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Forum Religion Catholique

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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 19:25

Rappel du premier message :

Forum Religion Catholique





Catholicisme




Religion des chrétiens qui reconnaissent le pape comme chef spirituel.

Le catholicisme, également appelé l’Église catholique, est la branche du 
[ltr]christianisme[/ltr]
 qui reconnaît l'autorité spirituelle et juridictionnelle du 
[ltr]pape[/ltr]
. « Totalité et universalité » : tel est le sens en grec ancien du terme katholikos, par lequel est désignée, dès le iie s. de notre ère, l'Église qui a été fondée par Jésus, puis celle qui est restée attachée à ce titre ancien après les divisions apparues au sein du monde chrétien.

Le catholicisme fonde son unité sur une communauté de foi, de sacrements et de vie religieuse (un seul Christ, une seule foi). Une, la foi catholique repose sur un triple fondement : l'Écriture, qui est parole de Dieu ; la Tradition, qui est continuité de l'action divine ; l'Église, dépositaire et seule interprète autorisée de la vérité.



L'Église catholique au sein du christianisme

Forum Religion Catholique  - Page 5 1009069-Lippo_Memmi_saint_Pierre
Lippo Memmi, saint Pierre

Selon l'Évangile, Jésus a lui-même désigné parmi ses apôtres un homme, Pierre : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. » Le martyre de Pierre à Rome a ensuite désigné le siège épiscopal de la ville comme celui autour duquel doit s'affirmer l'unité de l'Église et de la foi. C'est ainsi que dans l'Église primitive est établie, vers le ier s., la primauté de l'évêque de Rome, successeur de Pierre. 

Les enseignements du Christ ont d'abord été transmis par voie orale. Aux premiers écrits chrétiens, notamment les lettres adressées par Paul aux communautés qu'il a fondées, vont succéder les Évangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean. Face à la nécessité de légiférer pour authentifier, parmi les multiples écrits qui sont alors rédigés, ceux qui sont fidèles à l'enseignement du Christ, un corpus est rassemblé sous le nom de « Nouveau Testament », en même temps que les écrits juifs antérieurs sont rebaptisés « Ancien Testament ». De même, face à la multiplication des communautés chrétiennes qui naissent dans tout le Bassin méditerranéen à partir du ier s., sont structurées les formes de cette Église (assemblée), qui est appelée à préserver le message du Christ en le protégeant des interprétations erronées. 



Le schisme avec les chrétiens d’Orient



Forum Religion Catholique  - Page 5 1004860-Constantin_Ier_le_Grand
Constantin Ier le Grand

Persécuté du ier au ive s., puis toléré et enfin reconnu comme religion officielle par l'empereur Constantin, au début du ive s., le christianisme parvient à s'établir dans l'Empire romain, tout en maintenant son unité ecclésiale et doctrinale jusqu'au xe s. Cependant se développent au sein de l'Église de nombreux débats théologiques, tranchés lors de grands conciles où sont élaborés et fixés des éléments essentiels de la doctrine chrétienne, comme l'universalité du christianisme (Jérusalem, en 49), la Trinité de Dieu (Nicée, en 325 ; Constantinople, en 381), la nature de Jésus-Christ, à la fois humaine et divine (Chalcédoine, en 451). Après l'éclatement de l'Empire romain à la fin du ve s., les divergences entre Orientaux et Occidentaux se font de plus en plus sentir. 

Alors que l'Église orientale reste sous la tutelle de l'empereur de Constantinople, l'Église latine doit, pour sa part, suppléer le pouvoir politique, qui s'est effondré avec la chute de l'Empire romain d’Occident. Rome y gagne en autorité non plus seulement spirituelle, mais également temporelle. L'Église d'Orient, déjà opposée à l'Église latine sur la formulation du dogme de la Trinité, lui reproche son autorité centralisatrice. En 1054, la rupture est consommée. L'Église latine garde le nom ancien de « catholique » et celle d'Orient prend celui d'« Église orthodoxe ». Certaines Églises feront néanmoins retour à la communion catholique, notamment au xviiie s., tout en gardant leurs rites de tradition orientale. 



La Réforme protestante


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Martin Luther

Face au pouvoir temporel de plus en plus hégémonique de l'Église catholique en Europe, les critiques se lèvent pour dénoncer les pesanteurs et les compromissions de l'appareil clérical. Les thèses de Martin Luther (1517) marquent le début de la Réforme, qui donne naissance aux Églises protestantes. Ce mouvement de contestation aspire à une simplification et à une personnalisation de la religion, en préconisant notamment la lecture directe de la 
[ltr]Bible[/ltr]
 par le croyant. Grâce au développement de l'imprimerie, il parvient en effet à retirer aux clercs et à l'Église le monopole de la pratique des Saintes Écritures. Dans le protestantisme, il n'y a pas d'épiscopat sacramentel, mais un sacerdoce commun à tous. Le baptême et la Cène (partage du pain et du vin) sont les seuls sacrements retenus, et toute pratique de dévotion ou toute démarche visant à s'assurer du salut sont rejetées : le salut ne s'achète pas, il est obtenu par la grâce de Dieu et non par les œuvres. 

L'Église catholique tente de répondre à ces vives attaques par la Contre-Réforme, ou Réforme catholique, en réaffirmant notamment l'autorité du pape ainsi que son attachement à la Tradition, à son magistère, aux sacrements et au salut par les œuvres. 



La foi catholique

Introduction

La foi catholique consiste en l'adhésion aux enseignements de l'Église portant sur les vérités que Dieu a révélées par son Fils. Elle se caractérise précisément par la définition des voies d'accès à ces vérités et au salut qu'elles portent en elles : la Révélation, l'Église et la Tradition, qui forment un tout indivisible. 



La Révélation


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Lorenzo Lotto, la Reconnaissance de la nature divine de l'Enfant Jésus

Selon le christianisme, Dieu s'est révélé aux hommes à travers l'histoire du peuple juif, auquel il a proposé son alliance, avant de se révéler pleinement à travers son Fils – Jésus-Christ mort et ressuscité –, en lequel il s'est incarné. 

Le Dieu révélé par le Christ est un Dieu unique mais en trois hypostases : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Il est créateur de toute chose et de toute vie. Empli de bonté envers sa création, il renouvelle, à travers le sacrifice de son Fils sur la croix, son alliance avec le peuple juif puis avec tous les hommes. Les chrétiens, en effet, croient non seulement à la résurrection du Christ, mais aussi à la résurrection des morts et à la vie éternelle : le salut. 

L'enseignement du Christ peut se résumer par cette phrase de l'Évangile de Luc (Luc X, 27) : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces, et de tout ton esprit. Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le mot « alliance » traduit un lien de réciprocité entre Dieu et l'homme, et il exprime la « solidarité » de Dieu avec tout homme. Aussi toute adhésion de foi comporte des exigences d'engagement de solidarité humaine et sociale. 

La Révélation est tout entière contenue dans la vie, la mort et la résurrection du Christ. Les textes bibliques conservés par la Tradition transmettent les récits qui en ont été faits par les premiers chrétiens. 



L'Église

Dépositaire et interprète autorisée des vérités chrétiennes, l'Église veille au maintien de l'unité de la foi. Dans le catholicisme, c'est à elle, à l'assemblée des fidèles, que sont transmises les Écritures, et non à chacun de ses membres d'une manière individuelle. 

L'Église catholique ne peut admettre sans difficulté l'existence de plusieurs Églises chrétiennes. Selon elle, la volonté du Christ, réaffirmée dans le credo de Nicée, est que son Église soit « une, sainte, catholique et apostolique », et ce non seulement d'un point de vue théologique – comme le soutiennent orthodoxes et protestants –, mais également dans sa réalisation concrète. 

La conviction avec laquelle l'Église catholique revendique comme légitime le droit de rassembler tous les chrétiens repose sur trois éléments fondamentaux : 


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Évêque célébrant la messe

– La succession apostolique. Les évêques continuent avec le pape la mission confiée par Jésus aux apôtres. Leur ordination dans l'Église (par imposition des mains et sacrement de l'ordre) les investit des pouvoirs de gouverner, d'enseigner et de donner les sacrements au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. 

– La prédication de la Parole. De même que les premiers disciples ont reçu de Jésus l'Esprit saint, le collège des évêques et le pape sont assistés par l'Esprit lorsqu'ils doivent énoncer les vérités de foi. 


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Baptême d'un enfant

– Les sacrements. La présence du Christ dans l'Église se manifeste par l'Église elle-même et par les sacrements – signes sacrés porteurs de grâces et institués par le Christ –, à travers lesquels l'Esprit opère le don de Dieu. L'Église catholique dispense sept sacrements : le baptême et l'eucharistie (communs à toutes les Églises chrétiennes), la confirmation, le mariage, l'ordre, la réconciliation (pardon) et l'onction des malades (extrême-onction) pratiqués également dans les Églises orthodoxes. Par le sacrement de l'ordre (ordination), les clercs – diacres, prêtres, évêques – reçoivent le pouvoir de transmettre la grâce de Dieu par les sacrements. 



La Tradition

L'Église assure la présence du Christ à travers les âges, en tant que dépositaire des Écritures, mais aussi de la Tradition. Dans le catholicisme, la Tradition englobe l'ensemble des enseignements, des dogmes et des pratiques cultuelles que l'Église a adoptés tout au long de son histoire. Loin de penser que son épaisseur risque de rendre opaque la vérité du Christ, l'Église catholique considère que la Tradition garantit la transmission fidèle et intégrale de la Révélation. 

Par son action théologique, dogmatique, liturgique et même sociale, l'Église s'efforce sans cesse d'approfondir le mystère chrétien. Les nouveaux dogmes qu'elle élabore ne sont pas censés apporter de nouvelles vérités, mais éclairer un aspect de la vérité déjà révélée dans sa plénitude par le Christ. Ainsi, la vérité discernée à un moment donné par l'Église des fidèles n'est pas désavouée par les générations suivantes, mais elle est conservée dans la Tradition, tout en étant réinterprétée. 

Il existe une manière moderne d'adopter des dogmes qui tend à s'éloigner d'une conception « doctrinaire » de la Tradition et qui prend en compte la dimension historique de la parole doctrinale de l'Église. En témoignent les paroles du pape Jean XXIII au concile Vatican II (1962) : « Autre chose est le dépôt même ou les vérités de la foi, autre chose est la façon selon laquelle les vérités sont exprimées, à condition toutefois d'en sauvegarder le sens et la signification. » 

À toutes les époques et dans les divers contextes culturels, l'Église catholique a toujours professé sa foi dans l'assistance par l'Esprit saint pour interpréter et actualiser le message évangélique, en le préservant des interprétations subjectives et en lui conservant son authenticité et son unité. 



La liturgie

Ensemble des célébrations officielles du culte rendu à Dieu, la liturgie s'organise ordinairement au niveau de la communauté paroissiale. Ces célébrations publiques, qui ont lieu habituellement le dimanche ou le samedi soir, rassemblent à l'église les catholiques établis à proximité. Un calendrier liturgique répartit sur une année la célébration des grandes étapes de la vie du Christ (sa naissance est fêtée à Noël, sa résurrection à Pâques, etc.). 


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Messe à Notre-Dame de la Trappe

La principale liturgie est la messe, qui comprend deux grandes parties, la première étant consacrée à la lecture et aux commentaires de la Parole (sermon ou homélie), la seconde à l'eucharistie et à l'action de grâce. Comme le Christ l'a enseigné aux apôtres à la veille de sa mort, les catholiques partagent le pain et le vin dans l'eucharistie, un sacrement qui, plus qu'un acte dédié à la mémoire du Christ, est, dans la théologie catholique, sa transsubstantiation. Par la communion, les croyants participent à la vie du Christ, reçoivent son corps et son sang comme une nourriture spirituelle qui les sanctifie. 

Les catholiques, de même que les orthodoxes, prient la Vierge Marie et les saints, intercesseurs auprès de Dieu. 



L'institution catholique

Introduction

L'Église catholique possède une structure à la tête de laquelle se trouve le pape, suivi – dans l'ordre hiérarchique – par les évêques, les prêtres, les diacres et les laïcs (ou simples fidèles). 

Avec ses deux mille ans d'histoire et ses nombreux fidèles répartis dans le monde, l'Église catholique se révèle être une institution dont le gouvernement est fort complexe. 



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Rome
Le support territorial de l'Église catholique est l'État de la cité du Vatican, dont le statut a été établi par les accords du Latran, en 1929. Ce vestige des États pontificaux, institués au viiie s. pour garantir au pape une indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques, couvre un territoire de 44 ha enclavé dans la ville de Rome. La cité du Vatican jouit d'un statut de neutralité et d'inviolabilité. Cet État singulier est doté d'un gouvernement propre. Sa population s'élève à quelques centaines de personnes, principalement occupées dans la curie romaine. 



Le gouvernement de l'Église


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Premier concile du Vatican

Au sommet de la hiérarchie catholique, le pape est le garant de la continuité apostolique. Occupant le siège épiscopal de l'apôtre Pierre, il est évêque de Rome. Il nomme les évêques. Élu par le Sacré Collège des cardinaux et choisi parmi eux, il est aussi le signe visible de l'unité de l'Église. À ce titre, il représente l'autorité suprême, arbitrant toutes les décisions concernant la vie de l'Église, l'expression de la foi et les grandes questions posées par les évolutions de société. Toutes ses décisions et déclarations n'engagent pas la foi catholique au même degré : une encyclique papale n'a pas la valeur d'un dogme, qui est l'énonciation d'un article de foi. Aux périodes défensives de son histoire, l'Église catholique s'est recentrée autour de l'autorité du pape, notamment après le grand schisme d'Orient (au moment même où l'Église orthodoxe a conservé des traditions plus pluralistes en son sein), mais aussi lors de la Réforme protestante, puis au début de la modernité issue des Lumières et de la Révolution française. En 1870, au concile Vatican I, l'Église s'est attachée à redéfinir la primauté et l'infaillibilité de son chef. Près d'un siècle plus tard, le concile Vatican II a rééquilibré l'autorité papale en réhabilitant dans ses fonctions primitives la collégialité des évêques. 

La collégialité épiscopale confère une responsabilité à tous les évêques, qui exercent leurs pouvoirs sous l'autorité du pape. C'est au chef suprême de l'Église qu'incombe, en effet, le droit de les réunir tous en concile œcuménique ou en synode (c'est-à-dire en assemblée régionale ou locale, par exemple, les évêques africains). Cependant, depuis le concile Vatican II, des conférences épiscopales nationales ou locales (par exemple, la Celam, la Conférence des évêques d'Amérique latine) se tiennent régulièrement à leur propre initiative. 

Assemblée des cardinaux – évêques élevés à ce rang par le pape –, le Sacré Collège joue un rôle de conseil particulier auprès du chef suprême de l'Église. Le rôle de cette assemblée consiste essentiellement à élire le nouveau pape. Mais, selon la règle édictée par Paul VI en 1970, ne participent au vote que les cardinaux âgé de moins de 80 ans. Le Sacré Collège, qui comptait 70 cardinaux de Sixte Quint à Jean XXIII, en rassemble près de 200 à la fin des années 2000. 



L'Église locale

Circonscrite par un territoire – le diocèse – plus ou moins vaste selon les régions du monde, l'Église diocésaine constitue l'unité de base de l'Église, dans laquelle la continuité apostolique est assurée par l'évêque. 

Nommé par le pape, l’évêque est choisi parmi les prêtres et ordonné par des évêques. La plupart d'entre eux sont à la tête d'un diocèse, qui est organisé en paroisses que l'évêque confie à des prêtres. L'évêque, qui a pouvoir de juridiction, est responsable en particulier de la pastorale (enseignement et mission) et des prêtres de son diocèse. 

Ordonnés par l'évêque, les prêtres sont au service de l'Église diocésaine. Ce sont exclusivement des hommes ayant fait vœu de célibat (à l'exception des Églises catholiques de rite oriental, où des hommes mariés peuvent être ordonnés). Ils reçoivent de l'évêque le pouvoir de dispenser tous les sacrements sauf l'ordination des nouveaux prêtres (réservée aux évêques). Ils président les célébrations liturgiques, organisent les nombreuses activités de catéchisme, d'entraide, de réflexion au niveau paroissial et diocésain. 

Les diacres constituent, au sein de l'Église, le premier degré de la hiérarchie et du sacrement de l'ordre. Tirant son origine d'une tradition ancienne, le diaconat a été remis en honneur par le concile Vatican II comme service spécifique de la communauté croyante ouvert aux hommes mariés. On parle alors de diacres permanents. 

Les laïcs sont les membres les plus nombreux de l'Église. Ils voient leur participation à la mission évangélique de l'Église mieux reconnue dans les sociétés laïcisées du IIIe millénaire. 



Les ordres religieux

En dehors des activités organisées autour des paroisses et, plus généralement, dans le cadre de la structure ecclésiastique, il existe d'autres formes de vie religieuse, plus dépouillées, plus disciplinées et souvent plus communautaires. Les ordres et les missions représentent ainsi des formes très différentes d'engagement au nom de la foi catholique. 


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Giotto, Innocent III approuve la règle de saint François

À l'instar des plus connus d'entre eux – bénédictins et bénédictines de saint Benoît (vie s.), franciscains de saint François d'Assise (xiiie s.), clarisses de sainte Claire (xiiie s.), dominicains de saint Dominique (xiiie s.) ou jésuites d'Ignace de Loyola (xvie s.) –, tous les ordres religieux suivent des règles de vie qui répondent aux trois appels évangéliques : la pauvreté, la chasteté et l'obéissance. Ils se différencient néanmoins par leur principale activité qui peut être la prédication, l'action missionnaire et sociale ou encore la prière (notamment dans les ordres contemplatifs vivant dans des monastères). 

Contrairement à la prêtrise, les ordres admettent hommes et femmes, mais dans des communautés séparées. Le statut de religieux n'est pas incompatible avec la prêtrise, tant et si bien que beaucoup de religieux sont également prêtres. Par ailleurs, certains ordres (comme les dominicains et les franciscains) ont institué un « tiers ordre », dans lequel sont regroupés des laïcs, mariés ou non, qui, tout en continuant à vivre dans le monde, s'engagent à suivre certains préceptes de la règle adoptée par l'ordre auquel ils appartiennent. 

Les ordres religieux ont, pour la plupart, essaimé sur tous les continents. Les responsables des communautés dépendent, selon les cas, de l'évêque du lieu ou d'une autorité centrale rattachée directement au Saint-Siège. 



Les mouvements catholiques

Les mouvements catholiques rassemblent des croyants désireux d'agir au nom de la foi, de la justice et de la charité chrétiennes, dans le cadre d'un des nombreux organismes existants, associations ou institutions. Alors que certains d'entre eux ont une dimension locale, d'autres (comme Caritas International, dont fait partie le Secours catholique français) sont internationaux. 

Ces mouvements allient à des degrés divers l'étude ou la formation religieuse, l'approfondissement spirituel et l'action caritative ou sociale. Une tension existe cependant entre ceux qui seraient tentés d'oublier le « monde » et ceux qui, au contraire, s'engagent « dans le monde » sans mettre en avant leur identité de membres de l'Église. 



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Léon XIII

À travers ces nombreux engagements, le catholicisme continue d'être actif dans les domaines de l'enseignement et de l'assistance hospitalière ou caritative, qu'il a longtemps eus en charge. Avec la révolution industrielle du xixe s., il s'est investi sur le terrain social pour dénoncer la « misère imméritée des ouvriers » (encyclique Rerum novarum de Léon XIII, en 1891) et pour y chercher remède. Connu sous le nom de catholicisme social, ce mouvement a débouché sur l'action politique, conduite par les partis de la démocratie chrétienne, et préparé l'éclosion de l'apostolat des laïcs, notamment l'Action catholique en France. 

La présence de plus en plus nombreuse de missionnaires dans les pays du tiers-monde a permis aux catholiques de participer à la lutte pour le développement des pays du Sud et de porter assistance aux plus défavorisés. 



L'évolution actuelle du catholicisme

Introduction

Ouverture sur le monde séculier, volonté de rejoindre les préoccupations des fidèles, telle est la tendance qui l'emporte aujourd'hui au sein de l'Église catholique, qui cherche à refréner la poussée des traditionalistes refusant toute modernisation liturgique et toute forme d'œcuménisme. 



Le concile Vatican II

La seconde moitié du xxe s. est marquée par le concile Vatican II. Convoqué par Jean XXIII, qui l'ouvre le 11 octobre 1962, il est clos le 8 décembre 1965 par Paul VI. Au terme de cette grande assemblée qui a réuni les évêques du monde entier et de nombreux experts théologiens, le catholicisme sort transformé, en particulier plus ouvert au dialogue : 
– avec les autres confessions chrétiennes dans le cadre du dialogue œcuménique, qui se traduit, dès le 7 décembre 1965, par la levée réciproque des excommunications entre Rome et Constantinople ; 
– avec tous les hommes s'interrogeant au sein de l'Église sur les problèmes de société, dans le respect de leur liberté ; 
– avec tous les catholiques, clercs et laïcs, qui ont reçu la même mission de témoigner du Christ et qui méritent ainsi une plus grande reconnaissance, due également au pluralisme culturel des Églises particulières et locales, dont il convient de respecter l'autonomie légitime (par exemple, par l'utilisation de la langue vernaculaire comme langue liturgique) ; 
– avec les autres religions, sur la base d'une reconnaissance plus ample du caractère impénétrable des voies de Dieu. 

Le concile Vatican II a été l'aboutissement et le point de départ d'un vaste travail théologique qui continue à susciter un intérêt général, de la part tant des clercs que des laïcs. 



La tentation intégriste

L'intégrisme catholique est né d'une réaction aux évolutions des sociétés modernes. Désignant initialement un parti politique espagnol, né vers 1890, à la suite de la condamnation papale du modernisme (Syllabus, 1864), le terme a pris un sens plus large. Aujourd'hui il s'applique aux catholiques intransigeants, qui refusent toute concession avec l'ordre social et politique des sociétés modernes, laïques et pluralistes. 

Au début du xxe s., sous le pontificat de Pie X, l'intégrisme a pris la forme d'une organisation secrète, la Sapinière, dont l'activité principale était de constituer des dossiers sur les catholiques jugés trop « compromis » avec la société moderne. Elle a mis fin à ses activités en 1921. 

Après Vatican II, l'intégrisme est devenu le creuset des tendances catholiques fondamentalement hostiles à l'aggiornamento (adaptation de l'Église à la modernité) engagé par le concile. Le 30 juin 1988, le schisme conduit par le chef des intégristes – l'évêque français Marcel Lefebvre – a été consommé avec l'Église de Rome. 


Documents associés

Médias


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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:00

LE PELAGIANISME.


Pélage.






Dans la théologie chrétienne, le pélagianisme est la doctrine hérétique qui considère le libre arbitre de l'Homme comme l'élément déterminant de ses possibilités de perfectionnement et minimise ou nie la nécessité de la grâce et de la rédemption divines.
Pélage ou Pelagius (v. 360-422), moine originaire d’Irlande, doté d'un grand savoir mais d'un caractère austère, est l'initiateur de cette doctrine.

Forum Religion Catholique  - Page 5 Pelagius


Chronologie historique

Vers 390, Pélage va à Rome où, scandalisé par les mœurs relâchées des Romains, il prêche l'ascétisme chrétien et fait de nombreux adeptes.
Son enseignement moral strict connaît un écho très favorable dans le sud de l'Italie et en Sicile où il est ouvertement prêché jusqu'à la mort (v. 455) de son principal disciple, Julien d'Eclanum.

Pélage nie l'existence du péché originel et la nécessité du baptême des enfants en bas âge.

Il soutient que la chute d'Adam n'a pas corrompu les facultés naturelles de l'humanité ; les êtres humains peuvent mener une vie vertueuse et mériter le paradis par leurs propres efforts :
« Ces choses se suivent et se tiennent : si l'homme a le devoir d'éviter le péché, c'est qu'il le peut ; il serait injuste et absurde de lui attribuer à crime ce qu'il ne dépend pas de lui d'éviter. S'il ne le peut pas, il n'a aucune obligation. »
« Si le péché d'Adam doit retomber sur ceux qui ne pèchent pas, la justice de Jésus-Christ doit suffire également à ceux qui ne croient pas ; c'est-à-dire si nous participons au mal sans notre faute, nous devons aussi pouvoir participer au bien sans notre mérite. »
Pélage affirme que la grâce réside dans les dons naturels de l'Homme, notamment le libre arbitre, la raison et la conscience.
Il reconnaît aussi ce qu'il appelle les "grâces extérieures", notamment la loi mosaïque, l'enseignement et l'exemple du Christ, qui stimulent la volonté mais n'ont pas de pouvoir divin inhérent.
Pour Pélage, la foi et le dogme ont peu d'importance car l'essence de la religion est l'action morale.
Sa croyance dans la possibilité de perfectionnement de l'humanité dérive manifestement du stoïcisme.

Pélage s'établit en Palestine vers 412 et bénéficie du soutien de Jean, évêque de Jérusalem.
Ses idées ont beaucoup de succès, notamment parmi les disciples d'Origène.
Ses disciples, l’Ecossais Célestius et Julien, sont accueillis à Constantinople par le patriarche Nestorius qui adhère à leur doctrine fondée sur l'intégrité et l'indépendance de la volonté.

À partir de 412, Augustin d'Hippone écrit une série d'ouvrages dans lesquels il attaque violemment les préceptes que formule Pélage sur l'autonomie morale de l'Homme et élabore sa propre formulation subtile du rapport entre la liberté humaine et la grâce divine.
Les critiques d'Augustin sont à l'origine des accusations d'hérésie prononcées à l'encontre de Pélage.
En 415, Pélage est dénoncé comme responsable de l’hérésie qu’entre-temps son disciple, Célestius, a divulguée en Afrique et qu’un concile, réuni à Carthage en 411, a solennellement condamnée.
Le concile ayant rejeté sa demande d’ordination, Céleste se rend à Ephèse où il exerce néanmoins publiquement le sacerdoce. Il enseigne "que le péché ne naît pas avec l'homme, qu'il est un acte de sa volonté auquel son imperfection individuelle peut le solliciter plus ou moins, mais non un effet nécessaire de l’imperfection essentielle de l'humanité. Par conséquent, il ne voulait pas que l'on conférât le baptême aux enfants pour la rémission de leurs fautes, de peur que l'administration de ce sacrement ne fit naître cette idée si fausse et tout à la fois si injurieuse au Créateur, savoir, que l'homme est méchant par sa nature, même avant d'avoir commis aucun mal". 
Se désolidarisant d’avec son disciple, Pélage est absout par les synodes de Jérusalem (juillet 415) et de Diospolis (415)
Mais l’épiscopat africain, animé par Augustin, refuse d’admettre la décision des Orientaux et obtient du pape Innocent er une double condamnation de Pélage et de Célestius, le 27 janvier 417.
Pélage fait agir ses amis romains et, en septembre, le successeur d'Innocent, Zosime, le réhabilite.
Le 30 avril 418, l’empereur Honorius frappe de proscription Pélage et Célestius.

Le 1er mai, le concile de Carthage, réunissant 214 évêques de toute l’Afrique (Proconsulaire et Numidie), maintient la condamnation de Célestius, renouvelle l’excommunication de Pélage et fixe la doctrine catholique sur le péché originel, le baptême des enfants et la nécessité de la grâce.
Dans le courant de l’été, le pape Zosime, qui a d’abord réhabilité Pélage, approuve par une lettre (Tractoria) les huit canons du concile.
On ignore ce que devient Pélage (+ vers 422) après son expulsion de Constantinople, où il s’est réfugié auprès de Nestorius, par la police impériale...

Sous la conduite de Julien, évêque d’Eclane, en Campanie, des évêques italiens, partisans de Pélage, protestent contre sa condamnation de 418.
Julien, qui accuse l’épiscopat africain d’avoir acheté par de somptueux cadeaux la décision de l’empereur, est banni à son tour et se réfugie en Orient où il rédige de violents réquisitoires contre la doctrine augustinienne de la grâce. Comme Célestius, il tente d’intéresser Nestorius au sort des pélagiens.
En 431, le concile d’Ephèse condamne les erreurs des nestoriens et des pélagiens (peut-être que Célestius est déjà mort).
Malgré une tentative en 439, Julien (+ vers 445) ne pourra jamais réintégrer son diocèse.

Pour lutter contre le pélagianisme, le pape Célestin Ier (422-432) envoie des missionnaires en Grande-Bretagne (notamment saint Germain d'Auxerre et saint Leu ou Loup, l’évêque de Troyes) et en Gaule.
Les papes Léon Ier et Gélase Ier luttent également contre l’hérésie pélagienne.

Le milieu monastique provençal est composé d’ascètes pour qui les outrances de l’augustinisme semblent encourager le relâchement des efforts humains pour parvenir à la sainteté.
Jean Cassien de Marseille (+ vers 435) est leur porte-parole. Formé à l’école du monachisme oriental, il affirme que Dieu et l’homme, la grâce et le libre arbitre coopèrent pour sauver l’homme pécheur. À ses yeux, le problème important est de savoir quand, et sous quelle impulsion, commence la bonne volonté, "initium bonae voluntatis" : ce premier pas, est-il imputé à l’action de Dieu ou à la volonté de l’homme ? Dans ce dernier cas, tout le mérite revient à la créature, et la grâce de Dieu devient, sinon inutile, du moins simple récompense : l’homme est l’unique auteur de son salut.
Les disciples d’Augustin voient là un retour des pires thèses pélagiennes : Prosper d’Aquitaine part en guerre contre ce semi-pélagianisme, lutte contre ces "ingrati", ces négateurs de la grâce et les dénonce à Rome.
Le pape Célestin proclame Augustin l’un des plus grands docteurs et blâme "ceux qui innovent en matière de foi".
Les moines de Lérins comme Vincent de Lérins et les évêques issus de ce milieu monastique luttent sans répit contre un prédestinatianisme qui prétend que ceux qui n’ont pas été, de toute éternité, mis au nombre des élus ne peuvent qu’en vain s’efforcer de multiplier les efforts et les bonnes œuvres.
Les sentences rendues, en 529, au deuxième concile d’Orange et au concile de Valence, en 530, tout en condamnant le semi-pélagianisme, anathématisent en même temps la doctrine de la prédestination au mal, et se taisent sur les questions de l'universalité de la grâce et de son irrésistibilité comme sur le sort des enfants morts sans baptême.
Ces décisions sont confirmées par les papes Félix IV et Boniface II (530-532). Ce dernier met fin au semi-pélagianisme et définit comme la doctrine orthodoxe de l’Église les thèses d’un augustinisme modéré, à savoir la faculté pleine et entière pour tous les baptisés de se sauver s’ils le veulent.
Jean IV (640-642) écrit au clergé du Nord de l'Irlande pour l'exhorter à se méfier de l'hérésie pélagienne.

Les réformateurs Luther, Calvin, Zwingli interprètent l’enseignement de l’apôtre Paul à la lumière des théories augustiniennes.

Ils insistent sur le péché originel, et, par suite, sur l’impuissance de l’homme à assumer seul son propre salut : ils dénoncent, en l’homme, une concupiscence blâmable et professent que le salut vient de Dieu seul, par le canal d’une foi justifiante.
Tous se réclament d’Augustin dont ils admirent la sensibilité au péril pélagien.
Le concile de Trente (1545-1563) affirme, contre Luther, que, dans Adam, le libre arbitre n’a pas été "éteint, mais seulement diminué et incliné au mal" et que la concupiscence n’est pas elle-même un péché, mais "un effet du péché".
Il décrète que la justification n'est pas exclusivement l’œuvre de la grâce ; l’homme n’est pas agi par Dieu, qui serait alors responsable du mal comme du bien :
« Si quelqu’un dit que le libre arbitre de l’homme, mû et excité par Dieu, ne coopère aucunement en donnant son assentiment à Dieu qui l’excite et l’appelle [...] qu’il soit anathème ! »
« Si quelqu’un dit qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de rendre ses voies mauvaises, mais que c’est Dieu qui opère (par lui) le mal comme le bien [...] qu’il soit anathème ! ».
Le concile refuse la théologie d’une double prédestination développée par Seripando, le grand théologien des Augustins.

