religieux sont également prêtres. Par ailleurs, certains ordres (comme les dominicains et les franciscains) ont institué un « tiers ordre », dans lequel sont regroupés des laïcs, mariés ou non, qui, tout en continuant à vivre dans le monde, s'engagent à suivre certains préceptes de la règle adoptée par l'ordre auquel ils appartiennent.
Les ordres religieux ont, pour la plupart, essaimé sur tous les continents. Les responsables des communautés dépendent, selon les cas, de l'évêque du lieu ou d'une autorité centrale rattachée directement au Saint-Siège.
Les mouvements catholiques
Les mouvements catholiques rassemblent des croyants désireux d'agir au nom de la foi, de la justice et de la charité chrétiennes, dans le cadre d'un des nombreux organismes existants, associations ou institutions. Alors que certains d'entre eux ont une dimension locale, d'autres (comme Caritas International, dont fait partie le Secours catholique français) sont internationaux.
Ces mouvements allient à des degrés divers l'étude ou la formation religieuse, l'approfondissement spirituel et l'action caritative ou sociale. Une tension existe cependant entre ceux qui seraient tentés d'oublier le « monde » et ceux qui, au contraire, s'engagent « dans le monde » sans mettre en avant leur identité de membres de l'Église.
Léon XIII
À travers ces nombreux engagements, le catholicisme continue d'être actif dans les domaines de l'enseignement et de l'assistance hospitalière ou caritative, qu'il a longtemps eus en charge. Avec la révolution industrielle du xixe s., il s'est investi sur le terrain social pour dénoncer la « misère imméritée des ouvriers » (encyclique Rerum novarum de Léon XIII, en 1891) et pour y chercher remède. Connu sous le nom de catholicisme social, ce mouvement a débouché sur l'action politique, conduite par les partis de la démocratie chrétienne, et préparé l'éclosion de l'apostolat des laïcs, notamment l'Action catholique en France.
La présence de plus en plus nombreuse de missionnaires dans les pays du tiers-monde a permis aux catholiques de participer à la lutte pour le développement des pays du Sud et de porter assistance aux plus défavorisés.
L'évolution actuelle du catholicisme
Introduction
Ouverture sur le monde séculier, volonté de rejoindre les préoccupations des fidèles, telle est la tendance qui l'emporte aujourd'hui au sein de l'Église catholique, qui cherche à refréner la poussée des traditionalistes refusant toute modernisation liturgique et toute forme d'œcuménisme.
Le concile Vatican II
La seconde moitié du xxe s. est marquée par le concile Vatican II. Convoqué par Jean XXIII, qui l'ouvre le 11 octobre 1962, il est clos le 8 décembre 1965 par Paul VI. Au terme de cette grande assemblée qui a réuni les évêques du monde entier et de nombreux experts théologiens, le catholicisme sort transformé, en particulier plus ouvert au dialogue :
– avec les autres confessions chrétiennes dans le cadre du dialogue œcuménique, qui se traduit, dès le 7 décembre 1965, par la levée réciproque des excommunications entre Rome et Constantinople ;
– avec tous les hommes s'interrogeant au sein de l'Église sur les problèmes de société, dans le respect de leur liberté ;
– avec tous les catholiques, clercs et laïcs, qui ont reçu la même mission de témoigner du Christ et qui méritent ainsi une plus grande reconnaissance, due également au pluralisme culturel des Églises particulières et locales, dont il convient de respecter l'autonomie légitime (par exemple, par l'utilisation de la langue vernaculaire comme langue liturgique) ;
– avec les autres religions, sur la base d'une reconnaissance plus ample du caractère impénétrable des voies de Dieu.
Le concile Vatican II a été l'aboutissement et le point de départ d'un vaste travail théologique qui continue à susciter un intérêt général, de la part tant des clercs que des laïcs.
La tentation intégriste
L'intégrisme catholique est né d'une réaction aux évolutions des sociétés modernes. Désignant initialement un parti politique espagnol, né vers 1890, à la suite de la condamnation papale du modernisme (Syllabus, 1864), le terme a pris un sens plus large. Aujourd'hui il s'applique aux catholiques intransigeants, qui refusent toute concession avec l'ordre social et politique des sociétés modernes, laïques et pluralistes.
Au début du xxe s., sous le pontificat de Pie X, l'intégrisme a pris la forme d'une organisation secrète, la Sapinière, dont l'activité principale était de constituer des dossiers sur les catholiques jugés trop « compromis » avec la société moderne. Elle a mis fin à ses activités en 1921.
Après Vatican II, l'intégrisme est devenu le creuset des tendances catholiques fondamentalement hostiles à l'aggiornamento (adaptation de l'Église à la modernité) engagé par le concile. Le 30 juin 1988, le schisme conduit par le chef des intégristes – l'évêque français Marcel Lefebvre – a été consommé avec l'Église de Rome.
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Forum Religion Catholique
Catholicisme
Religion des chrétiens qui reconnaissent le pape comme chef spirituel.
Le catholicisme, également appelé l’Église catholique, est la branche du
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qui reconnaît l'autorité spirituelle et juridictionnelle du
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. « Totalité et universalité » : tel est le sens en grec ancien du terme katholikos, par lequel est désignée, dès le iie s. de notre ère, l'Église qui a été fondée par Jésus, puis celle qui est restée attachée à ce titre ancien après les divisions apparues au sein du monde chrétien.
Le catholicisme fonde son unité sur une communauté de foi, de sacrements et de vie religieuse (un seul Christ, une seule foi). Une, la foi catholique repose sur un triple fondement : l'Écriture, qui est parole de Dieu ; la Tradition, qui est continuité de l'action divine ; l'Église, dépositaire et seule interprète autorisée de la vérité.
L'Église catholique au sein du christianisme
Lippo Memmi, saint Pierre
Selon l'Évangile, Jésus a lui-même désigné parmi ses apôtres un homme, Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Le martyre de Pierre à Rome a ensuite désigné le siège épiscopal de la ville comme celui autour duquel doit s'affirmer l'unité de l'Église et de la foi. C'est ainsi que dans l'Église primitive est établie, vers le ier s., la primauté de l'évêque de Rome, successeur de Pierre.
Les enseignements du Christ ont d'abord été transmis par voie orale. Aux premiers écrits chrétiens, notamment les lettres adressées par Paul aux communautés qu'il a fondées, vont succéder les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Face à la nécessité de légiférer pour authentifier, parmi les multiples écrits qui sont alors rédigés, ceux qui sont fidèles à l'enseignement du Christ, un corpus est rassemblé sous le nom de « Nouveau Testament », en même temps que les écrits juifs antérieurs sont rebaptisés « Ancien Testament ». De même, face à la multiplication des communautés chrétiennes qui naissent dans tout le Bassin méditerranéen à partir du ier s., sont structurées les formes de cette Église (assemblée), qui est appelée à préserver le message du Christ en le protégeant des interprétations erronées.
Le schisme avec les chrétiens d’Orient
Constantin Ier le Grand
Persécuté du ier au ive s., puis toléré et enfin reconnu comme religion officielle par l'empereur Constantin, au début du ive s., le christianisme parvient à s'établir dans l'Empire romain, tout en maintenant son unité ecclésiale et doctrinale jusqu'au xe s. Cependant se développent au sein de l'Église de nombreux débats théologiques, tranchés lors de grands conciles où sont élaborés et fixés des éléments essentiels de la doctrine chrétienne, comme l'universalité du christianisme (Jérusalem, en 49), la Trinité de Dieu (Nicée, en 325 ; Constantinople, en 381), la nature de Jésus-Christ, à la fois humaine et divine (Chalcédoine, en 451). Après l'éclatement de l'Empire romain à la fin du ve s., les divergences entre Orientaux et Occidentaux se font de plus en plus sentir.
Alors que l'Église orientale reste sous la tutelle de l'empereur de Constantinople, l'Église latine doit, pour sa part, suppléer le pouvoir politique, qui s'est effondré avec la chute de l'Empire romain d’Occident. Rome y gagne en autorité non plus seulement spirituelle, mais également temporelle. L'Église d'Orient, déjà opposée à l'Église latine sur la formulation du dogme de la Trinité, lui reproche son autorité centralisatrice. En 1054, la rupture est consommée. L'Église latine garde le nom ancien de « catholique » et celle d'Orient prend celui d'« Église orthodoxe ». Certaines Églises feront néanmoins retour à la communion catholique, notamment au xviiie s., tout en gardant leurs rites de tradition orientale.
La Réforme protestante
Martin Luther
Face au pouvoir temporel de plus en plus hégémonique de l'Église catholique en Europe, les critiques se lèvent pour dénoncer les pesanteurs et les compromissions de l'appareil clérical. Les thèses de Martin Luther (1517) marquent le début de la Réforme, qui donne naissance aux Églises protestantes. Ce mouvement de contestation aspire à une simplification et à une personnalisation de la religion, en préconisant notamment la lecture directe de la
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par le croyant. Grâce au développement de l'imprimerie, il parvient en effet à retirer aux clercs et à l'Église le monopole de la pratique des Saintes Écritures. Dans le protestantisme, il n'y a pas d'épiscopat sacramentel, mais un sacerdoce commun à tous. Le baptême et la Cène (partage du pain et du vin) sont les seuls sacrements retenus, et toute pratique de dévotion ou toute démarche visant à s'assurer du salut sont rejetées : le salut ne s'achète pas, il est obtenu par la grâce de Dieu et non par les œuvres.
L'Église catholique tente de répondre à ces vives attaques par la Contre-Réforme, ou Réforme catholique, en réaffirmant notamment l'autorité du pape ainsi que son attachement à la Tradition, à son magistère, aux sacrements et au salut par les œuvres.
La foi catholique
Introduction
La foi catholique consiste en l'adhésion aux enseignements de l'Église portant sur les vérités que Dieu a révélées par son Fils. Elle se caractérise précisément par la définition des voies d'accès à ces vérités et au salut qu'elles portent en elles : la Révélation, l'Église et la Tradition, qui forment un tout indivisible.
La Révélation
Lorenzo Lotto, la Reconnaissance de la nature divine de l'Enfant Jésus
Selon le christianisme, Dieu s'est révélé aux hommes à travers l'histoire du peuple juif, auquel il a proposé son alliance, avant de se révéler pleinement à travers son Fils – Jésus-Christ mort et ressuscité –, en lequel il s'est incarné.
Le Dieu révélé par le Christ est un Dieu unique mais en trois hypostases : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il est créateur de toute chose et de toute vie. Empli de bonté envers sa création, il renouvelle, à travers le sacrifice de son Fils sur la croix, son alliance avec le peuple juif puis avec tous les hommes. Les chrétiens, en effet, croient non seulement à la résurrection du Christ, mais aussi à la résurrection des morts et à la vie éternelle : le salut.
L'enseignement du Christ peut se résumer par cette phrase de l'Évangile de Luc (Luc X, 27) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, et de tout ton esprit. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le mot « alliance » traduit un lien de réciprocité entre Dieu et l'homme, et il exprime la « solidarité » de Dieu avec tout homme. Aussi toute adhésion de foi comporte des exigences d'engagement de solidarité humaine et sociale.
La Révélation est tout entière contenue dans la vie, la mort et la résurrection du Christ. Les textes bibliques conservés par la Tradition transmettent les récits qui en ont été faits par les premiers chrétiens.
L'Église
Dépositaire et interprète autorisée des vérités chrétiennes, l'Église veille au maintien de l'unité de la foi. Dans le catholicisme, c'est à elle, à l'assemblée des fidèles, que sont transmises les Écritures, et non à chacun de ses membres d'une manière individuelle.
L'Église catholique ne peut admettre sans difficulté l'existence de plusieurs Églises chrétiennes. Selon elle, la volonté du Christ, réaffirmée dans le credo de Nicée, est que son Église soit « une, sainte, catholique et apostolique », et ce non seulement d'un point de vue théologique – comme le soutiennent orthodoxes et protestants –, mais également dans sa réalisation concrète.
La conviction avec laquelle l'Église catholique revendique comme légitime le droit de rassembler tous les chrétiens repose sur trois éléments fondamentaux :
Évêque célébrant la messe
– La succession apostolique. Les évêques continuent avec le pape la mission confiée par Jésus aux apôtres. Leur ordination dans l'Église (par imposition des mains et sacrement de l'ordre) les investit des pouvoirs de gouverner, d'enseigner et de donner les sacrements au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
– La prédication de la Parole. De même que les premiers disciples ont reçu de Jésus l'Esprit saint, le collège des évêques et le pape sont assistés par l'Esprit lorsqu'ils doivent énoncer les vérités de foi.
Baptême d'un enfant
– Les sacrements. La présence du Christ dans l'Église se manifeste par l'Église elle-même et par les sacrements – signes sacrés porteurs de grâces et institués par le Christ –, à travers lesquels l'Esprit opère le don de Dieu. L'Église catholique dispense sept sacrements : le baptême et l'eucharistie (communs à toutes les Églises chrétiennes), la confirmation, le mariage, l'ordre, la réconciliation (pardon) et l'onction des malades (extrême-onction) pratiqués également dans les Églises orthodoxes. Par le sacrement de l'ordre (ordination), les clercs – diacres, prêtres, évêques – reçoivent le pouvoir de transmettre la grâce de Dieu par les sacrements.
La Tradition
L'Église assure la présence du Christ à travers les âges, en tant que dépositaire des Écritures, mais aussi de la Tradition. Dans le catholicisme, la Tradition englobe l'ensemble des enseignements, des dogmes et des pratiques cultuelles que l'Église a adoptés tout au long de son histoire. Loin de penser que son épaisseur risque de rendre opaque la vérité du Christ, l'Église catholique considère que la Tradition garantit la transmission fidèle et intégrale de la Révélation.
Par son action théologique, dogmatique, liturgique et même sociale, l'Église s'efforce sans cesse d'approfondir le mystère chrétien. Les nouveaux dogmes qu'elle élabore ne sont pas censés apporter de nouvelles vérités, mais éclairer un aspect de la vérité déjà révélée dans sa plénitude par le Christ. Ainsi, la vérité discernée à un moment donné par l'Église des fidèles n'est pas désavouée par les générations suivantes, mais elle est conservée dans la Tradition, tout en étant réinterprétée.
Il existe une manière moderne d'adopter des dogmes qui tend à s'éloigner d'une conception « doctrinaire » de la Tradition et qui prend en compte la dimension historique de la parole doctrinale de l'Église. En témoignent les paroles du pape Jean XXIII au concile Vatican II (1962) : « Autre chose est le dépôt même ou les vérités de la foi, autre chose est la façon selon laquelle les vérités sont exprimées, à condition toutefois d'en sauvegarder le sens et la signification. »
À toutes les époques et dans les divers contextes culturels, l'Église catholique a toujours professé sa foi dans l'assistance par l'Esprit saint pour interpréter et actualiser le message évangélique, en le préservant des interprétations subjectives et en lui conservant son authenticité et son unité.
La liturgie
Ensemble des célébrations officielles du culte rendu à Dieu, la liturgie s'organise ordinairement au niveau de la communauté paroissiale. Ces célébrations publiques, qui ont lieu habituellement le dimanche ou le samedi soir, rassemblent à l'église les catholiques établis à proximité. Un calendrier liturgique répartit sur une année la célébration des grandes étapes de la vie du Christ (sa naissance est fêtée à Noël, sa résurrection à Pâques, etc.).
Messe à Notre-Dame de la Trappe
La principale liturgie est la messe, qui comprend deux grandes parties, la première étant consacrée à la lecture et aux commentaires de la Parole (sermon ou homélie), la seconde à l'eucharistie et à l'action de grâce. Comme le Christ l'a enseigné aux apôtres à la veille de sa mort, les catholiques partagent le pain et le vin dans l'eucharistie, un sacrement qui, plus qu'un acte dédié à la mémoire du Christ, est, dans la théologie catholique, sa transsubstantiation. Par la communion, les croyants participent à la vie du Christ, reçoivent son corps et son sang comme une nourriture spirituelle qui les sanctifie.
Les catholiques, de même que les orthodoxes, prient la Vierge Marie et les saints, intercesseurs auprès de Dieu.
L'institution catholique
Introduction
L'Église catholique possède une structure à la tête de laquelle se trouve le pape, suivi – dans l'ordre hiérarchique – par les évêques, les prêtres, les diacres et les laïcs (ou simples fidèles).
Avec ses deux mille ans d'histoire et ses nombreux fidèles répartis dans le monde, l'Église catholique se révèle être une institution dont le gouvernement est fort complexe.
Rome
Le support territorial de l'Église catholique est l'État de la cité du Vatican, dont le statut a été établi par les accords du Latran, en 1929. Ce vestige des États pontificaux, institués au viiie s. pour garantir au pape une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques, couvre un territoire de 44 ha enclavé dans la ville de Rome. La cité du Vatican jouit d'un statut de neutralité et d'inviolabilité. Cet État singulier est doté d'un gouvernement propre. Sa population s'élève à quelques centaines de personnes, principalement occupées dans la curie romaine.
Le gouvernement de l'Église
Premier concile du Vatican
Au sommet de la hiérarchie catholique, le pape est le garant de la continuité apostolique. Occupant le siège épiscopal de l'apôtre Pierre, il est évêque de Rome. Il nomme les évêques. Élu par le Sacré Collège des cardinaux et choisi parmi eux, il est aussi le signe visible de l'unité de l'Église. À ce titre, il représente l'autorité suprême, arbitrant toutes les décisions concernant la vie de l'Église, l'expression de la foi et les grandes questions posées par les évolutions de société. Toutes ses décisions et déclarations n'engagent pas la foi catholique au même degré : une encyclique papale n'a pas la valeur d'un dogme, qui est l'énonciation d'un article de foi. Aux périodes défensives de son histoire, l'Église catholique s'est recentrée autour de l'autorité du pape, notamment après le grand schisme d'Orient (au moment même où l'Église orthodoxe a conservé des traditions plus pluralistes en son sein), mais aussi lors de la Réforme protestante, puis au début de la modernité issue des Lumières et de la Révolution française. En 1870, au concile Vatican I, l'Église s'est attachée à redéfinir la primauté et l'infaillibilité de son chef. Près d'un siècle plus tard, le concile Vatican II a rééquilibré l'autorité papale en réhabilitant dans ses fonctions primitives la collégialité des évêques.
La collégialité épiscopale confère une responsabilité à tous les évêques, qui exercent leurs pouvoirs sous l'autorité du pape. C'est au chef suprême de l'Église qu'incombe, en effet, le droit de les réunir tous en concile œcuménique ou en synode (c'est-à-dire en assemblée régionale ou locale, par exemple, les évêques africains). Cependant, depuis le concile Vatican II, des conférences épiscopales nationales ou locales (par exemple, la Celam, la Conférence des évêques d'Amérique latine) se tiennent régulièrement à leur propre initiative.
Assemblée des cardinaux – évêques élevés à ce rang par le pape –, le Sacré Collège joue un rôle de conseil particulier auprès du chef suprême de l'Église. Le rôle de cette assemblée consiste essentiellement à élire le nouveau pape. Mais, selon la règle édictée par Paul VI en 1970, ne participent au vote que les cardinaux âgé de moins de 80 ans. Le Sacré Collège, qui comptait 70 cardinaux de Sixte Quint à Jean XXIII, en rassemble près de 200 à la fin des années 2000.
L'Église locale
Circonscrite par un territoire – le diocèse – plus ou moins vaste selon les régions du monde, l'Église diocésaine constitue l'unité de base de l'Église, dans laquelle la continuité apostolique est assurée par l'évêque.
Nommé par le pape, l’évêque est choisi parmi les prêtres et ordonné par des évêques. La plupart d'entre eux sont à la tête d'un diocèse, qui est organisé en paroisses que l'évêque confie à des prêtres. L'évêque, qui a pouvoir de juridiction, est responsable en particulier de la pastorale (enseignement et mission) et des prêtres de son diocèse.
Ordonnés par l'évêque, les prêtres sont au service de l'Église diocésaine. Ce sont exclusivement des hommes ayant fait vœu de célibat (à l'exception des Églises catholiques de rite oriental, où des hommes mariés peuvent être ordonnés). Ils reçoivent de l'évêque le pouvoir de dispenser tous les sacrements sauf l'ordination des nouveaux prêtres (réservée aux évêques). Ils président les célébrations liturgiques, organisent les nombreuses activités de catéchisme, d'entraide, de réflexion au niveau paroissial et diocésain.
Les diacres constituent, au sein de l'Église, le premier degré de la hiérarchie et du sacrement de l'ordre. Tirant son origine d'une tradition ancienne, le diaconat a été remis en honneur par le concile Vatican II comme service spécifique de la communauté croyante ouvert aux hommes mariés. On parle alors de diacres permanents.
Les laïcs sont les membres les plus nombreux de l'Église. Ils voient leur participation à la mission évangélique de l'Église mieux reconnue dans les sociétés laïcisées du IIIe millénaire.
Les ordres religieux
En dehors des activités organisées autour des paroisses et, plus généralement, dans le cadre de la structure ecclésiastique, il existe d'autres formes de vie religieuse, plus dépouillées, plus disciplinées et souvent plus communautaires. Les ordres et les missions représentent ainsi des formes très différentes d'engagement au nom de la foi catholique.