Au XVIIe siècle, la querelle janséniste renouvellera le vieux débat sur le prédestinatianisme, parce qu’en définitive le concile de Trente n’a pu résoudre le problème épineux de la grâce et du salut.
Les jansénistes ne cesseront de proclamer "que la cause efficiente du libre arbitre n’est pas une faculté naturelle de la libre volonté, mais la grâce... et que celle-ci doit libérer la volonté pour que l’homme puisse accomplir des actions non pas seulement surnaturelles mais tout simplement moralement bonnes".
La volonté a perdu toute liberté à la suite du péché originel ; elle subit donc l’attrait du bien qui produit le mérite, ou du mal qui produit le péché.
La grâce, qui seule peut permettre de faire le bien, n’est pas donnée à tous.

Citation

Le pélagianisme marche toujours sur les talons du rationalisme. (Edmond Scherer 1815-1889)

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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:00

LE JANSENISME. 


Grâce divine, prédestination et libre arbitre.



Le jansénisme est la doctrine de Jansenius (1585-1638) et de ses disciples.

Cornelius Jansen, dit Jansenius, théologien hollandais, évêque d'Ypres, entre en 1602 à l'Université de Louvain qui est alors le théâtre d'une lutte violente entre jésuites et augustiniens pour lesquels il prend parti. Puis il étudie à Paris où il rencontre en 1609 le théologien français Jean Duvergier de Hauranne (futur abbé de Saint-Cyran et chapelain du couvent de Port-Royal-des-Champs près de Versailles) qui lui fait connaître les thèses du maître de l’université de Louvain, Michel de Bay dit Baïus (1513-1589).

Forum Religion Catholique  - Page 5 Jansen
Cornelius Jansen


En 1628, Jansénius travaille à son principal ouvrage, l'Augustinus, publié à titre posthume en 1640.

S’appuyant sur une interprétation rigoureuse de la philosophie d']Augustin d'Hippone, Jansenius défend la doctrine de la prédestination absolue. Il estime que tout individu peut pratiquer le bien sans la grâce de Dieu, mais que son salut ou sa damnation ne dépend que de Dieu. En outre, Jansenius affirme que seuls quelques élus seront sauvés. À cet égard, sa doctrine s’apparente au calvinisme, de sorte que Jansenius et ses disciples sont très vite accusés d’être des protestants déguisés. Cependant, les jansénistes ont toujours proclamé leur adhésion au catholicisme romain et soutenu qu’aucun salut n’est possible hors de l’Église catholique.

Le jansénisme reprend et développe, contre les molinistes (partisans du jésuite espagnol Luis Molina), le point de vue des augustiniens selon lesquels la grâce est un pur don divin, qui descend sur un individu "indépendamment de toute participation de la liberté humaine" .

Augustin d'Hippone est le père de l’Eglise d'Occident autour duquel se développent le plus de discussions théologiques : catholiques et protestants, jansénistes et jésuites revendiquent son autorité. Parce qu'elle est élaborée au cours de controverses, sa pensée se prête à de multiples interprétations. C'est en particulier sa doctrine de la grâce et de la prédestination qui fait l'objet de conflits. Luther et Calvin s'appuient sur Augustin pour soutenir la prédestination.

Toutes les théories chrétiennes de la prédestination sacrifient la liberté à la Providence. Fatalisme ou liberté ? Dans la philosophie scolastique, le fatalisme est tenu pour un "argument paresseux". Parce que l'homme ne peut rien faire pour son salut, les œuvres perdent toute valeur.
A travers Molina , l’Eglise catholique cherche à concilier le libre arbitre et la grâce, alors que Jansenius veut revenir à une stricte interprétation d'Augustin : « Le libre arbitre ne peut vouloir que le mal. La grâce doit être constante et irrésistible et nous déterminer de l'intérieur à vouloir le bien ».

Lorsque le jansénisme pénètre en France, en particulier grâce à Jean Duvergier de Hauranne (1581-1643), abbé de Saint-Cyran, il impose d’abord une forme de piété austère et une stricte moralité. Il se situe par là à l’opposé d’une morale plus tolérante et d’un cérémonial religieux surchargé, qui ont souvent les faveurs de l’Eglise de France, en particulier dans l’ordre des jésuites.

Considéré comme dangereux par Richelieu, combattu par Mazarin, toléré puis poursuivi par Louis XIV, le jansénisme est un foyer d'opposition à l'absolutisme de la monarchie et le levain du gallicanisme parlementaire.

Chronologie historique

Vers 390, Pélage, moine catholique anglais, se rend à Rome où, scandalisé par les mœurs relâchées des Romains, il prêche l'ascétisme et fait de nombreux adeptes. Il soutient que la chute d'Adam n'a pas corrompu les facultés naturelles de l'humanité : les êtres humains peuvent mener une vie vertueuse et mériter le paradis par leurs propres efforts.

Pélage affirme que la grâce réside dans les dons naturels de l'Homme : notamment le libre arbitre, la raison et la conscience. Il reconnaît aussi ce qu'il appelle les grâces extérieures : la loi mosaïque, l'enseignement et l'exemple du Christ, qui stimulent la volonté mais n'ont pas de pouvoir divin inhérent. Pélage s'établit en Palestine vers 412 et bénéficie du soutien de Jean, évêque de Jérusalem. Ses idées ont beaucoup de succès, notamment parmi les disciples d'Origène. Plus tard, ses disciples Célestius et Julien sont accueillis à Constantinople par le patriarche Nestorius qui adhère à leur doctrine fondée sur l'intégrité et l'indépendance de la volonté.

À partir de 412, Augustin d'Hippone écrit une série d'ouvrages dans lesquels il attaque violemment les préceptes que formule Pélage sur l'autonomie morale de l'Homme et élabore sa propre formulation subtile du rapport entre la liberté humaine et la grâce divine. 

En 475, le concile d'Arles, convoqué par le métropolitain d'Arles, Léonce, et regroupant vingt-neuf évêques, condamne la doctrine de la prédestination, enseignée par Lucidus, qui a jeté le trouble dans les églises de la Provence ; participent au concile : Patient de Lyon, Mamert de Vienne, Euphrone d'Autun, Eutrope d'Orange ; le fautif, présent, se rétracte .

Isidore de Séville (+ 636) écrit (Livre des sentences) : "Sans le secours de la grâce, l’enseignement a beau entrer dans les oreilles, il ne descend jamais jusqu’au cœur. La parole de Dieu, entrée par les oreilles, parvient au fond du cœur lorsque la grâce de Dieu touche intérieurement l’esprit pour qu’il comprenne."

En 848, le synode de Mayence condamne le moine saxonGottschalk (ou Godescalc ou Gotescalc) d’Orbais, appelé aussi Fulgence, théologien allemand, et le fait emprisonné pour ses thèses, jugées hérétiques, sur la prédestination : l’homme est prédestiné avant sa naissance au salut ou à la damnation, sans liberté de choix. Gottschalk avait élaboré une théorie de la double prédestination, celle des élus et celle des réprouvés. En vrai prédestinatianiste, il affirmait que Dieu, sachant les bonnes actions des justes, les avait prédestinés à la vie éternelle, tandis qu’il envoyait les méchants à la mort éternelle, sachant bien leurs fautes, et l’abus qu’ils feraient de grâces tout autant reçues que méprisées. Ses théories sont réfutées par Jean Scot Érigène mais reprises par certains théologiens de Lyon.

Jean Scot Erigène, penseur et théologien chrétien, enseigne à l'école palatine de Charles le Chauve puis en Angleterre dans la première université d'Oxford. Disciple de Platon et des néoplatoniciens aussi bien que d'Augustin, de Boèce et de Denys l'Aréopagite, Erigène écrit notamment le Traité sur l'EucharistieDe divisione naturaDe predestinatione (851) et De visione Dei, ouvrages dans lesquels il soutient que tout provient de Dieu, et que, par étapes, tout y retourne. Son œuvre est condamnée par 2 conciles.

1524 : désaccord entre Erasme qui publie son essai sur le libre arbitre et Luther qui défend la notion de prédestination et de salut par la foi. Les réformateurs Luther, Calvin, Zwingli interprètent l’enseignement de l’apôtre Paul à la lumière des théories augustiniennes. Ils insistent sur le péché originel, et, par suite, sur l’impuissance de l’homme à assumer seul son propre salut : ils dénoncent, en l’homme, une concupiscence blâmable et professent que le salut vient de Dieu seul, par le canal d’une foi justifiante. Tous se réclament d'Augustin dont ils admirent la sensibilité au péril pélagien.

1545-1563 : le concile de Trente affirme contre Luther que, dans Adam, le libre arbitre n’avait pas été "éteint, mais seulement diminué et incliné au mal" et que la concupiscence n’est pas elle-même un péché, mais "un effet du péché".
Il décrète que la justification n'est pas exclusivement l’œuvre de la grâce. « Si quelqu’un dit que le libre arbitre de l’homme, mû et excité par Dieu, ne coopère aucunement en donnant son assentiment à Dieu qui l’excite et l’appelle [...] qu’il soit anathème (.) L’homme n’est donc pas agi par Dieu, qui serait alors responsable du mal comme du bien : « Si quelqu’un dit qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de rendre ses voies mauvaises, mais que c’est Dieu qui opère (par lui) le mal comme le bien [...] qu’il soit anathème. »).
Le concile refuse la théologie d’une double prédestination développée par Seripando, le grand théologien des Augustins.
Au XVIIe siècle, la querelle janséniste renouvellera le vieux débat sur le prédestinatianisme, parce que, en définitive, le concile de Trente n’a pu résoudre le problème épineux de la grâce et du salut.

En 1552, Michel De Bay dit Baïus, de l’Université de Louvain, publie son ouvrage sur la grâce et la prédestination.
Soixante-seize des propositions extraites des ouvrages de ce théologien sont déférées par les cordeliers au pape Pie V qui les condamne par la bulle Ex omnibus afflictionibus en 1567. Cette condamnation est renouvelée par Grégoire XIII en 1579.
Pour Baïus, Dieu a créé librement l’homme et il l’a créé libre. Adam a péché librement. La nature humaine n’est pas mauvaise, mais elle est corruptible. La volonté de perfection fait donc partie de la nature humaine sans qu’il soit nécessaire de la confondre avec la grâce. Bien que l’homme soit enclin à pécher, en raison de la faute originelle, le libre arbitre lui permet de se justifier devant Dieu de la compassion que celui-ci lui accorde, mais non pas de prétendre au rachat par la pénitence et les bonnes œuvres. Le mystère de la grâce, accordée ou non, seul décide du salut.

1587-1588 : À Cuenca, le jésuite espagnol Luis Molina publie ses cours de théologie où il s’efforce de concilier avec la liberté humaine la prescience de Dieu et la nécessité de la grâce. 
Sans nier le caractère surnaturel de la grâce et la toute-puissance divine, Molina insiste sur l’effort humain.
Son livre, Concordia liberi arbitrii cum gratiae donis (1588), est mis en cause en juin 1597 par le dominicain D. Báñez.
Les dominicains espagnols et les jansénistes s’opposent aux molinistes.
Les papes Clément VIII et Paul V organiseront des congrégations pour juger le molinisme : elles aboutiront à un non-lieu.

1599 : Pedro da Fonseca, jésuite, auteur des Commentaires d’Aristote, qui chercha à concilier le libre arbitre et la prédestination, meurt à Lisbonne.

En 1602, Jacqueline Marie Angélique Arnauld, Mère Angélique, est abbesse de Port-Royal, alors qu'elle n’a que 11 ans. Sœur du théologien Antoine Arnauld, elle est vouée, dès sa naissance, à la vie religieuse. Elle vit au milieu de religieuses qui s’habillent avec élégance, qui reçoivent, qui vont et viennent. Elle éprouve, lors d’une maladie, une crise mystique. Les sermons qu’elle entend pendant le carême de 1608 finissent de la convaincre du nécessaire rétablissement de l’observance la plus stricte de la règle de saint Benoît. Sa conviction est si forte qu’aucune religieuse ne s’oppose à elle et que ses 5 sœurs ainsi que sa mère entrent à Port-Royal.
De 1618 à 1623, elle réforme l’abbaye de Maubuisson, malgré la résistance de l’abbesse. La vie cloîtrée est régie selon la règle, sans dérogation. Les religieuses sont habillées du même scapulaire blanc marqué d’une croix rouge. Port-Royal, fondé pour 12 religieuses, en réunit bientôt 80. C’est dans le faubourg Saint-Jacques que la communauté prend place. Les solitaires de Port-Royal s’installent dans les bâtiments conventuels que les sœurs viennent d’abandonner. La communauté respecte scrupuleusement le guide qu’elle s’est donnée, l’abbé de Saint-Cyran, et son enseignement profondément marqué par Augustin et par les écrits de Jansénius.

1611 : le pape Paul V ordonne que cesse la discussion sur la grâce qui oppose jésuites et dominicains. L’efficacité de cette grâce est-elle due à la prédétermination divine sur la volonté humaine (thèse des dominicains) ou à la conformité du décret divin à la prescience que Dieu a des libres décisions humaines (thèse des jésuites) ? Dans leur majorité, les congrégations penchent en faveur des dominicains, mais Paul V juge plus sage de ne pas prendre de définition doctrinale sur ces questions ; il rappelle seulement la doctrine tridentine selon laquelle une motion divine est nécessaire au libre arbitre, sans préciser davantage la nature de cette motion. Il interdit aux adversaires d’évoquer jamais ces questions disputées ; la défense pontificale devra être rappelée à plusieurs reprises aux théologiens : en vain, d’ailleurs, car la querelle allait recommencer autour de l’Augustinus de Jansénius.

Le 14 mai 1638, le janséniste Jean Duvergier de Hauranne, abbé de Saint-Cyran, qui s’oppose dans un violent pamphlet à la politique étrangère et religieuse de Richelieu, est enfermé au donjon de Vincennes sur ordre de Richelieu (où il restera jusqu’à la mort de ce dernier en 1642).
Dès son apparition, le jansénisme a suscité l’hostilité, non seulement des jésuites, mais aussi du pouvoir royal, qui l’associe aux divers mouvements politiques d’opposition.

À partir de 1640, le centre spirituel du jansénisme se transporte au couvent de Port-Royal-des-Champs, près de Paris, où de nombreux nobles, magistrats, écrivains et savants, qui sympathisent avec le mouvement, viennent effectuer des retraites et débattre de questions philosophiques et religieuses.
Mme de Sévigné qualifie Port-Royal de "vallon affreux, tout propre à inspirer le goût de faire son salut".

Septembre 1640 : publication posthume de l’Augustinus de Jansenius.
L’œuvre est combattue par les jésuites qui privilégient le libre arbitre à la prédestination soutenue par les gens de Port-Royal.
Les jansénistes ne cesseront de proclamer "que la cause efficiente du libre arbitre n’est pas une faculté naturelle de la libre volonté, mais la grâce... et que celle-ci doit libérer la volonté pour que l’homme puisse accomplir des actions non pas seulement surnaturelles mais tout simplement moralement bonnes".
La volonté a perdu toute liberté à la suite du péché originel ; elle subit donc l’attrait du bien qui produit le mérite, ou du mal qui produit le péché. La grâce, qui seule peut permettre de faire le bien, n’est pas donnée à tous.

En 1641, à la demande de Richelieu, François de La Mothe Le Vayer attaque le jansénisme dans la Vertu des païens.

6 mars 1642 : Urbain VIII condamne et met à l'index l’Augustinus de Jansénius par la bulle In eminenti.

En 1650, le théologien Louis-Isaac Lemaistre de Sacy (+ 4/1/1684) publie les Heures de Port-Royal, un recueil d'hymnes liturgiques. Emprisonné pour jansénisme de 1666 à 1668, il commencera la traduction de la Bible en français, ce qui constituera l'oeuvre de sa vie ; surnommée Bible de Port-Royal, elle connaîtra un vif succès au XVIIIe siècle.

31 mai 1653 : par la bulle Cum Occasione, Innocent X, sollicité par le gouvernement français, condamne les 5 propositions attribuées à Jansénius par la Sorbonne :
1° Il y a des commandements que l'homme juste ne peut observer, Dieu ne lui accordant pas une grâce suffisante ;
2° Dans l'état de nature et de péché, la grâce est irrésistible ;
3° Pour acquérir quelque mérite devant Dieu, il n'est pas besoin que l'homme soit affranchi de la nécessité d'agir ; il suffit qu'il ne soit pas contraint d'agir ;
4° Dire que l'homme dans l'état de nature peut résister à la grâce prévenante ou y céder est semi-pélagien ; 
5° Dire que le Christ est mort pour tous est semi-pélagien.
Antoine Arnauld soutient que les cinq propositions condamnées dans le livre de Jansénius se trouvent dans saint Augustin.
Les évêques de France dressent un formulaire qui se termine ainsi : « Je condamne de cœur et de bouche la doctrine des cinq propositions contenues dans le livre de Cornélius Jansénius, laquelle doctrine n'est point celle de saint Augustin, que Jansénius a mal expliquée. »
Les religieuses de Port-Royal de Paris et de Port-Royal-des-Champs refusent de signer ce formulaire.

1656
- De janvier 1656 à mai 1657, Blaise Pascal publie, sous le pseudonyme de Louis de Montalte, un ensemble de dix-huit lettres : Les Provinciales, ou Lettres escrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères. Pascal défend la cause janséniste et attaque les jésuites, en particulier la morale laxiste dont ils font preuve dans leur casuistique (lettres V à XVI). Son ouvrage, Les Provinciales, est mis à l'Index par le pape.
- 16 octobre 1656 : la bulle Ad sacram d’Alexandre VII renouvelle la condamnation des 5 propositions de Jansénius. Les jansénistes, avec Antoine Arnauld et Blaise Pascal, réagissent vigoureusement et affirment que les 5 propositions ne se trouvent pas dans les traités de Jansenius ; simultanément, ils lancent la controverse contre les jésuites.

1662 : Antoine Arnauld et Pierre Nicole publient la Logique de Port Royal.

1664 : les religieuses de Port-Royal refusent de signer le formulaire royal imposé à tous les ordres religieux (le formulaire affirme la suprématie du roi sur le pape).

1665 : 15 février, bulle papale prescrivant la signature du formulaire antijanséniste ; Alexandre VII envoie en France ce formulaire auquel le clergé doit souscrire sans équivoque. Bossuet écrit aux religieuses de Port-Royal pour les engager à souscrire au formulaire, disant que, dans l'Eglise, il faut une règle de foi, et que de temps à autre l'Eglise est obligée d'interpréter et de décider certains faits. Sans une pareille autorité, elle ne pourrait plus se défendre contre les fausses doctrines. Port-Royal et les évêques jansénistes souscrivent le formulaire, en se renfermant dans ce qu'ils appelaient le "silence respectueux".

8 octobre 1668 : bref papal de Clément IX sur la paix de l'Eglise avec les jansénistes : Paix clémentine. Le 23, la paix de l’Eglise avec les jansénistes est rendue officielle par un arrêt du Conseil.

14 janvier 1669 : Clément IX confirme la paix de l’Eglise avec les jansénistes. Le 19, la réconciliation avec les jansénistes est officiellement prononcée ; le gouvernement libère les jansénistes retenus prisonniers à la Bastille.

17 octobre 1685 : l’édit de Fontainebleau révoque l’édit de Nantes de 1598. Louis XIV cautionne les dragonnades et intervient dans la répression du jansénisme.

1696 :Innocent XII condamne le jansénisme.

1705 : la Constitution Vineam Domini Sabaoth de Clément XI confirme les bulles Cum occasione (Innocent X), Ad Sacram et Regiminis Apostolici (Alexandre VII) et réprimande ceux qui, par ce qu'ils appellent le "silence respectueux" (cas de conscience) font semblant d'obéir aux Constitutions Apostoliques pendant qu'en réalité ils trompent l'Église et le Saint-Siège.

1707 : excommunication des religieuses de Port-Royal.

1708 : Clément XI condamne le Nouveau Testament en français avec réflexion morale sur chaque verset, ouvrage de l’ex-oratorien Pasquier Quesnel, qui propage avec un succès croissant les idées de Jansenius, de Saint-Cyran et d’Antoine Arnauld.

Le 23 octobre 1709, Louis XIV fait expulser les religieuses de Port-Royal : elles sont dispersées dans divers couvents.

1710 : Le roi fait raser les bâtiments conventuels de Port-Royal des Champs.

Le 8 septembre 1713, à la suite de pressions exercées par le Roi Soleil, Clément XI, par la bulle Unigenitus, condamne les 101 propositions tirées des Réflexions morales du janséniste français Pasquier Quesnel (1634-1719).

Le 8 septembre 1718, Clément XI excommunie, par la bulle Pastoralis Officii, ceux qui refusent la constitution Unigenitus.

Benoît XIII(1724-1730), tout en reprenant nettement à son compte les condamnations énoncées par la bulle Unigenitus, s’efforce d’écarter l’interprétation excessive qui ferait de ce document une officialisation du molinisme ; aussi approuve-t-il l’enseignement des augustino-thomistes sur la grâce efficace et la prédestination.

Le 14 octobre 1724, l’évêque français janséniste Dominique Varlet, réfugié en Hollande, consacre évêque le prêtre catholique Cornélius Steenhoven (adversaire de la bulle Unigenitus) qui prend le titre d’évêque d’Utrecht. L’Eglise d’Utrecht (ou Vieille épiscopale) accueille les jansénistes venus de France.

1726 : Louis XV donne la pourpre cardinalice à André Hercule de Fleury (1653-1743) et le nomme ministre d’Etat ; à plus de 73 ans, celui-ci parvient à apaiser la colère des jansénistes soutenus par le Parlement.

1727 : Le concile d’Embrun dépose le plus résolu des adversaires de la bulle Unigenitus : Soanen, évêque de Senez.

1727-1732 : affaire des convulsionnaires du cimetière Saint Médard
Le diacre Pâris, janséniste fervent, mort en odeur de sainteté, est enterré dans le cimetière de Saint Médard à Paris. Les foules s'y précipitent car on dit que des guérisons se produisent sur sa tombe. Des scènes d'hystérie ont lieu dans ce cimetière, des miracles aussi, s'il faut en croire le cardinal de Noailles qui en tient le registre. Les convulsionnaires, comme on les appelle, font mille extravagances, prophétisent et se mutilent horriblement. Il y a des femmes sauteuses, aboyeuses, miauleuses, ce qui donne une idée des scènes scandaleuses qui se succèdent.
Le 15 juillet 1731, Mgr de Vintimille, archevêque de Paris, ferme le cimetière et obtient du pape Clément XII un décret et un bref interdisant le culte du diacre Pâris (le Parlement de Paris, favorable aux jansénistes, refuse d’enregistrer ces actes).
Le 22 janvier 1732, une ordonnance du roi ordonne que la porte du petit cimetière reste fermée et qu’elle ne soit ouverte que pour cause d'inhumation. Le lendemain de la clôture, une pancarte irrespectueuse est posée par les jansénistes : « De par le Roi, défense à Dieu de faire miracle en ce lieu ». Un convulsionnaire s'en va rapporter l'affaire à l'abbé Terrasson, académicien et professeur de philosophie, qui répond : « Ce que je trouve de plus plaisant, c'est que Dieu ait obéi ! ». En effet, miracles comme phénomènes en tous genres ont cessé.

1728 : le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, accepte la bulle Unigenitus.

En 1736 est publié le bréviaire de l’archevêque Charles de Vintimille, dont les auteurs Vigier, Mésenguy et Coffin sont jansénistes : plusieurs diocèses l’adoptent (Blois, Évreux, Séez) ou s’en inspirent (Toulouse, Tours, Chartres, Vienne), le Parlement de Paris l’approuve.

1748 : A Genève, De l'esprit des lois, écrit par Charles de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, est publié anonymement. L’ouvrage (l'œuvre de sa vie qu'il a remaniée pendant 14 ans) a immédiatement un immense retentissement mais il est attaqué par les jésuites et les jansénistes qui critiquent violemment l’éloge de la religion naturelle ; la faculté de théologie de Paris (560.000 h) condamne l’ouvrage qui est mis à l’Index par le pape Benoît XIV.

Tout au long du XVIIIe siècle, le jansénisme influence une bonne partie du clergé paroissial français. Des centaines d’ecclésiastiques, les appelants, refusent d’accepter la bulle Unigenitus et en appellent à un concile contre Rome. Le mouvement s’étend à d’autres régions d’Europe, dont l’Espagne, l’Italie et l’Autriche. À la cour de France, les jansénistes s’allient aux gallicans, qui s’opposent également aux jésuites et refusent l’intervention du pape dans les affaires de l’Église de France.

Certains tribunaux civils défendent les droits des jansénistes, tandis que des évêques, soutenus par le pouvoir royal, tentent de leur refuser les derniers sacrements. Les parlements et le pouvoir s’affrontent à ce sujet au cours des années 1750. La faction janséniste-gallicane connaît son plus grand succès en 1762 avec l’expulsion des jésuites hors de France. Par la suite, l’importance du mouvement décline, bien que de petits groupes jansénistes subsistent jusqu’aux XIXe et XXe siècles.

En octobre 1756, une encyclique de Benoît XIV met fin à "l'affaire des billets de confession" : on exigeait des mourants des billets de confession signés par des prêtres adhérents à la bulle Unigenitus (donc non-jansénistes) sinon l’extrême-onction leur était refusée.

Clément XIII (1758-1769) défend les jésuites et condamne le fébronianisme.
Le théologien allemand Johann von Hontheim (1701-1790), dit Justinus Febronius a repris les idées du Belge gallican et janséniste, Zeger Bernard van Espen (1646-1728).
De Statu praesenti Ecclesiae de Febronius est mis à l'index en 1764.

1762 : le Parlement de Paris supprime la Compagnie de Jésus ; les jésuites sont expulsés de France.

21 juillet 1773 : après un conclave de 3 mois, par la bulle Dominus ac Redemptor noster, le pape Clément XIV [sous la pression des cours européennes (notamment des Bourbons) qui jugent l'influence des jésuites trop importante] supprime la Compagnie de Jésus.
L'histoire de la Compagnie de Jésus est marquée par la montée régulière des hostilités qu'elle a suscitées, surtout dans les pays catholiques, et plus particulièrement au Portugal, sous le marquis de Pombal. C’est que les chefs d'État et gouvernants de ces pays ne supportent pas l’entier dévouement des jésuites à la seule autorité du pape, et le clergé (janséniste) leur reproche leur engouement trop ouvertement affiché pour les réformes ecclésiastiques, ainsi que leur art subtil de l’inculturation dans les pays de mission (Querelle des rites).

Pie VI (1775-1799) tente d'enrayer le fébronianisme.

1785 : Fareins (Ain), fondation des Flagellants ou Fareinistes (jansénistes) par les frères Claude et François Bonjour.

Septembre 1786 : Léopold Ier, grand-duc de Toscane, organise un synode à Pistoia. Le synode est condamné par la bulle dogmatique Auctorem fidei car il approuve la réforme religieuse teintée de jansénisme, orientée contre le catholicisme romain et reprenant les idées du fébronianisme.

23 avril 1787 : l’assemblée des évêques toscans repousse les thèses jansénistes et renvoie Léopold Ier.

En 1817, Hosea Ballou implante, à Boston, le courant chrétien de l’universalisme selon lequel Dieu accorde universellement sa grâce rédemptrice aux hommes.

En 1961, l’universalisme fusionne avec l’unitarisme. Les unitariens se basent uniquement sur l'enseignement de Jésus. Ils refusent les dogmes élaborés par les conciles, ne croient pas à l'Incarnation, à la Trinité, au péché originel, ni à la prédestination.

Le 31 octobre 1999, à Augsbourg (Allemagne), le cardinal Edward Cassidy, représentant de l'Église catholique, et l’évêque Christian Krause, président de la Fédération luthérienne mondiale, signent une Déclaration commune à l'Église catholique romaine et à la Fédération Luthérienne mondiale sur la justification par la foi : « Nous confessons ensemble que la personne humaine est, pour son salut, entièrement dépendante de la grâce salvatrice de Dieu ».

Le 1er novembre 2009, fête de la Toussaint, Benoît XVI déclare à l’Angélus : « Nous avons été accueillis et rachetés par Dieu ; notre existence s’inscrit dans l’horizon de la grâce, elle est guidée par un Dieu miséricordieux, qui pardonne nos péchés et nous appelle à une nouvelle vie à la suite de son Fils ; nous vivons dans la grâce de Dieu et nous sommes appelés à répondre à son don ».

Citations

Nul ne pèche par un acte qu'il ne peut éviter. (Augustin + 430, De libero arbitrio III)

Sans le secours de la grâce, l’enseignement a beau entrer dans les oreilles, il ne descend jamais jusqu’au cœur. La parole de Dieu, entrée par les oreilles, parvient au fond du cœur lorsque la grâce de Dieu touche intérieurement l’esprit pour qu’il comprenne. (Isidore de Séville + 636, Livre des Sentences)

Il est bon et fort accepté de Dieu qu'avec la ferveur de la grâce divine, tu pries, veilles, travailles et fasses autres bonnes œuvres. Il est tout aussi très agréable à Dieu et très accepté de Lui que, sans la grâce, tu n'en pries pas moins, ne veilles pas moins et ne fasses pas moins autres bonnes œuvres. Fais sans la grâce les mêmes choses que tu fais avec la grâce. (Angèle de Foligno + 1309, Lettre traduite par le P. Doncoeur)

(...) Dieu donne à chaque être humain le libre arbitre. Le Seigneur ne veut faire violence à personne. Il propose seulement, il invite et conseille. (Angèle Mérici + 1540, Testament)

C’est une étrange et longue guerre que celle où la violence essaie d’opprimer la vérité. Tous les efforts de la violence ne peuvent affaiblir la vérité et ne servent qu’à la relever davantage. Toutes les lumières de la vérité ne peuvent rien pour arrêter la violence, et ne font que l’irriter encore plus. (Blaise Pascal +1662, Les Provinciales, Auguste lettre)

Sans le don de Dieu, l'âme ne peut connaître la grâce, non plus que la chandelle ne peut s'allumer d'elle-même. (Proverbe anglais cité par John Bunyan, A Book for Boys and Girls, 1686)

[...] Le bien de Dieu, c'est lui-même ; et tout le bien qui est hors de lui vient de lui seul. (Jacques Bénigne dit Bossuet + 1704, Traité du libre arbitre).

La théorie est opposée au principe du libre arbitre ; l'expérience est en sa faveur. (Samuel Johnson, Boswell's Life, 1778)

Le jansénisme était l'inévitable pot au noir pour barbouiller qui l'on voulait. (Saint-Simon +1825)

Pour la bourgeoisie, le janséniste n'est qu'une variété du jésuite. (Proudhon +1865)




Notes
1 http://fr.wikipedia.org/wiki/Conciles_d'Arles
2 Concordia liberi arbitrii cum gratiae donis, 1588
De auxiliis
4 Michel de Bay, dit Baïus, fut un théologien reconnu, qui introduit notamment les bases du jansénisme. Docteur en philosophie, il devint recteur du collège Adrien, à Louvain. Il se rapprocha des idées théologiques prônées par le concile de la Contre-Réforme, et fut publiquement condamné par le pape Pie V (auquel il dut se soumettre). Cela ne l'empêcha pas de poursuivre sa carrière et d'approfondir sa doctrine en opposition aux principes stricts du concile de Trente. http://www.linternaute.com/histoire/jou ... ndex.shtml
5 La théodicée (de theos = dieu et diké = justice) est une partie de la métaphysique qui étudie la manière dont Dieu a créé le monde : les voies de Dieu dans l’univers. Elle tente de concilier l’existence du mal (souffrances, guerres, tentations), au niveau de notre humanité, avec l’irresponsabilité de Dieu, sa bonté originelle : pourquoi, en effet, Dieu, qui est parfait, a-t-il créé un homme capable de faire le mal ? Leibniz a essayé de résoudre le problème en démontrant la nécessité de la liberté humaine (Essais de Théodicée 1710).

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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:01

Agathon

Agathon 

Agathon (Agatho) serait né à Palerme (Sicile) vers la fin du 6e siècle ; pour d'autres : d'origine orientale, il vécut longtemps à Palerme avant de venir à Rome.
Ce moine bénédictin de Palerme fut pape du 26-6-678 au 10-1-681 (+ à 104 ans).
Selon certains, il aurait été le premier pape à prêter, lors de son intronisation, le serment pontifical.
Affable et charitable, il fit de nombreux miracles qui lui valurent d'être appelé "le Thaumaturge".
Saint Agathon est fêté le 10 janvier.