Giotto, Innocent III approuve la règle de saint François
À l'instar des plus connus d'entre eux – bénédictins et bénédictines de saint Benoît (vie s.), franciscains de saint François d'Assise (xiiie s.), clarisses de sainte Claire (xiiie s.), dominicains de saint Dominique (xiiie s.) ou jésuites d'Ignace de Loyola (xvie s.) –, tous les ordres religieux suivent des règles de vie qui répondent aux trois appels évangéliques : la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Ils se différencient néanmoins par leur principale activité qui peut être la prédication, l'action missionnaire et sociale ou encore la prière (notamment dans les ordres contemplatifs vivant dans des monastères).
Contrairement à la prêtrise, les ordres admettent hommes et femmes, mais dans des communautés séparées. Le statut de religieux n'est pas incompatible avec la prêtrise, tant et si bien que beaucoup de religieux sont également prêtres. Par ailleurs, certains ordres (comme les dominicains et les franciscains) ont institué un « tiers ordre », dans lequel sont regroupés des laïcs, mariés ou non, qui, tout en continuant à vivre dans le monde, s'engagent à suivre certains préceptes de la règle adoptée par l'ordre auquel ils appartiennent.
Les ordres religieux ont, pour la plupart, essaimé sur tous les continents. Les responsables des communautés dépendent, selon les cas, de l'évêque du lieu ou d'une autorité centrale rattachée directement au Saint-Siège.
Les mouvements catholiques
Les mouvements catholiques rassemblent des croyants désireux d'agir au nom de la foi, de la justice et de la charité chrétiennes, dans le cadre d'un des nombreux organismes existants, associations ou institutions. Alors que certains d'entre eux ont une dimension locale, d'autres (comme Caritas International, dont fait partie le Secours catholique français) sont internationaux.
Ces mouvements allient à des degrés divers l'étude ou la formation religieuse, l'approfondissement spirituel et l'action caritative ou sociale. Une tension existe cependant entre ceux qui seraient tentés d'oublier le « monde » et ceux qui, au contraire, s'engagent « dans le monde » sans mettre en avant leur identité de membres de l'Église.
Léon XIII
À travers ces nombreux engagements, le catholicisme continue d'être actif dans les domaines de l'enseignement et de l'assistance hospitalière ou caritative, qu'il a longtemps eus en charge. Avec la révolution industrielle du xixe s., il s'est investi sur le terrain social pour dénoncer la « misère imméritée des ouvriers » (encyclique Rerum novarum de Léon XIII, en 1891) et pour y chercher remède. Connu sous le nom de catholicisme social, ce mouvement a débouché sur l'action politique, conduite par les partis de la démocratie chrétienne, et préparé l'éclosion de l'apostolat des laïcs, notamment l'Action catholique en France.
La présence de plus en plus nombreuse de missionnaires dans les pays du tiers-monde a permis aux catholiques de participer à la lutte pour le développement des pays du Sud et de porter assistance aux plus défavorisés.
L'évolution actuelle du catholicisme
Introduction
Ouverture sur le monde séculier, volonté de rejoindre les préoccupations des fidèles, telle est la tendance qui l'emporte aujourd'hui au sein de l'Église catholique, qui cherche à refréner la poussée des traditionalistes refusant toute modernisation liturgique et toute forme d'œcuménisme.
Le concile Vatican II
La seconde moitié du xxe s. est marquée par le concile Vatican II. Convoqué par Jean XXIII, qui l'ouvre le 11 octobre 1962, il est clos le 8 décembre 1965 par Paul VI. Au terme de cette grande assemblée qui a réuni les évêques du monde entier et de nombreux experts théologiens, le catholicisme sort transformé, en particulier plus ouvert au dialogue :
– avec les autres confessions chrétiennes dans le cadre du dialogue œcuménique, qui se traduit, dès le 7 décembre 1965, par la levée réciproque des excommunications entre Rome et Constantinople ;
– avec tous les hommes s'interrogeant au sein de l'Église sur les problèmes de société, dans le respect de leur liberté ;
– avec tous les catholiques, clercs et laïcs, qui ont reçu la même mission de témoigner du Christ et qui méritent ainsi une plus grande reconnaissance, due également au pluralisme culturel des Églises particulières et locales, dont il convient de respecter l'autonomie légitime (par exemple, par l'utilisation de la langue vernaculaire comme langue liturgique) ;
– avec les autres religions, sur la base d'une reconnaissance plus ample du caractère impénétrable des voies de Dieu.
Le concile Vatican II a été l'aboutissement et le point de départ d'un vaste travail théologique qui continue à susciter un intérêt général, de la part tant des clercs que des laïcs.
La tentation intégriste
L'intégrisme catholique est né d'une réaction aux évolutions des sociétés modernes. Désignant initialement un parti politique espagnol, né vers 1890, à la suite de la condamnation papale du modernisme (Syllabus, 1864), le terme a pris un sens plus large. Aujourd'hui il s'applique aux catholiques intransigeants, qui refusent toute concession avec l'ordre social et politique des sociétés modernes, laïques et pluralistes.
Au début du xxe s., sous le pontificat de Pie X, l'intégrisme a pris la forme d'une organisation secrète, la Sapinière, dont l'activité principale était de constituer des dossiers sur les catholiques jugés trop « compromis » avec la société moderne. Elle a mis fin à ses activités en 1921.
Après Vatican II, l'intégrisme est devenu le creuset des tendances catholiques fondamentalement hostiles à l'aggiornamento (adaptation de l'Église à la modernité) engagé par le concile. Le 30 juin 1988, le schisme conduit par le chef des intégristes – l'évêque français Marcel Lefebvre – a été consommé avec l'Église de Rome.
Documents associés
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Baptême d'un enfantConstantin Ier le GrandÉvêque célébrant la messeGiotto, Innocent III approuve la règle de saint FrançoisLéon XIIILippo Memmi, saint PierreLorenzo Lotto, la Reconnaissance de la nature divine de l'Enfant JésusMartin LutherMesse à Notre-Dame de la TrappePremier concile du VaticanRome
Re: Forum Religion Catholique
Concile de Constantinople I
Le concile de Constantinople I, deuxième concile œcuménique (bien qu’aucun évêque latin n’y soit convoqué ni présent) qui se déroule de mai au 30 juillet 381, confirme celui de Nicée et définit la divinité de l’Esprit-Saint qui, avec le Père et le Fils, forment la Trinité : « Nous croyons en un Dieu, Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes les choses visibles et invisibles ; et en un Seigneur Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel [homoousios] au Père, par qui tout a été fait ; qui pour nous, les hommes, et pour notre salut, est descendu des cieux, par le Saint Esprit s’est incarné de la Vierge Marie, et s’est fait homme ; il a été crucifié pour nous sous Ponce Pilate ; a souffert ; a été enseveli, est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, est monté aux cieux ; il siège à la droite du Père et il reviendra en gloire juger les vivants et les morts ; son règne n’aura pas de fin ; et en l’Esprit Saint, le Seigneur, qui vivifie, qui procède du Père et qui avec le Père et le Fils est conjointement adoré et glorifié. Et en une seule Eglise sainte, catholique et apostolique. Nous confessons un baptême pour la rémission des péchés. Nous attendons la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. »
Une lettre dogmatique, contenant une exposition de la foi sur la Trinité et sur l’Incarnation, est envoyée aux Occidentaux qui tiennent concile à Rome, par les Pères conciliaires.
Le 3e canon donne à l’Église de Constantinople le premier rang d’honneur après celle de Rome, parce que Constantinople est la nouvelle Rome.
Les macédoniens (ou pneumatomaques) que l’empereur Théodose a fait venir à Constantinople, dans l’espoir de les faire rentrer dans le giron de l’Église, déclarent qu’ils préfèrent confesser la doctrine des ariens que d’embrasser la consubstantialité et quittent le concile qui les anathémise comme hérétiques.
Le concile condamne aussi les hérésies des eunoméens ou anoméens, des sabelliens, des marcelliens (la formule "et son règne n’aura pas de fin" est incluse dans le Credo en opposition à la doctrine de Marcel d’Ancyre [+ vers 374] selon laquelle le Fils de Dieu avait commencé d’exister à partir de sa naissance humaine et que son règne cesserait avec la fin du monde), des photiniens (Photin, ancien évêque de Sirmium (Illyrie), disciple de Marcel, nie la Trinité et prétend que Jésus-Christ était simplement un homme) et des apollinaristes.
Le 4e canon porte que Maxime le Cynique (de Constantinople) n’a jamais été et n’est point évêque ; que ceux qu’il a ordonnés, en quelque rang du clergé que ce soit, n’y doivent point être comptés ; et que tout ce qui a été fait ou pour lui ou par lui est sans effet.
7e canon : « Les ariens, les macédoniens, les novatiens qui se nomment eux-mêmes cathares ou aristhères, les sabbatiens (novatiens du prêtre Sabbace qui célèbrent la Pâque selon les Juifs), les quartodécimans (parce qu’ils observent la Pâque, comme les Juifs, le quatorzième jour de la lune) et les apollinaristes, sont reçus en donnant un acte d’abjuration, et en renonçant à toute hérésie. On leur donne premièrement le sceau ou l’onction du saint chrême au front, aux yeux, aux narines, à la bouche et aux oreilles ; et en faisant cette onction, on dit : « Le sceau du don du Saint-Esprit ». Mais pour les eunoméens, qui sont baptisés par une seule immersion, les montanistes ou phrygiens, les sabelliens et les autres hérétiques, principalement ceux qui viennent de Galatie, nous les recevons comme des païens. Le premier jour nous les faisons chrétiens, le second catéchumènes ; le troisième nous les exorcisons, après leur avoir soufflé trois fois sur le visage et sur les oreilles. Ainsi nous les instruisons, nous les tenons longtemps dans l’Église à écouter les Écritures ; et enfin nous les baptisons. »
Cyrille est finalement reconnu comme évêque légitime de Jérusalem par le concile.
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Re: Forum Religion Catholique
Concile d’Ephèse
7 juin 431 : jour de la Pentecôte, ouverture théorique du concile d’Ephèse, troisième concile œcuménique, convoqué le 19 novembre 430 par Théodose II pour résoudre la controverse suscitée par la doctrine hérétique du nestorianisme.