Il "fut le bon pasteur (agathos en grec) qui présida à l'organisation de la jeune Eglise d'Angleterre, rétablit l'Orthodoxie de la foi au sixième Concile oecuménique (3e concile de Constantinople, ndlr) qui refusa l'hérésie monothéliste laquelle faisait du Christ un dieu par la grâce et non par nature. Les Pères du concile lurent le message d'Agathon et déclarèrent : "Pierre a parlé par la bouche d'Agathon." 1 

"Il est surtout connu parce qu’il signa les actes du concile in Trullo qui marquait la fin de l’hérésie monothélite (une seule volonté en Jésus-Christ). D’origine orientale, venu de Sicile à Rome, il avait une forte formation théologique des Pères Grecs, ce qui facilitait ses relations avec le patriarche de Constantinople et l’empereur de Byzance. Il fit échapper l’Eglise de Rome aux impôts de l’empereur, fit reconnaître l’autorité du Siège de Rome par l’archevêque de Ravenne et accrût l’influence romaine sur l’Occident, en particulier par la réconciliation qu’il permit grâce à sa mansuétude envers l’évêque de Milan." 2


678. 27 juin, début du pontificat d'Agathon. Ebroïn quitte l’abbaye de Luxeuil, tue Leudesius et met en sécurité le jeune Thierry III. 2 octobre, le concile de Villeroy (Yonne) presse Léger, l'évêque d’Autun, de s’avouer coupable de la mort du roi Childéric II ; finalement, il le déclare "prêtre indigne" et le condamne à mort ; Léger sera exécuté en 679.

679. A Ta-fei-tch’ouan, victoire des Tibétains sur l'armée chinoise. Conversion des Croates et des Serbes. 2 octobre, Ebroïn, maire du palais de Neustrie, fait exécuter Léger. Pépin II de Herstal devient maire d’Austrasie (jusqu'en 714). Octobre, concile à Rome présidé par Agathon : Marie est la "toujours vierge immaculée et bénie" ; Wilfrid, archevêque d’York, chassé de son siège par le roi Egfrid mais soutenu par Agathon, est rétabli après un jugement contradictoire ; Décorose l'évêque de Capoue participe au concile. 23 décembre, Dagobert II, roi d’Austrasie, est assassiné par Grimoald sur ordre d'Ebroïn.

680. Au début de l'année, Ebroïn (qui sera assassiné le 15 mai) et Thierry III battent Pépin II de Herstal (ou le Jeune), maire du palais d’Austrasie, à Latofao dans l’Aisne. 27 mars, un synode à Rome condamne le monothélisme. 18 avril, Damas, mort de Muawiya qui avait dépossédé Ali et fondé la dynastie omeyyade : son fils Yazid (+ 683) lui succède. Les Bulgares arrivent dans les Balkans, passent le Danube et s’installent en Mésie. Les Khazars, peuple turc, atteignent la mer Noire et s’installent entre la taïga, le Caucase, l’Oural et le Don. 17 septembre, le concile de Hatfield, présidé par Théodore, l’archevêque de Canterbury, fixe la doctrine de l’Eglise d’Angleterre sur le mystère de l’Incarnation et donne valeur dogmatique au filioque. 10 octobre, Husayn, fils d'Ali, est tué au combat à Kerbela (situé dans l’ancienne Mésopotamie, son tombeau fait l’objet de nombreux pèlerinages de la part des chiites) ; son fils, âgé d’un an, est assassiné : c’est le début du chiisme. 14 octobre, Tolède, le roi wisigoth Wamba est renversé par le comte Ervige qui crée la garde des Bucellaires (mangeurs de biscuits) ou Gardingos, à l’origine de la vassalité dans le nord de l’Espagne, et ordonne aux Juifs d’abjurer dans l’année sous peine de confiscation et d’exil. 7 novembre, ouverture du 3e concile de Constantinople, 6e œcuménique (fin le 16 septembre 681), qui condamne le monothélisme et lance l'anathème sur l'islam, le Coran, le Prophète de l'islam et la umma (communauté).

681. 10 janvier, mort du pape ; il est inhumé à Saint-Pierre.


Notes
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/57 ... athon.html


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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:01

LE MONOTHELISME.


Sergius.


Les maronites.



Par sa doctrine, le monothélisme ou monothélitisme (du grec "monos" : seul et "thelein" : vouloir), Sergius, patriarche de Constantinople de 610 à 638, essaie, en 619, de concilier le monophysisme et l’orthodoxie : il y a bien deux natures dans le Christ (la divine et l’humaine) mais une seule énergie, une seule volonté, théandrique, c’est-à-dire qui soit à la fois divine et humaine.

En 634, Sergius réussit à circonvenir le pape Honorius Ier (625-638) qui se contente de demander qu’on évite les controverses inutiles et les expressions nouvelles et qu’on puisse parler aussi bien d’une opération que de deux.

Honorius sera déclaré hérétique à titre posthume par le troisième concile de Constantinople en 680 (soit 42 ans après sa mort) pour cette attitude à l'égard du monothélisme.

Les théologiens catholiques modernes conviennent qu'Honorius n'a pas été indulgent à l'égard du monothélisme, mais seulement négligent dans sa formulation.

L’Eglise d'Orient se trouve divisée entre les partisans de la doctrine selon laquelle le Christ a deux natures (humaine et divine) donc deux volontés, et ceux qui pensent que le Christ n'a qu'une seule nature divine.

Pour mettre fin à ces luttes et unifier l'Empire, les empereurs Héraclius et Constant II soutiennent la doctrine du monothélisme selon laquelle le Christ a 2 natures, humaine et divine, mais seulement une volonté divine.

Chronologie historique

En 640, le pape Séverin rejette la charte du monothélisme : l’Ekthésis (Ecthèse), édit de l’empereur Héraclius.

Le pape Jean IV (640-642) condamne le monothélisme.

En 641, Constant II, petit-fils et successeur d’Héraclius, publie un nouvel édit interdisant toute discussion sur ce sujet brûlant.

En 646, l’exarque de Carthage, Grégoire, adversaire de la doctrine monothélite, se révolte contre l’empereur Constant II.

En 648, un concile tenu à Rome dépose Paul, patriarche de Constantinople, qui n’a tenu aucun compte des avertissements du pape Théodore Ier qui lui a écrit pour lui reprocher de favoriser le monothélisme.

Quand le pape Martin Ier reçoit, en 649, le Typos (la Règle) de Constant II qui met fin à toute discussion sur le nombre de volontés du Christ, il convoque un concile à la basilique du Latran à Rome.
Le concile, animé par Maxime le confesseur, proclame la distinction et l’accord de la volonté divine et de la volonté humaine dans le Christ.
Le concile définit deux volontés et énergies "naturelles" (l’affirmation de la dualité des volontés est la conséquence de celle des natures) et condamne le monothélisme, le Typos, Sergius, Pyrrhus, Théodore et Cyrus.

En 653, l’empereur fait arrêter le pape et le fait amener à Constantinople où il est durement traité avant d’être exilé en Crimée. Martin Ier y meurt, le 16 septembre 655, des suites des violences subies.
Maxime le Confesseur, arrêté avec le pape, meurt déporté dans le Caucase le 13 août 662, après avoir eu la langue et la main droite tranchées.

Eugène Ier (654-657) tente en vain un rapprochement avec les monothélites puis combat avec force et habileté leur hérésie.

Le sixième concile œcuménique de Constantinople III (680-681) condamne les doctrines monophysite et monothélite et affirme la pleine humanité du Christ en lui reconnaissant une volonté humaine, distincte de sa volonté divine : « Nous confessons, conformément à l’enseignement des Saints Pères, deux énergies naturelles et deux volontés naturelles, sans séparation et sans changement, sans division et sans mélange ; deux volontés, non pas opposées l’une à l’autre, mais une volonté humaine subordonnée à la volonté divine. »

Sur les propriétés des deux natures dans le Christ, le 14e concile de Tolède (14 au 20 novembre 684) décrète : "Chap. 8. Mais maintenant... nous prêchons (aux fidèles), en le résumant en une brève définition, qu'ils doivent reconnaître en effet que les propriétés indivisibles des deux natures demeurent dans l'unique personne du Christ, Fils de Dieu, sans division et sans séparation, comme aussi sans confusion et sans changement, l'une de la divinité, l'autre de l'homme, l'une dans laquelle il a été engendré de Dieu le Père, l'autre dans laquelle il est né de Marie la Vierge. L'une et l'autre de ses naissances est donc complète, l'une et l'autre est parfaite, ne possédant rien de moins de la divinité ne prenant rien d'imparfait de l'humanité ; il n'est pas divisé par le doublement des natures, il n'est pas redoublé dans la personne, mais Dieu parfait et homme parfait, sans aucun péché, il est l'unique Christ dans la singularité de la personne. Existant donc comme un seul dans les deux natures, il resplendit dans les signes de la divinité et est soumis aux souffrances de l'humanité. Ce n'est pas un autre en effet qui a été engendré du Père et un autre de la mère, bien qu'il soit né autrement du Père et de la mère : toutefois le même n'est pas divisé entre les deux genres de natures mais, un seul et même, il est à la fois Fils de Dieu et Fils d'homme ; il vit bien qu'il meure, et il meurt bien qu'il vive ; il est impassible bien qu'il souffre ; il ne succombe pas à l souffrance ; il n'y est pas soumis dans la divinité et il ne s'y soustrait pas dans l'humanité ; la nature de la divinité lui donne de ne pas pouvoir mourir, la substance de l'humanité lui donne de ne pas vouloir mourir et de le pouvoir ; de par l'une des conditions il est tenu pour immortel, de par l'autre, celle des mortels, il meurt ; c'est par la volonté éternelle de la divinité qu'il assuma l'homme qu'il a pris ; c'est par la volonté de l'homme qu'il a pris que la volonté humaine est soumise à Dieu. C'est pourquoi lui-même dit au Père : "Père, non pas ma volonté, mais que la tienne soit faite" (Lc 22,42), montrant ainsi que l'une est la volonté divine par laquelle l'homme a été assumé, l'autre la volonté de l'homme par laquelle on doit obéir à Dieu. Chap. 9. C'est pourquoi, conformément à la différence de ces deux natures, il faut aussi proclamer les propriétés de deux volontés et activités inséparables. Chap. 10. ... Si donc quelqu'un soit enlève quelque chose de la divinité à Jésus Christ, le Fils de Dieu né du sein de la Vierge Marie, soit soustrait quelque chose à l'humanité qu'il a prise, à la seule exception de la loi du péché, et s'il ne croit pas de façon sincère qu'il existe comme vrai Dieu et homme parfait en une unique personne, qu'il soit anathème". 
Benoît II, pape de 684 à 685 s'efforce de faire accepter le décret du 14e concile de Tolède (684) sur les propriétés des deux natures dans le Christ. Il tente vainement de convertir Macaire, le patriarche monothélite d’Antioche.

Les chrétiens qui persistent à soutenir qu'il n'y a eu en Christ qu'une seule volonté, se séparent de l'Eglise officielle et se réfugient en Syrie.

L’Eglise maronite

L’Eglise maronite se constitue au début du VIIIe siècle à l’intérieur du patriarcat d’Antioche à partir de monastères de la vallée de l’Oronte, en Syrie, et notamment de celui qui s’était développé sur la tombe de saint Maron ou Mar Maroun (vers 350-423). En 685, le premier patriarche maronite est Jean Maron (+ 707).
Le siège patriarcal maronite, qui se fixe dans le courant du Xe siècle sur les hautes vallées du Liban septentrional, gardera jusqu’au XVIIIe siècle un caractère monastique, sans délimitation de sièges épiscopaux.
L’Eglise maronite accepte la christologie chalcédonienne mais refuse la byzantinisation.
Les maronites célèbrent la messe en syriaque, communient sous les deux espèces et n’imposent pas le célibat à leurs prêtres.
Ils adaptent peu à peu une large part de leur propre discipline aux normes venues de l’Occident latin.
L’Eglise maronite rejoint l'Eglise romaine en 1181.
Son patriarche, qui assiste au IVe concile de Latran en 1215, réaffirme l’union avec Rome.
Le 23 février 2011, à la veille de sa rencontre avec le président du Liban et en sa présence, Benoît XVI bénit, en la basilique Saint-Pierre-de-Rome, une statue du saint moine libanais Maron.
L´Eglise maronite compte aujourd´hui environ 4 millions de fidèles à travers le monde (Brésil, Etats-Unis, Argentine, Australie, Canada et Afrique), dont près de 1,6 million au Liban. 




Notes
1 http://www.catho.org
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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:03

SIMON PIERRE
Disciple et apôtre 

« Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et la Puissance de la Mort n’aura pas de force contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux ; tout ce que tu lieras sur terre sera lié aux cieux et tout ce que tu délieras sur terre sera délié aux cieux. » (Matthieu 16,18-19).
C’est en ces termes qu’à Césarée, Jésus choisit Simon Bar Jonas (fils de Jonas) de Bethsaïde, pécheur sur le lac de Génésareth, qui vient de le reconnaître comme le Messie (Mt 16,16 ; Jean 6,68).

Jésus confie à Simon, qui apparaît partout comme le porte-parole des disciples, le soin de rassembler les hommes dans une communauté de fidèles et de transmettre une règle de foi sans faille : « Désormais tu seras pêcheur d’hommes » (Luc 5,10).
Dans la religion catholique, les papes sont les successeurs de Pierre ; ils ont les mêmes droits que lui sur le dogme et la communauté chrétienne.

Malgré sa traduction classique (Petros en grec), le nom "Céphas" (en araméen Kepha) imposé par le Christ à Simon (Mt 16,18 ; Jean 1,42 ; I Corinthiens 1,12 ; 15,5 ; Galates 1,18) signifie "rocher" plutôt que "pierre". Par la grâce de ce nouveau nom, qui exprime la tâche qui lui est assignée désormais, Simon Pierre participe à la solidité durable et à la fidélité inébranlable de Yahweh et de son Messie. Jésus lui annonce qu’il devra, après être revenu de son reniement (Marc 14,66-72, Luc 22,55-62), "affermir" ses frères (Luc 22,31-34).
Pierre a parmi les disciples une place prééminente : à Capharnaüm, c’est dans la maison de Pierre que Jésus demeure ordinairement (Marc 1,29).
C’est lui qui prend la parole au nom des autres (Mt 16,23 ; 18,21 ; 19,27), notamment au moment solennel où il reconnaît la messianité propre à Jésus (Mt 16,16 ; Jean 6,68).
Le message confié par les anges de la Résurrection aux saintes femmes (Mc 16,7) comporte une mention spéciale de Pierre.
Jean le laisse pénétrer le premier dans le tombeau (Jn 20,1-10).
Enfin et surtout le Christ ressuscité apparaît à Céphas avant de se manifester aux 12 (Luc 24,34 ; I Co 15,5).
Paul citera un ancien procès-verbal conciliaire, selon lequel le Ressuscité aurait confié à Pierre l’Évangile pour les circoncis (Galates 2, 7).
Paul, après sa conversion (en 34 ?), tout en ayant conscience de sa vocation particulière (Galates 1,15), monte à Jérusalem pour une quinzaine de jours afin d’y faire la connaissance de Céphas (Ga 1,18). Simon était probablement, aux yeux de Paul, l’homme le plus important de l’Église, et cela même si Paul ne lui a pas reconnu une primauté particulière.
Lors de l’incident d’Antioche (Ga 2,11-14) Paul sermonne Pierre en lui "résistant en face".
Pierre se trouve à la tête du groupe réuni au Cénacle (Actes 1,13).
Il préside à l’élection de Matthias (1,15).
Il juge Ananie et Saphire (5,1-11).
Au nom des autres Apôtres qui sont avec lui, il proclame aux foules la glorification messianique du Christ ressuscité et annonce le don de l’Esprit (2,14-36).
Il invite tous les hommes au baptême (2,37-41), y compris les païens (10,1-11,18).
Il inspecte toutes les Églises (9,32).
Au nom de Jésus il guérit les malades (3,1-10) et ressuscite un mort (9,36-42).
Sous une forme solennelle, et peut-être juridique, par trois fois, le Christ ressuscité confie à Pierre le soin du troupeau tout entier, agneaux et brebis (Jean 21,15-19).
C’est à la lumière de la parabole du Bon Pasteur (Jean 10,1-28) qu’il faut comprendre cette mission. Le bon pasteur sauve ses brebis, rassemblées en un seul troupeau (Jean 10,16 ; 11,52), et celles-ci ont la vie en abondance ; pour elles il livre même sa propre vie (10,11) ; aussi le Christ, en annonçant à Pierre son martyre futur, ajoute-t-il : « Suis-moi ! ».
S’il doit marcher sur les traces de son Maître, ce n’est pas seulement en donnant sa vie, c’est en communiquant la vie éternelle à ses brebis, afin qu’elles ne périssent jamais (10,28). 
En suivant le Christ, "Rocher, Pierre vivante (I Pierre 2), Pasteur" ayant le pouvoir d’admettre dans l’Eglise, c’est-à-dire de sauver de la mort les fidèles et de leur communiquer la vie divine, Pierre, qui renia Jésus à trois reprises avant que le coq ne chante (Matthieu 26, 69-75 ; Marc 14, 66-72 ; Luc 22, 54-61), est cependant le vicaire du Christ. 

Au début du livre des Actes des Apôtres, l’auteur décrit comment Pierre dirige la communauté mère de Jérusalem.
Après avoir dirigé l’Église d’abord avec les Douze, Pierre semble mener la barque pendant un certain temps comme membre du collège des colonnes (Galates 2, 9), triumvirat auquel appartiennent également Jacques le Juste, le "frère du Seigneur" [véritable frère de Jésus pour certains, cousin de Jésus pour d’autres (toujours confondu avec Jacques le Mineur, fils d’Alphée, dont on sait seulement qu’il fût l’un des 12) et auteur d’une épître] et Jean, fils de Zébédée.
Le triumvirat agit en concertation avec les Apôtres et les anciens.

Au cours des années quarante, Pierre doit céder sa place à Jacques, à la suite de quoi il exerce une activité missionnaire à l’extérieur de Jérusalem.
Peut-être y est-il contraint par la fraction judéo-chrétienne de stricte obédience, groupée autour de Jacques, qui estime que Pierre est trop favorable à la liberté devant la loi et à l’évangélisation des gentils et qu’il se rapproche un peu trop de la position de Paul ?

De 41 à 44, Hérode Agrippa Ier persécute les chrétiens pour s’attirer la sympathie des Juifs.
Les apôtres se dispersent et rejoignent les communautés juives de la diaspora ; ils fondent notamment la chrétienté d’Antioche (Syrie). Une ancienne tradition, dont la liturgie avait conservé le souvenir, fait de Pierre le premier évêque d’Antioche (Eusèbe, Histoire ecclésiastique) où il serait resté pendant 7 ans (?).
Les Actes décrivent trois persécutions successives : c’est au cours de la troisième, en 43 ou 44, que Jacques le majeur est martyrisé et que Pierre, après avoir été emprisonné à Jérusalem, est délivré miraculeusement (Actes 12,1-19).

La tradition qui fait siéger le prince des Apôtres de 42 à 67 est attestée par Eusèbe dans sa Chronique .

Vers 48, Pierre se trouve probablement à Antioche où Paul le réprimande (Galates 2, 11-14).

En 48, Pierre participe au "concile" de Jérusalem (Actes 15,1-29) et il disparaît de la scène à partir de 15,7.

Paul, lors de son dernier passage dans la capitale juive, trouve Jacques, le "frère du Seigneur", comme seul responsable de la communauté chrétienne (Actes 21,17-26).

Dans la seconde moitié des années cinquante, Paul atteste indirectement une activité missionnaire de Pierre : « N’avons-nous pas le droit de mener avec nous une sœur qui soit notre femme, comme font les autres Apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? » (I Corinthiens 9, 5).

On peut supposer qu’au cours de ses voyages Simon s’est rendu en Galatie et à Corinthe, où il y avait un parti de Céphas (I Corinthiens 1, 12).
Même après le déclin de l’influence de Simon, un parti du Rocher pourrait avoir cherché à maintenir la primauté de l’apôtre Pierre pour l’Église universelle.

Cette primauté semble avoir été contestée dès le début : Paul semble polémiquer ici et là contre une prétention d’exclusivité de Céphas.
L’Evangile de Jean place le disciple favori à côté de Pierre dont il reconnaît pourtant la position privilégiée.
Selon l’Épître aux Éphésiens (2,20), l’Église est « édifiée sur le fondement des Apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire ».

Après la mort de Jacques en 62, les tendances antipétriniennes ont pu inciter les cercles favorables à Pierre à se prévaloir plus fermement encore de cet apôtre, afin de légitimer leur tradition et de faire valoir les droits de leur parti à la suprématie.

La suite de la vie de Pierre est obscure.
Il aurait prêché en Asie Mineure et en Grèce avant d’aller à Rome.
Les sources et les dernières découvertes archéologiques permettraient toutefois d’avancer que Pierre a bien subi le martyre à Rome sous l’empereur Néron.

Papias, évêque de Hiérapolis au début du IIe siècle, dit que, avant sa mort, Pierre raconta à Marc tout ce qu’il se rappelait de Jésus.

Selon Origène, les Actes de Pierre (apocryphes) et Jacques de Voragine (La légende dorée), le « Prince des Apôtres » fut crucifié sur le mont Vatican, le samedi 13 octobre 64, la tête en bas, parce qu’il ne s’estimait pas digne d’être supplicié de la même manière que le Christ.
Pour d’autres auteurs catholiques, Pierre occupa le Saint-Siège de l’an 42 au dimanche 29 juin 66 .
Selon d'autres encore, il exerça son pontificat de 32 à 67.

Dans l’imagerie médiévale, les attributs de Pierre sont : la clef, le coq, la croix inversée et la tiare.
Saint Pierre est fêté (avec saint Paul) le 29 juin.

En 1953, on découvrit, sous le Vatican, des tombeaux remontant au règne de Vespasien et une inscription datant de 180 avec une invocation à saint Pierre.

Le 26 juin 1968, Paul VI annonça que les reliques de l’apôtre Pierre avaient été retrouvées, au cours des fouilles sous la basilique, grâce aux travaux de Margherita Guarducci.
Mais, que penser de la découverte d’un ossuaire portant l’inscription "Simon bar Jonas" (Simon fils de Jonas) dans la nécropole judéo-chrétienne de Dominus Flevit à Jérusalem ? S’agit-il d’un homonyme ?

Forum Religion Catholique  - Page 5 Pierre
Saint Pierre, Marco Zoppo, XVe siècle


Evénements survenus durant le « pontificat » de Pierre

41 à 44.Hérode Agrippa Ier, fils d’Aristobule et de Bérénice, petit-fils de Hérode le Grand, roi de Judée et Samarie, persécute les chrétiens pour s’attirer la sympathie des Juifs (les Actes décrivent trois persécutions successives ; la troisième, qui est sûrement de l’année 43, entraîne le martyre de Jacques, le frère de l’évangéliste Jean, et l’arrestation de Pierre) : les apôtres se dispersent et rejoignent les communautés juives de la diaspora ; ils fondent notamment la chrétienté d’Antioche de Syrie (la première Eglise chrétienne) où apparaît le mot "chrétien" qui, bien qu’employé comme insulte, sera revendiqué par les membres de la communauté ; un violent incident y oppose Paul et Pierre à propos des rapports avec les païens (Galates 2,11-14).

42. Expédition du légat Suetonius Paulinus contre les Maures révoltés à l'instigation d'Aedemon, affranchi du roi numide Ptolémée ; Rome achève la conquête de la Maurétanie (Maroc et ouest de l'Algérie actuels), divisée en deux provinces : la Maurétanie Césarienne (capitale : Caesaria ou Cherchell) et la Maurétanie Tingitane (capitale : Tanger).

43. Janvier-mai : expédition chinoise pour réduire la révolte du fleuve Rouge, menée par le général chinois Ma Yuan ; suicide des sœurs Trung, le Vietnam devient une province chinoise. Au printemps, Pierre, après avoir été emprisonné à Jérusalem, est délivré miraculeusement ; il se rend à Antioche. Les Romains conquièrent la Lycie qui est réunie à la province de Pamphylie. Début de la première guerre de Bretagne (jusqu'en 47). Conquête de la Lycie (Asie Mineure) par les Romains. Un édit de Claude applique la peine de l'homicide au maître qui tue son esclave infirme ou malade. Selon un recensement ordonné par l'empereur Claude, 6.944.000 Juifs vivent alors dans l'Empire romain.

43 à 47. Les Romains conquièrent l’Angleterre (Bretagne). Débarquement de 4 légions romaines sous le commandement d'Aulus Plautius dans le Kent (Richborough). Fondation de la ville de Londinium (Londres). Prise de Camulodunum (Colchester) ; le sud de la Bretagne est organisé en province romaine avec Camulodunum pour capitale. Combats contre les Icènes.

44. Quelques jours avant la Pâque, martyre de Jacques le Majeur, frère de Jean l’évangéliste, décapité sur ordre d'Hérode Agrippa Ier (Actes 12,1) et vénéré à Saint-Jacques-de-Compostelle. En mai, mort d'Hérode Agrippa Ier, peut-être empoisonné par les Romains : d’après Flavius Josèphe, les troupes romaines de Césarée maudissent le souvenir d’Agrippa, entrent de force dans sa maison, violent ses filles et célèbrent sa mort publiquement par des fêtes et des libations. La Maurétanie est divisée en deux provinces romaines : Maurétanie Césarienne et Maurétanie Tingitane. Rattachement de l'île de Rhodes à l'Empire romain pour 9 ans. Selon la tradition, Pierre voyage jusqu'à Rome où il est reçu par Pudens, un sénateur converti 9

45. Expédition du général chinois Ma Yuan contre les Xiongnu et les Xianbei (près du Grand Khingan en Mandchourie). Paul et Barnabé se rendent en Pamphylie et en Lycaonie où se convertissent d’abord des Juifs et des prosélytes (Actes, 13, 43 ; 14, 1), puis des païens (Actes, 13, 48). 28 juin, Claude ordonne que la garde du vêtement du grand-pontife aux prêtres du Temple de Jérusalem demeure toujours au pouvoir des Juifs. Famine en Judée.

46. Après le meurtre de son roi Rhémétalcès III, la Thrace devient une province de l'Empire romain. Rome et la frontière nord-est de l'Empire romain sont réunis par la « Route du Pô au Danube ». Tiberius Julius Alexander, un Juif apostat d'Alexandrie, devient procurateur de Judée (fin en 48) ; il fait face à la famine et fait exécuter Jacques et Simon, fils de Judas le Galiléen, probablement chefs du parti zélote.

47. 15 mars, le recensement indique qu'il y a 5.984.000 citoyens romains. Claude introduit le culte d’Attis, dieu phrygien de la végétation et parèdre de Cybèle. Un édit de Claude recommande aux maîtres la douceur et le respect pour les esclaves et les affranchis (les abus restent nombreux malgré l’émergence d’un réel humanisme inspiré par les stoïciens). En automne, révolte de tribus bretonnes, dirigée par le Catuvellauni Caratacos, contre l'interdiction qui leur est faite de porter des armes (fin au printemps 48). Le général et consul Corbulo lance une offensive contre les Frisons révoltés, mais est rappelé par Claude sur le Rhin pour combattre les Chauques. Claude organise l'ordre des haruspices (60 membres).

48. A la demande de l’aristocratie gauloise, l’empereur Claude (né à Lyon) fait admettre au Sénat romain les notables des Gaules. Claude accorde aux Gaulois qui sont déjà citoyens romains l’accès à la magistrature (un exemplaire de l’édit a été retrouvé au forum de Lyon) ; il accorde le droit de cité aux Éduens. Pierre est à Antioche (Syrie) ; ensuite, il ira prêcher en Asie Mineure, en Grèce puis retournera à Rome (58). Le "concile" de Jérusalem (Actes 15,1-29), dirigé par Jacques le Juste, le "frère du Seigneur", et auquel participe Pierre, décide que les païens devenus chrétiens devront seulement "s’abstenir des souillures des idoles, de la fornication, des chairs étouffées et du sang" ; ils sont donc dispensés de la circoncision et, plus généralement, libres à l’égard de la loi mosaïque. Une émeute éclate à Jérusalem lors de la fête de Pâque quand un soldat romain montre son derrière à la foule ; elle est réprimée par le procurateur Ventidius Cumanus ; puis un soldat romain déchire et brûle un rouleau de la Loi de Moïse, et la foule juive se rend à Césarée pour exiger qu'il soit puni ; Cumanus fait exécuter le coupable pour éviter la révolte. En octobre, exécution de Messaline après qu'elle a voulu épouser son amant C. Silius.

49. A la suite de troubles, Claude chasse de Rome « les Juifs qui s'agitent à l'instigation de Chrestus » selon Suétone ; ils ont vite l'autorisation de revenir.

Vers 50. Mort de Philon d’Alexandrie, dit "le juif", philosophe grec d’origine juive, né à Alexandrie vers 20 av. J.-C. ; sa philosophie, imprégnée de Platon et de la Bible, a inspiré le néoplatonisme et la doctrine des Pères de l’Église ; on lui doit notamment des traités : Sur l’esclavage de l’insenséSur la liberté du sageSur la Providence, ainsi que des travaux d’exégèse (Questions et Solutions sur la Genèse et l’Exode).

50. Paul entreprend un nouveau voyage, cette fois avec Luc : après avoir traversé l’Asie Mineure, il atteint l’Europe et fonde des communautés à Philippes, à Athènes et à Corinthe où il habite un an et demi et travaille chez un fabricant de tentes. L'empereur Claude adopte Néron, fils d'Agrippine la Jeune, au détriment de Britannicus, fils de Messaline. Les troupes romaines de Pomponius Secundus, aidées d'auxiliaires Vangions et Némètes, repoussent les Chattes sur le Rhin. En Bretagne, le Catuvellauni révolté Caratacos, à la tête des Ordovices et des Silures, est battu par les forces romaines de Publius Ostorius Scapula au fort de Caer Caradoc, sur la haute vallée de la Severn dans le Shropshire ; il parvient à fuir chez la reine des Brigantes, mais son frère Arviragus doit se rendre avec le reste de l'armée ; sa femme Eurgein, enceinte, et sa fille Gwladys sont capturées et envoyées comme otage à Rome. Construction des arènes de Lutèce (5.000 habitants).

51. Cartismandua, reine des Brigantes, dans l’actuel Yorkshire (GB), est confirmée dans ses fonctions par l’empereur Claude, après avoir livré Caractacos, le rebelle trinobante, à Rome ; orgueilleuse et débauchée, elle sera chassée par son peuple. Le Sénat romain chasse les astrologues d'Italie. Des pèlerins galiléens sont assassinés dans un village de Samarie, ce qui déclenche une révolte en Galilée, le légat de Judée Cumanus ne punissant pas les meurtriers ; le bandit zélote Eléazar, fils de Deinaeus, met à sac le nord de la Samarie ; enfin, Cumanus intervient : il fait exécuter ou arrêter les pillards, sans pouvoir rétablir l'ordre.

52. 1er août : mise en service de l'Aqueduc de Claude à Rome. A la fin de l'année, selon la tradition, l'apôtre Thomas arrive à Cranganore au Kerala, pour évangéliser l'Inde ; il sera tué à Mylapore, aujourd'hui un quartier de Madras, en 72.

53. Un troisième voyage conduit Paul d’abord à Éphèse (où il reste trois ans et se met à dos les orfèvres de la ville qui vendent principalement des statuettes de la déesse Diane/Artémis ; il écrit l’Épître aux Galates et la Première Épître aux Corinthiens), puis à Corinthe où, durant l’hiver 57-58, il rédige l’Épître aux Romains (la plus longue des Épîtres de Paul, c’est la seule lettre qu’il adresse à une Église non fondée par lui) ; Paul est le premier à qualifier leChrist de "fils de Dieu" (Galates 2,20 ; Romains 8,3). Hérode Agrippa II cède ses droits sur le royaume de Chalcis et reçoit en échange l'ancienne tétrarchie de Philippe augmentée d'une partie de la Galilée et de la Pérée. Discours de Néron dans le Sénat romain en faveur d'Ilion, Rhodes, Apamée et Bologne : les habitants d'Ilion sont exemptés d'impôt ; Claude rend la liberté à Rhodes à la suite de la plaidoirie en grec du jeune Néron ; Apamée est exempté de tribut pour cinq ans pour se relever d'un tremblement de terre ; Bologne reçoit une aide financière pour sa reconstruction après un incendie. 