Lundi 22 juin : ouverture réelle du concile, première session. Avant même que les évêques retardataires de Syrie, d’Italie et de Sicile n’arrivent, le concile, dirigé par Cyrille, excommunie Nestorius (qui a refusé de comparaître) : « Le saint concile assemblé par la grâce de Dieu et l’ordonnance de nos très pieux empereurs, à Nestorius, nouveau Judas : Sache que pour tes dogmes impies et ta désobéissance aux canons, tu as été déposé par le saint concile, suivant les lois de l’Église, et déclaré exclu de tous degrés ecclésiastiques, le vingt-deuxième jour du présent mois de juin. »
Le concile condamne la deuxième lettre de Nestorius à Cyrille. Il approuve la 2e Lettre de Cyrille à Nestorius, dans laquelle il est écrit : "Voici ce qu’enseigne la doctrine de la foi plus sûre, ce qu’avaient retenu les saints Pères : en effet ils n’ont pas craint d’appeler la sainte Vierge "Theotokos" (Mère de Dieu), non pas en ce sens que la nature du Verbe et sa divinité ait eu de la sainte Vierge le début de son origine, mais qu’en ayant tiré d’elle ce corps sacré perfectionné par l’âme intelligente à qui il était uni selon l’hypostase, se déclare né selon la chair."
Les 12 anathèmes, avec leur lettre d'explication écrits par Cyrille lors d'un concile à Alexandrie le 3 novembre 430 et envoyés à Nestorius, pour lui déclarer que « si, dans le terme fixé par le pape, c’est-à-dire dans les dix jours après la réception de cette lettre, il ne renonce à ses erreurs, ils ne voudront plus avoir de communion avec lui et ne le tiendront plus pour évêque » (la lettre a été remise à Nestorius le 30 novembre), sont lus et inclus dans les actes :
« 1. Si quelqu’un ne confesse pas que l’Emmanuel est véritablement Dieu, et la sainte Vierge mère de Dieu par cela même, puisqu’elle a engendré selon la chair le Verbe de Dieu fait chair ; qu’il soit anathème.
2. Si quelqu’un ne confesse pas que le Verbe, qui procède de Dieu le Père, est hypostatiquement uni à la chair, et ne fait qu’un Christ avec sa propre chair, Dieu et homme tout à la fois ; qu’il soit anathème.
3. Si quelqu’un divise les hypostases du Christ après l’union des deux natures, ne les supposant unies l’une à l’autre qu’en dignité, c’est-à-dire en autorité et en puissance, et non par une union physique ; qu’il soit anathème.
4. Si quelqu’un rapporte à deux personnes ou à deux hypostases distinctes, ce que les évangélistes et les apôtres rapportent avoir été dit de Jésus-Christ, soit par les saints, soit par lui-même, et en applique une partie à l’homme considéré séparément d’avec le Verbe de Dieu, et l’autre partie au Verbe de Dieu séparé de l’homme ; qu’il soit anathème.
5. Si quelqu’un dit que Jésus-Christ est un homme qui porte Dieu, et non pas plutôt un Dieu véritable, Fils unique de Dieu par sa nature, le Verbe fait chair, devenu semblable à nous par la chair et par le sang ; qu’il soit anathème.
6. Si quelqu’un ose dire que le Verbe procédant de Dieu le Père est le Dieu ou le maître du Christ au lieu de le reconnaître Dieu et homme tout à la fois, puisque le Verbe s’est fait chair selon les Écritures ; qu’il soit anathème.
7. Si quelqu’un dit que Jésus, en tant qu’homme, a été conduit par le Verbe de Dieu, et revêtu de la gloire qui convient au Fils unique, comme s’il était lui-même une personne différente ; qu’il soit anathème.
8. Si quelqu’un ose dire que l’homme que le Verbe a élevé à lui doit être adoré, glorifié et appelé Dieu avec lui, comme avec une personne autre que lui-même ; car en disant avec, on donne à penser cette dualité ; au lieu d’honorer l’Emmanuel par une seule adoration, et de lui rendre un seul hommage, comme au Verbe fait chair ; qu’il soit anathème.
9. Si quelqu’un dit que notre unique Seigneur Jésus-Christ a été glorifié par l’Esprit-Saint, comme ayant reçu de lui une vertu qu’il n’avait pas de lui-même, pour chasser les esprits impurs et opérer des miracles sur les hommes, au lieu de dire que l’esprit par lequel il accomplissait ces prodiges était le sien propre ; qu’il soit anathème.
10. La divine Écriture enseigne que le Christ est devenu le pontife et l’apôtre de notre foi, et qu’il s’est offert pour nous à Dieu le Père en odeur de suavité. Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas le Verbe de Dieu lui-même qui est devenu notre pontife et notre apôtre, quand il s’est fait chair et qu’il a pris notre ressemblance, mais un homme né de la femme et autre que le Verbe ; ou si quelqu’un dit qu’il a offert pour lui-même son sacrifice, au lieu de l’offrir pour nous seuls, puisque, ne connaissant pas le péché, il n’avait pas besoin de sacrifice ; qu’il soit anathème.
11. Si quelqu’un refuse de confesser que la chair de notre Seigneur est vivifiante, comme étant la chair du Verbe lui-même Fils de Dieu, mais la considère comme la chair d’une personne autre que le Verbe, unie seulement au Verbe par l’excellence de son mérite, ou comme un temple dans lequel le Verbe divin a daigné habiter, au lieu de la considérer comme la chair du Verbe qui a la vertu de tout vivifier, et vivifiante, ainsi que nous l’avons dit, par cela même ; qu’il soit anathème.
12. Si quelqu’un ne confesse pas que le Verbe de Dieu a souffert selon la chair, a été crucifié selon la chair, a enduré la mort selon la chair, et est devenu le premier-né d’entre les morts, en tant qu’il est la vie et qu’il la donne comme Dieu ; qu’il soit anathème. »
Samedi 27 juin : dès leur arrivée, Jean d’Antioche et les évêques syriens s’élèvent contre la décision irrégulière prise en leur absence le 22. Finalement, le concile déclare Cyrille et Memnon déposés de leur dignité, comme auteurs du trouble et à cause du sens hérétique des anathématismes de Cyrille, et excommunient les évêques du même parti qui sont roués de coups.
29 juin : Théodose écrit au concile pour témoigner son mécontentement ; il déclare qu’il "ne veut pas qu’on ait aucun égard à ce qui s’est fait jusqu’alors et ordonne qu’aucun évêque ne sorte d’Éphèse jusqu’à ce que les dogmes de la religion soient examinés par tout le concile".
10 juillet : quand arrivent les légats du pape, Arcadius, Projectus et Philippe, que les tempêtes et divers autres accidents ont retardés, le concile se réunit de nouveau, les légats prennent connaissance des procès-verbaux de la séance du 22 juin et donne lecture d’une lettre du pape Célestin Ier qui écrit avoir envoyé ses trois légats "pour faire exécuter ce qu’il a ordonné l’année précédente dans le concile de Rome".
11 juillet : les légats demandent lecture des actes du 22 juin, le concile confirme la condamnation et la déposition de Nestorius.
17 juillet : excommunication de Jean d’Antioche et de ses partisans. Une lettre encyclique du Concile, concernant la condamnation de Jean d'Antioche, est envoyée à tous les évêques, prêtres et laïcs.
22 juillet : le concile anathématise " tous ceux qui diraient qu’il y a eu un temps où le Fils de Dieu n’était point, et qu’il est fait de rien ou de quelque substance créée".
31 juillet : dernière session.
Début août, arrive à Éphèse, envoyé par Théodose, le comte Jean, porteur d’une lettre de l’empereur qui dépose Nestorius, Cyrille et Memnon (lesquels sont mis en état d’arrestation), dissout le concile et renvoie les évêques chez eux. Cyrille et Memnon restent déchus de l’épiscopat (Cyrille cependant est rentré à Alexandrie). Nestorius, remplacé sur le siège de Constantinople par Maximien (25 octobre 431) et relégué dans son monastère d’Antioche, est finalement envoyé en exil, d’abord en Arabie, puis en Egypte, dans la grande oasis d'Al-Kharga, où il meurt en 451.
Le 23 avril 433, la Formule doctrinale d'union marque la réconciliation entre Cyrille et Jean d'Antioche.
Canons du concile :
« Le métropolitain qui abandonne ce saint et œcuménique concile, pour entrer dans l’assemblée des apostats ou qui y entrera à l’avenir ; ou celui qui a partagé les opinions de Célestius ou les partagera à l’avenir, celui-là perd toute juridiction sur les évêques de la province, et est déjà exclu de toute communion et déclaré suspens par le concile ». (1er canon)
« Si certains clercs apostasient et osent prendre parti, secrètement ou publiquement, pour Nestorius, ils sont eux aussi déposés par ce saint concile ». (4e canon)
« Le saint concile a décidé qu’il ne sera pas permis de produire en public, d’écrire ou de composer un symbole de foi autre que celui défini par les saints pères réunis à Nicée sous la conduite du saint Esprit. Ceux qui oseront composer un autre symbole, le répandre, ou le présenter à ceux qui veulent se convertir et reconnaître la vérité, venant du paganisme, du judaïsme ou de n’importe quelle hérésie, ceux-là, s’ils sont évêques ou clercs, seront dépouillés, les évêques de l’épiscopat et les clercs de la cléricature ; s’il sont laïcs, ils seront anathématisés. De même, si des évêques, des clercs ou des laïcs étaient convaincus d’admettre ou d’enseigner la doctrine contenue dans l’exposé du prêtre Charisius, au sujet de l’incarnation du Fils unique de Dieu, ou bien encore les enseignements impurs et pervers de Nestorius qui y sont adjoints, qu’ils tombent sous le coup de la sentence de ce saint et œcuménique concile, c. à d. que le évêque soit dépouillé de son épiscopat et soit déposé, et le clerc pareillement soit déchu de la cléricature, et si c’est un laïc, qu’il soit anathématisé, comme il a été dit plus haut ». (7e canon)
Le concile dit qu’il est hérétique de croire qu’il y aura sur terre un millenium, une période heureuse de 1000 ans ; désormais l’Église insistera sur la parousie, le Jugement dernier, le millenium céleste.
Le concile adopte une définition contre les messaliens.
Un décret accorde l'autocéphalie à l'Eglise de Chypre : fondée par saint Paul, elle a d'abord dépendu du siège d´Antioche.
Rusticus, l'évêque de Narbonne, est cité parmi les Pères du concile.
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Re: Forum Religion Catholique
Concile de Chalcédoine
Le concile de Chalcédoine, quatrième concile œcuménique (630 pères, 16 sessions), est réuni du 8 octobre au 1er novembre 451, par l’empereur d’Orient Marcien, en accord avec le pape Léon I, pour annuler les décisions du synode d’Ephèse (2ème concile d'Ephèse) et mettre un terme à la controverse eutychienne.
Dioscore d’Alexandrie est déposé et relégué à Gangres en Paphlagonie. Théodoret et Ibas sont réhabilités.
Le concile renouvelle la condamnation du nestorianisme(selon lequel il existe deux personnes dans le Christ) et affirme la double nature (humaine et divine) de Jésus, homme et Fils de Dieu.
Il rejette l’eutychianisme, également appelé monophysisme, selon lequel Jésus-Christ n’aurait possédé qu’une seule nature, divine, et n’aurait pas de nature humaine et le docétisme, doctrine selon laquelle le Christ, au cours de sa vie terrestre, n’avait pas un corps réel mais seulement un corps apparent, comme celui d’un fantôme.
Le concile définit l’incarnation comme "deux natures, une personne", formule devenue classique dans l’orthodoxie chrétienne. Cette définition est fondée sur la formulation du pape Léon dans son Tome à Flavien, évêque de Constantinople, et les lettres synodales de Cyril d’Alexandrie à Nestor. Le Christ est une personne, mais il possède deux natures (humaine et divine) unies entre elles "sans confusion ni changement, sans division ni séparation". Les propriétés de chacune de ces natures restent sauves, mais appartiennent à une seule personne ou "hypostase". Probablement pour des problèmes de traductions mais surtout pour des raisons politiques, les Églises copte, éthiopienne, syrienne et arménienne, qui refusent la mainmise du Patriarcat de Constantinople, n’acceptent finalement pas cette définition.
Le concile promulgue 28 canons régissant la discipline et la hiérarchie ecclésiastique ainsi que la conduite cléricale. Le concile décrète notamment que : « Ceux qui sont entrés dans la cléricature ou qui se sont faits moines, ne doivent plus prendre du service dans l’armée ou accepter une charge civile ; sinon ceux qui ont osé le faire et ne s’en repentent pas de manière à revenir à ce qu’ils avaient auparavant choisi pour l’amour de Dieu doivent être anathématisés. » (7e canon)
Tous les canons sont acceptés par l’Eglise occidentale, sauf le vingt-huitième, auquel s’oppose le pape Léon, car il accorde à Constantinople des privilèges égaux à ceux de Rome, puisqu’elle est "honorée de la présence de l’empereur et du sénat et jouit des mêmes privilèges que l’ancienne ville impériale".
Alexandrie se considère comme la première Eglise de la chrétienté et son patriarche prend le titre de pape des Coptes.
Le schisme de 451 est à l’origine de la fondation des Eglises non-chalcédoniennes :
- l’Église apostolique arménienne (liturgie en arménien),
- l’Église syriaque (ou syrienne) orthodoxe (Syrie, Liban, Turquie, Israël, Inde, diaspora ; liturgie en syriaque),
- l’Église malankare orthodoxe syrienne ou Eglise syro-malankar orthodoxe (Inde : Kerala),
- l’Église copte orthodoxe : patriarcat d’Alexandrie, Église orthodoxe d’Erythrée, diaspora (liturgie en copte et en arabe),
- l’Église éthiopienne orthodoxe ou Église abyssinienne d’Éthiopie (Ethiopie, liturgie en guèze et en amharique),
- l’Eglise assyrienne de l’Orient ou Église syrienne occidentale ou encore Eglise jacobite [parce que organisée par Jacob Baradaï ou Jacques Baradée de Tella (500-578)] : Inde, Liban, Irak, diaspora.
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Concile de Constantinople II
Concile de Constantinople II
Le deuxième concile de Constantinople, 5e concile œcuménique, est réuni sur ordre de Justinien du 4 mai au 2 juin 553. Il est ouvert en l’absence du pape Vigile qui, retenu dans la ville, refuse d’y prendre part ainsi que la grande majorité des évêques d’Occident : Vigile est exilé par l’empereur dans une île de la mer de Marmara.
Le concile compte 150 évêques, tous orientaux, à l’exception de 6 Africains.
Il réaffirme la double nature dans l’unique personne du Christ (à la fois homme et Dieu), condamne les thèses nestoriennes et origénistes (l’idée d’un salut final de Satan est tenue pour hérétique et condamnée, car Satan n’a pas été rejeté par Dieu : il s’est au contraire séparé de lui ; Dieu ne peut pardonner à qui ne demande pas le pardon).
Le concile anathématise les noms d’Origène et d’Evagre le Pontique : « Si quelqu’un dit que les Vertus célestes, tous les hommes, le diable, les Puissances du mal seront unis pareillement au Dieu Verbe et de la même manière que Christ, qu’il soit anathème. »
Il condamne également chez Didyme l’Aveugle, certaines doctrines origénistes qu’il professait : préexistence des âmes et "restauration" finale de tous les êtres, y compris les anges déchus et les pécheurs, dans leur condition originelle de purs esprits.
Vigile adresse à l’empereur son Constitutum (14 mai), qui condamne à nouveau le nestorianisme, frappe d’anathème les écrits de Théodore de Mopsueste, mais refuse d’anathématiser Théodoret et Ibas ; il explique que ces deux évêques ayant été reconnus orthodoxes par le concile de Chalcédoine, il n’est pas permis d’imprimer une flétrissure à leur mémoire, et qu’il suffit de condamner en général les écrits et les propositions favorables aux nestoriens ou aux eutychéens, sans toutefois condamner nommément des évêques morts dans la communion de l’Église) ; il interdit d’enseigner, au sujet des Trois Chapitres, quoi que ce soit de contraire à ce Constitutum (Les Trois Chapitres sont trois groupes de textes : les écrits de Théodore de Mopsueste, les anathématismes que Théodoret de Cyr a opposés à ceux de Cyrille et la lettre à Maris attribuée à Ibas d’Édesse).
Vigile est déposé le 26 mai, sans être excommunié toutefois, et Justinien demande au concile de rayer des diptyques (listes, lues à la liturgie, des évêques avec lesquels on est en communion) le nom du pape, tout en prétendant rester en communion avec le Siège apostolique : subtile distinction entre le Siège et celui qui l’occupe (inter Sedem et sedentem).
Le 2 juin, le concile conclut par 14 anathématismes contre les nestoriens et les eutychéens, reproduisant une profession de foi publiée par Justinien en 551 et reprenant la doctrine des conciles d’Éphèse et de Chalcédoine, mais condamnant expressément "les Trois Chapitres", ainsi que les "impiétés" de Théodore de Mopsueste, Théodoret et Ibas :
"1er anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que la nature ou substance divine est une et consubstantielle en 3 personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit ; qu’il soit anathème.
2e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas dans le Verbe de Dieu deux naissances, l’une incorporelle par laquelle il est né du Père avant tous les siècles, l’autre selon laquelle il est né dans les derniers temps de la vierge Marie, Mère de Dieu ; qu’il soit anathème.
3e anathématisme. Si quelqu’un dit que ce n’est pas le même Christ-Dieu-Verbe, né de la femme, qui a fait des miracles et qui a souffert ; qu’il soit anathème.
4e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que la chair a été substantiellement unie à Dieu le Verbe et qu’elle était animée par une âme raisonnable et intellectuelle ; qu’il soit anathème.
5e anathématisme. Si quelqu’un dit qu’il y a deux substances ou deux personnes en Notre-Seigneur Jésus-Christ, et qu’il ne faut en adorer qu’une seule, comme l’ont écrit follement Théodore et Nestorius ; qu’il soit anathème.
6e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que la sainte Vierge est véritablement et réellement Mère de Dieu, qu’il soit anathème.
7e anathématisme. Si quelqu’un ne veut pas reconnaître que les deux natures ont été unies en Jésus-Christ, sans diminution, sans confusion, mais que par ces deux natures il entende deux personnes ; qu’il soit anathème.
8e anathématisme. Si quelqu’un ne confesse pas que les deux natures ont été unies en Jésus-Christ en une seule personne ; qu’il soit anathème.
9e anathématisme. Si quelqu’un dit que nous devons adorer Jésus-Christ en deux natures, ce qui serait introduire deux adorations que l’on rendrait séparément à Dieu le Verbe et séparément aussi à l’homme ; et qu’il n’adore pas par une seule adoration le Verbe de Dieu incarné avec sa propre chair, ainsi que l’Église l’a appris dès le commencement par tradition ; qu’il soit anathème.
10e anathématisme. Si quelqu’un nie que Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui a été crucifié dans sa chair, soit vrai Dieu, Seigneur de gloire, l’un de la Trinité ; qu’il soit anathème.
11e anathématisme. Si quelqu’un n’anathématise pas Arius, Eunomius, Macedonius, Apollinaire, Nestorius, Eutychès, Origène, avec tous leurs écrits impies ; qu’il soit anathème.
12e anathématisme. Si quelqu’un défend l’impie Théodore de Mopsueste ; qu’il soit anathème.
13e anathématisme. Si quelqu’un défend les écrits impies de Théodoret, qu’il soit anathème.
14e anathématisme. Si quelqu’un défend la lettre que l’on dit avoir été écrite par Ibas à Maris ; qu’il soit anathème".
Malade, isolé, le pape cède et donne son adhésion à cette condamnation par sa lettre du 8 décembre adressée au patriarche Eutychius.
Le 23 février 554, dans une nouvelle constitution, Vigile rapporte d’abord la définition de foi du concile de Chalcédoine et la lettre de Léon à Flavien ; mais, après avoir soigneusement exposé les erreurs des Trois chapitres, il prononce anathème contre Théodore de Mopsueste et ses écrits et condamne les écrits de Théodoret contre Cyrille et la lettre à Maris.
Le concile de Constantinople II a consacré la puissance impériale dans le domaine de la foi et réduit l’autorité du pape.
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Concile de Constantinople III
Concile de Constantinople III
Le troisième concile de Constantinople, sixième concile œcuménique, dit "in Trullo" car tenu dans la salle de la Coupole (en grec "trullos" et réuni par Constantin IV Pogonat (avec le plein accord du pape Agathon), se tient du 7 novembre 680 au 16 septembre 681.
Le concile confirme celui de Chalcédoine (451), condamne la doctrine monophysite ainsi que la doctrine monothélite de l’empereur Héraclius Ier (le Christ a 2 natures mais une seule volonté) et à laquelle le pape Honorius Ier a donné son accord. Il affirme la double volonté dans la personne du Christ (le Christ possède une volonté divine et une volonté humaine).
Le futur pape Jean V, délégué au concile par Agathon, remplit un rôle remarquable qui le rend illustre en tant que penseur et théologien.
Les Pères du concile lisent le message d'Agathon qui réfute l'hérésie monothéliste et déclarent : "Pierre a parlé par la bouche d'Agathon."