54. Corbulo est envoyé en Asie et prend la direction des opérations à la frontière de l'Arménie pour lutter contre les Parthes (fin en 64). Violences à Césarée à propos du statut de la ville et des droits civique des Juifs : Juifs et Syriens s'affrontent ; la garnison romaine, composée de Syriens, se range aux côtés des siens ; les Juifs, armées de gourdins et d'épées, se réunissent sur la place du marché ; le procurateur de Judée Antonius Felix ordonne à ses troupes de charger ; on demande l'arbitrage de Néron, qui tranche en faveur des Syriens, reléguant les Juifs au rang de citoyens de deuxième classe. Dans la nuit du 12 au 13 octobre, l’empereur Claude meurt empoisonné par son épouse Agrippine la Jeune dont le fils Néron lui succède au détriment de Britannicus (14 ans), son propre fils.

55. 11 février, Néron fait empoisonner Britannicus qu’Agrippine menace de mettre au pouvoir. Révolte en Arménie au début de l'année contre Rhadamiste qui doit fuir, laissant pour morte son épouse Zénobie, enceinte, qui sera recueillie par Tiridate ; Tiridate Ier est replacé sur le trône par son frère Vologèse Ier, lequel, occupé en Perse par la révolte de son fils Vardanès, traite avec le Romain Corbulo et lui envoie des otages ; la paix dure jusqu'en 58.

56. Guerre d'escarmouche entre Rome et les Parthes en Arménie (fin en 57). Corbulo profite de l'accalmie pour rétablir la discipline.

57. 29 mars, Han Mingdi succède à l'empereur de Chine Guangwudi. 14 août, mort de Marie de Nazareth, la mère de Jésus (à Gethsémani, Thomas trouvera son tombeau vide).

58. Au printemps, début de la campagne d'Arménie (fin en 63) : victoire de Corbulo contre Tiridate Ier d'Arménie et Vologèse Ier, roi des Parthes ; après le massacre de la garnison parthe de Volandum et la prise d'Artaxata, les armées romaines hivernent en Arménie. En Inde, les Kouchan profitent du conflit entre la Parthie et Rome pour prendre Herat, le Sistan, et l'Arachosie, ainsi que l'embouchure de l'Indus. Paul vient à Jérusalem au retour de son 3e voyage ; accusé par les Juifs d’avoir profané le Temple, après la Pentecôte, en y introduisant un chrétien incirconcis, il est arrêté par les soldats romains ; emprisonné à Césarée, il invoque sa citoyenneté romaine et fait appel à l’empereur. Paul est détenu 2 ans à Césarée après un procès auquel Hérode Agrippa II (Julius Marcus Agrippa II), l’allié des Romains, participe comme expert aux questions juives.

58-60. Epître de Jacques (le Juste).

59. Fin mars, Néron fait tuer sa mère Agrippine (elle est éventrée et décapitée dans son lit). En été, campagne d'Arménie : Corbulo prend Tigranocerte.

60. Printemps, campagne d'Arménie : Corbulo renverse Tiridate Ier et place Tigrane VI de Cappadoce sur le trône d'Arménie. En Grande-Bretagne, révolte de Boadicée (ou Boudicca), veuve du roi Prasutagus, reine et druidesse des Icènes qui vivent dans ce qui constitue aujourd’hui les comtés de Norfolk et du Suffolk ; Boadicée (Boudicca), au sud de la Bretagne, se révolte à la suite de son humiliation par des soldats romains (elle a été fouettée publiquement et ses filles ont été violées) ; Camulodunum (Colchester), Verulamium (St Albans) et Londinium (Londres) sont pillées et incendiées par les rebelles ; des civils romains sont massacrés à Camulodunum et à Londinium ; Suetonius Paulinus dirige la répression (60-61). Le procurateur de Judée Antonius Felix est rappelé par Néron et remplacé par Porcius Festus, qui fait transférer à Rome Paul (Saül), qui, en tant que citoyen romain, a fait appel à l’empereur, pour y être jugé. Paul, en transfert vers Rome, est à Malte à la suite d'un naufrage : il y séjourne trois mois et convertit le gouverneur romain Publius.

60/61.
Martyre de l’apôtre et évangéliste Matthieu.
Matthieu, fils d'Alphée, portait d'abord le nom de Lévi. Publicain (fonctionnaire de l'impôt), il tenait le bureau de péage de Capharnaüm où il percevait le "portorium", à la fois douane, octroi et péage entre l'Etat du roi Hérode Antipas et celui de son frère, le tétrarque Philippe, quand il fut appelé par Jésus (Mathieu IX, 9 ; Marc II, 14 ; Luc V, 27-28). « Celui qui fraudait sur l’argent est devenu le dispensateur de la grâce. Celui qui fréquentait l’école de l’impiété est parvenu à l’enseignement de la piété. Celui qui était maître en cupidité est devenu docteur de la miséricorde ». (Pierre Chrysologue, Sermon 30)
La tradition, rapportée notamment dans La Légende dorée, dit qu'il prêcha en Égypte et en Éthiopie où, après avoir chassé les mages Zaroes et Arfaxat, et leurs dragons, il ressuscita le prince héritier Euphranor et baptisa le roi, la reine, la maison royale et le peuple tout entier. Le roi Eglippe (ou Egippus) étant mort, son frère Hirtace (ou Hirtacus) lui succéda et, pour mieux asseoir son pouvoir, entendit épouser Iphigénie, sa nièce, fille du feu roi, qui avait fait vœu de virginité et vivait recluse avec ses compagnes. Mais, au cours d’une messe à laquelle il convia le nouveau souverain, Matthieu fit un tel éloge de la virginité, invitant une vierge consacrée à mourir plutôt qu’à y renoncer, que Hirtace ordonna de le faire périr. Les bourreaux arrivèrent alors que Matthieu finissait la messe ; ils montèrent à l'autel et le tuèrent. Matthieu aurait été tué d’un coup de hache, arme avec laquelle il est souvent représenté.
Le corps de Matthieu fut d’abord conservé avec beaucoup de vénération dans la ville de Naddaver (lieu non situé aujourd’hui). En 956, il fut transféré à Salerne, dans le Royaume de Naples. Comme on se trouvait alors souvent en péril de guerre et que l’on craignait que quelqu’un s’emparât furtivement des reliques, on cacha le corps de Matthieu dans un endroit secret connu de quelques personnes. Près de cent vingt ans plus tard, sous le pontificat de Grégoire VII, on découvrit le caveau secret ce dont le Pape félicita Alfane, archevêque de Salerne. De Salerne, le chef (la tête, ndlr) de Matthieu fut transporté en France et déposé dans la cathédrale de Beauvais ; une partie de ce chef fut donnée au monastère de la Visitation Sainte-Marie de Chartres. La relique de Beauvais disparut pendant la révolution française en 1793. 
Saint Matthieu, fêté le 21 septembre, est le patron des agents des douanes.

61. Sous prétexte de faire cesser les sacrifices humains (selon Tacite, les autels étaient arrosés du sang des victimes et les dieux étaient consultés dans les entrailles humaines), les Romains massacrent les druides réfugiés dans leur grand centre de l’île de Mona (Anglesey). Quelque part le long de la voie romaine appelée Watling Street, le général romain Suetonius Paulinus, de retour du Pays de Galles, est victorieux de la reine Boadicée qui se suicide. 400 esclaves sont exécutés à la suite de l'assassinat de leur maître, Pedanius Secundus, préfet de Rome, par l'un d'entre eux.

61-63. Paul est en liberté surveillée à Rome.

62. Martyre (jeté du haut d’une des tours du Temple, lapidé et achevé d’un coup de bâton de foulon) de Jacques le Juste, le « frère du Seigneur », ou Jacques le Mineur, considéré comme le premier évêque, le chef des Nazôréens de Jérusalem que le Grand Prêtre sadducéen Anne fils d'Anne fait éliminer. Printemps, Néron répudie son épouse Octavie (il l’exile et la fait assassiner). A Rome, remise en vigueur de la redoutable "loi de majesté" qui punit de mort toute atteinte à l’État romain, donc à l’empereur. 9 juin, mort de Claudia Octavia : répudiée puis exilée à Pandateria, elle est contrainte par Néron à s'ouvrir les veines ; Néron perd ainsi la sympathie du peuple ; il épouse Poppée qui lui donne une fille, Claudia Augusta, qui meurt quatre mois plus tard. Les Parthes reprennent la guerre en Arménie après l'échec de leur ambassade à Rome ; le légat Paetus ravage l'Arménie, puis prend ses quartiers d'hiver à Rhandeia, où il est battu par Vologèse Ier. 30 novembre, à Patras (Grèce), André, frère de Pierre, est crucifié en X (il aurait évangélisé les Scythes, entre les Carpathes et le Caucase) : « Rien n’a été promis à Pierre et à André par le Maître. Ils quittent leurs biens. Il nous faut considérer plutôt la volonté que la valeur des biens. Il quitte beaucoup celui qui ne garde rien pour lui. Il quitte beaucoup celui qui abandonne tout ce qu’il possède. Pierre et André abandonnèrent l’essentiel : l’un et l’autre renoncèrent au désir de posséder. » (Grégoire le Grand, Homélie sur l’Evangile).

63. A Rome, Paul est acquitté (il va peut-être en Espagne). L’empereur Galba donne droit de cité à Lutèce. Après la défaite infligée aux Romains de Paetus par les Parthes en 62, le Traité de Rhandeia (Cappadoce) fixe la frontière romano-Parthe sur l'Euphrate et accorde le trône d'Arménie à Tiridate Ier.

63 ou 64. A Jérusalem, martyre de Matthias.

64. Première épître de Pierre. Nuit du 18 au 19 jusqu’au 27 juillet, incendie (probablement accidentel) de Rome, qui a débuté dans des entrepôts, près du Cirque Maxime : Néron, en séjour à la campagne, regagne précipitamment la capitale de son empire ; soupçonné (responsable selon Pline l’Ancien), il attribue ce crime aux chrétiens et leur fait infliger les supplices les plus atroces, en présence des citoyens dont les maisons ont été brûlées et qui sont venus chercher un refuge sur la rive droite du Tibre, dans les jardins du Vatican ; « On insultait, dit Tacite, les chrétiens qui allaient mourir et l’on s’en amusait ; on les couvrait de peaux de bêtes pour les faire déchirer par les chiens ; on les attachait sur des croix ; quelquefois même on les allumait comme des torches pour servir, quand le jour tombait, à éclairer la nuit. Néron avait prêté ses jardins à ce spectacle, et, en même temps, il donnait des jeux dans le cirque, se mêlant parmi le peuple en habit de cocher et conduisant des chars » ; « On a dit que les juifs non-chrétiens auraient demandé l’élimination des Juifs chrétiens par l’intermédiaire de Poppée, épouse de Néron, convertie au judaïsme ; selon le Talmud, Néron aurait adopté la religion juive » (Quid 2007) ; la mère de Néron, Agrippine la Jeune, pourrait aussi avoir été convertie au judaïsme ; à la fin de son règne, Néron se considérait comme le représentant sur terre du "dieu de la lumière" ; la persécution de Néron (jusqu’en 68) fera 2 à 3.000 morts. Lyon envoie une forte somme d'argent pour la reconstruction de Rome ; mais, pendant l'hiver 64-65, Lyon sera détruite à son tour par un violent incendie et Néron renverra leur participation aux Lyonnais. Samedi 13 octobre : crucifixion de Pierre dans le circus vaticanus, selon Origène, les Actes de Pierre (apocryphes) et Jacques de Voragine (La légende dorée) ; pour d’autres auteurs catholiques, Pierre aurait occupé le Saint-Siège de l’an 42 au dimanche 29 juin 66.

65. 12 ou 19 avril, échec de la conjuration de Pison (Caius Calpurnius Piso) du philosophe Sénèque et du poète Lucain, contre Néron qui les pousse au suicide. En été, Néron tue sa femme Poppée enceinte, d'un coup de pied dans le ventre parce qu'elle lui a reproché vertement de passer trop de temps aux jeux. En Chine, première référence officielle concernant la religion bouddhiste

66. 25 janvier, passage de la comète de Halley. Paul est à nouveau emprisonné. Fin avril/mi-juin : paix entre Rome et les Parthes ; Néron couronne Tiridate Ier (un parthe), roi d’Arménie (ce dernier initie peut être Néron au mithraïsme). 16 mai, début de la 1ère révolte juive à cause de l’introduction du culte de l’Empereur (sanctuaire impérial à Jérusalem) ; Florus, procurateur de Judée, qui a volé de l'or dans le Trésor du temple de Jérusalem, fait saccager Jérusalem (3.600 tués). Dimanche 29 juin 66 810 crucifixion de Pierre (en 67, selon l'Annuario pontificio) ; voir 13 octobre 64. 14 août, en Judée, Eléazar, fils du grand-prêtre Ananie, à la tête des révoltés juifs radicaux, s'empare de la ville haute de Jérusalem après la tentative d'Agrippa II et de Bérénice de régler le conflit : Ananie est assassiné (7 septembre), les palais royaux incendiés et la garnison romaine massacrée. 13 septembre, massacre des Juifs à Césarée. 30 octobre, le gouverneur de Syrie Cestius Gallus attaque Jérusalem ; il s'empare du faubourg nord mais échoue devant le Temple et se retire. 8 novembre, les troupes de la XIIe légion de Cestius Gallus, gouverneur de Syrie, tombent dans une embuscade près de Beth-Horon. Un gouvernement à majorité pharisienne se constitue à Jérusalem, renversé par les zélotes Siméon bar Giora et Jean de Giscala ; les Sicaires s’emparent de Massada et résistent aux Romains. Exode des chrétiens à Pella (Luc 21,20). 
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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:03

Les Mémoires de Pierre

Jean surnommé Marc, fidèle secrétaire de Pierre qui le traite comme un fils (1ère Epitre de Pierre 5, 13), rédige, à Rome, dans les années 60, les Mémoires de Pierre appelées Evangile selon saint Marc.

Les Epîtres de Pierre 

Les Epîtres de Pierre font partie des écritures canoniques.

- Première Épître de Pierre

La première Épître de Pierre est plutôt une homélie habillée en lettre. Il s'agit d'une suite d'exhortations morales qui se succèdent sans lien apparent. Quelques thèmes : la Rédemption, la régénération et vie nouvelle, la sainteté de vie, la charité fraternelle, l'épreuve et la souffrance, proximité de la fin, jugement des vivants et des morts. Les critiques, en majorité, considèrent que la première Épître de Pierre a été rédigée, entre 62 et 64 à Rome ("Babylone" étant le nom infamant de Rome), dans l’entourage de Pierre ou par l’un de ses proches collaborateurs (Silas, surnommé Silvain dans l'épître) et qu'elle était destinée à des païens convertis appartenant à des régions d’Asie Mineure. La tradition patristique (Irénée et Tertullien, entre autres) et l’enseignement ecclésiastique postérieur ont reconnu son origine pétrinienne. Cependant, le grec dans lequel ce document est écrit étant excellent (alors que Pierre était un pêcheur galiléen) et l’Ancien Testament y étant cité d’après le texte grec de la version des Septante (la langue maternelle de Pierre était l’araméen), certains le datent de l’époque du règne de Domitien (81-96) ou même de Trajan (98-117). Cette Epitre exhorte à vivre saintement dans la charité et l’amour du Christ, donne des directives sur les rapports sociaux des chrétiens entre eux et avec les païens, invite à imiter le Christ dans la souffrance et constate la fonction nécessaire de la souffrance dans l’expérience chrétienne.
Voir.

- Seconde Épître de Pierre


La seconde Épître de Pierre, dont l'auteur est "Syméon Pierre esclave", ne bénéficie, pour son authenticité, que de témoignages très faibles, et seulement à partir du IIIe siècle (Origène). Aujourd’hui, cette authenticité est suspectée même par les exégètes catholiques. Sa ressemblance avec l’Épître de Jude est frappante. Des critiques pensent que l’Épître de Jude, antérieure, est la source de la seconde lettre dite de Pierre, qui lui a imposé certaines retouches (suppression des citations d’apocryphes tels que le Livre d’Hénoch et l’Assomption de Moïse). Cet écrit, manifestement pseudonymique et cependant canonique, pourrait dater des années 80-90. Il n'y a aucune précision sur les destinataires, on note cependant qu'il s'adresse à des païens et que leur foi est menacée par des faux docteurs. Les thèmes sont : la Parousie, rappel de la Transfiguration (divinité de Jésus), l'inspiration de l'Ecriture, la participation à la vie divine et enfin la connaissance religieuse.Les points majeurs de cette Epître sont les exhortations à mener une vie chrétienne authentique en vue de la parousie du Christ et les mises en garde contre les faux docteurs et les apostats et contre ceux qui doutent du retour du Christ.
Voir.

Les Actes de Pierre

Les actes de Pierre sont dits "apocryphes", c’est-à-dire non-reconnus comme canoniques par l’Eglise

- Actes de Pierre

Eusèbe (Histoire ecclésiastique) fait mention de cet ouvrage. Il est cité par Hippolyte, Origèneet plusieurs autres. Il semble avoir été composé en 190 environ, en Syrie ou en Palestine.
On n’en possède pas le texte complet : la plus grande partie nous est parvenue dans une version latine appelée Actes de Verceil, Actus Vercellenses (à cause du lieu où fut découvert le manuscrit) mais dont le véritable titre est Actus Petri cum Simone.
Les Actes de Pierre, attribués par la tradition àLin, sont mentionnés comme apocryphes dans le Rescrit d'Innocent I et le Décret de Gélase.
L’ouvrage raconte qu’après le départ de Paul de Rome pour l’Espagne, Simon le Magicien arriva à Rome et troubla les chrétiens par ses miracles. À Jérusalem, le Christ apparut à Pierre et lui apprit que la communauté romaine avait succombé au charme de Simon. Pierre se rendit en toute hâte à Rome. Il reconquit les fidèles par un grand concours de miracles, où Simon et lui rivalisèrent d’originalité. La lutte suprême eut lieu sur le Forum d’où Simon s’envola vers le ciel ; mais il en retomba et mourut. Ce fut le triomphe pour Pierre : beaucoup de païens vinrent à lui. Ce fut aussi sa perte, car le préfet de Rome le fit mettre à mort.
Ce récit se trouve aussi dans un texte grec (Martyre du saint apôtre Pierre). On y lit l’épisode bien connu du "Quo vadis" et l’histoire de la crucifixion la tête en bas.
Les Actes de Pierre présentent d’emblée les caractéristiques d’un christianisme très archaïque dans lequel s’expriment des doctrines qui furent très tôt suspectes de subordinatianisme, dedocétisme, et surtout de l’ascétisme accusé qu’on appellera plus tard « encratisme » et qui s’oppose au mariage et à la propriété des biens. Ces doctrines entraînèrent le discrédit de l’ouvrage, qui fut mis de côté au Ve siècle.

- Actes de Pierre et des Douze Apôtres

Assez bien conservé dans la bibliothèque du Caire (codex VI, 1), ce texte, découvert dans la région de Nag Hammadi, est différent des Actes de Pierre.
Il relate la mission de Pierre et des Apôtres, mission qui les entraîna dans une certaine ville où un marchand de perles, nommé Lithargoël, invitait les pauvres à se rendre dans sa propre cité. Renonçant à tout, Pierre et ses compagnons parvinrent à cette ville et Lithargoël, habillé en médecin, se révéla être le Christ.
Tout dénote dans ce texte un milieu d’origine judéo-chrétien et, plus précisément, syriaque : l’accent porté sur la prédilection pour les pauvres, la condamnation des riches, le jeûne, le dépouillement nécessaire pour parvenir à la cité céleste, l’aspect double d’ange et de guérisseur des âmes que revêt le Christ et, enfin, les symbolismes de la "perle" et de la "cité céleste".

- Acte de Pierre

Ce document (Berlin, papyrus IV) rapporte un épisode légendaire de la prédication de Pierre : il raconte comment la fille de l’apôtre échappe par la paralysie à un prétendant et comment celui-ci se convertit et meurt.

Les Apocalypses de Pierre

Les Apocalypses de Pierre sont dites "apocryphes", c’est-à-dire non-reconnues comme canoniques par l’Eglise.

- Apocalypse de Pierre

La plus importante des Apocalypses apocryphes, l’Apocalypse de Pierre, a été regardée comme canonique par plusieurs Pères de l’Église ancienne, en particulier par Clément d’Alexandrie ainsi que dans le Canon de Muratori (Hippolyte ?). Sozomène atteste qu’on la lisait après Pâques dans les églises de Palestine. Eusèbe de Césarée, au IVe siècle, puis Jérôme de Stridon la rejetèrent.
Le texte fut perdu, sauf quelques bribes, jusqu’à la fin du XIXe siècle. Un fragment grec en fut découvert en 1886 dans un tombeau d’Akhmim, en Haute-Égypte, avec un long passage de l’Évangile de Pierre.
Le livre est très ancien et peut dater du début du IIe siècle, au plus tard de 150. Il se présente comme une « révélation » faite par le Christ à Pierre, qui la transmet à son disciple Clément.
« Voilà, Pierre, je t’ai révélé et expliqué toutes choses. Va vers la ville qui domine sur l’Occident et bois la coupe que je t’ai promise, des mains du fils de celui qui est dans l’Hadès, afin qu’il commence à disparaître. Quant à toi, tu as été choisi à cause de la promesse que je t’ai faite. »
L’Apocalypse de Pierre donne une description du Ciel et de l’Enfer :
Le paradis est un lieu situé hors de ce monde, resplendissant de lumière : « L’air même y est illuminé des rayons du soleil, et la terre y abonde en épices et en plantes produisant de belles fleurs incorruptibles qui jamais ne se fanent et portent des fruits bénis... Les habitants de cette région sont vêtus des mêmes vêtements qui rendent les anges brillants, et leur pays ressemble à leurs vêtements. »
Si la description du paradis est assez belle, l’énumération des supplices infernaux, jusque dans les plus minutieux détails, a quelque chose de repoussant.
Les enfants avortés sont confiés à un ange gardien, afin qu’ils obtiennent une destinée meilleure.
Ce tableau contrasté du Ciel et de l’Enfer a eu une très grande influence sur la littérature chrétienne, peut-être déjà sur le "Pasteur" d'Hermas et sur l’Apocalypse de Paul (apocryphe), ainsi que sur l’art chrétien dans ses représentations du Ciel et des Enfers.
Le livre développe des données puisées dans la Deuxième Épître de Pierre, concernant particulièrement la destruction du monde par le feu et l’importance extrême de la Transfiguration.

- Autre Apocalypse de Pierre

L’ouvrage, Codex VII – 3, de la bibliothèque du Caire, trouvé à Nag Hammadi, est également une Apocalypse de Pierre qui peut dater du IIIe siècle.
Dans ce texte, c’est le Sauveur lui-même qui explique les trois visions qu’a eues Pierre. La première concerne l’hostilité contre Jésus des prêtres du Temple et du peuple, aveugles et sans guide ; la deuxième est la crucifixion de Jésus, où le Sauveur fait la distinction entre celui dont les pieds et les mains sont percés de clous et le "Jésus vivant", lequel "est joyeux et rit" ; la troisième vision a pour objet Jésus ressuscité, enveloppé d’une "lumière ineffable" et entouré d’anges bénissant.

Évangile de Pierre

L’Evangile attribué à Pierre est dit "apocryphe", c’est-à-dire non-reconnu comme canoniques par l’Eglise.

Ecrit vers 100/130, l’Evangile de Pierre, d’origine syrienne, découvert dans la tombe d’un moine en Egypte en 1886, est classé dans les livres saints apocryphes.

« 1. Nul d’entre les juifs ne se lava les mains, ni Hérode ni l’un de ses juges. Et comme ils n’avaient pas voulu se laver les mains, Pilate se leva et partit.
2. Alors le roi Hérode ordonne que l’on emmène le Seigneur, disant : « Exécutez tous les ordres que je vous ai donnés à son sujet. »
3. Joseph, l’ami de Pilate et du Seigneur, se trouvait là ; sachant qu’on allait le crucifier, il se rendit chez Pilate et lui demanda le corps du Seigneur, en vue de sa sépulture.
4. Pilate fit demander le corps à Hérode.
5. Hérode répondit : « Frère Pilate, même si personne ne l’avait réclamé, nous l’ensevelissions, puisque le sabbat va commencer. Car il est écrit dans la loi : Que le soleil ne se couche pas sur un supplicié. » Et il le livra au peuple, avant le premier jour des Azymes, leur fête.
6. Ils saisirent le Seigneur et ils l’entraînaient en hâte, et disaient : « Emmenons le Fils de Dieu, maintenant que nous le tenons en notre pouvoir. »
7. Ils le revêtirent de pourpre et le firent asseoir sur une chaire de jugement, disant : « Juge selon la justice, roi d’Israël ! »
8. L’un d’eux apporta une couronne d’épine et la posa sur la tête du Seigneur.
9. D’autres, dans l’assistance, lui crachèrent au visage, d’autres le giflèrent, d’autres le piquaient avec un roseau, certains le flagellaient, disant : « Voilà les honneurs que nous devons au fils de Dieu !
10. Ils amenèrent deux malfaiteurs, entre lesquels ils crucifièrent le Seigneur. Et lui se taisait, comme s’il n’éprouvait aucune souffrance.
11. Lorsqu’ils avaient dressé la croix, ils y avaient inscrit : « Celui-ci est le roi d’Israël ».
12. Ils déposèrent ses vêtements devant lui et se les partagèrent en les tirant au sort.
13. Un des malfaiteurs les admonesta en ces termes : « Nos crimes nous ont mérité ce supplice, mais lui, qui est le sauveur des hommes, quel mal vous a-t-il fait ? »
14. Eux, pleins d’irritation, ordonnèrent de ne pas lui rompre les jambes, de peur que la mort ne mît un terme à ses souffrances.
15. Il était midi et l’obscurité se répandit par toute la Judée. Ils étaient inquiets: ils craignaient que le soleil ne se couchât alors qu’il vivait encore. Leur loi dit en effet que le soleil ne doit pas se coucher sur un supplicié. 
16. Et l’un d’entre eux dit : « Donnez-lui à boire du fiel mêlé de vinaigre. » Ils préparèrent le breuvage et le lui donnèrent.
17. Et ils accomplirent toutes choses, et ils amoncelèrent leurs fautes sur leurs têtes.
18. Beaucoup circulaient avec des torches, croyant que c’était la nuit, et ils tombèrent.
19. Et le Seigneur cria, disant : « Force, ô ma force, tu m’as abandonné ! » Ayant parlé, il fut élevé.
20. À cet instant, le voile du temple de Jérusalem se déchira en deux.
21. Alors ils retirèrent les clous des mains du Seigneur et l’étendirent sur le sol. Et toute la terre trembla, et il y eut une grande frayeur.
22. Puis le soleil se remit à briller: c’était la neuvième heure.
23. Les juifs se réjouirent, et donnèrent son corps à Joseph, afin qu’il l’ensevelît, puisqu’il avait vu tout le bien qu’il avait accompli.
24. Joseph prit le Seigneur, le lava, l’enveloppa dans un linceul et le porta dans son propre tombeau appelé jardin de Joseph.
25. Alors les juifs, les Anciens et les prêtres, conscients du mal qu’ils s’étaient fait à eux-mêmes, commencèrent à se frapper la poitrine et à dire : « Malheur à nos fautes ! Le jugement approche et la fin de Jérusalem ! »
26. Mes compagnons et moi étions dans l’affliction. Blessés dans nos âmes, nous nous tenions cachés, car ils nous recherchaient, ainsi que des malfaiteurs, et comme si nous voulions incendier le temple.
27. Nous jeûnions de surcroît, et restions assis dans le deuil et les larmes, nuit et jour, jusqu’au sabbat.
28. Les scribes, les pharisiens et les anciens se réunirent entre eux, parce qu’ils avaient appris que tout le peuple murmurait et se frappait la poitrine, disant : « Si ces signes inouïs se sont produit à sa mort, voyez comme il était juste ! »
29. Inquiets, les Anciens vinrent trouver Pilate et le supplièrent en ces termes :
30. "Donne-nous des soldats. Nous surveillerons son tombeau pendant trois jours, de peur que ses disciples ne viennent le dérober, que le peuple l’imagine ressuscité des morts et ne cherche à nous nuire."
31. Pilate leur donna le centurion Petronius avec des soldats pour garder le sépulcre. Des Anciens et des scribes les accompagnèrent au tombeau.
32. Ayant roulé la grande pierre, tous, aidés du centurion et des soldats la poussèrent à la porte du sépulcre.
33. Ils y apposèrent sept sceaux, puis ils dressèrent une tente et montèrent la garde.
34. Le lendemain, au commencement du sabbat, de Jérusalem et des environs arriva une foule qui voulait voir le sépulcre scellé.
35. Dans la nuit qui précéda le dimanche, tandis que les soldats relevaient la garde, deux par deux, une grande voix retentit dans le ciel.
36. Et ils virent s’ouvrir les cieux et deux hommes, nimbés de lumière, en descendre et s’approcher du tombeau.
37. La pierre qui avait été placée à la porte roula d’elle-même, et se rangea de côté, et le tombeau s’ouvrit et les deux jeunes gens entrèrent.
38. À cette vue, les soldats réveillèrent le centurion et les Anciens, qui étaient là, eux aussi à monter la garde.
39. Et quand ils leurs eurent raconté ce qu’ils avaient vu, ils virent à nouveau trois hommes sortir du tombeau ; deux d’entre eux soutenaient le troisième et une croix les suivait.
40. Et tandis que la tête des deux premiers atteignait le ciel, celle de l’homme qu’ils conduisaient par la main dépassait les cieux : « As-tu annoncé la nouvelle à ceux qui dorment ? »
42. Et de la croix on entendit la réponse : « oui ».
43. Ces gens combinaient entre eux d’aller rapporter ces prodiges à Pilate.
44. Ils en débattaient encore, quand on vit à nouveau les cieux s’ouvrir et un homme descendre et entrer dans le sépulcre.
45. A ce spectacle, le centurion et son escorte, dans la nuit, coururent chez Pilate, abandonnant le tombeau dont ils assuraient la garde, et en grand émoi, ils racontèrent tout ce qu’ils avaient vu, disant : « Il était véritablement le fils de Dieu. »
46. Pilate répondit : « Je suis pur du sang du fils de Dieu. C’est vous qui l’avez voulu ? »
47. S’étant approchés, tous le priaient et le suppliaient d’ordonner au centurion et à ses soldats de ne répéter à personne ce qu’ils avaient vu.
48. « Mieux vaut pour nous, disaient-ils, nous charger du plus grand péché devant Dieu, que de tomber aux mains du peuple juif et d’être lapidés. »
49. Pilate donna donc ordre au centurion et aux soldats de ne pas souffler mot.
50. Le dimanche matin, Marie de Magdala, disciple du Seigneur, craintive à cause des juifs, parce qu’ils étaient enflammés de colère, n’avait pas accompli au tombeau les devoirs que les femmes ont coutume d’acquitter vis-à-vis des morts qui leur sont chers.
51. Elle prit avec elle ses amies et entra dans le sépulcre où il avait été déposé.
52. Craignant d’être aperçues des juifs, elles disaient : « Puisque le jour où il a été crucifié nous n’avons pu pleurer et nous frapper la poitrine, faisons-le au moins aujourd’hui sur sa tombe.
53. Mais qui nous roulera la pierre que l’on a placée à la porte du sépulcre, pour que nous puissions rentrer, nous asseoir auprès de lui et remplir notre office ?
54. La pierre est grande et nous craignons que l’on ne nous voie. Si la force nous manque, jetons au moins devant la porte les offrandes que nous apportons en souvenir de lui ! Pleurons et frappons-nous la poitrine jusqu’à l’heure de rentrer chez nous. »
55. À leur arrivée, elles trouvèrent le tombeau ouvert. Elles s’approchèrent et se penchèrent pour regarder. Et elles virent un jeune homme, assis au milieu du tombeau. Il était beau et habillé d’un vêtement éblouissant.
56. Il leur dit : « Pourquoi êtes-vous venues? Qui cherchez-vous ? Ne serait-ce pas le crucifié ? Il est ressuscité et il est parti. Si vous ne me croyez pas, baissait-vous et regardez l’endroit où il gisait. Il n’y est pas, puisqu’il est ressuscité et qu’il s’en est allé là d’où il a été envoyé. »
57. Alors les femmes, épouvantées, s’enfuirent.
58. C’était le jour des Azymes, et beaucoup s’en retournaient chez eux, la fête étant finie.
59. Nous les douze disciples du Seigneur, nous pleurions, nous étions dans le désarroi. Et chacun, consterné par ces évènements, rentra chez lui.
60. Moi, Simon Pierre et André mon frère, nous primes nos filets et gagnâmes la haute mer... Et Lévi était avec nous, fils d’Alphée, que le Seigneur...»