Le concile condamne Sergius, Cyrus d’Alexandrie, Pyrrhus, Paul, Pierre, Théodore de Pharan, Macaire d’Antioche et Etienne son disciple, tous infectés des erreurs des monothélites, mais encore le pape Honorius, disant avoir trouvé dans sa lettre à Sergius, qu’il suivait en tout son erreur et qu’il autorisait sa doctrine impie.
Macaire d’Antioche, convaincu d’avoir corrompu la doctrine des Pères, est déclaré déchu de toute dignité et fonction sacerdotale. Étienne, disciple de Macaire, persévérant dans l’erreur de son maître, est chassé de l’assemblée.
Polychrone, prêtre et moine, accusé de soutenir les erreurs de Macaire, est dépouillé de tout rang et de toute fonction sacerdotale et anathématisé.
Constantin, prêtre de l’église d’Apamée, métropole de la seconde Syrie, "avoue que Jésus-Christ avait eu une volonté humaine naturelle depuis sa naissance jusqu’à la croix, mais il soutient que depuis sa résurrection il n’en avait plus, et que s’étant alors dépouillé de sa chair mortelle et de toutes les faiblesses, il avait quitté sa volonté humaine avec la chair et le sang. Il ajoute qu’il a appris cette doctrine de Macaire d’Antioche". Le concile, ne pouvant lui persuader de changer de sentiment, lui dit anathème et à ses dogmes, et le fait chasser de l’assemblée.
Le concile "dit anathème au discours de Mennas (archevêque de Constantinople, ndlr) à Vigile (pape, ndlr), à ceux de Vigile à Justinien et à Théodora, à quiconque les avait fabriqués ou écrits, à tous ceux qui avaient falsifié les actes du cinquième concile (deuxième concile de Constantinople), enfin à ceux qui ont enseigné, qui enseignent ou enseigneront une seule volonté et une seule opération en Jésus-Christ".
Les pères lancent l'anathème sur l'islam, le Coran, le Prophète de l'islam et la umma.
Agathon étant mort le 10 janvier 682, avant le retour de ses légats en juillet, c’est son successeur, le pape Léon II, qui ratifie les décrets conciliaires qu'il traduit en latin et envoie aux évêques d'Espagne.
Il anathématise tous ceux que le concile a anathématisés, nommément "Honorius, qui, au lieu de purifier l’Église apostolique par la doctrine des apôtres, avait pensé renverser la foi par une trahison profane".
Macaire, Étienne, Polychrone et Epiphane, renvoyés au jugement du pape par l’empereur, sont enfermés dans divers monastères, parce qu’ils ne veulent point abjurer leurs erreurs.
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Second concile "in Trullo" ou concile quinisexte
Second concile "in Trullo" ou concile quinisexte
Convoqué à Constantinople par l’empereur Justinien II, le second concile "in trullo" (691/692) complète, pour les divers aspects de la discipline ecclésiastique, la législation des Ve et VIe conciles, d’où son nom de concile quinisexte ou penthecte (cinquième/sixième).
Le concile "in Trullo" s'ouvre à l'automne 691 dans une salle à coupole (en grec "trullos") du palais impérial, d'où son nom. Il rassemble 220 évêques dont 183 sont issus du patriarcat de Constantinople. Le pape, Serge Ier, bien que mentionné sur la liste de souscription, est absent.
Parmi les 102 canons disciplinaires élaborés, 2 ensembles de dispositions sont particulièrement importants :
- L’un confirme, contre les coutumes qui s’imposent peu à peu en Occident, l’existence d’un clergé marié (canon 13 : « Le clerc qui, sous prétexte de religion, abandonne sa femme sera excommunié »),
- L’autre, concernant l’art sacré, souligne la vénération de la Croix, et surtout demande que le Christ soit représenté "sous son aspect humain glorifié", et non par des symboles comme l’Agneau (canon 82) ; c’est là une étape importante dans l’élaboration de l’art de l’icône.
Enfin, le 28e canon du concile de Chalcédoine, qui donne au siège de Constantinople le 2e rang dans l’Église, est confirmé.
Le pape Serge Ier refuse de ratifier ces décisions : Justinien II menace de le faire arrêter.
L’Orient chrétien considère ce concile comme un concile œcuménique ou plutôt comme le complément des 2 conciles œcuméniques précédents. Certains papes, tels qu'Adrien Ier, Jean VIII et même Innocent III, font de même, ainsi que le canoniste Gratien, tout en réservant les caractères propres de la discipline orientale.
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Concile de Nicée II
Concile de Nicée II
Le deuxième concile de Nicée, septième concile œcuménique, organisé par la régente Irène (au nom de son fils Constantin et au sien) et le patriarche de Constantinople Tarasios, se déroule du 24 septembre au 23 octobre 787 et réunit 377 évêques. C’est le dernier concile considéré comme œcuménique par les orthodoxes.
Les deux légats du pape, Pierre, archiprêtre de l’Église romaine, et Pierre, prêtre et abbé du monastère de Saint-Sabas de Rome, sont nommés les premiers dans les actes du concile, comme représentant le pape Adrien Ier.
Le concile reconnaît la légitimité du culte des images. On lit un passage de la lettre du pape Adrien à Constantin et à Irène, dans lequel l’évêque de Rome établit le culte des images, prétendant que l’Église romaine l’a reçu par tradition de saint Pierre.
L’iconoclasme est condamné comme hérésie : « Les iconoclastes n’ont fait qu’imiter les Juifs, les Sarrasins, les païens, les manichéens, et quelques autres hérétiques ». (5e session)
Le décret touchant les images est conçu en ces termes : "Ayant employé tout le soin et l’exactitude possible, nous décidons que les saintes images, soit de couleur, soit de pièces de rapport, ou de quelque autre matière convenable, doivent être exposées, comme la figure de la croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ, tant dans les églises, sur les vases et les habits sacrés, sur les murailles et les planches, que dans les maisons et dans les chemins : c’est à savoir l’image de Jésus-Christ, de sa sainte mère, des anges et de tous les saints ; car plus on les voit souvent dans leurs images, plus ceux qui les regardent sont excités au souvenir et à l’affection des originaux. On doit rendre à ces images le salut et l’adoration d’honneur, non la véritable latrie que demande notre foi, et qui ne convient qu’à la nature divine. Mais on approchera de ces images l’encens et le luminaire, comme on en use à l’égard de la croix, des Évangiles et des autres choses sacrées ; le tout suivant la pieuse coutume des anciens : car l’honneur de l’image passe à l’original ; et celui qui adore l’image adore le sujet qu’elle représente. Telle est la doctrine des saints Pères, et la tradition de l’Église catholique, répandue partout. Nous suivons ainsi le précepte de saint Paul, en retenant les traditions que nous avons reçues. Ceux donc qui osent penser ou enseigner autrement ; qui abolissent, comme les hérétiques, les traditions de l’Église ; qui introduisent des nouveautés, qui ôtent quelque chose de ce que l’on conserve dans l’église, l’Évangile, la croix, les images, ou les reliques des saints martyrs ; qui profanent les vases sacrés, ou les vénérables monastères : nous ordonnons qu’ils soient déposés, s’ils sont évêques ou clercs ; et excommuniés, s’ils sont moines ou laïques." (7e session)
Pour les pères conciliaires, les anges ne possèdent point de corps ; ils leur reconnaissent un corps éthéré, une subtile enveloppe de lumière, invisible habituellement aux hommes, et estiment qu'ils peuvent être représentés.
Le concile affirme la présence réelle du Christ dans l’eucharistie : « Il est évident que le Seigneur, ni les apôtres, ni les Pères n’ont jamais parlé de figure ; mais ils ont dit que l’eucharistie contient le corps même et le sang de Jésus-Christ ».
« Vu que certains sectateurs de la religion juive dans leur erreur ont imaginé de se moquer du Christ notre Dieu, feignant d’être chrétiens et reniant le Christ en secret, en gardant en cachette le sabbat et accomplissant d’autres rites de la religion juive : nous ordonnons qu’on n’admette de telles gens ni à la communion, ni aux offices, ni à l’Église, mais qu’ils restent juifs selon leur propre religion, et qu’ils ne fassent point baptiser leur enfant, ni n’achètent ou possèdent un esclave. Si cependant quelqu’un d’entre eux se convertit d’une foi sincère et confesse le christianisme de tout cœur, dévoilant publiquement leurs coutumes et leurs rites, au point de reprendre et corriger d’autres personnes, celui-là qu’on le reçoive et qu’on baptise lui et ses enfants et qu’on s’assure qu’ils ont renoncé aux manières de vivre juives ; s’il n’en est pas ainsi, qu’on ne les reçoive point ». (8e canon)
« Tous ces hochets enfantins et transports de furie bachique, que sont les pseudo-traités écrits contre les vénérables images, doivent être remis à l’évêché de Constantinople, pour qu’ils soient déposés avec le reste des livres hérétiques. S’il s’en trouve quelqu’un qui les garde en les cachant, si c’est un évêque ou un prêtre ou un diacre, qu’il soit déposé ; si c’est un laïc ou un moine, qu’il soit excommunié ». (9e canon)
« Défense aux femmes, soit libres, soit esclaves, d’habiter dans les maisons épiscopales ou dans les monastères ». (18e canon)
Le patriarche Tarasios écrit au pape Adrien pour lui rendre compte de ce qui s’est passé au concile : le pape Adrien approuve et confirme.
Les évêques des Gaules refusent cependant d’accepter ce concile, parce que les évêques d’Occident n’y ont pas pris part puisqu’ils n’y ont pas même été invités (il ne s’y est trouvé d’occidentaux que les légats du pape) et parce que l’usage des Gaules est, il est vrai, d’avoir des images, mais non de leur rendre un culte.
Charlemagne donne commission à quelques-uns d’entre eux de faire un recueil de ce que les saints Pères ont dit sur ce sujet. Cette compilation parait en 790, divisée en quatre livres appelés Livres Carolins. Deux ans après, Charlemagne l’adresse au pape Adrien en le priant de répondre aux questions soulevées par les évêques des Gaules. Le pape y répond article par article et montre que les Pères de Nicée ne se sont pas écartés de l’ancienne tradition de l’Église romaine ; mais ses réponses ne font point changer de sentiment aux Églises de France dont les évêques feront prendre un décret tout contraire à celui de Nicée sur le culte des images, par le concile de Francfort, en 794.
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Concile de Constantinople IV
Le quatrième concile de Constantinople, huitième concile œcuménique, appelé "synode ignatien" du nom de son président (Ignace, patriarche de Constantinople), convoqué par l’empereur Basile Ier se déroule du 5 octobre 869 au 28 février 870. Le pape Adrien II a envoyé 2 légats.