Citations

Pierre a précédé, Paul a suivi. Aimons donc leur foi, leur existence, leurs travaux, leurs souffrances ! Aimons les objets de leur confession et de leur prédication ! (Augustin d'Hippone, + 430, Sermon pour la fête des saints Pierre et Paul)

Rien n’a été promis à Pierre et à André par le Maître. Ils quittent leurs biens. Il nous faut considérer plutôt la volonté que la valeur des biens. Il quitte beaucoup, celui qui ne garde rien pour lui. Il quitte beaucoup, celui qui abandonne tout ce qu’il possède. Pierre et André abandonnèrent l’essentiel : l’un et l’autre renoncèrent au désir de posséder. (Grégoire le Grand, pape 590-604, Homélie sur l’Evangile)

N’est-ce pas dans la foi et la doctrine de Pierre que l’édifice de l’Eglise est fondé, jusqu’à ce que nous parvenions tous en Christ jusqu’à l’état de l’homme parfait, dans l’unité de la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu ? [Thomas Beckett (+ 1170) à l’évêque Gilbert]

Pierre paraît le premier en toutes manières : le premier à confesser la foi ; le premier dans l’obligation d’exercer l’amour ; le premier de tous les apôtres qui vit le Seigneur ressuscité des morts, comme il en avait été le premier témoin devant tout le peuple ; le premier quand il fallut remplir le nombre des apôtres ; le premier qui confirma la foi par un miracle ; le premier à convertir les Juifs ; le premier à recevoir les gentils ; le premier partout. (…) tout concourt à établir sa primauté ; oui, tout, jusqu’à ses fautes. (Bossuet + 1704)

Qu'on ne dise donc point, qu'on ne pense point que ce ministère de saint Pierre finit avec lui : ce qui doit servir de soutien à une Eglise éternelle, ne peut jamais avoir de fin. Pierre vivra dans ses successeurs, Pierre parlera toujours dans sa Chaire : c'est ce que disent les Pères ; c'est ce que confirment six cent trente Evêques, au Concile de Chalcédoine (...) Ainsi l'Eglise Romaine est toujours Vierge ; la foi Romaine est toujours la foi de l'Eglise ; on croit toujours ce qu'on a cru, la même voix retentit partout ; et Pierre demeure, dans ses successeurs, le fondement des fidèles. C'est Jésus-Christ qui l'a dit ; et le ciel et la terre passeront plutôt que sa parole. » (Bossuet, Sermon sur l'Unité de l'Eglise)

Heureux les peuples qui sont unis à Pierre dans la personne des papes ses successeurs. Ils marchent sur la route du salut tandis que tous ceux qui se trouvent hors de cette route et n’appartiennent pas à l’union de Pierre n’ont aucun espoir de salut. Car Jésus-Christ nous assure que la sainteté et le salut ne se peuvent trouver que dans l’union avec Pierre, sur qui repose le fondement inamovible de son Eglise. (Jean Bosco, + 1888) 

L'autre jour j'ai rêvé que je me trouvais devant les portes du paradis. Et saint Pierre me disait : "Retourne sur Terre, il n'y a pas de bidonville ici". (Mère Teresa +1997)

Lors de sa première rencontre avec Pierre, Jésus, fixant son regard sur lui, changea son nom. De Simon, désormais il s’appellerait Pierre. Comme dans l’Ancien Testament, ce changement de nom préfigure une mission. À plusieurs reprises, dans l’Évangile, Jésus a des attentions spécifiques à l’égard de Pierre. Il loge chez lui à Capharnaüm. Il monte dans sa barque lors de la pêche miraculeuse. Il lui lave en premier les pieds le soir du Jeudi Saint. Il prie pour que sa foi ne défaille pas et qu’il encourage ses frères. Conscient de cela, Pierre, au nom des autres disciples, demande l’explication d’une parabole, le sens exact d’un précepte ou encore la récompense promise à ceux qui ont tout quitté. De même, c’est Pierre qui fera la profession de foi de Césarée : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ». De la bouche de Jésus, il recevra alors sa mission : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église ». Cette position de prééminence fera aussi que Jean lui cédera la première place pour entrer dans le tombeau, au matin de la résurrection. Paul lui-même reconnaîtra aussi cette prééminence. Le fait que la mission de confirmer ses frères dans la foi soit conférée à Pierre lors de la dernière Cène montre que l’Église, qui naît du mémorial célébré dans l’Eucharistie, a, dans le ministère confié à Pierre, l’un de ses éléments constitutifs. (Benoît XVI, 7/6/2006, source : VIS)

Scandaleux ! Pour éviter les importuns, saint Pierre a installé un judas sur la porte du paradis... (Michel Galabru, Pensées, répliques et anecdotes, 2006)

Dictons météorologiques et proverbe

A la Saint-Pierre, coq chantant est présage de mauvais temps.
S'il pleut la veille de la Saint-Pierre, la vigne est réduite au tiers.
Saint-Pierre et Paul pluvieux est pour trente jours dangereux.

Qui loue Saint-Pierre ne blâme Saint-Paul. (Proverbe français)




Notes
1 En mourant, Prasutagus, roi des Icènes en Bretagne, légua à Néron et à ses filles tous ses Etats, à la condition que sa veuve, Boadicée (ou Boudicca), lui succède et transmette ensuite le sceptre à ses deux filles. Il espérait ainsi préserver son royaume de l’envahissement des armées romaines. L’empereur accepta l’héritage ; mais, au lieu de protéger la reine, il l’abandonna aux violences des généraux et des soldats romains. Le territoire des Icéniens fut ravagé ; les richesses de Prasutagus dispersées, et Boadicée dut supporter les plus indignes traitements. Elle fut livrée avec ses filles à une troupe de soldats, qui lui arrachèrent ses vêtements, la frappèrent de verges, et lui offrirent le spectacle le plus affreux pour une mère : le viol de ses deux filles. Alors la nation entière se souleva : les Trinobantes et autres peuples, qui supportaient avec peine leur esclavage, se joignirent aux Icéniens. Boudicca, à la tête d’une importante armée, détruisit la colonie romaine de Camulodunum (Colchester), mit à sac Londinium et Veralamium (Londres et Saint-Albans) et, selon l’historien romain Tacite, tua 70 000 Romains ; mais Suetonius Paulinus, gouverneur de l’île de Bretagne, parvint à décimer son armée ; en désespoir de cause, Boudicca s’empoisonna avec ses filles.
2 Jacques le Juste, le « frère du Seigneur », ou Jacques le Mineur, considéré comme le premier évêque, est généralement confondu, en Occident, avec l’un des 12, Jacques fils d’Alphée, dont on ne sait presque rien. Auteur de l’épître de Jacques, il fut, durant le Concile apostolique tenu en 49, le premier à affirmer que les gentils pouvaient être admis dans l’Église sans être soumis à la circoncision. Recopiant Hégésippe, Eusèbe de Césarée et Jérôme de Stridon écrivent : « Il a toujours conservé sa virginité et sa pureté entière. Nazaréen, c'est-à-dire consacré à Dieu dès sa naissance, il ne coupa jamais ses cheveux ni sa barbe, n'usa ni de vin, ni bains, ni d'huile pour oindre ses membres, ne porta point de sandales, n'usa pour ses vêtements que du lin. Ses prostrations à terre dans la prière étaient si fréquentes que la peau de ses genoux s'était endurcie comme celle du chameau. Son éminente sainteté lui valut le surnom de Juste par excellence. » Hégésippe dit que Jacques fut enterré près du Temple, sur le lieu même de son martyre. "Si un frère ou une sœur sont nus, s’ils manquent de leur nourriture quotidienne et que l’un d’entre vous dise : "Allez en paix, chauffez-vous, rassasiez-vous", sans leur donner ce qui est nécessaire à leur corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi en est-il de la foi. Si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte." (Epître de Jacques 2, 15-17)
D’abord prêtre inspecteur aux premiers temps du christianisme, l’évêque, du grec "episkopos" (surveillant), est devenu peu à peu le dignitaire le plus élevé dans la hiérarchie chrétienne. Dans l’Église catholique, l’évêque est le chef spirituel d’un diocèse ou d’un évêché et siège dans une cathédrale. Nommé par le Saint-Siège, l’évêque administre les sacrements et ordonne les prêtres. Les évêques sont reconnaissables aux attributs qui symbolisent leurs fonctions : la crosse du pasteur, la mitre violette (3.000 ans avant l’ère chrétienne, les prêtres sumériens d’En-Ki étaient coiffés de la mitre du dieu-poisson de la médecine et de la magie) et l’anneau.
4 Matthias, pêcheur ou cultivateur galiléen, était l’un des 72 disciples qui suivirent Jésus pendant tout son ministère public (Actes 1, 23-26). Après l’Ascension de Jésus, il fut désigné par un tirage au sort, à la courte paille, pour remplacer Judas. Certains l’ont identifié avec Nathanaël ou Zachée. On pense que Matthias évangélisa la Cappadoce et connut le martyr, en 63 ou 64, à Jérusalem, où il fut assommé puis décapité. Les reliques de Matthias, fêté le 14 mai, se trouvent à Trèves, en Allemagne. Dans l’art médiéval, il est représenté tenant une croix, un livre ou une hache (comme Matthieu). On lui attribue un texte apocryphe : les Traditions. "Le commencement de la connaissance, c’est d’admirer les êtres, comme dit Platon dans le Théétète et Matthias dans les Traditions, quand il invite à admirer ce qui est présent." (Clément d’Alexandrie, Stromates II, 9,4).
Lucius Annaeus Seneca, dit Sénèque, philosophe latin, né à Cordoue vers 4 av. J.-C., étudia d’abord l’éloquence, puis suivit les leçons de 3 philosophes : Attale (stoïcien), Fabianus et Sotion (pythagoriciens). De retour d’un exil en Corse (41 à 49), il fut le précepteur de Néron. Celui-ci, devenu empereur, l’impliqua dans la conjuration de Pison et lui donna l’ordre de se suicider : il s’ouvrit les veines sans trembler. On retiendra sa morale proche du stoïcisme, développée dans les Quaestiones naturales. Sa sagesse est de cultiver sa volonté pour mettre son bonheur dans la vertu et non dans les hasards de la fortune. Son originalité est dans la pénétration avec laquelle il a discerné les vices et les maux de ses contemporains et dans la place accordée aux devoirs de pitié et d’humanité (contre l’esclavage, les gladiateurs, etc.). Ses idées lui ont valu d’être consulté non seulement par les philosophes, mais par les Pères de l’Église et les moralistes chrétiens.
6 Vocabulaire de théologie biblique. Ed. du Cerf. 1977.
7 http://www.mediterranee-antique.fr/Aute ... CJC_43.htm
8 Dictionnaire de statistique religieuse et de l'art de vérifier les dates... Par Louis de Mas Latrie Migne. 1851
9 Histoire De L'Eglise, Volume 1, p. 281. Par Antoine Godeau. 1680
10 Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles ... Par Louis Sébastien Le Nain de Tillemont. 1701

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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:04

L’iconoclasme byzantin

Le terme "iconoclasme" (du grec "eikon"= image et "kloein" = briser) désigne toute doctrine et tout mouvement qui s'élèvent contre l'utilisation religieuse d'images (icônes), notamment celui qui ravagea l'Empire byzantin aux VIIIe et IXe siècles.
Le néologisme "iconoclasti"e est la disposition à être partisan de l'iconoclasme, à briser les images.
Le partisan de l'iconoclasme ou de l'iconoclastie est un "iconoclaste".

En opposition au courant iconoclaste, "l'iconodulie" ou "iconodoulie", est un courant de pensée favorable aux icônes et à leur vénération.
"L'iconolâtrie" est l'adoration des icônes.

"L’icône" est la représentation religieuse peinte sur bois que l'on rencontre surtout dans les églises chrétiennes orientales.
D'une grande beauté artistique, les icônes font souvent, dans l'Église orthodoxe, l'objet d'une véritable vénération et de nombreux pèlerinages.

C'est par obéissance au deuxième commandement du Décalogue : « Tu ne te feras pas d'idole (image) ni rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel » (Exode 20,4-6), qu'il est interdit, dans de nombreux cultes issus de la Bible, de représenter un être divin ou une autre entité. Ce commandement a pour but de lutter contre "l’idolâtrie" (adoration des images ou d'une divinité sculptée ou peinte).

Dans le judaïsme, puis dans le christianisme et l'islam, les cultes rendus aux idoles ainsi que leur représentation étaient absolument interdits.
À l'origine, la chrétienté a interdit les images ("Petits enfants, gardez-vous des idoles." ) ; elle représentait toutefois des symboles tels que la croix, l'agneau, le poisson, l'étoile de la Nativité et quelques autres manifestations du mystère chrétien.
Au Moyen Âge, l'interdit disparut, et de nombreuses images, notamment sculptées, de Jésus, de la Vierge et des saints ornèrent les monuments romans et clunisiens, provoquant une réaction de saint Bernard et des cisterciens qui dénoncèrent ces débordements imagiers et prônèrent un retour à la rigueur et au dépouillement.

Chronologie historique

Vers 725 l’empereur byzantin Léon III et quelques évêques d’Asie Mineure, amorcent une propagande contre l’icône, surtout celle du Christ.

En 726, l’empereur détruit une image du Christ très vénérée qui se trouve au-dessus de la porte de bronze de son palais à Constantinople et proscrit les images par un décret désavoué par le patriarche Germain qui abdique, et réprouvé à Rome, par le pape Grégoire II, et à Jérusalem par le moine Jean de Damas.
L’argument opposé à l'iconoclasme, formulé par Jean Mansour (dit Jean de Damas ou Jean Damascène + 749), théologien syrien et père de l'Église, consiste à affirmer que cette doctrine renie l'un des principes fondamentaux de la foi chrétienne : la doctrine de l'incarnation. La naissance du Christ en tant qu'homme permet sa représentation qui, dans un certain sens, participe de la divinité, à l'instar du sujet évoqué. Le rejet des images correspond donc au rejet de leur sujet.
« Lorsque Celui qui existe de toute éternité dans la forme de Dieu, s’est dépouillé en assumant la forme d’esclave, devenant ainsi limité dans la quantité et la qualité, ayant revêtu la marque de la chair, alors figure-Le sur une planche et expose à la vue de tous Celui qui a voulu apparaître. » (Jean Damascène).




Forum Religion Catholique  - Page 5 Jeandamascus
Jean de Damas,
d’après une peinture murale du monastère de Varlaam des Météores (Grèce)


En 727, dans un concile, Grégoire II fait excommunier Léon et condamner l’iconoclasme.
Ligué avec les Lombards contre l'empereur Léon l'Isaurien et les iconoclastes, le pape soulève l'Italie contre la puissance impériale ; l’empereur, de son côté, veut le faire déposer et arme même des meurtriers contre lui. C'est le premier épisode de la crise iconoclaste, d’une politique impériale de destruction des images sacrées, confirmée par un nouvel édit interdisant la vénération des images en 730.

En 732, un concile romain, réuni par  Grégoire III (731-741), condamne l’iconoclasme et excommunie les iconoclastes.

Mais l’iconoclasme atteint son point culminant sous le règne de Constantin V Copronyme (741-775), fils et successeur de Léon III le fondateur de "l’aniconisme" 1 byzantin, lorsque des moines subissent le martyre pour défendre les images.
Constantin V, fait condamner le culte des images comme idolâtrie lors d’un concile qui se déroule au palais d'Hieria du 10 février au 8 août 754 : "Toute image résultant de l'art maléfique des peintres, quels que soient les couleurs et les matériaux utilisés, doit être rejetée, éliminée, condamnée..."
En 764, Constantin V fait détruire dans le Milion la fresque des six conciles œcuméniques et la remplace par une représentation des jeux de l’hippodrome et de son cocher préféré.

Le 6 février 780, Byzance connaît un renouveau de l'iconoclasme après la mort du patriarche de Constantinople Nicétas. Le 8 septembre, Irène, épouse de l’empereur byzantin Léon IV, est chargée, à la mort de son mari, de la tutelle de son fils Constantin VI (âgé de dix ans) et couronnée en même temps que lui ; au cours de la même année, elle déjoue un complot vraisemblablement fomenté par les iconoclastes dans le but de placer sur le trône le demi-frère de Léon IV, Nicéphore.

En 787, la régente Irène et le patriarche de Constantinople, Tarasios (ou Taraise), organisent le deuxième concile de Nicée (septième concile œcuménique et dernier concile considéré comme œcuménique par les orthodoxes) qui reconnaît la légitimité du culte des images. Tarasios qui conduit les « débats », le fait avec habileté. Le décret doctrinal du concile est très mesuré ; les iconodoules obtiennent satisfaction ; les évêques compromis sont accueillis avec compréhension ; l’honneur de l’Empire est sauf car personne ne souffle mot des doléances du pape Adrien Ier qui réclame un retour aux frontières juridictionnelles d’avant l’iconoclasme.
Charlemagne ne reconnaît pas toutes les clauses du concile de Nicée et envoie un ambassadeur à Rome présenter au pape 85 remontrances : les Libri Carolini, publiés en 791, affirment que c’est effectivement une erreur de détruire les icônes, mais que c’en est aussi une d’imposer leur vénération.
A la suite du concile de Francfort, en juin 794, Charlemagne prend parti contre l’iconoclasme.

L’empereur Léon V l’Arménien réunit en 815 un deuxième concile iconoclaste dans la cathédrale Sainte-Sophie, présidé par le patriarche Théodote.

Le pape Pascal Ier (817-824) établit à Rome une maison de refuge pour les Grecs qui fuient la persécution des iconoclastes.

En 824, le basileus Michel II écrit au carolingien Louis le Pieux une lettre de justification où il expose ce qu’est devenue dans la pratique la dévotion aux icônes et demande l’appui de Rome. En guise de réponse, le pape Eugène II prescrit l’adoration des images, ce qui lui est reproché par le concile de Paris de 825.

La querelle prend fin, en 843, avec la condamnation finale de l'iconoclasme au concile de l'Orthodoxie, sous le patronage de l'impératrice Théodora II (régente au nom de son fils Michel III) assistée par le moine Méthode.
A partir de ce moment, tous les ennemis des images sont poursuivis et traqués comme des bêtes fauves ; les pauliciens qui, comme descendants des gnostiques, se sont toujours montrés d'ardents iconoclastes, sont en butte à d'horribles persécutions.
Les icônes ne seront plus contestées mais elles devront être exécutées selon de rigoureux principes théologiques. La vénération ne va pas à la représentation matérielle mais au prototype, la personne de ceux qui sont représentés et dont l’image fixe la présence.

Le mouvement iconoclaste affaiblit la position de l'Empire en suscitant des querelles internes et en exacerbant les différends avec la papauté, qui commença à abandonner l'alliance avec Byzance pour se tourner vers les Francs.

L'apparition de l'iconoclasme (vers 725) et sa condamnation lors des conciles de 787 et 843 furent en définitive le résultat de décisions plus impériales qu'ecclésiastiques, les conciles ne faisant que répondre aux ordres impériaux.

Citations

Nous n'adorons pas les croix ; nous ne désirons pas même en avoir des représentations. (Minucius Félix, IIe/IIIe s.)

Images et religion sont incompatibles. (Lucius Caecilius Firmianus dit Lactantius + vers 325)

Ce que l'écrit procure aux gens qui lisent, la peinture le fournit aux analphabètes. (Grégoire I, +604)

Ce n’est pas la matière que j’adore mais le créateur de la matière qui, à cause de moi, s’est fait matière, a choisi sa demeure dans la matière. Par la matière, il a établi mon salut. En effet, "le Verbe s’est fait chair et il a dressé sa tente parmi nous"… Cette matière, je l’honore comme prégnante de l’énergie et de la grâce de Dieu. (Jean de Damas 676-749, Discours sur les images, 730)

[.] Notre agenouillement devant l’icône du Fils incarné n’est pas l’adoration de son icône, mais l’agenouillement devant le Fils incarné qui est une gloire pour nous. (Triode orthodoxe pour le temps pascal)

Iconoclastes, ce ne sont pas tant les idoles de pierre, de bois ou de métal que vous devez rejeter, mais les idoles de chair ! (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)


Note
1 "L'aniconisme" est l'absence de représentations matérielles du monde naturel et surnaturel dans différentes cultures, en particulier dans les religions monothéistes telles que le judaïsme et l'islam (http://fr.wikipedia.org/wiki/Aniconisme).

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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:05

La sainteté. 


Vies de saints. 


Reliques et attributs des saints.



Le culte des martyrs


Dès les premiers temps de la chrétienté, les fidèles rendent des honneurs à ceux qui, pour témoigner de la vérité de la religion, ont sacrifié leur vie, et mérité par là, le nom de "martyrs" (du grec "martus, marturos" = témoin).
Ils élèvent sur les tombeaux qui renferment leurs restes (reliques) des autels sur lesquels ils célèbrent les saints mystères.
Puis ils exhument leurs corps de leur première sépulture pour les transporter dans des églises érigées en leur honneur où ils leur rendaient un culte particulier.
Ils fêtent régulièrement l'anniversaire de leur martyre (la date de leur naissance au ciel). La présentation des saints selon l'ordre du calendrier relève d'une très ancienne tradition.

Reliques


Les reliques, du latin "reliquiae" (restes), sont les vestiges d’un important personnage ou les témoignages d’un grand événement : ossements, morceaux de vêtements, instruments de supplice (pour les martyrs), morceaux de bannières portées lors de batailles illustres, pages manuscrites, etc.
Parmi les reliques les plus importantes du christianisme se trouvent les morceaux de la vraie Croix, possédés par de nombreuses cathédrales, et la Couronne du Christ (ou seulement ses épines) pour qui Louis IX fit édifier la Sainte-Chapelle de Paris.
Le trafic des reliques, auxquelles on prête des pouvoirs miraculeux, tient une place importante dans l’économie médiévale.
Le protestantisme proscrit rigoureusement le culte des reliques.
La dévotion envers les reliques est également très forte dans les religions asiatiques où elles sont l’objet de nombreux pèlerinages : outre des témoignages du passage terrestre de Bouddha, les reliques du sage Atisha ("le noble maître", l’un des grands saints du bouddhisme tibétain, auteur de La Lampe qui montre le chemin de l’éveil, mort en 1054) sont pieusement conservées au Tibet dans le monastère de Ne-thang, où elles attirent de nombreux pèlerins.

Dès les premiers siècles, l'autel surmonte les reliques d'un saint.
On met les corps ou les restes d’un martyr ou d’un saint dans une petite construction, appelée "confession", crypte de petites dimensions, enterrée d’une partie de sa hauteur, qui supportait l’autel.
Au Moyen Âge, l’Église exige que tout autel consacré contienne une ou plusieurs reliques. 
Aujourd'hui encore on place des reliques dans l'autel, dont la masse est appelée le "tombeau" de l'autel.

En 787, le deuxième concile de Nicée, septième concile œcuménique, décrète : « Ceux (...) qui ôtent quelque chose de ce que l’on conserve dans l’église, l’Évangile, la croix, les images, ou les reliques des saints martyrs ; qui profanent les vases sacrés, ou les vénérables monastères : nous ordonnons qu’ils soient déposés, s’ils sont évêques ou clercs ; et excommuniés, s’ils sont moines ou laïques. » (7e session)

En 1084, le concile de Constantinople approuve la vénération des reliques.

En 1274, le deuxième concile de Lyon, quatorzième concile œcuménique, interdit la vénération des reliques récentes non encore authentifiées.

En 1543, dans son Traité des reliques, le théologien protestant, Jean Calvin (Jehan Cauvin, 1509-1564) dénonce la multiplication des objets (14 clous de la Croix, 4 couronnes d’épines, etc.).

Le concile de Trente, dix-neuvième concile œcuménique (1545-1563), décrète : "Le concile enjoint au clergé de veiller à ce que les enfants reçoivent au baptême le nom d’un saint qui leur servira de modèle. Il autorise la pratique de la vénération des reliques et formule des règles destinées à s’assurer de leur authenticité".

De nombreuses reliques fantaisistes proviennent de Constantinople depuis le Xe siècle : prépuces de Jésus, cordon ombilical, gouttes de lait de la Vierge, bout de crèche, morceaux des pains multipliés par Jésus, poils de la barbe de Noé, etc.
Que penser de ces reliques de la circoncision de Jésus encore vénérées à l'époque moderne : un couteau à Compiègne, des linges maculés de sang [abbaye de Coulombs (Eure et Loir), cathédrale de Poitiers, Hildesheim (Allemagne), Anvers (Belgique)] et même plusieurs prépuces : 1 à Calcata en Italie (volé en 1983), 1 à Rome, 1 à Chartres, 1 à Anvers et 1 au Puy-en-Velay ?

Sainteté, béatification et canonisation


Définition

Le modèle de sainteté est donné par la vie du Christ.
En un sens général, on appelle "saints" les morts qui sont censés posséder le bonheur du ciel.
Le saint (qui sacrifie sa vie corporelle à sa vie spirituelle) se distingue du sage (qui conçoit la vertu comme un équilibre entre désirs physiques et aspirations spirituelles) et du héros (dont la destinée est une réalisation physique ou une réalisation historique). En d'autres termes, le héros a un destin uniquement terrestre ; le sage équilibre la part des besoins physiques et des aspirations spirituelles ; le saint ne veut vivre que de la vie de l'esprit.
La notion de sainteté est spécifiquement chrétienne, dans la mesure où le détachement spirituel est lié à l'idée de souffrances physiques. Il y a, dans la sainteté, quelque chose de dramatique, qui est absolument étranger à la sérénité de l'ascèse hindoue. L'ascète n'est pas celui qui surmonte sa vie physique, mais celui qui ne la sent pas : le fakir n'a rien de commun avec le saint.

Chronologie historique

Dès les premiers temps de la chrétienté, les fidèles rendent des honneurs à ceux qui, pour témoigner de la vérité de la religion, ont sacrifié leur vie, et mérité par là, le nom de "martyrs" (témoins). Ils élèvent sur les tombeaux qui renferment leurs restes (reliques) des autels sur lesquels ils célèbrent les saints mystères. Ils érigent des églises en leur honneur et fêtent l'anniversaire de leur martyre.
Dans la célébration des saints mystères, on a recours à leur intercession pour implorer les grâces du Seigneur ; on demande à Dieu une place à leur côté. Ces prières, consacrées dans leur formule définitive, sont parvenues jusqu'à nous avec le nom des premiers martyrs, dans ce qu'on appelle le "canon de la messe" ; ce qui explique le mot de "canonisation" employé dans le sens de déclaration de sainteté.

Pour éviter des erreurs, Cyprien de Carthage (+ 258) ordonne de prendre des informations exactes sur ceux qui sont morts pour la foi, et de lui envoyer une relation détaillée de leur martyre.

Plus tard, le nombre des martyrs diminuant avec la fin des persécutions, on accorde le titre de saints et un culte spécial aux simples confesseurs qui se sont distingués par leurs vertus.

A la fin du VIème, Grégoire de Tours témoigne de la diffusion du culte des saints dans les campagnes.

A l’origine, ce sont les évêques qui canonisent, puis, vers les XIIe-XIIIe siècle, le pape finira par faire autorité.

En 754, le roi Pépin prie instamment le pape Etienne III(ou II) de mettre l'évêque Suibert au nombre des saints.

En 799/800, le concile de Riesbach (Bavière) crée une fête nouvelle, la Toussaint, aux calendes de novembre (l'idée vient d'Alcuin, abbé à Tours, mais originaire d'Angleterre ; d’ailleurs, Tours sera le seul lieu de France où la Toussaint sera fêtée). En Angleterre, la fête de tous les saints est célébrée le 1er novembre. La coutume de fêter tous les saints se répand en Occident, mais chaque Église le fait à une date différente (13 mai à Rome).

Ce n'est qu'en 835 que la fête de la Toussaint est transférée au 1er novembre, par Grégoire IV. A l’occasion de la venue en France de ce pape en 837, la fête est instituée sur tout le territoire de l'Empire carolingien par Louis Ier le Pieux, 3ème fils de Charlemagne et empereur d'Occident (toutefois, la Toussaint ne sera adoptée à Angers qu’en 1314).

Le 11 juin 993, le pape Jean XV fait paraître la première bulle de canonisation connue afin de proclamer la sainteté d'Ulric ou Ulrich ou Udalric (890-973), évêque d’Augsbourg, mort vingt ans plus tôt.

Le terme "canonizare" (canoniser) apparaît dans la bulle adressée au comte de Mantoue où Benoît VIII(1012-1024) confirme le culte de l’ermite Siméon de Padolirone mort en 1016.

En 1153, Gautier de Pontoise est canonisé par l’évêque de Rouen (jusqu’au XIIe siècle, le procès est instruit par les évêques qui font la déclaration de béatification pour leurs propres diocèses).

C’est en vain que, sous Alexandre III, le décret papal du 6 juillet 1170 et le concile de Latran III en 1179, réservent au seul pontife de Rome le droit d'autoriser la vénération d'un saint.

En 1208, les évêques de France, les plus indépendants de la chrétienté, reconnaissent au pape le droit exclusif de canonisation (l'archevêque de Vienne écrit dans ce sens).

En 1215, le quatrième concile du Latran, 12e concile œcuménique, reconnaît que le pape a le monopole de la canonisation.

En 1234, l’introduction du bref Audivimus dans les Décrétales de Grégoire IX consacre, en droit du moins, cette prérogative papale.

Innocent IV (1243-1254) définit la canonisation : « Canoniser consiste à décider en toute régularité et de façon canonique qu’un saint soit honoré comme tel, c’est-à-dire qu’il lui sera rendu un culte solennel comme on le fait pour les saints de la même catégorie : s’il s’agit d’un confesseur, que l’on célèbre pour lui l’office des confesseurs ; s’il s’agit d’un martyr, l’office des martyrs, et ainsi de suite. »

En 1373, Witikind, évêque de Minden, canonise l'évêque Félicien.

Au XVIème, les protestants rejettent le culte des saints, le Christ étant l'unique médiateur entre Dieu et les hommes.

En 1563, le concile de Trente décrète : « Les saints qui règnent avec Jésus-Christ offrent à Dieu des prières pour les humains. C'est une chose bonne et utile de les invoquer et supplier humblement, pour obtenir des grâces et des faveurs de Dieu, par son fils Jésus-Christ, qui est notre seul rédempteur et notre sauveur. » (De invocatione, veneratione et reliquiis sanctorum et de sacris imaginibus, XXVème session)

Le 22 janvier 1588, par la constitution Immensa Aeterni DeiSixte Quint crée la congrégation des Rites, à laquelle il confie, entre autres, le soin de traiter des causes des saints, avec les deux étapes désormais obligatoires : la béatification consacrant un culte limité à un lieu ou à un ordre, et la canonisation consacrant un culte universel.

Urbain VIII, dans deux constitutions promulguées en 1625 et 1634 (Cælestis Jerusalem) définit des règles strictes en matière de béatification et de canonisation.

Prospero Lambertini (futur pape Benoît XIV) précise la procédure de béatification et de canonisation dans son traité De servorum Dei beatificatione et de beatorum canonizatione (1734-1758) qui fera autorité jusqu’à la réforme du droit canon de 1917 : « Dès que la réputation de sainteté de quelqu'un est fortement entrée dans l'esprit du peuple et qu'on cite des miracles dus à son intervention, l’Église procède à l'instruction de la cause. Une triple enquête est faite par l'ordinaire : 1° sur la vie du fidèle ; 2° sur les miracles qu'on lui attribue ; 3° sur ses écrits. Elle est ensuite envoyée à Rome pour être soumise à une congrégation spéciale, sur l'ordre du pape. Le résultat de ce premier examen donne lieu à ce qu'on appelle la béatification, qui précède ordinairement la canonisation. Ce n'est qu'après quelque temps que la cause est de nouveau soumise à une autre congrégation et longuement débattue, entre l'avocat de Dieu ou défenseur de celui qui est proposé pour être canonisé, et l'avocat du diable ou son accusateur. Enfin le tribunal, suffisamment éclairé par ces débats, déclare qu'il y a lieu ou qu'il n'y a pas lieu à la canonisation, laquelle, dans l'affirmative, est définitivement décrétée par le pape. »
La canonisation est l’acte officiel de l'Église catholique pour admettre une personne défunte parmi les saints. Elle est l'aboutissement d'un procès ayant permis d'examiner le cas de cette personne à Rome, devant la congrégation des Rites. Au terme de la procédure de canonisation, au cours de laquelle un "avocat de Dieu" s'oppose à un "avocat du Diable", les cardinaux donnent leur avis au pape qui prend la décision finale. La cérémonie solennelle est célébrée à Saint-Pierre de Rome, puis le bienheureux devenu saint reçoit une place dans le calendrier afin qu'il puisse être fêté à date fixe. 