Photios est amené malgré lui le 19 octobre. Il lui est reproché d’avoir chassé le patriarche Ignace pour usurper sa place et d’être l’adversaire du filioque : Credo in Spiritum Sanctum qui ex patre filioque procedit (Je crois en l’Esprit Saint qui procède du Père et du Fils). Photios affirme que "le filioque compromet la « monarchie » du Père : ou bien la Trinité a deux principes, le Père et le Fils, ou bien, pour la spiration de l’Esprit, le Père et le Fils se confondent dans la nature commune". (Encyclique aux Patriarches orientaux, 867)
Photios, qui refuse d’abjurer, est anathématisé. On brûle un plein sac de promesses qu’il avait exigées du clergé et des laïques de toutes conditions ; les livres qu’il avait fabriqués contre le pape Nicolas Ier, et les actes de ses conciles contre le patriarche Ignace.
Le canon 3 redit la légitimité du culte des images : « Nous peignons en outre des images des saints anges, comme la divine Écriture les présente par des mots ».
« Photios n’ayant jamais été évêque, toutes les ordinations qu’il a faites seront censées nulles ; et l’on consacrera de nouveau les églises qu’il a consacrées ». (4e canon)
« Anathème à Photios, pour avoir supposé de faux légats d’Orient et de faux actes contre le pape Nicolas, et à tous ceux qui à l’avenir useront de pareilles supercheries ». (6e canon)
Le canon 11 condamne la trichotomie (l'homme est composé d'un corps, d'une âme et d'un esprit) au profit de la dichotomie (l'homme est composé d'un corps et d'une âme) : « Anathème à quiconque soutient qu’il y a deux âmes dans l’homme ».
« Le concile dépose, sans espérance de restitution, les évêques, les prêtres, les diacres et les autres clercs ordonnés par Méthodius ou par Ignace, qui demeurent obstinés dans le parti de Photios ». (25e canon)
Le concile dit encore anathème à Arius, à Macedonius, à Sabellius, à Nestorius, à Eutychès, à Dioscore, à Origène, à Théodore de Mopsueste, à Didyme, à Evagre, à Sergius, à Honorius, à Cyrus d’Alexandrie et aux iconoclastes.
On reçoit ensuite les sept conciles généraux, et on y joint celui-ci, comme faisant le huitième ; puis on confirme la sentence portée contre Photios par les papes Nicolas Ier et Adrien II.
En 877, le pape Jean VIII acceptera la réinstallation de Photios.
De novembre 879 au 13 mars 880, se tient un contre-concile, ou "synode photien", appelé "concile d’union" par les orthodoxes, qui casse la décision du "synode ignatien", condamne toute addition au symbole de Nicée (et par là-même la mention du filioque : l’Esprit Saint procède seulement du Père et non du Fils) et réhabilite Photios.
Ni l’un ni l’autre de ces deux conciles n’est compté parmi les conciles œcuméniques par les Églises orthodoxes.
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Re: Forum Religion Catholique
Premier concile du Latran
De mars à avril 1123, se déroule le premier concile du Latran (Latran I), neuvième concile œcuménique et premier grand concile œcuménique en Occident, assemblé par le pape Calixte II. 300 évêques et 600 abbés (dont l’abbé Suger) y participent et adoptent 22 canons.
A partir de ce concile, c’est le pape qui convoque les conciles et qui les préside, éventuellement par l’intermédiaire d’un légat.
Le concile ratifie le concordat de Worms de 1122 qui régla la querelle des investitures et s’efforce de lutter contre la simonie (trafic des fonctions ecclésiastiques et des actes du culte), contre le nicolaïsme (mariage et concubinage des prêtres ; les enfants des prêtres sont déclarés bâtards interdits d’héritage), contre l’inféodation (aliénation de biens d’Eglise à une autorité) et l’infraction de la trêve de Dieu. Les évêques sont élus par le clergé et non plus investis par les pouvoirs laïcs.
Le concile décide l’envoi de secours aux chrétiens d’Asie.
Sont déclarées nulles toutes les ordinations faites par l’hérésiarque Bourdin (antipape Grégoire VIII), depuis sa condamnation par l’Église romaine, et celles qui ont été faites par les évêques qu’il a ordonnés en suite de son schisme (canon 6).
L’Église romaine prend sous sa protection les familles et les biens de ceux qui vont à Jérusalem secourir les chrétiens contre les infidèles, leur accorde la rémission de leurs péchés, et ordonne sous peine d’excommunication à ceux qui après s’être croisés avaient quitté la croix, de la reprendre dans l’année (canon 11).
On séparera de la communion ou société des fidèles les fabricateurs de fausse monnaie, et ceux qui en débiteront (canon 15).
Défense aux abbés et aux moines de donner des pénitences publiques, de visiter les malades, de faire les onctions et de chanter des messes publiques. Ils recevront des évêques diocésains les saintes huiles, la consécration des autels et l’ordination des clercs (canon 17).
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Re: Forum Religion Catholique
Deuxième concile du Latran
Le deuxième concile du Latran (Latran II), dixième concile œcuménique, réuni par le pape Innocent II, rassemble 1.000 participants et se déroule du 4 au 11 avril 1139.
Le concile casse tout ce que Pierre de Léon, l’antipape Anaclet II, a fait. Il déclare nulles toutes ses ordinations, de même que celles de Girard, évêque d’Angoulême, fauteur du schisme.
Il excommunie Roger II, comte de Sicile, pour avoir reçu le titre de roi de l’antipape Anaclet, et avoir pris son parti.
Il condamne la simonie, l’usure et les erreurs de Pierre de Bruis, d’Abélard et de son disciple Arnaud de Brescia. La sentence, datée du 17 août, est adressée aux archevêques de Sens et de Reims : « Par le présent écrit, nous mandons à votre fraternité de faire enfermer séparément dans des clôtures, où bon vous semblera, Pierre Abélard et Arnaud de Brescia […] et de détruire par le feu les livres de leur erreur, partout où on les trouvera. »
Le concile affirme que "Rome est à la tête du monde".
Il s’efforce de ramener les cisterciens et les autres ordres privilégiés dans le droit commun (paiement de la dîme) sans obtenir de résultat décisif.
Il prescrit qu’il appartient aux évêques de rechercher les hérétiques, aux juges séculiers de les punir, aux rois et aux princes de prêter, sous peine de déchéance, leur concours à cette répression.
Il interdit d’employer l’arbalète dans les combats sous peine d’anathème.
Les 1er et 2e canons privent de leurs dignités et de leurs bénéfices ceux qui ont été ordonnés par simonie, et ceux qui ont acheté ou vendu quelque bénéfice.
Le 7e défend d’entendre les messes des prêtres mariés ou concubinaires. Il déclare nuls les mariages des prêtres, des chanoines réguliers, des moines, et ordonne qu’on mette en pénitence ceux qui les auront contractés. Il réaffirme ainsi l’obligation du célibat pour les prêtres.
Le 14e défend les combats militaires qui se faisaient dans les foires, et ordonne que les gladiateurs qui seront blessés dans ces combats soient privés de la sépulture ecclésiastique, quoiqu’on ne doive pas leur refuser la pénitence et le viatique.
Le 26e défend, sous peine d’anathème, à certaines prétendues religieuses [appelées par dérision "agapètes" ("chéries", du grec "agapêtos" : aimé), qui cohabitaient avec le clergé, voire avec certains laïcs] de continuer leur genre de vie. Ces femmes, sans observer ni la règle de Saint-Basile, ni celles de Saint-Benoît ou de Saint-Augustin, voulaient passer pour religieuses et demeuraient dans des maisons particulières, où, sous prétexte d’hospitalité, elles recevaient des personnes de mauvaise réputation.
Le 27e défend aux religieuses d’aller chanter dans un même chœur avec des chanoines ou avec des moines.
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Re: Forum Religion Catholique
Troisième concile du Latran
Le troisième concile du Latran (Latran III), onzième concile œcuménique, réuni et présidé par le pape Alexandre III réconcilié avec l’empereur Frédéric, se déroule du 5 au 19 mars 1179.
Les 600 participants adoptent 27 canons.
Le concile décide que l’élection du pape se fera à la majorité des 2/3 des cardinaux 4 (canon 1).
Le concile déclare nulles les ordinations faites par les antipapes Octavien (Victor IV), Gui de Créma (Pascal III) et Jean de Struma (Calixte III), et veut que ceux qui ont reçu d’eux des dignités ecclésiastiques ou des bénéfices, en soient privés. (Canon 2)
Aucun ne sera élu évêque, qu’il n’ait trente ans accomplis, qu’il ne soit né en légitime mariage, et recommandable par ses mœurs et sa doctrine (canon 3).
Défense de rien exiger pour l’intronisation des évêques ou des abbés, pour l’installation des autres ecclésiastiques ou la prise de possession des curés, pour les sépultures, les mariages et les autres sacrements, en sorte qu’on les refuse à ceux qui n’ont pas de quoi donner (canon 7).
Sur les plaintes formées par les évêques que les nouveaux ordres militaires des templiers et des hospitaliers recevaient des églises de la main des laïques ; que dans les leurs ils instituaient et destituaient des prêtres à l’insu des évêques ; qu’ils admettaient aux sacrements les excommuniés et les interdits, et leur donnaient la sépulture ; qu’ils abusaient de la permission donnée à leurs frères envoyés pour quêter, de faire ouvrir, une fois l’an, les églises interdites, et d’y faire célébrer l’office divin, d’où plusieurs de ces quêteurs prenaient occasion d’aller eux-mêmes aux lieux interdits, et de s’associer des confrères en plusieurs de ces lieux, à qui ils communiquaient leurs privilèges ; le concile condamne tous ces abus, non seulement à l’égard des ordres militaires, mais de tous les autres religieux (canon 9).