Le 27 mai 1917, par la bulle Providentissima Benoît XV promulgue le Codex Iuris Canonici (nouveau code de droit canonique élaboré par Pie X et Pietro Gasparri, entrant en vigueur le jour de la Pentecôte 1918 soit le 19 mai) appelé aujourd'hui Codex Iuris Senior ou Code de Droit Canon de 1917 ; le Code stipule (art. 2101) : "La discussion sur les vertus ou le martyre ne peut être commencée que cinquante ans après la mort du serviteur de Dieu."

Le 6 février 1930, par motu proprio, Pie XI institue une section historique à la congrégation des Rites, à laquelle sont confiées les causes "historiques" (celles qui nécessitent une étude critique) ; en 1939 il renverra aux évêques concernés l’instruction de ces causes, rendant superflu tout procès romain.

Paul VIétablit que, pour toute cause, ancienne ou récente, on ne fera plus qu’un procès, instruit par l’évêque avec l’autorisation du Saint-Siège (lettre apostolique Sanctitas clarior du 19 mars 1969). Il institue, le 8 mai de la même année, la congrégation pour les Causes des saints.

Selon la constitution apostolique Divinis perfectionis magister de Jean-Paul II (25 janvier 1983), il appartient à l’ordinaire (l’évêque diocésain) d’ouvrir la procédure en vue de la béatification d’un serviteur de Dieu soit d’office, soit à la demande de fidèles. Il confie à un postulateur le soin de mener une enquête sur la vie de la personne et, le cas échéant, sur ses écrits. Si ces enquêtes sont positives, il transmet le dossier à la congrégation pour les Causes des saints, où le collège des Rapporteurs étudie, avec l’aide de collaborateurs externes, les causes qui lui sont confiées, puis prépare le dossier ou positio sur les vertus ou/et le martyre du serviteur de Dieu. Une commission spéciale étudie la question des miracles, avec des médecins et des théologiens. Il appartient aux consulteurs de la congrégation de voter la validité et la recevabilité de diverses démarches : leurs conclusions sont soumises aux cardinaux et évêques de la congrégation, qui étudient encore le cas avant de remettre leur avis au pape : c’est à ce dernier seul que revient de droit la décision sur la béatification, puis sur la canonisation. Une déclaration de "vénérabilité", décret reconnaissant "l’héroïcité des vertus du serviteur de Dieu", précède l'étape de la béatification.
Le serviteur de Dieu est "béatifié" (proclamé "bienheureux") s'il est reconnu qu'un miracle a eu lieu par son intercession après sa mort. Si un deuxième miracle est reconnu, il est "canonisé" (proclamé "saint").
Le culte public du bienheureux n'est autorisé que là où le Saint-Siège le prévoit. Celui du saint est autorisé, voire même prescrit, partout dans l'Église universelle. La canonisation est une sentence définitive, irréformable, sur la sainteté de la personne. Elle engage l'autorité suprême du pape et touche au dogme de l'infaillibilité pontificale.

Le 7 février 1983, sont promulguées les Normes pour la cause des saints (Novæ leges pro causis sanctorum) : l'article 9a stipule que les évêques doivent attendre cinq ans après la mort de la personne concernée avant d'introduire sa cause.

Le 7 avril 1983, le cardinal Palazzini, Préfet de la Congrégation chargé de suivre l’examen des causes de béatification et de canonisation, note qu'on constate actuellement "une très notable augmentation du nombre de miracles signalés dans le monde".

Au début de son pontificat (2005), Benoît XVI décide que la proclamation solennelle des bienheureux aura lieu désormais dans leur diocèse d’origine et non plus au Vatican, comme il était d’usage sous le pontificat de Jean-Paul II.

Dans l’Instruction Sanctorum Mater du 17 mai 2007, publiée le 18 février 2008, la Congrégation pour les causes des saints explique le déroulement précis d’une enquête diocésaine et invite les évêques à faire preuve de plus de rigueur. Avant d’entreprendre l’enquête, "l’évêque devra procéder à certaines vérifications déterminantes pour prendre sa décision", notamment en ce qui concerne la réputation de sainteté ou de martyre qui doit être " spontanée et non pas procurée artificiellement".

Le 3 avril 2014, le pape François procède à trois canonisations équipollentes (sans la mise en oeuvre des procédures et en usant de son ministère pétrinien), celle de François de Laval, de Marie de l'Incarnation et de José de Anchieta. Cette canonisation n’est pas arbitraire car elle est bien motivée ; en effet, elle ne peut avoir lieu que quand sont réunies trois conditions précises : existence antique du culte, attestation constante et commune d’historiens dignes de foi sur les vertus ou sur le martyre et une renommée ininterrompue de miracles. (source : VIS)
Le 27 avril, le pape François canonise le pape Jean XXIII, sans qu’un miracle attribué à l’intercession de celui-ci et survenu après sa béatification ait été vérifié canoniquement, et Jean Paul II : "nous déclarons et définissons saints les bienheureux Jean XXIII et Jean Paul II, et nous les inscrivons dans le catalogue des saints et établissons que dans toute l'Eglise ils soient dévotement honorés parmi les saints".

Vies de saints


Les premières vies de saints sont rédigées pour leurs commémorations annuelles, et des recueils en sont composés pour l'utilisation liturgique.
Avec le temps, certains saints quittent le niveau simplement local et viennent enrichir des calendriers plus généraux, tels que le Martyrologe romain ou le Synaxaire de Constantinople.

Hagiographie


Née de l'importance donnée au Moyen Âge à la vénération due aux saints de l'Église chrétienne, l'hagiographie, texte biographique relatant la vie d'un saint ("hagies" : saint en grec), trouve ses sources principales dans les Actes des martyrs, dans les différents martyrologes et ménologes (calendriers des martyrs de l'Église byzantine), ainsi que dans les enquêtes et les bulles de canonisation.

Martyrologes


Le Martyrologe d'Eusèbe de Césarée (265-340, évêque de Césarée en Palestine) traduit en latin par Jérôme (345-419) fut célèbre dans les premiers siècles de l'Église.
On connaît aussi le Martyrologe de Bède (dit le Vénérable, moine anglo-saxon, 672-735) continué par Florus (diacre de Lyon du IXe siècle), ceux de Raban Maur (780-856, abbé de Fulda et archevêque de Mayence), d'Oengus (Angus) le Culdee (évêque-abbé de Tamlact près de Dublin, +824), de Wandelbert de Prüm (moine du diocèse de Trèves) publié vers 848, d'Adon (archevêque de Vienne sur le Rhône de 859 à 875) composé sur l'ordre de Charles le Chauve et publié en 858, d'Usuard (moine à Saint-Germain-des-Prés entre 841 et 847) terminé vers 860, de Notker (moine de Saint-Gall) publié en 894, du chroniqueur Dithmar (évêque de Merseburg +1018), de Nevelon (moine de Corbie) vers 1089, d'Augustin Bellin de Padoue, de Georgii Vespucci publié à Florence en 1486, de François Maruli (Maurolycus) publié en 1568, de Van der Meulen dit Molanus (1533-1585) paru en 1573 et de Pierre Galesini (protonotaire apostolique) publié en 1578.
Les Protestants ont aussi les leurs : ceux de Fox, de Bray et de Clarke.

Damase Ier, pape de 366 à 384, ami d'Ambroise et de Jérôme, son secrétaire, à qui il commande la Vulgate, entreprend un recensement précis des tombes des martyrs romains, restaure les catacombes et crée systématiquement des sanctuaires souterrains pour mettre en valeur ces tombes et permettre aux pèlerins de les vénérer.
Il rédige pour chacun des martyrs une notice plus ou moins longue résumant son histoire comme celle figurant sur le célèbre tombeau du jeune martyr Tarcisius.
Ces textes sont gravés par le calligraphe officiel du pape, Furius Dyonisius Philocalus, qui, lui-même, en signe plusieurs.

Jacques de Voragine, archevêque de Gênes rédige, entre 1250 et 1280, La Légende dorée (Legenda aurea), vaste compilation d’histoires des vies et des martyres de saints mêlées d’épisodes de la vie du Christ.

En 1568, le Martyrologe romain est refondu et sa première véritable édition paraît.

Grégoire XIII confie au cardinal Baronius la rédaction définitive du Martyrologe Romain (1586).

En 1607, le père Héribert Rosweyde (1569-1629), jésuited’Anvers, dresse une liste de treize cents vies de saints.
Il édite, en 1615, un important recueil de vies de saints moines des premiers siècles, les Vitae patrum.
La masse de notes et de copies qu’il laisse à sa mort, en 1629, sont confiées à un autre jésuite belge, Jean Bolland (1596-1665), dit Johannes Bollandus, lequel modifie les projets de son prédécesseur et décide d’imprimer tous les textes et tous les renseignements concernant les saints classés selon les jours de leurs fêtes. Cela vaut à Bolland d’être considéré comme le fondateur de l’entreprise à laquelle il laissera son nom. Il s’adjoint un autre jésuite, Godefroid Henskens, dit Henschenius (1601-1681).
En 1643, Bolland et Henskens publient à Anvers le premier volume des Acta sanctorum, recueils de vies de saints, sous forme de calendrier.
En 1659, un troisième jésuite entre dans l’équipe, Daniel Papebroch, dit Papenbrochius (1628-1714). Plus encore que ses deux aînés, celui-ci applique une méthode critique qui fait l’admiration des contemporains. Cependant certaines affirmations de Papebroch suscitent une controverse avec les Bénédictins. Puis, quand il démolit les légendes relatives à l’origine de l’ordre des Carmes, ceux-ci expriment tant de réclamations qu’ils obtiennent la condamnation des Acta sanctorum par l’Inquisition espagnole, sentence qui n'est pas reprise par le Saint-Office.
En 1837, des jésuites belges reconstituent la Société des bollandistes.
A partir de 1876, le père Charles de Smedt (1831-1911) fait appliquer les principes de la critique moderne. Tous les textes concernant les saints sont édités avec leurs variantes et leurs remaniements de manière à permettre de faire non seulement l’histoire des saints, mais aussi celle de leur légende.

En 2001, l’Eglise catholique publie une nouvelle édition du Martyrologe.

En 2014, il y a environ 10.000 saints recensés dans la liste officielle de l’Eglise, soit celle du martyrologe romain pour l'Église catholique romaine, soit dans les synaxaires des Églises orthodoxes ou orientales.

Représentation et attributs des saints


Peints ou sculptés, les saints sont représentés avec leurs attributs.

Abbé bénédictin avec sa crosse : Gilles.
Abbesse bénédictine avec parfois le livre de la Règle sur lequel sont disposés deux yeux : Odile.
Abbesse avec un calice, un lis et un ostensoir : Claire.
Agneau : Agnès.
Agneau (homme vêtu d'une peau de mouton tenant un) : Jean-Baptiste.
Aigle : Jean l'Évangéliste.
Aigle survolant la tête d'un homme : Médard.
Ailes (Homme avec des) : Matthieu.
Ancre (pape avec sa tiare et une) : Clément
Ange avec un poisson : Raphaël.
Ange (Femme accompagnée d'un) : Dorothée.
Ange tenant un lis : Gabriel.
Ange tenant une balance : Jonas.
Ange tenant un rouleau ou un livre : Uriel.
Ange tenant une épée flamboyante : Jophiel.
Ange portant une couronne d'épines et un roseau : Haniel
Ange terrassant un dragon : Michel.
Araignée avec calice : Conrad
Balai : Marthe, Pétronille
Balance (ange tenant une) : Jonas.
Bannière avec sept étoiles (militaire aux cheveux crépus, en armure, tenant une épée et une) : Maurice.
Barbe : portée par les frères convers ou lais.
Bâton : Barthélemy ou Jacques le Mineur.
Bâton de pèlerin, branche d'olivier et évangile selon saint Matthieu : Barnabé.
Bâton en forme de T : Antoine.
Bâton et épi de blé ; Gaudérique.
Bêche : Fiacre.
Bergère tenant un cierge qu'un diable essaie d'éteindre : Geneviève.
Biche : Gilles.
Blé (en gerbe, avec serpe et paire de bœufs) : Isidore
Bœuf ou taureau : Luc
Bœufs (paire de) : Isidore
Bourdon (bâton de pèlerin) et coquilles : Jacques le Majeur, Roch.
Bouteille de parfum : 3 saintes femmes dont Marie-Madeleine
Brebis : les Justes.
Bure franciscaine (la), un livre, l'Enfant Jésus, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys : Antoine de Padoue.
Cabestan (homme aux intestins enroulés autour d’un) : Elme.
Cailloux (Evêque tenant, dans la main gauche, les Evangiles sur lesquels sont posés trois petits) : Liboire évêque du Mans (+390).
Calice (abbesse avec un), un lis et un ostensoir : Claire
Calice ou coupe (d'où sort un dragon ou un serpent) : Jean l'évangéliste (en souvenir du poison qu’il but sans dommage).
Calice avec araignée : Conrad
Calice (un) dans la main, une colombe tout près de l'oreille, et un rouleau : Thomas d'Aquin
Cavalier perçant de sa lance un dragon : Georges.
Cavalier partageant son manteau : Martin.
Cerf : Eustache.
Cerf dont les bois sont surmontés d’une croix (avec parfois un cor) : Hubert.
Chaîne (diable tenu en laisse avec une) par un diacre : Bernard de Menthon.
Chapelet : Dominique.
Charrue : Isidore
Chaudière (homme dans une) : Jean à la Porte latine.
Chien léchant les plaies d’un pèlerin ou tenant un pain dans la gueule : Roch
Chien noir et blanc portant une torche allumée avec un moineau à ses côtés : Dominique.
Chirurgie (instruments de) : Côme et Damien.
Ciboire surmonté d'une hostie et tour : Barbe
Cierge allumé (tenu par une bergère) que le diable cherche à éteindre : Geneviève.
Cierges croisés (deux) tenus en main par un homme : Blaise de Sébaste
Clés (deux) : Pierre.
Clés (trousseau) : Marthe
Clés (trousseau suspendu à la ceinture) : Zita.
Clochette brisée : Benoît.
Clous (homme soumis au supplice des) : Quentin.
Clous de la Crucifixion (impératrice tenant une croix ou les) : Hélène.
Cochon : Antoine le Grand

Forum Religion Catholique  - Page 5 AntoineGrand
Antoine et son cochon 
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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:05

Cœur enflammé (un), une mule, la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, des poissons, un lys : Antoine de Padoue.
Cœur enflammé percé de flèches : Augustin
Coeur avec une flamme ou monogramme JHS surmonté de 3 clous : Ignace de Loyola.
Colombe posée sur l'épaule d'un pape : Grégoire Ier.
Colombe perchée sur les épaules d'un évêque : David.
Colombe sortant de la bouche (femme avec une) et les seins coupés : Julie.
Colombe tout près de l'oreille (un calice dans la main, une) et un rouleau : Thomas d'Aquin
Colombe (évêque de Rome avec une épée et une) ou une massue et une colombe : Fabien.
Coq : Pierre.
Coquillage (enfant avec un) : Augustin
Coquille Saint-Jacques (avec chapeau et bourdon : bâton de pèlerin) : Jacques le Majeur
Cor : Hubert
Corbeau : Benoît.
Corbeille (femme portant une) avec une épée à terre : Dorothée.
Cornes (tables de la Loi portées par un homme barbu avec des) : Moïse
Corps nu (petit) : un petit corps nu sans sexe figure une âme ; plusieurs de ces petits corps tenus dans un linge par un vieillard sont des âmes bienheureuses dans le sein d'Abraham.
Couronne : martyr
Couronne (deux hommes en costume persan avec turban ou) : Abdon et Sennen.
Couronne d'épines (homme portant une) : Acace d'Antioche
Couronne d'épines (ange portant une) et un roseau : Haniel
Couteau : Barthélemy.
Crochet de fer, flèches et serpents : Christine de Tyr.
Croix : Hélène.
Croix (homme tenant une) : Philippe, Matthias.
Croix en X (depuis le XIVe siècle en sautoir) : André.
Croix inversée : Pierre
Croix tenue par une femme devant un dragon : Marguerite (ou Marina) ou Marthe.
Croix (impératrice tenant une) ou les clous de la Crucifixion : Hélène.
Cruche : Zita.
Crucifix ailé (moine marchant sur un globe ; avec un), des rayons et des stigmates : François d'Assise.
Cygnes (évêque avec des) à ses côtés et des colonnes de lumière au-dessus de lui : Cuthbert.
Démon (diacre foulant aux pieds le) : Cyriaque.
Dent (dans une tenaille) ou dents brisées : Apolline.
Diable cherchant à éteindre un cierge allumé tenu par une bergère : Geneviève.
Diable tenu en laisse avec une chaîne par un diacre : Bernard de Menthon.
Diacre foulant aux pieds le démon : Cyriaque.
Dominicain (habit de) : Dominique.
Dragon (archange terrassant un) : Michel.
Dragon (cavalier perçant de sa lance un) ou dragon aux pieds d'un cavalier : Georges.
Dragon avec une femme tenant une croix : Marguerite (ou Marina) d'Antioche ou Marthe.
Dragon (calice ou coupe d'où sort un) : Jean l'évangéliste (en souvenir du poison qu’il but sans dommage).
Dragons (évêque avec les pieds entourés de serpents ou de) : Patrick.
Eglise (impératrice tenant une maquette d') : Hélène.
Enclume : Éloi.
Enfant avec un coquillage :Augustin.
Enfant couché pour être immolé : Isaac (sacrifice d'Abraham).
Enfant (Jésus) sur les épaules d'un géant : Christophe ou Christophore.
Enfant Jésus (l'), la bure franciscaine, un livre, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys : Antoine de Padoue.
Enfants massacrés : les Saints Innocents.
Enfants (3) dans un saloir et un évêque ou 3 enfants sortant d’une cuve : Nicolas.
Epée ou glaive : divers saints et saintes, notamment Foy, Matthias, Abdon et Sennen, Barbe, Cyprien, etc.
Epée à terre et femme portant une corbeille : Dorothée.
Epée à double tranchant : Paul.
Epée avec fouet et 2 hommes : Gervais et Protais
Epée et palme : Valentin ; martyrs.
Epée (évêque de Rome avec une) et une colombe ou une massue et une colombe : Fabien.
Epi de blé et bâton : Gaudérique.
Epine de la couronne du Christ plantée dans son front : Rita.
Equerre : Thomas, quelquefois Matthieu.
Evangiles sur lesquels sont posés trois petits cailloux (Evêque tenant, dans la main gauche, les) : Liboire évêque du Mans (+390).
Evangile selon saint Matthieu, bâton de pèlerin et branche d'olivier : Barnabé.
Evêque avec des cygnes à ses côtés et des colonnes de lumière au-dessus de lui : Cuthbert.
Evêque avec les pieds entourés de serpents ou de dragons : Patrick.
Evêque avec un ours et le soleil au-dessus de la tête : Colomban.
Evêque avec un ours portant son bagage : Corbinien.
Evêque (colombe perchée sur les épaules d'un) : David.
Evêque de Rome avec une épée et une colombe ou une massue et une colombe : Fabien.
Evêque de Rome tenant une grappe de raisin : pape Urbain Ier.
Evêque debout entre 3 pucelles et 3 clergeons : Nicolas.
Evêque et épée : Cyprien.
Evêque et 3 enfants dans un saloir ou sortant d’une cuve : Nicolas.
Evêque portant sa tête coupée : Denis, Nicaise.
Evêque tenant, dans la main gauche, les Évangiles sur lesquels sont posés trois petits cailloux : Liboire évêque du Mans (+390).
Femme accompagnée d'un ange et portant une couronne de fleurs ou portant une corbeille, avec une épée à terre : Dorothée.
Femme accompagnée d’une fillette : Ursule.
Femme apprenant à lire à sa fille : Anne (mère de Marie).
Femme aux cheveux longs, à la riche toilette, avec un pot d'onguents ou un vase de parfum : Marie-Madeleine.
Femme avec une colombe sortant de la bouche et les seins coupés : Julie.
Femme avec un trousseau de clefs suspendu à sa ceinture et tenant une cruche ou portant sac et clé, ou encore avec des pains et des fleurs : Zita.
Femme couronnée avec épée, palme, livre, roue et l'empereur à ses pieds : Catherine d'Alexandrie.
Femme tenant une croix devant un dragon : Marguerite (ou Marina) ou Marthe.
Fers brisés : Léonard.
Filet : Blandine.
Fillette à laquelle sa mère apprend à lire : Marie et Anne.
Fillette (femme accompagnée d’une) : Ursule.
Flèches : Christine de Tyr.
Flèches (cœur enflammé percé de) : Augustin.
Flèches (homme nu percé de) : Sébastien.
Fleurs (femme accompagnée d'un ange et portant une couronne de) : Dorothée.
Fleurs (femme portant des) : Zita.
Fleuves (quatre) : les évangélistes, les fleuves du paradis.
Fouet (deux hommes avec épée et) : Gervais et Protais.
Géant portant un enfant sur ses épaules : Christophe.

Forum Religion Catholique  - Page 5 Christophe
Christopherus 3 


Globe (moine marchant sur un) ; avec un crucifix ailé, des rayons et des stigmates : François d'Assise.
Gril : Blandine.
Gril (homme tenant un gril ou couché dessus) : Laurent.
Hache : Matthias, Matthieu.
Hache viking : Olaf.
Hallebarde : Matthias, Thaddée ou Jude.
Harpe : David
Homme ailé : Matthieu.
Homme attaché au poteau de torture et soumis au supplice des clous ou homme assis, un clou dans chaque épaule : Quentin.
Homme au milieu de lions : Daniel.
Homme aux intestins enroulés autour d’un cabestan : Elme.
Homme barbu avec des cornes et portant les tables de la Loi :Moïse.
Homme dans une chaudière : Jean à la Porte latine.
Homme déchirant la gueule d'un lion : Samson.
Homme dénudé et décharné : François d’Assise
Homme guérissant une jeune fille ou tenant une épée et une palme : Valentin.
Homme jeune et imberbe : Jean le disciple bien-aimé.
Homme, accompagné d'un chien, montrant son bubon de lèpre à la cuisse : Roch.
Homme noir en costume d’officier romain : Maurice.
Homme nu percé de flèches : Sébastien.
Homme portant un poisson : Tobie.
Homme portant une couronne d'épines : Acace d'Antioche.
Homme tenant un gril ou couché dessus : Laurent.
Homme tenant une croix : Philippe l'apôtre, Matthias.
Homme tenant une épée et une palme, symboles de son martyre, ou guérissant une jeune fille : Valentin.
Homme tenant 2 cierges croisés : Blaise de Sébaste.
Homme vêtu de peaux tenant un agneau : Jean-Baptiste.
Hommes (deux) en costume persan avec turban ou couronne : Abdon et Sennen.
Hommes (deux) avec épée et fouet : Gervais et Protais.
Hommes (deux) avec besace, large chapeau et bâton en main : Fromond et Wendelin.
Hostie (tour et ciboire surmonté d'une) : Barbe.
Impératrice tenant une croix ou les clous de la Crucifixion ou une maquette d'église : Hélène. 
Intestins enroulés autour d’un cabestan (homme aux) : Elme.
Jeune fille portant ses seins sur un plat : Agathe.
JHS surmonté de 3 clous : Ignace de Loyola.
Lance : Thomas, Matthias.
Lance (cavalier perçant un dragon de sa) : Georges.
Lèpre (homme, accompagné d'un chien, montrant son bubon de lèpre à la cuisse) : Roch.
Lion : Marc, Abdon et Sennen, Blandine.
Lion (vieillard amaigri, près d'un) : Jérôme.
Lion (homme déchirant la gueule d'un) : Samson.
Lions (homme au milieu de) : Daniel.
Lions : Ignace.
Lis (un), une mule, la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, des poissons, un cœur enflammé : Antoine de Padoue.
Lis (abbesse avec un calice, un) et un ostensoir : Claire
Lis (ange tenant un) : Gabriel.
Livre : Jésus-Christ, apôtres (Matthias), évangélistes, docteurs de l'Eglise.
Livre (un), la bure franciscaine, l'Enfant Jésus, une mule, des poissons, un cœur enflammé, un lys : Antoine de Padoue.
Livre de la Règle sur lequel sont disposés deux yeux (abbesse avec le) : Odile.
Livre (ange tenant un rouleau ou un) : Uriel.
Louche : Marthe.
Loup : François d'Assise, Hervé.
Mâchoire fracassée : Apolline.
Manteau (cavalier partageant son) : Martin.
Marmite : Marthe.
Marteau : Éloi.
Massue : Thadée ou Jude.
Massue (évêque de Rome avec une épée et une colombe ou une) et une colombe : Fabien.
Militaire en armure avec le visage noir et les cheveux crépus tenant une épée et une bannière avec sept étoiles : Maurice.
Militaire ou cavalier partageant son manteau avec un pauvre : Martin.
Moine marchant sur un globe ; avec un crucifix ailé, des rayons et des stigmates : François d'Assise.
Moineau (chien noir et blanc portant une torche allumée avec un) à ses côtés : Dominique.
Mule (une), la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, des poissons, un cœur enflammé, un lys : Antoine de Padoue.
Oiseaux : François d'Assise.
Olivier (branche d'), bâton de pèlerin et évangile selon saint Matthieu : Barnabé.
Onguents (femme aux cheveux longs, à la riche toilette, avec un pot d') ou un vase de parfum : Marie-Madeleine.
Orgue : Cécile.
Ostensoir (abbesse avec un calice, un lis et un) : Claire.
Ours : Blandine, Colomban.
Ours et plume de paon : Colombe.
Ours portant le bagage d'un évêque : Corbinien.
Pain dans la gueule (chien tenant un) : Roch.
Pains (femme portant des) : Zita.
Pains (homme portant des) : Philippe apôtre.
Palme : martyr.
Pape avec une colombe posée sur son épaule : Grégoire Ier.
Pape avec sa tiare et une ancre : Clément Ier.
Parfum (femme aux cheveux longs, à la riche toilette, avec un pot d'onguents ou un vase de) : Marie-Madeleine.
Peau avec des bandes découpées : Crépin.
Peau de bête : Barthélemy.
Peau de mouton (homme vêtu d'une) : Jean-Baptiste..
Peigne : Blaise.
Pelle : Joachim (père de Marie).
Pelle à enfourner le pain : Honoré.
Pierres : Étienne.
Plume de paon et ours : Colombe
Poisson (ange avec un) : Raphaël.
Poisson (homme portant un) : Tobie.
Poissons (des), une mule, la bure franciscaine, un livre, l'Enfant Jésus, un cœur enflammé, un lys : Antoine de Padoue.
Porc : Antoine le Grand.
Poule : Colette.
Puits (de la Samaritaine) et poule : Colette.
Raisin (évêque tenant une grappe de) : pape Urbain Ier.
Rats : Gertrude.
Règle : Thomas.
Reine avec insignes royaux ou religieuse avec une couronne : Radegonde.
Religieuse portant une couronne ou reine avec insignes royaux : Radegonde.
Roi (en costume royal) : Louis IX.
Rose : Germaine.
Roseau (ange portant une couronne d'épines et un) : Haniel.
Roue brisée : Catherine d'Alexandrie.
Rouleau (un calice dans la main, une colombe tout près de l'oreille, et un) : Thomas d'Aquin.
Sac (femme portant un) : Zita.
Scie : Simon.
Seins sur un plateau (jeune fille portant ses) : Agathe.
Seins coupés (femme avec une colombe sortant de la bouche et les) : Julie.
Serpe : Isidore.
Serpent (calice ou coupe d'où sort un) : Jean l'évangéliste (en souvenir du poison qu’il but sans dommage).
Serpents : Christine de Tyr.
Serpents (évêque avec les pieds entourés de) ou de dragons : Patrick.
Soleil au-dessus de la tête (évêque avec un ours et le) : Colomban.
Stigmates : François d'Assise.
T (bâton en forme de T) : Antoine.
Tables de la loi (Homme barbu avec des cornes et portant les) : Moïse.
Taureau : Luc, SylvestreBlandine.
Tenailles avec dent : Apolline.
Tête coupée : Jean-Baptiste.
Tête coupée (évêque portant sa) : Denis, Nicaise.
Tiare (vieillard coiffé de la) : Dieu le Père.
Tiare (pape avec une ancre et coiffé de sa) : Clément.
Tiare (homme coiffé d'une ... et tenant des clés) : Pierre.
Torche allumée (chien portant une) : Dominique.
Tour et ciboire surmonté d'une hostie, éclair, livre, épée, couronne ou palme de martyre : Barbe (Barbara).
Trèfle (feuille de) : Patrick.
Turban (deux hommes en costume persan avec couronne ou) : Abdon et Sennen.
Verge fleurie : Joseph.
Veuve avec ceinture et voile entourée de moines augustiniens : Monique (mère de Augustin).
Vieillard amaigri, près d'un lion : Jérôme.
Vieillard coiffé de la tiare : Dieu le Père, Pierre.
Vieillard tenant dans un linge plusieurs petits corps nus (âmes bienheureuses dans le sein d'Abraham).
Vin (évêque avec du) et des raisins : Urbain Ier.
Voile (Jeune fille portant un) : vierge.
Yeux sur un plat : Lucie.
Yeux (abbesse avec le Livre de la Règle sur lequel sont disposés deux) : Odile.

Citations 


Aurais-tu peur de la mort ? - Non, car la mort, c’est la vie qui s’ouvre enfin, en toute vérité, dans la lumière divine et pour toujours. (Actes des martyrs)

Je confesse que le Christ est Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Il est juste que je lui rende mon âme, à lui mon créateur et mon sauveur. Ainsi la vie ne m’est pas ôtée, elle est transformée en une vie meilleure. Peu importe la faiblesse du corps, par laquelle il se dissout finalement, du moment que mon âme, transportée aux cieux, soit rendue à son créateur. (Epipode avant sa décapitation en 178)

Lorsque des hommes sont dans la lumière, ce ne sont pas eux qui illuminent la lumière et la font resplendir, mais ils sont rendus resplendissants par elle : loin de lui apporter quoi que ce soit, ils bénéficient de la lumière et en sont illuminés. Ainsi en est-il de ceux qui sont au service de Dieu. (Irénée + 202, Contre les hérésies)

Les saints ressemblent à un jardin dont les arbres portent des fruits variés, tout en étant arrosé par la même eau. De fait autre est l’activité de tel saint, autre celle d’un autre, mais c’est un seul Esprit qui agit en eux tous [Sentences des Pères du Désert ou Apophtegmes des Pères du désert (Apophtegma Patrum), IVe siècle. Ed. Solesmes].

Veuille, en effet, votre charité le comprendre, nous n'élevons pas d'autel à Etienne en ce lieu, mais des reliques d'Etienne nous faisons un autel à Dieu. Dieu les aime, ces autels ; et si vous me demandez pourquoi, c'est que la mort des saints est précieuse devant lui. Pour obéir à Dieu, l'âme invisible a quitté sa maison visible ; mais cette maison, Dieu la garde : et il trouve sa gloire dans les honneurs rendus par nous à cette chair inanimée ; et lui donnant la vertu des miracles, il la revêt de la puissance de sa divinité (Augustin d'Hippone + 430, Sermo CCCXVIII, de Stephano Mart V).

Puissante armée des saints, troupe bienheureuse des apôtres et évangélistes, des martyrs, des confesseurs, des docteurs, des anachorètes et des moines, des prêtres, des saintes femmes et des vierges pures, priez sans cesse pour nous misérables pécheurs. Tendez-nous une main secourable, détournez de nos têtes coupables la justice irritée de Dieu ; faites entrer par vos prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité. (Texte attribué à Augustin d'Hippone)

Ils décident en commun de piétiner les sentiments du monde et de s’attacher à Dieu. Ils ont hâte de voir la face de celui qu’ils ont servi. C’est par amour pour lui qu’ils ont méprisé le temps qu’il leur restait à vivre et qu’ils fuient la vie présente comme un délai haïssable. (Euloge de Tolède + 859, Vie des martyrs de Cordoue)

Elle nous attend, cette Église des premiers-nés, et nous n'y prêtons pas attention. Ils nous désirent, les saints, et nous n'en faisons guère de cas. Ils comptent sur nous, les justes, et nous restons indifférents. Réveillons-nous enfin, frères, ressuscitons avec le Christ, recherchons les réalités d'en haut, goûtons ces réalités. Désirons ceux qui nous désirent, accourons vers ceux qui nous attendent, empressons-nous de rejoindre par les vœux de notre esprit ceux qui comptent sur nous (...) Il est de notre intérêt, non de l’intérêt des saints, que nous honorions leur mémoire. Penser à eux, c’est en quelque sorte les voir. De la sorte, nous sommes transportés par notre fine pointe spirituelle vers la Terre des Vivants. (Bernard de Clairvaux 1090-1153)

Nous qui avons entrepris de suivre, quoique de loin, les traces des saints Apôtres et autres soldats de Jésus Christ, ne refusons pas de participer à leurs souffrances. (Antoine-Marie Zaccaria + 1539, Sermon)

Ce n’est pas en paradis que se fabriquent les saints. C’est sur terre. (Paroles de sagesse de Joseph de Cupertino + 1663)

Je vois des saints de tous les âges, de tous les tempéraments, de toutes les conditions : il n'y a donc ni âge, ni tempérament, ni condition qui excluent de la sainteté. Ils ont eu au dehors les mêmes obstacles, les mêmes combats que nous : ils ont eu au dedans les mêmes répugnances, les mêmes sensibilités, les mêmes tentations, les mêmes révoltes de la nature corrompue ; ils ont eu des habitudes tyranniques à détruire, des rechutes à réparer, des illusions à craindre, des relâchements flatteurs à rejeter, des prétextes plausibles à surmonter, des amis à redouter, des ennemis à aimer, un orgueil à saper par le fondement, une humeur à réprimer, un amour-propre à poursuivre sans relâche, jusque dans les derniers replis du cœur. (Fénelon 1651-1715)

Je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir, c’est impossible, mais je veux chercher le moyen d’aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte et toute nouvelle. Et j’ai lu : « Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi. » Alors, je suis venue. (Thérèse de l’enfant Jésus +1897, Histoire d’une âme)

Je passerai mon ciel à faire du bien sur la terre. (Thérèse de l’enfant Jésus + 1897)

Je ne pars pas comme travailleur, je pars comme missionnaire. Le Christ a été très exigeant pour ses apôtres. Il leur a demandé de tout quitter. Il leur a même annoncé qu’ils mourraient pour lui. Ils sont morts martyrs. (Lettre de Marcel Callo + 1945)

La sainteté est une tentation. (Jean Anouilh, Becket ou l'Honneur de Dieu, 1959)

C'est dans la fidélité au Christ et jusqu'à lui donner sa vie, que l'Église trouve son unité fondamentale, par-delà les dissensions, les divergences, les séparations. L'oecuménisme du martyre est le témoignage de l'unité (...) Le sang des martyrs est semence de vie parce qu’il se mêle au sang rédempteur du Christ qui s’est offert pour nous. A leur tour, ils ont donné leur vie pour la vérité, et le témoignage de leur fidélité nous incite à notre tour à vivre tout au Christ (...) La vie d’un saint ne nous est pas contée pour satisfaire notre curiosité, mais pour nous entraîner à la suite de sa sainteté. Alors ? Construisons nous-mêmes notre sainteté avec la grâce de l’Esprit Saint. (Lectionnaire Emmaüs, 1991)

La sainteté vit dans l'histoire et aucun saint n'échappe aux limites et aux conditionnements propres à notre humanité (...) En béatifiant l'un de ses fils, l'Eglise ne célèbre pas les choix historiques particuliers qu'il a pris, mais elle l'indique plutôt comme devant être imité et vénéré pour ses vertus, comme une louange à la grâce divine qui resplendit en celles-ci. (Homélie de Jean Paul II, septembre 2000)

Chacun devrait avoir un Saint que lui soit familier, pour le sentir proche par la prière et son intercession, mais aussi pour l'imiter. Pour cela, nous devons connaître plus de Saints, à commencer par celui dont vous portez le nom, en lisant sa vie et ses écrits : ils deviendront de bons guides pour aimer encore plus le Seigneur et des soutiens valables pour votre croissance humaine et chrétienne. Comme vous le savez, moi aussi, je suis lié de manière particulière à quelques figures de Saints : parmi celles-ci, outre Saint Joseph et saint Benoît dont je porte le nom, et d'autres, il y a Saint Augustin, que j'ai eu le grand don de connaître, pour ainsi dire, de près à travers l'étude et la prière et qui est devenu un bon "compagnon de voyage" dans ma vie et dans mon ministère. (Benoît XVI, 25 août 2010)

Depuis deux mille ans, il y a une foule immense d'hommes et de femmes qui ont sacrifié leur vie pour rester fidèles à Jésus-Christ et à son Evangile. Et aujourd'hui encore, dans de nombreuses régions du monde, il y a des martyrs : des hommes et des femmes qui sont emprisonnés, tués pour le seul motif d'être chrétiens. Et ils sont même plus nombreux qu'aux premiers siècles de l'Eglise. (FrançoisAngelus, 23 juin 2013) 

Proverbes


A chaque saint sa chandelle.
Comme on connaît les saints, on les honore.
Selon le saint, l’encens.
Saint qui ne guérit rien, n'a guère de pèlerins.
Il n'est si petit saint qui ne veuille avoir son offrande.
Il n'est miracle que de vieux saints.
La fête passée, adieu le saint.




Notes
Le Martyrologe d’Usuard fut terminé vers 860. Son voyage en Espagne en 858 lui permit l’insertion des saints espagnols dans son ouvrage.
2 Gravure sur acier d'un anonyme (Cologne, 1470 à 1480)
3 Gravure de Meister E. S., Haut-Rhin, seconde moitié du 15e siècle (Furnologia)

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Message  Arlitto Jeu 9 Juin - 20:06

LE CÉLIBAT DES ÉVÊQUES, PRÊTRES ET DIACRES DE RITE LATIN

Des trois grandes religions monothéistes, le christianisme est la seule à prôner ou à imposer le célibat religieux : le judaïsme et l’islam ne le proposent pas à leurs ministres et ils n’ont point connu la vie religieuse au sens strict.

Au sein du christianisme, la situation est très différente selon les Églises :
1) l’Église catholique romaine exige le "célibat de ses évêques, prêtres et diacres de rite latin" [bien que le deuxième concile du Vatican ait permis d’ordonner diacres des hommes mariés en certains cas], mais non de ses prêtres de rite oriental ; en outre, elle le propose comme idéal de vie à un grand nombre de religieux et de religieuses. C'est une simple mesure de discipline, non doctrinale et encore moins dogmatique 19.
Le célibat sacerdotal (des prêtres séculiers) n’est pas un vœu religieux mais une promesse. Par contre, les vœux prononcés par les religieux et les religieuses sont la chasteté, l’obéissance et la pauvreté ; dans les instituts religieux, les religieux commencent par prononcer des vœux temporaires, en général pour une période variant de un à cinq ans, souvent renouvelables, puis prononcent leurs vœux perpétuels, aussi appelés vœux solennels ou définitifs 7. Il y a des prêtres religieux (qui prononcent les vœux) et des prêtres séculiers (tels que les diocésains) qui ne s’engagent qu’au célibat : la promesse de célibat se fait lors de l’ordination diaconale, environ un an avant l’ordination sacerdotale. Cette promesse est renouvelée chaque année au cours de la messe chrismale dite durant la semaine sainte (Mardi ou Mercredi ou Jeudi Saint).
Des milliers de prêtres catholiques ont été, à leur demande, "réduits à l’état laïc" par le Saint-Siège, la plupart pour pouvoir se marier.
"Un prêtre qui perd l’état clérical (expression employée depuis 1983) conserve son sacerdoce mais ce dernier devient inopérant, inefficace, sauf en cas d’absolution d’une personne en danger de mort. La preuve en est que s’il demande à réintégrer le presbyterium, une nouvelle ordination n’est pas requise mais seulement un rescrit du Saint-Siège. La perte de l’état clérical n’entraîne pas ipso facto la dispense de l’obligation du célibat ; cette dernière doit faire l’objet d’une décision supplémentaire du Saint-Père…" (Père Jean-Marie Huet).
2) Les Églises orthodoxes ont, sur ce point comme sur tous les autres, une discipline assez variée : elles l’exigent cependant toutes de leurs évêques (choisis parmi les moines), mais non de leurs prêtres (encore que le plus souvent elles ne permettent point de se marier après l’ordination).
Les Eglises d’Orient acceptent officiellement le mariage des prêtres depuis 691 (second concile in Trullo ou concile quinisexte de Constantinople).
3) Les Églises protestantes, malgré leur extrême diversité, n’imposent ni ne proposent le célibat à leurs évêques et ministres ; seules quelques-unes, qui sont d’ailleurs les plus proches de l’Église catholique romaine (telles que l’Église anglicane), connaissent une forme de vie religieuse comportant le célibat.

Dans l'hindouisme et notamment dans le jaïnisme, le célibat est pratiqué par les ascètes sâdhus qui estiment que la procréation est préjudiciable à la libération des liens terrestres du karma ; la caste des brahmanes n'est pas tenue au célibat.

Le bouddhisme originel exigeait le célibat de toute la communauté monastique (sangha).
Cependant, certains groupes, comme les moines tantriques du Népal et de la Mongolie, ainsi que la secte Jódo au Japon, ont rejeté le célibat.
La plupart des lamas du Tibet sont moines donc célibataires, mais il existe aussi des lamas mariés. Le 28 novembre 2008, à Lagos, Tenzin Gyatso, le 14e dalaï-lama, déclare que le désir charnel, s'il procure une satisfaction à court terme, complique les choses, tandis que la chasteté procure une plus grande indépendance et une tranquillité d'esprit.

Papes mariés et papes papas :

Les 37 premiers papes étaient probablement mariés.
Le premier, Pierre, était marié quand il laissa ses filets pour suivre Jésus (il est probable que la plupart des premiers apôtres étaient mariés car le célibat était mal vu par la société juive de leur époque ; par exemple, Philippe de Bethsaïde était marié et père de trois filles).
"Et Pierre dit : "Voici que nous, quittant ce que nous avions, nous vous avons suivi." Il (Jésus, ndlr) leur dit : "Je vous le dis, en vérité, nul n'aura quitté maison, ou femme, ou frères, ou parents, ou enfants, à cause du royaume de Dieu, qui ne reçoive plusieurs fois autant en ce temps-ci, et, dans le siècle à venir, la vie éternelle." (Luc 18, 28-29)

Félix III (483-492), fils d’un prêtre, est marié et père de 2 enfants.
Hormisdas (514-523), marié, est le père du pape Silvère.
Silvère (536-537), fils de saint Hormisdas, est marié.
Serge III (904-911) est l’amant de Marozia, une jeune princesse toscane déjà mariée, dont il a un fils, le futur Jean XI.
Clément IV (1265-1268), veuf, est père de 2 filles.
Félix V (1439-1449), le dernier des antipapes, est veuf et père d’un fils.
Calixte III (1455-1458) a un enfant naturel : François, cardinal et archevêque de Cosenza. 
Innocent VIII (1484-1492), marié avant son ordination, est le père de plusieurs enfants légitimes (au moins 2) ; mais il aurait eu aussi plusieurs enfants naturels.
Alexandre VI, élu en 1492, a 4 enfants en tant que prêtre et 3 en tant que pape.
Jules II (1503-1513) a 3 filles illégitimes en tant que cardinal.
Jules III (1550-1555) a une fille naturelle qui épouse François Caffieri.
Pie IV (1559-1565) a 3 fils illégitimes en tant que cardinal et évêque.
Grégoire XIII (1572-1585) aurait eu 1 fils.

Papes fils de prêtres :

Damase Ier (366-384), Innocent Ier (401-417), Boniface Ier (418-422), Félix III (483-492), Anastase II (496-498), Agapet Ier (535-536), Silvère (536-537), Théodore Ier (642-649), Marin Ier (882-884), Boniface VI (896-896), Etienne VII ou VI (896-897), Jean XI (931-935), Jean XV (985-996) et Jean XVIII (1003-1009) sont tous des fils de prêtres.

[size=130]Chronologie historique


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"Car il y a des eunuques qui le sont dès le ventre de leur mère ; il y en a qui le sont devenus par les hommes ; et il y en a qui se sont rendus tels eux-mêmes, à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne." (Matthieu 19, 12)

Paul, contredisant la Genèse (2,18) selon laquelle "Il n’est pas bon que l’homme soit seul", estime qu’il est bon d’être célibataire, comme il l’est lui-même, mais il maintient sagement qu’il "vaut mieux se marier que brûler" :
"Ceux, en effet, qui vivent selon la chair, s'affectionnent aux choses de la chair ; mais ceux qui vivent selon l'Esprit s'affectionnent aux choses de l'Esprit. Et les affections de la chair, c'est la mort, tandis que les affections de l'Esprit, c'est la vie et la paix : parce que les affections de la chair sont inimitié contre Dieu, car elles ne se soumettent pas à la loi divine, et elles ne le peuvent même pas. Or ceux qui vivent dans la chair ne sauraient plaire à Dieu. Pour vous, vous ne vivez point dans la chair, mais dans l'Esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. Mais si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'esprit est vie à cause de la justice. Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d'entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels, à cause de son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, mes frères, nous ne sommes point redevables à la chair pour vivre selon la chair. Car si vous vivez, selon la chair, vous mourrez ; mais si, par l'Esprit, vous faites mourir les oeuvres du corps, vous vivrez." (Romains 8, 5-14)
"Pour ce qui concerne les choses dont vous m'avez écrit, je pense qu'il est bon pour l'homme de ne point toucher de femme. Toutefois, pour éviter l'impudicité, que chacun ait sa femme, et que chaque femme ait son mari." (I Corinthiens 7,1-2)
"A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu'il leur est bon de rester comme moi. Mais s'ils manquent de continence, qu'ils se marient ; car il vaut mieux se marier que de brûler." (I Cor 7,8-9)
"Voici donc ce que j'estime bon, à cause des temps difficiles qui s'approchent : il est bon à un homme d'être ainsi. Es-tu lié à une femme, ne cherche pas à rompre ce lien ; n'es-tu pas lié à une femme, ne cherche pas une femme. Si tu t'es marié, tu n'as point péché ; et si la vierge s'est mariée, elle n'a point péché ; mais ces personnes auront des tribulations dans la chair, et je voudrais vous les épargner. Voici ce que je dis, frères, c'est que le temps est court ; que désormais ceux qui ont des femmes soient comme n'en ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme n'en usant pas, car la figure de ce monde passe. Or, je voudrais que vous fussiez sans inquiétude. Celui qui n'est pas marié s'inquiète des choses du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur ; et celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à sa femme. Il y a de même une différence entre la femme et la vierge : celle qui n'est pas mariée s'inquiète des choses du Seigneur, afin d'être sainte de corps et d'esprit ; et celle qui est mariée s'inquiète des choses du monde, des moyens de plaire à son mari. Je dis cela dans votre intérêt ; ce n'est pas pour vous prendre au piège, c'est pour vous porter à ce qui est bienséant et propre à vous attacher au Seigneur sans distraction." (I Cor 7,26-35)

A l’origine, les prêtres peuvent se marier et il n’y a que les moines qui sont célibataires.
En 305, Antoine le Grand (+ 356) établit des ermitages en Egypte et se prononce en faveur du célibat des prêtres.

Dans les premiers temps de l’Eglise et jusqu’au Ve siècle, des vierges consacrées, appelées par dérision "agapètes" ("chéries", du grec "agapêtos" = aimé), cohabitent avec le clergé, voire avec certains laïcs. Jérôme de Stridon (347-419) dénonce ce scandale.
En 1139, le 26e canon du IIe concile de Latran, défendra, sous peine d’anathème, aux agapètes de continuer leur genre de vie. Ces femmes, sans observer ni la règle de Saint-Basile, ni celles de Saint-Benoît ou de Saint-Augustin, "veulent passer pour religieuses et demeurent dans des maisons particulières, où, sous prétexte d’hospitalité, elles reçoivent des personnes de mauvaise réputation" 1.

Du 1er au IIIe siècle, un homme n’ayant eu qu’une seule femme dans sa vie peut devenir évêque, mais un prêtre devenu veuf ne peut se remarier.
Le célibat sera imposé peu à peu au clergé suite aux décisions successives prises par les conciles et par les papes.

Au IVe siècle, un prêtre ne peut se marier avant d’être ordonné, mais un prêtre marié peut le rester après.

Concile d'Elvira en Espagne (305-306), canon 33 : « S’ils sont mariés en entrant dans les ordres, les évêques, prêtres et diacres ne doivent plus avoir de commerce charnel avec leurs femmes, sous peine de déposition ».

Urbice, évêque de Clermont-Ferrand (+ 312), doit "regarder sa femme comme sa soeur" depuis son élévation à l'épiscopat.

Le concile d'Arles (1er août 314) lance une condamnation ferme des clercs qui gardent des relations avec des femmes.

Le concile d'Ancyre (314) décide que si un diacre, au moment de son ordination, a déclaré ne pas pouvoir passer sa vie dans le célibat, il peut se marier ensuite, sans pour cela être privé de ses fonctions.

Concile de Néocésarée (314/315) : le prêtre qui se marie sera déposé ; s'il commet adultère et fornication, il sera "mis dehors".

Concile de Nicée (325) : après son ordination un prêtre ne peut plus se marier ; 3e canon : "Le grand concile a défendu absolument aux évêques, aux prêtres et aux diacres, et en un mot à tous les membres du clergé, d'avoir avec eux une sœur-compagne, à moins que ce ne fût une mère, une sœur, une tante, ou enfin les seules personnes qui échappent à tout soupçon".

Paphnuce (+360), évêque en Thébaïde (Egypte), très estimé de l'empereur Constantin, convainc les évêques à ne pas obliger les prêtres mariés à quitter leur épouse.

Concile de Valence (12 juillet 374) : le canon n°1 "interdit d'ordonner clercs les digames, veufs remariés, ou les époux d'une femme qui a déjà été mariée".

Le pape Sirice (384-399) quitte sa femme pour devenir évêque de Rome ; en 385, en réponse à une consultation de l'évêque de Tarragone, Himère, Sirice écrit sa lettre Directa ad decessorem relative à l’administration des sacrements du baptême, de la  pénitence et de la prêtrise (notamment au sujet de la continence des clercs) 9 ; en 386, dans une lettre aux évêques des Gaules, il écrit : « Comment un évêque ou un prêtre oserait-il prêcher à une veuve ou à une vierge la continence ou l’intégrité, ou encore exhorter les époux à la chasteté du lit conjugal, si lui-même s’est plus préoccupé d’engendrer des enfants pour le monde que d’en engendrer pour Dieu ? » 8
Le concile de Rome (janvier 386) établit plusieurs règlements touchant le célibat des prêtres et des diacres.
Le concile de Carthage (386) approuve les règlements disciplinaires du concile romain.

Le concile de Milan (390) renouvelle la continence imposée à l’évêque, au prêtre et au diacre.

Le concile de Carthage II (390), tenu par l’évêque Genesius, déclare que le célibat est une loi apostolique remontant à l’origine de l’Eglise ; la loi qui impose la continence à l’évêque, au prêtre et au diacre, est renouvelée.

Le concile de Tolède (7 septembre 400) impose le célibat des prêtres pour le clergé d’Occident.

Le concile de Carthage (13 septembre 401) confirme le concile de 390 qui a défendu l'usage du mariage aux évêques, prêtres et diacres sous peine d'être déposés.

Le pape Innocent Ier (402-417) se veut le gardien d'une Eglise qui doit sans cesse retrouver sa pureté ; en 405, il écrit à l'évêque de Toulouse Exuperius une lettre dans laquelle il confirme dans la continence les prêtres et les diacres "selon la règle édictée par Sirice dans la lettre à Himerius" 10.

En 405, pour Augustin d'Hippone (+ 430) : "Rien n’est plus puissant pour tirer l’esprit d’un homme vers le bas que les caresses d’une femme."

En 406, Vigilantius de Barcelone, prêtre en Lombardie, condamne le célibat du clergé.

Le pape Léon Ier le Grand (440-461) étend le célibat aux sous-diacres (cependant le concubinage est encore toléré sous son pontificat).

Le concile de Besançon (444) dépose Célidonius, évêque de Besançon, qui a épousé une veuve.

Concile de Vannes (465) : le concile "ne veut pas que les ecclésiastiques, à qui le mariage est interdit, se trouvent aux noces des autres, ni dans tous les endroits où leurs oreilles et leurs yeux, destinés aux sacrés mystères, pourroient être souillés par des spectacles ou des paroles déshonnêtes" (3e canon) 11.

En 499, le concile de Perse, tenu par Babowaï II ou Babaeus II, catholicos de l'Église d'Orient (498 à 503), se prononce pour le mariage des prêtres et des moines.

Concile d'Orléans (10 juillet 511) : Mélaine (Melanius), évêque de Rennes (de 505 à 530+), participe à la rédaction du droit canon et s’évertue, ensuite, à le faire respecter notamment en ce qui concerne les règles liturgiques et le célibat des prêtres.
Mélaine, évêque de Rennes, rappelle à deux prêtres la loi sur le célibat 14.

Concile de Tours II (17 novembre 567) : "Tout ecclésiastique trouvé dans son lit avec sa femme sera excommunié pendant un an et réduit à l’état laïc".

Le pape Pélage II (578-590) tolère les prêtres mariés du moment qu’ils ne détournent pas les biens de l’Eglise au profit des épouses et des enfants.

Concile de Mâcon (23 octobre 585) : "Si les vierges ou religieuses consacrées à Dieu se marient, elles seront excommuniées jusqu'à leur mort, ainsi que leurs maris" (12e canon).

Le pape Grégoire Ier le Grand (590-604) dit que "tout désir sexuel est péché en lui-même".

Le pape Eugène Ier (655-657) prescrit aux prêtres la chasteté.

Le 5 avril 721, Grégoire II tient, à Rome, un concile contre les mariages illicites ; un canon défend à la femme dont le mari a été ordonné prêtre de se marier, même après la mort de celui-ci.

Le concile d'Aix-la-Chapelle (février 836) admet que des avortements ont lieu dans les couvents et monastères pour dissimuler "les actes des clercs qui ne vivent pas le célibat".

Le pape Léon VII (936-939) interdit le mariage des prêtres.

Le concile d'Augsbourg (août 952) défend aux prêtres, sous peine de déposition, de se marier ou de vivre en concubinage : "toute concubine de clerc doit être appréhendée, fouettée et tondue".

Le concile de Cantorbéry en Angleterre (969) ordonne que les chanoines, les prêtres, les diacres et les sous-diacres gardent la continence ou quittent leurs églises.

Ulric, Ulrich ou Udalric (+ 973), l'évêque d’Augsbourg, tire argument des Ecritures et du bon sens pour dire que la seule façon de purifier l’Eglise des pires excès du célibat est de permettre aux prêtres de se marier.

Oswald (+ 992), évêque de Worcester et d'York, remplace le clergé marié par des moines 15.

Le concile d'Anse (octobre 994), présidé par Thibauld Ier, évêque de Vienne, défend aux prêtres de se marier et sévit contre les clercs mariés.

Concile de Pavie (1er août 1022) : Benoît VIII fait interdire le mariage et le concubinage des clercs ; les prêtres refusant la règle du célibat sont appelés "nicolaïtes" du nom du diacre Nicolas qui eut au 1er siècle des pratiques contraires à la morale et des opinions théologiques proches du gnosticisme.

Le concile de Sutri (20 au 23 décembre 1046), convoqué par le pape Grégoire VI à la demande de l'Empereur germanique Henri III (qui veut mettre un terme à l'anarchie papale) et conclu à Rome les 24 et 25 décembre, demande au nouveau pape Clément II de purifier l’Eglise de tout mariage de prêtre.

Le concile de Mayence (1047) condamne le mariage des prêtres.

Le pape  Léon IX (1049-1054) s’attaque aux deux grands fléaux de l’époque, la simonie (commerce des charges ecclésiastiques) et l’incontinence du clergé.
Le concile de Rome (1051), tenu à l’instigation de Léon IX, décide que les femmes qui se prostituent à des prêtres seront adjugées comme esclaves au palais de Latran.

Concile de Lisieux (mai 1055) : le duc Guillaume fait entreprendre de nombreuses réformes concernant l'Église normande et s'oppose notamment à ce que les prêtres entretiennent ouvertement des concubines ; l'évêque de Rouen, Mauger, qualifié de débauché et d'ivrogne et accusé d'entretenir des concubines et de s'opposer constamment au pouvoir du duc, est déposé et remplacé par Maurille.

Concile de Rouen (1055) sur la discipline des clercs.

Le pape Victor II (1055-1057) lutte contre la simonie et le nicolaïsme (prêtres refusant la règle du célibat).

Concile de Toulouse (13 septembre 1056) : pour la "réforme des moeurs des ecclésiastiques qui vivent dans l'incontinence". Canons contre la simonie et le nicolaïsme.

Le pape Etienne X (1057-1058) combat l'incontinence des clercs.

Le pape Nicolas II (1059-1061) combat la simonie (en interdisant aux clercs de recevoir une église des mains d'un laïc et d'obtenir l'obtention de charges ecclésiastiques contre de l'argent) et le nicolaïsme (prêtres refusant la règle du célibat) en interdisant aux croyants d’assister à une messe célébrée par un prêtre marié.
Le concile de Rome (13 avril 1059) combat le nicolaïsme en interdisant aux croyants d’assister à une messe célébrée par un prêtre marié.

Le concile de Vienne (31 janvier 1060), présidé par Etienne, légat de Nicolas II, vote 10 canons contre la simonie, l’incontinence des clercs, les mariages incestueux, les moines apostats.
Le concile de Tours (1er mars 1060) approuve les 10 canons du concile de Vienne.

Lanfranc, nommé archevêque de Canterbury le 29 août 1071, reçoit le pallium des mains de son ancien élève, Alexandre II. Il contribue beaucoup à rattacher l'Église anglaise aux Églises du continent et y introduit l'habitude du célibat 13.

Le pape Grégoire VII (1073-1085) déclare, en 1074, que quiconque doit être ordonné doit faire d’abord vœu de célibat, et que "les prêtres [doivent] tout d’abord s’échapper des griffes de leurs femmes" ; il interdit aux fidèles d’assister aux célébrations liturgiques des prêtres mariés.

Le concile de Rome (février 1075) décrète que "toute fonction ecclésiastique sera interdite aux clercs incontinents, qu'aucun prêtre ne pourra épouser une femme, et que s'il en a une, qu'il la renvoie, sous peine de déposition".

Le pape Urbain II (1088-1099) fait condamner, en 1094, le concubinage et le mariage des prêtres dont les femmes sont vendues comme esclaves et les enfants abandonnés.

Le concile de Plaisance (mars 1095) condamne le mariage et le concubinage des clercs.

Le concile de Latran I (1123) condamne le nicolaïsme et déclare "bâtards interdits d’héritage" les enfants de prêtre ; les mariages avec des clercs sont invalides ; il interdit d'ordonner des prêtres mariés.

Au concile de Westminster (1125) qu'il a convoqué, le légat du pape (Honorius II), Jean de Créma, tient des discours véhéments contre le concubinage des prêtres.

Concile de Latran II (1139) : le 7e canon défend d’entendre les messes des prêtres mariés ou concubinaires ; il déclare nuls les mariages des prêtres, des chanoines réguliers, des moines, et ordonne qu’on mette en pénitence ceux qui les auront contractés.

Concile de Latran III (1179) : les clercs constitués dans les ordres sacrés, qui ont chez eux des femmes notées d’incontinence, les chasseront et vivront chastement, sous peine de privation de leur bénéfice ecclésiastique et de leur office ; même peine pour le clerc qui, sans une cause manifeste et nécessaire, fréquentera les monastères des filles, après la défense de l’évêque ; un laïque coupable d’un crime contre nature sera excommunié et chassé de l’assemblée des fidèles, si c’est un clerc, il sera ou chassé du clergé ou enfermé dans un monastère pour y faire pénitence (Canon 11).

Le concile de  Latran IV (1215) interdit aux "enfants des chanoines, surtout les bâtards, de posséder des canonicats dans les mêmes églises où ces chanoines sont établis" (Canon 31).

Nicolas Hermansson (+ 1391), évêque de Linköping en Suède, est un ardent défenseur du célibat des clercs.

Lors des conciles de Constance (1414-1418), de Bâle (1431-1439) et de Trente (1545-1563), des évêques et des théologiens réclament en vain l’abrogation de la règle du célibat.

Le pape Sixte IV (1471-1484) taxe lourdement les prêtres concubinaires et les prostituées romaines qui doivent lui verser annuellement 20.000 ducats.

Concile d'Arenda en Espagne (5 décembre 1473) : les canons contiennent des règlements contre les ecclésiastiques concubinaires.

Le 9 avril 1488, Innocent VIII republie une constitution de Pie II qui interdit aux clercs de tenir "des boucheries, des auberges, des maisons de jeu, de prostitution, de se faire entremetteurs".

Paul III (1534-1549) permet au prêtre séculier François Rabelais de reconnaître ses enfants, François et Junie, et l'absout. Rabelais (+ 1553) finira curé de Meudon.

Le concile de Trente (1545-1563) établit que "le célibat et la virginité sont supérieurs au mariage".

Le 19 février 1563, la Convocation de Cantorbéry en Angleterre débouche sur la publication des 39 articles de foi approuvés par la Chambre des communes, le 13 décembre 1562 : ils rejettent les principes théologiques du catholicisme, notamment celui de la transsubstantiation, et le célibat du clergé.

Le cardinal Michele Alexandrin (futur Pie V), s'oppose au projet de Maximilien II, empereur en 1564, d'abolir pour l'Allemagne le célibat ecclésiastique.

Le 19 juillet 1793, la Convention ordonne la déportation des évêques qui apporteront quelque obstacle au mariage des prêtres. Le 20 novembre (30 brumaire An II), la Convention décrète que les prêtres mariés ne seront sujets ni à la déportation ni à la réclusion.

Le 7 octobre 1832, dans l'Echo de la Fabrique, le prêtre Ferdinand-François Chatel (1795-1857) rejette l'infaillibilité du pape et celle des conciles, accepte le mariage des prêtres et refuse le pouvoir d'excommunication.

Le Code de droit canon de 1917 (Can. 277 § 1) stipule : "Les clercs sont tenus par l’obligation de garder la continence parfaite et perpétuelle à cause du Royaume des Cieux, et sont donc astreints au célibat, don particulier de Dieu par lequel les ministres sacrés peuvent s’unir plus facilement au Christ avec un cœur sans partage et s’adonner plus librement au service de Dieu et des hommes." 5

Le 23 septembre 1950, dans son Exhortation Apostolique Menti Nostrae au clergé du monde catholique sur la sainteté de la vie sacerdotale, Pie XII affirme : "Le prêtre a comme champ d'activité propre tout ce qui se rapporte à la vie surnaturelle, puisqu'il pourvoit à l'accroissement de cette même vie et qu'il la communique à tout le Corps Mystique du Christ. C'est pourquoi il doit renoncer aux "affaires de ce monde" pour vaquer seulement aux "affaires du Seigneur". Et c'est précisément parce qu'il doit être libéré de tous soucis profanes et consacré totalement au service de Dieu, que l'Église a établi la loi du célibat, afin de rendre toujours plus manifeste à tous que le prêtre est ministre de Dieu et père des âmes. Par cette obligation du célibat, bien loin de perdre entièrement le privilège de la paternité, le prêtre l'accroît à l'infini, car la postérité qu'il ne suscite pas à cette vie terrestre et passagère, il l'engendre à la vie céleste et éternelle. Plus resplendit la chasteté du prêtre, plus celui-ci devient par son union avec le Christ, "hostie pure, hostie sainte, hostie immaculée". 6

Le 25 mars 1954, dans son encyclique Sacra Virginitas au sujet de la virginité sacrée, Pie XII écrit : « C’est précisément pour que ses ministres sacrés arrivent à cette liberté spirituelle de l’esprit et du corps et qu’ils ne soient pas embarrassés dans des affaires terrestres que l’Église latine leur demande d’assumer volontairement et de bon gré l’obligation de la chasteté parfaite [...] Il faut de plus observer que les ministres sacrés s’abstiennent complètement du mariage, non seulement pour qu’ils s’acquittent de leur charge apostolique, mais également parce qu’ils servent à l’autel. » 4

Le 31 juillet 1959, dans son encyclique Sacerdotii nostri primordia à l’occasion du centenaire de la mort de Jean-Baptiste Vianney, le curé d’Ars, Jean XIII précise que "cette ascèse nécessaire de la chasteté, loin de refermer le prêtre dans un stérile égoïsme, rend son coeur plus ouvert et plus disponible à tous les besoins de ses frères".