Les clercs constitués dans les ordres sacrés, qui ont chez eux des femmes notées d’incontinence, les chasseront et vivront chastement, sous peine de privation de leur bénéfice ecclésiastique et de leur office. Même peine pour le clerc qui, sans une cause manifeste et nécessaire, fréquentera les monastères des filles, après la défense de l’évêque. Un laïque coupable d’un crime contre nature sera excommunié et chassé de l’assemblée des fidèles. Si c’est un clerc, il sera ou chassé du clergé, ou enfermé dans un monastère pour y faire pénitence. (Canon 11)
On défend, sous peine de privation de la sépulture ecclésiastique, les tournois ou foires, auxquels se trouvaient des soldats qui, pour montre de leur force et de leur bravoure, se battaient avec d’autres, au péril de leur âme et de leur corps. (Canon 20)
On ordonne d’observer la trêve de Dieu, qui consistait à n’attaquer personne depuis le coucher du soleil le mercredi jusqu’au lever du soleil le lundi, depuis l’Avent jusqu’à l’octave de l’Épiphanie, et depuis la Septuagésime jusqu’à l’octave de Pâques : le tout sous peine d’excommunication. (Canon 21)
On défend aux juifs et aux sarrasins d’avoir chez eux des esclaves chrétiens sous quelque prétexte que ce soit. On permet néanmoins de recevoir en témoignage les chrétiens contre les juifs, et les juifs contre les chrétiens. On ordonne de conserver les biens aux juifs convertis, avec défense, sous peine d’excommunication, aux seigneurs et aux magistrats de leur en rien ôter. (Canon 26)
Nous anathématisons les hérétiques nommés cathares, patarins, publicains, albigeois et autres qui enseignent publiquement leurs erreurs, et ceux qui leur donnent protection ou retraite, défendant, en cas qu’ils viennent à mourir dans leur péché, de faire des oblations pour eux, et de leur donner la sépulture entre les chrétiens. Le concile prend acte des missions cisterciennes concernant les hérétiques albigeois et élabore les premières procédures d’inquisition épiscopale pour lutter contre eux.
Le concile ordonne de dénoncer excommuniés, dans les églises, les jours de dimanches et de fêtes, les brabançons, les cottereaux (ces cottereaux ou routiers étaient des mercenaires dont les seigneurs se servaient pour leurs guerres particulières, ndlr), etc., qui portaient la désolation partout. Il permet même de prendre les armes contre eux, et reçoit ceux qui les attaqueront sous la protection de l’Église, comme ceux qui visitent le saint sépulcre. (Canon 27).
Le pape autorise Vaudès (ou Valdo), venu avec une délégation, à persévérer dans son action apostolique, à condition de ne pas prendre la parole en public sans l'autorisation du clergé locale (mais les vaudois continueront à pratiquer la prédication itinérante).
Les pères se prononcent (canons 13 et 14) contre la pratique des dîmes inféodées (dîmes intégrées aux revenus de la seigneurie).
Le concile définit la suprématie spirituelle de la papauté et réserve au souverain pontife la canonisation des saints.
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Re: Forum Religion Catholique
Quatrième concile du Latran
Le quatrième concile du Latran (Latran IV), 12e concile œcuménique, convoqué par le pape Innocent III (bulle datée du 19 avril 1213), se déroule du 11 au 30 novembre 1215.
Il accueille le patriarche maronite Jérémie de Amchite (qui déclare que l’Eglise maronite est en communion avec l’Eglise de Rome), des représentants de nombreux princes laïcs et plus de 1 200 évêques et abbés.
70 décrets ou canons, préparés par le pape, sont ratifiés, notamment :
- profession de foi qui contient pour la première fois la définition de la transsubstantiation dans l’Eucharistie : « Il n’y a qu’une seule Église universelle des fidèles, hors de laquelle nul n’est absolument sauvé, et dans laquelle Jésus-Christ est le prêtre et la victime, dont le corps et le sang sont véritablement dans le sacrement de l’autel sous les espèces du pain et du vin ; le pain étant transsubstantié au corps de Jésus-Christ, et le vin en son sang, par la puissance divine… » (Canon 1) ;
- condamnation du livre de Joachim de Flore sur la Trinité (sa pensée n’a cependant jamais été censurée dans son ensemble) et de la doctrine d’Amaury jugée "encore plus insensée qu’hérétique" : « L’abbé Joachim prétendait qu’il suivait de cette doctrine, qu’il y avait une quaternité en Dieu, savoir les trois personnes de la Trinité et leur espèce commune ; et soutenait que l’union des personnes n’est pas propre et réelle, mais seulement similitudinaire, comme celle des croyants, dont il est dit aux Actes des apôtres, qu’ils n’avaient qu’un cœur et qu’une âme ; et comme dit Jésus-Christ dans saint Jean, en parlant des fidèles à son Père : « Je veux qu’ils soient un comme nous. « Pour nous, dit le pape, nous croyons, avec l’approbation du saint concile, et nous confessons qu’il y a une chose souveraine, qui est le Père, le Fils et le Saint-Esprit, sans qu’il y ait de quaternité en Dieu, parce que chacune de ces personnes est cette chose, c’est-à-dire la substance, l’essence ou la nature divine, qui seule est le principe de tout. Le concile déclare donc hérétiques tous ceux qui défendraient ou approuveraient la doctrine de l’abbé Joachim sur cet article. Il condamne aussi la doctrine d’Amaury qui soutenait que chaque chrétien est obligé, sous peine de privation du salut, de croire qu’il est membre vivant de Jésus-Christ » (Canon 2) ;
- anathématisation et condamnation des hérétiques cathares et des vaudois : « Le concile prononce anathème contre toutes les hérésies (...) et ordonne que les hérétiques, après avoir été condamnés, seront livrés aux puissances séculières. Il ajoute que l’on avertira ces puissances, et qu’on les contraindra, même par censures, de prêter serment en public, qu’elles chasseront de leurs terres tous les hérétiques notés par l’Église ; que, si les seigneurs temporels négligent de le faire, ils seront excommuniés par le métropolitain et les évêques de la province » (Canon 3) ;
- exhortation aux Grecs « à se réunir et à se conformer à l’Église romaine, afin qu’il n’y ait qu’un pasteur et qu’un troupeau ; et l’on défend aux Grecs, sous peine d’excommunication et de déposition, de laver les autels où les prêtres latins avaient célébré, et de rebaptiser ceux qu’ils avaient baptisés » (Canon 4) ;
- interdiction de fonder de nouveaux ordres religieux (Canon 13) ;
- mesures contre les clercs incontinents, ivrognes, cupides (Canons 14 à 17) ;
- « Défense aux clercs de dicter ou de prononcer une sentence de mort, ni de rien faire qui ait rapport au dernier supplice ; d’exercer aucune partie de la chirurgie où il faille employer le fer ou le feu ; de donner la bénédiction pour l’épreuve de l’eau chaude ou froide, ou du fer chaud » (Canon 18) ;
- obligation pour tous les fidèles de se confesser et de communier au moins une fois par an (Canon 21 : Omnis utriusque sexus) ;
- obligation du secret de la confession (la coutume du secret est rendue obligatoire, interdiction est faite au prêtre confesseur, mais aussi à l’interprète ou au passant ayant surpris par hasard une confession, d’en divulguer le contenu) : « Le confesseur doit aussi prendre garde de ne pas découvrir, par quelque parole ou par quelque signe, les péchés de ceux qui se confessent ; et celui qui se trouvera coupable en ce point sera déposé et enfermé dans un monastère, pour y faire pénitence le reste de ses jours » (Canon 21) ;
- interdiction aux « enfants des chanoines, surtout les bâtards », de « posséder des canonicats dans les mêmes églises où ces chanoines sont établis » (Canon 31) ;
- institution de la charge de "curé" affecté à une paroisse (cura animarum) ;
- interdiction du mariage clandestin, publication des bans dans les églises et présence du prêtre obligatoire, interdiction d’épouser un parent en deçà du 4e degré (Canon 51),
- affirmation "que la dîme est due de droit divin à l’Église ; qu’elle doit se prendre sur toute la récolte, avant qu’on en ait rien levé pour les cens et les tributs ; que les terres acquises aux moines de Cîteaux, ou à d’autres, depuis la tenue de ce concile, doivent payer la dîme, soit qu’ils cultivent ces terres par eux-mêmes ou par des étrangers" (Canons 54 et 55) ;
- défense aux Juifs de pratiquer des "usures excessives envers les chrétiens, et on leur ordonne de payer la dîme et les autres oblations pour les maisons ou les héritages qu’ils ont achetés des chrétiens" (Canon 67) ;
- port d’un signe distinctif par les juifs (canon 68) inspirée du code d'Omar II (717) 7 : "(...) nous décidons que les Juifs et les Sarrasins des deux sexes, dans toutes les terres chrétiennes, se distinguent eux-mêmes publiquement des autres peuples par leurs habits (...) ; concernant les Juifs, le concile décide qu'ils doivent porter sur eux une marque distinctive de leur différence : la rouelle, un disque d'étoffe jaune symbolisant les 30 deniers de Judas ; les autorités civiles imposeront : un chapeau rouge à bout pointu en Allemagne (choisi par les juifs eux-mêmes), la rouelle (jaune puis rouge et blanche) en France, et un signe en forme de Tables de la Loi en Angleterre" ;
- « Défense de donner des charges publiques aux juifs et aux païens » (Canon 69) ;
- renonciation aux rites anciens des juifs par les juifs convertis à la foi chrétienne et baptisés volontairement "afin de ne pas faire un mélange du christianisme avec le judaïsme, qui ne serait propre qu’à ternir la beauté de la religion chrétienne" (Canon 70) ;
- affirmation de l’existence des Anges ;
- attribution par l’Assemblée à Simon de Montfort du pays conquis sur le vieux comte de Toulouse qu’elle "déchoit de tout droit de souveraineté et auquel elle n’assigne que quatre cents marcs pour son entretien". L’épouse de ce dernier "peut librement jouir de son douaire, mais elle doit gouverner ses principautés selon l’ordre de l’Église, pour le maintien de la paix et de la foi". Ce qui n’est pas encore conquis doit "être placé sous l’administration de personnages capables, afin de doter le jeune comte, lorsqu’il aurait atteint sa majorité, soit de la totalité de ces biens, soit d’une partie, selon son mérite" ;
- reconnaissance que le pape a le monopole de la canonisation
- prédication dans toute la chrétienté d'une nouvelle croisade vers l’Egypte ; le bénéfice de l'indulgence plénière est étendu à ceux qui contribuent à la construction des navires croisés, dans les mêmes conditions que pour ceux qui vont combattre en Terre Sainte. Le décret conciliaire frappe d'un impôt du vingtième les revenus ecclésiastiques et du dixième les biens du pape et des cardinaux, pendant trois ans. L'excommunication est portée contre tous ceux qui commercent avec les infidèles.
Innocent III a cherché à convaincre le sultan d’Égypte de restituer Jérusalem aux chrétiens, mais la construction d’une forteresse musulmane sur le mont Thabor, qui bloque Acre, l'a décidé à prêcher la cinquième croisade (1217-1221). La bulle concernant la croisade est publiée le 14 décembre.
Le pape déclare aux Pères du concile : « L’instrument de mort que vous devez avoir entre les mains pour exterminer les impies, c’est l’autorité pontificale dont vous devez vous servir pour la destruction des méchants, à l’exemple du psalmiste : « Je mettais à mort dès le matin tous les pécheurs de la terre, afin de bannir de la ville du Seigneur tous ceux qui commettent l’iniquité. »
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