Le Concile Vatican II (1965), dans la déclaration Presbyterorum ordinis (7/12/1965), résume : "Le célibat, d’abord recommandé aux prêtres, a été ensuite imposé par une loi dans l’Église latine à tous ceux qui se présentent aux ordres sacrés. Cette législation, ce saint Concile l’approuve et la confirme à nouveau en ce qui concerne les candidats au presbytérat."

Paul VI, dans son Motu proprio Sacrum Diaconatus Ordinem du 18 juin 1967 rétablit (toujours pour le rite latin), le diaconat permanent ainsi que l'ordination au diaconat des hommes mariés.

L’encyclique Sacerdotalis caelibatus (1967) de Paul VI qui confirmait le 1er février 1970 que la loi du célibat ecclésiastique ne pouvait être mise en discussion (en réponse au concile pastoral de la province ecclésiastique des Pays-Bas qui vota l’abandon de l’obligation du célibat sacerdotal en janvier), la lettre aux prêtres de Jean-Paul II (8-4-1979), le code de 1983 et l’exhortation papale Pastores  (7-4-1992) insistent sur ce problème du célibat.

En 1994, sœur Maura O’Donohue, religieuse et médecin, chargée de la coordination de la campagne contre le SIDA d’une organisation basée en Angleterre, remet un rapport qui recense des cas d’abus sexuels et de viols répétés de la part de prêtres sur des religieuses dans pas moins de 23 pays.

Au cours du synode des évêques d’Océanie, tenu à Rome en 1998, l’évêque de Sidney, Goeffroy Robinson, affirme que "les abus sexuels de la part de prêtres sont devenus le principal obstacle à la prédication de l’évangile en Océanie".

Après avoir été excommunié en 2004 pour avoir eu un enfant et s´être marié avec une ancienne religieuse, le prêtre kenyan Godfrey Silvester Shiundu fonde, en 2006, l'Eglise catholique oecuménique dont il se constitue l'évêque. Parce qu'ils aimeraient se marier et fonder une famille, plus de 40 prêtres catholiques rallient cette Église.

Le 26 juin 2005, Patrick Balland, marié et père de quatre enfants, est ordonné prêtre par l’évêque de Namur (Belgique). Pour ne pas être soumis à l’obligation sacerdotale du célibat en vigueur dans l’Église catholique romaine, cet ancien pasteur calviniste suisse a dû obtenir l’autorisation du pape Jean Paul II et l’accord de la Conférence épiscopale de Belgique. Cette dispense, permettant aux pasteurs luthériens, anglicans et calvinistes mariés qui entrent dans l’Eglise catholique d’accéder à la prêtrise, a été instaurée par  Pie XII.

Le 28 août 2005, un ancien pasteur anglican, marié et père de deux filles, Evans David Gliwitzki, est ordonné prêtre catholique aux Canaries, dans l’île de Ténérife. L’autorisation de devenir prêtre catholique lui a été accordée par Jean Paul II. En 20 ans, Jean Paul II donnera son accord à plus de 220 ordinations d’hommes mariés, le plus souvent pères.

Dans un livre intitulé Mon Dieu… pourquoi ? coécrit avec le directeur du Monde des Religions Frédéric Lenoir, et publié chez Plon en 2005, l’abbé Pierre, âgé de 93 ans, prend position en faveur du mariage des prêtres : « Je connais des prêtres qui vivent en concubinage avec une femme qu’ils aiment depuis des années et qui acceptent bien cette situation. Ils continuent d’être de bons prêtres. Cela pose la question cruciale pour l’Eglise du mariage des prêtres et de l’ordination d’hommes mariés ». A la Toussaint 2005, l’abbé adresse une lettre à Benoît XVI et aux évêques : « J’ai décidé de questionner tous ceux qui, depuis quelques dizaines d’années, ne comprennent plus. Je leur demandais que faire ? Des groupes de fidèles, des prêtres, des évêques, deux cardinaux à Rome, tous ont dit la même pensée. Ordonner prêtres des hommes mariés, fervents et capables (…) Frères Evêques, réunis récemment en synode à Rome, vous n’avez pas encore voulu ouvrir cette porte et présenter aux fidèles impatients la réponse que la plupart savent être là. Pourquoi attendre encore, quand les besoins sont aussi grands? (…) Frères n’ayons pas peur ! Ouvrons la porte de nos églises ! Ouvrons la porte du sacerdoce à ces milliers d’hommes, de foi fervente, prêts à entrer dans cette vocation ».

Le dimanche 24 septembre 2006, à Washington (DC), Mgr. Emmanuel Milingo, Archevêque émérite de Lusaka (Zambie), 76 ans, marié depuis 2001 et partisan du mariage des prêtres, ordonne 4 évêques. Il est excommunié latae sententiae, ainsi que les 4 évêques : « Le Saint-Siège a suivi avec appréhension les récentes activités de Mgr. Emmanuel Milingo, Archevêque émérite de Lusaka (Zambie), et de la nouvelle association de prêtres mariés, qui ont semé division et trouble parmi les fidèles. Des représentants à différents niveaux de l’Eglise ont vainement cherché de contacter Mgr. Milingo pour le dissuader de poursuivre ces gestes qui provoquent scandale, surtout par respect pour les fidèles qui ont poursuivi son ministère pastoral en faveur des pauvres et des malades. Tenant compte de la compréhension manifestée encore récemment par le Successeur de Pierre envers cet ancien pasteur de l’Eglise, le Saint-Siège a attendu patiemment l’évolution des évènements, qui malheureusement ont conduit Mgr. Milingo à une condition irrégulière et une rupture progressive avec la communion de l’Eglise, d’abord en osant se marier (avec la Coréenne Maria Sung, médecin adepte de la secte Moon, en 2001 à New York) et ensuite en ordonnant quatre évêques dimanche 24 septembre à Washington DC. Par ce geste publique l’Archevêque Milingo et les quatre évêques ordonnés ont encouru l’excommunication Latae Sententiae, prévue par le Code de Droit Canonique codice 1382. D’autre part, l’Eglise ne reconnaît pas et n’entend pas reconnaître dans le futur de telles ordinations ainsi que toutes les ordinations qui en découleront, et retient que l’état canonique des quatre présumés évêques est celui précédant l’ordination. Le Siège apostolique, soucieux de l’unité et de la paix du troupeau du Christ, était confiant dans l’action fraternelle de personnes proches de Mgr. Milingo pour qu’il réfléchisse et revienne vers la pleine communion avec le Pape. Malheureusement les derniers évènements ont annulé de tels espoirs ».
Le 27 septembre, Mgr Milingo réplique : « Nous avons un seul et unique objectif, la restauration d’un clergé marié dans l’Eglise catholique occidentale ». Que « Benoît XVI reconsidère l’excommunication et s’unisse à nous pour appeler les prêtres mariés à servir à nouveau (…) Nous n’acceptons pas cette excommunication et avec amour nous la renvoyons à Sa Sainteté ».

Le 22 février 2007, dans son exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise, le pape Benoît XVI redit "la beauté et l’importance d’une vie sacerdotale vécue dans le célibat comme signe exprimant le don de soi total et exclusif au Christ, à l’Église et au Règne de Dieu et en confirme le caractère obligatoire pour la tradition latine".

Le 8 octobre 2007, Mgr Antonio Mattiazzo, évêque de Padoue, destitue le père Sante Sguotti, curé de la paroisse de Monterosso, coupable d'avoir une relation avec une femme et de ne pas vouloir y renoncer, et lui interdit de confesser et de donner l'absolution.

Le 26 décembre 2007, des prêtres de Zambie annoncent qu'ils quittent l'Eglise catholique, pour former la Nouvelle Eglise nationale catholique apostolique dans laquelle les prêtres ne seront pas contraints au célibat. Ce groupe est lié à Emmanuel Milingo, l'archevêque zambien excommunié.

Le 30 janvier 2009, Benoît XVI accorde de "nouveaux pouvoirs disciplinaires" à la Congrégation pour le clergé pour faciliter la réduction à l’état laïc de prêtres vivant avec une femme ou souhaitant renoncer à leur ministère. Le 18 avril, une lettre circulaire est envoyée aux évêques du monde entier par le cardinal Claudio Hummes, préfet de la Congrégation pour le clergé, pour annoncer la nouvelle procédure administrative, plus rapide, devenue nécessaire face aux "nombreuses situations où le droit canon n’a pas semblé adapté pour faire face à de nouveaux problèmes".

Le 12 octobre 2010, en marge du synode sur le Moyen-Orient en cours au Vatican, Mgr Guy-Paul Noujaim, évêque maronite de Sarba (Liban) estime que le fait que des prêtres soient mariés a contribué au maintien des Eglises chrétiennes face à l'islam en Irak : "Au temps de saint Augustin, en Afrique du Nord, il y avait 400 évêques et, après l'invasion musulmane, il n'y en avait plus un seul, alors qu'en Irak, encore aujourd'hui, les Eglises chaldéennes et syriennes ont survécu". 2

Le 3 février 2011, le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung publie le Manifeste Kirche 2011, Ein notwendiger Aufbruch (Église 2011 : un renouveau indispensable) dans lequel plus de 140 théologiens catholiques allemands, autrichiens et suisses appellent à une réforme de fond de l'Eglise demandant notamment la fin du célibat des prêtres, l'ordination des femmes, l'acceptation par l'Eglise des partenariats homosexuels et la nomination des évêques par les fidèles ; ils justifient ces mesures pour mettre fin à la crise sans précédent que traverse l'Eglise catholique depuis les scandales des prêtres pédophiles 3.

Le 19 juin 2011, est publiée une "protestation" lancée par une association de prêtres diocésains autrichiens. L’appel à désobéir avertit que les 337 prêtres signataires donneront la communion aux divorcés remariés et aux membres d’autres Églises chrétiennes. Qu’ils laisseront prêcher des laïcs compétents, "y compris des femmes enseignantes de religion". Et qu’ils saisiront toute occasion pour se prononcer publiquement en faveur de l’ordination des femmes et des personnes mariées 12.

Dans son ouvrage A Troubled See : Memoirs of a Derry Bishop, présenté le 14 septembre 2011, Mgr Edward Daly, aumônier de l’Hospice Foyle à Derry qui fut évêque catholique de Derry (Irlande du Nord) de 1974 à 1993, soutient que les prêtres mariés sont une réponse au manque crucial de vocations.

Le 4 janvier 2011, Benoît XVI accepte la démission de l’évêque auxiliaire de Los Angeles, Mgr Gabino Zavala, qui a signalé être le père de deux enfants. Il n’exerce plus son ministère et vit désormais de façon privée 16.

Le 6 juin 2012, à Milan, devant les prêtres, religieux, religieuses et séminaristes rassemblées dans la cathédrale, Benoît XVI réaffirme que le célibat appartient pleinement à leur vocation : "Le signe lumineux de la charité pastorale et d’un coeur unifié est le célibat sacerdotal et la virginité consacrée. Si l'amour envers Jésus vaut pour tous les chrétiens, il revêt un sens particulier pour le prêtre dans le célibat et pour qui a répondu à l'appel de la vie consacrée." 17

Le 26 juin 2013, dans son homélie matinale à Sainte-Marthe, le pape François déclare : "Nous tous, pour être, pour devenir en plénitude, pour être matures, nous devons sentir cette joie de la paternité, y compris nous aussi qui vivons le célibat.... Cette paternité est celle de donner la vie aux autres. Cette paternité sacerdotale, spirituelle, c’est aussi donner la vie et devenir pères [.] Un père est celui qui sait ce que signifie défendre ses fils [.] Ceci est une grâce que nous, prêtres, devons demander : être des pères. La grâce de la paternité, pastorale et spirituelle." 18

Le 22 septembre 2013, à Southwell (Angleterre), Andrew Harding, un Canadien marié et père de deux enfants, devient prêtre catholique, sans avoir été ordonné auparavant dans l'Eglise anglicane : Andrew Harding s'est tourné vers l'Eglise catholique lors de sa formation au sacerdoce anglican en Angleterre ; il a reçu une autorisation spéciale du pape émérite Benoît XVI pour être ordonné prêtre dans l'Eglise catholique.



Citations

Mieux vaut ne pas avoir d’enfant et posséder la vertu qui laisse un souvenir riche d’immortalité, car elle est approuvée par Dieu et par les hommes. (Sagesse 4, 1, Bible oecuménique 1980, Ed. Grammont SA)

Ceux qui sont appelés à la table du Seigneur doivent rayonner par toute une vie exemplaire et digne d’éloges, exempte de toute l’impureté des vices. Ils doivent vivre en étant comme le sel de la terre pour eux-mêmes et pour les autres, en éclairant les autres par une lumineuse sagesse, comme étant la lumière du monde. (Saint Jean de Capistran + 1456, Miroir des clercs)

Le célibat des prêtres fut agité très vivement au concile de Trente. (Cardinal Fleury 1653-1743)

Au XIVe siècle, les prêtres violaient presque partout la loi du célibat. (Chateaubriand 1768-1848)

Le monde déblatère contre le célibat des prêtres, et il méprise les prêtres mariés. (A. Constant 1810-1875)

Le célibat des prêtres est un arrêt de mort qui n'est pas d'institution primitive. (G. Sand 1804-1876)

Le jour où l'Église a condamné ses lévites au célibat, elle a créé dans l'humanité un ordre de passions étranges, maladives et impossibles à tolérer. (G. Sand)

Les curés sont consolés de ne pas être mariés quand ils entendent les femmes se confesser. (Armand Salacrou 1899-1989, Une femme libre, 1934)

Aujourd'hui, il n'y a plus que les prêtres qui veulent se marier. (Louise de Vilmorin 1902-1969)

Le célibat des prêtres n'est pas une question de dogme, mais de pure discipline. (Guéroult 1891-1976)

En tant que moines, vous devez montrer que vous êtes de ces hommes qui ne mettent pas leur espoir dans les vanités passagères de ce monde, mais cherchent du fond du cœur Celui qui est l’Absolu : Dieu seul, le Dieu éternel qui est le Bien suprême. (Paul VI aux abbés bénédictins, 1973)

Les confessions ont pour première conséquence de confirmer les prêtres dans leur célibat. (Georges Elgozy 1909-1989, L'Esprit des mots ou l'antidictionnaire).

Je m'étonne de ce que, dans un pays où il n'y a jamais eu autant de célibataires qu'aujourd'hui, on insiste avec autant de force sur l'idée selon laquelle il faudrait tout de même en finir avec le célibat des prêtres. Puisqu'il y a tant de célibataires, je me permets de trouver curieux que l'on veuille à tout prix marier... les quelques-uns qui prétendent avoir choisi ou librement ratifié de le rester ! J'en arrive à penser que la contestation porte moins sur le fait du célibat comme tel - puisqu'en pratique il est communément vécu - que sur la prétention de l'avoir librement choisi. (Mgr Hippolyte Simon, archevêque de Clermont, 2009, cité par : eglise.catholique.fr).

L’ordre, divisé dans les trois grades de l’épiscopat, du sacerdoce et du diaconat, est le sacrement qui habilite à l’exercice du ministère, confié par le Seigneur Jésus aux apôtres, de paître son troupeau. Une mission qui doit être réalisée avec amour parce que les pasteurs qui ne servent pas avec amour se trompent. (Pape François, audience du 26 mars 2014)

Les prêtres mariés veulent être des hommes en chaire et en noces… (Jean-Paul Coudeyrette, Autocitations)




Notes
1 "Agapètes : vierges qui, dans la primitive Eglise, vivaient en communauté avec les apôtres et avec les autres fidèles. Elles étaient chargées des soins de la vie matérielle, pendant que les apôtres s'occupaient exclusivement de la prédication de l'Evangile. C'étaient d'abord des associations pieuses ; mais dans la suite les agapètes donnèrent lieu à de graves désordres, contre lesquels s'élevèrent saint Cyprien, saint Jérôme et divers conciles. Dans plusieurs de ces réunions, on avait pris pour maxime qu'il n'y a rien d'impur pour les consciences pures. Cette secte, renouvelée des gnostiques, fut supprimée par le concile de Latran en 1139." (Grand Dictionnaire Universel du XIXe siècle, Pierre Larousse)
2 infocatho.cef.fr/
http://eucharistiemisericor.free.fr/ind ... 111_fronde
http://eucharistiemisericor.free.fr/ind ... r_piacenza
http://www.droitcanon.com/Code_1983.html#_Toc385307326
6  http://www.clerus.org/clerus/dati/2002-02/19-6/Ns2_02.htm
7 "La tradition de prononcer des vœux apparaît dès le IIIe siècle. Jusqu'à la fin du Moyen Âge, l'institution des voeux temporaires, engageant pour une période déterminée, n'existait pas. Après son noviciat, le candidat faisait immédiatement profession définitive." http://fr.wikipedia.org/wiki/V%C5%93ux_religieux
http://news.catholique.org/12732-les-or ... du-celibat
http://eglise.de.dieu.free.fr/sirice.htm
10 http://pages.videotron.com/historia/Dec ... _papes.pdf
11 http://fr.wikipedia.org/wiki/Concile_de_Vannes
12 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/a ... liseg.html
13 http://www.cosmovisions.com/Lanfranc.htm
14 http://nouvl.evangelisation.free.fr/mar ... 6_novembre
15 http://nouvl.evangelisation.free.fr/mar ... 2.htm#29_février
16 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/a ... norda.html
17 Vatican Information Service (VIS)
18 http://infocatho.cef.fr/fichiers_html/a ... t2606.html
19 Un dogme (du grec dogma = opinion et dokéô = paraître, penser, croire) est une affirmation considérée comme fondamentale, incontestable et intangible par une autorité politique, philosophique ou religieuse qui emploiera dans certains cas la force pour l'imposer. Historiquement, le dogme a été une formulation d'un article de foi, utilisé lorsque le critère de conformité à la foi devait être utilisé par le pouvoir judiciaire, lorsque le pouvoir temporel (initialement l'Empire romain d'Orient) sanctionnait pénalement les déviations par rapport à l'orthodoxie. Dans son sens propre, le mot dogme appartient au vocabulaire philosophique et religieux : d'origine philosophique, il devint religieux avec le christianisme (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dogme).
Le Symbole des apôtres (Credo) contient en douze articles les dogmes principaux de la foi chrétienne.

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Forum Religion Catholique  - Page 5 Empty Quelle est l’origine du chemin de croix dans l’Eglise catholique ?

Message  Arlitto Sam 11 Juin - 18:19

Quelle est l’origine du chemin de croix dans l’Eglise catholique ?

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« Depuis la paix de Constantin en 313, les foules de chrétiens ont voulu, chaque année se trouver à Jérusalem, la semaine de la Passion du Christ et refaire le chemin que celui-ci avait parcouru les jours qui ont précédé sa mort ».  La mort et la résurrection du Christ ont fondé la naissance de l’Eglise à la Pentecôte. En quelque sorte, les chrétiens des premiers siècles voulaient revivre l’événement, s’identifier à Jésus, et par ce geste le remercier. 

« Les franciscains imaginèrent et diffusèrent aux XIVème et XVème siècle. la pratique du chemin de la croix. Gardiens des lieux saints depuis le XIVème siècle, en vertu d’un accord passé avec les Turcs, ils dirigeaient à Jérusalem les exercices spirituels des pèlerins sur la Via Dolorosa suivie par le Christ et allant au tribunal de Pilate, au bas de la ville, jusqu’au Golgotha, le Calvaire, à son sommet. Ils eurent l’idée de transposer cette forme de méditation sur la Passion à l’ensemble des fidèles et ainsi de permettre aux pauvres et à ceux qui ne pouvaient se rendre en Terre Sainte d’accomplir la même démarche que les pèlerins.

Pour se faire, ils disposaient en plein air ou dans les églises, des séries d’évocation (tableaux, statues, croix…), des scènes marquantes de l’itinéraire du Christ vers le calvaire et ils faisaient prier et méditer les fidèles à chacune de ses étapes ou « stations ». Le nombre de celles-ci varia jusqu’au XVIIIème siècle. au cours duquel elles furent fixées à 14 par les papes Benoît XII et Clément XIV… ».Aujourd’hui, comme à Lourdes, par exemple, dans la montagne au dessus des sanctuaires, on ajoute parfois une 15ème station, celle du tombeau vide qui relie ainsi, en finale, toutes les stations à la résurrection.
(1) Nouvelle encyclopédie Théo, Paris, Droguet&Ardant/Fayard, 1989 
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Message  Arlitto Sam 11 Juin - 20:24

L’ÉGLISE CATHOLIQUE : UNE ESQUISSE DE SON HISTOIRE PENDANT VINGT SIÈCLES



Les premiers siècles — Les temps apostoliques (1° siècle)


Ce qu’est l’Église

Le Nouveau Testament nous raconte l’histoire de Celui qui vint du ciel sur la terre et fut ici-bas d’abord un petit enfant dans la faiblesse et la pauvreté, puis un homme rempli de grâce et de bonté, faisant du bien à tous, mais qui fut méconnu, méprisé, rejeté, accablé d’opprobre, et enfin cloué sur une croix où il mourut. C’était Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu, venu pour nous sauver par ses souffrances et sa mort. Dieu le ressuscita d’entre les morts, puis il monta au ciel. Ce Jésus reviendra ; il prendra d’abord ses rachetés auprès de Lui, puis il établira son royaume sur la terre. Cette merveilleuse histoire se continue jusqu’au moment où le Seigneur Jésus remet le royaume à son Père, après que les morts ont été jugés devant le grand trône blanc. Alors il y a un nouveau ciel et une nouvelle terre où Dieu habite au milieu des bienheureux, et c’est pour l’éternité.

Je désire maintenant retracer une autre histoire ; l’histoire d’une chose bien précieuse au Seigneur Jésus et qui lui sera précieuse à jamais. C’est celle de l’Église ou l’Assemblée, car ces deux mots ont la même signification. L’apôtre Paul dit : « Christ a aimé l’Assemblée et s’est livré lui-même pour elle. Il la nourrit et la chérit » (Éphésiens 5:25, 29). Ces paroles nous montrent bien, n’est-ce pas, de quel prix est l’Église pour le cœur de Christ ? Lui-même la compare à une perle de très grand prix, et il nous dit que, pour l’acquérir, il a vendu tout ce qu’il avait, c’est-à-dire qu’il a renoncé à tout, même à sa propre vie (Matthieu 13:45-46).

Avant tout, nous avons à résoudre la question : Qu’est-ce que l’Église ? On nomme églises des édifices dans lesquels on se rassemble pour un service religieux. Mais nous ne trouvons pas ce nom ainsi appliqué dans la parole de Dieu. On appelle encore églises des ensembles de personnes qui ont les mêmes idées religieuses, les mêmes formes de culte et sont régies, dans ce but, par les mêmes règles ; ainsi on dit l’Église anglicane, l’Église baptiste, etc., mais l’Écriture ne parle de rien de semblable. Comme je le disais plus haut, le mot Église signifie Assemblée, et, dans la bouche du Seigneur comme dans les écrits des apôtres, cette expression désigne ou bien l’ensemble de tous les vrais croyants en tous lieux à un moment donné sur la terre ; ou bien l’ensemble de tous les saints ressuscités ou transmués et glorifiés, depuis la Pentecôte jusqu’au retour de Christ, c’est alors l’Assemblée complète ; ou bien encore l’ensemble des chrétiens qui se réunissaient dans une localité. Par exemple, quand l’apôtre Paul écrit à l’Église ou l’Assemblée de Dieu qui est à Corinthe, il s’adresse à tous les chrétiens de Corinthe ; lorsqu’il recommande de saluer l’Église ou l’Assemblée qui se réunit chez Nymphas ou chez Philémon, il parle des chrétiens qui s’assemblaient chez l’un ou l’autre de ces frères pour le culte. Mais quand il dit : « Christ a aimé l’Assemblée », c’est l’Assemblée complète, et lorsqu’il exhorte les anciens à paître « l’Assemblée de Dieu qu’il a acquise par le sang de son propre Fils », il veut dire tous les vrais croyants, lavés de leurs péchés dans le précieux sang de Christ, mais encore sur la terre (*).


(*) Lire les passages : 1 Corinthiens 1:2 ; Actes 20:28 ; Colossiens 4:15 ; Philémon 2 ; Éphésiens 1:22 ; 5:25. Dans ces deux derniers passages, il est question de l’Assemblée complète, dans le ciel.

Vous penserez peut-être qu’Abel, Noé, Abraham, Moïse, David, les prophètes, tous ces saints hommes, faisaient partie de l’Église. Non ; l’Église n’existait pas alors. C’étaient des justes qui croyaient Dieu et allaient leur chemin sur la terre en se confiant en Lui et en ses promesses, mais ils n’étaient pas de l’Église. Dieu a eu sur la terre un peuple qu’il a choisi du milieu des autres nations, qu’il aime toujours et qu’il rétablira dans le pays de la promesse, Israël, mais Israël n’est pas l’Église.

L’Église n’a jamais été nommée avant que le Seigneur en eût parlé quand il dit à Pierre : « Je bâtirai mon assemblée » (Matthieu 16:18). Elle est donc à Lui, mais elle n’était pas commencée. Ce n’est qu’après sa mort sur la croix et son entrée dans la gloire, que l’Église a pris naissance, et ce fut le jour de la Pentecôte, quand selon la promesse de Jésus le Saint Esprit fut descendu du ciel sur les disciples. C’est à l’apôtre Paul que Dieu a donné la révélation de tous les privilèges de l’Église. Auparavant, c’était un « mystère caché dès les siècles en Dieu » (Éphésiens 3:9 ; Colossiens 1:26). Les saints et les prophètes de l’Ancien Testament ne le connaissaient pas.

L’Église est une assemblée céleste que Dieu voulait avoir pour son Fils bien-aimé. Elle est appelée « l’Assemblée de Dieu, laquelle il a acquise par le sang de son propre Fils ». Elle se compose de ceux qui, ayant cru en Jésus mort, ressuscité et glorifié, sont lavés dans son sang. Ceux-là sont nés de Dieu ; Dieu leur donne son Saint Esprit ; ils sont ainsi unis les uns aux autres et à Christ dans le ciel, ayant tous la même vie que ce précieux Sauveur. Voilà pourquoi l’Église est appelée le corps de Christ, Lui-même en étant la tête (*). Chaque croyant est un membre de ce corps. Ce lien ne saurait être rompu ; c’est celui d’une vie céleste et impérissable, d’une vie qui est celle de Christ même. La parole de Dieu nous dit que le corps de Christ, ainsi formé par le Saint Esprit, est un. Il n’y a qu’un seul corps, comme il n’y a qu’un seul Esprit qui forme et anime le corps, et comme il n’y a aussi qu’une seule espérance pour tous les croyants, celle d’être avec le Seigneur dans le ciel. Alors le corps de Christ aura atteint la perfection.


(*) Éphésiens 1:22-23 ; 4:4, 15-16 ; 1 Corinthiens 12:13 ; Colossiens 1:18 ; Romains 12:4-5.

L’Église est aussi appelée la maison de Dieu ; elle est l’habitation de Dieu par le Saint Esprit qui y demeure et y manifeste sa présence. Elle est ainsi un temple saint qui s’élève et qui sera achevé et parfait dans la gloire (*). Dieu n’a pas maintenant d’autre maison, d’autre temple sur la terre où il soit adoré, bien que le corps de chaque croyant, parce que le Saint Esprit y habite, soit aussi appelé un temple (1 Corinthiens 6:19-20).


(*) 1 Timothée 3:15 ; Éphésiens 2:20-22 ; 1 Corinthiens 3:16-17.

Nous avons vu que le Seigneur Jésus est celui qui bâtit cette maison de Dieu, l’Assemblée. Mais toute maison est posée sur un fondement ; quel est celui de l’Église ? Un roc inébranlable : Jésus lui-même. Il est le seul fondement qui puisse être posé (1 Corinthiens 3:11). Quand Simon Pierre, instruit par le Père, eut fait cette belle confession : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant », le Seigneur lui dit que sur ce roc, cette vérité que Dieu avait révélée à Pierre, il bâtirait son assemblée (Matthieu 16:16-18). Et que voulaient dire les paroles de Pierre ? C’est qu’en Christ, le Fils du Dieu vivant, était la puissance de la vie, de la vie de Dieu contre laquelle la mort et Satan, qui a le pouvoir de la mort (Hébreux 2:14), ne peuvent absolument rien. Et le Seigneur déclare que la puissance de la mort et de Satan ne pourrait rien contre l’Église établie sur ce roc. Elle est vivante et indestructible comme Celui sur qui elle est fondée. Quelle sécurité pour ceux qui en font partie ! L’apôtre Pierre à qui avaient été adressées les paroles que le Seigneur prononce relativement à l’Église, et qui se rappelle avec tant d’affection tout ce qui était sorti de la bouche du Sauveur qu’il aimait, compare ceux qui croient en Christ et se confient en Lui à des pierres vivantes qui s’approchent du Seigneur et sont posées sur Lui, la maîtresse pierre de l’angle, vivante, élue et précieuse aux yeux de Dieu (1 Pierre 2:4-6). Ils sont unis à Lui par le lien indestructible de la vie de Dieu, et c’est ainsi que s’élève la maison de Dieu.

La parole de Dieu présente aussi l’Église comme l’Épouse de Christ (Éphésiens 5:24-27). Dieu avait donné Ève pour aide au premier homme, Adam ; et de même au second homme, Christ, il donne l’Église. Nous lisons dans la Genèse la belle histoire du serviteur d’Abraham qui alla au loin chercher une épouse pour Isaac (Genèse 24). De la même manière, le Saint Esprit vient chercher maintenant sur la terre une épouse pour Christ, et c’est l’Église. Il la forme de tous ceux qui, en croyant au Seigneur Jésus, abandonnent le monde, comme Rebecca sa patrie, pour s’attacher à Christ seul. C’est pour nous montrer combien elle est étroitement unie au Seigneur et combien elle Lui est chère, que l’Église est représentée comme son Épouse, et est appelée la femme de l’Agneau. Il la prépare maintenant pour Lui-même, nous est il dit ; il la sanctifie et la purifie pour se la présenter un jour glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, sainte et irrépréhensible. Et quand sera-ce ? Dans le ciel, quand, avec les transports d’une joie et d’une allégresse sans égales, les noces de l’Agneau seront célébrées (Apocalypse 19:7-9). Quel ravissement ! Heureux ceux qui seront là et y prendront part ! C’est en pensant à ce bonheur que l’Esprit et l’Épouse disent au Seigneur Jésus : « Viens ». Et Lui, qui aime l’Église, répond avec tendresse : « Je viens bientôt ».

Enfin l’Église est aussi représentée comme une cité céleste et glorieuse (Apocalypse 21:9-17). Mais elle ne sera telle que dans l’avenir, quand Christ aura établi son royaume. Maintenant, c’est pour l’Église le temps de l’humiliation et de la souffrance avec Christ et pour Christ. Mais alors la gloire de Dieu l’illuminera et fera resplendir sa beauté. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera en elle. Elle sera le siège de l’autorité de Celui qui, autrefois couronné d’épines et crucifié, régnera alors sur l’univers, et elle régnera avec Lui. Ne vaut-il pas la peine de souffrir pour Christ en ayant l’espoir de régner avec Lui ?

Voilà comment la parole de Dieu nous présente l’Église. Elle nous dit aussi qu’elle durera éternellement. Quand les nouveaux cieux et la nouvelle terre où la justice habite, auront été établis, l’Église, sur cette nouvelle terre, sera l’habitation de Dieu au milieu des hommes sauvés (Apocalypse 21:1-4). Quelle glorieuse perspective pour les croyants d’être là dans cette éternité bienheureuse !

Mais cette Église aimée de Dieu et destinée à la gloire céleste est sur la terre. Elle doit y être le témoin de Christ pendant que Celui-ci est en haut, y faire briller la lumière céleste de la grâce et de la vérité, y marcher comme son Seigneur y a marché. Nous verrons ensemble son histoire comme la retrace la parole de Dieu, soit dans ce que nous en raconte le livre des Actes, soit dans ce que nous en disent les épîtres de l’Apocalypse. Ensuite, nous poursuivrons cette histoire telle que nous la trouvons dans les faits qui nous sont rapportés dans les documents humains, et nous apprendrons ainsi si elle a répondu à sa glorieuse vocation.
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